sommaire édito la revue du trombinoscope Éditeur François-Xavier d’Aillières Tél. 01 55 62 68 51 Fax 01 55 62 68 76 [email protected] Les deux visages de l’Espace Rédaction Natalie de Rougé Responsable d’édition Tél. 01 55 62 68 63 [email protected] Marjolaine Koch Journaliste [email protected] Sylvain Ragot [email protected] Noémie Trabi [email protected] Publicité Delphine Léguillon Directeur de clientèle Tél. 01 55 62 68 56 [email protected] Obé Seddiq Directeur du développement Tél. 01 55 62 68 65 [email protected] Kévin Lelièvre Chargé de développement [email protected] Marketing/Partenariats Emilie Robert [email protected] Maquette Natalie de Rougé Gaelle Sapaly Abonnement Abonnement 1 an Tome I, Tome II et Lettre : 445 euros H.T. Tél. 03 27 56 38 57 Fax 03 27 61 22 52 [email protected] www.trombinoscope.com Directeur Martin Beck Dépôt légal à parution ISSN 2266 5587 Éditée par Le Trombinoscope, SAS au capital de 37 000 euros 504 867 789 RCS Nanterre Une participation de DODS GRP Le Trombinoscope 315 Bureaux de la Colline 1 rue Royale 92213 Saint-Cloud Cedex A l’image de Janus, divinité romaine des commencements et des fins, l’Espace a deux visages. Le premier, public et éminemment médiatique, est celui du rêve, de l’aventure et de la conquête. C’est la saga soviétique de Spoutnik, de la petite chienne Laïka et de Gagarine, le premier cosmonaute de l’humanité. C’est aussi celle du défi lancé par le président Kennedy en septembre 1962 – « Nous choisissons d’aller sur la Lune… parce que ce but servira à organiser et mesurer le meilleur de nos énergies et de nos savoir-faire » – et relevé, sept ans plus tard par les astronautes d’Apollo 11. En foulant le sol lunaire, en direct sous les yeux de centaines de millions de téléspectateurs, l’Amérique ne gagnait pas seulement la plus célèbre des batailles d’images de la guerre froide. Elle y décrochait aussi ses galons de grande nation scientifique, technologique, capable de mobiliser le meilleur de ses forces « au nom de toute l’humanité ». 45 ans plus tard, la République populaire de Chine, n’a pas d’autre ambition quand, elle aussi, débarque sur la Lune. Robots en éclaireurs ; taïkonautes en prospecteurs du futur… Le second visage de l’Espace, s’il est moins éclairé par les feux de la rampe, est, lui, éminemment stratégique. En Europe avec Ariane 5 et Véga, il est synonyme d’indépendance d’accès aux orbites des satellites, à des services quotidiens et des retombées économiques. Il suffit d’imaginer une journée sans satellites pour mettre en évidence notre « spatio-dépendance » à l’information, à la géo-localisation, ou encore à la fourniture d’un grand nombre de services numériques comme la météo, ou la télévision. Tous les secteurs sont concernés : les transports et les communications bien sûr, mais aussi la pêche, l’agriculture, les banques, la santé et la sécurité. Et la liste est loin d’être close… Le problème, c’est que ce second visage récolte les ombres quand le premier prend la lumière des rêves et des fantasmes. De façon injuste on l’accuse d’être coûteux. Qui sait que l’argent investi par la France dans ce secteur est inférieur aux ressources annuelles générées par le commerce national de la voyance et des arts divinatoires ? Bien sûr, il est plus fascinant de discuter des origines de l’Univers avec les cartes du télescope spatial Planck, que de s’esbaudir d’un n ième lancement de satellite de télécommunication à bande Ku. Pourtant l’un ne va pas sans l’autre. Et nul ne peut rêver s’il est en difficulté économique, privé d’outils d’échanges et d’informations, sans sécurité. Avec ses deux visages l’Espace n’est pas une divinité dotée d’une baguette magique mais un atout et une responsabilité : piloter le réel et penser le futur. Alain Cirou Directeur de la rédaction de Ciel et Espace Consultant scientifique d’Europe 1 Impression Imprimerie de l’Avesnois la revue du trombinoscope l Décembre 2013 1