JO PH. VAN TIEGHEM la croissance terminale du prothalle femelle et plus tard le développement de l'œuf en embryon. Ses cellules se dissocient, en effet, progressivement de dedans en dehors et sont peu à peu digérées. C'est donc un nodule nourricier, comparable jusqu'à un certain point à ces nodules nourriciers qui, clans les Utriculaires (Utrkalaria), se différencient, comme on sait, dans le plácente et dans chacun desquels un prothalle femelle, après être sorti du micropyle, enfonce son extrémité ( 1 ) . Ici, le prothalle femelle ne sort pas de l'ovule, et c'est dans son épais tégument même, et non dans le plácente, qu'il trouve à se nourrir. C'est, à ma connaissance, la première fois qu'une pareille disposition est signalée dans un ovule. Aussi serait-il très intéressant de suivre ici la marche du tube pollinique, dont l'extrémité, après avoir traversé le canal micropylaire, doit pénétrer dans le nodule nourricier pour accéder au sommet recourbé du prothalle femelle. Un tel ovule, dépourvu de raphé et recourbé sur lui-même au point de rapprocher son micropyle du bile, doit être dit complètement campylotrope, et, puisque la courbure s'y fait parallèlement à la cloison avec micropyle en dehors, exonaste. Par suite de son mode d'insertion sur le carpelle, son plan de symétrie est dirigé parallèlement à la cloison, c'est-à-dire perpendiculairement au plan médian du carpelle auquel il appartient. Le même mode d'insertion, sur un funicule obliquement ascendant plus ou moins long, la même direction, aplatie parallèlement à la cloison, la même forme, complètement ' campylotrope exonaste avec micropyle inférieur, et la même structure se retrouvent dans leurs traits essentiels chez beaucoup de genres où les carpelles sont biovulés comme dans les Acanthes, notamment les Aphélandres {Aphelandra), Withfieldies ( Withfieldia), Bélopérones (Belopei'one), Dianthères (DianIhera), Adhatodes [Adhatoda), Justicies {Justicia), etc. Les mêmes caractères se retrouvent encore dans une autre série de genres où l'ovaire, plus allongé, renferme dans chaque loge deux séries d'ovules superposés, comme les Ruellies (Rùelïia), les (1) Voir s u r ce point : Ph. van Tieghem, Sur les nodules nourriciers cente des Utriculaires (Bulletin du M u s é u m , VI, p . 39, j a n v i e r 1900). du plá-