C’EST VOUS QUI LE DITES 3 ENSEMBLE, POUR DÉPISTER LE CANCER DU SEIN ! C’était le leitmotiv des personnels qui ont rechaussé leurs baskets le 11 octobre dernier, à l’occasion de la 2ème édition de « la Jeanne », marche organisée à l’initiative du personnel d’imagerie de la Femme et de l’Enfant pour promouvoir le dépistage du cancer du sein. Organisée en partenariat avec Aire Cancers, le Centre Oscar Lambret et les mutuelles MACSF, MNH et SMH, cette marche a rencontré à nouveau un vif succès, avec plus de 300 participants. Contact y était… Silvie « La Jeanne » est une marche très sympa. Elle regroupe toute une équipe médicale et paramédicale mobilisée autour de la prévention. Plus on est, plus on en parle ! » Pascal « J’ai connu des personnes qui ont eu un cancer du sein, dont certaines sont décédées. Le dépistage c’est important ». Brigitte « Je participe à la Jeanne car je me sens concernée par le dépistage du cancer du sein. J’ai une cousine de 41 ans qui a eu l’ablation d’un nodule, et sa sœur de 46 ans a également été touchée par le cancer du sein » Michelle « c’est important de faire connaître le dépistage organisé du cancer du sein, car il est important que ce cancer soit dépisté le plus tôt possible. « La Jeanne » sert à faire passer le message auprès du personnel du CHU, majoritairement féminin ». Ils étaient nombreux, femmes et hommes, hospitaliers ou non, à composer ce joyeux ruban rose qui a serpenté sur le campus hospitalier, encouragé par un soleil radieux, pour rappeler l’importance du dépistage. S. Marchand Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012 4 LA SCIENCE AVANCE IMAGERIE INTERVENTIONNELLE UNE INNOVATION MONDIALE AU CHRU DE LILLE Depuis le 15 Septembre 2012, le pôle Cardio-Vasculaire et Pulmonaire du CHRU de Lille dispose de la première « salle hybride » Discovery IGS 730 : une plateforme technologie unique au monde, qui sera utilisée pour de nombreuses interventions cardiovasculaires. La salle hybride Discovery IGS 730 est une innovation mondiale Une « salle hybride » est un équipement d’imagerie dédié aux actes dits hybrides, combinant gestes chirurgicaux et médicaux et techniques d’imagerie interventionnelle de haute qualité. UNE PLATEFORME TECHNOLOGIQUE UNIQUE … La salle hybride “Discovery IGS 730” est une plateforme technologique unique au monde, issue des travaux d’un consortium regroupant l’industrie et la recherche appliquée. Il s’agit d’un équipement d’imagerie mobile, disposant des performances des meilleures salles de radiologie interventionnelle en termes de puissance et de qualité des images, tout en pouvant être déplacé et utilisé directement dans les blocs opératoires par exemple. « Nous pourrons grâce à cet équipement avoir accès aux dernières innovations en matière d’imagerie, nous explique le Pr Stephan Haulon, chirurgien vasculaire, et inclure les images de scanner préopératoire dans l’imagerie du bloc opératoire, pour un résultat en 3 dimensions. Pour le patient, cela veut dire moins de radiations, moins d’injections de produit de contraste, un temps d’intervention plus court, et pour nous une imagerie extrêmement précise pour des interventions très complexes. » …AU SERVICE DES PATIENTS POUR LES PROFESSIONNELS DE SANTÉ Cette innovation viendra souligner l’importance du travail d’équipe entre les professionnels médicaux et chirurgicaux du pôle Cardio-Vasculaire et Pulmonaire. La Salle Hybride Discovery IGS Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012 730 sera utilisée par les chirurgiens vasculaires, les cardiologues et chirurgiens cardiaques, et les radiologues du CHRU, et permettra à ces professionnels de pratiquer des interventions endovasculaires de plus en plus avancées et précises, en utilisation de l’imagerie en 3D : - Remplacement de la valve aortique sans ouvrir le thorax, en passant par voie artérielle fémorale ; - Fermeture de l’auricule gauche en passant par la veine fémorale pour prévenir les Accidents Vasculaires Cérébraux.; - Retrait de sondes cardiaques de stimulateur ou de défibrillateur cardiaque infectés ou défectueux par voie veineuse sans chirurgie cardiaque. « Nous sommes très fiers d’avoir cette toute première Salle hybride Discovery au monde, c’est un nouveau concept très intéressant», conclut le Pr Stephan Haulon. Cette innovation majeure, qui a été co-financée par le Conseil Régional du Nord - Pas-de-Calais dans le cadre de sa politique de soutien aux établissements de santé, représente une nouvelle pierre à l’édifice du futur Hôpital Cardio-Vasculaire et Pulmonaire, qui offrira au patient des conditions de séjour optimales et les dernières technologies médicales et chirurgicales disponibles. A.Rendu LA SCIENCE AVANCE 5 PRISE EN CHARGE POST OPÉRATOIRE LA RECHERCHE AVANCE Evaluer la qualité de la prise en charge des patients après une intervention chirurgicale, mesurer le taux de mortalité dans différents pays d’Europe et réfléchir à des dispositifs permettant d’améliorer cette prise en charge : ce sont les objectifs d’une étude menée par le Steering Committee « EuSOS » (European Surgical Outcomes Study) auquel appartient le Pr Benoît Vallet, Président de la Commission Médicale d’Etablissement du CHRU de Lille et Président de Plus de 46 000 patients ayant subi des interventions chirurgicales lourdes non cardiaques et non neurochirurgicales ont participé à cette étude, qui a été menée durant 7 jours en avril 2011, dans 498 hôpitaux de taille variable dans 28 pays européens, dont le CHRU de Lille. Une étude de grande ampleur, dont les résultats ont été publiés en septembre 2012 dans la revue scientifique The Lancet DE GRANDES DISPARITÉS DANS LA PRISE EN CHARGE PÉRI-OPÉRATOIRE L’un des premiers enseignements de cette étude est la grande disparité d’un pays d’Europe à l’autre concernant le taux de décès des patients du aux suites opératoires, après une intervention chirurgicale. Des écarts qui s’expliquent par des différences de moyens mis en œuvre pour la surveillance du patient durant l’intervention, mais aussi pour sa prise en charge postopératoire. Le taux d’admission des patients en en soins intensifs après une chirurgie est par exemple une donnée parlante. « La France fait partie de pays où le taux de mortalité après ce type de chirurgie est modéré, de l’ordre de 2 à 3 %, explique le Pr Benoît Vallet, ce qui reste tout de même un chiffre trop important que nous devons nous efforcer de baisser ». UNE NÉCESSAIRE RÉFLEXION SUR L’ORGANISATION DE LA PRISE EN CHARGE POST-OPÉRATOIRE « Cette étude nous amène à envisager de nécessaires évolutions de la prise en charge per et postmaternités par exemple. » opératoire, précise le Pr Benoît Prochainement ces résultats Vallet, permettant de mieux indid’étude seront affinés au niveau vidualiser la surveillance per-opéinternational et français, et des ratoire et de rendre plus disporecommandations pourront être nibles les soins lourds, continus ou émises par la Société Française intensifs, et d’adapter plus étroid’Anesthésie Réanimation afin tement l’indication de ces soins de permettre la diminution de au profil des patients de manière ce taux de mortalité post-opébeaucoup plus personnalisée ». ratoire à un seuil inférieur à 1 %. Une prise en charge personnalisée, adaptée à la fragilité du A.Rendu patient, à son âge, à son passé médical, à ses pathologies… diminuerait ainsi le risque péri-opératoire. « Cette EN SAVOIR PLUS réflexion amène aussi Variation in mortality for surgical patients aujourd’hui à se poser la across 28 European nations : An internaquestion de la redéfinition tional seven day cohort study - The Lancet de la gradation des plateaux techniques hospitaliers en fonction de la difficulté de la prise en charge péri-opératoire, comme cela se fait déjà pour les Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012 6 LA SCIENCE AVANCE Les porteurs de projet ONCOLILLE : > Pr Eric Lartigau, COL > Mme Floriane Bougeard, CHRU > Pr Christophe Mariette, CHRU > Pr Bruno Quesnel, CHRU ONCOLILLE UN CONSORTIUM DE CHERCHEURS UNIS POUR VAINCRE LE CANCER Unir les forces vives de la recherche médicale pour vaincre le cancer. C’était l’objectif du CHRU de Lille et du Centre Oscar Lambret, unis au sein du Centre de Référence Régional en Cancérologie, lorsqu’ils ont porté leur candidature auprès de l’INCa (Institut National du Cancer), pour être labellisés en tant que site de recherche intégrée. C’est chose faite depuis le mois de juillet 2012, avec la labellisation du consortium de chercheurs lillois « OncoLILLE ». Contact vous En France, l’incidence des cancers est d’environ 320 000 nouveaux cas par an. La région Nord - Pas -de-Calais présente la plus forte incidence au niveau national, le taux de mortalité par cancer y étant l’un des plus forts en Europe. CONTRE LE CANCER, L’UNION FAIT LA FORCE C’est cette situation médico-sociale préoccupante dans la région, qui a poussé le CHRU de Lille et le Centre Oscar Lambret à s’unir, en 2005, sous la bannière du Centre de Référence Régional en Cancérologie (C2RC). Un centre qui fait aujourd’hui référence dans le domaine de la prise en charge des cancers. Cette collaboration existante a constitué le ciment pour fédérer la participation de nombreuses équipes lilloises impliquées dans le champ de la recherche fondamentale, clinique et des sciences humaines et sociales sur le cancer. C’est donc avec cette légitimité que la communauté scientifique lilloise a répondu en 2010 et 2011 à l’appel à projets Site de Recherche Intégrée sur le Cancer, mesure phare du Plan Cancer 2. UN CONSORTIUM DE RECHERCHE ENFIN LABELLISÉ C’est donc en 2012 que les chercheurs lillois se sont vus labellisés par l’Institut National Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012 sur le Cancer (INCa) sous l’appellation « OncoLILLE ». Ce consortium regroupe des acteurs de premier plan de la recherche clinique et fondamentale, et développe un projet original en recherche intégrée sur 2 questions essentielles de la cancérologie moderne : la résistance de la tumeur et de l’hôte aux traitements loco-régionaux et la dormance/persistance tumorale après traitement. L’originalité de la démarche d’OncoLILLE, est d’apporter des informations essentielles diagnostiques et thérapeutiques dans le cadre d’une médecine personnalisée. Et c’est là l’un des enjeux majeurs pour le CHRU de Lille, que de déve- lopper des outils permettant d’adapter la prise en charge à chaque patient. OncoLILLE représente donc une réelle opportunité de consolider les coopérations engagées entre les établissements hospitaliers, les établissements d’enseignement supérieur, et les organismes de recherche autour du développement d’un centre de recherche intégrée sur le cancer de niveau international, tout en plaçant le patient au centre des priorités de la recherche. Un projet désormais reconnu et soutenu sur le plan national. A. Rendu LA SCIENCE AVANCE 7 Le tracking de fibres permet d’explorer très finement le cerveau MIEUX EXPLORER LE CERVEAU GRÂCE AU TRACKING DE FIBRES Le « tracking de fibres » est une technique innovante, offrant de nouvelles perspectives dans le diagnostic et le pronostic de nombreuses pathologies neurologiques. Combinant imagerie par résonnance magnétique (IRM) et outils informatiques, cette technique permet en effet d’explorer le cerveau avec une précision extrême. Contact a rencontré le Dr Patrice Jissendi, neuroradiologue, pour en savoir plus. Contact : « Qu’est-ce que le tracking de fibres ? » Dr Patrice Jissendi : « Les fibres sont des prolongements de neurones au sein de la substance blanche qui connectent les différentes zones du cerveau entre elles. Il y a plus d’une vingtaine d’années, la découverte du mouvement aléatoire de l’eau au sein d’une unité de volume (voxel) par Mr Le Bihan a initié le développement des techniques d’imagerie dites « de diffusion », nous permettant d’obtenir une cartographie du déplacement de l’eau au sein du cerveau dans les 3 directions orthogonales de l’espace. Le tenseur de diffusion est une sophistication de cette technique, offrant la possibilité d’explorer les fibres du cerveau en multipliant à l’infini le nombre de directions (minimum 6) calculées. La représentation visuelle de ces fibres est possible grâce à un traitement de données informatiques : le tracking de fibres. En réalité, on ne visualise pas directement les fibres, mais les colonnes d’eau qui diffusent le long de leur axe.» Contact : « Quelles sont les applications de cette technique ? » Dr Patrice Jissendi : « En matérialisant les fibres pour en suivre le trajet, nous pouvons représenter toutes les connections entre les différentes zones du cerveau. De nombreuses pathologies altèrent la substance blanche du cerveau, comme la maladie d’Alzheimer par exemple. Cette technique nous permet donc de voir ce que deviennent ces fibres tout au long du processus de la maladie. Elle permet également d’identifier les rapports entre les fibres connectant des zones fonctionnelles du cerveau et une tumeur, rapports qu’on ne peut estimer à l’aide des images anatomiques seules, et par conséquent, permet aux chirurgiens de planifier leur intervention avec beaucoup plus de précision. Cette technique est également utilisée dans la plupart des protocoles de recherche sur le cerveau. » Contact : « Quels sont les avantages pour le patient ? » Dr Patrice Jissendi : « Le tracking de fibres permet d’obtenir énormément d’informations sur le cerveau du patient de manière non invasive, d’éviter des séquelles majeures lors d’une intervention chirurgicale en épargnant les fibres impliquées, et de suivre les effets d’un traitement conservateur dans le cadre d’une maladie affectant la substance blanche. » Contact : « Cette technique tend-t-elle à se généraliser à l’avenir ? » Dr Patrice Jissendi : « Le tracking de fibres est une technique complexe encore difficile à intégrer en routine, même si elle est de plus en plus utilisée au CHRU pour les mises au point pré-opératoires. Dans le but de la rendre de plus en plus accessible, elle est intégrée au programme de formation sur les nouvelles techniques d’IRM cérébrale, que le CHRU propose aux radiologues du Nord-Pas-de-Calais, une à deux fois par an. » Propos recueillis par A. Rendu Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012 8 GROS LA SCIENCE PLAN AVANCE 10 RÈGLES POUR LA PRÉSERVER LA SÉCURITÉ DU SYSTÈME D’INFORMATION Dans un contexte où l’informatisation est omniprésente et contribue à la quasi-totalité des activités de prise en charge du patient, le système d’information est un outil stratégique majeur pour l’hôpital. Un outil qu’il faut savoir préserver… Préserver le système d’information du CHRU, dans un contexte d’évolutions réglementaires mais aussi d’évolutions des pratiques des hospitaliers, tel est l’objectif du Système de management de la sécurité du système d’information, un projet transversal piloté par la Direction Générale et la Commission Médicale d’Etablissement. ECOUTER LES UTILISATEURS Cette démarche s’appuie sur les témoignages d’utilisateurs représentant les soignants et les médecins. L’objectif : mettre en place des chantiers d’amélioration de la sécurité du système d’information d’ici 2013 et 2014. Une plateforme de e-learning sur la sécurité informatique Fin 2012, une plateforme de e-learning sera disponible sur le site Intranet. Elle permettra d’accompagner l’utilisateur vers de bonnes pratiques, et de les sensibiliser grâce à des saynètes animées dédiées au monde de la santé. EDICTER DES RÈGLES DE BONNES PRATIQUES Outre ces axes d’amélioration, il existe d’ores et déjà des règles de bonne utilisation du système d’information (voir encadré) que tout un chacun peut appliquer au quotidien. Elles reprennent les droits et les devoirs en matière d’informatique, et rappellent que nos actions sur le système d’information peuvent être tracées, mais toujours dans le respect de la vie privée. Gageons que ces règles permettront de préserver cet outil essentiel qu’est le système d’information A. Rendu EN SAVOIR PLUS Une question, une remarque, une crainte … ? Contactez votre chargé de clientèle informatique Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012 Sécurité du système d’information (SI)… les 10 règles d’or 1 - Le SI est réservé à un usage professionnel. 2 - Son utilisation à des fins non professionnelles est tolérée. 3 - Toute installation ou utilisation non autorisée par la Délégation du Système d’Iinformation (DSI) est interdite. 4 - Tout utilisateur a la charge de contribuer à la sécurité du SI en évitant l’introduction de codes malveillants. 5 - Chaque utilisateur doit veiller à ce que la continuité du service soit assurée. 6 - L’utilisateur est tenu d’informer la DSI de tout dysfonctionnement, altération, perte, vol, destruction du SI. Il est tenu de signaler toute tentative d’intrusion extérieure, de falsification ou de présence de virus. 7 - Chaque utilisateur est doté d’un ou plusieurs identifiant(s) qui sont, dans tous les cas, personnel(s). 8 - Parmi ces identifiants, certains sont confidentiels (carte d’établissement). Il est interdit à l’utilisateur la moindre divulgation, même intra-services, de ses identifiants. 9 - L’utilisateur est soumis à une obligation de confidentialité, de discrétion et de secret professionnel à l’égard des informations dont il a connaissance. 10 Le CHRU de Lille dispose d’un pouvoir de contrôle de l’activité des utilisateurs et du respect par eux de la présente charte. GROS PLAN 9 Lille a accueilli le 28ème congrès de psycho-gériatrie en septembre 2012 PSYCHO-GÉRIATRIE SOIGNER LE CORPS ET L’ÂME DE LA PERSONNE ÂGÉE Prendre en charge la personne âgée dans sa globalité, sur le plan physique et psychique : tel est l’objectif de la psychogériatrie. S’adressant à des personnes âgées présentant à la fois des pathologies organiques, et des troubles psychiatriques ou comportementaux, cette activité est une discipline de référence au CHRU de Lille, qui a accueilli en septembre dernier le 28ème Congrès de la Société de psycho-gériatrie de langue française. Contact vous en dit plus. Que faire lorsqu’une personne âgée présentant des troubles psychiatriques, présente également des maladies organiques rendant difficile sa prise en charge dans un secteur de psychiatrie classique ? Et lorsqu’une personne âgée atteinte d’Alzheimer présente des troubles du comportement assez importants pour remettre en cause son maintien à domicile, ou en maison de retraite ? C’est pour faire face à ces cas difficiles, où de multiples facteurs physiques et psychiques peuvent expliquer les différents symptômes, qu’existe la psycho-gériatrie. CONSIDÉRER TOUTES LES FACETTES DU PATIENT Comme l’explique le Dr Roche, psychiatre et gériatre responsable de la psycho-gériatrie au CHRU, «l’idée, c’est d’apporter des soins adaptés à ces personnes âgées, et de trouver la cause de leurs symptômes en explorant toutes les pistes possibles : physiques, comme psychiques. Car en effet certains troubles du comportement peuvent être favorisés, ou modifiés, par des pathologies organiques». D’où l’intérêt de réunir en un même lieu les compétences gériatriques et psychiatriques, autour des patients. SE RÉUNIR POUR FAIRE ÉVOLUER LES PRATIQUES Preuve de la reconnaissance de cette spécialité à Lille, le CHRU a accueilli pour la première fois le 28ème Congrès de la société française de psycho-gériatrie les 12, 13 et 14 septembre 2012. Le thème central de ces journées était : « organicité et psychogériatrie ». Un thème que nous explique le Dr Roche : «Nous avons voulu mettre en avant le fait que cette discipline est à la frontière de la gériatrie, la psychiatrie, mais aussi la neurologie, et qu’elle nécessite de décloisonner ces disciplines, pour favoriser le travail en commun». Parmi les thématiques abordées lors de ces journées : quelle valeur accorder à la parole de la personne âgée atteinte de troubles cognitifs ? Quelles sont les relations entre maladie d’Alzheimer et troubles psychiatriques ? Peuton encore prescrire un psychotrope chez la personne âgée ? etc… Plus de 400 inscrits ont ainsi donné à ce congrès une dynamique régionale, mais aussi nationale. « Nous envisageons, à l’issue de ce congrès, de créer une société locale de psycho-gériatrie, précise le Dr Roche. Le Directeur Général de l’ARS, Daniel Lenoir, a également annoncé en ouverture de ce congrès, la création à venir d’unités mobiles de psycho-gériatrie extra-hospitalières ». Une discipline visiblement en pleine évolution. A. Rendu La psycho-gériatrie au CHRU, ce sont : 12 lits de soins de suite pour les malades Alzheimer 10 lits de psycho-gériatrie basés aux Bateliers et dépendant du Pôle des Spécialités Médicales et Gérontologie, et bientôt intégrés dans le nouveau bâtiment de psychogériatrie Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012 10 GROS LA SCIENCE PLAN AVANCE MISE EN PLACE D’UNE PRISE EN CHARGE MULTIDISCIPLINAIRE ORGANISÉE POUR LA CANCÉROLOGIE GYNÉCOLOGIQUE ET MAMMAIRE L’activité de cancérologie gynécologie et mammaire ne cesse de se développer au CHRU de Lille. C’est une activité de recours médicochirurgicale régionale pour l’équipe de chirurgie gynécologique de Jeanne de Flandre depuis 2005, et un axe prioritaire de développement pour le service de gynécologie. Contact a rencontré le Pr Pierre Collinet pour faire le point sur cette activité. UN TRAVAIL EN PARTENARIAT ÉTROIT AVEC LES AUTRES ÉQUIPES « L’activité de cancérologie gynécologie et sénologie est devenue un axe prioritaire de développement pour le service de gynécologie pour des raisons essentielles » annonce le Pr Collinet : « une collaboration étroite avec le service de radiologie et d’imagerie de la femme (Drs Faye et Bigot), le service d’oncologie médicale (Pr Hebbar et Dr Desauw), le service de chirurgie digestive (Pr Mariette et Dr Piessen), et le service d’anatomie pathologie (Dr Wacrenier, Dr Kerdraon) ; et le développement de collaborations avec les autres hôpitaux dans le cadre de GCS, en particulier avec Armentières, Lens et Seclin ». De fait, le service connait une forte activité de prise en charge du cancer. En 2011 le nombre d’interventions s’élève à 192 pour la sénologie et 149 pour la gynécologie. « Cette hausse d’activité relève à la fois d’un recrutement plus important grâce aux collaborations avec les hôpitaux d’Armentières, Lens et Seclin (plus de patientes), mais aussi d’une augmentation des cas de cancers due à un manque de dépistage, notamment pour le cancer du col de l’utérus » précise le Pr Collinet. UNE RESTRUCTURATION DE L’ACTIVITÉ POUR UNE PRISE EN CHARGE GLOBALE DES FEMMES Pour faire face à l’augmentation d’activité, il a fallu restructurer l’activité de gynécologie et sénologie, grâce et autour d’innovations chirurgicales, médicales ou d’accompagnement : Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012 - approche onco-génétique dans le cadre de la prise en charge des patientes à risque en lien avec le service du Pr Manouvrier et du Dr Lejeune, - dépistage accru des cancers (en lien avec l’imagerie de la femme), - dans le cadre du C2RC, création de Réunion de Concertation Pluridisciplinaire gynéco-séno à Jeanne de Flandre, - développement des consultations d’annonce pour les patientes, - activité de préservation ovarienne et de la fertilité en lien avec le service du Dr Decanter, - sur le plan chirurgical avec l’assistance robot (cancer du col utérin), - développement de l’oncoplastie et de la reconstruction mammaires au sein du service (Dr Boulanger), - adaptation de l’unité d’oncologie médicale pour accueillir un doublement du nombre de patientes prises en charge par chimiothérapie entre 2008 et 2011, - collaboration avec le Centre Oscar Lambret pour la prise en charge des patientes en récidive. « Nous avons obtenu dans le cadre d’un projet présenté en concertation au directoire sur la base d’un état prévisionnel des recettes et des dépenses, la création d’un poste de secrétaire entièrement dédiée à l’activité de cancérologie. Par ailleurs dans le domaine de la recherche, nous avons mis en place des collaborations en recherche clinique et expérimentale » conclut le Pr Collinet. S. Marchand. GROS PLAN 11 EN SAVOIR PLUS www.registrecancers59.fr Tel : 03 20 97 94 90 LE REGISTRE GÉNÉRAL DES CANCERS DE LILLE ET DE SA RÉGION Depuis le 1er janvier 2009, le Registre des cancers de Lille est rattaché au Centre de Référence Régional en Cancérologie, qui unit le CHRU de Lille et le Centre Oscar Lambret. Les responsables de ce registre sollicitent les médecins, les secrétaires et les archivistes du CHRU de Lille et diffusent l’analyse des données qu’ils enregistrent. Le Dr Karine Jéhannin-Ligier, Responsable scientifique du Registre général des cancers de Lille et de sa région, vous expose le registre issu d’un travail collaboratif. Contact : « Qu’est-ce que le Registre des Cancers ? » Dr Karine Jéhannin-Ligier : « La France compte actuellement 12 registres généraux des cancers qualifiés ayant pour mission principale d’assurer la surveillance épidémiologique des cancers en population générale, en lien avec l’Institut de Veille Sanitaire, l’Institut National des Cancers, l’Inserm et les Hospices Civils de Lyon. Ces registres couvrent 20% de la population française. Suite au premier Plan cancer gouvernemental (2003-2007), un registre général des cancers a été mis en place sur le territoire sanitaire de la zone de proximité de Lille. Ce registre couvre une population d’environ 800 000 habitants. Il est le 6ème registre général français de part la taille de la population couverte. Ses principales missions sont de produire des statistiques locales ou participer à la production de statistiques nationales et internationales, évaluer l’impact des mesures de santé publique sur la prise en charge des patients, les déterminants de survenue, la prise en charge ou la survie des patients. » Contact : « Qu’elles sont vos méthodes de travail ? » Dr Karine Jéhannin-Ligier : « Le registre a connaissance des cas de cancers sur sa zone d’étude par l’intermédiaire des départements d’information médicale, des laboratoires d’anatomocytopathologie et de biologie, de l’Assurance maladie, des centres de radiothérapie… Les données nécessaires à l’enregistrement d’un cas sont validées par les enquêteurs du registre par consultation des dossiers médicaux des patients dans les établissements de santé ». Contact :« Comment s’exerce l’information du patient ? » Dr Karine Jéhannin-Ligier : « La CNIL* estime « qu’il appartient à chaque registre du cancer de définir les mesures appropriées afin que les malades concernés soient individuellement informés » et considère que « seul le médecin, responsable de la prise en charge thérapeutique, en contact direct avec le patient est en mesure de procéder, au moment qu’il estimera le plus opportun et en conscience à cette information ». Nous mettons donc à la disposition des médecins concernés, une note d’information à remettre au patient et à afficher dans les salles d’attente des lieux de consultation, ainsi que l’analyse des taux d’incidence des cancers sur la zone de proximité de Lille. » Propos recueillis par A. Deconynck Référence : *CNIL : Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés : délibération n° 03-053 (27 novembre 2003). **Note à télécharger www. registrecancers59.fr - Rubrique Rétroinformation, Publications et Incidence. Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012 12 LE LA DOSSIER SCIENCE AVANCE BIENVENUE AU NOUVEAU C RÉANIMATION ET DE TRAITEMEN Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012 CENTRE DE NT DES BRÛLÉS LE DOSSIER 13 Nous l’avons vu sortir de terre ces derniers mois, entre l’hôpital Salengro et l’hôpital Jeanne de Flandre : le tout nouveau Centre de Réanimation et de Traitement des Brûlés est sur le point d’ouvrir ses portes ! Elément phare du Projet Campus Sud, ce centre permettra de réunir le « circuit chaud » de l’hôpital en un seul et même lieu. Il s’agit de la plus grande concentration de lits de réanimation en Europe. Contact revient pour vous sur toutes les étapes de sa conception. UN BÂTIMENT TOUT EN RONDEUR Cette architecture ronde n’est pas le fruit du hasard. Elle est en effet entièrement basée sur le principe de la rotonde, comme le sont les 2 ailes de l’hôpital Huriez, qui doit permettre aux soignants d’avoir une vue à 360° sur l’ensemble des chambres d’un secteur. Un bâtiment qui s’appuie sur l’hôpital Salengro, dont il est un prolongement. Le nom de ce bâtiment l’évoque à lui seul, puisqu’il est dénommé « Hôpital Salengro - entrée Est ». UN BÂTIMENT SUR 6 NIVEAUX Au final, le Centre de Réanimation et de Traitement des Brûlés regroupera, sur 6 niveaux, dont 5 consacrés à la prise en charge des patients, l’ensemble des activités de réanimation du CHRU et de traitement des brûlés, avec au total 117 lits et places, dont : > 100 lits et places pour le centre de réanimation, dont 50 lits de réanimation, > 17 lits et places pour le centre de traitement des brûlés, dont 6 pour la prise en charge des grands brûlés ; et 2 plateaux techniques complets : > un pour la médecine hyperbare, composé de 3 nouveaux caissons hyperbare comportant 12 places en ambulatoire et 3 lits pour les patients de réanimation (voir encadré), > un pour le traitement des brûlés, comprenant un bloc opératoire, une salle de réveil, deux salles de bain thérapeutique. Plus qu’un simple regroupement des activités, ce centre permet la mise aux normes des unités de réanimation comme celle des grands brûlés. C’est ce que confirme le Pr Daniel Mathieu, responsable du pôle de réanimation : « Ce centre représente pour les équipes médicales et soignantes un véritable saut qualitatif, qui permettra la mise en place d’une véritable filière de prise en charge du patient en réanimation. Nous avons beaucoup réfléchi, pour la conception des chambres, à réduire les problèmes bactériologiques induits Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012 14 LA DOSSIER SCIENCE AVANCE LE Zoom sur … ns hyperla livraison des nouveaux caisso aire ! bare : une opération spectacul sont les noms des Amphitrite, Europe et Poséïdon : ce été installés en ont 3 nouveaux caissons hyperbares qui ation et de Traiteaoût 2012 dans le Centre de Réanim bâtiment de ces 3 ment des Brûlés. L’installation dans le , a représenté un caissons, d’un poids total de 150 tonnes véritable challenge. ernés (bio médi« Tous les professionnels du CHRU conc teur des caissons cal, technique, sécurité…), et le construc plan de prévention ont été mobilisés en vue d’établir un opération en toute indispensable pour mener à bien cette de projet », présécurité en coordination avec la direction teur des risques cise Jean-Marc Oscari, Coordonna au Management techniques auprès de la Délégation des Risques. lique, ne pas gêPréserver la circulation sur la voie pub tre en danger la ner les activités de l’hôpital, ne pas met caissons : autant structure du bâtiment accueillant les e en place de mede paramètres qui ont guidé la mis sures préventives, telles que : e à un écha- faciliter l’accostage des caissons grâc faudage, s la grue pour - renforcer la base du bâtiment sou d’une partie de prévenir les risques d’effondrement ment des tuyaula structure du bâtiment et l’écrase teries enterrées, plaques d’acier, - renforcer la structure au sol avec des ents etc … pour supporter le poids de ces équipem plus spectaculaire : Le tout pour en arriver à la partie la et les insérer dans lever les caissons à l’aide d’une grue, différents. le bâtiment par deux points d’entrée ée à bien avec men se, Une opération délicate et périlleu succès ! nimation et de Dès l’ouverture du Centre de Réa ents derniers cris Traitement des Brûlés, ces équipem erbare de l’hôpital viendront remplacer le caisson hyp par oxygénothéraCalmette, et permettront de traiter de cicatrisation, pie des patients pour des indications d’intoxication au d’insuffisance circulatoire, ou encore monoxyde de carbone. des patients réaniCes 3 caissons pourront accueillir es de réanimation matoires dans de véritables chambr aussi des patients reconstituées dans le caisson, mais ent effectuer des en ambulatoire. Ils pourront égalem explorations fonctionnelles. Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012 par les activités de réanimation. Très peu d’objets touchent le sol dans ces chambres ». Le nouveau Centre de Réanimation permettra également l’ouverture de 18 nouveaux lits de surveillance continue, et un développement d’activité de la médecine hyperbare. Le Dr Vincent DeBroucker, Responsable du Centre de traitement des brûlés, abonde en ce sens : « Nous emménagerons bientôt dans une unité beaucoup plus moderne, avec des chambres individuelles, un plateau technique beaucoup mieux isolé, du matériel renouvelé. Ceci va dans le bon sens pour ce qui concerne le confort du patient, mais surtout pour la prévention du risque infectieux, qui est un enjeu très important dans le traitement des patients brûlés. » Une unité modernisée, qui permettra ainsi de mieux répondre aux récents décrets venus réglementer la prise en charge des brûlés. UN CHANTIER COMPLEXE Depuis le concours d’architecture organisé au début des années 2000, jusqu’à aujourd’hui, le chantier de construction de ce Centre LE DOSSIER 15 Août 2012 : livraison spectaculaire des nouveaux caissons hyperbare a été un parcours long et complexe. C’est ce que nous explique Bruno Rossetti, co-directeur du Projet Campus Sud : « Le programme de construction d’un bâtiment de ce type est l’expression de plusieurs besoins : médicaux, soignants, et économiques. Il s’agissait donc de prendre en compte ces trois paramètres, en les portant chacun avec autant de force, car ces trois dimensions sont indispensables à la bonne réalisation du projet. » Une démarche qui repose donc essentiellement sur le dialogue avec les interlocuteurs concernés tout au long des différentes étapes de la conception du bâtiment : la rédaction du programme, le concours d’architecture, ou encore l’avant - projet. « Ce bâtiment est au final fidèle aux plans de départ, précise Monique Catroux, Chef de projet. Nous avons cherché au maximum à optimiser le coût de sa construction, sans altérer sa qualité. » UNE TECHNOLOGIE DERNIER CRI Pourquoi ne pas profiter de la construction de ce nouveau bâtiment, pour y intégrer des évolutions La construction de ce bâtiment a été un chantier complexe Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012 16 LE LA DOSSIER SCIENCE AVANCE Jusqu’à 250 ouvriers en même temps sur ce chantier technologiques dernier cri pour la prise en charge des patients ? « C’est dans cette optique que toutes les chambres de réanimation et de traitement des brûlés bénéficieront d’un dossier médical informatisé complet, nous explique Renaud Bertrand, Co-Directeur du Projet Campus Sud et du Pôle de Réanimation. » Plus aucun dossier papier donc, des prescriptions médicales informatisées, la délivrance de médicaments tracée grâce à un logiciel connecté avec la pharmacie : cette innovation permettra d’intégrer toutes les surveillances biomédicales. Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012 Autre nouveauté, « les armoires à pharmacie seront sécurisées et informatisées, complète Renaud Bertrand. Elles seront ainsi rechargées en fonction de la consommation réelle, pour permettre de limiter les stocks, de mieux gérer les médicaments périmés, et d’assurer une meilleure sécurité et traçabilité du circuit du médicament. » Une action qui répond à l’unique recommandation émise par les experts de la Haute Autorité de Santé lors de la dernière visite de certification du CHRU de Lille en 2012. LE DOSSIER 17 Le Centre de Réanimation et de Traitement des Brûles en chiffres • 17 500 m2 • 6 niveaux, dont 5 consacrés à la prise en charge des patients et 1 niveau logistique et tertiaire • 2 plateaux techniques • 100 lits et places pour le Centre de Réanimation, dont : > 50 lits de réanimation > 24 lits de surveillance continue > 6 lits de surveillance continue - toxicologie > 11-12 lits en Unité d’accueil - Déchoquage médical 8 places en hôpital de jour (caisson hyperbare) • 17 lits et places pour le Centre de traitement des brûlés, dont : > 6 lits de réanimation > 6 lits de surveillance continue > 4 places d’hôpital de jour > 1 place de déchoquage Un bâtiment à la conception circulaire UN BÂTIMENT À S’APPROPRIER S’approprier ce nouveau Centre sera l’enjeu, pour les prochains mois, des 460 professionnels de santé qui vont y travailler. « Un bâtiment, c’est comme un éco-système, confirme Bruno Rossetti : on le rêve parfait, puis on observe un écart entre ce rêve et la réalité au moment de sa livraison, puis de son exploitation. Ce bâtiment va désormais vivre et s’adapter à l’usage que les professionnels en feront. Il ne sera pas totalement comme on l’a imaginé, et c’est tout à fait normal ». Les futurs utilisateurs ont déjà bien entendu visité les lieux, ils ont d’ailleurs travaillé sur l’utilisation de leurs nouveaux matériels dans la chambre témoin, ou encore sur l’utilisation des banques des PC de soin. L’ouverture du nouveau Centre de Réanimation a fait l’objet d’une longue préparation avec les équipes. Ainsi l’ensemble des organisations des unités de soins du futur Centre ont été réfléchies par des groupes de travail pluriprofessionnels piloté par un binôme médecin-cadre. Des journées portes ouvertes vont être prochainement organisées pour permettre à l’ensemble des personnels du CHRU de découvrir le bâtiment. Et bien entendu, l’ensemble des personnels concernés se mobilise pour faire vivre ce nouveau centre dans les meilleures conditions. Et demain, la prolongation de cette opération nous amènera vers les travaux de modernisation des urgences… mais cela est un autre sujet, sur lequel Contact reviendra prochainement. Soit 117 lits et places au total • Jusqu’à 250 ouvriers en même temps sur le chantier • 60 millions d’euros d’investissement (travaux + équipements), dont 20 millions d’euros financés par le Plan Hôpital 2012 (réanimation + urgences) • 460 professionnels médicaux et non médicaux appelés à travailler dans ce nouveau bâtiment A. Rendu Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012 18 POINT LA SCIENCE D’ÉTAPE AVANCE SUR LE CŒUR ET LES ARTÈRES DES FEMMES Les malades cardiovasculaires tuent plus de femmes que le cancer du sein Elles tuent les femmes 8 fois plus que le cancer du sein. Elles, ce sont les maladies cardiovasculaires. Et pourtant il n’existait pas jusqu’à ce jour de parcours de soin coordonné spécifique pour les femmes dans ce domaine. « Les femmes, ces grandes oubliées » était la thématique centrale des Etats Généraux vers un Plan Cœur qui se sont déroulés en Septembre 2012. Contact fait le point sur la situation avec le Pr Claire Mounier Véhier. On pensait les hommes beaucoup plus concernés par les risques cardiovasculaires … et pourtant l’évolution des modes de vie des femmes les exposent également à ces risques, à différents stades de leur vie. DES FEMMES DE PLUS EN PLUS EXPOSÉES Aujourd’hui l’âge moyen de la première cigarette est de 11 ans chez les filles, la contraception débute de plus en plus tôt, vers 15 ans. La vie professionnelle des femmes a également évolué. Elles connaissent désormais le stress au travail, et celui de devoir concilier vie professionnelle et vie de famille. Autant de facteurs qui peuvent conduire à des pathologies cardiovasculaires. « La mise en route d’une contraception, la grossesse et la péri-ménopause sont les périodes les plus à risque chez la femme, explique le Pr Claire Mounier Véhier, cardiologue, 1ere viceprésidente de la Fédération Française de Cardiologie. » Face à ces risques, les femmes sont pourtant sous-dépistées et sous-traitées. VERS UN PLAN CŒUR Ce constat a amené les professionnels de santé à organiser un débat participatif à Lille en septembre 2012 sur le thème « les femmes, ces grandes oubliées », dans le cadre des Etats Généraux vers un Plan Cœur. « C’est la première fois qu’un projet de santé de ce type est pleinement orienté vers la femme, précise le Pr Claire Mounier Véhier. Mais le Plan Cœur sera Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012 avant tout ce que les citoyens en feront. C’est pourquoi nous attendons leurs témoignages nombreux sur le site www.plan-coeur.fr, sur les six grands thèmes abordés ». UN CIRCUIT FEMME AU SEIN DU CHRU Véhier, mais aussi les diabétologues, néphrologues, urgentistes, neurologues, sans oublier les médecins du travail. Ce circuit a été intégré au Projet d’Etablissement 2012-2016, et il représente une première en France. » Un espoir pour le dépistage et la prise en charge de nombreuses femmes. Dans la droite ligne de ces réflexions, le CHRU de Lille travaille à la mise en place d’un circuit de prise en charge « Cœur, A. Rendu artères et femmes ». L’objectif ? Multiplier les portes d’entrée de dépistage, en mettant sque carfacteurs de ri Mesurez vos tous les professionnels st « J’aime en faisant le te diovasculaire concernés en réseau sur : mon cœur » autour des pathologies io.com rd ca de www.fe cardiovasculaires de la femme. « Nous concevons actuellement ce circuit Cœur, artères et femme avec les gynécologues bien entendu, explique le Pr Claire Mounier POINT D’ÉTAPE SUR 19 LE CENTRE DE RÉFÉRENCE RÉGIONAL EN CANCÉROLOGIE (C2RC) RÉALISE SA 700 ÈME INTERVENTION SUR LE ROBOT CHIRURGICAL Fin 2007, grâce au soutien du Conseil Régional du Nord – Pas-de-Calais, le Groupement de Coopération Sanitaire C2RC a été le premier à acquérir dans la région, un équipement innovant : le robot chirurgical. Ce robot est installé à l’Hôpital Huriez, et est co-utilisé par les chirurgiens du Centre Oscar Lambret. A l’époque il n’y avait qu’une vingtaine de robots en France. La première intervention a été réalisée sur le site lillois en février 2008. Un robot en exposition dans le hall d’Huriez à l’occasion des journées de chirurgie robotisée UNE ACTIVITÉ EN PLEIN DÉVELOPPEMENT Depuis, comme partout dans le monde, l’activité de chirurgie robotisée s’est considérablement développée au sein du C2RC, au bénéfice des patients du CHRU de Lille et du Centre de Lutte contre le cancer Oscar Lambret. De 44 interventions réalisées en 2008, elle est passée à 135 interventions en 2009, 158 en 2010, 192 en 2011, et 172 à septembre 2012. Elle concerne aujourd’hui les disciplines suivantes : - urologie (prostatectomie, néphrectomie partielle) - la gynécologie (colpohystérectomie, hystérectomie) - digestif (proctectomie : rectum) - l’endocrinologie ( thyroïdectomie) - oto-rhino-laryngologie (base de langue, épiglotte, loge amygdalienne) DEUX JOURNÉES POUR FAIRE LE POINT SUR CETTE ACTIVITÉ A l’occasion de la 700ème intervention chirurgicale, le C2RC a organisé les Journées de Chirurgie Robotisée les 21 et 22 septembre derniers, afin de faire connaître à la fois au grand public, aux personnels hospitaliers, aux visiteurs mais aussi aux médecins de la région, cette activité de pointe. Les chirurgiens des 2 établissements ont présenté lors d’une conférence médicale, l’activité qu’ils réalisent sur le robot et ont témoigné du caractère innovant de cette technique, à la fois dans leur pratique chirurgicale, mais surtout pour le patient qui bénéficie de suites opératoires moins douloureuses et d’une convalescence plus rapide. En parallèle, les visiteurs ont pu s’installer aux manettes du robot chirurgical de dernière génération, équipé d’un logiciel de simulation, en démonstration lors de ces journées à l’Hôpital Huriez, et découvrir ainsi l’extrême maniabilité et précision dans le geste apporté par cet assistant hi tech. S. Marchand Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012 20 ÇA LA SCIENCE SE PASSE ICI AVANCE NOUVEAU SU LA FÊTE DE L Ouvrir les portes des coulisses de l’hôpital au public, lui permettre de venir à la rencontre des professionnels de santé : c’est s’ajouter depuis 2 ans des portes ouvertes dans le domaine de la recherche médicale et de l’enseignement, avec l’UniverL’édition 2012 de la Fête de la science a réuni plus de 500 visiteurs. Retour sur cet événement en images … Visite guidée du prototype «Concept room» Portes ouvertes du service de médecine nucléaire d’Huriez Au cœur des laboratoires de virologie et toxicologie Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012 Le CHRU : une énergie débordante! (visite de la centrale électrique) ÇA SE PASSE ICI 21 UCCÈS POUR LA SCIENCE ! tout ça la Fête de la science au CHRU de Lille ! Un programme santé proposé chaque année en Octobre, auquel viennent sité Lille 2 Droit et Santé, l’Inserm et le PRES Université Lille Nord de France. Portes ouvertes du centre de Biologie Pathologie Portes ouvertes des blocs opératoires d’orthopédietraumatologie Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012 22 ÇA LA SCIENCE SE PASSE ICI AVANCE JOURNAL D’UN CHIRURGIEN D’HIPPOCRATE À EPICURE … Le Pr Alain Desaulty a effectué une carrière de 46 années au CHRU de Lille en tant que chirurgien ORL orienté vers la cancérologie, puis comme spécialiste en chirurgie d’oreille et Chef de Service. Il vient de publier le Journal d’un chirurgien. Ce livre est un témoignage sans concessions sur son expérience de l’hôpital et sur les évolutions de la médecine. Rencontre avec un grand professionnel. Contact : Pourquoi avezvous souhaité publier ce témoignage ? Pr Alain Desaulty : « Depuis deux ans, j’avais rédigé quelques chroniques ludiques et c’est l’un de mes fils qui m’a fait cette suggestion : pourquoi ne pas publier des écrits sur ton parcours professionnel ? Ce livre n’est pas un journal intime, mais il donne plutôt une certaine vision du monde médical et de l’ensemble du personnel soignant à partir d’une longue carrière au CHRU de Lille. » Contact : Que peut-on lire dans cet ouvrage ? Pr Alain Desaulty : « J’y raconte la vie d’un chirurgien et aussi des anecdotes se rapportant au métier. Je voulais montrer le respect que l’on doit avoir pour l’ensemble des personnels avec lesquels l’on est amené à travailler. Tous forment une équipe avec le chef de service. On a la fibre sociale, ou on ne l’a pas et pour ma part, j’ai l’impression que la nature me l’a donnée. Ce livre se veut un hommage rendu à tous les professionnels de santé, et parle du respect et du dévouement que tous doivent montrer à l’égard des patients. Les témoignages de gratitude de nos malades sont notre récompense. » Contact : Vous apportez également un regard sur les évolutions de la médecine… Pr Alain Desaulty : J’ai un regard à la fois enthousiaste et critique vis-à-vis des évolutions de la médecine. Dans ma spécialité, j’ai assisté à des développements majeurs. A titre d’exemple, j’ai eu l’occasion de poser en 1990 le premier Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012 implant cochléaire sur un patient à l’Hôpital Salengro ; aujourd’hui les équipes du Pr Vincent en posent près de 100 chaque année. Dans un tout autre domaine, nous avons été les premiers en ORL à Lille à organiser des Réunions de Concertation Pluridisciplinaire (RCP), entre les radiothérapeutes du COL et les équipes du Pr Piquet puis du Pr Chevalier. Mentionnons encore qu’au début des années 90, nous nous sommes lancés dans la retransmission des interventions de chirurgie en live, grâce aux membres de la cellule vidéo du CHRU (Philippe Mayonobe et Régis Valdès). Toutes ces évolutions sont formidables… » Contact : Cet ouvrage estil aussi un message d’espoir pour les malades ? Pr Alain Desaulty : « Oui, à travers mon histoire personnelle. Après une longue pratique de la chirurgie des cancers ORL, j’ai été rattrapé par cette maladie, et cela trois mois après mon départ en retraite. J’ai souhaité être pris en charge par le Pr Chevalier et son équipe, car ils ont toute ma confiance. J’ai décrit les tourmentes résultant de l’évolution de cette hydre qu’est le cancer. Pourtant, dans ce livre, je transmets un message d’espoir aux malades et j’encourage chacun de nous à apprécier chaque jour qui passe et à profiter des petits bonheurs que l’on peut trouver dans notre quotidien ! ». Propos recueillis par A. Rendu « Journal d’un chirurgien, d’Hippocrate à Epicure » par Alain Desaulty, Edition Persée, Août 2012. Par le même auteur : « De nos guerres et des hommes » Edition Persée – essai alternant les synthèses historiques, enrichies d’une iconographie instructive et de nombreux témoignages. ÇA SE PASSE ICI UNE SEMAINE BLEUE POUR LA PERSONNE ÂGÉE « 365 jours pour agir, 7 jours pour le dire » : c’est le slogan de la Semaine Bleue (semaine nationale des retraités et personnes âgées) qui s’est déroulée du 16 au 20 octobre 2012. A l’occasion de cet événement d’information et de sensibilisation de l’opinion publique, des manifestations locales sont organisées partout en France. L’Hôpital Gériatrique Les Bateliers participe activement à cet événement national. Inauguration en présence de toutes les associations qui interviennent aux Bateliers. Au programme de cette semaine festive : Lecture à voix haute proposée par Pascal de l’association Bibliothèque des Hôpitaux, Matinée sportive et grand loto, Banquet spectacle, Rencontre inter-générationnelle entre les résidents et les élèves de l’école primaire Diderot (jeux flamands et sprortifs),Kermesse et balades en calèche dans le Vieux Lille proposées par l’association Astra Cheval Service. Retour en images sur la Semaine Bleue aux Bateliers ! 23 « SAUVEZ UNE VIE » A l’heure où de nombreuses communes et de lieux publics, dont le CHRU de Lille, s’équipent en défibrillateurs automatiques (28 défibrillateurs automatiques installés au CHU), les professionnels de l’urgence organisait le 13 septembre dans la cour d’honneur de l’Hôpital Huriez, la journée « Sauvez une vie ». Cette journée organisée par le COPIL Urgences Vitales Intra Hospitalières, en partenariat avec le Samu, les formateurs du CESU, la cardiologie et les réanimateurs, avait pour objectif de sensibiliser le grand public et le personnel à la prise en charge de la mort subite, en venant s’informer et se former aux gestes qui sauvent. Les visiteurs ont appris à cette occasion à réaliser des compressions thoraciques et se familiariser à l’utilisation du défibrillateur automatique. SEMAINE MONDIALE DE L’ALLAITEMENT A l’occasion de la semaine mondiale de l’allaitement maternel organisée par la coordination française pour l’allaitement maternel, les consultantes en lactation du CHRU de Lille se sont mobilisées aux côtés de leurs collègues de la maternité, du service de néonatlogie, du lactarium et des associations, pour organiser une journée d’informations et d’échanges le mardi 16 octobre dernier. SEMAINE CANCERS En annonce de la 6ème édition de la semaine de mobilisation face aux Cancers qui se déroulait du 22 au 29 novembre, la Région Nord-Pas de Calais a organisé dans son hall, une exposition avec le CHRU de Lille, le Centre Oscar Lambret et le Musée Hospitalier Régional de Lille. Cette exposition qui s’est tenue du 15 au 24 octobre, était consacrée aux évolutions technologiques et humaines dans la prise en charge des cancers. Les visiteurs ont pu découvrir au cours de leur visite des équipements anciens côtoyant les images et vidéos des équipements novateurs d’aujourd’hui, et tester le multimédia au lit du patient. PSYCHIATRIE ET JUSTICE : JOURNÉE D’ÉTUDE Le 7 décembre 2012 sera organisée par l’EPSM, en collaboration avec le CHRU de Lille, la 5ème Journée d’étude sur le thème « Récidive, rechute, réitération : face aux risques, quelles prises en charge des sortants de prison ? », à la Maison de L’Education Permanente de Lille. Renseignement et inscriptions : www.epsm-al.fr RUN FOR LIFE : LE CHRU MOBILISÉ ! Le 14 Juin 2012, le pôle Biologie Pathologie Génétique du CHRU s’est mobilisé pour participer à la course Run For Life Edition Ch’ti dans le cadre de la journée mondiale des donneurs de sang. Une participation remarquée : 1er prix de la citoyenneté pour le CHRU, récompensant la plus forte mobilisation en participants (36 inscrits), 1er prix du meilleur coureur homme pour Rémi PINAT, et 2ème prix de la meilleure équipe pour Rémi Pinat, Jérôme Hadiuk et Frédéric Chrétien. Chapeau ! Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012 24 INITIATIVE MÉDECINE PERSONNALISÉE : UNE PLATEFORME DE FABRICATION DE MÉDICAMENTS INNOVANTS Le consortium C4C a annoncé le 22 octobre 2012 la mise en place de la première plateforme française dédiée à la fabrication des produits de thérapie cellulaire. Cette plateforme, passerelle entre la recherche en amont et la production industrielle, est implantée sur le site de LFB aux Ulis (Essonne). Elle va démarrer avec la fabrication de 5 médicaments en cours de développement, dont un au CHRU de Lille. Le projet C4C, coordonné par CELLforCURE, filiale de LFB BIOTECHNOLOGIES, repose sur un partenariat associant 2 sociétés de biotechnologie, Celogos et CleanCells, ainsi que sept établissements publics et hospitaliers : l’Etablissement Français du Sang (EFS), les CHU de Bordeaux, Nantes et Toulouse, le CHRU de Lille/Université de Lille 2, et la Banque de Tissus et de Cellules des Hospices Civils de Lyon. LA THÉRAPIE CELLULAIRE : UN NOUVEL ESPOIR POUR LES PATIENTS La thérapie cellulaire consiste en l’injection de cellules humaines dans le but de prévenir, traiter ou atténuer une maladie. Il s’agit de réparer des tissus lésés grâce à de nouvelles cellules qui vont les reconstruire. Les cellules doivent souvent être transformées afin d’apporter aux tissus des molécules manquantes. Au cœur de la médecine de demain, la thérapie cellulaire ouvre la voie à de nouvelles perspectives pour de nombreuses pathologies souvent dépourvues de solutions thérapeutiques (cancers, maladies neuro-dégénératives, maladies neuro-musculaires, infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque ou encore polyarthrite rhumatoïde…). Les 5 premiers médicaments en cours de développement qui seront fabriqués sont : - les cellules souches de sang placentaire multipliées avant réadministration pour traiter certaines maladies du sang (Bordeaux) - les cellules musculaires du patient pour traiter localement Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012 l’incontinence anale (Celogos) - les cellules pancréatiques du patient réinjectées en intramusculaire pour traiter une défaillance de son pancréas (autogreffe d’ilôts de Langerhans à Lille), - les lymphocytes T pour prévenir la récidive de mélanome (Nantes), - les cellules de moelle osseuse pour traiter un dysfonctionnement du cœur consécutif à un infarctus du myocarde (Toulouse). L’AUTOGREFFE D’ÎLOTS DE LANGERHANS : POUR SOIGNER LES PATIENTS ATTEINTS D’UN DIABÈTE « PANCRÉATOPRIVE » Les patients qui subissent une chirurgie pancréatique pour des maladies pancréatiques bénignes sont sujets à des complications métaboliques importantes. Ils développeront, dans une grande proportion de cas, un diabète « pancréatoprive » particulièrement difficile à équilibrer. Le procédé mis en place par l’équipe du Pr François Pattou (CHRU - Université de Lille 2) est fondé sur une autogreffe intra-musculaire d’îlots de Langerhans. Il permet d’obtenir une insulino-indépendance à long terme chez la majorité des patients. S. Marchand INITIATIVE 25 RETOURNER PLUS VITE CHEZ SOI APRÈS L’ACCOUCHEMENT, C’EST POSSIBLE À LA MATERNITÉ JEANNE DE FLANDRE La maternité Jeanne de Flandre propose aux mamans qui le souhaitent, et dont la santé le permet, de retourner plus vite chez elle, avec leur bébé. Le pôle Femme-mère-nouveau-né, à l’initiative de ce projet, est parti d’un constat simple : toutes les mamans sont différentes, elles n’ont pas les mêmes attentes et les mêmes besoins sur le suivi post-natal, il était important donc d’offrir une prestation qui puisse satisfaire une majorité de mamans. Zoom sur le dispositif de « retour précoce » mis en place depuis juin dernier, avec le Professeur Philippe Deruelle, pilote du projet. Contact : « En quoi consiste cette nouvelle prestation proposée par Jeanne de Flandre ? » Pr Philippe Deruelle : « Généralement, sans complication, les mamans rentrent chez elles 4 jours après l’accouchement. Avec ce nouveau dispositif, elles vont pouvoir quitter la maternité 48 h seulement après la naissance de leur enfant. Retourner plus tôt chez soi est bénéfique pour la maman et l’enfant si c’est une volonté de la famille et si le retour à la maison est bien organisé. Nous le proposons bien avant le terme de la grossesse, c’est intégré dans le projet de naissance du couple lors de la préparation à l’accouchement. Nous avons voulu répondre à une demande forte des mamans tout en conciliant impératifs budgétaires et manque de place en maternité. Ce n’est donc pas seulement une solution d’économie mais c’est aussi proposer une offre de soin différente à chaque patiente. » Contact : « Concerne-t-il toutes les mamans ? » Pr Philippe Deruelle : « Audelà du désir de rentrer chez soi rapidement, il faut que la maman et le bébé répondent à une série de critères. Nous proposons cette sortie précoce aux mères dont la grossesse et l’accouchement se sont déroulés sans complication par exemple. L’enfant doit être né à terme avec un poids de naissance supérieur à 2 500 grammes. Nous privilégions également les mères qui ont eu auparavant un ou plusieurs enfants, plus expérimentées donc. » Contact : « Comment ce nouveau processus. C’est un travail dispositif a-t-il impacté les d’équipe ! Ce service supplémenservices de maternité ? » taire proposé aux mamans admises Pr Philippe Deruelle : à la maternité Jeanne de Flandre en« Pour réussir à mettre en place registre pour l’instant 1 à 2 sorties le dispositif de retour précoce, Il a précoces par jour. fallu repenser les modes d’organisaSoit entre 700 et 1000 patientes tion de l’hôpital et proposer de noupar an.» veaux partenariats ville-hôpital (des conventions de partenariats ont été Propos recueillis par signées avec des sages- femmes S. Guilbert libérales pour assurer le suivi des patientes en ville) afin d’offrir un service de qualité adapté à cette nouvelle demande des usagers. C’est un vrai projet de pôle qui a été possible grâce EN SAVOIR PLUS à l’implication de l’ensemble Dr Dufour, obstétricien, pilote la partie des équipes médicales et maternité des cadres. Tous les corps Pr Deruelle, pilote du projet des métiers de la mater- Dr Rakza, pédiatre en charge de l’évanité ont été impactés par ce luation Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012 26 CULTURE ET MÉMOIRE LA SCIENCE AVANCE DES FIBRES ET DES HOMMES LE TEXTILE DANS LE MONDE HOSPITALIER ET MÉDICAL Depuis le moyen-âge, la métropole lilloise a acquis un savoir-faire dans la fabrication du fil et du tissu qui, avec la révolution industrielle du XIXe siècle, va la faire devenir l’un des premiers centres textile au monde. Le textile n’a cessé d’évoluer à l’hôpital pour s’adapter aux normes des soins, de l’hygiène ou encore à travers le vêtement professionnel que ce soit celui de l’infirmière ou du chirurgien. DU PANSEMENT… Le Docteur Velpeau (17951897) mit au point une bande qui portera son nom. Il la préconisa pour compresser les inflammations sur les plaies, il vulgarisa son utilisation en milieu hospitalier. La bande Velpeau est toujours utilisée de nos jours. Auguste Lumière, l’un des inventeurs du cinématographe, mettra au point en 1915 un « pansement-traitement » à partir d’une étoffe de gaze que l’on appellera « Tulle Gras ». Il établira aussi les règles d’un bon pansement qui doit être stérile, changé régulièrement et non adhérent à la plaie. Entre les deux guerres, la ouate, le coton et les compresses tissées feront leur apparition. …AUX TENUES PROFESSIONNELLES À L’HÔPITAL Pour le chirurgien du début du XIXe siècle, le vêtement stérile n’existait pas. Il portait au-dessus de son costume de ville un grand tablier blanc. En 1890, l’habit en coton stérile apparait pour aboutir en 1930 à la tenue qui comprend le sarrau, le calot, le masque et des bottes en tissu. En 1980, le non tissé stérile à usage unique fera son apparition dans les blocs opératoires. L’infirmière verra son uniforme inspiré des vêtements des sœurs hospitalières. En 1917, une circulaire précise que les cheveux doivent être enveloppés, le voile fera donc son apparition à l’hôpital. En 1950, l’habillement classique de l’infirmière est le tablier à bavette et à poche. Le bonnet rond (ou calot) remplace le voile. Il faudra attendre 1975 pour voir apparaître la tunique pantalon en polyester coton. Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012 DE LA CRISE DU TEXTILE AU CENTRE EUROPÉEN DU TEXTILE INNOVANT (CETI) En 1973, face à la crise économique et à la mondialisation, le textile a du mal à résister. On voit disparaître nos grandes usines, héritées du XIXe siècle. Pourtant certaines résistent, comme par exemple la société Cousin de Wervicq, fondée en 1848 qui filait le lin. En 1950, elle se tourna vers le fil à coudre synthétique. L’entreprise va passer d’un métier (à tisser) à un autre et va se coudre un avenir dans le médical en se spécialisant dans la chirurgie (conception d’implant textiles…) Aujourd’hui, partie intégrante des entreprises d’Eurasanté, mais aussi du CETI, cette société nous montre que le textile est encore bien présent dans le Nord ou il représente encore 30 000 emplois. P. Kemp LE SAVIEZ-VOUS ? La blanchisserie du CHRU de Lille lave 18 tonnes de linge par jour, ce qui représente entres autres 10 000 draps et 14 000 tenues lavés, séchés, repassés (vêtements professionnels, médical ou technique et les tenues des patients) ainsi que 6 000 alèzes. L’ensemble est géré par une centaine de personnes. Exposition « Des fibres et des hommes » visible dans le lieu de mémoire de l’Hermitage Gantois, 224 rue de Paris à Lille jusqu’en janvier 2013. ASTUCE DE L’ INVITÉ 27 QUAND LA CHIMIE SE MÊLE DES SENTIMENTS… Il travaille habituellement sur le décryptage des maladies du cerveau, mais c’est à la « chimie des sentiments » que le Pr Bernard Sablonnière, microbiologiste au Centre de Biologie Pathologie, s’est intéressé dans son dernier ouvrage du même nom. Car l’amour, le désir, la passion, l’attachement … sont bien affaire de chimie cérébrale ! Rencontre avec le Pr Sablonnière, ou tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’origine des sentiments … dans la naissance et la durée des sentiments. Une grande partie de ces mécanismes s’explique en effet grâce à l’imagerie, à l’étude comportementale et à la chimie, même s’il reste tout de même une part de mystère. Il existe en fait 4 ou 5 clés chimiques qui expliquent les différentes phases de la relation amoureuse : la rencontre, la passion, et l’attachement durable » Pr Bernard Sablonnière Contact : « Pourquoi avoir voulu écrire sur la chimie des sentiments ? » Pr Bernard Sablonnière : « Chaque année, j’enseigne à des étudiants en médecine les mécanismes à l’œuvre dans de nombreuses pathologies du cerveau. Nous abordons toujours l’aspect pathologique des choses, mais jamais l’aspect normal, non pathologique ! C’était donc une manière beaucoup plus légère d’aborder la microbiologie. » Contact : « Qu’apprend-ton dans votre ouvrage ? » Pr Bernard Sablonnière : « On appréhende ici les phénomènes chimiques et électriques à l’œuvre Contact : « Quelles sont ces clés chimiques ? » Pr Bernard Sablonnière : « Les premières clés sont l’adrénaline, l’hormone de l’énergie, mais aussi du stress, et la dopamine, l’hormone de l’envie et du désir. Ces deux messagers chimiques sont à l’œuvre lors de la rencontre amoureuse, du coup de foudre. Pour limiter l’emballement de la dopamine, le cerveau libère de la sérotonine, qui régule et tempère les pulsions irrationnelles de la passion. Puis vient l’ocytocine, secrétée grâce aux stimuli visuels, auditifs, olfactifs et tactiles, qui provoque l’envie de relation à autrui, et permet à cette relation de s’inscrire dans la durée. Contact : « Cette chimie cérébrale est différente d’un individu à un autre ?» Pr Bernard Sablonnière : « Effectivement, chez certaines personnes la passion peu devenir excessive, et dans ce cas les mécanismes chimiques s’apparentent à ceux de l’addiction à la drogue. Dans ce cas, la hausse de dopamine et la baisse de sérotonine provoque un état d’excitation proche de celui observé lors de la prise de drogue aiguë. A l’inverse, la séparation peut déclencher des mécanismes similaires à ceux d’un toxicomane en manque. » Contact : « Alors tout s’expliquerait par le cerveau ? » Pr Bernard Sablonnière : « Heureusement que non ! Beaucoup d’autres facteurs expliquent que deux êtres se choisissent l’un et l’autre : le schéma de tendresse qu’ils ont intégré via leur relation à la mère, l’aspect sociétal, les relations adolescentes qui modifient leur perception de l’autre etc… Tout est encore loin d’être su ! » Propos recueillis par A. Rendu EN SAVOIR PLUS La chimie des sentiments Pr Bernard Sablonnière éditions Jean-Claude Gawsewitch, 2012. Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012 24 HEURES AVEC AGENT DE BUREAU DES ENTRÉES UN MÉTIER AUX MULTIPLES FACETTES Bruno Gauthier, urgences Salengro Marie-José Klocek, maternité Jeanne de Flandre. Laurie Craon, néphrologie ambulatoire Un métier administratif, tout en étant au contact du patient : les agents des bureaux des entrées sont les premiers maillons de la chaîne du soin à l’hôpital. Un métier qui regroupe plusieurs enjeux, et que Contact vous présente. Agent de bureau des entrées : un métier que tout un chacun pense connaître … et qui est pourtant beaucoup plus complexe qu’il n’y parait, avec des activités et des responsabilités très variées selon le secteur où il est exercé. UN MÉTIER À L’ENTRÉE DE LA CHAINE DU SOIN De l’agent du bureau des entrées dépend le recueil de l’identité du patient, qui va servir à l’ensemble du système d’information du CHRU et permettre aux professionnels de santé d’avoir accès à tout le passé médical d’un patient. « C’est une grande responsabilité, explique Bruno Gauthier, agent de bureau des entrées aux urgences de Salengro. Il ne s’agit pas simplement de créer des étiquettes pour les patients ». Les agents travaillent pour cela en étroite collaboration avec les services de soins. Pour ce faire les bureaux des entrées sont progressivement déconcentrés au cœur même des unités de soin. « Le fait d’être au cœur du service de soin est beaucoup plus pratique pour nous, comme pour les patients, confirme Laurie Craon, agent de bureau des entrées en néphrologie ambulatoire ». NAVIGUER DANS LA JUNGLE DES DROITS SOCIAUX Aspect le plus complexe du métier : celui du recueil et de la saisie des droits sociaux des patients dont dépend la facturation aux bons débiteurs du CHRU. La dizaine de régimes d’assurance maladie obligatoire et les centaines d’organismes complémentaires, nécessitent un très bon niveau de connaissance et de technicité pour bien gérer chaque dossier. Poser les bonnes questions, récupérer les bons papiers (carte vitale et mutuelle notamment), saisir les bons codes, autant de démarches essentielles pour une bonne prise en charge du patient. Et ceci d’autant plus que ce travail conditionnera directement la bonne facturation de 500 millions d’euro de recettes à partir de la mise en place dès 2013 de la Facturation individuelle des établissements de santé (FIDES) agent de bureau des entrées à la maternité Jeanne de Flandre. » A cela s’ajoute la vente de prestations hôtelières (TV, téléphone, chambre particulière), ou encore parfois le dépôt de valeur ou d’argent au coffre fort. UN MÉTIER AUX ENJEUX FINANCIERS Autant de compétences qui font des agents de bureaux des entrées des acteurs incontournables de la prise en charge des patients. A. Rendu L’un des enjeux forts du métier d’agent de bureau des entrées est un enjeu financier. Le travail de ces équipes conditionne aujourd’hui environ 50 millions d’euros de recettes, correspondant au ticket modérateur et forfait journalier auxquels s’ajoutent environ 30 millions d’euro de rétrocession de médicaments. Des enjeux accrus depuis le passage du financement des établissements de santé à la Tarification A l’Activité, qui demandent à ces agents de plus en plus de technicité et de précision dans la saisie et le codage des activités. « Notre rôle est de valoriser au mieux toutes les activités du service, précise Marie-José Klocek,