Ces Musulmans qui disent non à l`Islam Un homme en colère

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Ces Musulmans qui disent non à l'Islam
En Europe, l'immense majorité des musulmans est constituée de démocrates favorables à la
laïcité. Comment expliquer qu'ils laissent l'intégrisme monopoliser, à leur détriment, le
discours et l'image de l'islam ? Daniel Leconte leur donne la parole.
Qui sont les premières victimes des islamistes ? Les musulmans. Et qui sont leurs adversaires
les plus déterminés ? Les mêmes bien sûr !
Observez bien : partout en Europe - en Angleterre, en Espagne, au Danemark -, des voix
musulmanes s'élèvent pour condamner sans ambiguïté l'islamisme et le terrorisme. Partout au Maroc, en Jordanie, au Yémen, en Algérie, au Pakistan -, des intellectuels et des
journalistes courageux, qui risquent leur vie en affichant leurs convictions, ou même en
faisant tout simplement leur travail, nous rappellent que les pires ennemis des musulmans, se
sont tous ceux qui instrumentalisent l'islam pour en faire une arme de guerre contre le progrès
et contre la liberté. Nous ne les écoutons pas assez et surtout, nous ne leur donnons pas assez
la parole. C'est donc à eux que cette "Thema" est consacrée. À eux surtout qu'elle est confiée.
À tous ces musulmans qui disent non à l'islamisme et oui à la démocratie. Ce soir, les
démocrates musulmans - et eux seuls - s'expriment. Pour nous dire leur manière de voir les
choses. Leur façon de parler du prophète et des femmes, leurs certitudes sur la guerre qui leur
a été déclarée par les fous d'Allah et leurs doutes face, parfois, à notre inconscience et notre
passivité. Alors écoutons-les, regardons-les avant de juger. La télévision, ça sert d'abord à ça !
Un homme en colère
Un portrait du journaliste indépendant Mohamed Sifaoui qui se bat, au péril de sa vie, pour un
islam réconcilié avec la modernité.
Mohamed Sifaoui a longtemps exercé son métier de journaliste dans son pays d’origine,
l’Algérie, où il n’a jamais cessé de combattre le terrorisme islamiste dans ses articles. Maintes
fois menacé de mort, il obtient l’asile en France en 1999, après avoir échappé de justesse à un
attentat au siège de son journal qui fit des dizaines de victimes. Installé désormais à Paris avec
sa famille, il passe sa vie à enquêter sur les islamistes, en prenant parfois de réels risques
physiques – il a par exemple infiltré une cellule terroriste. Ses prises de position sans
concession ont suscité de nouvelles menaces de mort, qui lui valent une protection policière
permanente. Son combat : amener un nombre croissant de musulmans à “vaincre la peur” et à
dire tout haut leur rejet de l’intégrisme islamiste. Ce reportage l’accompagne dans son travail,
d’une enquête sur une mosquée salafiste en région parisienne à son témoignage en faveur de
Charlie Hebdo, jugé en février dernier à la suite d’une plainte déposée par l’Union des
organisations islamiques de France et la Grande Mosquée de Paris. Rappelons que
l’hebdomadaire, accusé de racisme pour avoir publié un an plus tôt, au nom de la liberté
d’expression, les caricatures danoises de Mahomet ayant suscité dans le monde une vague de
protestations violentes, a gagné son procès. Nous suivons également Mohamed Sifaoui au
Danemark, à la rencontre de militants qui, comme lui, veulent fédérer la résistance des
musulmans européens.
Mahomet et les femmes
L’intégrisme occulte le véritable message du Coran, favorable à l’amour, à la sensualité et au
respect des femmes. Car le prophète, rappellent les islamologues, fut un grand amoureux et un
ardent défenseur des femmes. Les femmes, depuis deux décennies, sont les premières
victimes de la radicalisation de l’islam. Lila Salmi, en donnant la parole à de nombreux
spécialistes, hommes et femmes, notamment à l’anthropologue Malek Chebel, montre
combien la situation actuelle constitue un paradoxe, pour une religion qui, dans ses
fondements, célèbre l’amour et la sexualité, et fait de la femme, en maints domaines, l’égale
de l’homme. Pour mieux peindre cet “islam des lumières”, la réalisatrice et ses interlocuteurs
ont choisi de raconter, avec un plaisir visible, la vie de Mahomet par les femmes. Cette
histoire commence par Khadija, la riche veuve de quinze ans son aînée qui, en lui proposant le
mariage, fait de lui un homme respecté. Pour elle, il choisit de rester monogame, et Khadija
sera la première à reconnaître en lui un prophète. Après sa mort naîtront d’autres amours,
passionnés et multiples, car Mahomet, très loin des clichés des fondamentalistes, apparaît ici
comme un homme ouvert et tolérant pour son époque, traversé par le doute, la crainte et le
désir. Et, à l’aune de l’Arabie du VIIe siècle, comme un véritable féministe...
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