2016-2017 Immunologie Les déficits immunitaires congénitaux – UE1 : Immunologie – Semaine : n°5 (du 3/10/16 au 7/10/16) Heure : de 11H15 à Date : 03/10/2016 12h15 Professeur : Pr. Roger Binôme : n°2 Correcteur : n°1 Remarques du professeur : RAS PLAN DU COURS I) Introduction II) Classification III) Déficit touchant le système immunitaire adaptatif A) Les immunodéficiences lymphoïdes 1) Déficits portant sur la lignée B 1/7 2016-2017 Immunologie I) Introduction Définition d'un déficit immunitaire : Anomalie d'un ou plusieurs éléments du système immunitaire conduisant à des conséquences pathologiques : infections-tumeurs (ex : anomalies génétiques) Circonstances classiques de découverte : → On est face à un diagnostic différentiel relativement long à établir. → Notion d'un déficit connu ou suspecté dans la famille → Infections : la nature du germe est primordiale pour diriger vers tels ou tels déficit : récidivantes des voies respiratoires (otite, sinusite, pneumonie) sévères à germes Neisseria (meningocoque) récurrentes à pyogènes opportunistes En général, ce sont des infections prises en charge par antibiothérapie mais à la fin du traitement, elle recommence à se manifester. → Dans la cadre de recherche sur les enfants, il peut y avoir une courbe staturo-pondérale et/ou diarrhée persistante (due à des problèmes de tube digestif ou de malabsorption). L'âge du patient est extrêmement important, ce sont des déficits rares. II) Classification → DI primitifs ou congénitaux Touchant → le système immunitaire inné : complément – cellules phagocytaires – LcNK → le système immunitaire adaptatif : défauts de maturation des Lc, défauts d'activation et de fonction des Lc, anomalies lymphocytaires associées à d'autres maladies (Lc présent mais non fonctionnel). → DI secondaires acquis : les plus fréquents Médicaments, agents infectieux, irradiation, malnutrition (ce sont les premiers à vérifier). 2/7 2016-2017 Immunologie III) Déficit touchant le système immunitaire adaptatif A) Les immunodéficiences lympoïdes Seuls les DI primitifs ou congénitaux touchent ce système. Il implique : - la lignée B, - la lignée T, - les 2 lignées T et B (le plus fréquent). On aura donc une incapacité à développer ou à maintenir une réponse immunitaire complète contre des agents pathogènes spécifiques. 1) Déficits portant sur la lignée B Ce sont les premiers qui ont été compris et diagnostiqué. Définition : ensemble de maladies très diversifiées allant de l'absence totale de LcB matures, de plasmocytes et d'Ig à l'absence sélective de certaines classes d'Ig. Signes cliniques évocateurs précoces : - Premiers signes cliniques après 6 mois (car avant, les anticorps maternels protègent l'enfant), - Localisation : infection à répétition au niveau des muqueuses exposées à l'environnement (ORL, pulmonaire, digestive, arthrite/encéphalite à Entérovirus plutôt chez l'adulte), - Germes : pyogènes à développement extracellulaire capable d'être contre-carré par l'action des anticorps, - Signes associés : la diarrhée en continue (Giardia intestinalis) est un signe très évocateur si les IgA ne fonctionnent pas. En fonction du déficit, certain se voit très tôt chez l'enfant et d'autres sont présents dès la naissance mais ne sont pas diagnostiqués car il ne sont pas soupçonnés. Signes cliniques tardifs évocateurs : - Dilatation des bronches (bronchectasie), - Retentissement sur la croissance ou l'état nutritionnel, - Manifestations auto-immunes car on a une déviation de la réponse immunitaire, - Manifestations granulomateuses chez l'adulte. Eléments biologiques nécessaires au diagnostic en 1ère intention : 1- Taux plasmatiques des Ig circulantes dans le sérum (IgG, IgA, IgM), 2- Numération des Lc circulants, 3- Numération des sous populations lymphocytaires (CD4, CD8, NK). Prise en charge thérapeutique : Ces patients manquent d'immunoglobuline donc on procède à un traitement substitutif à vie par perfusion d'Ig polyvalentes d'origine humaine ou par injection SC à l'hôpital ou à domicile. Ces Ig sont extraites du plasma humain. Il s'agit d'un mélange d'Ig de spécificités varibles (d'ou le terme de polyvalence). C'est le traitement de choix chez les personnes n'ayant aucune déficience (absence totale ou partielle d'immunoglobulines). 3/7 2016-2017 Immunologie Bénéfiques Probablement bénéfiques Non bénéfiques Agammaglobulinémies, DICV, HIGM DIP + normogammaglobulinémie + déficit de la fonction des anticorps, Déficit IgG 2/3 + déficit de la fonction des anticorps Déficit IgA isolé et déficit IgG4 isolé On associe à ce traitement : - Une antibiothérapie adaptée aux germes responsables des infections, - Une kinési respiratoire pour prévenir la dilatation des bronches (on apprend au patient à cracher). Les principales pathologies : → Agammaglobulinémie liée au chromosome X (XLA) appelée maladie de Bruton : Génétique : déficit à transmission récessive lié au chromosome X avec une incidence de 1 garçon sur 100 000 naissances, Clinique : diagnostic de l'enfance majoritairement, diagnostic chez le garçon (de 4 mois à 2 ans), début des infections à germes pyogènes vers 6 mois, infections récurrentes à pneumocoque, staphylocoque, haemophilus, ganglions lymphatiques très petits, amygdales absentes, malabsorption digestive, Biologie : absence de LcB dans le sang, dans les organes lymphoïdes, immunoglobulines sériques absente (on fait une numération des LB (souvent très faible) et une biopsie), Origine : différenciation de la lignée B bloquée au stade préB, mutation du gène codant une Tyrosine Kinase (Btk) impliquée dans la signalisation via le récepteur BCR (gène présent sur le chromosome X), à cause d'une anomalie enzymatique empêchant l'apparition du marqueur normal. 4/7 2016-2017 Immunologie La BTK kinase n'est pas opérationnelle car on a l'installation des chaines lourdes mais pas des chaines légères, la maturation n'est donc pas possible, cela a un impact sur la production des anticorps. → Hypogammaglobulinémie à expression variable = DI commun variable (DICV) : Fréquence : 1/30 000 (le plus fréquent des DI primaires symptomatiques), Génétique : anomalie portant sur les gènes codant des récepteurs impliqués dans la croissance des LcB ou des gènes de co-stimulateurs impliqués dans les interactions entre B et T, il faut doser les immunoglobulines (qui vont être très bas mais supérieur à 0) et on a donc un LB incapable de produire les plasmocytes. Clinique : association fréquente avec des manifestations auto immunes, une splénomégalie, adénopathie diarrhée chronique , déficit présent dès la naissance mais début des symptômes 1525 ans et diagnostic tardif vers 30-40 ans, toutes les muqueuses vont souffrir (sinusite, problèmes intestinaux/bronchiques). Biologie : hypogammaglobulinémie portant au départ sur les IgG2, IgG4 ou IgA puis sur tous les isotypes d'IgG, IgM à taux normal ou légèrement abaissé, Origine : mutation portant sur des récepteurs activateurs de membrane du LcB. 5/7 2016-2017 Immunologie → Syndrôme hyperIgM (plusieurs variétés) : Les plus fréquentes : syndrome HyperIgM avec mutation du CD40L lié au chromosome X (CD40L produit par un gène du chromosome X), à caractère récessif lié à l'X → anomalie chez les garçons uniquement Syndrome HyperIgM avec mutation du CD40 (CD40 présent sur LcB et les macrophages) à transmission autosomique récessive, On constate une augmentation des IgM sériques et diminution des IgA et IgG sériques. Autres mutations possibles : 2 enzymes impliquées dans la réparation de l'ADN lors des mutations somatiques Uracil DNA Glycosylase (UNG), activation Induced cytidine deaminase (AID), à transmission autosomique récessive → défaut intrinsèque des LcB. 6/7 2016-2017 Immunologie 7/7