Le silence de Mahomet Salim BACHI - Éditions Gallimard, septembre 2008 Sélection 2009 JEAND'HEURS Prix du Roman Historique L’auteur en quelques mots… Salim BACHI est né en Algérie en 1971. Il y poursuit des études de lettres mais quitte son pays en 1997 pour les terminer en France à la Sorbonne, « En Algérie, dira-t-il lors d’une interview accordée à Sandrine Martinez en 2006, c’était la catastrophe, le fanatisme, les attentats ». En 2005, il a été pensionnaire de l’Académie de France à Rome. Son premier roman Le chien d’Ulysse publié en 2001 a reçu de nombreux prix dont la bourse Goncourt du premier roman. L’ensemble de son œuvre est salué par la critique littéraire. Le silence de Mahomet est son 4ème roman www.meuse.fr En résumé… Le roman relate la vie du prophète Mahomet, le messager de Dieu, racontée par quatre de ses proches : Khadidja, sa première épouse ; Abou Bakr, le premier calife et son fidèle lieutenant ; Kalid, le chef de Guerre de l’islam conquérant ; Aïcha la plus jeune de ses épouses. Quelques repères historiques… L’Islam possède sa propre interprétation de la vie des prophètes qui diffère parfois de celle des deux autres religions principales que sont le judaïsme et le christianisme. Le Coran affirme que Mahomet est le dernier d’entre eux. Le silence de Mahomet présente la genèse de l’Islam et le contexte culturel qui a favorisé son émergence, de l’an 600 après J.C, entre la Mecque et Médine et le désert d’Arabie près de Jérusalem. Afin de reconstituer la figure du dernier prophète de l’Islam, l’auteur a utilisé diverses sources comme les hagiographies classiques, les sîra, des récits de chroniqueurs musulmans et les travaux de chercheurs contemporains sur les périodes concernées de l’histoire islamique. Cependant les spécialistes pourront y retrouver certains écarts avec l’histoire réelle et des anachronismes historiques, culturels et littéraires, inhérents à la fiction historique. Commentaire La lecture de ce roman que les spécialistes présentent comme extrêmement bien documenté est d’un abord parfois un peu difficile : nous évoluons dans une culture différente de la nôtre et certaines ellipses ou références historiques évidentes pour l’auteur, du moins on l’imagine, et pour le lecteur familier du Coran et de l’histoire du Prophète, sont difficiles à appréhender. Mêmes difficultés avec les noms Amrou Ibn Oummayya, Khalid iBn Al-Walid qui ne prennent pas sens d’emblée, même si leur rôle historique fut indéniable et important. Le lecteur doit donc fournir un effort mais l’ouvrage le vaut bien car il est passionnant, riche, et permet au néophyte d’entrer dans une culture et une histoire somme toute peu connues de l’autre côté de la Méditerranée. Mais il n’est pas que cela. Le silence de Mahomet s’interroge aussi sur la personnalité du Prophète : capable de ruser pour s’assurer une victoire, ne refusant pas la guerre, ne renonçant pas à faire couler le sang et utilisant les messages d’Allah pour défendre ses propres intérêts (Allah « l’autorisera » à épouser la femme de son fils ou lui permettra au travers d’une vision de lever les soupçons qui pesaient sur Aïcha). Si le livre peut sembler, parfois, irrévérencieux envers le Prophète, ce serait parce que, selon les traditions de l’Islam, Mahomet est avant tout un homme en contact privilégié avec Allah. D’ailleurs Salim Bachir se défend d’avoir voulu être irrespectueux : « J’espère dit-il que Le silence de Mahomet sera lu et aussi débattu. Si les foudres restent intellectuelles et dignes, j’en serais heureux et je les accepterais même si elles me déplaisent. Si elles dépassent ce cadre et sombrent dans l’irrationnel, j’en serai surtout profondément attristé. Le silence de Mahomet n’est en aucun cas un livre attentatoire à la personne de Prophète que je révère et respecte profondément. » BP 514 • 2 Rue du Port • 55 012 BAR-LE-DUC Cedex Tél. : 03 29 45 09 04 • courriel : [email protected]