science - CHRU Lille

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C’EST VOUS QUI LE DITES
3
ENSEMBLE, POUR DÉPISTER
LE CANCER DU SEIN !
C’était le leitmotiv des personnels qui ont rechaussé leurs baskets le 11 octobre dernier, à l’occasion de la 2ème édition
de « la Jeanne », marche organisée à l’initiative du personnel d’imagerie de la Femme et de l’Enfant pour promouvoir
le dépistage du cancer du sein. Organisée en partenariat avec Aire Cancers, le Centre Oscar Lambret et les mutuelles
MACSF, MNH et SMH, cette marche a rencontré à nouveau un vif succès, avec plus de 300 participants.
Contact y était…
Silvie
« La Jeanne » est une
marche très sympa. Elle
regroupe toute une équipe
médicale et paramédicale
mobilisée autour de la
prévention. Plus on est, plus
on en parle ! »
Pascal
« J’ai connu des personnes
qui ont eu un cancer du
sein, dont certaines sont
décédées. Le dépistage
c’est important ».
Brigitte
« Je participe à la Jeanne
car je me sens concernée
par le dépistage du cancer
du sein. J’ai une cousine de
41 ans qui a eu l’ablation
d’un nodule, et sa sœur de
46 ans a également été
touchée par le cancer du
sein »
Michelle
« c’est important de faire
connaître le dépistage
organisé du cancer du
sein, car il est important
que ce cancer soit dépisté
le plus tôt possible. « La
Jeanne » sert à faire passer le message auprès du
personnel du CHU, majoritairement féminin ».
Ils étaient nombreux, femmes et hommes, hospitaliers ou non, à composer ce joyeux ruban rose qui a serpenté sur le campus hospitalier,
encouragé par un soleil radieux, pour rappeler l’importance du dépistage.
S. Marchand
Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012
4
LA SCIENCE AVANCE
IMAGERIE INTERVENTIONNELLE
UNE INNOVATION MONDIALE AU CHRU DE LILLE
Depuis le 15 Septembre 2012, le pôle Cardio-Vasculaire et Pulmonaire du CHRU de Lille dispose de la première « salle
hybride » Discovery IGS 730 : une plateforme technologie unique au monde, qui sera utilisée pour de nombreuses
interventions cardiovasculaires.
La salle hybride Discovery IGS 730 est une innovation mondiale
Une « salle hybride » est un équipement d’imagerie dédié aux
actes dits hybrides, combinant
gestes chirurgicaux et médicaux
et techniques d’imagerie interventionnelle de haute qualité.
UNE PLATEFORME
TECHNOLOGIQUE
UNIQUE …
La salle hybride “Discovery IGS
730” est une plateforme technologique unique au monde, issue
des travaux d’un consortium
regroupant l’industrie et la recherche appliquée. Il s’agit d’un
équipement d’imagerie mobile,
disposant des performances
des meilleures salles de radiologie interventionnelle en termes
de puissance et de qualité des
images, tout en pouvant être
déplacé et utilisé directement
dans les blocs opératoires par
exemple. « Nous pourrons grâce à
cet équipement avoir accès aux dernières innovations en matière d’imagerie, nous explique le Pr Stephan
Haulon, chirurgien vasculaire, et
inclure les images de scanner préopératoire dans l’imagerie du bloc
opératoire, pour un résultat en 3
dimensions. Pour le patient, cela
veut dire moins de radiations, moins
d’injections de produit de contraste,
un temps d’intervention plus court,
et pour nous une imagerie extrêmement précise pour des interventions
très complexes. »
…AU SERVICE DES
PATIENTS POUR LES
PROFESSIONNELS DE
SANTÉ
Cette innovation viendra souligner l’importance du travail
d’équipe entre les professionnels
médicaux et chirurgicaux du pôle
Cardio-Vasculaire et Pulmonaire.
La Salle Hybride Discovery IGS
Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012
730 sera utilisée par les chirurgiens vasculaires, les cardiologues et chirurgiens cardiaques,
et les radiologues du CHRU, et
permettra à ces professionnels
de pratiquer des interventions
endovasculaires de plus en plus
avancées et précises, en utilisation de l’imagerie en 3D :
- Remplacement de la valve
aortique sans ouvrir le thorax, en passant par voie artérielle fémorale ;
- Fermeture de l’auricule
gauche en passant par la
veine fémorale pour prévenir les Accidents Vasculaires
Cérébraux.;
- Retrait de sondes cardiaques de stimulateur ou
de défibrillateur cardiaque
infectés ou défectueux par
voie veineuse sans chirurgie
cardiaque.
« Nous sommes très fiers d’avoir
cette toute première Salle hybride
Discovery au monde, c’est un nouveau concept très intéressant»,
conclut le Pr Stephan Haulon.
Cette innovation majeure, qui a
été co-financée par le Conseil
Régional du Nord - Pas-de-Calais
dans le cadre de sa politique de
soutien aux établissements de
santé, représente une nouvelle
pierre à l’édifice du futur Hôpital
Cardio-Vasculaire et Pulmonaire,
qui offrira au patient des conditions de séjour optimales et les
dernières technologies médicales
et chirurgicales disponibles.
A.Rendu
LA SCIENCE AVANCE
5
PRISE EN CHARGE POST OPÉRATOIRE
LA RECHERCHE AVANCE
Evaluer la qualité de la prise en charge des patients après une intervention chirurgicale, mesurer le taux de mortalité
dans différents pays d’Europe et réfléchir à des dispositifs permettant d’améliorer cette prise en charge : ce sont
les objectifs d’une étude menée par le Steering Committee « EuSOS » (European Surgical Outcomes Study) auquel
appartient le Pr Benoît Vallet, Président de la Commission Médicale d’Etablissement du CHRU de Lille et Président de
Plus de 46 000 patients ayant subi
des interventions chirurgicales
lourdes non cardiaques et non
neurochirurgicales ont participé à
cette étude, qui a été menée durant 7 jours en avril 2011, dans 498
hôpitaux de taille variable dans 28
pays européens, dont le CHRU
de Lille. Une étude de grande ampleur, dont les résultats ont été
publiés en septembre 2012 dans la
revue scientifique The Lancet
DE GRANDES
DISPARITÉS DANS LA
PRISE EN CHARGE
PÉRI-OPÉRATOIRE
L’un des premiers enseignements
de cette étude est la grande
disparité d’un pays d’Europe à
l’autre concernant le taux de
décès des patients du aux suites
opératoires, après une intervention chirurgicale. Des écarts qui
s’expliquent par des différences
de moyens mis en œuvre pour
la surveillance du patient durant
l’intervention, mais aussi pour sa
prise en charge postopératoire.
Le taux d’admission des patients
en en soins intensifs après une
chirurgie est par exemple une
donnée parlante. « La France fait
partie de pays où le taux de mortalité après ce type de chirurgie
est modéré, de l’ordre de 2 à 3 %,
explique le Pr Benoît Vallet, ce qui
reste tout de même un chiffre trop
important que nous devons nous
efforcer de baisser ».
UNE NÉCESSAIRE
RÉFLEXION SUR
L’ORGANISATION
DE LA PRISE EN CHARGE
POST-OPÉRATOIRE
« Cette étude nous amène à envisager de nécessaires évolutions
de la prise en charge per et postmaternités par exemple. »
opératoire, précise le Pr Benoît
Prochainement ces résultats
Vallet, permettant de mieux indid’étude seront affinés au niveau
vidualiser la surveillance per-opéinternational et français, et des
ratoire et de rendre plus disporecommandations pourront être
nibles les soins lourds, continus ou
émises par la Société Française
intensifs, et d’adapter plus étroid’Anesthésie Réanimation afin
tement l’indication de ces soins
de permettre la diminution de
au profil des patients de manière
ce taux de mortalité post-opébeaucoup plus personnalisée ».
ratoire à un seuil inférieur à 1 %.
Une prise en charge personnalisée, adaptée à la fragilité du
A.Rendu
patient, à son âge, à son passé
médical, à ses pathologies… diminuerait ainsi le risque
péri-opératoire. « Cette EN SAVOIR PLUS
réflexion amène aussi Variation in mortality for surgical patients
aujourd’hui à se poser la across 28 European nations : An internaquestion de la redéfinition tional seven day cohort study - The Lancet
de la gradation des plateaux techniques hospitaliers en fonction de la difficulté de
la prise en charge péri-opératoire,
comme cela se fait déjà pour les
Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012
6
LA SCIENCE AVANCE
Les porteurs de projet ONCOLILLE :
> Pr Eric Lartigau, COL
> Mme Floriane Bougeard, CHRU
> Pr Christophe Mariette, CHRU
> Pr Bruno Quesnel, CHRU
ONCOLILLE
UN CONSORTIUM DE CHERCHEURS UNIS POUR VAINCRE LE CANCER
Unir les forces vives de la recherche médicale pour vaincre le cancer. C’était l’objectif du CHRU de Lille et du Centre
Oscar Lambret, unis au sein du Centre de Référence Régional en Cancérologie, lorsqu’ils ont porté leur candidature
auprès de l’INCa (Institut National du Cancer), pour être labellisés en tant que site de recherche intégrée. C’est chose
faite depuis le mois de juillet 2012, avec la labellisation du consortium de chercheurs lillois « OncoLILLE ». Contact vous
En France, l’incidence des cancers est d’environ 320 000
nouveaux cas par an. La région
Nord - Pas -de-Calais présente
la plus forte incidence au niveau
national, le taux de mortalité
par cancer y étant l’un des plus
forts en Europe.
CONTRE LE CANCER,
L’UNION FAIT LA
FORCE
C’est cette situation médico-sociale préoccupante dans la région,
qui a poussé le CHRU de Lille et
le Centre Oscar Lambret à s’unir,
en 2005, sous la bannière du
Centre de Référence Régional en
Cancérologie (C2RC). Un centre
qui fait aujourd’hui référence dans
le domaine de la prise en charge
des cancers. Cette collaboration
existante a constitué le ciment
pour fédérer la participation
de nombreuses équipes lilloises
impliquées dans le champ de
la recherche fondamentale, clinique et des sciences humaines
et sociales sur le cancer.
C’est donc avec cette légitimité
que la communauté scientifique
lilloise a répondu en 2010 et
2011 à l’appel à projets Site de
Recherche Intégrée sur le Cancer,
mesure phare du Plan Cancer 2.
UN CONSORTIUM
DE RECHERCHE
ENFIN LABELLISÉ
C’est donc en 2012 que les
chercheurs lillois se sont vus
labellisés par l’Institut National
Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012
sur le Cancer (INCa) sous l’appellation « OncoLILLE ».
Ce consortium regroupe des
acteurs de premier plan de la
recherche clinique et fondamentale, et développe un projet
original en recherche intégrée
sur 2 questions essentielles de la
cancérologie moderne : la résistance de la tumeur et de l’hôte
aux traitements loco-régionaux
et la dormance/persistance tumorale après traitement.
L’originalité de la démarche
d’OncoLILLE, est d’apporter
des informations essentielles
diagnostiques et thérapeutiques
dans le cadre d’une médecine
personnalisée. Et c’est là l’un
des enjeux majeurs pour le
CHRU de Lille, que de déve-
lopper des outils permettant
d’adapter la prise en charge à
chaque patient.
OncoLILLE représente donc
une réelle opportunité de
consolider les coopérations engagées entre les établissements
hospitaliers, les établissements
d’enseignement supérieur, et
les organismes de recherche
autour du développement d’un
centre de recherche intégrée
sur le cancer de niveau international, tout en plaçant le patient
au centre des priorités de la
recherche.
Un projet désormais reconnu
et soutenu sur le plan national.
A. Rendu
LA SCIENCE AVANCE
7
Le tracking de fibres permet d’explorer très finement le cerveau
MIEUX EXPLORER LE CERVEAU GRÂCE AU
TRACKING DE FIBRES
Le « tracking de fibres » est une technique innovante, offrant de nouvelles perspectives dans le diagnostic et le
pronostic de nombreuses pathologies neurologiques. Combinant imagerie par résonnance magnétique (IRM) et
outils informatiques, cette technique permet en effet d’explorer le cerveau avec une précision extrême.
Contact a rencontré le Dr Patrice Jissendi, neuroradiologue, pour en savoir plus.
Contact : « Qu’est-ce que
le tracking de fibres ? »
Dr Patrice Jissendi : « Les
fibres sont des prolongements de
neurones au sein de la substance
blanche qui connectent les différentes zones du cerveau entre elles.
Il y a plus d’une vingtaine d’années,
la découverte du mouvement aléatoire de l’eau au sein d’une unité
de volume (voxel) par Mr Le Bihan
a initié le développement des techniques d’imagerie dites « de diffusion », nous permettant d’obtenir
une cartographie du déplacement
de l’eau au sein du cerveau dans
les 3 directions orthogonales de
l’espace. Le tenseur de diffusion
est une sophistication de cette
technique, offrant la possibilité
d’explorer les fibres du cerveau en
multipliant à l’infini le nombre de
directions (minimum 6) calculées.
La représentation visuelle de ces
fibres est possible grâce à un traitement de données informatiques : le
tracking de fibres. En réalité, on ne
visualise pas directement les fibres,
mais les colonnes d’eau qui diffusent le long de leur axe.»
Contact : « Quelles sont
les applications de cette
technique ? »
Dr Patrice Jissendi : « En
matérialisant les fibres pour en
suivre le trajet, nous pouvons représenter toutes les connections entre
les différentes zones du cerveau. De
nombreuses pathologies altèrent
la substance blanche du cerveau,
comme la maladie d’Alzheimer par
exemple. Cette technique nous permet donc de voir ce que deviennent
ces fibres tout au long du processus
de la maladie. Elle permet également d’identifier les rapports entre
les fibres connectant des zones
fonctionnelles du cerveau et une
tumeur, rapports qu’on ne peut
estimer à l’aide des images anatomiques seules, et par conséquent,
permet aux chirurgiens de planifier
leur intervention avec beaucoup
plus de précision. Cette technique
est également utilisée dans la plupart des protocoles de recherche
sur le cerveau. »
Contact : « Quels sont
les avantages pour le patient ? »
Dr Patrice Jissendi : « Le
tracking de fibres permet d’obtenir énormément d’informations
sur le cerveau du patient de manière non invasive, d’éviter des
séquelles majeures lors d’une
intervention chirurgicale en épargnant les fibres impliquées, et de
suivre les effets d’un traitement
conservateur dans le cadre d’une
maladie affectant la substance
blanche. »
Contact : « Cette technique tend-t-elle à se généraliser à l’avenir ? »
Dr Patrice Jissendi : « Le
tracking de fibres est une technique
complexe encore difficile à intégrer
en routine, même si elle est de plus
en plus utilisée au CHRU pour les
mises au point pré-opératoires.
Dans le but de la rendre de plus
en plus accessible, elle est intégrée
au programme de formation sur
les nouvelles techniques d’IRM cérébrale, que le CHRU propose aux
radiologues du Nord-Pas-de-Calais,
une à deux fois par an. »
Propos recueillis par
A. Rendu
Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012
8
GROS
LA SCIENCE
PLAN AVANCE
10 RÈGLES POUR LA PRÉSERVER
LA SÉCURITÉ DU SYSTÈME D’INFORMATION
Dans un contexte où l’informatisation est omniprésente et contribue à la quasi-totalité des activités de prise
en charge du patient, le système d’information est un outil stratégique majeur pour l’hôpital. Un outil qu’il faut
savoir préserver…
Préserver le système d’information du CHRU, dans un contexte
d’évolutions réglementaires mais
aussi d’évolutions des pratiques
des hospitaliers, tel est l’objectif
du Système de management de la
sécurité du système d’information,
un projet transversal piloté par la
Direction Générale et la Commission Médicale d’Etablissement.
ECOUTER
LES UTILISATEURS
Cette démarche s’appuie sur
les témoignages d’utilisateurs
représentant les soignants et
les médecins. L’objectif : mettre
en place des chantiers d’amélioration de la sécurité du système d’information d’ici 2013
et 2014.
Une plateforme de e-learning
sur la sécurité informatique
Fin 2012, une plateforme de e-learning sera disponible sur le site Intranet. Elle permettra d’accompagner
l’utilisateur vers de bonnes pratiques,
et de les sensibiliser grâce à des saynètes animées dédiées au monde de
la santé.
EDICTER DES
RÈGLES DE BONNES
PRATIQUES
Outre ces axes d’amélioration, il
existe d’ores et déjà des règles
de bonne utilisation du système
d’information (voir encadré) que
tout un chacun peut appliquer au
quotidien. Elles reprennent les
droits et les devoirs en matière
d’informatique, et rappellent que
nos actions sur le système d’information peuvent être tracées,
mais toujours dans le respect de
la vie privée. Gageons que ces
règles permettront de préserver
cet outil essentiel qu’est le système d’information
A. Rendu
EN SAVOIR PLUS
Une question, une remarque,
une crainte … ?
Contactez votre chargé de clientèle informatique
Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012
Sécurité du système
d’information (SI)…
les 10 règles d’or
1 - Le SI est réservé à un
usage professionnel.
2 - Son utilisation à des fins non
professionnelles est tolérée.
3 - Toute installation ou utilisation non autorisée par la Délégation du Système d’Iinformation (DSI) est interdite.
4 - Tout utilisateur a la charge
de contribuer à la sécurité du
SI en évitant l’introduction de
codes malveillants.
5 - Chaque utilisateur doit
veiller à ce que la continuité du
service soit assurée.
6 - L’utilisateur est tenu d’informer la DSI de tout dysfonctionnement, altération, perte, vol,
destruction du SI. Il est tenu de
signaler toute tentative d’intrusion extérieure, de falsification
ou de présence de virus.
7 - Chaque utilisateur est doté
d’un ou plusieurs identifiant(s)
qui sont, dans tous les cas,
personnel(s).
8 - Parmi ces identifiants, certains sont confidentiels (carte
d’établissement). Il est interdit
à l’utilisateur la moindre divulgation, même intra-services, de
ses identifiants.
9 - L’utilisateur est soumis à une
obligation de confidentialité, de
discrétion et de secret professionnel à l’égard des informations dont il a connaissance.
10 Le CHRU de Lille dispose
d’un pouvoir de contrôle de
l’activité des utilisateurs et du
respect par eux de la présente
charte.
GROS PLAN
9
Lille a accueilli le 28ème congrès de psycho-gériatrie en septembre 2012
PSYCHO-GÉRIATRIE
SOIGNER LE CORPS ET L’ÂME DE LA PERSONNE ÂGÉE
Prendre en charge la
personne âgée dans sa
globalité, sur le plan physique et psychique : tel
est l’objectif de la psychogériatrie. S’adressant à des
personnes âgées présentant à la fois des pathologies organiques, et des
troubles psychiatriques ou
comportementaux, cette
activité est une discipline
de référence au CHRU de
Lille, qui a accueilli en septembre dernier le 28ème
Congrès de la Société
de psycho-gériatrie de
langue française. Contact
vous en dit plus.
Que faire lorsqu’une personne
âgée présentant des troubles
psychiatriques, présente également des maladies organiques
rendant difficile sa prise en
charge dans un secteur de psychiatrie classique ? Et lorsqu’une
personne âgée atteinte d’Alzheimer présente des troubles du
comportement assez importants
pour remettre en cause son
maintien à domicile, ou en maison de retraite ? C’est pour faire
face à ces cas difficiles, où de
multiples facteurs physiques et
psychiques peuvent expliquer les
différents symptômes, qu’existe
la psycho-gériatrie.
CONSIDÉRER
TOUTES LES FACETTES
DU PATIENT
Comme l’explique le Dr Roche,
psychiatre et gériatre responsable de la psycho-gériatrie au
CHRU, «l’idée, c’est d’apporter
des soins adaptés à ces personnes
âgées, et de trouver la cause de leurs
symptômes en explorant toutes les
pistes possibles : physiques, comme
psychiques. Car en effet certains
troubles du comportement peuvent
être favorisés, ou modifiés, par des
pathologies organiques».
D’où l’intérêt de réunir en un
même lieu les compétences gériatriques et psychiatriques, autour des patients.
SE RÉUNIR
POUR FAIRE ÉVOLUER
LES PRATIQUES
Preuve de la reconnaissance de
cette spécialité à Lille, le CHRU
a accueilli pour la première fois
le 28ème Congrès de la société
française de psycho-gériatrie les
12, 13 et 14 septembre 2012. Le
thème central de ces journées
était : « organicité et psychogériatrie ». Un thème que nous
explique le Dr Roche : «Nous
avons voulu mettre en avant le fait
que cette discipline est à la frontière de la gériatrie, la psychiatrie,
mais aussi la neurologie, et qu’elle
nécessite de décloisonner ces disciplines, pour favoriser le travail
en commun». Parmi les thématiques abordées lors de ces
journées : quelle valeur accorder à la parole de la personne
âgée atteinte de troubles cognitifs ? Quelles sont les relations
entre maladie d’Alzheimer et
troubles psychiatriques ? Peuton encore prescrire un psychotrope chez la personne âgée ?
etc… Plus de 400 inscrits ont
ainsi donné à ce congrès une
dynamique régionale, mais aussi
nationale. « Nous envisageons, à
l’issue de ce congrès, de créer une
société locale de psycho-gériatrie,
précise le Dr Roche. Le Directeur Général de l’ARS, Daniel Lenoir, a également annoncé en ouverture de ce congrès, la création
à venir d’unités mobiles de psycho-gériatrie extra-hospitalières ».
Une discipline visiblement en
pleine évolution.
A. Rendu
La psycho-gériatrie
au CHRU, ce sont :
12 lits de soins de suite pour
les malades Alzheimer
10 lits de psycho-gériatrie
basés aux Bateliers et dépendant du Pôle des Spécialités
Médicales et Gérontologie,
et bientôt intégrés dans le
nouveau bâtiment de psychogériatrie
Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012
10
GROS
LA SCIENCE
PLAN AVANCE
MISE EN PLACE D’UNE PRISE EN CHARGE MULTIDISCIPLINAIRE ORGANISÉE POUR
LA CANCÉROLOGIE GYNÉCOLOGIQUE ET MAMMAIRE
L’activité de cancérologie gynécologie et mammaire ne cesse de se développer au CHRU de Lille. C’est une activité de
recours médicochirurgicale régionale pour l’équipe de chirurgie gynécologique de Jeanne de Flandre depuis 2005, et
un axe prioritaire de développement pour le service de gynécologie. Contact a rencontré le Pr Pierre Collinet pour faire
le point sur cette activité.
UN TRAVAIL EN PARTENARIAT ÉTROIT
AVEC LES AUTRES
ÉQUIPES
« L’activité de cancérologie gynécologie et sénologie est devenue un axe
prioritaire de développement pour
le service de gynécologie pour des
raisons essentielles » annonce le Pr
Collinet : « une collaboration étroite
avec le service de radiologie et d’imagerie de la femme (Drs Faye et Bigot),
le service d’oncologie médicale (Pr
Hebbar et Dr Desauw), le service de
chirurgie digestive (Pr Mariette et Dr
Piessen), et le service d’anatomie pathologie (Dr Wacrenier, Dr Kerdraon) ;
et le développement de collaborations avec les autres hôpitaux dans
le cadre de GCS, en particulier avec
Armentières, Lens et Seclin ».
De fait, le service connait une
forte activité de prise en charge
du cancer. En 2011 le nombre
d’interventions s’élève à 192
pour la sénologie et 149 pour la
gynécologie. « Cette hausse d’activité relève à la fois d’un recrutement
plus important grâce aux collaborations avec les hôpitaux d’Armentières,
Lens et Seclin (plus de patientes),
mais aussi d’une augmentation des
cas de cancers due à un manque de
dépistage, notamment pour le cancer
du col de l’utérus » précise le Pr
Collinet.
UNE RESTRUCTURATION DE L’ACTIVITÉ
POUR UNE PRISE EN
CHARGE GLOBALE
DES FEMMES
Pour faire face à l’augmentation
d’activité, il a fallu restructurer
l’activité de gynécologie et sénologie, grâce et autour d’innovations chirurgicales, médicales
ou d’accompagnement :
Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012
- approche onco-génétique
dans le cadre de la prise en charge
des patientes à risque en lien avec
le service du Pr Manouvrier et du
Dr Lejeune,
- dépistage accru des cancers
(en lien avec l’imagerie de la
femme),
- dans le cadre du C2RC, création de Réunion de Concertation Pluridisciplinaire gynéco-séno à Jeanne de Flandre,
- développement des consultations d’annonce pour les
patientes,
- activité de préservation
ovarienne et de la fertilité en lien avec le service du
Dr Decanter,
- sur le plan chirurgical avec
l’assistance robot (cancer
du col utérin),
- développement de l’oncoplastie et de la reconstruction mammaires au
sein du service (Dr Boulanger),
- adaptation de l’unité d’oncologie médicale pour accueillir un
doublement du nombre
de patientes prises en charge
par chimiothérapie entre 2008
et 2011,
- collaboration avec le Centre Oscar Lambret pour la prise en charge
des patientes en récidive.
« Nous avons obtenu dans le cadre
d’un projet présenté en concertation au directoire sur la base d’un
état prévisionnel des recettes et des
dépenses, la création d’un poste de
secrétaire entièrement dédiée à
l’activité de cancérologie. Par ailleurs
dans le domaine de la recherche,
nous avons mis en place des collaborations en recherche clinique et expérimentale » conclut le Pr Collinet.
S. Marchand.
GROS PLAN
11
EN SAVOIR PLUS
www.registrecancers59.fr
Tel : 03 20 97 94 90
LE REGISTRE GÉNÉRAL DES CANCERS
DE LILLE ET DE SA RÉGION
Depuis le 1er janvier 2009, le Registre des cancers de Lille est rattaché au Centre de Référence Régional en Cancérologie, qui unit le CHRU de Lille et le Centre Oscar Lambret.
Les responsables de ce registre sollicitent les médecins, les secrétaires et les archivistes du CHRU de Lille et diffusent
l’analyse des données qu’ils enregistrent. Le Dr Karine Jéhannin-Ligier, Responsable scientifique du Registre général
des cancers de Lille et de sa région, vous expose le registre issu d’un travail collaboratif.
Contact : « Qu’est-ce que le
Registre des Cancers ? » Dr Karine Jéhannin-Ligier :
« La France compte actuellement
12 registres généraux des cancers qualifiés ayant pour mission
principale d’assurer la surveillance
épidémiologique des cancers en
population générale, en lien avec
l’Institut de Veille Sanitaire, l’Institut National des Cancers, l’Inserm
et les Hospices Civils de Lyon. Ces
registres couvrent 20% de la population française. Suite au premier Plan cancer gouvernemental
(2003-2007), un registre général
des cancers a été mis en place sur
le territoire sanitaire de la zone
de proximité de Lille. Ce registre
couvre une population d’environ
800 000 habitants. Il est le 6ème
registre général français de part
la taille de la population couverte. Ses principales missions sont de produire des statistiques locales ou participer à la production de statistiques
nationales et internationales, évaluer
l’impact des mesures de santé publique sur la prise en charge des patients, les déterminants de survenue,
la prise en charge ou la survie des
patients. »
Contact : « Qu’elles sont vos
méthodes de travail ? »
Dr Karine Jéhannin-Ligier :
« Le registre a connaissance des cas
de cancers sur sa zone d’étude par
l’intermédiaire des départements
d’information médicale, des laboratoires d’anatomocytopathologie et
de biologie, de l’Assurance maladie,
des centres de radiothérapie…
Les données nécessaires à l’enregistrement d’un cas sont validées
par les enquêteurs du registre par
consultation des dossiers médicaux des patients dans les établissements de santé ».
Contact :« Comment s’exerce
l’information du patient ? »
Dr Karine Jéhannin-Ligier :
« La CNIL* estime « qu’il appartient à chaque registre du cancer
de définir les mesures appropriées
afin que les malades concernés
soient individuellement informés »
et considère que « seul le médecin, responsable de la prise en
charge thérapeutique, en contact
direct avec le patient est en mesure de procéder, au moment qu’il
estimera le plus opportun et en
conscience à cette information ».
Nous mettons donc à la disposition des médecins concernés, une
note d’information à remettre au
patient et à afficher dans les salles
d’attente des lieux de consultation,
ainsi que l’analyse des taux d’incidence des cancers sur la zone de
proximité de Lille. »
Propos recueillis par
A. Deconynck
Référence :
*CNIL : Commission Nationale
de l’Informatique et des Libertés : délibération n° 03-053 (27
novembre 2003).
**Note à télécharger www.
registrecancers59.fr - Rubrique
Rétroinformation, Publications
et Incidence.
Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012
12
LE
LA DOSSIER
SCIENCE AVANCE
BIENVENUE AU NOUVEAU C
RÉANIMATION ET DE TRAITEMEN
Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012
CENTRE DE
NT DES BRÛLÉS
LE DOSSIER
13
Nous l’avons vu sortir de terre ces derniers mois, entre
l’hôpital Salengro et l’hôpital Jeanne de Flandre : le tout
nouveau Centre de Réanimation et de Traitement des
Brûlés est sur le point d’ouvrir ses portes ! Elément phare
du Projet Campus Sud, ce centre permettra de réunir le
« circuit chaud » de l’hôpital en un seul et même lieu. Il
s’agit de la plus grande concentration de lits de réanimation en Europe. Contact revient pour vous sur toutes les
étapes de sa conception.
UN BÂTIMENT TOUT
EN RONDEUR
Cette architecture ronde
n’est pas le fruit du hasard.
Elle est en effet entièrement
basée sur le principe de la
rotonde, comme le sont
les 2 ailes de l’hôpital Huriez, qui doit permettre aux
soignants d’avoir une vue
à 360° sur l’ensemble des
chambres d’un secteur. Un
bâtiment qui s’appuie sur
l’hôpital Salengro, dont il est
un prolongement.
Le nom de ce bâtiment
l’évoque à lui seul, puisqu’il
est dénommé « Hôpital Salengro - entrée Est ».
UN BÂTIMENT SUR
6 NIVEAUX
Au final, le Centre de Réanimation et de Traitement
des Brûlés regroupera, sur
6 niveaux, dont 5 consacrés
à la prise en charge des patients, l’ensemble des activités de réanimation du
CHRU et de traitement
des brûlés, avec au total
117 lits et places, dont :
> 100 lits et places pour
le centre de réanimation,
dont 50 lits de réanimation,
> 17 lits et places pour
le centre de traitement
des brûlés, dont 6 pour
la prise en charge des
grands brûlés ;
et 2 plateaux techniques
complets :
> un pour la médecine
hyperbare, composé de 3
nouveaux caissons hyperbare comportant 12 places
en ambulatoire et 3 lits
pour les patients de réanimation (voir encadré),
> un pour le traitement
des brûlés, comprenant un
bloc opératoire, une salle
de réveil, deux salles de
bain thérapeutique.
Plus qu’un simple regroupement des activités, ce
centre permet la mise aux
normes des unités de réanimation comme celle des
grands brûlés. C’est ce que
confirme le Pr Daniel Mathieu, responsable du pôle
de réanimation : « Ce centre
représente pour les équipes
médicales et soignantes un
véritable saut qualitatif, qui
permettra la mise en place
d’une véritable filière de
prise en charge du patient en
réanimation. Nous avons beaucoup réfléchi, pour la conception
des chambres, à réduire les problèmes bactériologiques induits
Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012
14
LA DOSSIER
SCIENCE AVANCE
LE
Zoom sur …
ns hyperla livraison des nouveaux caisso
aire !
bare : une opération spectacul
sont les noms des
Amphitrite, Europe et Poséïdon : ce
été installés en
ont
3 nouveaux caissons hyperbares qui
ation et de Traiteaoût 2012 dans le Centre de Réanim
bâtiment de ces 3
ment des Brûlés. L’installation dans le
, a représenté un
caissons, d’un poids total de 150 tonnes
véritable challenge.
ernés (bio médi« Tous les professionnels du CHRU conc
teur des caissons
cal, technique, sécurité…), et le construc
plan de prévention
ont été mobilisés en vue d’établir un
opération en toute
indispensable pour mener à bien cette
de projet », présécurité en coordination avec la direction
teur des risques
cise Jean-Marc Oscari, Coordonna
au Management
techniques auprès de la Délégation
des Risques.
lique, ne pas gêPréserver la circulation sur la voie pub
tre en danger la
ner les activités de l’hôpital, ne pas met
caissons : autant
structure du bâtiment accueillant les
e en place de mede paramètres qui ont guidé la mis
sures préventives, telles que :
e à un écha- faciliter l’accostage des caissons grâc
faudage,
s la grue pour
- renforcer la base du bâtiment sou
d’une partie de
prévenir les risques d’effondrement
ment des tuyaula structure du bâtiment et l’écrase
teries enterrées,
plaques d’acier,
- renforcer la structure au sol avec des
ents etc …
pour supporter le poids de ces équipem
plus spectaculaire :
Le tout pour en arriver à la partie la
et les insérer dans
lever les caissons à l’aide d’une grue,
différents.
le bâtiment par deux points d’entrée
ée à bien avec
men
se,
Une opération délicate et périlleu
succès !
nimation et de
Dès l’ouverture du Centre de Réa
ents derniers cris
Traitement des Brûlés, ces équipem
erbare de l’hôpital
viendront remplacer le caisson hyp
par oxygénothéraCalmette, et permettront de traiter
de cicatrisation,
pie des patients pour des indications
d’intoxication au
d’insuffisance circulatoire, ou encore
monoxyde de carbone.
des patients réaniCes 3 caissons pourront accueillir
es de réanimation
matoires dans de véritables chambr
aussi des patients
reconstituées dans le caisson, mais
ent effectuer des
en ambulatoire. Ils pourront égalem
explorations fonctionnelles.
Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012
par les activités de réanimation.
Très peu d’objets touchent le sol
dans ces chambres ».
Le nouveau Centre de Réanimation permettra également l’ouverture de 18
nouveaux lits de surveillance
continue, et un développement d’activité de la médecine hyperbare.
Le Dr Vincent DeBroucker,
Responsable du Centre
de traitement des brûlés,
abonde en ce sens : « Nous
emménagerons bientôt dans
une unité beaucoup plus moderne, avec des chambres
individuelles, un plateau technique beaucoup mieux isolé,
du matériel renouvelé.
Ceci va dans le bon sens pour
ce qui concerne le confort du
patient, mais surtout pour la
prévention du risque infectieux, qui est un enjeu très
important dans le traitement des patients brûlés. »
Une unité modernisée, qui
permettra ainsi de mieux
répondre aux récents décrets venus réglementer la
prise en charge des brûlés.
UN CHANTIER
COMPLEXE
Depuis le concours d’architecture organisé au début
des années 2000, jusqu’à
aujourd’hui, le chantier de
construction de ce Centre
LE DOSSIER
15
Août 2012 : livraison spectaculaire des nouveaux caissons hyperbare
a été un parcours long et
complexe.
C’est ce que nous explique
Bruno Rossetti, co-directeur du Projet Campus Sud :
« Le programme de construction d’un bâtiment de ce type
est l’expression de plusieurs
besoins : médicaux, soignants,
et économiques. Il s’agissait
donc de prendre en compte
ces trois paramètres, en les
portant chacun avec autant
de force, car ces trois dimensions sont indispensables à la
bonne réalisation du projet. »
Une démarche qui repose
donc essentiellement sur le
dialogue avec les interlocuteurs concernés tout au long
des différentes étapes de la
conception du bâtiment : la
rédaction du programme, le
concours d’architecture, ou
encore l’avant - projet.
« Ce bâtiment est au final
fidèle aux plans de départ,
précise Monique Catroux,
Chef de projet.
Nous avons cherché au maximum à optimiser le coût de
sa construction, sans altérer
sa qualité. »
UNE TECHNOLOGIE
DERNIER CRI
Pourquoi ne pas profiter
de la construction de ce
nouveau bâtiment, pour
y intégrer des évolutions
La construction de ce bâtiment a été un chantier complexe
Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012
16
LE
LA DOSSIER
SCIENCE AVANCE
Jusqu’à 250 ouvriers en même temps sur ce chantier
technologiques dernier cri
pour la prise en charge
des patients ? « C’est dans
cette optique que toutes les
chambres de réanimation
et de traitement des brûlés
bénéficieront d’un dossier
médical informatisé complet, nous explique Renaud
Bertrand,
Co-Directeur
du Projet Campus Sud et
du Pôle de Réanimation. »
Plus aucun dossier papier
donc, des prescriptions
médicales informatisées, la
délivrance de médicaments
tracée grâce à un logiciel
connecté avec la pharmacie : cette innovation permettra d’intégrer toutes les
surveillances biomédicales.
Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012
Autre nouveauté, « les armoires à pharmacie seront
sécurisées et informatisées,
complète Renaud Bertrand.
Elles seront ainsi rechargées
en fonction de la consommation réelle, pour permettre de
limiter les stocks, de mieux gérer les médicaments périmés,
et d’assurer une meilleure sécurité et traçabilité du circuit
du médicament. » Une action qui répond à l’unique
recommandation
émise
par les experts de la Haute
Autorité de Santé lors de
la dernière visite de certification du CHRU de Lille
en 2012.
LE DOSSIER
17
Le Centre de
Réanimation
et de Traitement
des Brûles
en chiffres
• 17 500 m2
• 6 niveaux, dont 5 consacrés à
la prise en charge des patients
et 1 niveau logistique et tertiaire
• 2 plateaux techniques
• 100 lits et places pour le
Centre de Réanimation, dont :
> 50 lits de réanimation
> 24 lits de surveillance
continue
> 6 lits de surveillance continue - toxicologie
> 11-12 lits en Unité d’accueil - Déchoquage médical
8 places en hôpital de jour
(caisson hyperbare)
• 17 lits et places pour le
Centre de traitement des brûlés,
dont :
> 6 lits de réanimation
> 6 lits de surveillance
continue
> 4 places d’hôpital de jour
> 1 place de déchoquage
Un bâtiment à la conception circulaire
UN BÂTIMENT
À S’APPROPRIER
S’approprier ce nouveau
Centre sera l’enjeu, pour les
prochains mois, des 460 professionnels de santé qui vont
y travailler. « Un bâtiment,
c’est comme un éco-système,
confirme Bruno Rossetti : on
le rêve parfait, puis on observe
un écart entre ce rêve et la réalité au moment de sa livraison,
puis de son exploitation.
Ce bâtiment va désormais vivre
et s’adapter à l’usage que les
professionnels en feront. Il ne
sera pas totalement comme
on l’a imaginé, et c’est tout à
fait normal ». Les futurs utilisateurs ont déjà bien entendu visité les lieux, ils ont
d’ailleurs travaillé sur l’utilisation de leurs nouveaux
matériels dans la chambre témoin, ou encore sur l’utilisation des banques des PC de
soin. L’ouverture du nouveau
Centre de Réanimation a fait
l’objet d’une longue préparation avec les équipes. Ainsi
l’ensemble des organisations
des unités de soins du futur
Centre ont été réfléchies par
des groupes de travail pluriprofessionnels piloté par un
binôme médecin-cadre.
Des journées portes ouvertes vont être prochainement organisées pour
permettre à l’ensemble des
personnels du CHRU de
découvrir le bâtiment. Et
bien entendu, l’ensemble
des personnels concernés
se mobilise pour faire vivre
ce nouveau centre dans
les meilleures conditions.
Et demain, la prolongation
de cette opération nous
amènera vers les travaux
de modernisation des urgences… mais cela est
un autre sujet, sur lequel
Contact reviendra prochainement.
Soit 117 lits et places au total
• Jusqu’à 250 ouvriers en
même temps sur le chantier
• 60 millions d’euros d’investissement (travaux + équipements), dont 20 millions d’euros financés par le Plan Hôpital
2012 (réanimation + urgences)
• 460 professionnels médicaux
et non médicaux appelés à travailler dans ce nouveau bâtiment
A. Rendu
Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012
18
POINT
LA SCIENCE
D’ÉTAPE
AVANCE
SUR
LE CŒUR ET LES ARTÈRES
DES FEMMES
Les malades cardiovasculaires tuent plus de femmes que le cancer du sein
Elles tuent les femmes 8 fois plus que le cancer du sein. Elles, ce sont les maladies cardiovasculaires. Et pourtant il
n’existait pas jusqu’à ce jour de parcours de soin coordonné spécifique pour les femmes dans ce domaine. « Les
femmes, ces grandes oubliées » était la thématique centrale des Etats Généraux vers un Plan Cœur qui se sont déroulés en Septembre 2012. Contact fait le point sur la situation avec le Pr Claire Mounier Véhier.
On pensait les hommes beaucoup plus concernés par les
risques cardiovasculaires … et
pourtant l’évolution des modes
de vie des femmes les exposent
également à ces risques, à différents stades de leur vie.
DES FEMMES DE PLUS
EN PLUS EXPOSÉES
Aujourd’hui l’âge moyen de la
première cigarette est de 11 ans
chez les filles, la contraception
débute de plus en plus tôt, vers
15 ans. La vie professionnelle
des femmes a également évolué. Elles connaissent désormais
le stress au travail, et celui de
devoir concilier vie professionnelle et vie de famille. Autant de
facteurs qui peuvent conduire
à des pathologies cardiovasculaires. « La mise en route d’une
contraception, la grossesse et la
péri-ménopause sont les périodes
les plus à risque chez la femme,
explique le Pr Claire Mounier
Véhier, cardiologue, 1ere viceprésidente de la Fédération
Française de Cardiologie. »
Face à ces risques, les femmes
sont pourtant sous-dépistées
et sous-traitées.
VERS UN PLAN
CŒUR
Ce constat a amené les professionnels de santé à organiser
un débat participatif à Lille en
septembre 2012 sur le thème
« les femmes, ces grandes oubliées », dans le cadre des Etats
Généraux vers un Plan Cœur.
« C’est la première fois qu’un
projet de santé de ce type est
pleinement orienté vers la femme,
précise le Pr Claire Mounier
Véhier. Mais le Plan Cœur sera
Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012
avant tout ce que les citoyens en
feront. C’est pourquoi nous attendons leurs témoignages nombreux
sur le site www.plan-coeur.fr, sur les
six grands thèmes abordés ».
UN CIRCUIT FEMME
AU SEIN DU CHRU
Véhier, mais aussi les diabétologues,
néphrologues, urgentistes, neurologues, sans oublier les médecins du
travail. Ce circuit a été intégré au
Projet d’Etablissement 2012-2016,
et il représente une première en
France. »
Un espoir pour le dépistage
et la prise en charge de nombreuses femmes.
Dans la droite ligne de ces réflexions, le CHRU de Lille travaille à la mise en place d’un circuit de prise en charge « Cœur,
A. Rendu
artères et femmes ». L’objectif ?
Multiplier les portes d’entrée
de dépistage, en mettant
sque carfacteurs de ri
Mesurez vos
tous les professionnels
st « J’aime
en faisant le te
diovasculaire
concernés en réseau
sur :
mon cœur »
autour des pathologies
io.com
rd
ca
de
www.fe
cardiovasculaires de la
femme. « Nous concevons
actuellement ce circuit Cœur,
artères et femme avec les
gynécologues bien entendu,
explique le Pr Claire Mounier
POINT D’ÉTAPE SUR
19
LE CENTRE DE RÉFÉRENCE RÉGIONAL
EN CANCÉROLOGIE (C2RC) RÉALISE SA
700
ÈME
INTERVENTION SUR LE ROBOT CHIRURGICAL
Fin 2007, grâce au soutien du Conseil Régional du Nord – Pas-de-Calais, le Groupement de Coopération Sanitaire
C2RC a été le premier à acquérir dans la région, un équipement innovant : le robot chirurgical. Ce robot est installé
à l’Hôpital Huriez, et est co-utilisé par les chirurgiens du Centre Oscar Lambret. A l’époque il n’y avait qu’une vingtaine
de robots en France. La première intervention a été réalisée sur le site lillois en février 2008.
Un robot en exposition dans le hall d’Huriez à l’occasion des journées de chirurgie robotisée
UNE ACTIVITÉ
EN PLEIN
DÉVELOPPEMENT
Depuis, comme partout dans le
monde, l’activité de chirurgie robotisée s’est considérablement
développée au sein du C2RC, au
bénéfice des patients du CHRU
de Lille et du Centre de Lutte
contre le cancer Oscar Lambret.
De 44 interventions réalisées
en 2008, elle est passée à 135
interventions en 2009, 158 en
2010, 192 en 2011, et 172 à septembre 2012.
Elle concerne aujourd’hui les
disciplines suivantes :
- urologie (prostatectomie,
néphrectomie partielle)
- la gynécologie (colpohystérectomie, hystérectomie)
- digestif (proctectomie : rectum)
- l’endocrinologie ( thyroïdectomie)
- oto-rhino-laryngologie (base
de langue, épiglotte, loge amygdalienne)
DEUX JOURNÉES
POUR FAIRE LE
POINT SUR CETTE
ACTIVITÉ
A l’occasion de la 700ème intervention chirurgicale, le
C2RC a organisé les Journées
de Chirurgie Robotisée les 21
et 22 septembre derniers, afin
de faire connaître à la fois au
grand public, aux personnels
hospitaliers, aux visiteurs mais
aussi aux médecins de la région,
cette activité de pointe.
Les chirurgiens des 2 établissements ont présenté lors d’une
conférence médicale, l’activité
qu’ils réalisent sur le robot et
ont témoigné du caractère innovant de cette technique, à la fois
dans leur pratique chirurgicale,
mais surtout pour le patient qui
bénéficie de suites opératoires
moins douloureuses et d’une
convalescence plus rapide.
En parallèle, les visiteurs ont pu
s’installer aux manettes du robot chirurgical de dernière génération, équipé d’un logiciel de
simulation, en démonstration
lors de ces journées à l’Hôpital
Huriez, et découvrir ainsi l’extrême maniabilité et précision
dans le geste apporté par cet
assistant hi tech.
S. Marchand
Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012
20
ÇA
LA SCIENCE
SE PASSE ICI
AVANCE
NOUVEAU SU
LA FÊTE DE L
Ouvrir les portes des coulisses de l’hôpital au public, lui permettre de venir à la rencontre des professionnels de santé : c’est
s’ajouter depuis 2 ans des portes ouvertes dans le domaine de la recherche médicale et de l’enseignement, avec l’UniverL’édition 2012 de la Fête de la science a réuni plus de 500 visiteurs. Retour sur cet événement en images …
Visite guidée du prototype «Concept room»
Portes ouvertes du service de médecine nucléaire
d’Huriez
Au cœur des laboratoires de virologie et toxicologie
Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012
Le CHRU : une énergie
débordante!
(visite de la centrale
électrique)
ÇA SE PASSE ICI
21
UCCÈS POUR
LA SCIENCE !
tout ça la Fête de la science au CHRU de Lille ! Un programme santé proposé chaque année en Octobre, auquel viennent
sité Lille 2 Droit et Santé, l’Inserm et le PRES Université Lille Nord de France.
Portes ouvertes du centre de Biologie Pathologie
Portes ouvertes des blocs opératoires d’orthopédietraumatologie
Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012
22
ÇA
LA SCIENCE
SE PASSE ICI
AVANCE
JOURNAL D’UN CHIRURGIEN
D’HIPPOCRATE À EPICURE …
Le Pr Alain Desaulty a effectué une carrière de 46 années au CHRU de Lille en tant que chirurgien ORL orienté vers
la cancérologie, puis comme spécialiste en chirurgie d’oreille et Chef de Service. Il vient de publier le Journal d’un
chirurgien. Ce livre est un témoignage sans concessions sur son expérience de l’hôpital et sur les évolutions de la
médecine. Rencontre avec un grand professionnel.
Contact : Pourquoi avezvous souhaité publier ce
témoignage ?
Pr Alain Desaulty : « Depuis
deux ans, j’avais rédigé quelques
chroniques ludiques et c’est l’un de
mes fils qui m’a fait cette suggestion : pourquoi ne pas publier des
écrits sur ton parcours professionnel ? Ce livre n’est pas un journal
intime, mais il donne plutôt une
certaine vision du monde médical
et de l’ensemble du personnel soignant à partir d’une longue carrière au CHRU de Lille. »
Contact : Que peut-on
lire dans cet ouvrage ?
Pr Alain Desaulty : « J’y
raconte la vie d’un chirurgien et
aussi des anecdotes se rapportant au métier. Je voulais montrer
le respect que l’on doit avoir pour
l’ensemble des personnels avec
lesquels l’on est amené à travailler.
Tous forment une équipe avec le
chef de service. On a la fibre sociale, ou on ne l’a pas et pour ma
part, j’ai l’impression que la nature
me l’a donnée. Ce livre se veut un
hommage rendu à tous les professionnels de santé, et parle du respect
et du dévouement que tous doivent
montrer à l’égard des patients. Les
témoignages de gratitude de nos
malades sont notre récompense. »
Contact : Vous apportez
également un regard sur
les évolutions de la médecine…
Pr Alain Desaulty : J’ai un
regard à la fois enthousiaste et critique vis-à-vis des évolutions de la
médecine. Dans ma spécialité, j’ai
assisté à des développements majeurs. A titre d’exemple, j’ai eu l’occasion de poser en 1990 le premier
Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012
implant cochléaire sur un patient à
l’Hôpital Salengro ; aujourd’hui les
équipes du Pr Vincent en posent
près de 100 chaque année. Dans
un tout autre domaine, nous avons
été les premiers en ORL à Lille à
organiser des Réunions de Concertation Pluridisciplinaire (RCP), entre
les radiothérapeutes du COL et les
équipes du Pr Piquet puis du Pr Chevalier. Mentionnons encore qu’au
début des années 90, nous nous
sommes lancés dans la retransmission des interventions de chirurgie
en live, grâce aux membres de la
cellule vidéo du CHRU (Philippe
Mayonobe et Régis Valdès). Toutes
ces évolutions sont formidables… »
Contact : Cet ouvrage estil aussi un message d’espoir pour les malades ?
Pr Alain Desaulty : « Oui, à
travers mon histoire personnelle.
Après une longue pratique de la
chirurgie des cancers ORL, j’ai
été rattrapé par cette maladie, et
cela trois mois après mon départ
en retraite. J’ai souhaité être pris
en charge par le Pr Chevalier et
son équipe, car ils ont toute ma
confiance. J’ai décrit les tourmentes
résultant de l’évolution de cette
hydre qu’est le cancer. Pourtant,
dans ce livre, je transmets un message d’espoir aux malades et j’encourage chacun de nous à apprécier
chaque jour qui passe et à profiter
des petits bonheurs que l’on peut
trouver dans notre quotidien ! ».
Propos recueillis par
A. Rendu
« Journal d’un chirurgien,
d’Hippocrate à Epicure »
par Alain Desaulty, Edition
Persée, Août 2012.
Par le même auteur :
« De nos guerres et des
hommes » Edition Persée –
essai alternant les synthèses
historiques, enrichies d’une
iconographie instructive et
de nombreux témoignages.
ÇA SE PASSE ICI
UNE SEMAINE
BLEUE POUR LA
PERSONNE
ÂGÉE
« 365 jours pour agir, 7 jours pour le dire » : c’est le slogan
de la Semaine Bleue (semaine nationale des retraités et
personnes âgées) qui s’est déroulée du 16 au 20 octobre
2012. A l’occasion de cet événement d’information et de
sensibilisation de l’opinion publique, des manifestations
locales sont organisées partout en France. L’Hôpital Gériatrique Les Bateliers participe activement à cet événement
national.
Inauguration en présence de toutes les associations
qui interviennent aux Bateliers.
Au programme de cette semaine festive :
Lecture à voix haute proposée par Pascal de l’association Bibliothèque
des Hôpitaux, Matinée sportive et grand loto, Banquet spectacle,
Rencontre inter-générationnelle entre les résidents et les élèves de
l’école primaire Diderot (jeux flamands et sprortifs),Kermesse et
balades en calèche dans le Vieux Lille proposées par l’association
Astra Cheval Service.
Retour en images sur la Semaine Bleue aux Bateliers !
23
« SAUVEZ UNE VIE »
A l’heure où de nombreuses communes et de lieux publics, dont le
CHRU de Lille, s’équipent en défibrillateurs automatiques (28 défibrillateurs automatiques installés au CHU), les professionnels de l’urgence
organisait le 13 septembre dans la cour d’honneur de l’Hôpital Huriez,
la journée « Sauvez une vie ».
Cette journée organisée par le COPIL Urgences Vitales Intra Hospitalières, en partenariat avec le Samu, les formateurs du CESU, la cardiologie et les réanimateurs, avait pour objectif de sensibiliser le grand
public et le personnel à la prise en charge de la mort subite, en venant
s’informer et se former aux gestes qui sauvent.
Les visiteurs ont appris à cette occasion à réaliser des compressions
thoraciques et se familiariser à l’utilisation du défibrillateur automatique.
SEMAINE MONDIALE
DE L’ALLAITEMENT
A l’occasion de la semaine mondiale de l’allaitement maternel organisée
par la coordination française pour l’allaitement maternel, les consultantes en lactation du CHRU de Lille se sont mobilisées aux côtés de
leurs collègues de la maternité, du service de néonatlogie, du lactarium et des associations, pour organiser une journée d’informations et
d’échanges le mardi 16 octobre dernier.
SEMAINE CANCERS
En annonce de la 6ème édition de la semaine de mobilisation face aux
Cancers qui se déroulait du 22 au 29 novembre, la Région Nord-Pas de
Calais a organisé dans son hall, une exposition avec le CHRU de Lille, le
Centre Oscar Lambret et le Musée Hospitalier Régional de Lille. Cette
exposition qui s’est tenue du 15 au 24 octobre, était consacrée aux évolutions technologiques et humaines dans la prise en charge des cancers.
Les visiteurs ont pu découvrir au cours de leur visite des équipements
anciens côtoyant les images et vidéos des équipements novateurs d’aujourd’hui, et tester le multimédia au lit du patient.
PSYCHIATRIE ET JUSTICE :
JOURNÉE D’ÉTUDE
Le 7 décembre 2012 sera organisée par l’EPSM, en collaboration avec le
CHRU de Lille, la 5ème Journée d’étude sur le thème « Récidive, rechute,
réitération : face aux risques, quelles prises en charge des sortants de
prison ? », à la Maison de L’Education Permanente de Lille.
Renseignement et inscriptions : www.epsm-al.fr
RUN FOR LIFE :
LE CHRU MOBILISÉ !
Le 14 Juin 2012, le pôle Biologie Pathologie Génétique du CHRU s’est
mobilisé pour participer à la course Run For Life Edition Ch’ti dans le
cadre de la journée mondiale des donneurs de sang. Une participation
remarquée : 1er prix de la citoyenneté pour le CHRU, récompensant la
plus forte mobilisation en participants (36 inscrits), 1er prix du meilleur
coureur homme pour Rémi PINAT, et 2ème prix de la meilleure équipe
pour Rémi Pinat, Jérôme Hadiuk et Frédéric Chrétien. Chapeau !
Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012
24
INITIATIVE
MÉDECINE PERSONNALISÉE :
UNE PLATEFORME DE FABRICATION
DE MÉDICAMENTS INNOVANTS
Le consortium C4C a annoncé le 22 octobre 2012 la mise en place de la première plateforme française dédiée
à la fabrication des produits de thérapie cellulaire. Cette plateforme, passerelle entre la recherche en amont et la
production industrielle, est implantée sur le site de LFB aux Ulis (Essonne). Elle va démarrer avec la fabrication de 5
médicaments en cours de développement, dont un au CHRU de Lille.
Le projet C4C, coordonné par
CELLforCURE, filiale de LFB BIOTECHNOLOGIES, repose sur un
partenariat associant 2 sociétés
de biotechnologie, Celogos et
CleanCells, ainsi que sept établissements publics et hospitaliers :
l’Etablissement Français du Sang
(EFS), les CHU de Bordeaux,
Nantes et Toulouse, le CHRU
de Lille/Université de Lille 2, et la
Banque de Tissus et de Cellules
des Hospices Civils de Lyon.
LA THÉRAPIE CELLULAIRE : UN NOUVEL
ESPOIR POUR LES
PATIENTS
La thérapie cellulaire consiste en
l’injection de cellules humaines
dans le but de prévenir, traiter
ou atténuer une maladie. Il s’agit
de réparer des tissus lésés grâce
à de nouvelles cellules qui vont
les reconstruire.
Les cellules doivent souvent
être transformées afin d’apporter aux tissus des molécules
manquantes.
Au cœur de la médecine de demain, la thérapie cellulaire ouvre
la voie à de nouvelles perspectives pour de nombreuses pathologies souvent dépourvues
de solutions thérapeutiques
(cancers, maladies neuro-dégénératives, maladies neuro-musculaires, infarctus du myocarde,
insuffisance cardiaque ou encore
polyarthrite rhumatoïde…).
Les 5 premiers médicaments
en cours de développement qui
seront fabriqués sont :
- les cellules souches de
sang placentaire multipliées
avant réadministration pour
traiter certaines maladies du
sang (Bordeaux)
- les cellules musculaires du
patient pour traiter localement
Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012
l’incontinence anale (Celogos)
- les cellules pancréatiques du patient réinjectées
en intramusculaire pour traiter
une défaillance de son pancréas
(autogreffe d’ilôts de Langerhans à Lille),
- les lymphocytes T pour
prévenir la récidive de mélanome (Nantes),
- les cellules de moelle
osseuse pour traiter un
dysfonctionnement du cœur
consécutif à un infarctus du
myocarde (Toulouse).
L’AUTOGREFFE D’ÎLOTS
DE LANGERHANS :
POUR SOIGNER
LES PATIENTS
ATTEINTS D’UN
DIABÈTE « PANCRÉATOPRIVE »
Les patients qui subissent une
chirurgie pancréatique pour des
maladies pancréatiques bénignes
sont sujets à des complications
métaboliques importantes. Ils
développeront, dans une grande
proportion de cas, un diabète
« pancréatoprive » particulièrement difficile à équilibrer.
Le procédé mis en place par
l’équipe du Pr François Pattou
(CHRU - Université de Lille 2)
est fondé sur une autogreffe
intra-musculaire d’îlots de
Langerhans. Il permet d’obtenir une insulino-indépendance à
long terme chez la majorité des
patients.
S. Marchand
INITIATIVE
25
RETOURNER PLUS VITE CHEZ SOI APRÈS L’ACCOUCHEMENT,
C’EST POSSIBLE À LA MATERNITÉ JEANNE DE FLANDRE
La maternité Jeanne de Flandre propose aux mamans qui le souhaitent, et dont la santé le permet, de retourner plus vite
chez elle, avec leur bébé. Le pôle Femme-mère-nouveau-né, à l’initiative de ce projet, est parti d’un constat simple : toutes
les mamans sont différentes, elles n’ont pas les mêmes attentes et les mêmes besoins sur le suivi post-natal, il était
important donc d’offrir une prestation qui puisse satisfaire une majorité de mamans. Zoom sur le dispositif de « retour
précoce » mis en place depuis juin dernier, avec le Professeur Philippe Deruelle, pilote du projet.
Contact : « En quoi
consiste cette nouvelle
prestation proposée par
Jeanne de Flandre ? »
Pr Philippe Deruelle : « Généralement, sans complication, les
mamans rentrent chez elles 4 jours
après l’accouchement. Avec ce nouveau dispositif, elles vont pouvoir
quitter la maternité 48 h seulement
après la naissance de leur enfant.
Retourner plus tôt chez soi est bénéfique pour la maman et l’enfant
si c’est une volonté de la famille et
si le retour à la maison est bien
organisé. Nous le proposons bien
avant le terme de la grossesse, c’est
intégré dans le projet de naissance
du couple lors de la préparation à
l’accouchement. Nous avons voulu
répondre à une demande forte
des mamans tout en conciliant
impératifs budgétaires et manque
de place en maternité. Ce n’est
donc pas seulement une solution
d’économie mais c’est aussi proposer une offre de soin différente à
chaque patiente. »
Contact : « Concerne-t-il
toutes les mamans ? »
Pr Philippe Deruelle : « Audelà du désir de rentrer chez soi
rapidement, il faut que la maman
et le bébé répondent à une série
de critères. Nous proposons cette
sortie précoce aux mères dont
la grossesse et l’accouchement
se sont déroulés sans complication par exemple. L’enfant doit
être né à terme avec un poids
de naissance supérieur à 2 500
grammes. Nous privilégions également les mères qui ont eu auparavant un ou plusieurs enfants, plus
expérimentées donc. »
Contact : « Comment ce
nouveau processus. C’est un travail
dispositif a-t-il impacté les
d’équipe ! Ce service supplémenservices de maternité ? »
taire proposé aux mamans admises
Pr Philippe Deruelle :
à la maternité Jeanne de Flandre en« Pour réussir à mettre en place
registre pour l’instant 1 à 2 sorties
le dispositif de retour précoce, Il a
précoces par jour.
fallu repenser les modes d’organisaSoit entre 700 et 1000 patientes
tion de l’hôpital et proposer de noupar an.»
veaux partenariats ville-hôpital (des
conventions de partenariats ont été
Propos recueillis par
signées avec des sages- femmes
S. Guilbert
libérales pour assurer le suivi des
patientes en ville) afin d’offrir un
service de qualité adapté à cette
nouvelle demande des usagers. C’est un vrai projet de
pôle qui a été possible grâce EN SAVOIR PLUS
à l’implication de l’ensemble Dr Dufour, obstétricien, pilote la partie
des équipes médicales et maternité
des cadres. Tous les corps Pr Deruelle, pilote du projet
des métiers de la mater- Dr Rakza, pédiatre en charge de l’évanité ont été impactés par ce luation
Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012
26
CULTURE
ET
MÉMOIRE
LA SCIENCE
AVANCE
DES FIBRES ET DES HOMMES
LE TEXTILE DANS LE MONDE HOSPITALIER ET MÉDICAL
Depuis le moyen-âge, la métropole lilloise a acquis un savoir-faire dans la fabrication du fil et du tissu qui, avec la
révolution industrielle du XIXe siècle, va la faire devenir l’un des premiers centres textile au monde.
Le textile n’a cessé d’évoluer à l’hôpital pour s’adapter aux normes
des soins, de l’hygiène ou encore à
travers le vêtement professionnel
que ce soit celui de l’infirmière ou
du chirurgien.
DU PANSEMENT…
Le Docteur Velpeau (17951897) mit au point une bande
qui portera son nom. Il la préconisa pour compresser les inflammations sur les plaies, il vulgarisa son utilisation en milieu
hospitalier. La bande Velpeau est
toujours utilisée de nos jours.
Auguste Lumière, l’un des inventeurs du cinématographe,
mettra au point en 1915 un
« pansement-traitement » à
partir d’une étoffe de gaze que
l’on appellera « Tulle Gras ». Il
établira aussi les règles d’un bon
pansement qui doit être stérile,
changé régulièrement et non
adhérent à la plaie. Entre les
deux guerres, la ouate, le coton
et les compresses tissées feront
leur apparition.
…AUX TENUES
PROFESSIONNELLES
À L’HÔPITAL
Pour le chirurgien du début du
XIXe siècle, le vêtement stérile
n’existait pas. Il portait au-dessus de son costume de ville un
grand tablier blanc. En 1890,
l’habit en coton stérile apparait
pour aboutir en 1930 à la tenue qui comprend le sarrau, le
calot, le masque et des bottes
en tissu. En 1980, le non tissé
stérile à usage unique fera son
apparition dans les blocs opératoires. L’infirmière verra son
uniforme inspiré des vêtements
des sœurs hospitalières.
En 1917, une circulaire précise
que les cheveux doivent être
enveloppés, le voile fera donc
son apparition à l’hôpital. En
1950, l’habillement classique
de l’infirmière est le tablier à
bavette et à poche. Le bonnet
rond (ou calot) remplace le
voile. Il faudra attendre 1975
pour voir apparaître la tunique
pantalon en polyester coton.
Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012
DE LA CRISE DU TEXTILE AU
CENTRE EUROPÉEN DU
TEXTILE INNOVANT
(CETI)
En 1973, face à la crise économique et à la mondialisation, le
textile a du mal à résister. On
voit disparaître nos grandes
usines, héritées du XIXe siècle.
Pourtant certaines résistent,
comme par exemple la société
Cousin de Wervicq, fondée en
1848 qui filait le lin. En 1950, elle
se tourna vers le fil à coudre
synthétique. L’entreprise va
passer d’un métier (à tisser) à
un autre et va se coudre un avenir dans le médical en se spécialisant dans la chirurgie (conception d’implant textiles…)
Aujourd’hui, partie intégrante
des entreprises d’Eurasanté,
mais aussi du CETI, cette société nous montre que le textile
est encore bien présent dans le
Nord ou il représente encore
30 000 emplois.
P. Kemp
LE SAVIEZ-VOUS ?
La blanchisserie du CHRU de
Lille lave 18 tonnes de linge
par jour, ce qui représente
entres autres 10 000 draps et
14 000 tenues lavés, séchés,
repassés (vêtements professionnels, médical ou technique et les tenues des patients) ainsi que 6 000 alèzes.
L’ensemble est géré par une
centaine de personnes.
Exposition « Des fibres et
des hommes » visible dans
le lieu de mémoire de l’Hermitage Gantois, 224 rue de
Paris à Lille jusqu’en janvier
2013.
ASTUCE DE L’ INVITÉ
27
QUAND LA CHIMIE
SE MÊLE DES SENTIMENTS…
Il travaille habituellement sur le décryptage des maladies du cerveau, mais c’est
à la « chimie des sentiments » que le Pr Bernard Sablonnière, microbiologiste au
Centre de Biologie Pathologie, s’est intéressé dans son dernier ouvrage du même
nom. Car l’amour, le désir, la passion, l’attachement … sont bien affaire de chimie
cérébrale ! Rencontre avec le Pr Sablonnière, ou tout ce que vous avez toujours
voulu savoir sur l’origine des sentiments …
dans la naissance et la durée des
sentiments. Une grande partie
de ces mécanismes s’explique en
effet grâce à l’imagerie, à l’étude
comportementale et à la chimie,
même s’il reste tout de même une
part de mystère. Il existe en fait 4
ou 5 clés chimiques qui expliquent
les différentes phases de la relation
amoureuse : la rencontre, la passion,
et l’attachement durable »
Pr Bernard Sablonnière
Contact : « Pourquoi avoir
voulu écrire sur la chimie
des sentiments ? »
Pr Bernard Sablonnière :
« Chaque année, j’enseigne à des
étudiants en médecine les mécanismes à l’œuvre dans de nombreuses pathologies du cerveau.
Nous abordons toujours l’aspect
pathologique des choses, mais jamais l’aspect normal, non pathologique ! C’était donc une manière
beaucoup plus légère d’aborder la
microbiologie. »
Contact : « Qu’apprend-ton dans votre ouvrage ? »
Pr Bernard Sablonnière :
« On appréhende ici les phénomènes
chimiques et électriques à l’œuvre
Contact : « Quelles sont
ces clés chimiques ? »
Pr Bernard Sablonnière :
« Les premières clés sont l’adrénaline, l’hormone de l’énergie, mais
aussi du stress, et la dopamine,
l’hormone de l’envie et du désir.
Ces deux messagers chimiques
sont à l’œuvre lors de la rencontre
amoureuse, du coup de foudre.
Pour limiter l’emballement de la
dopamine, le cerveau libère de la
sérotonine, qui régule et tempère
les pulsions irrationnelles de la
passion. Puis vient l’ocytocine, secrétée grâce aux stimuli visuels,
auditifs, olfactifs et tactiles, qui
provoque l’envie de relation à autrui, et permet à cette relation de
s’inscrire dans la durée.
Contact : « Cette chimie
cérébrale est différente
d’un individu à un autre ?»
Pr Bernard Sablonnière :
« Effectivement, chez certaines personnes la passion peu devenir excessive, et dans ce cas les mécanismes
chimiques s’apparentent à ceux de
l’addiction à la drogue. Dans ce cas,
la hausse de dopamine et la baisse
de sérotonine provoque un état
d’excitation proche de celui observé
lors de la prise de drogue aiguë. A
l’inverse, la séparation peut déclencher des mécanismes similaires à
ceux d’un toxicomane en manque. »
Contact : « Alors tout
s’expliquerait par le cerveau ? »
Pr Bernard Sablonnière :
« Heureusement que non ! Beaucoup d’autres facteurs expliquent
que deux êtres se choisissent l’un
et l’autre : le schéma de tendresse
qu’ils ont intégré via leur relation
à la mère, l’aspect sociétal, les relations adolescentes qui modifient
leur perception de l’autre etc…
Tout est encore loin d’être su ! »
Propos recueillis par
A. Rendu
EN SAVOIR PLUS
La chimie des sentiments
Pr Bernard Sablonnière
éditions Jean-Claude Gawsewitch, 2012.
Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012
24 HEURES AVEC
AGENT DE BUREAU DES ENTRÉES
UN MÉTIER AUX MULTIPLES FACETTES
Bruno Gauthier, urgences Salengro
Marie-José Klocek,
maternité Jeanne de Flandre.
Laurie Craon, néphrologie ambulatoire
Un métier administratif, tout en étant au contact du patient : les agents des bureaux des entrées sont les premiers
maillons de la chaîne du soin à l’hôpital. Un métier qui regroupe plusieurs enjeux, et que Contact vous présente.
Agent de bureau des entrées : un
métier que tout un chacun pense
connaître … et qui est pourtant
beaucoup plus complexe qu’il
n’y parait, avec des activités et
des responsabilités très variées
selon le secteur où il est exercé.
UN MÉTIER À L’ENTRÉE
DE LA CHAINE DU
SOIN
De l’agent du bureau des
entrées dépend le recueil de
l’identité du patient, qui va
servir à l’ensemble du système
d’information du CHRU et
permettre aux professionnels
de santé d’avoir accès à tout
le passé médical d’un patient.
« C’est une grande responsabilité,
explique Bruno Gauthier, agent
de bureau des entrées aux
urgences de Salengro. Il ne s’agit
pas simplement de créer des
étiquettes pour les patients ». Les
agents travaillent pour cela en
étroite collaboration avec les
services de soins.
Pour ce faire les bureaux des
entrées sont progressivement
déconcentrés au cœur même
des unités de soin. « Le fait d’être
au cœur du service de soin est
beaucoup plus pratique pour nous,
comme pour les patients, confirme
Laurie Craon, agent de bureau
des entrées en néphrologie
ambulatoire ».
NAVIGUER DANS LA
JUNGLE DES DROITS
SOCIAUX
Aspect le plus complexe du
métier : celui du recueil et de
la saisie des droits sociaux
des patients dont dépend la
facturation aux bons débiteurs
du CHRU. La dizaine de
régimes d’assurance maladie
obligatoire et les centaines
d’organismes complémentaires,
nécessitent un très bon niveau
de connaissance et de technicité
pour bien gérer chaque dossier.
Poser les bonnes questions, récupérer les bons papiers (carte
vitale et mutuelle notamment),
saisir les bons codes, autant de
démarches essentielles pour une
bonne prise en charge du patient.
Et ceci d’autant plus que ce travail
conditionnera directement la bonne
facturation de 500 millions d’euro
de recettes à partir de la mise en
place dès 2013 de la Facturation
individuelle des établissements de
santé (FIDES)
agent de bureau des entrées à la
maternité Jeanne de Flandre. » A
cela s’ajoute la vente de prestations hôtelières (TV, téléphone,
chambre particulière), ou encore
parfois le dépôt de valeur ou d’argent au coffre fort.
UN MÉTIER AUX
ENJEUX
FINANCIERS
Autant de compétences qui
font des agents de bureaux des
entrées des acteurs incontournables de la prise en charge des
patients.
A. Rendu
L’un des enjeux forts du métier
d’agent de bureau des entrées est
un enjeu financier. Le travail de ces
équipes conditionne aujourd’hui
environ 50 millions d’euros de
recettes, correspondant au ticket
modérateur et forfait journalier
auxquels s’ajoutent environ 30
millions d’euro de rétrocession
de médicaments. Des enjeux accrus depuis le passage du financement des établissements de santé
à la Tarification A l’Activité, qui
demandent à ces agents de plus
en plus de technicité et de précision dans la saisie et le codage des
activités. « Notre rôle est de valoriser au mieux toutes les activités du
service, précise Marie-José Klocek,
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