Il faut cesser le double discours avec l`armée, la police, la justice…et

publicité
Le mépris du monde politique et médiatique pour
l’économie réelle est stupéfiant
La stratégie des banques centrales est devenue le seul sujet qui compte. Les
investisseurs et le monde politique se retrouvent quasi unanimement pour considérer que
l’économie réelle est devenue quelque chose de secondaire qui ne mérite pas que l’on perde tu
temps à l’analyser.
La BCE s’apprête à relancer l’inflation nous dit on. Pour prendre les bonnes décisions il
faudrait commencer par reconnaître que nous sommes en déflation pour un ensemble de raisons :
baisse du pétrole et des matières premières, mondialisation qui tire les prix et les salaires vers le
bas et surtout insuffisance de la demande due, surtout en France à une pression fiscale
excessive…
Aujourd’hui la hausse de la consommation ne tire plus les prix vers le haut comme
autrefois. Le chômage a fait une nouvelle envolée en octobre, c’est le seul pays en Europe dans
lequel cela se produit. Rappelons que L’ISF qui est probablement un des impôts les plus stupides
de la République, après l’impôt sur les portes et fenêtres, bat des records en 2015 avec 5,4Md€
de revenus pour l’Etat. Tout cet argent aurait du irriguer le secteur privé pour réaliser des
investissements qui seront les emplois de demain. Le résultat est que la croissance en France
n’est bien évidemment pas assez forte pour créer des emplois.
En Allemagne en revanche, L’indice PMI composite est en hausse grâce au secteur des services.
La confiance des milieux d’affaires est en hausse grâce à la demande interne.
La bataille entre les agriculteurs et la grande distribution fait rage
La lecture de la rubrique hebdomadaire « Marchés Agricoles » de Ouest France est à cet
égard tout à fait intéressante. Pour le porc breton les prix ont baissé de plus de 15% à la
réouverture du marché au cadran de Plérin. Malgré cet ajustement à la baisse des cours, la
compétitivité reste inférieure à celle des tarifs allemands et espagnols. Pour les bovins de
boucherie les ventes sont catastrophiques. Ce qui est en partie le résultat d’émissions de
télévision à charge contre la consommation de viande. De nombreux veaux ne trouvent pas
preneurs même à des prix très en retrait…
Pendant ce temps la guerre des prix continue dans les hypermarchés. Les alliances se
multiplient pour faire pression sur toute la filière agro alimentaire pour acheter encore moins cher
les productions des agriculteurs de base. Parallèlement les patrons des grands groupes de
distribution sont régulièrement convoqués à Bercy pour s’entendre dire que leurs prix sont trop
élevés…
Frédéric Bastiat (1801- 1850), économiste basque et pamphlétaire libéral français, élu
député des Landes en 1848, a très bien décrit ce phénomène. Les producteurs se liguent pour
fausser la concurrence, mais ils ont besoin de l’arme de l’Etat pour y réussir durablement. Les
« marchands de chandelle » démontrent aux députés qu’il faut fermer toutes les ouvertures par
lesquelles le soleil pénètre dans la maison : il en va de « l’intérêt général ». L’Etat est donc
soumis à la pression permanente de ses clientèles, car les hommes politiques cherchent avant
tout leur élection. Ils promettent tout et son contraire, ils prennent aux uns pour donner aux
autres : « L’Etat est cette grande fiction sociale à travers laquelle tout le monde croit vivre aux
dépens des autres ». Bastiat a très bien analysé l’alliance naturelle entre producteurs et
politiques, au détriment des consommateurs.
Aux Etats Unis l’indicateur avancé de la récession est en territoire négatif depuis l’été.
Le PIB du troisième trimestre a été révisé en hausse mais le niveau des stocks est
important tout comme le PMI manufacturier du mois de novembre car la hausse du dollar pèse
sur les exportations. Le niveau des résultats des sociétés est en recul de -2,2% sur un an alors
que la pression à la hausse sur les salaires est un peu plus forte. La confiance s’inscrit aussi en
baisse. C’est préoccupant car c’est actuellement le seul levier de croissance.
Dans un environnement particulièrement volatil des marchés il faut redire que les obligations
américaines sont toujours attractives pour protéger un portefeuille
Le Robot-Advisor est un véritable tsunami pour les
banques et les sociétés de gestion
Parmi les ruptures importantes qui vont affecter des pans entiers de l’industrie et des
services figure le Robot Advising. Il propose une alternative transparente et efficace au
traditionnel conseil en gestion de portefeuille pratiqué par les banques et les sociétés de gestion.
C’est un secteur qui va connaître les mêmes ruptures que celles que l’on a enregistré dans
l’immobilier, le recrutement, la fiscalité et la santé.
Aux Etats Unis, le numéro 1 est Nutmeg a déjà 35 000 clients depuis son lancement en janvier
2013. La société a levé 50 M$ auprès d’investisseurs pour son développement. Les autres acteurs
ont pratiquement tous soit des accords soit ont été rachetés par de grandes sociétés de gestion.
Betterment et LearnVest ont conclu un partenariat avec Fidelity), Future Advisor a été
racheté par Blackrock). Seul Wealthfront est encore indépendant.
En Grande Bretagne le Robot-advising est considéré comme une véritable onde de choc dans
l’industrie de la gestion. Nutmeg a attiré Schroders qui a investi 32M$ dans la société.
Parmenion Capital a dans son capital Aberdeen AM.
A Hong Kong, on trouve 888 Securities qui est une société qui propose à ses clients une
allocation de leur portefeuille réalisée à partir de Morningstar pour une commission de 0,8% des
actifs gérés.
La France est en retard sur ce mouvement. France Advize est une société fondée par Nicolas
Marchandise. Elle est sponsorisée par Fintech, le pôle Finance Innovation présidé par Jean Hervé
Lorenzi.
Il faut cesser le double discours avec l’armée, la
police, la justice…et les déficits publics
A force d’avoir utilisé l’Armée et la Défense comme variable d’ajustement pour contenir
le déficit budgétaire, on se rend compte aujourd’hui que le budget militaire allemand est devenu
supérieur à celui de la France, hors nucléaire. Si la gauche au pouvoir entend se donner les
moyens de lutter efficacement contre le terrorisme des islamistes radicaux, elle doit renoncer à
un certain nombre de postures notamment en matière de justice qui a une grande responsabilité
dans le laxisme avec lequel ont été traités nombreux criminels et délinquants, François Hollande
n’a toujours pas dit non à Christine Taubira et tout ce qu’elle symbolise. Quand on regarde la
guerre de communiqués entre le Syndicat de la Magistrature du 16/11/2015 et le Syndicat des
Commissaires de la Police Nationale du 17/11/2015, on se rend compte de tout le mal qui a été
fait à l’autorité de l’Etat.
En matière de ventes d’armes il va devenir de plus en plus compliqué de continuer à vendre des
équipements à des pays qui participent largement au financement des terroristes en Europe.
Enfin, en ce qui concerne l’immigration, il va devenir impératif d’arrêter la folie d’une Europe sans
frontières…
Le « Pacte de Stabilité » est remplacé par le « Pacte de Sécurité », nous a expliqué le
Président de la République, ce qui devrait permettre, une fois de plus de ne pas respecter les
engagements de la France en matière de réduction du déficit, vis à vis de Bruxelles…
La position économique de la France est fragile. Tant que la gauche gardera une réticence à
toute mesure qui peut être bonne pour les entreprises, l’économie ne repartira pas et la position
compétitive de la France se dégradera progressivement.
Tout ce qui se passe permet au gouvernement de ne pas se concentrer sur la diminution des
dépenses publiques, sur le phénomène de l ‘augmentation de la pression fiscale de plus de 20%
entre 2008 et 2014 et surtout sur les jeunes hyperqualifiés qui continuent de quitter la France. …
En Europe la baisse des taux ne peut pas tout
Mario Draghi a promis de tout faire pour que l’inflation reparte. Cela ne fera pas
forcément repartir l’économie, car comme la BCE l’a dit de nombreuses fois, elle ne peut se
substituer aux étatset en particulier ceux, comme la France, qui ne prennent aucune mesure
structurelle pour diminuer leurs dépenses publiques.
Comme l’a montré l’économiste Knut Wicksell à la fin du XIXème siècle en Suède, la croissance
économique ne dépend pas uniquement du niveau absolu des taux d’intérêts. Elle est fonction du
rapport entre deux niveaux de taux d’intérêts : le « taux naturel » et le « taux du marché ». Il
explique que l’allocation d’actif pour être efficace peut se produire que s’il y a un écart entre les
deux. Pour générer de la croissance, il faut donc que les taux d’intérêts soient supérieurs au
rendement des actifs existants et en dessous du rendement marginal d’un investissement sur de
nouveaux actifs. Si l’on déroge trop longtemps avec cette hiérarchie des taux, on ne fait que
pousser le rendement des actifs existants. C’est très exactement ce qui se produit depuis le début
de la crise en Europe.
Pour le moment, l’excédent courant européen augmente en septembre avec des importations et
des exportations qui baissent et l’Euro est au plus bas depuis sept mois. Tout sera fait par la BCE
pour retourner à la parité avec le USD.
Le Japon reste un pays attractif pour l’investisseur
Les résultats du commerce extérieur s’améliorent en octobre malgré une baisse en
volume des exportations. Les salaires augmentent. Le pays est un grand bénéficiaire de la baisse
du prix du pétrole. Cela n’empêche pas certains économistes de nous expliquer que le Japon
replonge en récession malgré le volontarisme de Shinzo Abe le premier ministre. La raison
principale de leur pessimisme repose sur le soi disant « Cercle vicieux d’un endettement massif
sans fin ». Certes il représente 240% du PIB, 16 années de recettes fiscales et l’équivalent de huit
budgets annuels. C’est évidemment beaucoup, sauf que cette dette est pratiquement due à des
épargnants japonais. Cela n’a rien à voir avec la situation de la France dont la dette se rapproche
de 100% du PIB mais se trouve détenue à plus de 65% par des investisseurs étrangers. Ce qui
n’est pas du tout la même configuration et le même niveau de vulnérabilité.
Le tourisme au Japon bat des records. Plus de 30M de visiteurs sont attendus pour les Jeux
Olympiques de 2020, ce qui devrait contribuer au soutien de la consommation.
Parmi les sociétés qui devraient en profiter on peut citer :
Dans les transports : All Nippon Airways, Japan Airlines, Seibu (chemins de fer, hôtels et
loisirs), Fuji Kyuko (transports), HIS (agence de voyage discount),
Dans l’hôtellerie : Imperial Hotel (chaine d’hotels de luxe), Japan Hotel REIT,
Dans les loisirs : Oriental Land (opérateur de Tokyo Disney Land),
Dans la consommation : le secteur va bénéficier de l’afflux de visteurs chinois. Fast Retailing
(=Uniqlo), Unicharm Rakuten, Suntory, Don Quijote, Shiseido, Isetan Mitsukoshi, Seven
Bank (le seul ATM japonais ouvert 24h/24 acceptant les cartes de crédit étrangères),Kose
(marque de cosmetique populaire proposant des crèmes régénératives), FujiFilm (nouvel acteur
de la cosmetique et de la pharmacie), Komehyo (vente de luxe de seconde main seconde main),
Zojirushi (cuiseur de riz)
Le camp de la liberté ne peut gagner qu’en
déclarant la guerre électronique au terrorisme
Les attaques islamistes du vendredi 13 novembre au soir à Paris perturbent la reprise
économique et nous bouleversent bien évidemment. Les guerres en Irak, en Syrie, au Liban, et
dans tant de pays d’Afrique se propagent maintenant à l’Europe. Ce sont maintenant des
Européens qui en sont jugés responsables, et exécutés. La France, en est la cible principale.
Quand les dirigeants d’un pays font tout ce qu’il faut : 1/ pour détruire l’école républicaine
qui n’est plus le lieu de la transmission mais un endroit d’animation et de nivellement. Les
meilleurs qui ont de bonnes notes sont condamnables car ils « humilient » les autres…2/ pour
détruire la police qui arrête des délinquants et des criminels qui sont très vite relâchés par un
système judiciaire laxiste qui oblige les forces de l’ordre à accepter le développement de
l’islamisme radical dans une république laïque. Il ne peut y avoir de compromis avec la
polygamie, la burka intégrale et l’excisions des petites filles…3/ pour privilégier les minorités au
détriment des classes moyennes françaises… Il ne faut pas trop s’étonner de ce qui arrive.
Quand on méconnait l’histoire des chiites et des sunnites en soutenant uniquement les
sunnites pour favoriser nos exportations d’armes…
Quand on pratique l’angélisme démocratique, en refusant d’aller à la bataille contre les
islamistes radicaux avec les dirigeants qui les combattent comme Poutine et Assad…
Il ne s’agit pas pour nous d’évaluer les différentes mesures qu’il faudrait prendre en
matière de bracelets électroniques, de centres de déradicalisation, du traitement de ceux qui ont
la double nationalité et figurent sur le fichier S, de fermeture de lieux de prières animés par des
imams qui prêchent la mort de l’occident et de ses valeurs.
En revanche, l’Institut des Libertés est dans son rôle, en proposant semaines après
semaines des mesures pour combattre dans la durée, les sources économiques de la crise. C’est
le chômage de masse qui nourrit les extrêmes. C’est la formation et la croissance qui fait la paix.
Il s’agit donc de redoubler d’efforts pour comprendre et maîtriser les changements en cours, pour
profiter des possibilités qui s’ouvrent, pour aider les jeunes à se construire un avenir. Le camp de
la liberté gagne en rapprochant les hommes. Il gagne par les réseaux d’échanges, d’information
et d’entraide, par la confiance. Il gagne aussi, ne soyons pas naïfs, par les systèmes de
surveillance et d’échanges qui doivent être à la fois plus centralisés et surtout plus décentralisés
et interdépendants. Le cybercrime se concentre sur l’argent. Il est devenu moins risqué, plus
rapide et plus rémunérateur que le monde réel. Les criminels traditionnels ont accompli leur mue
numérique…
La cyber-répression va s’intensifier…
Il ne faut pas se tromper de combat en pensant que décréter l’Etat d’urgence, renforcer le
plan Vigipirate vont permettre de résoudre durablement les problèmes du
terrorisme. Il faut par contre suivre les valeurs cotées et non cotées (en italique) qui vont
permettre vraiment d’engager une guerre électronique contre le cyber-crime très utilisé par le
terrorisme.
En Israël, cela fait des années que l’on a remplacé la lutte contre les objets par la lutte contre les
personnes. L’efficacité du contrôle dans les aéroports des bouteilles d’eau, des petits pots de
crème de beauté, des ceintures et des talons de chaussure est assez discutable. Il s’agit
aujourd’hui de la guerre électronique pour laquelle l’armée israélienne a mis en place une unité
d’élite qui s’appelle l’Unité 8200. Tous ceux qui sont passés dans ses rangs créent des sociétés
qui trouvent assez facilement des financements.
Parmi les sociétés israéliennes intéressantes on peut retenir : Check Point est la plus importante
société. Elle est cotée aux Etats Unis. Parmi les sociétés non cotées on note : Team8
(surveillance électronique) a été fondé par Nadav Zafrir ancien dirigeant de « Unit 8200 »,
Converse (logiciel de défense contre les attaques par des virus), BioCatch (identification sans
mot de passe), SecBI (agrégateur de systèmes de surveillance), CyActive (racheté par PayPal
pour 60M$ 16 mois après sa création), Aorato (racheté par Microsoft)…
Aux Etats Unis, on trouve Palo Alto Networks, Cisco (Deep Packet Inspection installé en Syrie),
CyberArk Software, Infoblox, FireEye, Fortinet, McAfee (détenu par Intel), Stanley Black
& Decker (30% du CA dans la sécurité des biens et des personnes), Honeywell , 3M , RSA
(racheté par EMC)
SSB (Trojan),
Il y a aussi de nombreuses start ups : Coalfire (aide les sociétés à identifier les risques d’attaque)
, Imperium (cyber security start up), Lookout (protection contre le hacking), Okta (financé par
le fonds Sequoia), Bit9 (start up financée aussi par Sequoia), First Eye (la start up a surveiller),
SafeNet (racheté par Gemalto)…
En Europe, on trouve des sociétés cotées qui sont la plupart du temps orientées sur la sécurité
des biens et des personnes : en Grande Bretagne Group 4 Securicor , Gamma ;
en Allemagne : Siemens, Elaman ; en Suède : Securitas AB , Assa Abloy ; en Italie : Votiro
(identification des faux emails), Aera , Hacking Team ; en Suisse : Kaba Holding ;
En France : Thalès, Atos, Bull (Hoox chiffrement de la voix des SMS et email), Groupe
Gorgé (=Eca détenu par Gorgé 63,9%). Parmi les entreprises non cotées on peut retenir : Ercom
(composant cryptographique), Cassidian, Amesys (groupe Bull, systèmes vendus à la Lybie, la
Maroc, Barhein, Quatar) , Qosmos (système de surveillance vendu à la Syrie, et la Lybie) ,
Arkoon (logiciel de sécurité informatique/filiale d’EADS), Wallix (sécurité numérique rapproché
de Open Trust et Keynetics/ =Thiérry Dassault), Halys (=Thiérry Dassault), Cryptosense
(surveillance automatique des logiciels)
Le scénario de reprise mondiale modérée est remis en cause
En Europe, on entrait dans un scénario de reprise très modérée. En France
la production industrielle était en hausse de 1,8% sur un an en septembre. En Allemagne,
l’excédent courant avait encore progressé en septembre, mais la demande interne commençait à
ralentir. En Grande Bretagne, le taux de chômage était au plus bas
Toute cette politique de faible croissance reposait sur la BCE. L’opinion publique commençait à
comprendre que quand on mettait en place des politique de QE on ne pouvait pas s’arrêter tant
qu’il n’y avait pas d’inflation.
Les taux d’intérêts négatifs sont une véritable catastrophe. Ils finissent par tuer la croissance. Les
économies développées n’ont donc plus d’outils en cas de nouvelle récession« Cela va mal finir »
a dit clairement Benoit Coeuré, membre du directoire de la BCE.
Aux Etats Unis, le marché de l’emploi reste solide. La hausse des salaires va stimuler la
consommation. L’inflation pourrait repartir graduellement…
En Chine, l’excédent commercial pour le mois d’octobre a enregistré un niveau record avec des
importations en baisse de 18,8% face à des exportations en recul de -6,9%
La croissance du crédit ralentit et le shadow banking se contracte. L’inflation ralentit sous la
pression de la baisse des matières premières et de la surcapacité de production.
Au Japon, on note un peu moins de pessimisme parmi les chefs d’entreprise
Sur les marchés émergents, il devient clair que la hausse du dollar sera néfaste pour les
marchés émergents déjà confrontés à la forte baisse du cours des matières premières. .
Le western des banques centrales se poursuit
Pour ceux qui s’intéressent aux grands western américains de John Ford, il ne faut pas
oublier que « La chevauchée fantastique » a été suivie par « Le massacre de Fort Appache » et
que finalement, c’est l’italien Sergio Leone, qui quelques années plus tard a fourni l’explication de
cette épopée avec « Pour une poignée de dollars »….
C’est un peu ce qui est en train de se passer sur les marchés. La chevauchée fantastique des
bourses stimulée par le laxisme des banques centrales risque de mal se terminer. Avec Mario
Draghi, l’italien qui est devenu le président de la BCE, tout cela risque de déclencher une forte
hausse du dollar. Pour le moment, il est au plus haut depuis six mois contre Euro à 1,07$
On va en effet entrer dans une grande divergence des politiques monétaires des banques
centrales, avec une Federal Reserve qui va commencer à remonter ses taux au moment où la
Banque Centrale Européenne va encore baisser les siens.
La vulnérabilité des marchés est donc grande, car dès les premières inquiétudes, une très
grande partie des fonds d’investissement réagiront en même temps. Rappelons qu’il existe
9400Md$ de fonds indexés, 3000Md$ d’ETF, 350Md$ de « Risk Parity Funds » qui avec un levier
moyen de 355% représente une exposition de 1400 Md$. Si on y ajoute les « Smart Bêta Funds »
pour 300Md$, nous avons un univers principalement géré à partir d’algorithmes qui transmettent
des ordres de bourse aux marchés avec des robots. Comme les régulateurs empêchent
maintenant les brokers, les banques, les compagnies d’assurance de se porter contrepartie dans
les périodes de turbulence, nous avons la recette idéale pour obtenir une volatilité
impressionnante des marchés
La France ne vit plus qu’à l’heure de la (mauvaise) communication
La France s’est une fois de plus, malheureusement distinguée avec sa ministre du travail
Myriam El Khomri, qui ne sait même pas combien de fois il est possible de renouveler un contrat
de travail à durée déterminée (CDD). La question qui lui était posée par Jean Jacques Bourdin sur
RMC et BFMTV renvoyait pourtant à un article de la loi promulguée en août dernier par François
Rebsamen , son prédécesseur !
En matière de déficits, la France est championne d’Europe. La dette de la France était à la
fin du premier semestre de 2100 Md€ ce qui représente 97,6% de son PIB. Elle ne fait plus
qu’émettre de la dette pour rembourser sa dette plus ancienne. Elle continue de s’endetter, car
elle n’est plus capable de rembourser ce qu’elle doit. Alors que l’Italie, l’Espagne et le Portugal
ont revu leurs programmes d’émission à la baisse, la France a été incapable de le faire. En
matière de solde public pour 2016, elle se situe en bas du tableau avec un chiffre un peu moins
mauvais (-3,4%) que celui de la Grèce (-3,6%) et de l’Espagne (-3,6%).
D’ailleurs, même Bruxelles ne croit plus les chiffres avancés par la France. Elle pense que le
déficit atteindra 3,3% du PIB en 2017 et non pas les 2,7% comme le prévoit Bercy. Il y a en effet
un grand flou sur le programme d’économies du gouvernement qui devrait être de 14,5Md€ par
an.
L’Europe est suspendue aux prochaines mesures de la BCE qui seront prises pour soutenir la
croissance en Europe. La somme des annonces faites par des entreprises cette semaine décrit
bien une situation très difficile : l’industrie européenne de l’acier est menacée par les
exportations chinoises… ; Michelin ferme quatre usines en Europe…
CGG sacrifie le pavillon français pour garder la tête hors de l’eau….Areva est obligé d’ouvrir son
capital aux chinois et peut être aux japonais
Les marchés émergents sont redevenus fragiles
Aux Etats Unis les derniers chiffres de l’emploi ont été bons, ce qui montre que l’économie
américaine est désormais assez solide pour supporter un relèvement des taux directeurs. La
décision sera connue le 16 décembre. En revanche, les stocks des entreprises sont importants, ils
sont désormais à un niveau qui annonce une récession. Les ventes sont molles
La Chine a réalisé un excédent commercial record en octobre avec des importations (-18,8% sur
un an) qui reculent plus que les exportations (-6,9%).
Dans les marchés émergents, les faillites d’entreprise sont en forte progression.
Les groupes miniers très présents dans ses pays sont confrontés à la baisse des matières
premières. Ils réduisent leurs investissements mais curieusement ferment peu de mines. De
nombreux investisseurs redoutent un mouvement de panique sur ces marchés, comme cela
s’était produit en mai 2013 quand la Fed avait annoncé la fin de ses achats d’obligations. On avait
connu un très fort mouvement de rapatriement des capitaux vers les Etats Unis…
Dollar et taux d’intérêts
Les grandes sociétés de gestion mondiales ont perdu 700Md$ d’actif au troisième
trimestre. Ce n’est pas un événement anodin. Cela pourrait signifier que des gouvernements pour
faire face à leurs dépenses publiques doivent puiser notamment dans leurs fonds souverains.
C’est ce qu’a fait l’Arabie Saoudite confrontée à la baisse du prix du pétrole. Comme son déficit
budgétaire va atteindre les 20% du PIB il lui faut absolument des liquidités pour acheter la paix
sociale dans le pays.
Le matraquage fiscal en France atteint ses limites
La fiscalité est devenue en France un sujet surréaliste. On vient d’assister à un bug fiscal
sans précédent sur la hausse des taxes qui touchent maintenant des personnes aux revenus
modestes. Cela montre une fois de plus que Bercy n’est plus capable de maîtriser l’évolution de la
fiscalité. A force de mélanger sans arrêt ce qui ressort des cotisations et ce qui devrait ressortir
de l’impôt, on fini par prélever des taxes, en principe affectées, qui ont jusqu’à 35 organismes
bénéficiaires et trouver des entités qui reçoivent des fonds de 50 provenances différentes….
Le résultat est que, comme au jeu de mikado, quand on touche un élément du dispositif il est
pratiquement impossible d’anticiper toutes les conséquences de la décision.
Pourtant ce ne sont pas les fonctionnaires qui manquent à Bercy. Ils sont largement
supérieurs à ceux des ministères équivalents dans d’autres pays. On compte aujourd’hui 140 000
fonctionnaires pour 66M d’habitants au ministère de l’économie et des finances. C’est 60 000 de
plus qu’au Royaume Uni (HM Treasury). Beaucoup plus qu’en Allemagne
(Bundesfinanzministerium) avec 90 000 fonctionnaires pour 80M d’habitants et même 10 000 de
plus qu’aux Etats Unis (Department of Treasury) avec 316M d’habitants En France sur les 54 000
employés au ministère, 42 350 bénéficient du statut de fonctionnaires (37 650 aux finances, 4
700 à l’économie). En Allemagne pratiquement 50% du personnel n’a pas le statut de
fonctionnaires. Ces comparaisons montrent que les effectifs en France sont beaucoup trop
importants. Le gouvernement devrait supprimer des dizaines de milliers de postes de
fonctionnaires.
La redistribution est devenue baroque, complexe et touffue. Les deux systèmes de
redistribution sociale d’une part, fiscale d’autre se mélangent allègrement dans une opacité de
plus en plus grande. De la commutativité (les droits sociaux sont issus du travail) on est passé à
la distributivité (perception de cotisations sans travail ou cotisation préalable, du type Couverture
Maladie Universelle, (CMU), Revenu de Solidarité Active (RSA)….Malheureusement un système de
redistribution ne peut pas être durablement déficitaire.
Au lieu de s’en prendre une fois de plus aux retraités qui ont travaillé toute leur vie, l’état
pourrait commencer par aligner les régimes spéciaux de retraite du public sur ceux du privé. Il
n’est pas possible d’avoir des agents qui continuent allègrement à partir à 50 ou 55 ans à la
retraite alors que les salariés du privé devront maintenant travailler au moins jusqu’à 62 ans pour
percevoir une pension sans décote. L’économie réalisée pourrait être de 20Md€ par an.
Dans un pays où plus de 50% des foyers sont maintenant totalement exonérés d’impôt sur le
revenu, uniquement pour des raisons électoralistes, on arrive à un effet destructeur sur le plan
économique.
L’Etat français est un très mauvais actionnaire
L’état actionnaire est au dessous de tout. Pour Renault, il engage une épreuve de force qui
a commencé avec « la loi Florange » instaurant le droit de vote double lors des assemblées
générales. Depuis seize ans l’alliance Renault Nissan fonctionnait très bien. Vu de Tokyo,
l’activisme du gouvernement français est un véritable casus belli aux yeux de Nissan. Mais il y a
pire avec Areva. Là l’état est dans un déni de réalité gigantesque et surtout, n’a pas le courage
de prendre de décisions tant que nous sommes en période électorale…
L’État n’est bon à créer ni richesse, ni liberté, ni emplois, ni croissance. Tout au plus des
fonctionnaires. Courteline disait: «En France, on sème des fonctionnaires et on récolte des
impôts.» Et chaque fois que l’on embauche un fonctionnaire – ce qui se voit, entre trois et quatre
emplois potentiels du secteur privé ne sont pas créés, ce qui ne se voit pas….
Il ne suffit pas d’invoquer l’intérêt général pour le promouvoir. Il n’y a pas de pilote
bienveillant aux commandes de l’appareil d’Etat, mais des hommes inévitablement dotés
d’intérêts particuliers, guettant les prochaines élections ou simplement soucieux d’optimiser leur
carrière. Pour échapper à la tyrannie du court terme et à la multiplication des réformes avortées,
l’Etat doit se fixer des objectifs concrets , modestes et aux résultats contrôlables.
Les chiffres du chômage se sont inscrits en baisse en septembre. L’événement a été
amplement commenté par la presse bien pensante. Cela ne change rien à la réalité. Il est encore
beaucoup trop tôt pour être sur que nous assistons à la fameuse « inversion de la courbe du
chômage »…
L’endettement de la France devrait être la première préoccupation des hommes
politiques
La situation de l’endettement de la France reste catastrophique
Avec un stock de presque 2 000Md€ de dette publique détenus à hauteur de 65% par des non
résidents, 20% par les assureurs en grande partie dans les contrats d’assurance vie des
épargnants français, 10% par les banques et le reste par les français en direct.
En matière de flux, il faudra emprunter encore presque 200Md€ l’année prochaine, soit 125 Md€
pour amortir la dette et 75M€ pour financer le déficit nouveau. La mise en perspective de ces
chiffres est tellement catastrophique que ce sujet devrait être le premier dont devraient débattre
les hommes politiques….
Les avertissements sur résultats se multiplient : Saint Gobain, Schneider Electric…
En revanche, Danone a annoncé des chiffres intéressants. Elle fait partie des rares sociétés qui
peuvent augmenter leurs prix (+3,9%) quand les volumes de vente baissent (-3,3%). Dans un
environnement déflationniste c’est ce type de sociétés qu’il faut privilégier dans un portefeuille.
En Europe, la croissance accélère dans les services mais pas dans le secteur manufacturier.
L’inflation est toujours en dessous des objectifs, ce qui devrait inciter la BCE à intervenir une fois
de plus. En Allemagne, la confiance des consommateurs est toujours là, mais les perspectives
de croissance à horizon douze mois inquiètent. En Italie, la confiance des consommateurs
progresse. Ils semblent croire à l’efficacité des mesures prises par le courageux Matteo Renzi.
Le débat sur le comportement du dollar est très ouvert
Aux Etats Unis, La croissance du PIB au troisième trimestre (+1,5%) ne met pas en évidence un
ralentissement important de l’économie US. Le secteur manufacturier est faible. L’investissement
ne repart pas. Les marchés anticipent un relèvement des taux à avant la fin de l’année. Il n’y aura
donc dans la décision aucune surprise.
Sur le dollar le débat reste ouvert. Ceux qui anticipent une hausse font valoir que quand on
regarde de près les commentaires de la BRI en juin dernier, il y aurait
10 000Md€ qui auraient été empruntés par des entités non américaines. Quand tous ces acteurs
devront rembourser leurs emprunts cela risque d’entrainer une explosion du dollar à la hausse.
Dans le camp de ceux qui ne croient pas à la hausse de la devise américaine, l’argument principal
est qu’elle monte depuis sept ans, ce qui correspond à la durée moyenne des cycles de hausse et
de baisse.
Le consensus mou sur le sujet, est que le dollar devrait monter au moins jusqu’à la prochaine
hausse des taux par la Fed…
On enterre peut être le scénario de la déflation
un peu vite
Les économies ralentissent partout. Cela n’empêche pas les marchés de se réjouir des
derniers propos de Mario Draghi, président de la BCE. On est toujours dans le keynésianisme
primaire qui consiste à penser que c’est l’Etat ou la Banque Centrale qui créent de la richesse.
Pourtant l’observation de la réalité montre que les banques centrales sont impuissantes pour faire
face à une croissance atone.
L’endettement mondial a progressé de 40% du PIB mondial depuis 2007. La politique de « taux
zéro » pratiquée par toutes les banques centrales ont maintenu en vie des sociétés mal gérées
qui auraient du disparaître et des gouvernements peu courageux qui n’ont pas su faire de
réformes…
L’hyper inflation qui devait être la conséquence logique de politiques monétaires très laxistes
n’a pas eu lieu. La quasi totalité des économistes l’anticipait pourtant. Il faut donc bien
maintenant se poser la question de la vigueur des pressions déflationnistes…
Les sociétés de matières premières connaissent en ce moment une crise de solvabilité qui est
loin d’être terminée. Elle sera proche de la fin quand nous assisterons à des mégafusion du type
BHP + Billiton et Exxon + Mobil. Des pays sont désormais dans une situation budgétaire
compliquée. Le déficit de l’Arabie Saoudite, victime de la chute de ses recettes pétrolières
inquiète le FMI. A la tête du troisième fonds souverain mondial, elle a été obligée de retirer 70Md$
aux sociétés de gestion à qui elle avait confié des fonds à gérer. Les sociètés les plus exposées à
ce mouvement sont les très grandes sociétés de gestion : Blackrock gère 4800 Md$, Vanguard
3100, State Street 2400, Fidelity 2100 et Allianz 2000.
L’euthanasie du rentier va donc continuer. Observons que les obligations ont réalisé une
performance supérieure à celle des obligations depuis douze mois et surtout n’oublions pas que
cet été certains ETF se traitaient avec 40% de décote tant la liquidité des marchés avait disparu !
On a du mal à voir « la France apaisée » de Monsieur Hollande…
La pression fiscale s’est alourdie en France de 58 Md€ en plus sur les ménages en six ans.
Les régimes de retraites sont en quasi faillite. Sans alignement des régimes publics sur ceux aux
mêmes conditions et sans report formel de l’âge de départ à la retraite pour tout le monde, le
système ne fera qu’accumuler les déficits au cours des prochaines années. Rappelons une fois de
plus le courage de l’association « Sauvegarde des retraites » qui se bat contre les mesures de
spoliation des régimes de retraite du privé. Les derniers accords sur l’Agirc-Arrco, présentés par
les media comme un « sauvetage », ne feront en fait qu’aggraver un peu plus les différences de
traitement qui prévalent, en matière de retraites, entre les deux sphères publique et privée.
Les « économies » réalisées par la Sécurité Sociale, ne sont si on les regarde de près que des
économies en trompe l’œil
Quant aux chiffres du chômage, un peu moins mauvais le mois dernier, ils n’ont aucune
chance de s’améliorer si les mauvaises performances du bâtiment continuent. La responsable
principale est bien évidemment Cécile Duflot, ancienne ministre en charge du bâtiment qui a
largement contribué à casser le marché. Il est totalement anormal d’avoir eu sept ans de recul
consécutifs du marché de l’immobilier. En matière de justice l’impuissance publique devient
préoccupante. En ce qui concerne les participations de l’Etat, il est le pire de tous les actionnaires
L’Europe aura encore droit à un nouveau « softpatch monétaire »…
L’Europe est plus exposée aux marchés émergents que les Etats Unis. Les pays qui ont le
plus fort taux de dépendance en chiffre d’affaire étant les Pays Bas (24% de l’indice), l’Espagne
(22%), la Grande Bretagne (15%). L’Allemagne est à 10% et la France à 9%. Tout le monde a
compris qu’il y aurait encore un « softpatch monétaire » de la BCE cet hiver. Elle n’a en effet pas
d’autre choix que d’amplifier encore sa politique de rachat d’actifs
En Allemagne, même si Volkswagen représente 10% des exportations allemandes, il ne faut pas
enterrer trop vite les exportateurs allemands. L’excédent des paiements courants de l’Allemagne
est toujours de 8,5% du PIB avec un excédent budgétaire pour la quatrième année consécutive.
Les marges de manœuvre sont donc grandes. La seule inquiétude pourrait être le développement
des mouvements anti islam qui manifestent ensemble, selon Die Welt, contre la politique menée
par Angela Merkel
L’économie chinoise décélère mais n’implose pas
C’est l’impression de panique donnée par les dirigeants chinois pendant l’été qui a fait
dire à certains que la Chine était en faillite. Pour eux, la Chine serait une boite noire car le
gouvernement mentirait sur les chiffres. Quand on regarde les chiffres, on ne constate pas de
baisse des volumes d’importation sur le pétrole, le minerai de fer ou le cuivre. On voit que les
services sont en forte croissance autour de 12%. La consommation se tient bien. La
transformation de la Chine en empire économique se poursuit.
L’excédent commercial chinois est toujours aussi important car tout ce que la Chine
importe vient de baisser de moitié.
La première émission en Renminbi effectuée à partir de Londres pour la « People’sbank of
China » a été couverte plus de six fois, offrant un rendement de 3,1%. Cette émission sera suivie
par celles de Agricultural Bank of China et China Construction Bank. Si le RMB fait partie des
monnaies de réserve c’est environ 1000md$ qui devront s’investir sur la devise chinoise. Les
obligations en devise chinoise constituent une opportunité d’investissement intéressante. L’accès
à ce marché étant difficile pour les particuliers, il vaut mieux investir dans un fonds.
Aux Etats Unis, le scénario d’une hausse rapide des taux s’éloigne alors que la croissance
faiblit. Le dollar a cessé de monter. Les salaires commencent à progresser.
La dynamique du marché actions est devenue négative. La volatilité extrême des ETF inquiète
beaucoup les investisseurs….
Les banques européennes poursuivent leur chemin de croix
Les banques européennes sont malades de l’hyperrégulation. Elles manquent de visibilité
en matière réglementaire. Le régulateur américain a été particulièrement dur avec les banques
européennes, surtout la BNP. La Société Générale va diminuer de 20% le nombre de ses
agences. HSBC va supprimer dans les mois qui viennent 50 000 emplois. Deutsche Bank doit
procéder à près de 6Md€ de dépréciations dans ses comptes. Le Crédit Suisse va procéder à
une augmentation de capital de 6,5Md CHF. Comme toutes les banques en Europe le groupe
cherche à avoir plus de capital, moins de risques et moins de coûts.
Pendant ce temps, les banques américaines dominent les marchés. Les résultats de Morgan
Stanley ont toutefois été bien inférieurs aux prévisions des analystes. Dans l’histoire, on a
rarement vu les marchés actions monter quand les banques n’allaient pas bien…
L’importance de Malte dans la défense de
l’Europe
Malte fait partie de l’Union Européenne. Cette petite ile de 27 km de long sur 15km de large
se trouve à environ 100km au sud de la Sicile et 300km au nord de la Libye. Elle devrait donc être
touchée par le phénomène migratoire que l’on constate partout en méditerranée. Ce n’est pas du
tout le cas pour les raisons suivantes :
L’histoire d’abord. Les Hospitaliers de Saint Jean ont toujours été depuis 1090 les défenseurs
de la chrétienté contre l’Islam. En 1565, Malte et les Chevaliers de l’Ordre de Malte repoussent les
ottomans après un siège absolument interminable qui voit s’opposer 60 000 ottomans et barbares
à 400 chevaliers. Après une résistance héroïque le français Jean de La Valette, à la tête des
chevaliers remporte la victoire. Elle met fin à l’expansion ottomane et ouvre la voie peu de temps
après, en 1571, à la victoire de la bataille de Lépante. L’Islam a été repoussé par l’Occident.
Cette histoire est en général racontée à l’envers dans les livres de classe. On préfère insister sur
le caractère guerrier des croisades pour que les chrétiens d’aujourd’hui pratiquent la
repentance…
Pendant la seconde guerre mondiale, Malte a été deux fois plus bombardée par les allemands que
Londres pendant le blitz. La résistance des maltais a permis encore une fois d’inverser le cours de
l’histoire, car les alliés ont été en mesure grâce à eux de reconquérir l’Afrique du Nord. D’ailleurs,
les Etats Unis viennent d’installer un tout nouveau centre de surveillance des communications
très sophistiqué, pour identifier tous les mouvements et toutes les communications dans toute la
méditerranée.
L’économie ensuite. Malte a une croissance supérieure à 5%, un état très peu endetté avec une
dette détenue à 95% par les épargnants maltais. Le Premier Ministre travailliste Joseph Muscat
vient d’annoncer qu’il allait baisser pour la troisième année consécutive la pression fiscale et
ramener la tranche marginale d’imposition à 25%. Il n’y a pas de taxe foncière, pas de taxe
d’habitation et surtout pas droit de succession. Cela intéresse bien évidemment un certain
nombre d’européens, à qui le gouvernement offre le statut de résident fiscal à tout investisseur
qui s’engage à dépenser au moins 350 000€ dans l’immobilier pendant au moins cinq ans, ou
louer une propriété pour au moins 16 000 € par an pendant la même période. Ceux qui souhaitent
acquérir la citoyenneté maltaise, doivent contribuer à hauteur de 650 000€ au Fonds National et
Social de Développement. Le pays ne souhaite pas en effet, payer les frais médicaux, dont la
qualité est considérée comme très bonne et les pensions de retraite à des citoyens qui n’ont pas
cotisé dans ses régimes sociaux. Le dispositif est considéré comme un des meilleurs d’Europe, le
tout dans un cadre de droit anglais très pragmatique avec une administration particulièrement
accueillante. Son exemple pourrait inspirer de nombreux hommes politiques en Europe.
La défense des valeurs chrétiennes enfin. L’influence de l’Ordre de Malte aujourd’hui a pour
conséquence qu’aucune concession n’est faite à l’égard de l’Islam. Comme les migrants le savent,
ils ne viennent pas s’échouer sur les côtes de l’ile de Malte. Voilà donc un pays qui après avoir été
malmené par le socialisme de Don Mintoff dans les années 70, se redresse très bien.
Pour le Président de la République « La France va mieux »…
On est absolument médusé que François Hollande puisse être content de lui après la série
d’événements et de faits qui montrent que la France est très mal gérée et que tous les acteurs de
la vie économique et politique s’en rendent compte.
La pression fiscale sur les PME a augmenté en moyenne de 28% sur la période 2014-2015…
Le nombre de défaillances d’entreprise, même s’il est en recul de 4,8% au cours du troisième
trimestre, est encore très important avec 62 900 fermetures d’entreprises en base annuelle
Le projet de budget 2016 permet de voir que les économies sur les dépenses de
fonctionnement des ministères ne sont ni documentées ni chiffrées. Les départements sont au
bord de l’asphyxie. Certains ne pourront même plus payer le RSA fin 2015…
Même Valérie Rabault, rapporteur PS de Commission des Finances déplore le flou du budget
présenté par le gouvernement. Il ne cesse de faire des prévisions optimistes comme le montre le
feuilleton du déficit budgétaire à 3%….
Les manifestations sous les fenêtres de Christiane Taubira, ministre de la justice, se
multiplient : la Police manifeste, les avocats sont contre le fait de mettre le système d’aide
judiciaire à leur charge…
Les propriétaires immobiliers sont révulsés par les dernières mesures en matière de
logement social. Ils ont l’impression de vivre une véritable soviétisation..
Air France a produit un dégât terrible en terme d’image. La réalité que aujourd’hui Air
France est 20 à 40% plus cher que ses concurrents…
L’ultrakeynésianisme est en train de détruire
l’économie
Les nuages s’amoncellent mais les marchés montent . Phénomène bien connu selon lequel,
les bourses montent quand les indices sont mauvais et inversement, baissent quand l’économie
s’améliore. Pourtant, les craintes sur le ralentissement de l’économie chinoise et la perspective
d’une inévitable remontée des taux par la Federal Reserve américaine sont toujours là…
La croissance des marchés émergents est revue en baisse, à commencer par celle du
Brésil et de la Russie. Dans la zone Asie les perspectives de croissance sont désormais les plus
basses depuis 2009. Les pays développés dépendant en grande partie des matières premières,
comme le Canada et l’Australie, sont aussi touchés et même les pays qui devraient à priori
bénéficier de la baisse des prix du pétrole, comme la Turquie, sont aussi atteints. L’Europe, en
relatif, offre des perspectives de croissance modestes, mais pas suffisantes pour changer les
perspectives en matière d’emploi.
D’ailleurs, dans son édition 2016 sur les « Perspectives de l’économie mondiale », le FMI a revu
en baisse ses prévisions à 3,1%. La principale crainte viendrait d’un choc financier en provenance
des pays émergents qui sont pour la plupart lourdement endettés en dollar US.
Après des décennies de relance par les déficits budgétaires et l’abaissement des taux
d’intérêts beaucoup d’économies sont fragiles. L’investissement ne repart vraiment nulle part, les
bulles se succèdent. Les acteurs de l’économie n’ont plus confiance dans les politiques de long
terme des Etats.
Ce n’est pas le néo ou l’ultra libéralisme qui ont rendu l’économie mondiale très fragile, c’est
plutôt « l’ultrakeynésianisme » adoré par la plupart de nos économistes et hommes politiques.
Cela évite, bien évidemment, de prendre les décisions courageuses pour réaliser les réformes qui
diminueront l’emprise de l’Etat sur l’économie. Quand cessera-t-on pour la France d’accuser le
libéralisme de tous les maux, alors que les dépenses publiques représentent 57% du PIB. A ce
niveau on est beaucoup plus dans le semi collectivisme que dans le libéralisme !
Sept ans après le début de la crise actuelle, les politiques monétaires mises en place sont donc
tout à fait inefficaces pour faire repartir la croissance. La relance keynésienne n’a abouti qu’à une
reprise poussive. Pour de nombreux économistes, le coupable très pratique est l’Allemagne qui
défend « une politique d’austérité ».
La France est désormais la championne européenne de la pression fiscale
La France a connu un fort rebond de la production industrielle en août (+1,6% d’une
année sur l’autre) due pour l’essentiel à l’amélioration de la situation dans le secteur automobile.
L’indice CAC 40 est repassé au dessus de 4700 qui était son niveau d’avant la baisse du mois
d’août.
Une grande campagne médiatique a été déclenchée sur le fameux PIB (Produit Intérieur
Brut) au moment où la France risque d’être bientôt rattrapée par son engagement de limitation
du déficit budgétaire à 3% du PIB. On connait depuis longtemps les limites et les imprécisions
d’un outil statistique qui valorise comme création de richesse à la fois la construction automobile,
les accidents de la route et les embouteillages ; qui mélange les ventes d’armes et les ventes de
livres ; qui ignore le travail domestique non rémunéré et le travail au noir. Il mélange aussi
allègrement l’économie marchande et la dépense publique, au point que toute augmentation des
salaires des fonctionnaires au-delà de l’inflation apparait comme une création de richesse. Pire
encore le PIB ne mesure pas le bonheur. On a vu l’incroyable créativité dont a fait preuve le
gouvernement en matière de statistiques sur le chômage. Nul doute qu’il va s’employer à
modifier le concept de PIB. « Je ne crois à aucune statistique avant de l’avoir falsifié moi même »
disait d’ailleurs Winston Churchill.
Tous les régimes du modèle social français sont à la dérive : assurance maladie, retraite,
famille et bien sûr l’assurance chômage qui n’est pas une branche de la Sécurité Sociale mais
participe au système. Le nombre de chômeurs de moins de 25 ans a augmenté de 100 000 depuis
avril 2012. Tout le dispositif mis en place par François Hollande a été inefficace. Le jeu de
bonneteau continue cette semaine, avec la Sécurité Sociale qui transfère son déficit sur les
hôpitaux pour tenir ses objectifs !
Rien n’est fait sur les régimes spéciaux comme la SNCF, EDF qui deviennent insoutenables vis à
vis des salariés du secteur privé. Autre exemple, en matière de formation professionnelle l’Etat ne
cotise pas pour ses 2,4M d’agents alors que leur budget formation coûte tout de même 2,5Md€ au
budget de l’Etat !
Le « Global Competitivness Report », Rapport sur la compétitivité de la France, montre que la
France occupe la neuvième place en matière de pression fiscale après l’Argentine, la Bolivie, le
Tadjikistan, la Colombie, l’Algérie, la Mauritanie, le Brésil et la Guinée !
La situation a peu de chances de s’améliorer quand on regarde les principales nouvelles de la
semaine. Les impôts vont encore augmenter pour les familles gagnant plus de 50 000€ ! C’est ce
que l’on désigne comme une politique particulièrement « clivante ».
La créativité fiscale est sans limites. Il existe maintenant en France 364 prélèvements de toute
nature soit un par jour. Ce n’est pas l’amendement Ayrault qui va améliorer la situation. Il
souhaite fusionner l’impôt sur le revenu et la CSG pour la rendre progressive. L’ancien Premier
Ministre n’a probablement pas pris connaissance des derniers chiffres de l’exit fiscal
communiqués par Bercy pour 2013. Ils sont désastreux
Le résultat de cette politique est clair. Quand on regarde la réalité de près on constate que les
états majors des grands groupes français sont maintenant délocalisés et qu’en matière
industrielle des sociétés comme Sanofi réfléchissent sur leur présence industrielle en France !
En Allemagne l’économie enregistre les premières conséquences du ralentissement
chinois et de l’affaire Volkswagen. Le moteur allemand ralentit l’excédent commercial du mois
d’août a été le moins bon depuis six ans et demi… La croissance est désormais attendue à 1,8%
cette année contre les 2,1% espérés au printemps dernier.
La bonne économie c’est la bonne industrie et du bon commerce.
Aux Etats Unis, les introductions en bourse sont devenues plus difficiles. Pure Storage
une data company a connu une IPO difficile. Le dollar a progressé de 14% depuis mai 2014
pondéré par le poids de son commerce extérieur.
En Chine, on n’est pas dans le scénario de la récession mais l’industrie lourde est en récession.
On va vers les 6% de croissance en 2016. Dans les douze mois qui viennent les taux vont baisser.
Les plus grands bénéficiaires seront les compagnies d’assurance chinoises : Ping An, China Life,
AIA Group.
Les banques en européennes continuent leur ménage. Deutsche Bank passe ses comptes à
la paille de fer, elle a accusé pour le seul troisième trimestre une perte de 6,2Md€. Le Crédit
Suisse s’apprête à lancer une grosse augmentation de capital. Il y a un moment où les banques
centrales et les hommes politiques devront réfléchir sur les dégâts produits par leur politique de
taux zéro. A suivre…
Téléchargement