Cale Jean Medicine or not medicine © Cale Jean, 2015 ISBN numérique : 979-10-262-0243-1 Courriel : [email protected] Internet : www.librinova.com Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. « La patiente s’est assise sur la table, l’oeil est sortie de l’orbite… elle s’est réveillée pendant l’opération » Ben voila, une journée qui se termine enfin et qui ne ressemble pas à la série « days of our lives » …bon bref, une de moins avant la retraite. Mes parents m’avaient pourtant prévenu que c’était un métier « de merde », passionnant mais … « de merde ». Cette « merde », j’aurais dû m’en apercevoir dès le début de mon cursus, enfin de très gros doutes dès le départ j’avais… Quand on est jeune, on se croit fort, invincible, éternellement jeune…en fait on est surtout facilement influençable. La vraie vie n’est pas une série américaine, et les exploits des héros télévisés ne sont que foutaises, quand on a les pieds dedans. Comment peut on croire un instant réussir à changer quoique ce soit dans ce monde de fous, ou l’humanisme n’est finalement qu’un mot et ou, au mieux… rien ne se perd rien ne se crée tout se transforme… Cette règle de « mère nature » me semble importante pour comprendre cet art, et le maîtriser. Mais la compréhension et la maîtrise quasi parfaite de cette science inexacte ne sont rien. C’est le monde qui nous entoure qui prime. Il faut prendre en compte un élément essentiel dans le développement du bébé docteur : le « compagnonnage ». Le maître explique à son « padawan » comment arrive à maîtriser « la force », pour cela il faut être sensible à « la force », c’est à dire probablement posséder suffisamment de midi-chloriens. Ces derniers sont nécessaires, mais pas suffisant pour devenir un « jedi ». Pour en devenir un, on se métamorphose en éponge rabelaisienne pour sucer la substantifique moelle de chaque service, livre, et grand frère médecin pendant sa formation. Mais la folie et la dépression ambiante s’invitent dans notre subconscient de jeune docteur, car « l’extérieur » avec l’aide de manouvres « palpatiniennes » est devenue hostile… La question ne se posait pas trop au cours de ma scolarité bon élève en mathématique, et bon musicien sans trop faire d’effort, il me fallait un métier à tendance scientifique et artistique. Cette dernière ayant été formellement interdite par les parents, et me refusant à suivre les conseils de la prof de math pour la sup et de mes parents pour se lancer dans le commerce ou la sup, il me restait médicine. Médecine pardon… Bref, avoir un metier universel, indispensable et passionnant… en théorie… « Le tabac est mon légume préféré » Frank Zappa « Le Dr Galinède cendré s’est cassé la jambe le premier jour, il a fait un delirium tremens le lendemain dans son lit … Tu parles bien de lui?... C’est lui le médecin polyvalent super expérimenté, qui tient la route dont tu parles? » Et oui c’est lui… il habitait à coté de sa Clinique, il a « donné »… réunions à la con…faut toujours demander à un bac+14 combien de rouleau PQ sont nécessaires à la douceur des fesses des patients et du personnel, tout en lui expliquant qu’il faudrait soigner différemment (moins cher) et s’investir plus dans l’informatisation de la structure par exemple (on comprends rien en médicine, on aimerait comprendre…le médicine pour commencer, puis la vraie) Sa femme a tirée sa révérence, faute d’un mari présent au minimum syndical de temps impartie à la famille…réveils en pleine nuit…salaire finalement indécents au temps passé…crise de la cinquantaine ou pas, il vaut mieux partir vivre avec le jardinier ou le prof de voile. Après avoir « donné » à sa Clinique adorée en « bon petit soldat secteur 1 », cette dernière a fermé faute de médecins… Après avoir cherché des remplaçants toute sa carrière, il devenait « remplaçant » enfin « mercenaire » pour le grand public. Le Dr Galinède cendré était content de s’occuper des patients les plus difficiles, d’avoir toujours du PQ dans sa voiture au cas ou… l’hôpital ne prévoit pas souvent pas ce genre de détail pour le médecin coincé sur place. Sa deuxième femme devenue schizophrène et dépressive après le deuxième accouchement ne l’aidait pas beaucoup …pour la gestion du PQ… BIP…BIP… BIP….7H45… la garde finie à 8H00…c’est bien dommage pour la douche du matin. « Dr…hum hum, on a un jeune homme de 18 ans en arrêt cardio respiratoire au urgence… » « Voyez Dr …tout allait bien… on ne comprends pas…c’est une fracture de jambe complexe après un accident de scooter, toutes les radios ont été faites…, le scanner « corps complet », le « body scann »… a été fait…on fait le massage cardiaque depuis 30 minutes… » Le gamin est raide mort quand j’arrive… Avec une amabilité et un calme hypocrite, je me dirige vers le dossier avant toute modification… Arrivée du patient 23h45, intubé, ventilé sous anesthésie générale par le médecin du Samu pour douleur sur fracture …dossier administratif parfait… Radio du thorax faite au urgence…à 23h55…