Ecologie expérimentale Arenaria provincialis La littérature fait état du déclin généralisé de la diversité biologique, en soulignant l’accélération du phénomène un peu partout dans le monde. Cependant, certaines espèces sont plus sensibles aux risques d’extinction; c’est le cas des espèces endémiques et rares. Le bassin méditerranéen abrite une part importante de la richesse floristique, il s’agit d’un hot-spot de biodiversité parmi les 25 reconnus dans le monde. En effet, son histoire géologique et humaine, sa position d’interface entre 3 continents (création de multiples habitats, montagnes, relief s), son climat tempéré et son rôle de zone refuge durant la dernière glaciation ont abouti à la création d’un fort taux d’endémisme - allant de 7 à 13 % - dans cette région. C’est dans ce contexte que Arenaria provincialis (Caryophyllaceae), petite plante annuelle sur éboulis ou terrasses calcaires et endémique de Basse Provence, constitue un modèle d’étude de choix avec ses multiples protections (UICN, Convention de Berne, arrêté de janvier 1982 relatif à sa protection sur le territoire français, Directive Habitats-Faune-Flore…). En effet, dans le sud-est de la France, l’abandon du système agro-sylvo-pastoral, la fragmentation rapide des habitats naturels, la progression du couvert forestier, le développement des loisirs « verts » et l’urbanisation représentent une menace pour la pérennité de cette espèce. Année universitaire 2003-2005 Objectif: Examiner les potentialités de germination des graines d’Arenaria provincialis et quelle est la dynamique populationnelle de germination. Pour les 2 sites, Luminy et Vallon des Cerisiers, les fruits ont été récoltés sur 30 plantes mères. Dans les serres expérimentales, 20 graines par plante mère ont été ensuite mises à germer dans des bacs de 20*10 cm (200 cm2) remplis de terre provenant respectivement des sites de récolte. Le nombre de graines ayant germé pour chaque plante mère a été noté et la taille maximale a été mesurée sur 3 plantules de 10 plantes mères par site. Résultats : Le pourcentage de germination des graines d’Arenaria provincialis s’élève à 12.8% pour la population du Vallon des Cerisiers et 14.8% pour celle de Luminy, sans différence significative. Il a été constaté des taux de germination provenant de fruits «à deux graines» compris entre 11.2 et 25.9%. De plus, les plantules de la population du Vallon des Cerisiers mesurent en moyenne 7,04 ± 2,46 cm et celles de la population de Luminy 6,71 ± 2,01 c m, sans différence significative. Ces premiers résultats vont dans le sens d’une espèce géographiquement très restreinte mais à large amplitude écologique. La phase de germination d’une annuelle étant la plus importante dans son cycle, l’étude des taux de germination d’Arenaria provincialis apporte des informations primordiales sur cette espèce et son maintien dans son milieu. Année universitaire 2008-2009 Objectif: Quantifier les effets des stress hydriques et substrats sur la survie et la croissance de 5 Sabline de basse Provence (Arenaria provincialis, A. serpyllifolia, A. modesta , A. aggregata et A. grandiflora). Résultats : Le stress hydrique a un effet important sur la survie des plantules et les espèces résistent différemment. Le substrat a un effet sur la croissance des espèces mais celles-ci répondent de manière complexe et inattendue, par exemple les survivants d’A. provincialis ont une meilleure croissance sur le substrat calcaire dolomitique comparativement au calcaire dur de type "Barrémien à faciès urgonien". Année universitaire 2009-2010 Objectif: Suivre une culture expérimentale en "rhizotron" visant à comparer le système racinaire de trois espèces d’Arenaria de Basse Provence (A. serpyllifolia, A. modesta, A. provincialis). Les observations serviront de base à des hypothèses sur la niche et la distribution à l’échelle régionale des espèces comparées. Résultats : La proportion de biomasse allouée aux structures racinaires et végétatives different entre les trios espèces annuelles d’Arenaria : A. modesta montre la plus faible allocation à la biomasse racinaire, A. provincialis montre la plus forte allocation à la densité et au diamètre racinaire (7.1 racines par section d’1cm) et la plus rapide élongation racinaire (6.4 ± 0.2 cm après 5 semaines de croissance) et A. Serpyllifolia montre des tendances intermédiaires. A. serpyllifolia montre la plus forte allocation au SLA et LDMC. Année universitaire 2009-2010 Objectif: Suivre une culture expérimentale en éboulis (à trois niveaux de profondeur: 5 cm; 10 cm; 20 cm) visant à tester la capacité de l'installation et de survivre de 6 espèces d’Arenaria de Basse Provence (A. provincialis, A. cinerea, A. serpyllifolia, A. modesta, A. aggregata et A. grandiflora). Les observations serviront de base à des hypothèses sur l'adaptation des espèces comparées à ce milieu "éboulis".