Enseigner la géométrie au cycle 2 Le Kremlin-Bicêtre Samedi 17 novembre 2012 1. A quoi bon enseigner la géométrie ? 2. Quelques éléments d’histoire des mathématiques 3. Maîtrise de la langue et géométrie 4. Les filles, le cerveau et la géométrie 5. La géométrie dans l’espace 6. La géométrie plane A quoi bon enseigner la géométrie ? 1- Déterminer longueurs, angles, aires, volumes….parallélisme, orthogonalité, alignement 2- Travailler sur des représentations (d’objets réels…ou d’objets mathématiques) 3- Apprendre à raisonner, à démontrer 4- Fournir des outils utiles aux mathématiques, mais pas seulement!!!! 1- Déterminer des mesures de grandeurs étymologie du mot « géométrie » γη (terre) μετρον (mesure) Que mesure-t-on? - longueurs, distances, - angles, - aires, superficies, - volumes… Longueurs et distances 1 La détermination de la mesure peut être directe, grâce aux instruments Longueurs et distances 2 Et si la mesure directe n’est pas possible, ou n’est pas assez précise? Quelques exemples: - La distance, à vol d’oiseau, entre Lille et Marseille - La hauteur d’un arbre - La distance de Paris à New York Ou comment calculer la hauteur d’un arbre, façon Thalès Distance loxodromique Distance loxodromique ? Distance orthodromique Distances orthodromique et loxodromique Déterminer un angle, mesure ou calcul ? - Mesurer un angle avec un rapporteur : exercice d’école, pas facile…. voire impossible, comme l’angle que font deux rayons de la terre (distance orthodromique)….on calcule! - La règle des 3, 4 ,5 pour déterminer si un angle est droit… Une pratique des bâtisseurs!!! 5 3 4 Magique? » L Calculer une aire, un volume Des formules en pagaille b×h 2 1 L×l× h 3 π× r × h 2 l× L 2(l + L ) Encore faut-il connaître la nature de l’objet et ses « dimensions » pour les utiliser… 2- Travailler sur des représentations d’objets mathématiques ou d’objets réels Lire un plan Construire ou reproduire une figure, Ecrire un programme de construction Mais alors qu’est-ce? Quelques représentations…. 3 - Apprendre à raisonner, à démontrer - Dans les manuels de CM2 on commence à lire : « justifie la solution adoptée », « explique comment tu as fait », dans des problèmes de construction. - Le raisonnement déductif est l’enjeu principal de la formation mathématique au collège. - Progressivement la démonstration se met en place en fin de collège, puis au lycée. - Les élèves développent ainsi des capacités transférables à bien d’autres domaines que les mathématiques 4- Fournir des outils utiles aux mathématiques …. Représentations géométriques • pour justifier la distributivité • pour représenter en statistique descriptive : des disques, des camemberts, • pour justifier en probabilité : exemple de la loi normale Mais pas seulement … - en sciences physiques, plus précisément en optique géométrique - en histoire des arts Quelques éléments d’histoire des mathématiques LES BABYLONIENS - 3700 Naissance de l’écriture - 2500 Calculs d’aires - 2000 Numération sexagésimale - 2000 à -1000 Nombreuses tablettes d’argiles, calculs divers, traités d’astronomie… LES BABYLONIENS La tablette YBC 7289 =1 = 10 30 30²+30² = 1800 √1800 ≈ 42,42640687 4 x 10 + 2 = 42 2 x 10 + 5 = 25 3 x 10 + 5 = 35 42 + 25/60 + 35/3600 ≈ 42,426388888 1 24 1+24/60+51/3600+10/216000 ≈ 1.414212963 51 √2 ≈ 1.414213562 10 LES BABYLONIENS LES EGYPTIENS Extrait du Papyrus de Rhind Extrait du Papyrus de Moscou LES GRECS L'École d'Athènes, fresque de Raphaël Pythagore Archimède Platon Aristote LES GRECS Trisection d’un angle : Diviser un angle en trois parties égales, à l'aide d'une règle et d'un compas. Problème sans solution, démontré par Pierre-Laurent Wantzel en 1837. La duplication du cube : Construire un cube, dont le volume est deux fois plus grand qu'un cube donné, à l'aide d'une règle et d'un compas. Problème sans solution, démontré par Pierre-Laurent Wantzel en 1837. La quadrature du cercle : Construire un carré de même aire qu'un cercle donné à l'aide d'une règle et d'un compas. Problème sans solution, démontré par Ferdinand von Lindemann en 1882, en démontrant la transcendance de π pour appliquer le théorème de Wantzel. EUCLIDE Fragments des Eléments d’Euclide datant sans doute du premier siècle de notre ère. La géométrie EUCLIDIENNE Les cinq postulats (ou axiomes) d'Euclide : • Demande 1 : Entre deux points on peut toujours tracer une droite. • Demande 2 : On peut toujours prolonger indéfiniment une droite tracée entre deux points. • Demande 3 : Partant d'un point et d'une longueur donnés, on peut toujours tracer un cercle. • Demande 4 : Tous les angles droits sont égaux entre eux. • Demande 5 : Si une droite, tombant sur deux droites, fait les angles intérieurs du même côté plus petits que deux droits, ces droites, prolongées à l'infini, se rencontreront du côté où les angles sont plus petits que deux droits. Une géométrie non-euclidienne 2 méridiens L’équateur On a un triangle avec deux angles droits et dont la somme des mesures des angles fait 250°. Il y a d’ailleurs un théorème qui dit qu’un triangle ayant deux angles droits est un triangle isocèle… Maîtrise de la langue et géométrie Au cycle 2, de façon concomitante Mise en place du langage courant et De la langue utilisée en géométrie La langage courant L’école maternelle est le moment de l’appropriation, par l’enfant, du langage oral. Cette acquisition du langage oral se poursuit à l’école élémentaire. Il est complété par la mise en place du langage écrit (lecture, écriture). La langue mise en place est la base de la langue utilisée en géométrie. Viennent s’ajouter cependant des usages particuliers à la géométrie. Des activités avec le langage courant Activités de repérage, d’orientation…. Activités sur les formes de solides La langue utilisée en géométrie Les mots de la géométrie Les phrases, en géométrie Comment travailler la langue, en géométrie : comprendre (entendre, lire), dire et écrire Décrire une figure, réaliser ou produire un programme de construction Les mots de la géométrie Un vocabulaire spécifique - pour désigner des objets: un carré, un rectangle, un triangle, une droite… - pour exprimer des propriétés : aligné, symétrique… Un vocabulaire emprunté au langage courant - milieu, sommet, point… - droit, opposé… - qui passe par… Des petits mots lourds de poids - les articles définis et indéfinis, non+ adjectif, et, ou, donc, parce que… Une difficulté pour les élèves : la polysémie des mots - utilisés aussi dans le langage courant ou dans d’autres domaines : point, est-ce celui qu’on utilise en ponctuation ? milieu, de quel milieu s’agit-il? sommet, quelle différence entre le sens courant et la signification mathématique? droit En mathématiques certaines expressionsont une signification très précise, beaucoup plus que le langage courant : une droite passant par un point donné, par exemple! Le poids des déterminants d est une droite et A est un point n’appartenant pas à la droite d. On appelle D la droite qui passe par A et qui coupe la droite d en formant un angle droit. Fais une figure représentant d, A et D. d A D La difficulté de l’usage de la négation!!!! • Lu dans un manuel de CE1: « avec quatre points non alignés combien peut-on tracer de droites passant par deux points ? » • Que signifie, en mathématiques, « quatre points non alignés »? L’usage courant donne-t-il la même signification? Deux cas de figure • 6 droites • 3…ou 4 droites Les mots des consignes Un exemple : Réaliser la même figure, une figure identique, une figure semblable, une figure similaire… Qu’est-ce que cela veut dire? Toutes ces phrases signifient-elles la même chose ? Une difficulté pour les professeurs : l’absence de synonymie en mathématiques Il n’y a pratiquement pas de synonymie en mathématiques. Pour expliquer, pour aider, on a souvent recours à la reformulation....qui n’est pas toujours très éclairante pour l’élève et parfois difficile pour le professeur. Très souvent cette reformulation fait appel à la définition ou à des propriétés. Les mots ne suffisent pas!!! En géométrie aussi les mots s’organisent en phrases; on ne peut pas se contenter de mots qui viennent remplir les trous d’un fichier!!! Les élèves doivent : - Comprendre (ce qui est dit, ce qui est écrit) - Produire (à l’oral, voire à l’écrit) des phrases………..et cela ne va pas de soi!……cela s’apprend! Que doivent-ils comprendre ??? L’énoncé d’un exercice lu dans un manuel de CE1 : « Dessiner trois droites qui croisent trois autres droites en formant des angles droits » * Comprendre les expressions utilisées et les informations qu’elles donnent….et ici ce n’est pas clair!! * Savoir comment utiliser les informations du texte pour réaliser le tracé. Pourquoi n’est-ce pas clair? Pour permettre à l’élève de mieux comprendre on peut formuler autrement ; pour s’assurer que l’élève a compris on peut lui faire reformuler. Deux figures possibles Comment faire? - Introduire les mots, en même temps que les notions qu’ils traitent ; - Amener les élèves, par des questions, des QCM, des fiches à trous , à utiliser correctement ces mots ; - Faire en sorte, en explicitant, en reformulant, que les élèves comprennent des phrases utilisant ces mots. - Les amener progressivement à construire des phrases pour s’exprimer à l’oral en : •reformulant une partie d’énoncé de problème, •expliquant ce qu’ils font (lors d’une construction), •décrivant des figures, des solides, •commençant à expliquer, à justifier Lire en géométrie, au cycle 2 • En grande section : clairement rien • En CP, l’élève commence à lire des consignes courtes, intégrant des mots de la géométrie et souvent accompagnées de figures (ci-contre). • En CE1 les consignes peuvent être plus longues et ne pas être accompagnées de figures. • Colorie en respectant les couleurs de chaque forme : • rectangle • triangle • autre forme La place de l’écrit en géométrie Les écrits institutionnels : Il y en a très peu à ce niveau; ils permettent de définir des mots (ex : si plusieurs points figurent sur la même droite, on dit qu’ils sont alignés). Le « vocabulaire géométrique » doit être consigné également. Certains éléments peuvent faire l’objet d’une copie par les élèves. Un élève en situation de recherche en géométrie produit principalement des tracés et peu d’écrits. Une exception cependant : les programmes de construction (les lire d’abord, les dire voire les écrire ensuite). Décrire une figure géométrique A B +O C D Cela pose la question suivante : qu’est-ce que décrire une figure? Décrire : « il s’agit d’une conduite discursive précise qui suppose des compétences langagières bien particulières et qui est fortement sollicitée à l’école. » « Décrire suppose d’abord un travail minimal de décentration.….pour décrire à quelqu’un quelque chose, il faut savoir ce qu’il sait et ce qu’il ne sait pas, ce qu’il voit et ce qu’il ne voit pas. Il faut aussi connaître l’enjeu de cette description : à quoi sert-elle? À faire reproduire à l’identique? À créer une image mentale? » Lire un programme de construction • On commence à en voir en CE1, dans les « documents » élève ; un exemple : « Sur ton cahier place deux points A et B. a)Trace la droite qui passe par ces deux points. b)B) Sur cette droite place un point C, situé entre A et B. c) Sur la même droite place ensuite un point D, situé entre C et B. » Produire un programme de construction, à l’oral voire à l’écrit Trace un rectangle Trace un segment à l’intérieur de ce rectangle. A éviter : pourquoi ? Les filles, le cerveau et la géométrie. « Imposer aux femmes le vaste programme [de mathématiques] des hommes, c’est ne tenir aucun compte de leurs qualités naturelles […] Et, c’est, pour un résultat nul ou mauvais, exiger d’elles, qui en sont physiologiquement incapables, un effort plus grand que celui demandé aux jeunes gens. » Henri LEBESGUE (1875-1941) Comparaisons filles/garçons Méta-étude portant sur 3 775 188 élèves Compréhension des concepts mathématiques et résolution de problèmes complexes Résultats : -très légère supériorité des filles en calcul à l’école et au collège ; -pas de différences en résolution de problèmes au collège ; -supériorité des garçons en résolution de problèmes au lycée. Gender differences in mathematics performance: a meta-analysis. Hyde JS, Fennema E, Lamon SJ Psychol. Bull., 1990 Mar., 107(2): 139-55 Comparaisons filles/garçons Orientation en première S à l’issue de la 2nde GT (en juin 2011) Comparaisons filles/garçons Counter-stereotypic beliefs in math do not protect school girls from stereotype threat. Huguet, Pascal et Régner, Isabelle. Journal of Experimental Social Psychology. 2009, Vol. 45, pp. 1024–1027. Comparaisons filles/garçons Performance comparée des filles et des garçons (Score maximum = 44 points) Géométrie Dessin Autres résultats Il n’y a pas de différence génétique entre hommes et femmes, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de différence génétique entre deux individus. Des expériences menées montrent qu’il y a plus de différences aux niveaux des résultats en mathématiques entre les jumeaux hétérozygotes qu’entre les jumeaux homozygotes. De nouvelles recherches Étude en IRM (imagerie par résonnance magnétique). Comparaison entre les élèves de deuxième et troisième années d’école primaire. Présentation d’additions et soustractions, l’élève doit dire si les résultats sont vrais ou faux. Functional dissociations between four basic arithmetic operations in the human posterior parietal cortex: A cytoarchitectonic mapping study. Rosenberg-Lee, M., Chang, T.T., Young, C.B., Wu, S. & Menon, V. Neuropsychologia, 2011, 49(9), 2592-2608 De nouvelles recherches Résultats : Les élèves de troisième année ont obtenu de meilleurs scores de réussite que les élèves de deuxième année. L’activité des cerveaux des élèves de troisième année était plus importante dans les régions spécialisées dans le maniement des nombres et leur visualisation. Les connexions de ces régions avec celles impliquées dans la mémoire étaient plus développées. Ceci montre le rôle de l’apprentissage scolaire dans la construction du cerveau et la mise en place de réseaux de neurones qui sous-tendent les fonctions cognitives en mathématiques. De nouvelles recherches Les gènes de l’instituteur… Teacher Quality Moderates the Genetic Effects on Early Reading J. Taylor, A. D. Roehrig, B. Soden Hensler, C. M. Connor, C. Schatschneider Science 23 April 2010 : Vol. 328 no. 5977 pp. 512-514 Étude portant sur 300 paires de vrais jumeaux et 500 paires de faux jumeaux. Évaluation du niveau de lecture des élèves et de la « qualité » des professeurs en mesurant les progrès en lecture des élèves de la classe en un an. Résultats : On évalue à 50% l’impact des prédispositions génétiques et 50% l’impact de l’environnement (éducation, famille et autres) dans les performances des élèves. Si on compare des vrais jumeaux : celui qui progresse le plus est dans la classe où les élèves progressent le plus. Le potentiel génétique de l’autre ne s’exprime donc pas pleinement. L’enseignement de la géométrie dans l’espace La géométrie dans l’espace - L’appropriation de l’espace à l’école maternelle et premier contact avec les formes, - L’appropriation des solides classiques et premières représentations, à l’école élémentaire, - Développer la vision de l’espace au collège : représenter un solide, reconnaître un solide à partir d’une représentation et raisonner sur…le solide! L’école maternelle : le programme • AGIR ET S’EXPRIMER AVEC SON CORPS À la fin de l’école maternelle l’enfant est capable de : …………………………………………….. - se repérer et se déplacer dans l’espace ; - décrire ou représenter un parcours simple. • DECOUVRIR LE MONDE À la fin de l’école maternelle l’enfant est capable de : ………………………………………………….. - se situer dans l’espace et situer les objets par rapport à soi ; - se repérer dans l’espace d’une page ; - comprendre et utiliser à bon escient le vocabulaire du repérage et des relations dans le temps et dans l’espace. L’appropriation des formes se fait souvent par des jeux utilisant des solides qui sont des prismes (ayant une face triangulaire, carrée, rectangulaire, etc….) et des cylindres L’école primaire: le programme CP – CE1: En géométrie, « Les élèves enrichissent leurs connaissances en matière d’orientation et de repérage. Ils apprennent à reconnaître et à décrire des figures planes et des solides. » En découverte du monde, « Les élèves découvrent et commencent à élaborer des représentations simples de l’espace familier : la classe, l’école, le quartier, le village, la ville. ……….. Ils découvrent des formes usuelles de représentation de l’espace (photographies, cartes, mappemondes, planisphères, globe). » L’école primaire: le programme CE2 – CM1 – CM2 Les solides usuels : cube, pavé droit, cylindre, prismes droits, pyramide. - reconnaissance de ces solides et étude de quelques patrons ; - vocabulaire spécifique relatif à ces solides : sommet, arête, face. Ce que disent les progressions CP Situer un objet et utiliser le vocabulaire permettant de définir des positions (devant, derrière, à gauche de, à droite de...). CE1 Reconnaître, décrire, nommer quelques solides droits : cube, pavé... CE2 Dans l’espace - Reconnaître, décrire et nommer : un cube, un pavé droit. - Utiliser en situation le vocabulaire : face, arête, sommet. CM1 Dans l’espace - Reconnaître, décrire et nommer les solides droits : cube, pavé, prisme. - Reconnaître ou compléter un patron de cube ou de pavé. CM2 Dans l’espace - Reconnaître, décrire et nommer les solides droits : cube, pavé, cylindre, prisme. - Reconnaître ou compléter un patron de solide droit. Découvrir l’espace, avec des objets réels • Dès la maternelle, l’élève explore son environnement immédiat : la classe, l’école, la cour de récréation sont objets de déplacement, de repérage…etc…on travaille alors beaucoup avec les mots ; • Pour découvrir les formes le travail sur des objets solides est privilégié, au moins jusqu’au CP. Pour découvrir les solides mathématiques Tri, selon la forme Jouer avec des solides Pour découvrir les formes géométriques Les jouets d’éveil permettent de découvrir les formes (carré, rond, rectangle, triangle), avec des petits solides. Les tangrams permettent de travailler avec des formes qu’on décompose, qu’on recompose, qu’on oriente différemment…etc… Les puzzles permettent d’observer les formes, les angles droits (les coins), les côtés droits (les bords)…. A partir de ce moment… • On a de nouveaux objets géométriques, les cubes, les pavés…..qu’on peut construire, qu’on peut décrire, en utilisant des mots tels que face, arête, sommet…. Travailler sur des représentations Des images d’objets Des plans : le plan de l’école, qu’on peut dessiner, compléter……sur lequel on peut lire des informations Travailler sur des représentations en perspective En CE1 les représentations en perspective cavalière apparaissent dans les cahiers de géométrie… Pratique critiquable!! - Il y a souvent confusion entre l’objet et sa représentation: Ex: retrouve tous les cubes et tous les pavés…comment savoir ? Toujours sur la perspective cavalière… Quels dessins en perspective sont ceux d’un cube? Que voit-on alors? Un cube vu de face, au niveau des yeux, en dessous, au dessus… La géométrie plane Le matériel ? Cahier de mathématiques Cahier du jour Ardoise Cahier de brouillon Feuille volante Cahier pour les problèmes Fichier Manuel Règle Équerre Compas Gabarits LES PROGRAMMES – objectifs généraux École maternelle : Découvrir les formes et les grandeurs : En manipulant des objets variés, les enfants repèrent d’abord des propriétés simples (petit/grand ; lourd/léger). Progressivement, ils parviennent à distinguer plusieurs critères, à comparer et à classer selon la forme, la taille, la masse, la contenance. Se repérer dans l’espace […] Les activités dans lesquelles il faut passer du plan horizontal au plan vertical ou inversement, et conserver les positions relatives des objets ou des éléments représentés, font l’objet d’une attention particulière. Elles préparent à l’orientation dans l’espace graphique. Le repérage dans l’espace d’une page ou d’une feuille de papier, sur une ligne orientée se fait en lien avec la lecture et l’écriture. À la fin de l’école maternelle l’enfant est capable de : - dessiner un rond, un carré, un triangle ; - se situer dans l’espace et situer les objets par rapport à soi ; - se repérer dans l’espace d’une page ; […] LES PROGRAMMES – objectifs généraux Cycle 2 : Les élèves […] apprennent à reconnaître et à décrire des figures planes […]. Ils utilisent des instruments et des techniques pour reproduire ou tracer des figures planes. Ils utilisent un vocabulaire spécifique. Cycle 3 : Du CE2 au CM2, dans les quatre domaines du programme, l’élève enrichit ses connaissances, acquiert de nouveaux outils, et continue d’apprendre à résoudre des problèmes […]. La maîtrise des principaux éléments mathématiques aide à agir dans la vie quotidienne et prépare la poursuite d’études au collège. L’objectif principal de l’enseignement de la géométrie du CE2 au CM2 est de permettre aux élèves de passer progressivement d’une reconnaissance perceptive des objets à une étude fondée sur le recours aux instruments de tracé et de mesure. 1. Les objets, les relations et les propriétés géométriques 2. L’utilisation d’instruments et de techniques 3. Les figures planes Les programmes Les relations et propriétés géométriques : alignement, perpendicularité, parallélisme, égalité de longueurs, symétrie axiale, milieu d’un segment. CP : S’initier au vocabulaire géométrique. CE1 : Percevoir et reconnaître quelques relations et propriétés géométriques : alignement, angle droit, axe de symétrie, égalité de longueurs. Repérer des cases, des nœuds d’un quadrillage. Connaître et utiliser un vocabulaire géométrique élémentaire approprié. CE2 : Reconnaître qu’une figure possède un ou plusieurs axes de symétrie, par pliage ou à l’aide du papier calque. Utiliser en situation le vocabulaire : angle, milieu. CM1 : Reconnaître que des droites sont parallèles. Utiliser en situation le vocabulaire géométrique : points alignés, droite, droites perpendiculaires, droites parallèles, segment, milieu, angle, axe de symétrie, centre d’un cercle, rayon, diamètre. Points et droites Points, droites, segments et demi-droites. -Éviter tout formalisme pour chercher à les définir. -Les points sont représentés par des petites croix plutôt que par des gros points. Le point A est donc l’intersection des deux petits traits et non pas la lettre (certains jeux consistant à relier des points dans l’ordre alphabétique ou numérique peuvent contribuer à aider à comprendre cela). -Au cycle 3, utiliser les notations appropriées, en les décodant systématiquement au début puis en rendant progressivement les élèves autonomes : le segment [RS], la droite (FG), la demi-droite [HJ). On peut aussi parler de la droite d (sans parenthèse). -Au cycle 2, il semble raisonnable de limiter l’utilisation de ces notation. On peut nommer les droites si nécessaire : parler de la droite d qui passe par A et B plutôt que de droite (AB). On ne parle pas de demi-droite. On a alors uniquement la notation des segments [AB], mais les crochets sont sans importance à ce niveau. Points et droites Points, droites, segments et demi-droites. -Lorsque l’on travaillera sur des droites et segments on ne se limitera pas à des constructions sur papier quadrillé et on évitera les tracés systématiquement horizontaux ou « verticaux ». B A Le segment [AB] Points et droites Points, droites, segments et demi-droites – les difficultés à surmonter -Comprendre qu’une droite n’est pas le trait sur le tableau, mais un objet mathématique « idéal » sans épaisseur, infini qui est un ensemble de points. Placer quatre points (F, G, H et I) alignés avec A et B ? A B Dix points ? Peut-on en trouver plus ? Combien ? Ces deux droites sont elles sécantes ? L’alignement L’alignement -C’est un travail amorcé au cycle 2 et qui sera poursuivi au cycle 3. -Trois points ou plus sont alignés si ils appartiennent à la même droite et réciproquement... On utilise donc la règle… -La difficulté peut être encore dans la compréhension de ce qu’est une droite. C A B C appartient-il à la droite qui passe par A et B ? -L’appartenance et l’inclusion, deux notions à ne pas confondre : - Un élément appartient à un ensemble (C ∈ [AB] ou C∉ [AB]) ; - Un sous ensemble est inclus dans un ensemble ([AB] ⊂ (AB)). Il n’est pas souhaitable de parler d’inclusion en géométrie à l’école primaire et il semble raisonnable de se limiter à la notion d’appartenance. Les angles Les angles -Deux demi-droite de même origine, définissent deux angles. Les angles Les angles -Rappel du vocabulaire associé : Angle nul Angle saillant Angle plat Angle rentrant Angle plein 0° 0° à 180° 180° 180°à 360° 360° -Les angles saillants : Angle aigu Angle droit Angle obtus 0° à 90° 90° 90° à 180° Il n’y a pas d’exigences explicites relativement à ce vocabulaire, mais les élèves peuvent le rencontrer (voir évaluation nationale de fin de CM2 en 2012). Les angles Les angles -Au cycle 3, les élèves doivent travailler avec des angles comme « grandeur », une unité et donc une mesure ne seront introduites qu’en sixième (le degré), les élèves apprendront alors à utiliser le rapporteur, cette unité sera abandonnée au lycée pour le radian. Comparaison d’angles : plus grand, plus petit, plus grand qu’un angle droit, etc. Utilisation de gabarit pour comparer des angles ou en construire : angle trois fois plus grand qu’un autre, etc. -Comprendre qu’un angle ne dépend pas de la longueur des côtés tracés. L’angle droit L’angle droit et la perpendicularité -Deux difficultés souvent rencontrées au collège : - Difficultés dans le maniement de l’équerre (utilisation du mauvais angle) ; Confusion entre perpendiculaire et vertical. Médiatrice de [AB] ???? (en 6ème) A B -Apprendre à rejeter qu’un angle est droit à l’œil nu s’il ne ne mesure pas entre 80° et 100° et à utiliser l’équerre pour le vérifier et l’affirmer ou non dans le cas contraire (cela ne se voit pas !). -Éviter l’utilisation systématique de vertical-horizontal dans les exercices proposés mais aussi dans les affichages lors du travail sur les angles droits. L’angle droit Le travail de rejet est aussi important que celui de sélection, pour ce genre d’exercice il serait intéressant d’ajouter « et marque un point bleu au sommet de chaque angle qui n’est pas un angle droit ». « ça se voit ! » C’est assurément un challenge important entre le cycle 2 et le cycle 3. On affirmait qu’il s’agissait d’un carré, que des angles étaient droits, que des points étaient alignés car cela se voyaient. Au cycle 3, on peut toujours affirmer que des angles ne sont pas droits ou que des points ne sont pas alignés, cela peut « se voir » : A B C « ça se voit ! » Par contre, on ne peut plus affirmer le contraire en prétextant que cela se voit, il faut le vérifier avec les outils ad hoc. Pour que cela prenne tout son sens et pour que les élèves en prennent conscience, il faut présenter des situations ou la perception peut prêter à confusion… Les points A, B et C sont-ils alignés ? Le quadrilatère RSTU est-il un rectangle ? A R B S C U T Reproduction et symétrie axiale Reproduis le bateau dans le deuxième cadre Que penser de cet exemple ? Dessiner le symétrique du bateau. Reproduction et symétrie axiale - Utiliser des figures non symétriques. Pour les reproductions on peut faire varier l’échelle. On peut faire reproduire le même dessin sur les différentes faces d’un cube avec un quadrillage 1. Les objets, les relations et les propriétés géométriques 2. L’utilisation d’instruments et de techniques 3. Les figures planes LES PROGRAMMES L’utilisation d’instruments et de techniques : règle, équerre, compas, calque, papier quadrillé, papier pointé, pliage. GS : Dessiner un rond CP : Reproduire des figures géométriques simples à l’aide d’instruments ou de techniques : règle, quadrillage, papier calque. CE1 : Utiliser des instruments pour réaliser des tracés : règle, équerre ou gabarit de l’angle droit. CE2 : Construire un cercle avec un compas. Tracer, sur papier quadrillé, la figure symétrique d’une figure donnée par rapport à une droite donnée. Reproduire des figures (sur papier uni, quadrillé ou pointé), à partir d’un modèle. Construire un carré ou un rectangle de dimensions données. CM1 : Compléter une figure par symétrie axiale. Tracer une figure simple à partir d’un programme de construction ou en suivant des consignes. CM2 : Utiliser les instruments pour vérifier le parallélisme de deux droites (règle et équerre) et pour tracer des droites parallèles. Construire une hauteur d’un triangle. Reproduire un triangle à l’aide d’instruments. Tracer une figure (sur papier uni, quadrillé ou pointé), à partir d’un programme de construction ou d’un dessin à main levée (avec des indications relatives aux propriétés et aux dimensions). Le cercle et le disque Dessiner l’ellipse de foyers A et B et de grand axe 8 cm. A B Le cercle et le disque Dessiner le cercle de centre A et de rayon 4 cm. A Le cercle et le disque Dessiner le cercle de centre A et de rayon 4 cm. A Le cercle et le disque Dessiner l’ellipse de foyers A et B et de grand axe 8 cm. A B Le cercle et le disque Le cercle et le disque Placer quatre points C, D, E et F à 4 cm du point A. C A F E D En placer dix. Peut-on en trouver plus ? Combien ? Le cercle et le disque Le vocabulaire du cercle -Le cycle 3 doit permettre le passage du rond (forme) au cercle objet théorique, ensemble des points équidistants d’un point appelé centre (cercle de centre A et de rayon R). -Même si un travail particulier peut être mené à un moment donné, l’acquisition du vocabulaire ne peut se faire que par une rencontre régulière des mots spécifique en contexte, et surtout par une utilisation fréquente, à l’écrit et à l’oral, par les élèves. -Quelques obstacles : - Différence entre cercle et disque (périmètre du … = longueur du …) ; Différence entre LE rayon et UN rayon ([OA] est … rayon du cercle, OA est … rayon du cercle, LE rayon [OA] et UN rayon [OA]), être rigoureux sans « noyer » les élèves… Utilisation correcte de centre, milieu ou moitié (centre d’une figure (cercle, disque, rectangle, losange, etc.), milieu d’un segment, moitié d’un nombre ou d’une longueur) ; 1. Les objets, les relations et les propriétés géométriques 2. L’utilisation d’instruments et de techniques 3. Les figures planes LES PROGRAMMES Les figures planes : le carré, le rectangle, le losange, le parallélogramme, le triangle et ses cas particuliers, le cercle. Description, reproduction, construction ; vocabulaire spécifique relatif à ces figures : côté, sommet, angle, diagonale, axe de symétrie, centre, rayon, diamètre. GS : Dessiner un rond, un carré, un triangle CP : Reconnaître et nommer un carré, un rectangle, un triangle. S’initier au vocabulaire géométrique. CE1 : Décrire, reproduire, tracer un carré, un rectangle, un triangle rectangle. Connaître et utiliser un vocabulaire géométrique élémentaire approprié. CE2 : Reconnaître, décrire, nommer et reproduire, tracer des figures géométriques: carré, rectangle, losange, triangle rectangle. Vérifier la nature d’une figure plane en utilisant la règle graduée et l’équerre. Utiliser en situation le vocabulaire : côté, sommet, angle. CM1 : Vérifier la nature d’une figure plane simple en utilisant la règle graduée, l’équerre, le compas. CM2 : Vérifier la nature d’une figure en ayant recours aux instruments. Un exemple : le rectangle Qu’est-ce qu’un rectangle ? Au cycle 2 ? Au cycle 3 ? La figure n’est plus globale, c’est un ensemble de points et on a des côtés, des sommets et des angles. Un exemple : le rectangle Qu’est-ce qu’un rectangle ? Au cycle 3 ? Un exemple : le rectangle Qu’est-ce qu’un rectangle ? Utiliser les verbes « être » et « avoir ». « Être », une seule fois pour définir : Par exemple, au cycle 3 : « Un rectangle est un quadrilatère qui a quatre angles droits » (cela pourra être remplacé par 3 en sixième) Le quadrilatère RSTU est-il un rectangle ? R S U T Un exemple : le rectangle Qu’est-ce qu’un rectangle ? Par ailleurs on utilise le verbe avoir pour les « propriétés » : « Un rectangle a ses côtés opposés de même longueur. » « Un rectangle a ses côtés opposés parallèles. » « Un rectangle a ses diagonales de même longueur et qui se coupent en leur milieu. » Il semble raisonnable au cycle 2 de se limiter à l’utilisation du verbe avoir, une définition et une utilisation de propriétés n’interviendront qu’au cycle 3, pour pouvoir dire qu’un polygone n’est pas une figure usuelle donnée. Un exemple : le rectangle Construire un rectangle de longueur 8 cm et largeur 3 cm. Un exemple : le rectangle Un carré est-il un rectangle ? Au cycle 2 ? Un exemple : le rectangle Un carré est-il un rectangle ? Au cycle 3 ? « Un rectangle est un quadrilatère qui a quatre angles droits »… Les polygones Un polygone est une figure plane délimitée par une ligne brisée fermée. Littéralement polygones signifie « plusieurs angles ». Triangles Triangles rectangles Triangles isocèles Triangles isocèles rectangles Triangles équilatéraux Quadrilatères Trapèzes Trapèzes rectangles Trapèzes isocèles Parallélogrammes Losanges Rectangles Carrés Les polygones Pentagones Hexagones Heptagones Octogones Ennéagones Décagones Hendécagones Dodécagones Points et droites Points, droites, segments et demi-droites – les difficultés à surmonter -Passer du monde réel à la modélisation mathématique. -L’objet réel / l’objet mathématique / l’objet graphique