À votre service sans ordonnance Traitement de l’acné et produits de vente libre Quelles sont les options ? (2 partie) e On croit généralement qu’il est normal d’avoir de l’acné lorsqu’on est adolescent et que le temps arrange les choses. Il n’en est rien et il est important d’intervenir tôt dans le traitement de cette affection, car le temps écoulé entre l’apparition des lésions et le début du traitement est important dans l’évolution de la maladie. En effet, si plus de trois ans s’écoulent entre le début de la maladie et celui du traitement, le risque de cicatrices est grandement augmenté1. Puisque le pharmacien est facilement accessible, il peut contribuer à instaurer un traitement en vente libre rapidement et il peut adresser au médecin les patients nécessitant d’emblée un traitement plus énergique. Dans cette deuxième partie, nous ferons donc une revue des traitements offerts en vente libre et nous aborderons l’importance d’une intervention efficace afin d’améliorer l’observance du traitement. Traitements en vente libre Les objectifs recherchés lors du traitement de l’acné incluent une diminution du nombre et de la gravité des lésions, une diminution de la durée et de la fréquence des récurrences, la prévention des cicatrices, ainsi que l’impact psychologique négatif de la maladie sur l’individu1. Si l’acné légère à modérée peut être traitée en première intention par un produit en vente libre, les formes plus graves nécessitent un traitement plus énergique et doivent faire l’objet d’une consultation médicale2. Les patients présentant des lésions modérées à graves, des cicatrices ou une acné possiblement induite par une cause médicamenteuse ou endrocrinologique doivent s’adresser à leur médecin. Pour la classification de la gravité de l’acné, le lecteur est prié de se référer à la première partie de cet article. Les patients qui ne répondent pas à un traitement en vente libre après un essai suffisant ou qui présentent une atteinte psychologique importante liée à leur acné devraient aussi être dirigés vers leur médecin. Choix du véhicule Les traitements offerts sans ordonnance se présentent sous toutes les formes topiques, mais il existe différents véhicules, tels que le gel, la crème, l’onguent, la lotion, le savon, les tampons et le gel aqueux. Le tableau I présente les principaux avantages et inconvénients des différents types de véhicules. Puisque le choix du véhicule semble influer sur la tolérabilité du traitement et, par le fait même, sur son observance, il est important de faire un choix judicieux. En règle générale, on préférera un gel ou une lotion à base d’alcool pour les patients à la peau grasse et une crème ou un gel aqueux pour ceux qui ont la peau sèche. La lotion peut être intéressante chez l’homme puisqu’elle s’applique plus aisément sur la région de la barbe1. Certaines préparations peuvent aussi contenir des hydratants combinés à un agent occlusif (p. ex., glycérine et diméthicone) qui peuvent contribuer à diminuer l’irritation liée à l’application de l’ingrédient actif, ce qui peut être intéressant www.professionsante.ca pour les patients qui rapportent une sécheresse ou une irritation excessive de la peau3. Généralement, les lotions, les crèmes et les solutions causent moins de problèmes de compatibilité avec le maquillage4. Malgré toutes les recommandations présentées précédemment, il est toutefois important de s’assurer que la forme pharmaceutique choisie convient aussi au patient. Texte rédigé par Nancy Desmarais, B. Pharm., Pharmacie Jean-François Martel. Texte original soumis le 25 février 2009. Texte final remis le 15 septembre 2009. Révision : Julie Martineau, B. Pharm., Pharmacie J. Martineau, J. Riberdy et associés. Choix du ou des ingrédients actifs Les traitements disponibles peuvent contenir un seul des ingrédients suivants ou une combinaison d’entre eux : peroxyde de benzoyle (PB), acide acétylsalicylique, soufre, oxyde de zinc, acide glycolique, acide alpha-hydroxy, retinaldéhyde. Peroxyde de benzoyle Le peroxyde de benzoyle (PB) est un bactéricide efficace contre la P. acnes et un kératolytique. De plus, il est utile pour la maîtrise des lésions inflammatoires et des comédons2,5,6. Il constitue un agent de première ligne dans le traitement de l’acné légère à modérée et son efficacité pour ce type d’acné est largement documentée2,5. Il n’est pas toxique et il est peu absorbé de façon systémique, même lorsqu’il est appliqué sur une peau lésée6. On rapporte toutefois quelques cas d’allergie au PB6. Il est aussi important de noter qu’il présente une sensibilité croisée avec le baume du Pérou, la cannelle, ainsi que les anesthésiques topiques qui sont des dérivés de l’acide benzoïque (p. ex., benzocaïne, procaïne)1. Par ailleurs, ce produit est considéré comme sécuritaire durant la grossesse et l’allaitement7. Il ne cause pas de résistance bactérienne et est d’ailleurs utilisé avec les antibiotiques topiques pour limiter l’apparition de celle-ci5. Une étude comparant l’application BID de PB 4 % avec l’application d’adaptalène 0,1 % DIE a conclu à une amélioration similaire des comédons et des lésions inflammatoires dans l’acné légère après 11 semaines de traitement. De plus, le PB entraînait une amélioration plus rapide de l’acné lors de l’évaluation à la semaine 2 et à la semaine 5 du traitement8. Février – mars 2010 vol. 57 n° 1 Québec Pharmacie 11 À votre service sans ordonnance Tableau I Avantages et inconvénients des différents véhicules1 AvantagesInconvénients GelMeilleure pénétration Plus irritant et asséchant des agents thérapeutiques Gel à base aqueuseMoins irritant que Certains principes actifs s’y solubilisent le gel à base d’alcool moins bien Crème Forme acceptable sur Moins avantageuse pour les peaux le plan cosmétique grasses Onguent Utile en présence Laisse une pellicule grasse sur la peau d’une peau sèche Lotion Facile à appliquer sur une zone Peut être asséchante pileuse ou sur une grande région SavonTemps de contact réduit pouvant Efficacité possiblement réduite diminuer l’irritation TamponsPratique pour le transportLe frottement peut aggraver l’acné Le PB est un choix intéressant puisque la réponse peut survenir dès le cinquième jour, à la suite de l’instauration du traitement5,6. Une application une ou deux fois par jour est nécessaire. On recommande généralement une application au coucher et le lavage du visage au lever afin d’enlever le produit restant1. Son principal effet secondaire est l’irritation cutanée, qui peut inclure une rougeur, la sécheresse de la peau, une sensation de brûlure et de la desquamation. Ces symptômes peuvent s’atténuer avec le temps et ils disparaissent à l’arrêt du traitement5. Les produits ayant une teneur de 2,5 % et 5 % seraient aussi efficaces que les produits à 10 % et moins irritants2,5. On commencera par un produit peu concentré (2,5 % ou 4 % d’hydrogel) et l’on augmentera graduellement, si nécessaire. On peut aussi commencer par un temps d’application court (p. ex., 15 minutes) et augmenter graduellement l’exposition. Le choix du véhicule peut également être important pour limiter l’irritation, et les produits à base d’eau (p. ex., Aquagel) sont donc à privilégier5. Plusieurs efforts quant aux formulations ont été déployés au cours des années afin d’améliorer la tolérabilité et l’efficacité des produits à base de PB. On retrouve donc des formulations contenant des émollients et des agents occlusifs pour hydrater la peau (p. ex., Lotion Spectro Acne Care). L’utilité des formulations sous forme de savon demeure controversée. En effet, le temps de contact avec la peau est relativement court et bien que certains auteurs rapportent une certaine efficacité, les études randomisées et contrôlées sur cette formulation sont absentes5. On réservera leur utilisation aux patients ayant une peau très sensible chez qui la réduction du temps de contact est impor- 12 tante4,6. En cas d’irritation excessive de la peau, le patient devrait cesser l’emploi du produit et revoir le pharmacien. Une autre caractéristique intéressante de ce produit est un bon rapport coût-efficacité. En effet, une étude de Ozolins et coll., réalisée en Grande-Bretagne chez des patients ayant une acné légère à modérée (avec au moins 15 lésions inflammatoires et 15 lésions non inflammatoires), a montré que lorsque l’application BID de PB 5 % est comparée à l’oxytétracycline PO, à la minocycline PO, à l’application BID d’une association de PB 5 % et d’érythromycine 3 %, ainsi qu’à l’application d’érythromycine 2 % le matin et de PB 5 % le soir, les résultats sont similaires pour la réduction du nombre de lésions ainsi que pour l’autoappréciation de l’amélioration par le patient9. Étant donné que le PB 5 % seul engendre les plus faibles coûts, les auteurs ont donc conclu qu’il s’agissait du traitement ayant le meilleur rendement coût-efficacité parmi ces choix de traitement. Acide acétylsalicylique L’acide salicylique est le deuxième agent en vente libre le plus employé dans le traitement de l’acné. Il est généralement bien toléré, mais il est moins efficace que le PB. La concentration présente dans les traitements en vente libre est de 0,5 à 2 %. Malheureusement, pour obtenir un effet comédolytique, la concentration doit être supérieure à 2 %. La concentration idéale dans le traitement de l’acné se situerait entre 5 et 10 %1. On l’utilise en association avec d’autres principes actifs afin d’augmenter l’absorption de ces derniers1. Son application doit avoir lieu une à deux fois par jour. Ce produit cause une irritation de la peau pour laquelle une tolérance peut se développer avec le temps. L’acide salicylique est Québec Pharmacie vol. 57 n° 1 février – mars 2010 très souvent employé dans les formules nettoyantes pour l’acné, mais le temps de contact est généralement insuffisant. Soufre et résorcinol Le soufre est utilisé depuis très longtemps en dermatologie, mais il est de plus en plus délaissé au profit d’autres produits plus efficaces pour le traitement de l’acné. De plus, il peut laisser des résidus peu esthétiques sur la peau lors de l’application et il a une odeur désagréable. Parmi les produits en vente libre, il est généralement utilisé en association avec le résorcinol ou l’acide salicylique. Le résorcinol, un dérivé du phénol, n’est pas reconnu comme un traitement efficace de l’acné en monothérapie. Toutefois, son usage dans une préparation contenant 3 à 8 % de soufre est considéré comme sûr et efficace. Le principal mode d’action du soufre est son effet kératolytique1. Il aurait aussi un léger pouvoir antibactérien. Comme pour la plupart des autres agents, on fait une application une à deux fois par jour. Le soufre est disponible sous forme colloïdale ou précipitée et la concentration varie entre 2 et 10 %1. Il est important de noter que les composés du soufre (p. ex., sulfites, thiols, sulfides ) sont beaucoup moins efficaces. Le principal intérêt du soufre dans le traitement de l’acné est son pouvoir masquant et son aptitude à faire disparaître plus rapidement les pustules et les papules1. L’absorption systémique lors de l’application topique est faible7. Il peut être utilisé de façon sécuritaire chez la femme enceinte ou qui allaite. La place du Diacnéal (rétinaldéhyde) dans le traitement Un nouvel agent est disponible depuis quelque temps sur le marché canadien. Il s’agit d’un produit dermocosmétique associant du rétinaldéhyde 0,1 % et de l’acide glycolique 6 % (Diacnéal). Le rétinaldéhyde est un métabolite de la vitamine A qui module la prolifération et la différenciation des kératinocytes10. Quant à l’acide glycolique, c’est un exfoliant. Une étude randomisée à double insu de Poli et coll., menée en 2005, a comparé le Diacnéal à son véhicule. Cette étude portait sur des patients de 12 à 25 ans présentant une acné légère à modérée, incluant des lésions inflammatoires (7 à 15) et des lésions comédoniennes (15 à 30)11. Cette étude a démontré une diminution du nombre des lésions à un, deux et trois mois avec le Diacnéal, ainsi qu’une amélioration globale de l’acné à deux et trois mois11. Il a aussi été étudié en traitement additif avec les antibiotiques topiques et le peroxyde de benzoyle. Une amélioration de l’acné sans augmentation des effets indésirables a été notée10. Traitement de l’acné et produits de vente libre : quelles sont les options ? (2e partie) Tableau II Produits en vente libre pour le traitement de l’acné (liste non exhaustive)12,18 Principe actif Peroxyde de benzoyle Forme pharmaceutique Gel aqueux Exemples de produits et teneur Solugel (4 %) Persa-gel 5 (5 %) Benzac AC (5 %) Desquam-X (5 %) PanOxyl (2,5-5 %) PanOxyl-5 (5 %) Benzagel (5 %) Acetoxyl (2,5 % et 5 %) (base d’acétone) BenOxyl 5 (5 %) Oxy 5 (2,5 %) Benzagel (5 %) Oxyderm (5 %) Lotion Spectro Acne Care (2,5-5 %) Acnomel BP (5 %) Clearasil BP Plus Stay Clear (5 %) PanOxyl nettoyeur (5 %), Benzac W nettoyeur (5 %), Benoxyl (5 %) PanOxyl pain (5 %) PanOxyl mousse nettoyante antibactérienne pour l’acné (4 %) PanOxyl gel clair nettoyant pour l’acné (2 %) Nettoyant 3 en 1 StayClear (régulier ou peau sensible) (2 %) Nettoyant antiacné Clean & Clear Advantage (2 %) Nettoyant facial quotidien Oxy (2 %) Crème invisible pour le traitement de l’acné Clearasil Ultra (2 %) Cleanance K Crème invisible pour le traitement de l’acné StayClear (3 % soufre, 2 % résorcinol) Crème pour le traitement de l’acné couleur chair StayClear (8 % soufre, 2 % résorcinol) Acnomel crème (8 % soufre, 2 % résorcinol) Diacnéal (0,01 %) n n n n n n Gel Particularités Peut décolorer les tissus et les cheveux. Les produits de plus de 5 % sont sous ordonnance Rend la peau plus sensible au soleil n n n n n Lotion n n n n n n Crème Nettoyeur n n n n Pain Mousse nettoyante Acide salicylique n n Gel nettoyant n n Ne pas utiliser si allergie à l’aspirine n n Crème n n Soufre et résorcinol Crème n Odeur désagréable, peut tacher n n Rétinaldéhyde Crème Acide glycolique Offert en crème, gel, masque, lotion nettoyante et lotion On applique le produit une fois par jour sur une peau propre et sèche. L’utilisation d’une protection solaire adéquate avec ce produit est nécessaire puisqu’il est photosensibilisant10. Les principaux effets secondaires rapportés sont l’irritation, la sécheresse, la raideur et la rougeur au niveau de la peau10. Ces effets seraient toutefois moindres qu’avec l’utilisation des rétinoïdes topiques sous ordonnance. Un autre intérêt de ce produit serait la diminution possible de l’hyperpigmentation postinflammatoire de l’acné, qui a été démontrée chez le rat et in vivo sur des échantillons de peau humaine vivante. Il serait intéressant d’avoir plus de données chez l’humain quant à cet effet. Le Diacnéal est donc www.professionsante.ca n Contient aussi de l’acide glycolique à 6 % Reversa Solution pour peau grasse et sujette à l’acné (8 %) Neostrata Gel pour boutons d’acné (5 % +2 % acide salicylique) n n une option intéressante dans le traitement de l’acné puisqu’il agit sur les lésions inflammatoires et comédoniennes. Par ailleurs, il serait utile de disposer d’une étude comparant son efficacité avec celle du PB. Autres agents Acide alpha-hydroxy (acide glycolique) L’acide glycolique est l’acide alpha-hydroxy le plus utilisé dans les préparations dermocosmétiques. On s’en sert pour exfolier la peau à des concentrations de 5 à 10 %. Il peut être efficace chez certains patients présentant de l’acné inflammatoire légère à modérée12. Cet agent sert principalement à traiter des cicatri- ces légères1. Pour le traitement de cicatrices importantes, on doit référer le patient à un dermatologue. Hydroquinone L’hydroquinone est surtout utilisée chez les patients présentant une pigmentation de la peau postacné. Le lecteur qui désire de plus amples renseignements sur le traitement de l’hyperpigmentation à l’aide de l’hydroquinone peut se référer à la chronique « À votre service sans ordonnance », parue dans l’édition de juillet-août 2008 de Québec Pharmacie. Vous trouverez au tableau II une liste de certains produits disponibles en pharmacie. février – mars 2010 vol. 57 n° 1 Québec Pharmacie 13 À votre service sans ordonnance Aux États-Unis, les adolescents aux prises avec de l’acné avaient un taux d’observance très faible, soit seulement 12,5 % après six mois de traitement. Gestion des effets secondaires de l’isotrétinoïne Certains effets secondaires fréquents de l’isotrétinoïne peuvent être grandement améliorés grâce à l’utilisation de produits en vente libre, et le pharmacien doit être en mesure de conseiller les patients à ce sujet. Par son mode d’action, l’isotrétinoïne peut entraîner une sécheresse excessive des lèvres, de la peau et des muqueuses. Cette sécheresse affecte jusqu’à 80 % des patients13. Étant donné la forte prévalence de xérosis chez ces derniers, l’application fréquente d’une crème hydratante non parfumée devrait être suggérée d’emblée à tous14. L’application fréquente d’un baume pour les lèvres est aussi importante. Les baumes de type onguent ou crème sont à privilégier15. Lors d’une exposition au soleil, les lèvres devenant plus sensibles, il est capital d’appliquer un baume avec écran solaire. La sécheresse nasale et des épistaxis peuvent aussi survenir. Dans ce cas, le pharmacien peut recommander l’application d’un hydratant nasal (p. ex., SecarisMD ou Rhinaris Gel NasalMD)15. Les yeux peuvent aussi devenir secs et ce phénomène se produit plus fréquemment chez les utilisateurs de verres de contact14,15. L’utilisation de larmes artificielles peut alors grandement améliorer le confort. Par ailleurs, puisque l’isotrétinoïne est tératogène, le pharmacien doit aussi suggérer aux patientes prenant ce médicament d’utiliser deux moyens de contraception efficaces, et ce, jusqu’à un mois après l’arrêt du traitement7. Amélioration de l’observance et suivi du pharmacien L’observance tient une place importante dans l’efficacité du traitement de l’acné. Une étude Références 1. Sibbald D. Acne. Dans : Repchinsky C. Patient Self Care : Helping patients make therapeutic choices, 1re édition. Ottawa; Association des pharmaciens du Canada 2002: 529-45. 2. Purdy S, de Berker D. Acne. BMJ 2006; 333: 949-53. 3. Draelos ZD, Callender V, Young C et coll. 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Plusieurs facteurs influent sur cette faible observance, notamment le long délai d’action des médicaments, l’exacerbation possible en début de traitement, les effets secondaires (tels que l’irritation cutanée et la rougeur) ainsi qu’une forme pharmaceutique jugée désagréable, salissante ou ayant une odeur désagréable18. Un conseil efficace et complet donné au patient permet aussi l’amélioration de l’observance du traitement4. Afin d’améliorer l’observance du traitement, les attentes du patient en matière de traitement devraient être établies. Les explications du pharmacien sur le délai d’action, la possibilité d’une exacerbation en début de traitement et les effets secondaires possibles demeurent primordiaux. Finalement, le choix du véhicule devrait reposer sur les préférences du patient puisqu’il utilisera davantage un produit qu’il jugera acceptable sur le plan cosmétique. La réévaluation du traitement devrait être prévue d’emblée lors de la première consultation. Par exemple, on pourrait inviter le patient à revenir à la pharmacie s’il ne note aucune amélioration après deux mois de traitement. Le traitement prend du temps à faire effet puisqu’un comédon met généralement huit semaines à atteindre la maturité12. Il est aussi important de rappeler au patient que les traitements topiques de l’acné ne sont efficaces qu’aux endroits où ils sont appliqués1,5. On ne doit donc pas se contenter d’appliquer le produit sur les lésions seulement, mais bien sur toute la région affectée, afin de traiter aussi les microcomédons4. Un traitement de maintien est nécessaire; par conséquent, l’application du produit doit se prolonger après la disparition ou l’amélioration des lésions4,5. On poursuivra le traitement pendant quatre à six mois minimum avant de tenter de l’abandonner2. On peut aussi évaluer avec le patient les solutions possibles si un effet indésirable se présente. Par exemple, on pourra suggérer à un patient présentant une irritation excessive de la peau de diminuer la fréquence d’application du produit (p. ex., un jour sur deux, au lieu de tous les jours) ou de prendre un congé thérapeutique. On pourra aussi lui proposer d’emblée un hydratant qu’il pourra utiliser en cas de besoin4. En dernier lieu, il convient de vérifier avec le patient tous les produits qu’il applique sur la zone affectée (maquillage, hydratant, nettoyant, masque, autres traitements…) et de sélectionner ceux qu’il pourra continuer à utiliser1,4. L’ordre d’application des produits devrait aussi être discuté. Le nettoyage a lieu en premier, puis on passe à l’application du traitement antiacné, et on termine par l’application de produits cosmétiques ou d’un écran solaire. On s’assurera aussi que l’option choisie s’intègre bien à la routine du patient. Enfin, si un traitement contre l’acné est prescrit, à moins d’indication contraire du médecin, le traitement en vente libre doit être interrompu. efficacity and safety of benzoyl peroxide 4 % gel (BID) and adaptalene 0,1 % (QD) in the treatment of acne vulgaris. J Dermatolog Treat 2003; 14: 166-71. 9. Ozolins M, Eady EA, Avery AJ et coll. Comparison of five antimicrobial regimens for treatment of mild to moderate inflammatory facial acne vulgaris in the community : randomised controlled trial. Lancet 2004; 364: 2188-95. 10.Poli F, Ribet V, Lauze C et coll. Efficacy and Safety of 0,1 % Retinaldehyde/6 % Glycolic Acid (Diacneal®) for Mild to Moderate Acne vulgaris. Dermatology 2005; 210(suppl 1): 14-21. 11.Dinulos JG. Myths and controversies in adolescent dermatology. Curr Opin Pediatr. 2008; 20: 410-2. 12.Cadet S et Kiss AL. Pourquoi parler encore d’acné ? Le Médecin du Québec 2005; 40 (4): 51-6. 13.Han NH, Pisey LM, Nowakowski PA. Acne and Psoriasis. Dans : Di Piro et coll. 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Québec Pharmacie vol. 57 n° 1 février – mars 2010 Conclusion Il est donc important de proposer le plus tôt possible un traitement efficace au patient. Bien que seuls les cas d’acné légers à modérés se prêtent bien à une consultation du pharmacien pour un médicament en vente libre, ce dernier peut jouer un rôle important auprès de tous les patients dans l’enseignement des mesures non pharmacologiques, du nettoyage approprié de la peau et du bon usage des autres produits topiques. n Traitement de l’acné et produits de vente libre : quelles sont les options ? (2e partie) 25e journée annuelle cip Sacré-Cœur de pharmacothérapie du de l’hôpital du de Questions de formation continue 2) Lequel des énoncés suivants sur le peroxyde de benzoyle est faux ? A. Le peroxyde de benzoyle n’est pas associé à une résistance bactérienne. B. Plus la concentration en peroxyde de benzoyle est élevée, plus le produit est efficace. C. Le ratio coût/efficacité de ce produit en fait un choix intéressant. D. Les formulations aqueuses sont moins irritantes que les formulations à base d’alcool. E. Le peroxyde de benzoyle peut décolorer les vêtements. 3) À propos du traitement de l’acné, lequel des énoncés suivants est faux ? A. Le rétinaldéhyde agit sur les lésions inflammatoires et comédoniennes. B. Les concentrations d’acide salicylique des produits contre l’acné en vente libre sont trop faibles pour procurer un effet optimal. C. Le soufre est un bon kératolytique, mais son usage est limité à cause de son odeur et du résidu qu’il laisse sur la peau. D. L’utilisation d’un nettoyant à l’acide salicylique constitue un traitement efficace de l’acné. E. Un suivi quant à l’efficacité du traitement après huit semaines est approprié. Veuillez reporter vos réponses dans le formulaire de la page 50 Montréal Vendredi 26 mars 2010 Hôtel Sheraton, Laval Programme Salle laval 07 : 50 Inscription (café, croissants) 08 : 40 Mot de bienvenue Michèle Lavallée, pharmacienne CIP 08 : 45 Vih 101 : ce que le pharmacien doit cibler Rachel Therrien 09 : 45 Pause et visite des stands 10 : 20Insuffisance rénale et automédication : comment intervenir? Michelle Normandeau 11 : 05Les combinaisons Apothicaire de poche – Édition 2010 c Les profits serviront à financer les activités de formation des résidents (ex. Journées de formation continue de l’APES) c Une part des profits amassés sera versée à une fondation (fondation à déterminer) Commande et livraison : Qu’est-ce que l’Apothicaire ? Il s’agit d’une référence rapide contenant : c Tableaux résumés de traitements c Tableaux comparatifs de médicaments c Tableaux cliniques utiles Réalisé par les résidents en pharmacie de l’Université Laval Chaque section est révisée par un pharmacien ayant un intérêt dans ce domaine Édition 2010 : c Mise à jour complète de toutes les sections c Ajout d’un carnet d’adresses internet pratiques c Pages couvertures plastifiées pour plus de résistance Coût : c 45$/ unité ou 40$/unité si achat en lot (≥20 unités) c Ajouter les frais de manutention (+ 8$/Apothicaire, + 20$/lot de 4-8 Apothicaires ou + 45$/lot de 20 Apothicaires) www.professionsante.ca Période de commande : 1er mars 2010 au 30 avril 2010 c Payable par chèque, mandat poste ou via le site internet Paypal c Nous faire parvenir votre nom, la quantité d’Apothicaires désirée, l’adresse de retour et le paiement par courrier postal ou par courrier électronique. c Pour payer par chèque ou mandat poste, émettre le chèque ou mandat poste à l’attention de « ARPUL 2010 ». c Pour payer via Paypal, faire votre paiement à [email protected] (ne pas oublier de nous faire parvenir vos informations via courriel) Date de livraison prévue : début août 2010. Questions? Contact : Courriel : [email protected] Adresse postale : Emilie Bachand-Duval, rés. en pharmacie Hôtel-Dieu de Québec 11, côte du Palais Québec (Québec) G1R 2J6 d’antidiabétiques : où doit-on s’arrêter? Lyne Gauthier 11 : 50 Dîner 13 : 00 Visite des stands 13 : 35OnglyzaMD : une nouvelle option dans le diabète Lyne Gauthier 14 : 00MultaqMD : l’amiodarone sera-t-elle appelée à disparaître? Marie-Christine Champagne 14 : 25 Pause et visite des stands 14 : 50 Interaction PlavixMD et où en sommes-nous? ipp : Thuy Anh Nguyen 15 : 15AbilifyMD , une nouvelle lignée d’antipsychotiques? Benoît Rouleau 15 : 40 Mot de la fin et tirage. Pour plus de renseignements, vous pouvez communiquer avec Madame Louise Pepin au Centre d’information pharmaceutique en composant le 514 338-2213 ou le numéro sans frais 1 888 265-7692. février – mars 2010 vol. 57 n° 1 Québec Pharmacie 15