La Jérusalem céleste, la vie éternelle La Jérusalem céleste ou la nouvelle Jérusalem est comprise par les chrétiens comme l'allégorie de l'Eglise du Ciel, le lieu de l’unité, du bonheur et de la paix éternelle avec le Christ. Elle est comparée à une construction parfaite, la cité Sainte ou à la Jérusalem d'en haut, décrite dans l'Apocalypse de St Jean. A la fin des temps, le Royaume de Dieu arrivera à sa plénitude. Après le jugement universel, les justes régneront pour toujours avec le Christ, glorifiés en corps et en âme, et l’univers lui-même sera renouvelé : alors l’Église sera " consommée dans la gloire céleste, lorsque, avec le genre humain, tout l’univers lui-même, intimement uni avec l’homme et atteignant par lui sa destinée, trouvera dans le Christ sa définitive perfection ". Cette rénovation mystérieuse, qui transformera l’humanité et le monde, la Sainte Écriture l’appelle " les cieux nouveaux et la terre nouvelle "(2 P 3, 13). Ce sera la réalisation définitive du dessein de Dieu de " ramener toutes choses sous un seul Chef, le Christ, les êtres célestes comme les terrestres " (Ep 1, 10). Dans cet univers nouveau, la Jérusalem céleste, Dieu aura sa demeure parmi les hommes. " Il essuiera toute larme de leurs yeux ; de mort, il n’y en aura plus ; de pleur, de cri et de peine, il n’y en aura plus, car l’ancien monde s’en est allé "(Ap 21, 4). Pour l’homme, cette consommation sera la réalisation ultime de l’unité du genre humain, voulue par Dieu dès la création et dont l’Église pérégrinante était " comme le sacrement " (LG 1). Ceux qui seront unis au Christ formeront la communauté des rachetés, la Cité Sainte de Dieu, " l’Épouse de l’Agneau "(Ap 21, 9). Celle-ci ne sera plus blessée par le péché, l’amour propre, qui détruisent ou blessent la communauté terrestre des hommes. La vision béatifique, dans laquelle Dieu s’ouvrira de façon inépuisable aux élus, sera la source intarissable de bonheur, de paix et de communion mutuelle. » CEC 1042-1045 3 – Pour vivre le Psaume aujourd’hui Psaume 121 [1] Quelle joie quand on m’a dit : « Nous irons à la maison du Seigneur ! » [2] Maintenant notre marche prend fin devant tes portes, Jérusalem ! [3] Jérusalem, te voici dans tes murs : ville où tout ensemble ne fait qu’un ! [4] C’est là que montent les tribus, les tribus du Seigneur, là qu’Israël doit rendre grâce au nom du Seigneur. [5] C’est là le siège du droit, le siège de la maison de David. [6] Appelez le bonheur sur Jérusalem : « Paix à ceux qui t’aiment ! [7] Que la paix règne dans tes murs, le bonheur dans tes palais ! » [8] A cause de mes frères et de mes proches, je dirai : « Paix sur toi ! » [9] A cause de la maison du Seigneur notre Dieu, je désire ton bien. 1. Qui a besoin qu'on lui souhaite "Paix sur toi !" ? 2. Ai-je le désir de la vie éternelle ? er 3. Qu’est-ce que je mets en œuvre aujourd’hui pour me préparer à cette vie dans la Jérusalem céleste ? Dans la liturgie de la messe, ce psaume est chanté le 1 dimanche de l’Avent (année A) et lors de la fête du Christ Roi (année C). Dans la liturgie des heures, il est récité aux vêpres du samedi de la quatrième semaine. 1 – Pour goûter le Psaume Ce psaume est l'un des plus beaux et des plus passionnés des chants des Montées ou cantiques des Degrés1. Il s'agit d’une célébration vivante et intense à Jérusalem, la ville sainte vers laquelle les pèlerins montent. Le psalmiste entraine le lecteur à vivre le pèlerinage effectué par tout Juif et par le Christ luimême qui montera à Jérusalem chaque année de sa vie jusqu’à l’ultime montée vers sa passion. Le psaume se développe en trois parties : Versets 1 et 2 : l’expérience du pèlerinage à Jérusalem. Quel pèlerin arrivant à Jérusalem n’a pas ressenti avec intensité la joie et l’émerveillement de voir surgir ses remparts magnifiques du haut du Mont des Oliviers ! A l'ouverture du psaume se fondent ensemble deux moments vécus par le pèlerin : celui du jour où il accueillit l'invitation à « aller à la maison du Seigneur » (v. 1) et celui de l'arrivée joyeuse aux « portes » de Jérusalem (v. 2). A présent, les pieds foulent enfin cette terre sainte et aimée. C'est à ce moment précis que les lèvres s'ouvrent en un chant de louange en l'honneur de Sion, considérée dans sa plus profonde signification spirituelle. Versets 3 à 5 : le portrait idéal de la ville sainte. Jérusalem occupe une place de choix : plus qu’une capitale, elle est la « ville où tout ensemble ne fait qu'un » (v. 3). Symbole de sécurité et de stabilité, Jérusalem est le cœur de l'unité des douze tribus d'Israël, qui convergent vers elle pour « rendre grâce au nom du Seigneur » (v. 4), dans le lieu que la « loi d'Israël » (Dt 12, 13-14; 16, 16) a établi comme l'unique sanctuaire légitime et parfait. A Jérusalem, il y a une autre réalité importante, elle aussi signe de la présence de Dieu en Israël : il s’agit du « siège de la maison de David », c'est-àdire que la dynastie de David gouverne. Ce « siège de la maison de David » est appelé « siège du droit » car le roi était également le juge suprême. Ainsi Jérusalem, capitale politique, était également le siège judiciaire le plus élevé, où se résolvaient en dernière instance les controverses. Voilà pourquoi, en sortant de Sion, les pèlerins juifs retournaient dans leurs villages en étant plus justes et pacifiés. Le psaume a ainsi tracé un portrait idéal de la ville sainte dans sa fonction religieuse et sociale, montrant que le judaïsme n'est ni abstrait, ni intimiste, mais qu'il est ferment de justice et de solidarité. A la communion avec Dieu suit nécessairement celle des frères entre eux. Versets 6 à 9 : la ville de la paix. L'invocation finale est entièrement rythmée par la parole hébraïque shalôm, « paix » (v 6, 7, 8), traditionnellement considérée à la base du nom même de la ville sainte Jerushalajim, traduite par « ville de la paix ». Shalôm fait allusion à la paix messianique, qui rassemble en elle joie, prospérité, bien et abondance. Dans l'adieu final que le pèlerin adresse au Temple, le « bien » s'ajoute même à la paix (v. 9). C'est un souhait de bénédiction sur les fidèles, sur sa réalité physique de murs et de palais dans lesquels frémit la vie d'un peuple. De cette façon Jérusalem deviendra un foyer d'harmonie et de paix. 2 – Pour aller plus loin La Paix Dans le sens du mot grec eirènè, la paix est la bonne entente entre les individus. Mais la notion biblique de paix recouvre un champ beaucoup plus vaste. Le mot hébreu shalôm désigne le fait d’être intact et complet. On utilisera ce terme pour décrire l'état d'une maison dont la construction est achevée. Par extension, shalôm désigne le bien-être de l'existence quotidienne, l'harmonie de l'homme avec la nature, avec lui-même, avec Dieu. Concrètement, elle est bénédiction, repos, gloire, richesse, salut, vie. La paix est liée au bonheur, à la santé, à la sécurité. Ainsi la question familière : ʺ Comment allez-vous ? ʺ se dit en hébreu : ʺ Êtes-vous en paix ? ʺ La paix est le fruit et le signe de la justice qui assure à chacun le respect de sa dignité. D'abord conçue comme un bonheur terrestre, la paix apparaît petit à petit comme un bien spirituel accordé par Dieu, un don divin obtenu par la prière confiante et par une activité de justice car, selon le dessein de Dieu, l’homme coopère à l’établissement de la paix sur terre. La venue de Jésus inaugure le temps de la paix et de la réconciliation entre les hommes et dans leur relation avec Dieu. Pardonner aux pécheurs et guérir des malades pour leur apporter le bien-être de l'âme et du corps sont les signes que Dieu est réellement à l'œuvre dans la vie du monde. En annonçant la Bonne Nouvelle de Jésus, les Apôtres vont étendre cette paix de Dieu à toutes les nations. Saint Paul, fort de son expérience d'évangélisation des païens, développe l'idée que le Christ est notre paix, en réconciliant dans une même foi les Juifs et les païens. Rassemblés dans l'unique Corps du Christ, tous peuvent vivre en harmonie, car la paix du Christ règne dans leur cœur grâce au lien de l'Esprit. Cette paix est une anticipation de la vie éternelle qui est essentiellement l'unité et la communion des croyants en Dieu. Vocabulaire de théologie biblique, p. 880 1 Cf. « Pour goûter le psaume » sur la fiche du psaume 129 Prier avec le psaume 121 Dieu, viens à mon aide. Seigneur, à notre secours. Gloire au Père, au Fils et au Saint Esprit, au Dieu qui est, qui était et qui vient pour les siècles des siècles. Amen. Hymne : Le jour s'achève mais la gloire du Christ illumine le soir. Le pain rompu, le vin nouveau portent leur fruit de louange : Béni sois-tu, ô notre Père, en Jésus, le Vivant ! Le monde marche vers le règne du Christ, et sa nuit prendra fin. Nos cœurs l'ont su, nos yeux verront : l'œuvre de Dieu est lumière ! Tu nous l'as dit, ô notre Père, en Jésus, le Vivant. Que l'on découvre le Visage du Christ à la joie des sauvés. Il est venu, il vient encore, Dieu tient toujours sa promesse : Tu nous bénis, ô notre Père, en Jésus, le Vivant. Parole de Dieu (2 P 1, 19-21) Vous avez raison de fixer votre attention sur la parole des prophètes, comme sur une lampe brillant dans l’obscurité jusqu’à ce que paraisse le jour et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs. Car vous savez cette chose essentielle : aucune prophétie de l’Ecriture ne vient d’une intuition personnelle. En effet, ce n’est jamais la volonté d’un homme qui a porté une prophétie : c’est portés par l’Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu. Répons R/ Ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route. V/ Puisque l’Esprit est votre vie, laissez-vous conduire par l’Esprit. R/ Ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route. V/ Tenez-vous sous la main puissante de Dieu, il vous rendra inébranlables. R/ Ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route. Intercession Prions le Christ, source de joie pour qui espère en lui : Antienne : La paix soit avec toi, sainte cité de Dieu ! R/ Regarde-nous, Seigneur, exauce-nous. Psaume 121 Seigneur, tu as envoyé ton Fils sauver le monde et non pas le juger — donne-nous en abondance les fruits de la croix. R/ [1] Quelle joie quand on m’a dit : « Nous irons à la maison du Seigneur ! » [2] Maintenant notre marche prend fin devant tes portes, Jérusalem ! [3] Jérusalem, te voici dans tes murs : ville où tout ensemble ne fait qu’un ! [4] C’est là que montent les tribus, les tribus du Seigneur, là qu’Israël doit rendre grâce au nom du Seigneur. [5] C’est là le siège du droit, le siège de la maison de David. [6] Appelez le bonheur sur Jérusalem : « Paix à ceux qui t’aiment ! [7] Que la paix règne dans tes murs, le bonheur dans tes palais ! » [8] A cause de mes frères et de mes proches, je dirai : « Paix sur toi ! » [9] A cause de la maison du Seigneur notre Dieu, je désire ton bien. Gloire au Père, au Fils et au Saint Esprit, pour les siècles des siècles. Amen. Antienne : La paix soit avec toi, sainte cité de Dieu ! Tu as établis les prêtres, intendants des mystères du Christ : — donne-leur courage et fidélité. R/ Tu ne veux pas que nous soyons tentés au-delà de nos forces ; — accorde aux gouvernants ton Esprit de paix. R/ Tu as promis de ressusciter les hommes au dernier Jour ; — souviens-toi de ceux qui sont morts aujourd’hui. R/ Intentions libres… R/ Regarde-nous, Seigneur, exauce-nous ! Notre Père Oraison Laisse monter vers toi, Seigneur, le bruit de notre terre pour l’accueillir dans ton silence, et fais descendre sur nous ta paix, Jésus, ton Fils, Dieu à jamais. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen !