Chroniques philosophiques Athènes 1944 - Barbès 1961 La Philosophie en commun Collection dirigée par Stéphane Douailler, Jacques Poulain, Patrice Vermeren Nounie trop exclusivement par la vie solitaire de la pensée, l'exercice de la réflexion a souvent voué les philosophes à un individualisme forcené, renforcé par le culte de l'écriture. Les querelles engendrées par l'adulation de l'originalité y ont trop aisément supplanté tout débat politique théorique. Notre siècle a découvert l'enracinement de la pensée dans le langage. S'invalidait et tombait du même coup en désuétude cet étrange usage du jugement où le désir de tout soumettre à la critique du vrai y soustrayait royalement ses propres résultats. Condamnées également à l'éclatement, les diverses traditions philosophiques se voyaient contraintes de franchir les frontières de langue et de culture qui les enserraient encore. La crise des fondements scientifiques, la falsification des divers régimes politiques, la neutralisation des sciences humaines et l'explosion technologique ont fait apparaître de leur côté leurs faillites, induisant à reporter leurs espoirs sur la philosophie, autorisant à attendre du partage critique de la vérité jusqu'à la satisfaction des exigences sociales de justice et de liberté. Le débat critique se reconnaissait être une forme de vie. Ce bouleversement en profondeur de la culture a ramené les philosophes à la pratique orale de l'argumentation, faisant surgir des institutions comme l'Éçole de Korcula (Yougoslavie), le Collège de Philosophie (Paris) ou l'Institut de Philosophie (Madrid). L'objectif de cette collection est de rendre accessibles les fruits de ce partage en commun du jugement de vérité. Il est d'affronter et de surmonter ce qui, dans la crise de civilisation que nous vivons tous, dérive de la dénégation et du refoulement de ce partage du jugement. Dernières parutions Jean-Rodrigue-Elisée EYENE MBA et Irma Julienne ANGUE MEDOUX, Richard Rorty. La fin de la métaphysique et la pragmatique de la science, 2007. Carola HÂHNEL-MESNARD, La littérature autoéditée en RDA dans les années 1980, 2007. Serge NICOLAS, Histoire de la philosophie en France au XIXe siècle, 2007. Monalisa CARRILHO DE MACEDO, Les fureurs à la Renaissance, 2007. STA VROULA BELLOS Chroniques philosophiques Athènes 1944 - Barbès 1961 L'HARMATTAN @ 1 ère édition, L 'HARMA TT AN 2004 @ L'HARMATTAN,2007 5-7, rue de l'École-Polytechnique; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com [email protected] harmattan [email protected] ISBN: 978-2-296-04738-9 EAN: 9782296047389 « Par la haute vertu du Sultan, avec l'appui de Dieu, le Royaume de l'Etat Ottoman ». Monnaie or, valeur d'épargne dans les années 20, en Turquie et en Grèce. Bijou de famille qui m'a été offert par ma tante à Thessalonique. « Sultan Al Hazi Abdoul Hamid Han que son règne dure longtemps. Que son triomphe soit garanti par Dieu.» Frappée à Constantinople en 1293 (calendrier grégorien Istanbul 1925). » SOMMAIRE Remerciements Préface Prolegommena ,, . a . . Questlons d economle et d ' h Istolre .................................... Questions d'anthropologie et d'histoire Questions de la transmission du savoir, du support technologique, de l'agencement des articulations matérielles et historiques, des processus de production et d'appropriation des outils La production Avant-propos Introducti on La théorie démocratique 7 .11 .13 20 21 I PLAKA, ATHENES 1944-1948 Les pigadakia Discours militants Les interviewés parlent de démocratie: 1944 -1948 Actualités « Ta Nea », jeudi 17 mars 1988 Ta Nea, samedi 26 mars 1988 Ta Nea, article extrait du dossier du mardi 5 avril 1988 Conclusion 69 71 75 94 107 107 115 II BARBES, PARIS 1961-1996 Les thèmes politiques Les interviewés parlent du quartier de Barbès: 127 129 1961-1996. . ~ ........................... .. Historique d'un îlot urbain .. . 24 29 35 45 45 119 122 146 168 Mythologie 171 L' 1 74 éco le. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. La bande La famille Représentativité et approche de terrain Exemple de méthodologie Déroulement du stage Epilogue 178 186 188 191 192 195 BibIiographi e Index Annexes 20 1 205 209 6 REMERCIEMENTS Je souhaite remercier pour leur soutien tout particulièrement Pierre-Philippe Rey, Marielle Burkhalter, Maria Karra, Denis Levasseur et Mohamed Zouzi Chebbi, ainsi que toutes les personnes qui ont participé à cette recherche grâce à leurs témoignages: Nestor Bellos, Maria Pétsalis Bellos, Aline Bion, RJ.T.o-'L~~~t~C1 Tnnnopoulos, Lukas Karliaftis, Sylvain Lacémon, a, Denis Isis, Jacques Leroy, Serge Léonardi, Madeleine -utes les Pétsalis, Alexios Rossios, Marie-Paule Sinigalia. «Par épistimi, on entend, en fait, l'ensemble des relations pouvant unir, à une époque donnée, les pratiques discursives qui donnent lieu à des figures épistémologiques, à des sciences, éventuellement à des systèmes formalisés. » M. Foucault, Archéologie du savoir, Ed. Gallimard, Paris 1969,p. 250. PREFACE Métacris d'exclus: Pour une anthropologie philosophique des chroniques d'exil Dans cet ouvrage, Stavroula Bellos met les gouvernements des Etats-membres de l'Union européenne ainsi que leurs citoyens devant leurs responsabilités: les chroniques des exclus de la cité grecque des années 40 et des exclus grecs de la cité parisienne des années 90 se rejoignent dans les interviews qu'elle présente et dans leur analyse anthropologique. Elles portent à l'écriture un cri réfléchi, trop facilement universalisable, c'est-à-dire localisable dans tous les pays du monde et plus spécialement dans les pays européens. La philosophie des exclus s'y exprime à cœur ouvert, sans retenue aucune, sans stratégie médiatique. Elle stigmatise cette indifférence de ce monde qui autorise généreusement ces derniers à devenir les philosophes malgré eux de leur propre misère. Anthropologues de leur vie quotidienne, ils mettent au défi les philosophes et les anthropologues de profession de pénétrer leurs problèmes les plus quotidiens, ceux qu'ils partagent depuis des décennies avec les «borderline politiques» d'Europe de l'Est, d'Afrique, du Moyen-Orient, de l'Extrême Orient ou d'Amérique latine. Sans domicile politique fixe, ils n'ont comme refuge que la culture des apatrides, que la réflexion, nourrie au jour le jour, d'adaptation de leur condition sociale au manque de culture des sociétés dites de culture avancée. La culture de ces exilés y devient le berceau de réflexion de tous les exclus du capitalisme avancé, tour à tour détachée de cette inculture néolibérale dont elle est victime, ou happée par elle. Elle construit ainsi une nouvelle terre d'asile, une terre d'asile sans balises étatiques, une terre d'asile dont les frontières sont à la mesure de l'écoute de la solidarité de leurs pairs. C'est cette écoute que l'ouvrage de Stavroula Bellos permet à son tour d'entendre et d'analyser, la confrontant ainsi à la culture et à l'inculture de ses lecteurs. Ce partage de la « sagesse» des pauvres constitue donc, pour l'auteure comme pour ses lecteurs, un défi obligé pour leur réflexion anthropologique: les incitant à un jugement critique personnel, à un jugement libre, opéré sans la protection des filets communautaires ou disciplinaires. Jacques POULAIN Chaire UNESCO de philosophie de la culture et des institutions (à vocation européenne) 12 PROLEGOMMENA 1 La clé de voûte de la construction de l'enquête anthropologique est le regard du chercheur. Le souci permanent qui anime ma démarche me conduit à souligner l'importance d'une méthode pluridisciplinaire. Mes séances d'enseignement à l'université portaient sur des questions d'épistémologie des sciences humaines. L'objectif était de délimiter un champ scientifique du savoir anthropologique. Il me semble nécessaire, à présent, de définir le lien instauré entre l'anthropologie historique et la philosophie. En effet, le support documentaire - archives d'une époque - donne une dimension historique, une matérialité temporelle à ce contexte linguistique matérialisé par des fragments écrits et audiovisuels. Dans cette perspective, un travail sur la langue grecque me paraît essentiel. Le principe aristotélicien du « politiko on », 1toÀt,;tKOoy l'être politique - de même que celui de « la techni »,. ';Exv~l a technique - font partie de l'ensemble des processus humains. Ce sont comme des éléments qui, en dehors du langage, matérialisent un mode d'échange. Le phénomène de l'échange interroge la philosophie et guide la réflexion des anthropologues sur l'otKOf; «ikos >~espace construit, fermé. Cet espace est une représentation formelle et matériellement délimitée de la société, issue de sa constitution sociale et politique. Il constitue une passerelle vers le champ de 1 « Prolegommena », en grec: les choses dites avant. npo, «pro» ÂEYOO,« lego » : dire. : avant; l'économie, «oikonomia» : la loi, vOJ.!oç«nomos» est celle du «construit ». Cette explication étymologique éclaire la portée conceptuelle du terme en territoire localisé. Grâce à la méthode d'archivage de plusieurs discours par l'outil audiovisuel, j'ai établi une typologie de l'espace politique comme aire historique, afin d'observer la conjugaison de la parole, J.!u8oç;et du discours, «Àoyo~», en un lieu, «'tonoç; ». De cette manière, il est possible de repérer une conjoncture historique et des pratiques politiques matérialisées par des énoncés discursifs associés à des mythologies et à des idéologies. Les conditions d'une analyse scientifique mettent en avant la nécessité d'une typologie politique précise. La notion de « on » pose la question de la «fysi», ~ucrll, de la nature le discours historique de chaque sujet/locuteur se pose aussi comme un domaine de définitions. Le mythe, le discours et le lieu construisent le « politiko on » ou du grec signifiant «être politique». Ces trois termes fonctionnent dans ma réflexion comme une centralité théorique qui organise mes recherches présentées dans cette édition. Dans la première partie, je présente ces notions qui marquent l'élaboration d'une pratique philosophique dans le domaine du politique. Cet ensemble méthodologique, associé à la recherche analogique et étymologique, m'a ainsi permis d'élargir mon champ d'étude. Ce mode d'observation m'a donné les moyens conceptuels d'expliciter plus précisément la réalité historique de la Grèce après la Seconde Guerre mondiale. Le matériau de mon observation dans la seconde partie de ma recherche se situe sur un lieu différent, mais dans un contexte de migration considérée comme un effet phénoménologique des conséquences de la guerre. Mes recherches à Plaka, puis à Barbès, m'ont permis de prendre conscience que la réflexion sur l'utilisation de la technique doit être un des éléments participant de l'enquête anthropologique. Et cela d'autant plus que j'ai utilisé l'audiovisuel pour pouvoir conserver et archiver le corpus de ces études. La technique s'est imposée d'emblée comme un outil méthodologique. Les enquêtes réalisées dans les contextes 14 topographiques de Plaka et Barbès ont été soumises à l'expérimentation de la pratique audiovisuelle. La matérialisation des discours étudiés sur des supports techniques permet de figer en un temps donné le discours de tel ou tel locuteur. La forme technique a orienté les questionnements de ma recherche. Les locuteurs adoptent des positionnements variés selon les supports utilisés. J'ai notamment collecté une documentation spécifique, étymologique et lexicale ayant comme préalable des analyses anthropologiques des problématiques de traduction. Par ailleurs, l'ensemble du corpus des documents élaborés au cours de mes travaux de recherche dépasse le cadre de la discipline anthropologique. La pratique de l'enquête anthropologique induit d'une manière méthodologique les autres disciplines des sciences humaines comme la philosophie, la linguistique, I'histoire, et l'économie. Plus particulièrement, l'association de l'anthropologie et de la philosophie, dans une pratique de recherche, correspond à une démarche qui met en évidence les articulations conceptuelles, sur la question de la nature humaine. Elles sont fondamentales dans la construction de la réflexion, quels qu'en soient les champs philosophiques, anthropologiques ou politiques. Ainsi, le contenu documentaire de mes travaux montre la nécessité d'intégrer à la réflexion la relation étymologique entre les concepts. Chaque connotation révèle une position stratégique du discours. Le logos prend son sens politique grâce à I'histoire. Les corrélations étymologiques peuvent être comprises comme une histoire des mots et des concepts. Cette méthode met en avant les agencements grammaticaux en tant que stratégies discursives. Dans une des premières grammaires de l'ancien grec datant de l'époque alexandrine, l'auteur, Denys le Grammairien fait référence à l'étymologie comme mode de recherche2 d'énoncés 2 Denys le Grammairien, Trad. J. Lallot, Ed. C.N.R.S., Paris 1989, page 10. Cet ouvrage a été publié à la suite des travaux réalisés sur les Archives et Documents de la Société d'Histoire et d'Epistémologie des Sciences du Langage, d'après le texte grec établi par G. Uhlig Il de Grammatici Graeci, papyrus et manuscrits X-XVIIIe siècle. 15 constitués. Dans la prolongation de cette tradition grammaticale, j'ai procédé comme pour établir une « grammaire» des groupes d'énoncés de manière à permettre des recoupements décrivant différents domaines des sciences humaines. L'étymologie du terme «grammaire» est «grammatiki », ypaJlJla'tlKll. qui signifie littéralement «l'art d'écrire des lettres ». Il faut donc s'en référer à l'étymologie du verbe « écrire », «grafo~, ypa$ro qui a une origine commune avec le verbe «glifo», yÀU$ro,graver ou sculpter. Cette nuance dans le sens que la recherche étymologique met en valeur, me conduit à penser à une autre écriture chaque fois spécifique à la recherche en cours. Dans les champs particuliers des sciences humaines, elle me permet de définir un ensemble de concepts donnés. Les supports textuels sont des documents où le concept est énoncé en grec ancien. Les récurrences dans les documents étudiés se réfèrent à des termes dont l'étymologie puise ses racines dans la langue grecque, ancienne et néo-hellénique. Les caractères grecs traduisent une seule et même notion qui reste contemporaIne. A partir de la constitution de l'archéologie comme discipline scientifique, au XIXe, siècle, l'histoire de l'humanité s'énonce à partir des éléments archéologiques récoltés. Les références matérielles composent une histoire fragmentaire des origines. Dans l'assertion de Michel Foucault, citée en exergue, la définition étymologique est à l'origine de la réflexion archéologique. En d'autres termes, la démarche de l'archéologie a ouvert un espace localisé, un lieu donné, où I'histoire des sciences se construit sur un terrain matérialisé. Pour cette raison, et sans vouloir établir de hiérarchie des notions, je me suis tout d'abord penchée sur le concept de « topos» signifiant « lieu» ou « espace délimité» en grec ancien. Cette notion met en évidence des articulations historiques que I'humanité aurait produites à partir de sa préhistoire. Ces articulations, décrites également comme des crises ou des mutations par la discipline économique, se réalisent dans un « lieu donné» un «topos », une situation qui s'associe à un temps historique. Elles se 16 donnent à voir dans la linéarité et la simultanéité de leur production polymorphe. Cette démarche énonce la science comme «épistimi », E1ttO''tllf.l1l. Le sens de ce concept en néo et archéo-hellénique est: ce qui est «stimi», 0''t1lf.l1l, ce qui se tient audessus. Il s'agit en même temps d'une réflexion en philosophie phénoménologique. L'histoire est la manifestation d'une émergence. Au delà de cette relation étymologique à la méthode des énoncés, il s'agit de mettre en œuvre des pratiques scientifiques conjuguées de manière à élaborer une perspective problématique commune à l'ensemble des sciences humaines. Cette orientation vers une approche méthodologique expérimentale ouvre des horizons d'analyse qui peuvent s'imbriquer, presque à l'infini, à d'autres thématiques. La réflexion humaine, lorsqu'elle se pose comme une critique par rapport à cette même condition humaine, emprunte les chemins du langage et se meut ainsi dans l'aire de l' abstraction, donc des idées. Cet ensemble de savoir est observable en tant que tel dans l'approche épistémologique et archéologique dont M. Foucault3 fait état dans «L'Archéologie du Savoir », ouvrage qui construit toute une théorie documentaire de recherche. Mon propos est de confronter cet angle d'approche aux problématiques de l'anthropologie. Mes premières recherches portaient sur des questions concernant l'élaboration du discours dans un lieu spécifique, dans un topos, et sur leur rattachement à un sujet du discours. Il s'est révélé comme fondamental d'axer la réflexion sur une définition de la nature humaine. Comment le locuteur se penset-il dans l'énoncé du discours? Quelle est la teneur de ce «je» qui formule le discours et qui se formule dans ce même discours? Une telle logique me conduisait à définir dans un premier temps les outils conceptuels qui permettaient de formuler une telle hypothèse. Dans un deuxième temps, cela permet de repérer une matérialité historique des documents produits par une contextualisation des discours. Selon les acteurs sociopolitiques, il se 3 M. FOUCAULT,Archéologie du Savoir, Ed. Gallimard, 17 Paris 1969, page 252. construit des ensembles d'énoncés qui sont des documents historiques, quel que soit le domaine décrit. La construction d'archives s'intègre dans un processus de productions diversifiées. L'analyse de ce processus prend un sens en parallèle avec une histoire du savoir. Ainsi, il est nécessaire de comprendre les contenus de ces mêmes énoncés dans un mode d'approche des savoirs contextualisé dans une relation épistémologique. Mais il y a également la relation au «je» qui, contenue, et parfois non exprimée dans l'énoncé compose le discours comme une multitude agglomérée. La matérialisation des énoncés étudiés sous forme de discours audiovisuels fait fusionner cette pluralité de «je» dans une unité occasionnelle produite grâce au support. Cette nécessité utilitaire impose des limites dans le temps et l'espace. La philosophie aristotélicienne et le questionnement sur la nature humaine, son expression en « koinoniko on », être social et en « on politique », être politique se retrouve en amont de nombreuses analyses anthropologiques, comme celle de G. Balandier. Le «on» social et politique se construit dans un environnement multimorphique et pluri« on », d'être pluriel. Les conclusions spécifiques aux recherches, dans l'ouvrage que Georges Balandier a publié dans les années 80, «Anthropologique» 4, peuvent s'actualiser à d'autres environnements tels que ceux que j'ai observés en Grèce et en France. La phénoménologie des énoncés correspond à une matérialité propre temporelle et topographique à une « anthropologique ». En tenant compte des traces matérielles les plus anciennes et à la lumière de l'archéologie, l'aventure humaine s'énonce tout d'abord dans des regroupements sporadiques puis vers une démographie certaine. Ces diverses phases font partie de l'histoire de l'évolution de l'humanité. C'est en ce sens que ces observations constituent des <ptÀOO"O<ptKŒ 1tpOÀEYOJ.lJ.lEV~ les « choses philosophiques dites avant ».. La prolongation de ces recherches m'a orientée vers l'exploration de la question de la « technique », 1;EXVll.Cela signifie en grec: « le savoir-faire », « l'art de ». Ainsi, le savoir comme faqteur de transformation 4 G. BALANDIER,Anthropologiques, Ed. Anthropos, 18 Paris 1985, page 6.