La culture sur buttes (fiche technique) 1. Création des buttes. La largeur idéale d’une butte est d’environ 1,20m. Au-delà d’1m40, il peut devenir difficile de travailler. A moins d’1m, la butte n’est plus assez large pour créer un écosystème. 1m20 permet de travailler sans marcher sur les buttes, sans fatigue. Les buttes sont espacées par des allées de 30 à 50cm de large. 30cm représentent la longueur d’un pied moyen, 50cm permettent par exemple de travailler à genoux. A chacun de déterminer s’il souhaite plus ou moins de confort. En récupérant la terre de surface des allées, on accroît la profondeur de terre arable. D’autant plus si on a pratiqué un double bêchage. On peut atteindre ainsi 60cm de terre meuble dès la première année. 2. Lutte contre l’érosion. Les bords de la butte doivent être soignés. Comme ils sont en pente assez forte, le risque est d’y avoir de l’érosion et du lessivage d’éléments minéraux. On peut les maintenir avec des planches. Une autre solution est d’y laisser pousser un tapis d’herbes spontanées qui retiendront la terre. On n’arrachera jamais ces herbes. On se contentera de les couper quand elles deviennent trop envahissantes. Elles serviront de fertilisant, soit par passage dans le compost, soit par utilisation direct en paillage. Les buttes vont s’affaisser au fil du temps. C’est normal : la terre retrouve peu à peu sa densité optimale, qui est supérieure à celle d’une terre nouvellement bêchée. Elle n’en sera pas moins fertile, et plus aérée qu’une terre labourée : sa structure sera beaucoup plus élaborée. Etant donné qu’elles seront alimentées régulièrement par de la matière organique en surface, et qu’elles ne seront jamais totalement tassées, elles ne disparaîtront pas complètement, si on a pris soin de bien les protéger contre l’érosion. 3. Forme de la butte Il est inutile de chercher à obtenir une butte trop haute. Si la pente devient trop forte, on aura des problèmes d’érosion. 60 à 70cm de hauteur entre le fond des allées et le haut de la butte sont un maximum. La forme convexe, arrondie de la butte permet d’augmenter la surface de feuilles des plantes cultivées, et donc la photosynthèse. Inversement, la plus grande profondeur de terre arable permet aux racines de se développer verticalement, et donc de planter un peu plus serré qu’en potager traditionnel. De plus, il est possible de planter en quinconce, ce qui permet de densifier encore la plantation. 4. Gestion de l’eau La butte étant située en hauteur, les éventuelles inondations ne concerneront que les allées, et la terre des buttes sera particulièrement bien drainée. En revanche, en période de sécheresse, l’infiltration des précipitations se fait au niveau des allées, ce qui permet à la butte d’être mieux irriguée en profondeur. Ceci permet aux racines des plantes de se développer autant que possible. 5. Amélioration du sol Il faut plusieurs années pour qu’une planche de culture atteigne son potentiel optimal. Il faut le temps que la structure du sol se rétablisse, que le taux de minéraux et oligo-éléments remonte, que l’humus se réaccumule, et aussi que le jardinier acquière les connaissances et automatismes nécessaires. Il faut compter 8 à 10 ans pour atteindre une productivité optimale. A ce moment-là, le sol sera parfaitement structuré, avec un taux optimal de matière organique, un réseau de canaux laissé par les racines et la faune du sol permettant une bonne gestion de l’eau (notamment la remontée d’eau par capillarité en période de sécheresse), un bon travail d’humification et de structuration du sol. 6. Associations de cultures Il est important de travailler les associations de culture et d’ avoir une densité optimale de végétation. 7. Lutte contre les « mauvaises » herbes. La permaculture utilise plutôt le paillage pour couvrir le sol et contrôler les adventices. Un seul arrachage est nécessaire, environ un mois après les semis, ou au moment du repiquage La végétation semée a suffisamment d’avance et monopolise suffisamment l’espace (aussi bien au-dessus qu’en dessous du sol) pour que la concurrence des plantes spontanées ne soit plus gênante. Au contraire, elles combleront les éventuels trous laissés par une mauvaise germination, par exemple, et produiront de la biomasse. Dans les deux cas, les besoins en eau sont fortement réduits par la couverture du sol. Les « mauvaises » herbes retirées pourront servir de compost sous le paillage. Attention toutefois à ne pas laisser des plantes comme le chardon ou le liseron. 8. Les points importants à retenir Bien calculer la taille et la forme des planches et des allées la première année. Eviter autant que possible de laisser la terre à nu. Bien consolider les pentes par une végétation permanente. Travailler à améliorer le taux d’humus et de minéraux. Faire pour cela pousser autant de volume que possible. Travailler sur les associations de plantes, les rotations de cultures. Ne pas s’inquiéter du tassement naturel du sol. Butte Hugelkultur