LE MEXIQUE aujourd’hui Bulletin d’information de l’ambassade du Mexique, n° 41, décembre 2003 Quartier de Polanco. Mexico. éditorial Le Mexique, comme toute société qui traverse une période de transition, doit actualiser plusieurs aspects de son cadre légal et institutionnel afin de redonner confiance à ses citoyens dans une étape de changement tout en relançant ses activités économiques et sa vie publique. Le taux de croissance économique et son impact sur le développement social –ou pour parler plus clairement, la prospérité du pays– dépendra en grande partie de la mise en œuvre de nouveaux accords au sein de la société mexicaine, représentée de façon légitime et démocratique au Congrès. Il apparaît donc que le plus grand défi auquel doivent actuellement faire face les Mexicains, et notamment ceux qui occupent des postes d’influence aussi bien dans le domaine public que privé, consiste à contribuer, de manière lucide et constructive, à l’instauration de ce nouveau cadre général de coexistence. L’intensité du débat public au Mexique est en soi une preuve de prise de conscience sur la priorité à accorder aux thèmes urgents pour la prospérité future de notre société -par exemple en matière de fiscalité, d’énergie et de travail, pour citer trois aspects qui sont, au sein du pays comme à l’extérieur (cf. l’article consacré à un récent rapport de l’OCDE), considérés comme fondamentaux. Compte tenu de ce débat, qui pourrait apparaître comme intense voire difficile, il est important de ne pas perdre de vue la force des institutions démocratiques que le Mexique a fondées au fil du temps et plus particulièrement la capacité des Mexicains à s’entendre sur ce qui est fondamental. Prenons pour exemple la récente approbation, à l’unanimité dans les deux chambres du Congrès mexicain, de la nouvelle Loi générale pour le développement social. Il s’agit-là d’un fait significatif pour diverses raisons. En premier lieu parce que cette Loi constitue une réforme à caractère structurel qui répond aux attentes des citoyens et qui permet d’institutionnaliser une politique sociale d’Etat qui transcende les politiques menées au cours d’un mandat. Ceci contribuera à mettre un terme aux différends qui existent entre partis et qui, pendant plusieurs décennies, ont suscité une méfiance vis-à-vis des programmes relatifs au développement social. En deuxième lieu parce qu’elle établit, sur la base de critères clairs, transparents et publics, les principales directives de la politique sociale ainsi que l’obligation d’assurer la croissance réelle des dépenses sur ce point et de maintenir les programmes, les fonds et les ressources qui, étant prioritaires et d’intérêt public, ne pourront faire l’objet de diminution. L’approbation de cette Loi est primordiale puisqu’elle est, en grande partie, le produit du travail et de l’engagement de tous les groupes parlementaires présents à la Chambre des Députés et au Sénat lors de la dernière et de la présente législature. Comme l’a indiqué un membre de cette commission, l’approbation de la Loi met en ‘’évidence que les différents partis présents à la Chambre des Députés peuvent arriver à s’entendre en faveur d’un bien commun tel que le bénéfice social dans le pays’’. Ces paroles optimistes sont à cette occasion pleinement justifiées. Responsable de la publication : Ambassadeur Claude Heller ; rédacteur en chef : Eduardo del Río (presse et communication) ; Gonzalo Canseco Gomez (économie) ; Carolina Becerril (éducation) ; Alejandra García Williams (juridique) ; Rosa Peña Perez Rea (tourisme) ; Mauricio Torres Córdova (politique internationale) ; Jorge Volpi (culture) ; Dina Carvalho (rédactrice) ; Patricia Deleau (traductions) ; e-mail : [email protected] sommaire politique intérieure - Le Mexique annonce la création d’un programme national des droits de l’homme p. 2 - Vers une politique sociale d’Etat au Mexique p. 3 politique étrangère - Monterrey, siège du Sommet extraordinaire des Amériques p. 4 - Plan Puebla-Panama : promotion du développement régional p. 5 économie - L’OCDE dresse un bilan de l’économie mexicaine - Mexique - Union européenne : vers une relation plus étroite - Le Mexique vise une reprise de la croissance en 2004 - Zoom sur… l’Etat d’Hidalgo p. 6 p. 6 p. 7 p. 8 bilatéral - Mexique - France : les étudiants se rapprochent p. 9 - Biarritz réunit une nouvelle fois l’Europe et l’Amérique latine p. 9 culture - Triple exposition De Corporis Fabrica - Le Mexique au Parc de la Villette p. 10 p. 11 carnet de route - El Chico, entre parc et village p. 12 Atlantes du temple de Tlahuizcalpamtecuhtli. Tula, Hidalgo. Politique intérieure 2 Le Mexique annonce la création d’un programme national des droits de l’homme Depuis son arrivée à la Présidence de la République, le chef de l’Etat mexicain, Vicente Fox, s’est engagé dans la promotion et la défense internationales des droits de l’homme, dans le but de mettre en œuvre une politique d’Etat en la matière. Le gouvernement fédéral conçoit actuellement la politique extérieure comme un instrument pour la défense interne des droits fondamentaux. Il s’agit, comme il a souvent été souligné au cours de différents forums mondiaux, d’une attitude d’ouverture au scrutin international, qui implique un soutien total aux rapporteurs et visiteurs des organismes internationaux qui se rendent au Mexique. Preuve de cet engagement a été la signature en 2002 d’un accord entre le gouvernement mexicain et l’ONU en vue de renforcer les actions gouvernementales pour la défense des droits de l’homme. Le Mexique est ainsi devenu le premier pays du monde à avoir instauré, en temps de paix, un bureau du Haut Commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme et le premier gouvernement également à confier à l‘ONU l’élaboration d’un rapport national sur ce thème. Après six mois d’intense travail, de recherches et d’entretiens qui ont abouti le 8 décembre, le Haut commissaire pour les droits de l’homme, Anders Kompas, a remis ce même jour au président Vicente Fox, les résultats du rapport élaboré par les Nations unies. Au cours de la présentation de ce rapport, le chef de l’Etat mexicain a indiqué : « A la mi-parcours de cette administration, je peux affirmer, de façon ferme et sans crainte aucune, que mon gouvernement est un gouvernement des droits de l’homme ». Durant son discours, le président Fox a demandé aux hauts fonctionnaires membres de la Commission de politique gouvernementale en matière des droits de l’homme de mener à bien les actions nécessaires pour la création d’un programme national des droits de l’homme. Le gouvernement fédéral a décidé d’encourager les réformes du système judiciaire après avoir pris connaissance des 32 recommandations formulées par le Haut Commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme. • Nomination Le juriste mexicain Sergio García Ramírez a été élu à San José, Costa Rica, président de la Cour interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) pour la période 2004-2006. Docteur en droit de l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM), il est chercheur titulaire à l’Institut de recherches juridiques et président (fondateur) du Comité directoire de l’Institut national de sciences pénales. Depuis 1961, il a occupé divers postes publics tels que procureur général de la justice de la ville de Mexico, ministre du Travail et de la Prévision sociale et ministre de la Justice.• PRINCIPALES RECOMMANDATIONS DE L’ONU EN MATIERE DE DROITS DE L’HOMME ◆ Réformer la Constitution pour incor- ◆ Définir et appliquer un programme réparation totale des dommages aux économiques, sociaux et culturels porer le concept des droits de l’hom- d’action complète en matière de défen- victimes ◆ Assurer l’accès des femmes aux ser- me, jugé comme axe fondamental, à seurs des droits de l’homme ◆ Maintenir séparées les fonctions des vices de santé sexuelle et reproducti- des réglementations fédérales et locales ◆ Réaliser une campagne nationale polices préventives et celles qui réali- ve, de qualité, sans aucune discrimi- et parvenir à des traités sur ce thème permanente sur les droits de l’homme, sent des enquêtes sur des délits et nation avec la hiérarchie supérieure la tolérance et le respect de la diversi- exclure la recherche de justice du Sys- ◆ Que le Congrès de l’Union rouvre le ◆ Incorporer des mécanismes de trans- té tème national de sécurité publique débat sur la réforme constitutionnelle parence dans les processus de dési- ◆ Encourager l’élimination de l’usage ◆ Démanteler le système régulateur en matière indigène gnation de serviteurs publics de stéréotypes, de préjugés et de stig- qui dessaisit la liberté d’association dans ◆ Dessiner et exécuter un programme ◆ Développer les mécanismes subsi- mates au sein d’instruments de carac- le domaine du travail national d’emploi digne diaires d’intervention des pouvoirs fédé- tère public ◆ Incorporer dans le système légal ◆ Modifier la politique salariale en vue raux dans les entités fédératives face à ◆ Dans le cas de Ciudad Juárez, publier mexicain l’objection de conscience et de remédier, sur une période de cinq des cas de violation grave périodiquement les progrès réalisés la contrôler. Préserver la laïcité de l’Etat ans, à la dégradation du pouvoir ◆ Conférer une autonomie à toutes les ◆ Promouvoir une transformation pro- ◆ Consolider les mécanismes sur d’achat commissions des droits de l’homme et fonde du système de justice, qui garan- l’équité de genre ◆ Reconnaître expressément dans le élargir leur compétence à des dossiers tisse l’Etat de droit ◆ Adopter les mesures nécessaires texte constitutionnel les mécanismes portant sur le travail, les élections et ◆ Renforcer les mécanismes actuels pour éliminer la discrimination à l’en- de participation directe : referendum, l’administration de recherche des crimes du passé et la contre de la femme quant à leurs droits plébiscite et initiative populaire. Politique intérieure Vers une politique sociale d’Etat au Mexique Le 27 novembre dernier, la Chambre des Députés a approuvé à l’unanimité la Loi générale pour le développement social qui avait déjà été approuvée à l’unanimité par le Sénat. Cette nouvelle loi revêt une importance particulière puisqu’elle constitue une véritable réforme structurelle de la politique sociale du Mexique. Entre autres avantages, la loi approuvée par le Congrès mexicain fixe les principes généraux qui définissent la politique de développement social : la liberté, la justice distributive, la transparence, la solidarité, l’intégralité, la participation sociale, la durabilité, le respect de la diversité, la libre détermination et l’autonomie des peuples indigènes et de leurs communautés. Ces principes figurent dans le texte de loi. Ainsi sont clairement énoncés les droits pour le développement tels que l’éducation, la santé, la sécurité sociale ainsi que les droits concernant la non-discrimination tout en s’assurant que toute la population aura accès à ces principes. De même, il est nécessaire de disposer de ressources financières pour la politique sociale : à compter de l’entrée en vigueur de la loi, les dépenses sociales devront être augmentées, en termes réels, en fonction de l’augmentation du Produit Intérieur Brut. De ce fait, les programmes prioritaires et d’intérêt public n’auront pas à accuser une baisse de leurs montants budgétaires. Il va de soi que le projet de loi approuvé –lequel, conformément aux dispositions prévues dans la Constitution mexicaine, est ensuite transmis aux Congrès des différents Etats pour être examiné et éventuellement approuvé– a obtenu l’appui de tous les partis politiques représentés au Congrès. Il s’agit-là d’un exemple éloquent de consensus sur les critères qui doivent orienter une des missions fondamentales de l’Etat mexicain. • 3 en bref Le président Vicente Fox accorde la grâce à deux membres de l’Armée mexicaine Le président Vicente Fox a décidé d’accorder la grâce présidentielle à deux membres de l’Armée mexicaine, condamnés à la peine de mort par un tribunal militaire pour insubordination et assassinat d’un supérieur. Les amnistiés sont : Angel Velázquez Pérez, « sergent second » d’infanterie et Herón Varela Flores, sous-lieutenant. Le chef de l’Etat mexicain a accordé les deux grâces, conformément aux dispositions des articles 89, alinéa XIV, de la Constitution politique des Etats Unis mexicains et 176 du Code de Justice militaire. L’accord a été dûment ratifié par le ministre de la Défense nationale, le général Gerardo Clemente Ricardo Vega García, permettant ainsi aux deux coupables de bénéficier de cette clémence. La peine de mort n’a pas été appliquée au Mexique au cours des quatre dernières décennies. Les condamnés à cette peine ont toujours été graciés par le Président de la République. L’IFE organise sa première session Lors de la première session ordinaire de l’Institut fédéral électoral (IFE), les membres du nouveau Conseil général ont garanti une transparence totale La BID reconnaît le succès du Programme « Opportunités » Reconnu internationalement par la Banque mondiale, la Banque interaméricaine de développement (BID) et le Programme des Nations unies pour l’alimentation, notamment grâce à son importante contribution dans la lutte contre les inégalités, le Programme de développement humain « Opportunités » est devenu un des piliers de la politique sociale du gouvernement mexicain, puisqu’il s’adresse à 4 250 000 familles, à près de 21 millions de la popu- lation mexicaine vivant dans des conditions de pauvreté alimentaire et de capacités. Créé par le gouvernement mexicain, « Opportunités » a pour but d’apporter un soutien à ceux et celles qui en ont le plus besoin, en donnant la priorité aux enfants, aux femmes, et aux personnes qui font face aux plus grandes difficultés pour leur développement. Ce programme s’applique essentiellement dans trois domaines qui sont l’alimentation, la santé et l’éducation. • pour les élections de 2006. « Au nom des conseillers électoraux, je réitère qu’au cours des sept prochaines années, les conseillers et moi-même agirons en stricte conformité avec la légalité, l’impartialité et la transparence. Ces qualités régiront notre comportement scrupuleux en la matière », a indiqué Luis Carlos Ugalde, président de l’IFE. Politique étrangère 4 Monterrey, siège du Sommet extraordinaire des Amériques Avec l’arrivée de nouveaux diri- geants sur le continent américain (un tiers des chefs d’Etat a été renouvelé depuis 2001), les principaux acteurs de cet hémisphère ont jugé nécessaire de réaffirmer leur volonté de faire face aux grands enjeux qui affectent la région en matière de croissance économique avec équité, développement social et gouvernabilité démocratique. Pour cette raison, les 34 chefs d’Etat et de gouvernement participant au Sommet des Amériques ont décidé d’organiser une rencontre extraordinaire à Monterrey, Mexique, les 12 et 13 janvier prochains. Ce Sommet extraordinaire des Amériques aura pour principal objectif d’élaborer une Déclaration politique brève et substantielle, afin de progresser dans la mise en œuvre des engagements adoptés au cours des sommets antérieurs et de définir des actions visant à affronter les nouveaux défis relatifs à la région. Le processus du Sommet des Amériques est un mécanisme régional qui cherche à renforcer la démocratie, le dialogue politique, la stabilité économique, la justice sociale et à favoriser l’adoption de politiques convergeant vers l’ouverture commerciale et l’intégration hémisphérique. Du fait que les négociations pour l’Accord de libre-échange des Amériques (ALEA) disposent d’une antenne au sein du Secrétariat administratif situé dans la ville de Puebla, le Sommet du Mexique n’abordera pas ce thème, vu que celui-ci sera analysé lors du Quatrième Sommet des Amériques qui aura lieu en Argentine en 2005. A ce jour, trois réunions préparatoires se sont tenues au cours desquelles les organisateurs de ce Sommet ont assis les bases pour l’élaboration d’une déclaration où figurera leur vision sur des thèmes spécifiques, sur le support multilatéral et sur des actions nationales concrètes pour résoudre les problèmes les plus critiques touchant la population de l’hémisphère. • Que sont les Sommets des Amériques ? - Le Sommet des Amériques est un instrument qui réunit les chefs d’Etat et de gouvernement de l’hémisphère occidental, en vue de discuter sur des consensus communs, trouver des solutions et développer une vision partagée pour l’avenir de la région dans les domaines économique, social et politique. - Les principes politiques du processus stipulent que celui-ci doit inclure les 34 nations des Amériques dont les gouvernements sont élus démocratiquement, fonctionnent avec des économies de marché libre, qui mèneront à bien des négociations internationales multilatérales avec des bases égalitaires et qui prendront des décisions par consensus. Antécédents Décembre 1994 Miami, Floride Avril 1998 Santiago, Chili Avril 2001 Québec, Canada Politique étrangère Plan Puebla-Panama : promotion du développement régional 5 en bref Le Président de l’Allemagne, en visite officielle au Mexique En réponse à la récente visite du pré- Le 13 novembre dernier s’est tenue, dans la capitale panaméenne, la Deuxième Réunion de travail des chefs de la diplomatie et des délégués présidentiels du Plan Puebla-Panama (PPP), à laquelle ont pris part les ministres des Affaires étrangères du Costa Rica, du Salvador, du Guatemala, du Mexique, du Nicaragua et du Panama ainsi que les délégués présidentiels des pays qui participent au PPP. Cette réunion avait pour finalité d’assurer le suivi des actions menées conformément aux objectifs de ce Plan. Le Plan Puebla-Panama, instauré à l’initiative du gouvernement du président Vicente Fox, constitue une des plus ambitieuses stratégies de développement économique jamais entreprise en Amérique centrale. Il s’agit-là d’une nouvelle conception de l’aménagement régional qui cherche à mettre en avant l’énorme potentiel humain et naturel de sept Etats du sud du Mexique – Puebla, Veracruz, Tabasco, Campeche, Yucatán, Quintana Roo, Chiapas, Oaxaca et Guerrero – ainsi que des sept pays centro-américains –Belize, Guatemala, Costa Rica, El Salvador, Honduras, Nicara- gua et Panama. Le Plan permet aux différents gouvernements de conjuguer leurs efforts autour d’une stratégie de développement cohérente et organisée. Dans cet objectif, huit initiatives ont été lancées principalement dans les domaines du développement humain, du développement durable, de la prévention des catastrophes naturelles, de la promotion du tourisme, de l’aide aux échanges, de l’aménagement des routes, de l’interconnexion énergétique et de l’interconnexion des télécommunications. Lors de la réunion qui s’est déroulée au Panama, les chefs de la diplomatie et les délégués présidentiels ont décidé qu’au cours de cette deuxième étape du Plan une attention toute particulière serait accordée aux initiatives qui contribuent à promouvoir le développement humain intégral tout en respectant la pluralité ethnique et culturelle qui prévaut dans la région méso-américaine. Parmi les démarches entreprises en vue de renforcer les projets du PPP, les chefs de la diplomatie et les délégués présidentiels se sont entendus sur la création d’un Secrétariat exécutif qui disposerait d’une petite structure dynamique et fonctionnelle chargée des travaux de gestion, de suivi et d’évaluation de ceux-ci. En outre, ils ont décidé d’adopter un large programme de diffusion qui permette de faire connaître à l’opinion publique en général les progrès et les avantages qu’offre le Plan Puebla-Panama. • sident Vicente Fox en Allemagne, le président allemand, Johannes Rau, s’est rendu en visite officielle au Mexique, du 18 au 22 novembre 2003. Les deux chefs d’État se sont entretenus sur les principaux thèmes de l’agenda bilatéral ainsi que sur les perspectives de la relation stratégique entre les deux pays. Le Mexique tente de maintenir un bon contact avec l’Allemagne car celleci lui permet d’entretenir des liens intenses avec l’Europe. Beaucoup d’autres rendez-vous ont été prévus au programme du président Rau. Il a notamment réalisé une visite de courtoisie au chef du gouvernement du District fédéral, a rencontré le président du Sénat et a assisté à une réunion plénière au Sénat. Le Mexique encourage les relations internationales au sein des différentes municipalités Le ministère mexicain des Affaires étrangères, en collaboration avec l’Association des municipalités du Mexique, a organisé le premier Séminaire-atelier sur le thème « Les relations internationales des gouvernements municipaux et la politique étrangère du Mexique ». L’objectif de cet événement a été de contribuer au rapprochement entre les municipalités et le gouvernement Rencontre entre Luis Ernesto Derbez et Felipe Pérez Roque fédéral, notamment dans le domaine international et de soutenir leurs actions de promotion et de coopé- Dans le cadre du XIII Sommet ibéroaméricain qui s’est déroulé à Santa Cruz de la Sierra, Bolivie, le ministre mexicain des Affaires étrangères, Luis Ernesto Derbez, s’est entretenu avec son homologue cubain, Felipe Pérez Roque. Ils ont convenu ensemble de renforcer la communication politique entre le Mexique et Cuba. Cette rencontre représente la deuxième réunion de haut niveau tenue par les deux gouvernements en un laps de temps de deux mois. Les deux diplomates ont échangé des points de vue sur plusieurs manifestations à venir dans le domaine régional. Ils ont notamment mentionné la nécessité de parvenir à des accords birégionaux au cours du prochain sommet entre l’Amérique latine, les Caraïbes et l’Union européenne, qui aura lieu à Guadalajara, Mexique, les 28 et 29 mai 2004. • ration à l’étranger. Le programme de ce Séminaire-atelier comprenait huit sessions théorico-pratiques portant sur le cadre général de la politique extérieure du Mexique, les relations internationales des gouvernements locaux, le cadre juridique et la Loi sur la signature de traités et les accords de jumelage. économie 6 L’OCDE dresse un bilan de l’économie mexicaine Dans une récente étude sur le Mexique, publiée lundi 24 novembre, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a présenté un bilan équilibré de l’évolution récente et des perspectives de l’économie mexicaine. L’OCDE, qui regroupe 30 pays, tous attachés à la démocratie et à l’économie de marché, utilise l’évaluation par les pairs comme un moyen d’aider le pays examiné à améliorer ses politiques et à adopter des pratiques optimales dans sa gestion publique. Cette étude en est un exemple. L’étude estime que la croissance du Mexique sera de 3,5 % l’année prochaine mais que la rigueur budgétaire, les réformes structurelles et les progrès dans la stabilisation macroéconomique atteints jusqu’à présent n’ont pas été suffisants pour accélérer la croissance potentielle à un rythme qui permettrait de combler l’écart de niveau de vie par rapport aux autres pays de l’OCDE. Une faiblesse conjoncturelle prolongée, sans signes nets de reprise vigoureuse, a fait reculer l’investissement pri- vé, entravé également par divers obstacles législatifs et réglementaires dans des secteurs clés comme l’électricité. La faible accumulation de capital humain freine également le rattrapage. Par ailleurs, l’étude considère que les recettes publiques ne sont pas assez solides pour pouvoir financer les dépenses sociales indispensables et le niveau nécessaire d’infrastructures publiques. La priorité devrait donc être, selon l’OCDE, d’élargir les bases d’imposition fiscale et de créer les conditions -économiques, financières et juridiquesdans lesquelles un secteur privé compétitif aurait les moyens d’investir davantage. Il importe également de veiller à ce que les dépenses soient plus productives dans des secteurs comme l’éducation : ce qu’il faudrait, c’est rendre plus efficaces le système scolaire actuel et le corps enseignant et consacrer davantage de ressources à la formation des adultes. L’étude reconnaît que le vaste secteur informel agit comme une sorte de soupape de sécurité pour un grand nombre de Mexicains faiblement qualifiés, mais recommande de faire en sorte qu’à moyen terme le secteur formel soit plus attractif pour l’emploi et l’embauche. Certes, l’émigration joue également un rôle de soupape de sécurité et grâce aux transferts de fonds bon nombre de ménages échappent à la grande pauvreté. Pour ces raisons, l’OCDE juge qu’un accord sur les migrations entre les États-Unis et le Mexique serait bénéfique pour les deux pays. Ainsi, selon l’analyse de l’OCDE, le Mexique doit progresser dans la mise en œuvre d’un large programme de réformes structurelles comprenant tout d’abord l’adoption de réformes dans trois secteurs - la fiscalité, l’électricité et le marché du travail -, de manière à donner au pays les moyens de tirer pleinement parti de son potentiel de croissance et à fournir les ressources nécessaires pour remédier aux problèmes importants de capital humain et de lutte contre la pauvreté. • Un résumé de l’étude économique sur le Mexique, en anglais, est disponible sur le site Internet : http://www.oecd.org/ dataoecd/49/20/19828156.pdf Mexique - Union européenne : vers une relation plus étroite Le 11 novembre dernier s’est dérou- lée à Bruxelles, Belgique, la troisième réunion du Comité conjoint instauré par l’Accord d’Association économique, de Concertation politique et de Coopération entre le Mexique et l’Union européenne. Cette rencontre a permis de faire le bilan des actions menées au cours de cette troisième année d’entrée en vigueur de l’Accord global dans ses trois volets : dialogue politique, coopération et commerce. Dans le cadre du dialogue politique, les deux délégations ont pu constater l’excellent niveau des relations bilatérales et ont échangé des points de vue sur différents thèmes régionaux d’actualité y compris sur la Conférence intergouvernementale et ses répercussions sur le futur de l’Union, sur la situation des droits de l’homme au Mexique et sur la récente évolution politique en Amérique latine. De même, les délégations ont examiné les progrès réalisés dans l’élaboration et l’exécution de divers projets de coopération en matière de développement social, d’administration de la justice, de développement économique, d’éducation, de science et technologie. En matière commerciale, les délégations ont brièvement analysé les résultats obtenus au cours des trois premières années d’application de l’Accord de libre-échange UEMexique. Par cette étude, il apparaît que le commerce bilatéral s’est accru de 25 % durant cette période -les exportations de produits mexicains vers l’Europe ont augmenté de 19 % tandis que les exportations de produits européens vers le Mexique ont enregistré une hausse de 28 %-. Cette réunion a permis d’évoquer les nouvelles opportunités que peut offrir pour le commerce bilatéral et les investissements un marché européen élargi, puisque 10 nouveaux membres intégreront ce marché en 2004. Il a également été question des négociations dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Les deux délégations ont fait part de leur déception compte tenu du manque de résultats de la Conférence ministérielle de l’OMC à Cancún et ont rappelé que d’un point de vue multilatéral elles respecteraient leurs engagements en matière de politique commerciale. • économie Le Mexique vise une reprise de la croissance en 2004 7 en bref Les transferts d’argent au Mexique battent des records Selon des informations de la Banque du Mexique, les trans- L’économie mexicaine devra relever plusieurs défis importants l’année prochaine afin de profiter pleinement des opportunités que lui offrira un environnement international plus favorable. Le principal défi sera d’encourager une reprise significative de la croissance économique et de l’emploi. De même, il sera question d’asseoir les bases permettant de récupérer la compétitivité de l’industrie nationale dans un contexte où plusieurs pays se sont ouverts au commerce international et ont entrepris des réformes de leurs économies. Par conséquent, la politique économique du Mexique en 2004 s’orientera selon deux directives fondamentales. La première consistera à instaurer les accords nécessaires pour avancer dans le processus de réforme structurelle (notamment dans les domaines de la fiscalité, de l’énergie et du travail). La deuxième tentera de consolider la stabilité macroéconomique et de stimuler la relance des dépenses d’investissement. Le Programme national de financement du développement 2002-2006, qui comprend les directives générales de politique économique pour cette période, envisage deux orientations possibles de croissance en fonction du degré de progression dans la mise en œuvre des réformes structurelles dont le pays a besoin. D’après ce document, en 2004 l’expansion du PIB du Mexique représentera entre 3,7 et 5,8 % selon, ceteris paribus, le degré d’avancée de ces réformes. La récente tendance des différentes variables utilisées pour établir ces chiffres diffère légèrement de celle escomptée, du fait de la récession industrielle au niveau mondial qui a été plus importante que prévu, et de la perte de participation sur le marché mondial des exportations mexicaines. Néanmoins, les tendances sont aujourd’hui plus favorables. Le taux de croissance de l’économie américaine –qui conserve une étroite corrélation avec celle du Mexique en vertu du volume du commerce élevé entre les deux nations- a atteint au troisième trimestre 2003 son niveau le plus élevé en 20 ans. Avant que ne s’opère une reprise modérée de la demande extérieure, il sera nécessaire de renforcer les sources de croissance intérieures afin de pouvoir augmenter le potentiel de développement à long terme. Ceci impose donc d’encourager la relance des dépenses d’investissement tant public que privé. On prévoit pour la prochaine année que les investissements publics et privés augmenteront à un taux annuel de 4,0 %. Par ailleurs, la dynamique de la consommation totale continuera à bénéficier de la baisse de l’inflation –l’objectif d’inflation annuelle de la Banque du Mexique est de 3,0%-, et ce en raison des faibles taux d’intérêt (les Cetes à 28 jours, un des principaux taux de référence, s’élèvent à 5,78 %), et en raison de l’expansion du crédit tant bancaire que non bancaire. Par conséquent, et selon les prévisions, le PIB devrait augmenter à un taux annuel de 3,1 %. Cependant, la mise en œuvre des réformes structurelles dans les prochains mois pourrait contribuer à élever, de manière considérable, le rythme de croissance de l’économie mexicaine. • ferts d’argent que les Mexicains à l’étranger ont fait parvenir à leurs familles entre janvier et septembre 2003 représentent un montant de 9,937 milliards de dollars. Ainsi, les envois des Mexicains à l’étranger sont devenus la deuxième source de dollars pour le pays, après les revenus pétroliers. A la fin de l’année, on estime que le Mexique aura ainsi reçu plus de 12 milliards de dollars. Les flux d’investissements directs étrangers se poursuivent Malgré la baisse généralisée des flux mondiaux d’investissements en 2003, les prévisions pour cette année indiquent que les investissements directs étrangers (IDE) vers le Mexique devraient atteindre entre 10 et 12 milliards de dollars. Même si le chiffre est inférieur à celui prévu en début d’année, il se maintient par rapport à la moyenne observée durant la dernière décennie. Le Mexique est le troisième récepteur d’IDE parmi les économies émergentes. Les revenus du secteur touristique augmentent Entre janvier et septembre les rentrées de devises au Mexique par l’intermédiaire du secteur touristique ont atteint 7,042 milliards de dollars, soit un gain de 7,1% par rapport au chiffre obtenu pour la même période en 2002. Prenant pour base cette tendance, on prévoit que, pour la première fois dans l’histoire, la captation de devises de touristes internationaux s’élèvera à plus de 9 milliards de dollars. De même, selon les estimations, la balance des services touristiques devrait afficher à la fin de l’année un excédent de 3 milliards de dollars. économie 8 Zoom sur... l’Etat d’Hidalgo Situé dans le centre du Mexique, l’Etat d’Hidalgo s’étend sur 20 905 Km2 soit 1,1% du territoire national- et compte 2 235 591 habitants. Limitrophe de San Luis Potosí au nord, de Veracruz au nordest, de Puebla au sud-est, de Tlaxcala et de l’Etat de Mexico au sud et de Querétaro à l’ouest, Hidalgo se trouve dans trois provinces physiographiques : l’Axe néovolcanique, la Sierra Madre orientale et la plaine côtière du Golfe du Mexique. Il se divise en 84 municipalités, les principales villes étant Pachuca, la capitale, Tulancingo, Huejutla et Tula. Très connu dans le passé pour sa production de métaux précieux, Hidalgo est aujourd’hui un Etat principalement agricole qui bénéficie de nombreux atouts touristiques. ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES Région avant tout agricole, Hidalgo emploie 61,3% de la population économiquement active. L’industrie absorbe 15,8% du total des travailleurs, dont un peu plus de la moitié se concentre dans des activités minières et dans la construction d’équipement et de matériel de transport. Le commerce offre des opportunités d’emploi à 5,7% du total de la population active ; les services à 11,6% et les activités non spécifiques à 5,6%. Près de 18% de la superficie de cet Etat est couverte de pâturages dans lesquels est développé un élevage extensif de bovins, de caprins et d’ovins. L’élevage de têtes de bétail sauvage fait partie des points forts de cet Etat. Près de 76% de la valeur de la production agricole d’Hidalgo provient de sept cultures : le maïs, la luzerne, les fruits, les agaves, le café, la tomate et le blé, qui occupent à elles seules 72% de la superficie cultivée. Etat riche en gisements de minerais métalliques (or, argent, plomb et mercure), l’exploitation minière y est sans aucun doute une des activités les plus importantes, notamment à Molango, où se trouvent les plus grands dépôts de manganèse d’Amérique. Mais Hidalgo regorge également d’abondants minerais non métalliques, comme le calcaire, le kaolin, l’argile réfractaire, la calcite et la diatomite. INVESTISSEMENTS Favorisant les programmes destinés à encourager l’exportation à l’international, Hidalgo exporte essentiellement du textile et de la confection, secteurs qui représentent à eux-seuls 58,9 % du total des exportations. Ses principaux partenaires commerciaux sont les pays du continent américain, les pays asiatiques, l’Angleter- re, l’Allemagne, l’Espagne, la France, la Belgique et l’Italie, entre autres. Quant aux ventes de produits dérivés de l’industrie automobile et métal-mécanique, celles-ci ont rapporté 500 millions de dollars. Au cours des dernières décennies, l’Etat d’Hidalgo a connu un essor remarquable tant au niveau de son économie que de l’éducation et de la culture. Il offre en effet une large gamme de sites d’intérêt qui vont de la visite de zones archéologiques comme « Los Gigantes de Tula » à des expériences écotouristiques dans ses parcs nationaux, ses grottes naturelles, ses couvents coloniaux, ses parcs zoologiques, ses musées et ses paysages uniques dans leur genre. INFRASTRUCTURE Doté d’un réseau ferroviaire considérable (879 km), l’Etat d’Hidalgo possède en outre 8 323 km de routes. Les autoroutes y sont exemptes de péages. Il dispose également d’un aéroport principal à Pachuca, la capitale, et de neuf autres secondaires répartis sur son territoire. Cet Etat fournit 9,4% de l’énergie électrique du pays, se plaçant ainsi parmi les cinq premiers générateurs du Mexique. Sa situation géographique est également privilégiée en termes de disponibilité de gaz naturel, puisqu’on y dénombre trois corridors (Poza Rica-Venta de Carpio, Zempoala-Salamanca et Tabasco). Quant au pétrole, plusieurs conduits de produits pétrolifères touchent Hidalgo. • Informations complémentaires : www.hidalgo.gob.mx bilatéral 9 Mexique – France : les étudiants se rapprochent Dans le cadre du Mémorandum d’entente souscrit le 3 novembre 2000 par le ministère de l’Education publique et le ministère de la Jeunesse, de l’Education nationale et de la Recherche, les gouvernements du Mexique et de la France ont officialisé le programme d’échange d’assistants pour l’enseignement de langues vivantes entre les deux pays. L’objectif de ce programme est de promouvoir l’enseignement de la langue espagnole dans les institutions éducatives françaises et réciproquement de la langue française dans les institutions éducatives mexicaines. Ceci grâce à l’échange de jeunes diplômés de centres d’édu- cation supérieure des deux pays, dont la mission consiste à collaborer en tant qu’assistants universitaires dans l’enseignement de leur langue maternelle. Les deux nations ont entamé ce programme au cours du cycle scolaire 1999-2000. Pour le cycle scolaire actuel, 145 jeunes assistants mexicains sont venus en France pour participer au Programme d’échange Mexique-France pour l’enseignement de langues. Parallèlement, 60 étudiants français sont partis au Mexique afin de prêter leurs services dans des institutions éducatives. Les deux groupes resteront entre sept et neuf mois dans chaque pays (d’octobre à avril ou juin). Ils sont rémunérés par les autorités éducatives respectives, avec l’obligation d’assister pendant 12 heures hebdomadaires les professeurs d’espagnol et de français dans le déroulement des cours. Le Programme d’échange d’assistants est le fruit d’une étroite collaboration entre le ministère mexicain de l’Education publique (SEP) et le ministère français de la Jeunesse, de l’Education nationale et de la Recherche. Par ce projet, on entend diffuser la langue espagnole, et plus particulièrement son aspect mexicain, au sein des écoles et universités françaises, tant dans la capitale qu’en province. • Biarritz réunit une nouvelle fois l’Europe et l’Amérique latine Le 28 novembre dernier s’est achevé à Biarritz le forum intitulé « Amérique latine : la gouvernance menacée », au cours duquel il a été proposé de dessiner une nouvelle politique sécuritaire pour lutter contre le trafic de drogues, le terrorisme et la corruption et qui remplacerait ainsi le principe de sécurité nationale prépondérant sur le continent américain depuis 1948. Les participants à cette réunion exceptionnelle, parmi lesquels figuraient des anciens présidents de l’Amérique latine et des personnalités du monde politique français et espagnol, ont exhorté les gouvernements du continent américain à entreprendre des réformes pour surmonter la crise de représentativité dont souffrent certains partis politiques, congrès et gouvernements. Une fois conclus les travaux, les pays présents ont convenu que l’expansion de l’influence des intérêts corporatifs et sectoriels fragilise les structures politiques traditionnelles et délégitime les institutions qui représentent l’intérêt général. Les anciens chefs d’Etat et hommes politiques des deux continents ont défini le trafic de drogues, la corruption, l’armement et le terrorisme comme autant de facteurs nuisant gravement à la gouvernance des pays latino-américains. Citant les exemples de la Bolivie et de l’Argentine, les signataires ont indiqué que les nations latino-américaines doivent encourager les réformes politiques qui englobent des sorties institutionnelles aux crises politiques qui menaceraient la stabilité de la région. Les participants au forum ont instamment invité les pays latino-américains à promouvoir une plus grande intégration, laquelle s’est avérée très bénéfique dans le cas de l’Europe. Pour ce faire, ils ont demandé de l’aide au Vieux Continent. Ils lui ont en outre sollicité d’agir comme un interlocuteur intéressé et coopérant avec l’Amérique latine, de sorte que le développement intégré qui caractérise la réussite de son unité continentale puisse également s’étendre à d’autres régions du monde. Ils ont précisé que cet objectif pourra être atteint à travers le commerce sans barrières, la coopération technologique et éducative et l’échange institutionnel et social. Il a été proposé la construction d’un nouvel agenda avec l’Union européenne qui inclurait la coordination de politiques communes. Les conclusions de ce forum seront présentées lors du prochain Sommet de l’Amérique latine, des Caraïbes et de l’Union européenne, qui aura lieu à Guadalajara, Mexique, en 2004. • Participants au Forum de Biarritz « Amérique latine : la gouvernance menacée » Anciens présidents latino-américains : - Gonzalo Sanchez de Lozada (Bolivie) - Patricio Aylwin (Chili) - Rodrigo Borja (Equateur) - Miguel de la Madrid (Mexique) - Leonel Fernández (République dominicaine) Personnalités européennes : - Hubert Védrine, ancien ministre français des Affaires étrangères - Bertrand Delanoë, maire de Paris - Alain Juppé, deputé UMP - Juan José Lucas, président du Sénat espagnol - Manuel Marín, ancien commissaire chargé des relations entre l’Union européenne et l’Amérique latine culture 10 Triple exposition «De Corporis Fabrica» L’Instituto de México présente actuellement dans ses locaux, en collaboration avec l’Association Créateurs-Migrateurs, l’exposition De Corporis Fabrica (Photos / Installations) des artistes Adriana Calatayud, Carmen Mariscal et Gerardo Suter. Dans Antropometría Cyborg, Adriana Calatayud (Mexico, 1967) présente six Cyborg réalisés à base d’hologrammes, confrontant le spectateur à sa propre nature. Partant d’une fiction, l’artiste reprend les mythes contemporains du corps et de la machine, l’idée de la biotechnologie en tant que recherche de perfection physique et intellectuelle. C’est une idée de notre époque qui est ici mise en scène : une époque où le corps humain est devenu obsolète ; une ère de « monstres artificiels », dans laquelle les frontières entre l’humain et la technologie sont de plus en plus imperceptibles. Carmen Mariscal (Palo Alto - Californie, 1968) est l’auteur de trois pièces-installations autour de la femme, de la grossesse et de la maternité. Dans la première, sept photographies représentent les ventres d’une femme enceinte, des fragments de corps, des visages féminins ou de nourrissons. La deuxième pièce est centrée autour d’une photographie, d’où partent six fils électriques reliés à des structures de verre en forme de bébés. La dernière présente des caisses en bois, en aluminium et en verre, où sont exposés, comme dans des reliquaires, des objets se rapportant à la maternité. Une évocation de la fragilité du corps qui enfante et celle du corps enfanté. L’installation Skin, le corps fragmenté de Gerardo Suter (Buenos Aires, 1957) est une réflexion autour de la photographie et de la perception de la réalité observée. La représentation fragmentée du corps humain ramène le spectateur à sa propre corporéité. En mêlant des photos de différentes parties du corps en gros plan et des vidéos, Suter explore l’interaction entre « réalités » objectives et subjectives lors des processus de perception du corps humain. Une œuvre qui invite le spectateur à envisager sous un jour nouveau la représentation visuelle et verbale du réel. • Du 7 novembre 2003 au 10 janvier 2004 119, rue Vieille du Temple – 75003 Paris. Entrée libre. Renseignements : 01 44 61 84 44 culture 11 Le Mexique au Parc de la Villette C’est dans le cadre du Festival 100 Dessus Dessous visant à faire découvrir les résidences d’artistes de la Villette et la jeune création européenne, que sera présentée les 16 et 17 décembre prochains au Parc de la Villette, la pièce de théâtre Kamikaze Taxi de l’écrivain mexicain Mario Bellatin. Librement inspiré du film Kamikaze Taxi de Masato Harada, ce projet de la compagnie H.T. les Witotos a été mis en scène par Philippe Eustachon et Yvett Rotscheid, avec des photographies de Raphaël Chipault. Né de la rencontre avec Mario Bellatin, Kamikaze Taxi est la première étape d’un processus d’écriture dans son acception la plus large. Avec la complicité de l’auteur, les Witotos revisitent les limites et les conventions du théâtre. A l’instar de leurs précédentes expériences à travers le monde, notamment en Colombie, au Vietnam et au Mexique, les Witotos continuent leur travail sur l’auto-réflexion, rendu possible uniquement par l’altérité. Kamikaze Taxi traversera le Pérou et le Japon, la politique et la corruption, l’inattendu et l’inespéré, une évocation un brin déca- lée, avec humour et tendresse. » 100 Dessus Dessous Avec ce nouveau rendez-vous annuel, qui se tiendra du 16 au 21 décembre 2003, le Parc de la Villette réaffirme sa vocation pluridisciplinaire, ainsi que son soutien à la création et à l’émergence de jeunes talents, tout en restant fidèle à sa vocation d’ouverture vers un large public. Les spectacles de 100 Dessus Dessous donnent un aperçu au public de l’émergence d’une création européenne, singulière dans sa capacité à décloisonner les genres. Débarrassés de tout complexe, voire de références encombrantes, ces jeunes artistes affichent clairement dans leur démarche une détermination n’aspirant ni à reproduire ni à renier l’acquis mais sachant parfaitement utiliser ou détourner les travers de la société contemporaine. La compagnie a bénéficié d’une résidence d’artistes à la Maison de la Villette pour le projet Constellation-le-marin, dont la création est prévue pour le 3 février 2004 au Théâtre Garonne (Toulouse). Il sera ensuite présenté au Théâtre Gérard Philippe de Saint-Denis, du premièr mars au 21 mars 2004, et au théâtre de Brétigny sur Orge, le 9 avril 2004. • Les 16 et 17 décembre à 19h au Parquet de Bal, Parc de la Villette durée : 20 mn Kamikaze Taxi a bénéficié du soutien de l’Instituto de México à Paris. Agenda culturel Présentation du précolombienne, avec Remise des latine Ed. Gallimard, 256 p., Recueil livre « Les projection de prix Juan Rulfo 217, Bd Saint-Germain – 95 e « Survivent Aztèques », de diapositives, à l’occasion et Guimaraes 75007 Paris Livre les morts Eduardo Matos de l’exposition qui s’est Rosa Métro Solférino « L’Instinct (Poèmes 1986- Moctezuma et tenue à la Royal Organisé conjointement Entrée gratuite d’Inez », 1999) » Felipe Solís Academy of Arts de par Radio France de Carlos Fuentes de Carlos Olguín Londres. Internationale, la Maison Traduit de l’espagnol Fuentes Lemus Préface de Eric Jeudi 11 décembre 2003 de l’Amérique latine, Livre par Céline Zins (fils de l’écrivain Taladoire, Ed. Citadelles à 18h30 - Maison de l’Institut du Mexique, « Frida Kahlo », Ed. Gallimard, 200 p., Carlos Fuentes) et Mazenod l’Amérique latine, 217, l’Union latine et l’Institut de Helga Prignitz- 17,50 e Traduit de l’anglais Par Eric Taladoire, Bd Saint-Germain – Cervantès Poda directeur du Centre de 75007 Paris Lundi 15 décembre 2003 Traduit de l’allemand par Recherches en Métro Solférino à 19 heures Josie Mélie et Catherine Ed. Gallimard, 220 p., archéologie Entrée gratuite Maison de l’Amérique Weinzorn 21 e ❈❈❈ et de l’espagnol ❈❈❈ par Aline Schulman 12 AMBASSADE 9 rue de Longchamp, 75116 Paris ; tél. : 01 53 70 27 70 ; fax : 01 47 55 65 29. INSTITUTO DE MÉXICO 119 rue Vieille-du-Temple, 75003 Paris ; tél. : 01 44 61 84 44 ; www.mexiqueculture.org SERVICE COMMERCIAL Bancomext 4 rue Notre-Damedes Victoires, 75002 Paris ; tél. : 01 42 86 60 00. SECTION CONSULAIRE même adresse ; tél. : 01 42 86 56 35 ; CONSEIL DE PROMOTION TOURISTIQUE même adresse ; tél. : 01 42 86 96 13 ; Numéro Vert : 00 800 11 22 66 e-mail : [email protected] MAISON DU MEXIQUE Cité universitaire, 9 boulevard Jourdan, 75690 Paris cedex 14 ; tél. : 01 44 16 18 00. www.casademexico.org CONSULATS HONORAIRES Barcelonnette, tél. : 04 92 81 00 27. Bordeaux, tél. : 05 56 79 76 55. Fort-de-France, tél. : 05 96 72 58 12. Le Havre, tél. : 02 35 26 41 61. Lyon, tél. : 04 72 38 32 22. Monaco, tél. : 00 377 93 25 08 48. Strasbourg, tél. : 03 88 45 77 11. Toulouse , tél. : 05 34 41 74 40. carnet de route El Chico, entre parc et village Situé dans la sierra de Pachuca, de l’Etat d’Hidalgo, El Chico est un village pittoresque entouré d’un Parc national de paysages arides et semé de cactus. Très agréable refuge pour ceux qui sont à la recherche de calme, on y dénombre à peine 6 000 habitants. Résistant au passage du temps et des années, cette localité, qui a surgi à la fin du XVIème siècle sous le nom de Real de Minas de Atotonilco, conserve encore certaines de ses traditions, telles que ses maisons à toits à deux pentes, sa rue principale entourée de commerces et de restaurants, ses fameux gâteaux, autrefois le lunch des mineurs anglais, et ses boutiques populaires, qui ont vu passer toute l’histoire d’un village qui a hébergé plus de 20 000 ouvriers de mines d’argent, exploitées à l’origine par les Espagnols et modernisées par la suite par les Anglais. Quant au Parc national El Chico -dont la superficie est de 2 739 hectares et qui se trouve dans une zone située entre 2 500 et 2 900 mètres d’altitude- il a été déclaré réserve naturelle en 1988 afin de protéger la zone de la déforestation en raison de l’abattage immodéré d’arbres. Il comprend ce qui fut autrefois la Forêt nationale « Monte Vedado Mineral del Chico », créée en 1898, puis décrétée Parc national en 1982. Ce Parc revêt une importance particulière du point de vue historique, social et écologique. Il dispose en effet de l’une des premières mines exploitées dans l’Etat d’Hidalgo : le Mineral de el Chico, dont les entrailles étaient riches en argent et, bien qu’en moindre proportion, en or. De nos jours, El Chico survit grâce au tourisme qui ne se lasse pas de la beauté de ses paysages et de la sympathie de ses habitants. Il fait partie du Corridor touristique de la montagne d’Hidalgo, avec Huasca et Real del Monte, deux localités minières qui se sont modernisées, tout en conservant ces traditions qui leur octroient un caractère unique dans la région. Les adeptes de sport pourront y réaliser toutes sortes d’activités, telles que la randonnée, l’escalade en roche et en rappel, notamment à « Las Ventanas », qui représente un grand mur rocheux se situant tout en haut de la sierra. Au lac « El Cedral », les amateurs de pêche profiteront en même temps d’un paysage merveilleux, entre prairies couvertes de sapins et de chênes. Mais vous ne pourrez pas quitter El Chico sans avoir visité son édifice municipal ainsi que son église, construite une première fois en 1725 et reconstruite en 1819, qui est mise en valeur par son portail en pierre de taille, d’inspiration néoclassique datant de la fin du XVIII ème siècle. En outre, il est possible de loger dans ce Parc afin de découvrir tranquillement ce site impressionnant qui vous éblouira.•