Le bonheur n`est pas à vendre - Chrétiens dans le Monde Rural

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Session du CMR
Vendredi 29 juilllet 2011
Courcelles-chassy
Fabien FAUL
Le bonheur n’est pas à vendre
Les ressources du don
Plan
III -
Introduction
Bonheur et modernité
Don et gratuité
Réception
Introduction
Argent et bonheur
- le fait de dire que l’argent et la consommation ne rendent pas heureux est une conviction
- que l’on a du mal à justifier par des faits
- comme toutes les convictions : si l’on est d’accord avec l’affirmation, on l’est parce qu’on en est
déjà convaincu
- beaucoup de nos contemporains n’ont pas la même distance
Lien social
- apparemment bon nombre de nos contemporains vivent en acceptant de penser que c’est la
jouissance de biens et de services qui rend heureux
- ou qui ont du mal à faire venir en mots une insatisfaction plus ou moins diffuse
- cela suppose qu’on “fasse son trou” dans une société où tout se négocie
- cela renvoie à un projet de société et pose la question du pourquoi du vivre-ensemble en société :
- qu’est-ce qui fait le lien social ?
- qu’est-ce qui fait en sorte qu’un ensemble de personnes désire vivre ensemble ?
- comment organiser cette vie ensemble ?
- autour de quoi ? quels principes ? quelles institutions ?
Contexte
- la crise contemporaine doit être située dans un temps long :
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- on a l’habitude de relire l’histoire longue en périodes longues culturellement unifiées
- la “Modernité” est celle dans laquelle nous sommes (ou qui est en mutation ?)
- c’est à cette relecture générale qu’on voudrait procéder ici pour situer les défis que nous
percevons aujourd’hui derrière les recherches sur la gratuité et une économie du don
I - Bonheur et modernité
Bonheur et raison
- la société moderne commence à se mettre en place au moment de la Renaissance, à la suite
- d’une série d’évolutions techniciennes et
- d’un mouvement culturel mettant au centre de l’attention l’être humain
- elle se caractérise notamment par une confiance en la raison :
- la raison scientifique et technique (par le biais des mathématiques)
- la raison philosophique (une redécouverte de la philosophie antique)
- la raison politique (XVII°-XVIII° : la philosophie de la vie en société)
Raison scientifique
- le développement de la raison scientifique et technicienne suppose un rapport au monde :
- qui se concentre sur ce qui est observable, tangible (“empirique”)
- quantifiable (traduction de l’observation en chiffres)
- application à ces chiffres des rapports généraux qui existent entre les nombres et qu’étudient
les mathématiques
- action sur le monde empirique pour le modifier selon les besoins humains (technique)
- conséquences
- d’ici à considérer que n’existe que ce qui est observable et quantifiable, empirique, il n’y a
qu’un pas
- au XIX° siècle, les sciences humaines appliquent les mêmes principes : l’observation des
relations humaines, et leur quantification par des statistiques (cf psychologie, sociologie
et … économie)
- le rapport au monde est un rapport d’exploitation : les ressources de la planète sont à
disposition (cf la révolution industrielle de la fin du XIX° s)
Raison philosophique
- une redécouverte de la philosophie grecque antique accompagne le mouvement global qui
consiste à mettre l’être humain au centre de la pensée et de l’attention
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- on a appelé ce mouvement l’”humanisme” de la Renaissance
- le passage de la pensée médiévale à la pensée moderne consiste dans le passage d’un
“théocentrisme” à un “anthropocentrisme”
- désormais l’être humain est la mesure de toute choses, et Dieu est relégué dans la sphère du
monde non empirique
- et à terme de ce qui n’existe pas puisque non-observable (cf. l’athéisme du XX° s)
- conséquence :
- la pensée morale d’Emmanuel KANT est une sorte de mise en garde : si le monde
environnant est mis au rang d’objets dont l’être humain exploite les possibilités pour lui,
il faut exclure radicalement qu’une seule réalité du monde ne soit pas instrumentalisée :
l’être humain lui-même
- d’où ce qui chez lui est le fondement de sa morale, un “impératif catégorique” : il s’agit de
“traiter l’humanité qui est en autrui toujours et seulement comme une fin et jamais
simplement comme un moyen” (Critique de la raison pratique)
Raison politique
- plus on avance dans le XVII° siècle, plus la philosophie s’occupe de la question de la société et de
l’histoire
- ce n’est plus Dieu qui conduit la vie sociale et l’histoire mais l’homme
- tous sont égaux : il faudra abolir toute forme d’inégalité (cf. les révolutions, notamment la
Révolution française de 1789)
- il s’agit donc de penser les conditions de l’égalité, de la liberté et de la justice
- et de commencer par penser le pourquoi d’une vie sociale
- cette pensée est celle du “contrat social” :
- livrée à elle-même, la société humaine est violente
- il y a un intérêt plus grand à vouloir vivre ensemble qu’à se cantonner à un individualisme,
d’où l’idée que l’organisation de la vie en société repose sur un contrat
- par lequel chacun accepte de transférer sur les institutions judiciaires et policières la capacité
de rendre la justice :
- l’État a le “monopole de la violence légitime” (Max WEBER)
- au XIX° s, deux mouvements se développent parallèlement sur ces bases :
- un mouvement libéral : l’histoire se fait sur la base de l’initiative individuelle, quant à
l’exploitation des ressources du monde : la société s’ajuste au gré des lois de l’offre et de
la demande (Adam SMITH)
(se pose la question du rôle de l’État, comme régulateur)
- la combinaison entre une philosophie de l’histoire par HEGEL et une philosophie de
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l’économie par MARX donne lieu à un projet politique historique : le communisme, qui
vise la société sans classes, parfaitement juste
(l’État a pour mission de conduire l’histoire vers cet avènement historique)
Projet de la modernité : le bonheur par le progrès
- toute la modernité est donc liée à l’aspiration au progrès de l’humanité par les capacités de la
raison humaine :
- progrès par :
- les sciences
(mathématiques physique, biologie)
- d’où les innovations techniques et technologiques
(industries, nucléaire, informatique, médecine …)
- la conduite de la société par le débat démocratique et l’engagement politique
- le développement d’une économie de la prospérité
- l’ensemble dans un contexte culturel de type “utilitariste” :
(efficacité technique, rentabilité financière, relations contractualisées …)
- amplifié depuis quelques décennies par la généralisation de l’informatique
Crise de la modernité
- depuis 1989 (chute du mur de Berlin)
- le mouvement libéral semble l’avoir emporté, dans le sens de l’individualisme de l’initiative
économique
- les grandes idéologies politiques de la justice à venir semblent avoir perdu
- par ailleurs, tout le XX° s a connu des événements forts qui semblent
- guerres mondiales et génocides, terrorisme
- désastres technologiques et écologiques
- crises sanitaires, menaces de pandémies
- crises économiques
- le projet de progrès de la modernité semble compromis malgré l’efficacité des moyens techniques
à disposition (ou à cause d’eux ?)
- l’idéal de vie plus facile (pénibilité du travail, confort matériel, santé)
- n’est pas garanti
- s’accompagne de nouvelles contraintes et d’une complexification de la vie
- l’idéal de justice sociale n’est pas honoré
- les inégalités tendent à se creuser, entre riches et pauvres
(“ascenseur social en panne”)
- il y a toujours de la misère
- de nouvelles concurrences et disparités entre pays et continents
apparaissent
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- cette situation tend à susciter à la fois la fascination pour les possibilités qu’offre notre société et
une inquiétude, voire une angoisse de fond
- on demande toujours aux sciences et aux techniques de l’efficacité tout en cultivant un
scepticisme
- la politique est au plus bas, en termes de crédibilité
- pour un certain nombre de penseurs se pose la question de savoir si nous sommes en train de
passer de la modernité à une autre période culturelle, qu’on appellerait “postmodernité”
(à défaut de mieux)
- certains postulent pour une “hyper-modernité”
- on assiste à une recherche de relations humaine non-utilitaristes
- dans le champ de la convivialité - et plus généralement on investit dans l’affectivité
- dans le champ d’une recherche de sens, notamment par la spiritualité ou toute forme
d’activité qui évade des exigences de performance, d’efficacité, de rentabilité de la
société moderne
- on assiste en même temps à un besoin de relations gratuites et à une sécurisation des relations par
un développement du droit et un recours aux institutions judiciaires
- globalement nous vivons dans un climat anxiogène,
- qui pose la question du sens de l’existence
- questions formulées notamment en termes de
- bonheur
- don et gratuité dans les échanges de la vie sociale
- part de la relation non-contractualisée, non-négociée
- nécessaire solidarité contre l’individualisme
- d’où le recours et le développement de l’”éthique”
- au plan de la pensée, il s’agit de défis :
- anthropologiques : qui est l’être humain, qu’est-ce que “être humain” ?
- qu’est-ce qui fait “l’humain de l’humain” ?
- cf. l’intérêt actuel pour la philosophie et l’éthique
- pour la pensée sociale
- qu’est-ce qui fait le lien social ?
- pour le politique : quel projet de société proposer ?
- pour la pensée économique
- la part de “l’économie réelle” par rapport à la finance
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- les limites des échanges marchands : tout peut-il se vendre et s’acheter ?
- quels déplacements pour une pensée économique si l’on considère que le
don et la gratuité ont leur place dans l’économie ?
Recherches
- dans ce contexte de déstabilisation et de mutations globales, de nouveaux chemins se cherchent
- au plan théorique :
- autour d’exigences mises sur le compte de réflexions éthiques
- penser la place du don et de la gratuité dans la vie sociale et économique
- au plan pratique :
- microcrédit, commerce équitable, placements éthiques, consommation locale, système
d’échange local (SEL)
- développement des possibilité de dons, crédits coopératifs, livrets de développement
durable …
- demandes de remises de dettes au plan international
- économie de communion (Focolari)
Initiatives
- du point de vue éthique : on voit des initiatives qui visent
- à ce que certains producteurs dans le monde puissent vivre de leur travail
- d’où les initiatives autour du commerce équitable
- les propositions de taxes sur les transactions financières (type Tubin)
- on est ici sur le registre des exigences de la justice dans le monde actuel
- à ce que la terre continue à être habitable pour les générations à venir
- se greffent donc sur cette problématique les questions écologiques
- et les réflexions sur le choix d’une privation, de la frugalité …
- tout ce qui se dit du thème de la “durabilité”
II - Don et gratuité
Dons et dons
- Marcel HENAFF (Le prix de la vérité. Le don, l’argent, la philosophie, Seuil, Paris, 2002) reprend
des études sur le don en signalant que :
- dans la société antique, la philosophie étant une réalité radicalement hors-commerce, au sens
où elle est une école de vie - et que cela n’a pas de prix
- il y a trois conceptions du don
- le don réciproque cérémoniel
- le don unilatéral
- le don individuel
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Don réciproque cérémoniel
- Marcel MAUSS est celui qui a révélé l’existence de cette forme de dons en étudiant les rites des
Maori dans son étude « Essai sur le don » (1924 ; PUF, 2007)
- le don est une initiative risquée, qui met le bénéficiaire devant la décision d’accepter ou non un refus signifiant la guerre
- l’acceptation du don suppose aussi l’obligation d’un contre-don, de valeur équivalente
- dans certains cas, on assiste à une destruction des biens propres (le “potlatch”) pour se rendre
dépendant de l’autre - et lui-même est sollicité à la destruction de ses biens
- ce don est ritualisé : “cérémoniel”
- il met au défi d’accepter et crée une obligation de rendre
- il ne procède
- ni de l’échange marchand (qui est une négociation pour le plus grand bénéfice des deux
partenaires et a en vue la subsistance des personnes)
- ni d’un mouvement de bienveillance personnelle qui ne voudrait rien en retour
- il est un rite de reconnaissance de l’autre
- autrui est un semblable, quelqu’un qui m’est égal
- autrui exerce et peut une liberté équivalente à la mienne
- on est ici sur le registre du “symbolique”
(au sens étymologique, ce qui “met-ensemble” : sym-balein)
- il se comprend dans une société faite de relations interpersonnelles
- il signifie que la reconnaissance symbolique d’autrui est plus importante que la subsistance
Don unilatéral
- cette forme de don est connue dans le monde grec antique sous le nom de “charis”
- elle suppose une disproportion telle entre le donateur et le bénéficiaire qu’on ne peut pas
envisager un contre-don
- il s’agit :
- des largesses qu’une divinité offre
- des bénéfices que la Cité procure aux citoyens
(M. Hénaff signale le rite ancien qui consiste à mettre au milieu d’une population le
butin d’une guerre remportée, une mise en commun qui sera plus tard symbolisée par
l’espace public, et la loi commune des citoyens)
- ce type de don est celui que l’on peut qualifier de “gratuit”
- à ce don répond une gratitude
- l’idée même de sacrifice fait aux dieux ne prétend pas être un contre-don
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- on est ici dans une société institutionnalisée
- tout ce qui relève du service (service public) relève de cette logique
- l’Écriture connaît une notion équivalente :
- au sens où l’élection du peuple d’Israël et la promesse de prospérité en Terre Promise
procèdent d’une décision arbitraire et bienveillante de Dieu
- la pratique de la Loi par le peuple ainsi que le culte du Temple sont des actions de grâce
- d’où les injonctions et les lois du partage, de l’entraide, spécialement avec les personnes sans
statut social (veuves, orphelins, immigrés) afin qu’il n’y ait pas de pauvres en Israël
- pour Hénaff, une crise de la réciprocité dans la société (sous forme d’une crise du don réciproque
cérémoniel) a pour effet de développer :
- d’une part les relations marchandes
- d’autres part les relations gratuites (sans exigence de retour)
Don individuel
- le don individuel procède de l’initiative d’un individu
- il suppose une réciprocité ou non
- il est reconnu par Aristote comme une vertu
- pour M. Hénaff, l’attente de dons individuels résulte d’une crise de l’institution, qui elle-même,
est une substitut au don cérémoniel, (mais sans retour au don cérémoniel)
- il fait le lien avec ce que Max Weber appelle une “éthique religieuse de la fraternité”
- de fait, c’est ce que nous entendons sous le terme “charité”
- ce type de don est marqué par la gratuité en fonction de l’intention du donateur
Benoît XVI
- du point de vue de la réflexion sur la gratuité
- dans l’encyclique “Caritas in Veritate” (2009), Benoît XVI invite à penser l’économie en
intégrant “le principe de gratuité et la logique du don comme expression de la
fraternité”
Le grand défi qui se présente à nous, qui ressort des problématiques du développement
en cette période de mondialisation et qui est rendu encore plus pressant par la crise
économique et financière, est celui de montrer, au niveau de la pensée comme des
comportements, que non seulement les principes traditionnels de l'éthique sociale, tels
que la transparence, l'honnêteté et la responsabilité ne peuvent être négligées ou sousévaluées, mais aussi que dans les relations marchandes le principe de gratuité et la
logique du don, comme expression de la fraternité, peuvent et doivent trouver leur place
à l'intérieur de l'activité économique normale. C'est une exigence de l'homme de ce
temps, mais aussi une exigence de la raison économique elle-même. C'est une exigence
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conjointe de la charité et de la vérité. (36)
À l'époque de la mondialisation, l'économie pâtit de modèles de compétition liés à des
cultures très différentes les unes des autres. Les comportements économiques et
industriels qui en découlent, trouvent généralement un point de rencontre dans le
respect de la justice commutative. La vie économique a sans aucun doute besoin du
contrat pour réglementer les relations d'échange entre valeurs équivalentes. Mais elle a
tout autant besoin de lois justes et de formes de redistribution guidées par la politique,
ainsi que d'œuvres qui soient marquées par l'esprit du don. L'économie mondialisée
semble privilégier la première logique, celle de l'échange contractuel mais, directement
ou indirectement, elle montre qu'elle a aussi besoin des deux autres, de la logique
politique et de la logique du don sans contrepartie. (37)
Réception
Reconnaissance d’autrui
- la question de la réception de ces réflexions se pose dans des termes à la fois théoriques et
pratiques :
- quelles incidences sur la théorisation de l’économie et de la vie sociale ?
- comment passer de l’analyse des pratiques et enjeux à l’action au change-ment de la société ?
(la réaction la plus répandue est un défaitisme : celle qui part du principe qu’on ne peut
rien changer à la situation et aux évolutions en cours, étant donné les forces en présence)
- les trois catégories de dons attirent notre attention :
- sur le besoin de reconnaissance mutuelle qui est omniprésent dans notre société :
- reconnaître l’autre comme un semblable et comme ayant le droit d’exercer sa liberté
(reconnaître sa dignité)
- sur le fait que nous sommes dans une crise des institutions politiques qui sont les médiations
et qui organisent nos relations
- c’est-à-dire que notre époque a oublié la dimension de reconnaissance d’autrui que
comportent les institutions sociales (à l’encontre de l’idée de contrat social, qui vise à se
protéger d’autrui)
- sur le fait que nos attentes se portent sur les relations individuelles
- tout en étant confrontés à des défis collectifs
Penser l’économie
- c’est dans le cadre de ce besoin de reconnaissance d’autrui que la généralisation du paradigme
des relations marchandes tend à corrompre les relations
- on peut penser ici à tout ce qui dans les milieux professionnels se fait en termes de services
rendus mutuellement entre collègues et qui procède déjà de la gratuité - quand une
certaine amitié s’est constituée
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- on peut penser à la relation éducative que l’on voit parfois placée sur le registre de la
négociation : service contre rémunération
- sur un plan théorique, peut-on penser l’économie sans lien avec les autres types de relations
sociales ?
- les relations marchandes sont constitutives et nécessaires à la vie sociale
- mais aussi les relations qui expriment la reconnaissance de la dignité d’autrui
- autrement dit : il s’agit d’intégrer la dimension “symbolique” des relations sociales
- comment intégrer l’existence concrète de la notion de gratuité dans l’économie - surtout si on
cherche à chiffrer ce que cela représente - sans idée d’exploitation de ces relations pour
un plus grand profit ?
Penser la vie sociale
- une manière de le faire est de protéger par des législations appropriées (puisque la loi
institutionnalise les rapports de reconnaissance mutuelle) le fait que certaines réalités ne
peuvent être vendues :
- le fait d’être en vie, l’amour, l’amitié …
- le corps humain, la santé
- les biens qui sont pour tous : l’air, l’eau, le monde en sa dimension de beauté
- les réalités culturelles de façon générale, la sagesse …
- la spiritualité
- cela impose de distinguer, la valeur des choses (qui peut être inestimable) et l’indemnisation de
services rendus pour y accéder
- cf. les questions posées par les dépenses de santé
(ex : donner un rein ne peut être estimé financièrement, mais les opérations chirurgicales
ont un coût)
Logiques de transformation
- comment transformer la vie sociale ?
- l’histoire est faite de personnes qui ont profondément marqué leur temps, et entraîné des
changements en profondeur, parfois pour le meilleur, parfois pour le pire
- cela veut dire que les transformations de la vie sociale se font par des initiatives individuelles
plus que par des programmes d’abord pensés puis exécutés
- en ce sens les initiatives déjà citées (initiatives “éthiques”, économie du don …) ont une
valeur symbolique efficace
- elles présentent déjà une alternative à une logique dominante
- vie ordinaire et initiatives symboliques
- la vie marchande est nécessaire quelle que soit l’intégration de la gratuité
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- l’exigence de justice suppose la détermination d’un juste prix
- des initiatives symboliques ont pour mérite de montrer que la logique marchande n’est pas
toute la logique
- en ce sens elles sont porteuses de prophétisme (cf. St François d’Assise)
- elles contribuent à susciter des infléchissements au sein de la société
- mais le fait de mettre en œuvre et de faire vivre les institutions telles qu’elles sont, dans le
sens d’une reconnaissance des personnes est aussi et déjà une action prophétique
- si l’on se place du point de vue de la foi chrétienne :
- c’est la foi en un salut accompli par le Christ et qui est diffusé par l’Esprit de Dieu
- celui-ci se présente comme un partenaire, en qui l’alliance avec Dieu est vécue et mise en
œuvre
- on dit de lui qu’il “renouvelle la face de la terre”
- conformément à ce qu’il est au sein de la Trinité, il faut exister les personnes dans leur altérité et
crée la communion (qui n’est pas une uniformité)
- il donne l’intelligence, la science, la sagesse, le conseil, la force, …
- … tout ce dont nous avons besoin …
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