# Mexique 41

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LE MEXIQUE
aujourd’hui
Bulletin d’information de l’ambassade du Mexique, n° 41, décembre 2003
Quartier de Polanco. Mexico.
éditorial
Le Mexique, comme toute société qui traverse une période de transition, doit actualiser plusieurs
aspects de son cadre légal et institutionnel afin de redonner confiance à ses citoyens dans une étape de changement tout en relançant ses activités économiques
et sa vie publique. Le taux de croissance économique et
son impact sur le développement social –ou pour parler
plus clairement, la prospérité du pays– dépendra en grande partie de la mise en œuvre de nouveaux accords au sein
de la société mexicaine, représentée de façon légitime et démocratique au Congrès.
Il apparaît donc que le plus grand défi auquel doivent actuellement faire face les Mexicains, et notamment ceux qui occupent des
postes d’influence aussi bien dans le domaine public que privé, consiste à
contribuer, de manière lucide et constructive, à l’instauration de ce nouveau cadre
général de coexistence. L’intensité du débat public au Mexique est en soi une preuve de prise de conscience sur la priorité à accorder aux thèmes urgents pour la prospérité future de
notre société -par exemple en matière de fiscalité, d’énergie et de travail, pour citer trois aspects
qui sont, au sein du pays comme à l’extérieur (cf. l’article consacré à un récent rapport de
l’OCDE), considérés comme fondamentaux.
Compte tenu de ce débat, qui pourrait apparaître comme intense voire difficile, il
est important de ne pas perdre de vue la force des institutions démocratiques que le Mexique
a fondées au fil du temps et plus particulièrement la capacité des Mexicains à s’entendre sur
ce qui est fondamental. Prenons pour exemple la récente approbation, à l’unanimité dans les
deux chambres du Congrès mexicain, de la nouvelle Loi générale pour le développement social.
Il s’agit-là d’un fait significatif pour diverses raisons. En premier lieu parce que cette Loi constitue une réforme à caractère structurel qui répond aux attentes des citoyens et
qui permet d’institutionnaliser une politique sociale d’Etat qui transcende les politiques menées
au cours d’un mandat. Ceci contribuera à mettre un terme aux différends qui existent entre
partis et qui, pendant plusieurs décennies, ont suscité une méfiance vis-à-vis des programmes
relatifs au développement social. En deuxième lieu parce qu’elle établit, sur la base de critères clairs, transparents et publics, les principales directives de la politique sociale ainsi que
l’obligation d’assurer la croissance réelle des dépenses sur ce point et de maintenir les programmes, les fonds et les ressources qui, étant prioritaires et d’intérêt public, ne pourront
faire l’objet de diminution.
L’approbation de cette Loi est primordiale puisqu’elle est, en grande partie, le produit du travail et de l’engagement de tous les groupes parlementaires présents à la Chambre
des Députés et au Sénat lors de la dernière et de la présente législature. Comme l’a indiqué
un membre de cette commission, l’approbation de la Loi met en ‘’évidence que les différents partis présents à la Chambre des Députés peuvent arriver à s’entendre en faveur d’un
bien commun tel que le bénéfice social dans le pays’’. Ces paroles optimistes sont à cette
occasion pleinement justifiées.
Responsable de la publication : Ambassadeur Claude Heller ; rédacteur en chef : Eduardo del Río (presse et
communication) ; Gonzalo Canseco Gomez (économie) ; Carolina Becerril (éducation) ; Alejandra García Williams
(juridique) ; Rosa Peña Perez Rea (tourisme) ; Mauricio Torres Córdova (politique internationale) ; Jorge Volpi
(culture) ; Dina Carvalho (rédactrice) ; Patricia Deleau (traductions) ; e-mail : [email protected]
sommaire
politique intérieure
- Le Mexique annonce la création
d’un programme national
des droits de l’homme
p. 2
- Vers une politique sociale
d’Etat au Mexique
p. 3
politique étrangère
- Monterrey, siège du Sommet
extraordinaire des Amériques p. 4
- Plan Puebla-Panama : promotion
du développement régional
p. 5
économie
- L’OCDE dresse un bilan
de l’économie mexicaine
- Mexique - Union européenne :
vers une relation plus étroite
- Le Mexique vise une reprise
de la croissance en 2004
- Zoom sur… l’Etat d’Hidalgo
p. 6
p. 6
p. 7
p. 8
bilatéral
- Mexique - France :
les étudiants se rapprochent
p. 9
- Biarritz réunit une nouvelle fois
l’Europe et l’Amérique latine p. 9
culture
- Triple exposition
De Corporis Fabrica
- Le Mexique
au Parc de la Villette
p. 10
p. 11
carnet de route
- El Chico, entre parc et village p. 12
Atlantes du temple de
Tlahuizcalpamtecuhtli. Tula, Hidalgo.
Politique intérieure
2
Le Mexique annonce la création d’un programme
national des droits de l’homme
Depuis son arrivée à la Présidence
de la République, le chef de l’Etat mexicain, Vicente Fox, s’est engagé dans la
promotion et la défense internationales
des droits de l’homme, dans le but de
mettre en œuvre une politique d’Etat en
la matière.
Le gouvernement fédéral conçoit
actuellement la
politique extérieure comme un
instrument pour
la défense interne des droits fondamentaux. Il
s’agit, comme il
a souvent été
souligné au cours
de différents forums mondiaux, d’une
attitude d’ouverture au scrutin international, qui implique un soutien total aux
rapporteurs et visiteurs des organismes
internationaux qui se rendent au Mexique.
Preuve de cet engagement a été
la signature en 2002 d’un accord entre le
gouvernement mexicain et l’ONU en vue
de renforcer les actions gouvernementales
pour la défense des droits de l’homme. Le
Mexique est ainsi devenu le premier pays
du monde à avoir instauré, en temps de
paix, un bureau du Haut Commissariat
des Nations unies pour les droits de
l’homme et le premier gouvernement également à confier à l‘ONU l’élaboration
d’un rapport national sur ce thème.
Après six mois d’intense travail,
de recherches et d’entretiens qui ont abouti le 8 décembre,
le Haut commissaire pour les
droits de l’homme,
Anders
Kompas, a remis
ce même jour
au président
Vicente Fox, les
résultats du rapport élaboré par les Nations unies.
Au cours de la présentation de
ce rapport, le chef de l’Etat mexicain a
indiqué : « A la mi-parcours de cette administration, je peux affirmer, de façon ferme et sans crainte aucune, que mon gouvernement est un gouvernement des droits
de l’homme ».
Durant son discours, le président
Fox a demandé aux hauts fonctionnaires
membres de la Commission de politique
gouvernementale en matière des droits de
l’homme de mener à bien les actions
nécessaires pour la création d’un programme national des droits de l’homme.
Le gouvernement fédéral a décidé d’encourager les réformes du système
judiciaire après avoir pris connaissance
des 32 recommandations formulées par le
Haut Commissariat des Nations unies
pour les droits de l’homme. •
Nomination
Le juriste mexicain Sergio García
Ramírez a été élu à San José, Costa Rica,
président de la Cour interaméricaine des
droits de l’homme (CIDH) pour la
période 2004-2006. Docteur en droit de
l’Université nationale autonome du
Mexique (UNAM), il est chercheur titulaire à l’Institut de recherches juridiques
et président (fondateur) du Comité
directoire de l’Institut national de
sciences pénales. Depuis 1961, il a occupé divers postes publics tels que procureur général de la justice de la ville de
Mexico, ministre du Travail et de la Prévision sociale et ministre de la Justice.•
PRINCIPALES RECOMMANDATIONS DE L’ONU EN MATIERE DE DROITS DE L’HOMME
◆ Réformer la Constitution pour incor-
◆ Définir et appliquer un programme
réparation totale des dommages aux
économiques, sociaux et culturels
porer le concept des droits de l’hom-
d’action complète en matière de défen-
victimes
◆ Assurer l’accès des femmes aux ser-
me, jugé comme axe fondamental, à
seurs des droits de l’homme
◆ Maintenir séparées les fonctions des
vices de santé sexuelle et reproducti-
des réglementations fédérales et locales
◆ Réaliser une campagne nationale
polices préventives et celles qui réali-
ve, de qualité, sans aucune discrimi-
et parvenir à des traités sur ce thème
permanente sur les droits de l’homme,
sent des enquêtes sur des délits et
nation
avec la hiérarchie supérieure
la tolérance et le respect de la diversi-
exclure la recherche de justice du Sys-
◆ Que le Congrès de l’Union rouvre le
◆ Incorporer des mécanismes de trans-
té
tème national de sécurité publique
débat sur la réforme constitutionnelle
parence dans les processus de dési-
◆ Encourager l’élimination de l’usage
◆ Démanteler le système régulateur
en matière indigène
gnation de serviteurs publics
de stéréotypes, de préjugés et de stig-
qui dessaisit la liberté d’association dans
◆ Dessiner et exécuter un programme
◆ Développer les mécanismes subsi-
mates au sein d’instruments de carac-
le domaine du travail
national d’emploi digne
diaires d’intervention des pouvoirs fédé-
tère public
◆ Incorporer dans le système légal
◆ Modifier la politique salariale en vue
raux dans les entités fédératives face à
◆ Dans le cas de Ciudad Juárez, publier
mexicain l’objection de conscience et
de remédier, sur une période de cinq
des cas de violation grave
périodiquement les progrès réalisés
la contrôler. Préserver la laïcité de l’Etat
ans, à la dégradation du pouvoir
◆ Conférer une autonomie à toutes les
◆ Promouvoir une transformation pro-
◆ Consolider les mécanismes sur
d’achat
commissions des droits de l’homme et
fonde du système de justice, qui garan-
l’équité de genre
◆ Reconnaître expressément dans le
élargir leur compétence à des dossiers
tisse l’Etat de droit
◆ Adopter les mesures nécessaires
texte constitutionnel les mécanismes
portant sur le travail, les élections et
◆ Renforcer les mécanismes actuels
pour éliminer la discrimination à l’en-
de participation directe : referendum,
l’administration
de recherche des crimes du passé et la
contre de la femme quant à leurs droits
plébiscite et initiative populaire.
Politique intérieure
Vers une politique sociale d’Etat au Mexique
Le 27 novembre dernier, la Chambre
des Députés a approuvé à l’unanimité la Loi
générale pour le développement social qui
avait déjà été approuvée à l’unanimité par
le Sénat. Cette nouvelle loi revêt une importance particulière puisqu’elle constitue une
véritable réforme structurelle de la politique
sociale du Mexique.
Entre autres avantages, la loi
approuvée par le Congrès mexicain fixe les
principes généraux qui
définissent la politique
de
développement
social : la liberté, la justice distributive, la
transparence, la solidarité, l’intégralité, la participation sociale, la
durabilité, le respect de
la diversité, la libre
détermination et l’autonomie des peuples
indigènes et de leurs
communautés.
Ces principes figurent dans le texte de loi. Ainsi sont clairement énoncés les
droits pour le développement tels que l’éducation, la santé, la sécurité sociale ainsi que
les droits concernant la non-discrimination
tout en s’assurant que toute la population
aura accès à ces principes. De même, il est
nécessaire de disposer de ressources financières pour la politique sociale : à compter
de l’entrée en vigueur de la loi, les dépenses
sociales devront être augmentées, en termes réels,
en fonction de l’augmentation du Produit Intérieur Brut. De ce fait, les
programmes prioritaires
et d’intérêt public n’auront pas à accuser une
baisse de leurs montants
budgétaires.
Il va de soi que le projet
de loi approuvé –lequel,
conformément aux dispositions prévues dans la
Constitution mexicaine,
est ensuite transmis aux
Congrès des différents
Etats pour être examiné et
éventuellement approuvé–
a obtenu l’appui de tous
les partis politiques représentés au Congrès. Il
s’agit-là d’un exemple éloquent de consensus sur les
critères qui doivent orienter une des missions fondamentales de l’Etat mexicain. •
3
en bref
Le président Vicente Fox
accorde la grâce à deux
membres de l’Armée mexicaine
Le président Vicente
Fox a décidé d’accorder la grâce
présidentielle à deux membres
de l’Armée mexicaine, condamnés
à la peine de mort par un tribunal
militaire pour insubordination
et assassinat d’un supérieur.
Les amnistiés sont : Angel
Velázquez Pérez, « sergent
second » d’infanterie et Herón
Varela Flores, sous-lieutenant.
Le chef de l’Etat mexicain a
accordé les deux grâces,
conformément aux dispositions des
articles 89, alinéa XIV, de la
Constitution politique des Etats
Unis mexicains et 176 du Code de
Justice militaire. L’accord a été
dûment ratifié par le ministre de la
Défense nationale, le général
Gerardo Clemente Ricardo Vega
García, permettant ainsi aux deux
coupables de bénéficier de cette
clémence. La peine de mort n’a pas
été appliquée au Mexique au cours
des quatre dernières décennies. Les
condamnés à cette peine ont
toujours été graciés par le
Président de la République.
L’IFE organise
sa première session
Lors de la première
session ordinaire de l’Institut
fédéral électoral (IFE), les membres
du nouveau Conseil général ont
garanti une transparence totale
La BID reconnaît le succès du Programme « Opportunités »
Reconnu internationalement par la
Banque mondiale, la Banque interaméricaine de
développement (BID) et le Programme des
Nations unies pour l’alimentation, notamment
grâce à son importante contribution dans la lutte contre les inégalités, le Programme de développement humain « Opportunités » est devenu un des piliers de la politique sociale du gouvernement mexicain, puisqu’il s’adresse à 4 250
000 familles, à près de 21 millions de la popu-
lation mexicaine vivant dans des conditions de
pauvreté alimentaire et de capacités. Créé par le
gouvernement mexicain, « Opportunités » a pour
but d’apporter un soutien à ceux et celles qui en
ont le plus besoin, en donnant la priorité aux
enfants, aux femmes, et aux personnes qui font
face aux plus grandes difficultés pour leur développement. Ce programme s’applique essentiellement dans trois domaines qui sont l’alimentation, la santé et l’éducation. •
pour les élections de 2006. « Au
nom des conseillers électoraux, je
réitère qu’au cours des sept
prochaines années, les conseillers
et moi-même agirons en stricte
conformité avec la légalité,
l’impartialité et la transparence.
Ces qualités régiront notre
comportement scrupuleux en la
matière », a indiqué Luis Carlos
Ugalde, président de l’IFE.
Politique étrangère
4
Monterrey, siège du Sommet extraordinaire des Amériques
Avec l’arrivée de nouveaux diri-
geants sur le continent américain (un tiers
des chefs d’Etat a été renouvelé depuis
2001), les principaux acteurs de cet hémisphère ont jugé nécessaire de réaffirmer
leur volonté de faire face aux grands enjeux
qui affectent la région en matière de croissance économique avec équité, développement social et gouvernabilité démocratique.
Pour cette raison, les 34 chefs
d’Etat et de gouvernement participant au
Sommet des Amériques ont décidé d’organiser une rencontre extraordinaire à
Monterrey, Mexique, les 12 et 13 janvier prochains.
Ce Sommet extraordinaire des
Amériques aura pour principal objectif
d’élaborer une Déclaration politique brève et substantielle, afin de progresser dans
la mise en œuvre des engagements adoptés au cours des sommets antérieurs et de
définir des actions visant à affronter les
nouveaux défis relatifs à la région.
Le processus du Sommet des
Amériques est un mécanisme régional qui
cherche à renforcer la démocratie, le dialogue politique, la stabilité économique,
la justice sociale et à favoriser l’adoption
de politiques convergeant vers l’ouverture commerciale et l’intégration hémisphérique.
Du fait que les négociations pour
l’Accord de libre-échange des Amériques
(ALEA) disposent d’une antenne au sein
du Secrétariat administratif situé dans la
ville de Puebla, le Sommet du Mexique
n’abordera pas ce thème, vu que celui-ci
sera analysé lors du Quatrième Sommet des
Amériques qui aura lieu en Argentine en
2005.
A ce jour, trois réunions préparatoires se sont tenues au cours desquelles
les organisateurs de ce Sommet ont assis
les bases pour l’élaboration d’une déclaration
où figurera leur vision sur des thèmes spécifiques, sur le support multilatéral et sur
des actions nationales concrètes pour
résoudre les problèmes les plus critiques touchant la population de l’hémisphère. •
Que sont les Sommets
des Amériques ?
- Le Sommet des Amériques est un instrument
qui réunit les chefs d’Etat et de gouvernement
de l’hémisphère occidental, en vue de discuter
sur des consensus communs, trouver des solutions et développer une vision partagée pour
l’avenir de la région dans les domaines économique, social et politique.
- Les principes politiques du processus stipulent que celui-ci doit inclure les 34 nations des
Amériques dont les gouvernements sont élus
démocratiquement, fonctionnent avec des économies de marché libre, qui mèneront à bien
des négociations internationales multilatérales
avec des bases égalitaires et qui prendront des
décisions par consensus.
Antécédents
Décembre 1994
Miami, Floride
Avril 1998
Santiago, Chili
Avril 2001
Québec, Canada
Politique étrangère
Plan Puebla-Panama :
promotion du développement régional
5
en bref
Le Président de l’Allemagne,
en visite officielle au Mexique
En réponse à la récente visite du pré-
Le 13 novembre dernier s’est tenue,
dans la capitale panaméenne, la Deuxième
Réunion de travail des chefs de la diplomatie et des délégués présidentiels du Plan Puebla-Panama (PPP), à laquelle ont pris part
les ministres des Affaires étrangères du Costa Rica, du Salvador, du Guatemala, du
Mexique, du Nicaragua et du Panama ainsi
que les délégués présidentiels des pays qui
participent au PPP. Cette
réunion avait pour finalité
d’assurer
le suivi
des actions
menées
conformément aux
objectifs de ce Plan.
Le Plan Puebla-Panama, instauré à l’initiative du gouvernement du président Vicente Fox, constitue
une des plus ambitieuses stratégies de développement économique jamais entreprise en
Amérique centrale. Il s’agit-là d’une nouvelle
conception de l’aménagement régional qui
cherche à mettre en avant l’énorme potentiel humain et naturel de sept Etats du sud
du Mexique – Puebla, Veracruz, Tabasco,
Campeche, Yucatán, Quintana Roo, Chiapas, Oaxaca et Guerrero – ainsi que des sept
pays centro-américains –Belize, Guatemala,
Costa Rica, El Salvador, Honduras, Nicara-
gua et Panama.
Le Plan permet aux différents gouvernements de conjuguer leurs efforts autour
d’une stratégie de développement cohérente et organisée. Dans cet objectif, huit initiatives ont été lancées principalement dans
les domaines du développement humain, du
développement durable, de la prévention des
catastrophes naturelles, de la promotion du
tourisme, de l’aide aux échanges, de l’aménagement des routes, de l’interconnexion
énergétique et de l’interconnexion des télécommunications.
Lors de la réunion qui s’est déroulée au Panama, les chefs de la diplomatie et
les délégués présidentiels ont décidé qu’au
cours de cette deuxième étape du Plan une
attention toute particulière serait accordée
aux initiatives qui contribuent à promouvoir le développement humain
intégral tout en respectant la pluralité ethnique et culturelle qui prévaut dans la région méso-américaine.
Parmi les démarches entreprises en
vue de renforcer les projets du PPP, les chefs
de la diplomatie et les délégués présidentiels
se sont entendus sur la création d’un Secrétariat exécutif qui disposerait d’une petite
structure dynamique et fonctionnelle chargée des travaux de gestion, de suivi et d’évaluation de ceux-ci. En outre, ils ont décidé
d’adopter un large programme de diffusion
qui permette de faire connaître à l’opinion
publique en général les progrès et les avantages qu’offre le Plan Puebla-Panama. •
sident Vicente Fox en Allemagne, le
président allemand, Johannes Rau,
s’est rendu en visite officielle au
Mexique, du 18 au 22 novembre
2003. Les deux chefs d’État se sont
entretenus sur les principaux thèmes
de l’agenda bilatéral ainsi que sur
les perspectives de la relation stratégique entre les deux pays. Le
Mexique tente de maintenir un bon
contact avec l’Allemagne car celleci lui permet d’entretenir des liens
intenses avec l’Europe. Beaucoup
d’autres rendez-vous ont été prévus
au programme du président Rau. Il
a notamment réalisé une visite de
courtoisie au chef du gouvernement
du District fédéral, a rencontré le
président du Sénat et a assisté à une
réunion plénière au Sénat.
Le Mexique encourage les
relations internationales
au sein des différentes
municipalités
Le ministère mexicain des Affaires
étrangères, en collaboration avec
l’Association des municipalités du
Mexique, a organisé le premier
Séminaire-atelier sur le thème « Les
relations internationales des gouvernements municipaux et la politique étrangère du Mexique ». L’objectif de cet événement a été de
contribuer au rapprochement entre
les municipalités et le gouvernement
Rencontre entre Luis Ernesto Derbez et Felipe Pérez Roque
fédéral, notamment dans le domaine international et de soutenir leurs
actions de promotion et de coopé-
Dans le cadre du XIII Sommet ibéroaméricain qui s’est déroulé à Santa Cruz
de la Sierra, Bolivie, le ministre mexicain
des Affaires étrangères, Luis Ernesto Derbez, s’est entretenu avec son homologue
cubain, Felipe Pérez Roque. Ils ont convenu ensemble de renforcer la communication politique entre le Mexique et Cuba.
Cette rencontre représente la deuxième
réunion de haut niveau tenue par les deux
gouvernements en un laps de temps de
deux mois. Les deux diplomates ont échangé des points de vue sur plusieurs manifestations à venir dans le domaine régional. Ils ont notamment mentionné la nécessité de parvenir à des accords birégionaux
au cours du prochain sommet entre l’Amérique latine, les Caraïbes et l’Union européenne, qui aura lieu à Guadalajara,
Mexique, les 28 et 29 mai 2004. •
ration à l’étranger. Le programme
de ce Séminaire-atelier comprenait
huit sessions théorico-pratiques portant sur le cadre général de la politique extérieure du Mexique, les relations internationales des gouvernements locaux, le cadre juridique et
la Loi sur la signature de traités et
les accords de jumelage.
économie
6
L’OCDE dresse un bilan de l’économie mexicaine
Dans une récente étude sur le
Mexique, publiée lundi 24 novembre,
l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a présenté un bilan équilibré de l’évolution
récente et des perspectives de l’économie
mexicaine.
L’OCDE, qui regroupe 30 pays,
tous attachés à la démocratie et à l’économie de marché, utilise l’évaluation par
les pairs comme un moyen d’aider le pays
examiné à améliorer ses politiques et à
adopter des pratiques optimales dans sa
gestion publique. Cette étude en est un
exemple. L’étude estime que la croissance du Mexique sera de 3,5 % l’année prochaine mais que la rigueur budgétaire, les
réformes structurelles et les progrès dans
la stabilisation macroéconomique atteints
jusqu’à présent n’ont pas été suffisants
pour accélérer la croissance potentielle à
un rythme qui permettrait de combler
l’écart de niveau de vie par rapport aux
autres pays de l’OCDE.
Une faiblesse conjoncturelle prolongée, sans signes nets de reprise vigoureuse, a fait reculer l’investissement pri-
vé, entravé également par divers obstacles
législatifs et réglementaires dans des secteurs clés comme l’électricité. La faible
accumulation de capital humain freine
également le rattrapage. Par ailleurs, l’étude considère que les recettes publiques ne
sont pas assez solides pour pouvoir financer les dépenses sociales indispensables et
le niveau nécessaire d’infrastructures
publiques.
La priorité devrait donc être,
selon l’OCDE, d’élargir les bases d’imposition fiscale et de créer les conditions
-économiques, financières et juridiquesdans lesquelles un secteur privé compétitif aurait les moyens d’investir davantage.
Il importe également de veiller à ce que
les dépenses soient plus productives dans
des secteurs comme l’éducation : ce qu’il
faudrait, c’est rendre plus efficaces le système scolaire actuel et le corps enseignant
et consacrer davantage de ressources à la
formation des adultes. L’étude reconnaît
que le vaste secteur informel agit comme
une sorte de soupape de sécurité pour un
grand nombre de Mexicains faiblement
qualifiés, mais recommande de faire en
sorte qu’à moyen terme le secteur formel
soit plus attractif pour l’emploi et l’embauche. Certes, l’émigration joue également un rôle de soupape de sécurité et
grâce aux transferts de fonds bon nombre
de ménages échappent à la grande pauvreté. Pour ces raisons, l’OCDE juge
qu’un accord sur les migrations entre les
États-Unis et le Mexique serait bénéfique
pour les deux pays.
Ainsi, selon l’analyse de l’OCDE, le Mexique doit progresser dans la
mise en œuvre d’un large programme de
réformes structurelles comprenant tout
d’abord l’adoption de réformes dans trois
secteurs - la fiscalité, l’électricité et le marché du travail -, de manière à donner au
pays les moyens de tirer pleinement parti de son potentiel de croissance et à fournir les ressources nécessaires pour remédier aux problèmes importants de capital
humain et de lutte contre la pauvreté. •
Un résumé de l’étude économique sur le
Mexique, en anglais, est disponible sur
le site Internet : http://www.oecd.org/
dataoecd/49/20/19828156.pdf
Mexique - Union européenne : vers une relation plus étroite
Le 11 novembre dernier s’est dérou-
lée à Bruxelles, Belgique, la troisième
réunion du Comité conjoint instauré par
l’Accord d’Association économique, de
Concertation politique et de Coopération
entre le Mexique et l’Union européenne.
Cette rencontre a permis de faire le bilan
des actions menées au cours de cette troisième année d’entrée en vigueur de l’Accord global dans ses trois volets : dialogue
politique, coopération et commerce.
Dans le cadre du dialogue politique, les deux délégations ont pu constater l’excellent niveau des relations bilatérales et ont échangé des points de vue sur
différents thèmes régionaux d’actualité y
compris sur la Conférence intergouvernementale et ses répercussions sur le futur
de l’Union, sur la situation des droits de
l’homme au Mexique et sur la récente évolution politique en Amérique latine. De
même, les délégations ont examiné les
progrès réalisés dans l’élaboration et l’exécution de divers projets de coopération
en matière de développement social, d’administration de la justice, de développement économique, d’éducation, de science et technologie.
En matière commerciale, les
délégations ont brièvement analysé les
résultats obtenus au cours des trois premières années d’application de l’Accord de libre-échange UEMexique. Par cette étude, il apparaît que le
commerce bilatéral s’est
accru de 25 % durant cette période -les exportations de produits mexicains vers l’Europe ont augmenté de 19 % tandis que
les exportations de produits
européens vers le Mexique ont enregistré
une hausse de 28 %-.
Cette réunion a permis d’évoquer les nouvelles opportunités que peut
offrir pour le commerce bilatéral et les
investissements un marché européen élargi, puisque 10 nouveaux membres intégreront ce marché en 2004. Il a également été question des négociations dans
le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Les
deux délégations ont fait part
de leur déception compte
tenu du manque de résultats de la Conférence
ministérielle de l’OMC à
Cancún et ont rappelé que
d’un point de vue multilatéral elles respecteraient
leurs engagements en matière de politique commerciale. •
économie
Le Mexique vise
une reprise de la croissance en 2004
7
en bref
Les transferts d’argent
au Mexique battent des records
Selon des informations
de la Banque du Mexique, les trans-
L’économie mexicaine devra relever
plusieurs défis importants l’année prochaine afin de profiter pleinement des opportunités que lui offrira un environnement
international plus favorable. Le principal
défi sera d’encourager une reprise significative de la croissance économique et de l’emploi. De même, il sera question d’asseoir les
bases permettant de récupérer la compétitivité de l’industrie nationale dans un contexte où plusieurs pays se sont ouverts au commerce international et ont entrepris des
réformes de leurs économies.
Par conséquent, la politique économique du Mexique en 2004 s’orientera
selon deux directives fondamentales. La première
consistera à instaurer les accords
nécessaires pour
avancer dans le
processus de réforme structurelle
(notamment dans
les domaines de la
fiscalité, de l’énergie et du travail).
La deuxième tentera de consolider
la stabilité macroéconomique et de
stimuler la relance
des dépenses d’investissement.
Le Programme national de financement du développement 2002-2006, qui
comprend les directives générales de politique
économique pour cette période, envisage deux
orientations possibles de croissance en fonction du degré de progression dans la mise en
œuvre des réformes structurelles dont le pays
a besoin. D’après ce document, en 2004 l’expansion du PIB du Mexique représentera
entre 3,7 et 5,8 % selon, ceteris paribus, le degré
d’avancée de ces réformes.
La récente tendance des différentes
variables utilisées pour établir ces chiffres diffère légèrement de celle escomptée, du fait
de la récession industrielle au niveau mondial qui a été plus importante que prévu, et
de la perte de participation sur le marché
mondial des exportations mexicaines. Néanmoins, les tendances sont aujourd’hui plus
favorables. Le taux de croissance de l’économie américaine –qui conserve une étroite corrélation avec celle du Mexique en vertu du volume du commerce élevé entre les
deux nations- a atteint au troisième trimestre
2003 son niveau le plus élevé en 20 ans.
Avant que ne s’opère une reprise
modérée de la demande extérieure, il sera
nécessaire de renforcer les sources de croissance intérieures afin de pouvoir augmenter
le potentiel de
développement à
long terme. Ceci
impose donc d’encourager la relance
des dépenses d’investissement tant
public que privé.
On prévoit pour la
prochaine année
que les investissements publics et
privés augmenteront à un taux
annuel de 4,0 %.
Par ailleurs, la
dynamique de la
consommation
totale continuera à
bénéficier de la
baisse de l’inflation –l’objectif d’inflation
annuelle de la Banque du Mexique est de
3,0%-, et ce en raison des faibles taux d’intérêt (les Cetes à 28 jours, un des principaux
taux de référence, s’élèvent à 5,78 %), et en
raison de l’expansion du crédit tant bancaire que non bancaire.
Par conséquent, et selon les prévisions, le PIB devrait augmenter à un taux
annuel de 3,1 %. Cependant, la mise en
œuvre des réformes structurelles dans les prochains mois pourrait contribuer à élever, de
manière considérable, le rythme de croissance de l’économie mexicaine. •
ferts d’argent que les Mexicains à
l’étranger ont fait parvenir à leurs
familles entre janvier et septembre
2003 représentent un montant de
9,937 milliards de dollars. Ainsi, les
envois des Mexicains à l’étranger sont
devenus la deuxième source de dollars pour le pays, après les revenus
pétroliers. A la fin de l’année, on estime que le Mexique aura ainsi reçu
plus de 12 milliards de dollars.
Les flux d’investissements
directs étrangers
se poursuivent
Malgré la baisse généralisée des flux mondiaux d’investissements en 2003, les prévisions pour
cette année indiquent que les investissements directs étrangers (IDE)
vers le Mexique devraient atteindre
entre 10 et 12 milliards de dollars.
Même si le chiffre est inférieur à celui
prévu en début d’année, il se maintient par rapport à la moyenne observée durant la dernière décennie. Le
Mexique est le troisième récepteur
d’IDE parmi les économies émergentes.
Les revenus du secteur
touristique augmentent
Entre janvier et septembre les rentrées de devises au
Mexique par l’intermédiaire du secteur touristique ont atteint 7,042 milliards de dollars, soit un gain de 7,1%
par rapport au chiffre obtenu pour la
même période en 2002. Prenant pour
base cette tendance, on prévoit que,
pour la première fois dans l’histoire,
la captation de devises de touristes
internationaux s’élèvera à plus de 9
milliards de dollars. De même, selon
les estimations, la balance des services touristiques devrait afficher à la
fin de l’année un excédent de 3 milliards de dollars.
économie
8
Zoom sur... l’Etat d’Hidalgo
Situé dans le centre du Mexique,
l’Etat d’Hidalgo s’étend sur 20 905 Km2 soit 1,1% du territoire national- et compte 2 235 591 habitants. Limitrophe de San
Luis Potosí au nord, de Veracruz au nordest, de Puebla au sud-est, de Tlaxcala et de
l’Etat de Mexico au sud et de Querétaro à
l’ouest, Hidalgo se trouve dans trois provinces physiographiques : l’Axe néovolcanique, la Sierra Madre orientale et la plaine côtière du Golfe du Mexique. Il se divise en 84 municipalités, les principales villes
étant Pachuca, la capitale, Tulancingo, Huejutla et Tula. Très connu dans le passé pour
sa production de métaux précieux, Hidalgo est aujourd’hui un Etat principalement
agricole qui bénéficie de nombreux atouts
touristiques.
ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES
Région avant tout agricole, Hidalgo emploie 61,3% de la population économiquement active. L’industrie absorbe
15,8% du total des travailleurs, dont un peu
plus de la moitié se concentre dans des activités minières et dans la construction
d’équipement et de matériel de transport.
Le commerce offre des opportunités d’emploi à 5,7% du total de la population active ; les services à 11,6% et les activités non
spécifiques à 5,6%. Près de 18% de la superficie de cet Etat est couverte de pâturages
dans lesquels est développé un élevage
extensif de bovins, de caprins et d’ovins.
L’élevage de têtes de
bétail sauvage fait partie des points forts de
cet Etat.
Près
de
76% de la valeur de
la production agricole d’Hidalgo provient
de sept cultures : le
maïs, la luzerne, les
fruits, les agaves, le
café, la tomate et le
blé, qui occupent à elles seules 72% de la
superficie cultivée. Etat riche en gisements
de minerais métalliques (or, argent, plomb
et mercure), l’exploitation minière y est
sans aucun doute une des activités les plus
importantes, notamment à Molango, où
se trouvent les plus grands dépôts de manganèse d’Amérique. Mais Hidalgo regorge également d’abondants minerais non
métalliques, comme le calcaire, le kaolin,
l’argile réfractaire, la calcite et la diatomite.
INVESTISSEMENTS
Favorisant les programmes destinés à encourager l’exportation à l’international, Hidalgo exporte essentiellement du
textile et de la confection, secteurs qui
représentent à eux-seuls 58,9 % du total
des exportations. Ses principaux partenaires
commerciaux sont les pays du continent
américain, les pays asiatiques, l’Angleter-
re, l’Allemagne, l’Espagne, la France, la Belgique et l’Italie, entre autres. Quant aux
ventes de produits dérivés de l’industrie
automobile et métal-mécanique, celles-ci
ont rapporté 500 millions de dollars.
Au cours des dernières décennies,
l’Etat d’Hidalgo a connu un essor remarquable tant au niveau de son économie que
de l’éducation et de la culture. Il offre en
effet une large gamme de sites d’intérêt qui
vont de la visite de zones archéologiques
comme « Los Gigantes de Tula » à des expériences écotouristiques dans ses parcs nationaux, ses grottes naturelles, ses couvents
coloniaux, ses parcs zoologiques, ses musées
et ses paysages uniques dans leur genre.
INFRASTRUCTURE
Doté d’un réseau ferroviaire
considérable (879 km), l’Etat d’Hidalgo
possède en outre 8 323 km de routes. Les
autoroutes y sont exemptes de péages. Il
dispose également d’un aéroport principal
à Pachuca, la capitale, et de neuf autres
secondaires répartis sur son territoire.
Cet Etat fournit 9,4% de l’énergie électrique du pays, se plaçant ainsi parmi les cinq premiers générateurs du
Mexique.
Sa situation géographique est également privilégiée en termes de disponibilité de gaz naturel, puisqu’on y dénombre
trois corridors (Poza Rica-Venta de Carpio, Zempoala-Salamanca et Tabasco).
Quant au pétrole, plusieurs conduits de
produits pétrolifères touchent Hidalgo. •
Informations complémentaires :
www.hidalgo.gob.mx
bilatéral
9
Mexique – France : les étudiants se rapprochent
Dans le cadre du Mémorandum
d’entente souscrit le 3 novembre 2000 par
le ministère de l’Education publique et le
ministère de la Jeunesse, de l’Education
nationale et de la Recherche, les gouvernements du Mexique et de la France ont
officialisé le programme d’échange d’assistants pour l’enseignement de langues
vivantes entre les deux pays.
L’objectif de ce programme est
de promouvoir l’enseignement de la
langue espagnole dans les institutions éducatives françaises et réciproquement de la
langue française dans les institutions éducatives mexicaines. Ceci grâce à l’échange de jeunes diplômés de centres d’édu-
cation supérieure des deux pays, dont la
mission consiste à collaborer en tant qu’assistants universitaires dans l’enseignement
de leur langue maternelle.
Les deux nations ont entamé ce
programme au cours du cycle scolaire
1999-2000. Pour le cycle scolaire actuel,
145 jeunes assistants mexicains sont venus
en France pour participer au Programme
d’échange Mexique-France pour l’enseignement de langues. Parallèlement, 60
étudiants français sont partis au Mexique
afin de prêter leurs services dans des institutions éducatives. Les deux groupes resteront entre sept et neuf mois dans chaque
pays (d’octobre à avril ou juin). Ils sont
rémunérés par les autorités éducatives respectives, avec l’obligation d’assister pendant 12 heures hebdomadaires les professeurs d’espagnol et de français dans le
déroulement des cours.
Le Programme d’échange d’assistants est le fruit d’une étroite collaboration entre le ministère mexicain de
l’Education publique (SEP) et le ministère français de la Jeunesse, de l’Education nationale et de la Recherche.
Par ce projet, on entend diffuser
la langue espagnole, et plus particulièrement son aspect mexicain, au sein des
écoles et universités françaises, tant dans
la capitale qu’en province. •
Biarritz réunit une nouvelle fois l’Europe et l’Amérique latine
Le 28 novembre dernier
s’est achevé à Biarritz le forum
intitulé « Amérique latine : la
gouvernance menacée », au cours
duquel il a été proposé de dessiner une nouvelle politique
sécuritaire pour lutter contre le
trafic de drogues, le terrorisme
et la corruption et qui remplacerait ainsi le principe de sécurité nationale prépondérant sur le continent américain depuis 1948.
Les participants à cette réunion
exceptionnelle, parmi lesquels figuraient
des anciens présidents de l’Amérique
latine et des personnalités du monde
politique français et espagnol, ont exhorté les gouvernements du continent américain à entreprendre des réformes pour
surmonter la crise de représentativité
dont souffrent certains partis politiques,
congrès et gouvernements.
Une fois conclus les travaux, les
pays présents ont convenu que l’expansion de l’influence des intérêts corporatifs
et sectoriels fragilise les structures politiques traditionnelles et délégitime les institutions qui représentent l’intérêt général. Les anciens chefs d’Etat et hommes
politiques des deux continents ont défini
le trafic de drogues, la corruption, l’armement et le terrorisme comme autant
de facteurs nuisant gravement à la gouvernance des pays latino-américains.
Citant les exemples de la Bolivie
et de l’Argentine, les signataires ont indiqué que les nations latino-américaines doivent encourager les réformes politiques
qui englobent des sorties institutionnelles
aux crises politiques qui menaceraient la stabilité de la région.
Les participants au forum ont
instamment invité les pays latino-américains à promouvoir une plus grande
intégration, laquelle s’est avérée très
bénéfique dans le cas de l’Europe. Pour
ce faire, ils ont demandé de l’aide au
Vieux Continent. Ils lui ont en outre
sollicité d’agir comme un interlocuteur
intéressé et coopérant avec l’Amérique latine, de sorte que le développement intégré qui caractérise la réussite de son unité continentale puisse également s’étendre
à d’autres régions du monde.
Ils ont précisé que cet objectif
pourra être atteint à travers le commerce
sans barrières, la coopération technologique et éducative et l’échange institutionnel et social. Il a été proposé la construction d’un nouvel agenda avec l’Union
européenne qui inclurait la coordination
de politiques communes.
Les conclusions de ce forum seront
présentées lors du prochain Sommet de
l’Amérique latine, des Caraïbes et de l’Union
européenne, qui aura lieu à Guadalajara,
Mexique, en 2004. •
Participants au Forum de Biarritz
« Amérique latine : la gouvernance menacée »
Anciens présidents latino-américains :
- Gonzalo Sanchez de Lozada (Bolivie)
- Patricio Aylwin (Chili)
- Rodrigo Borja (Equateur)
- Miguel de la Madrid (Mexique)
- Leonel Fernández (République dominicaine)
Personnalités européennes :
- Hubert Védrine, ancien ministre français
des Affaires étrangères
- Bertrand Delanoë, maire de Paris
- Alain Juppé, deputé UMP
- Juan José Lucas, président du Sénat
espagnol
- Manuel Marín, ancien commissaire chargé
des relations entre l’Union européenne
et l’Amérique latine
culture
10
Triple exposition «De Corporis Fabrica»
L’Instituto de México présente
actuellement dans ses locaux, en collaboration avec l’Association Créateurs-Migrateurs, l’exposition De Corporis Fabrica
(Photos / Installations) des artistes Adriana Calatayud, Carmen Mariscal et Gerardo Suter.
Dans Antropometría Cyborg,
Adriana Calatayud (Mexico, 1967) présente six Cyborg réalisés à base d’hologrammes, confrontant le spectateur à sa
propre nature. Partant d’une fiction, l’artiste reprend les mythes contemporains
du corps et de la machine, l’idée de la biotechnologie en tant que recherche de perfection physique et intellectuelle. C’est
une idée de notre époque qui est ici mise
en scène : une époque où le corps humain
est devenu obsolète ; une ère de
« monstres artificiels », dans laquelle les frontières
entre l’humain et la
technologie sont de
plus en plus imperceptibles.
Carmen
Mariscal (Palo
Alto - Californie,
1968) est l’auteur
de trois pièces-installations autour de
la femme, de la
grossesse et de la
maternité. Dans la
première, sept photographies représentent les ventres
d’une
femme
enceinte, des fragments de corps, des
visages féminins ou
de nourrissons. La
deuxième pièce est
centrée autour d’une photographie, d’où
partent six fils électriques reliés à des structures de verre en forme de bébés. La dernière présente des caisses en bois, en aluminium et en verre, où sont exposés, comme dans des reliquaires, des objets se rapportant à la maternité. Une évocation de
la fragilité du corps qui enfante et celle
du corps enfanté.
L’installation Skin, le corps fragmenté de Gerardo Suter (Buenos Aires,
1957) est une réflexion autour de la photographie et de la perception de la réalité
observée. La représentation fragmentée
du corps humain ramène le spectateur à
sa propre corporéité. En mêlant des photos de différentes parties du corps en gros
plan et des vidéos, Suter explore l’interaction entre « réalités » objectives et subjectives lors des processus de perception
du corps humain. Une œuvre qui invite
le spectateur à envisager sous un jour nouveau la représentation visuelle et verbale
du réel. •
Du 7 novembre 2003
au 10 janvier 2004
119, rue Vieille du Temple –
75003 Paris. Entrée libre.
Renseignements : 01 44 61 84 44
culture
11
Le Mexique au Parc de la Villette
C’est dans le cadre du Festival 100
Dessus Dessous visant à faire découvrir les
résidences d’artistes de la Villette et la jeune création européenne, que sera présentée les 16 et 17 décembre prochains au Parc
de la Villette, la pièce de théâtre
Kamikaze Taxi de l’écrivain mexicain Mario Bellatin.
Librement inspiré du film
Kamikaze Taxi de Masato Harada,
ce projet de la compagnie H.T. les
Witotos a été mis en scène par Philippe Eustachon et Yvett Rotscheid, avec des photographies de
Raphaël Chipault.
Né de la rencontre avec
Mario Bellatin, Kamikaze Taxi est
la première étape d’un processus
d’écriture dans son acception la
plus large. Avec la complicité de
l’auteur, les Witotos revisitent les
limites et les conventions du
théâtre. A l’instar de leurs précédentes expériences à travers le
monde, notamment en Colombie, au Vietnam et au Mexique,
les Witotos continuent leur travail sur l’auto-réflexion, rendu
possible uniquement par l’altérité. Kamikaze Taxi traversera le Pérou et le Japon,
la politique et la corruption, l’inattendu
et l’inespéré, une évocation un brin déca-
lée, avec humour et tendresse. »
100 Dessus Dessous
Avec ce nouveau rendez-vous
annuel, qui se tiendra du 16 au 21
décembre 2003, le Parc de la Villette réaffirme sa vocation pluridisciplinaire, ainsi
que son soutien à la création et à l’émergence de jeunes talents, tout en restant
fidèle à sa vocation d’ouverture vers un
large public.
Les spectacles de 100 Dessus Dessous donnent un aperçu au public de
l’émergence d’une création européenne,
singulière dans sa capacité à décloisonner les genres. Débarrassés de
tout complexe, voire de références
encombrantes, ces jeunes artistes
affichent clairement dans leur
démarche une détermination n’aspirant ni à reproduire ni à renier
l’acquis mais sachant parfaitement
utiliser ou détourner les travers de
la société contemporaine.
La compagnie a bénéficié d’une
résidence d’artistes à la Maison de
la Villette pour le projet Constellation-le-marin, dont la création est
prévue pour le 3 février 2004 au
Théâtre Garonne (Toulouse). Il sera
ensuite présenté au Théâtre Gérard
Philippe de Saint-Denis, du premièr mars au 21 mars 2004, et au
théâtre de Brétigny sur Orge, le 9
avril 2004. •
Les 16 et 17 décembre à 19h au
Parquet de Bal, Parc de la Villette
durée : 20 mn
Kamikaze Taxi a bénéficié du soutien
de l’Instituto de México à Paris.
Agenda culturel
Présentation du
précolombienne, avec
Remise des
latine
Ed. Gallimard, 256 p.,
Recueil
livre « Les
projection de
prix Juan Rulfo
217, Bd Saint-Germain –
95 e
« Survivent
Aztèques », de
diapositives, à l’occasion
et Guimaraes
75007 Paris
Livre
les morts
Eduardo Matos
de l’exposition qui s’est
Rosa
Métro Solférino
« L’Instinct
(Poèmes 1986-
Moctezuma et
tenue à la Royal
Organisé conjointement
Entrée gratuite
d’Inez »,
1999) »
Felipe Solís
Academy of Arts de
par Radio France
de Carlos Fuentes
de Carlos
Olguín
Londres.
Internationale, la Maison
Traduit de l’espagnol
Fuentes Lemus
Préface de Eric
Jeudi 11 décembre 2003
de l’Amérique latine,
Livre
par Céline Zins
(fils de l’écrivain
Taladoire, Ed. Citadelles
à 18h30 - Maison de
l’Institut du Mexique,
« Frida Kahlo »,
Ed. Gallimard, 200 p.,
Carlos Fuentes)
et Mazenod
l’Amérique latine, 217,
l’Union latine et l’Institut
de Helga Prignitz-
17,50 e
Traduit de l’anglais
Par Eric Taladoire,
Bd Saint-Germain –
Cervantès
Poda
directeur du Centre de
75007 Paris
Lundi 15 décembre 2003
Traduit de l’allemand par
Recherches en
Métro Solférino
à 19 heures
Josie Mélie et Catherine
Ed. Gallimard, 220 p.,
archéologie
Entrée gratuite
Maison de l’Amérique
Weinzorn
21 e
❈❈❈
et de l’espagnol
❈❈❈
par Aline Schulman
12
AMBASSADE
9 rue de Longchamp,
75116 Paris ;
tél. : 01 53 70 27 70 ;
fax : 01 47 55 65 29.
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119 rue Vieille-du-Temple,
75003 Paris ;
tél. : 01 44 61 84 44 ;
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tél. : 01 42 86 60 00.
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tél. : 01 42 86 56 35 ;
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DE PROMOTION
TOURISTIQUE
même adresse ;
tél. : 01 42 86 96 13 ;
Numéro Vert :
00 800 11 22 66
e-mail :
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Cité universitaire,
9 boulevard Jourdan,
75690 Paris cedex 14 ;
tél. : 01 44 16 18 00.
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Barcelonnette,
tél. : 04 92 81 00 27.
Bordeaux,
tél. : 05 56 79 76 55.
Fort-de-France,
tél. : 05 96 72 58 12.
Le Havre,
tél. : 02 35 26 41 61.
Lyon,
tél. : 04 72 38 32 22.
Monaco,
tél. : 00 377 93 25 08 48.
Strasbourg,
tél. : 03 88 45 77 11.
Toulouse ,
tél. : 05 34 41 74 40.
carnet de route
El Chico, entre parc et village
Situé dans la sierra de Pachuca, de
l’Etat d’Hidalgo, El Chico est un village pittoresque entouré d’un Parc national de paysages
arides et semé de cactus. Très agréable refuge
pour ceux qui sont à la recherche de calme, on
y dénombre à peine 6 000 habitants.
Résistant au passage du temps et des
années, cette localité, qui a surgi à la fin du XVIème siècle sous le nom de Real de Minas de Atotonilco, conserve encore certaines de ses traditions, telles que ses maisons à toits à deux pentes,
sa rue principale entourée de commerces et de
restaurants, ses fameux gâteaux, autrefois le lunch des mineurs anglais, et ses boutiques populaires, qui ont vu passer toute l’histoire d’un village qui a hébergé plus de 20 000 ouvriers de
mines d’argent, exploitées à l’origine par les Espagnols et modernisées par la suite par les Anglais.
Quant au Parc national El Chico -dont
la superficie est de 2 739 hectares et qui se trouve dans une zone située entre 2 500 et 2 900
mètres d’altitude- il a
été déclaré réserve
naturelle en 1988 afin
de protéger la zone de
la déforestation en raison de l’abattage
immodéré d’arbres. Il
comprend ce qui fut
autrefois la Forêt
nationale « Monte
Vedado Mineral del
Chico », créée en 1898,
puis décrétée Parc
national en 1982.
Ce Parc revêt une importance particulière du point de vue historique, social et écologique. Il dispose en effet de l’une des premières
mines exploitées dans l’Etat d’Hidalgo : le Mineral de el Chico, dont les entrailles étaient riches
en argent et, bien qu’en moindre proportion,
en or.
De nos jours, El Chico survit grâce au
tourisme qui ne se lasse pas de la beauté de ses
paysages et de la sympathie de ses habitants. Il
fait partie du Corridor touristique de la montagne d’Hidalgo, avec Huasca et Real del Monte, deux localités minières qui se sont modernisées, tout en conservant ces traditions qui leur
octroient un caractère unique dans la région.
Les adeptes de sport pourront y réaliser toutes sortes d’activités, telles que la randonnée, l’escalade en roche et en rappel, notamment à « Las Ventanas », qui représente un grand
mur rocheux se situant tout en haut de la sierra. Au lac « El Cedral », les amateurs de pêche
profiteront en même temps d’un paysage merveilleux, entre prairies couvertes
de sapins et de chênes.
Mais vous ne pourrez pas quitter El
Chico sans avoir visité son édifice municipal ainsi que son église, construite une
première fois en 1725 et reconstruite en
1819, qui est mise en valeur par son portail en pierre de taille, d’inspiration néoclassique datant de la fin du XVIII ème
siècle. En outre, il est possible de loger
dans ce Parc afin de découvrir tranquillement ce site impressionnant qui
vous éblouira.•
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