Démarrage de la filière des semences locales Afin de favoriser le développement d’une filière de semences locales, il est souhaitable que les administrations publiques, supportées par les organismes territoriaux et les centres de recherche, s’activent pour en promouvoir l’utilisation et pourvoir le support technique et logistique, par exemple par : •l’obligation d’utiliser les graines locales dans les sites du réseau Natura 2000 ; •la recommandation d’utiliser les graines locales dans toutes les interventions de restauration écologique dans les zones de montagne ; • le soutien, entre autres économique, à l’utilisation des semences locales dans les zones où la biodiversité est un élément de valeur à protéger, au moyen d’outils comme les Programmes de Développement Rural et les Programmes de secteur. Pour en savoir plus : Le guide pratique Les semences locales dans la restauration écologique en montagne. Production et utilisation de mélanges pour la préservation est disponible sur le site www.iaraosta.it Pour plus d’informations, contacter [email protected], +33 4 76 76 28 19 http://www.irstea.fr/production-de-semences-locales-alpgrain Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (Irstea) Grenoble 2 Rue de la Papeterie, 38402 Saint-Martin-d’Hères Réalisé dans le cadre du projet Alp’Grain Programme de coopération transfrontalière France - Italie Alcotra 2007-2013 Les semences locales en montagne Les mélanges pour la préservation Qu’est-ce que c’est ? Utilisation des mélanges pour la préservation de l’environnement naturel Les mélanges pour la préservation sont composés de graines récoltées dans des prairies permanentes et des pâturages d’alpage riches en espèces. Ils sont destinés au maintien d’habitats qui méritent d’être conservés (par exemple, sites Natura 2000 et zones agricoles à haute valeur naturelle). Pourquoi les utiliser ? L’origine locale des graines est la meilleure garantie de leur adaptation à l’environnement dans lequel elles sont ressemées. Caractéristiques techniques et avantages Utilisation Les mélanges pour la préservation sont récoltés par une brosseuse, qui permet d’obtenir un matériel, la fleur de foin brute, qui contient des fragments de feuilles, de tiges et d’inflo- Les mélanges pour la préservation sont recommandés pour des interventions de remise en état de pelouses dans les sites Natura 2000 et dans les zones agricoles et forestières à haute valeur naturelle. Le choix des semences locales est fondé sur les affinités éco-pédologiques, le type d’habitat, l’altitude et la proximité géographique entre le site de collecte et celui à réensemencer. Avant le semis (Août 2013) Après le semis (Avril 2014) rescences. Pour éliminer ces impuretés, la fleur de foin brute doit être séchée et battue, obtenant ainsi la fleur de foin nettoyée, riche en graines et qui se différencie des mélanges commerciaux parce qu’elle : •est composée seulement de graines locales ; •contient un plus grand nombre d’espèces ; • permet de réduire les doses de semis car, en moyenne, pour enherber 1000 m2, 10 kg de fleur de foin nettoyée suffisent, au lieu des 15-20 kg de semences commerciales ; •permet d’obtenir une pelouse plus riche en espèces, avec une plus grande biodiversité ; •assure une meilleure répartition de la production fourragère entre première et deuxième fauche. Où est-il possible de les utiliser ? Les semences locales peuvent être utilisées uniquement : •pour la préservation de l’environnement naturel et pour la conservation des ressources génétiques ; •à l’intérieur de la région d’origine, qui correspond au territoire auquel les mélanges pour la préservation sont naturellement associés. Dans les espaces protégés, l’utilisation de graines locales pour les interventions de revégétalisation est recommandée par : •les mesures de conservation des sites du réseau Natura 2000, qui prévoient, dans les cas de resemis, l’utilisation d’espèces et de variétés adaptées au site ; •les plans de gestion des parcs, qui contiennent des prescriptions pour l’emploi de graines locales et interdisent l’utilisation d’espèces fourragères non autochtones. Le cadre juridique Le système normatif qui règle la production et la vente des semences est très restrictif : elles peuvent être vendues seulement si elles sont produites par des firmes semencières autorisées et si elles sont certifiées et inscrites sur les catalogues officiels. L’UE accorde des dérogations pour les espèces fourragères, mais seulement dans un contexte strictement local et pour des actions de préservation des ressources phytogénétiques et de l’environnement naturel (directive 2010/60/UE, transposée avec l’arrêté du 24 janvier 2012 et les règlements techniques du 15 et du 16 mars 2012). Techniques de semis conseillées •Ensemencement hydraulique, conseillé pour des interventions dans les milieux naturels et dans des conditions difficiles à cause de la pente ou de l’altitude. Les mélanges pour la préservation contiennent des résidus végétaux menus, qui peuvent servir de paillis. Tout comme dans l’ensemencement hydraulique avec les mélanges commerciaux, aux graines locales peuvent être ajoutés des produits liants, du mulch et des engrais. •Semis à la main, conseillé pour des interventions sur des petites surfaces (jusqu’à 2500 m2) ou sur des talus pas trop raides. Cette technique permet de distribuer uniformément tant les graines que le matériel végétal plus grossier, qui a une fonction de paillage. Afin de garantir une distribution homogène, on conseille d’ajouter du sable, pour mieux diluer les graines, et d’exécuter le semis en deux passages croisés. Combien les mélanges pour la préservation pourraient-ils coûter ? Dans les Alpes Nord-occidentales, il n’y a pas encore de mélanges pour la préservation dans le commerce, même si de nombreuses études ont montré la supériorité des graines locales par rapport aux mélanges commerciaux, surtout pour leur adaptation aux conditions pédo-climatiques de la montagne. Sur la base des résultats techniques et économiques du projet Alp’Grain, on estime que les mélanges pour la préservation provenant de prairies permanentes pourraient être mis sur le marché des semences à un prix de 25 à 30 €/kg, alors que les mélanges obtenus de pâturages d’alpage pourraient avoir un prix compris entre 40 et 50 €/kg, avec des montants plus élevés pour les mélanges spécifiques destinés à des habitats prioritaires.