PRIORITÉS ET POTENTIELS DE RECHERCHE PARC NATIONAL DU MONT-TREMBLANT pèsent environ 30 kg. Source : site Internet de Parcs Canada) Les meutes du parc : On observe des loups ou des indices d’activités de loups en toutes saisons, et les meutes sont réparties sur l’ensemble du territoire. PNMT-1 ➯ Le loup de l’Est Dans la région naturelle des Laurentides méridionales, une meute de loups occuperait un territoire d’environ 200 km² (Potvin 1986, étude réalisée dans la réserve faunique PapineauLabelle). Bien qu’il puisse varier quelque peu, ce territoire est généralement stable d’année en année. L’abondance des principales proies peut influer sur la taille du territoire. De plus, une meute qui se nourrit principalement de cerfs possède un plus petit territoire qu’une meute dont la principale source de nourriture est l’orignal. Au parc, la population d’orignaux semble à la baisse; les castors et les cerfs de Virginie constitueraient les principales proies des loups. État de la situation Le loup de l’Est : Des études d’ADN devraient apporter plus d’information sur la génétique des loups du PNMT, mais il est probable qu’il s’agisse du loup de l’Est (Canis lycaon), une espèce présente dans le sud-est de l’Ontario et le sud-ouest du Québec. De récentes études ont démontré que le loup de l’Est, désigné en 2001 par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) comme une sous-espèce du loup gris au statut préoccupant en raison de sa vulnérabilité face aux activités humaines, est en fait une espèce indépendante du loup gris. Les analyses d’ADN ont démontré qu’aucun des loups de l'Est du Canada ou des loups roux échantillonnés ne comptait de séquences d'ADN du loup gris (Canis lupus). Les chercheurs ont confirmé la présence de séquences du coyote chez les deux loups. Cependant, on a également trouvé des séquences qui divergent de celles des coyotes par un écart de l'ordre de 150 000 à 300 000 années. Le loup roux et le loup de l’Est sont deux espèces qui auraient évolué conjointement en Amérique du Nord, suivant une lignée commune avec le coyote jusqu'à il y a 150 000 à 300 000 ans (Wilson P. J. et al, 2000). La taille des meutes du parc n’a pu être établie avec certitude. Dans la réserve faunique Papineau-Labelle, une étude a démontré que la taille moyenne des meutes, en hiver, est d’environ six loups. Cette étude cite également d’autres auteurs qui avancent que dans les écosystèmes loup-cerf, la taille des meutes varie de deux à dix individus, avec une moyenne globale d’environ quatre. Dans les écosystèmes loup-orignal, les meutes comptent en général de sept à dix individus (Potvin 1986). Depuis 2007, on organise à la fin de l’été une soirée d’appel contrôlé du loup dans le but de localiser les meutes et d’en estimer le nombre d’individus. Voici quelques données sur des meutes vues ou entendues au parc national au cours des dernières années : lac Obéron 2006, quatre adultes, cinq louveteaux; lac en Croix 2007, quatre adultes et quatre louveteaux; lac à l’Eau Claire 2007, sept adultes; lac de la Fourche 2009, quatre adultes; lac Montcourt 2009, un adulte et trois louveteaux. Deux observations hivernales rapportent la présence de plus grosses meutes : un observateur estime avoir vu et entendu une meute de douze loups au lac Lajoie à l’hiver 1997; deux skieuses ont rapporté l’observation de 15 à 20 loups au lac Poisson à l’hiver 2008-2009 (leur séquence vidéo n’a pas permis de valider le nombre exact). Bien que nous n’ayons aucune preuve que les loups du parc soient des loups de l’Est pas plus que nous n’en avons qu’il s’agit de loups gris, la logique va davantage dans le sens du loup de l’Est. Le parc national du Canada de la Mauricie a démontré que les loups de son territoire sont des loups de l’Est, et les récentes analyses faites au parc Algonquin vont dans le même sens. Le loup de l'Est ressemble au loup gris, mais il est plus petit. On le décrit comme un petit loup « mangeur de cerfs » qui s'hybride avec le coyote (Canis latrans). Sa fourrure est de couleur fauve et rougeâtre derrière les oreilles, et il a de longs poils noirs sur le dos et les flancs. Les mâles adultes pèsent de 25 à 35 kg, et les femelles, de 20 à 30 kg. (Dans la région du parc national du Canada de la Mauricie, les mâles mesurent 80 cm à l’épaule et pèsent environ 40 kg, tandis que les femelles mesurent 75 cm et À l’été 1996, on a procédé à un relevé d’indices de présence du loup (pistes, crottins, écoute de hurlements, observations). Bien que les résultats aient été difficiles à analyser, la cartographie des données suggérait la présence de cinq meutes : meute des lacs Mocassins, Albert et aux Herbes; meute de la zone de préservation de la Cachée; meute des lacs Saint-Louis, Escalier -1- PRIORITÉS ET POTENTIELS DE RECHERCHE et des Sables; meute des lacs Mathias, Casse-ligne et Coderre; meute des lacs des Cyprès, Bébé et du Diable (Egerton 1996). dont ils l’utilisent. Ceci permettra par la suite de mieux les étudier. Dynamique de la population, reproduction et mortalité, importance de la dispersion dans la dynamique, relation avec le coyote, densité des populations, territoire (domaines vitaux, tanières, sites des rendez-vous), régime alimentaire, relation avec le cerf de Virginie, l’orignal et le castor, impact des activités récréatives et des infrastructures du parc, impact des activités périphériques (piégeage des animaux à fourrure, chasse aux gros gibiers, villégiature, etc.). La familiarisation : Le loup est reconnu comme un animal discret qui craint l’homme et s’enfuit à sa vue. Or, depuis quelques années, on assiste en Amérique du Nord à un nouveau phénomène : celui des loups familiers. Ces loups ont perdu la peur séculaire de l’homme et circulent dans les campings et le long des routes et des sentiers. Ils chapardent aussi de la nourriture et des objets appartenant à des campeurs. Cette cohabitation loup-humain, lorsqu’elle est tolérée, pousse les loups à devenir de plus en plus téméraires. Des cas de morsures et d’attaques, parfois mortelles, ont été recensés au Canada et aux États-Unis. Ce phénomène se produit surtout dans des endroits où les loups sont protégés et où l’achalandage humain est grand. Au Québec, le phénomène des loups familiers est apparu pour la première fois au début des années 1990, au parc national du Mont-Tremblant, et s’est intensifié depuis. III – Loup de l’Est : relation avec les proies, dynamique des populations et capacité de support du milieu Le loup est considéré comme un régulateur des écosystèmes. Quel impact a-t-il sur les populations d’orignaux, de cerfs et de castors? Comment les populations évoluent-elles dans le temps? Comment interagissent-elles entre elles. Peut-on envisager définir la capacité de support du milieu pour un tel carnivore? Des lignes directrices pour prévenir et gérer les cas de loups familiers existent maintenant. IV – Loup de l’Est : familiarisation et conservation Priorités de recherche Pourquoi est apparu ce phénomène dans le secteur sud-ouest du parc? Est-ce une nouvelle meute de loups qui se serait installée à proximité des installations? Est-ce lié au phénomène de nourrissage des cerfs de Virginie à l’extérieur du parc? Estce simplement à cause de la familiarisation des proies? Comment éviter que ce phénomène ne se reproduise? La ligne de Fladry est-elle un outil efficace? I – Loup de l’Est : identification génétique de l’espèce présente au parc Selon le comité sur le suivi des espèces en péril au Canada (COSÉPAC), le loup de l’Est pourrait être une espèce distincte. Son aire de répartition exacte n’est pas connue, en partie en raison de l’hybridation avec le loup gris. Bien qu’il n’y ait aucune preuve de diminution du nombre d’individus ou de l’aire de répartition géographique depuis les 20 dernières années, il est possible que l’espèce s’hybride avec les coyotes; phénomène qui s’est peut-être aggravé par des changements de l’habitat et de l’exploitation forestière massive. L’identification de ce taxon exige une analyse moléculaire. V – Loup de l’Est : perception de la clientèle et des riverains face à cette espèce Comment les riverains du parc national perçoivent-il la présence de loups dans le parc? Qu’en est-il de l’opinion des piégeurs et des chasseurs (territoire libre, ZEC, Réserve faunique)? La présence des loups au parc national a quel impact sur la clientèle de la Sépaq? Comment devrions-nous aborder la gestion de cet animal et de sa familiarisation face à la clientèle? Le parc national du Canada de la Mauricie a démontré que les loups sur son territoire étaient des loups de l’Est. II – Loup de l’Est : écologie et conservation de l’espèce au parc VI – Bonification de l’indicateur de suivi des populations de loups (PSIE) du parc Une des premières étapes de l’acquisition de connaissances sur nos loups consiste à mieux connaître leur territoire et la façon -2- PRIORITÉS ET POTENTIELS DE RECHERCHE Actuellement le repérage et le dénombrement des loups se font par appel et écoute des hurlements en fin d’été. Il conviendrait d’analyser les paramètres de la méthode de récolte de données et de l’analyse des données afin de la rendre plus performante (date, heure, fréquence, répartition sur le territoire, formation des participants, ajout de compilation d’autres indices d’activités telles que pistes, carcasses et autres). Une méthode de suivi plus efficace et plus simple d’opération serait souhaitable. Laurentides et Direction du développement de la faune. 129 p. Jolicoeur, H. ET M. Hénault. 2002. Répartition géographique du loup et du coyote au sud du 52e parallèle et estimation de la population de loups au Québec. Direction du développement de la faune - Direction de l’aménagement des Laurentides, Société de la faune et des parcs du Québec. 45 p. Linnell, J., R. Andersen, Z. Aandersone L. Balciauskas, J.C. Blanco, L. Boitani, S. Brainard, U. Breitenmoser, I. Kojola, O. Liberg, J. Loe, H. Okarma, H. Pedersen, C. Promberger, H. Sand, E. Solberg, H. Valdmann, P. Wabakken. 2002. The fear of wolves: A review of wolf attacks on humans. NINA Oppdragsmelding: 731:1–65. VII – Évaluation de l’impact de l’appel du loup sur leur comportement Cette évaluation requiert une étude qui inclurait un suivi journalier des comportements et des déplacements de quelques loups. Le comportement de ces loups pendant et après l’appel devra être comparé au portrait de base tracé précédemment. Mack, C. M. and J. Holyan. 2004. Idaho Wolf Recovery Program: Restoration and management of gray wolves in central Idaho. Progress report 2003, Nez Perce Tribe, Department of Wildlife Management, Lapwai, ID. 47 p. Références McNay, M. 2002. A case history of human-wolf encounter in Alaska and Canada. Alaska department of fish and games, Alaska, USA. 45 p. Ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec (MRNF). 2002. Guide interprétatif des dispositions de la loi sur les parcs et du règlement sur les parcs. Québec. 23 p. Musiani, M. 2003. Conservation Biology and Management of Wolves and Wolf-Human Conflicts in Western North America. Faculty of environmental studies, University of Calgary, Alberta. 133 p. Parc national de Yellowstone. 2003. Management of habituated wolves in Parc national de Yellowstone. National park service, Wyoming, USA. 17 p. Musiani, M and E. Visalberghi. 2001. Effectiveness of Fladry on Wolves in captivity. Wildlife Society Bulletin, Vol. 29. No 1 (spring 2001). pp 91-98. Parc national et réserve de Denali. 2007. Wolf - Human Conflict Management Plan, National park service. Alaska, USA. 85 p. SHIVICK, JOHN A. 2006. Tools for the Edge: What’s New for Conserving Carnivores, BioScience, March 2006. Vol. 56, No. 3. Parc provincial Algonguin. 2000. Fearless Wolf Policy for Algonquin Provincial Park (draft). Ontario, Canada, 2p. Tennier, H. 2008. Lignes directrices pour la prévention et la gestion des loups familiers au parc national du MontTremblant. Parc national du Mont-Tremblant, Parcs Québec, Société des établissements de plein air du Québec, Lac Supérieur. 53 p. Parcs Québec. 2006. Protocole de gestion des déprédateurs. Société des établissements de plein air du Québec, Québec. 5 p. Douglas W. Smith, D.R. Stahler and D. S. Guernsey. 2004. Yellowstone Wolf Project. Annual Report 2004, Parc national de Yellowstone, Wyoming, USA. 18 p. Davidson-Nelson, S. J., 2005. Testing Fladry as a non-lethal control tool for reducing wolf-human conflict in Michigan. Progress Report: July-October 2005. Department of Biology, Central Michigan University. 3 p. Egerton, M. 1996. Following the wolves of Mont Tremblant provincial park. Université McGill. 18 p. Wilson P. J. et al. DNA profiles of the eastern Canadian wolf and the red wolf provide evidence for a common evolutionary history independent of the gray wolf. Can. J. Zool. 78: 2156–2166. Hénault, M.ET Jolicoeur, H. 2003. Les loups au Québec : Meutes et mystères. Société de la faune et des parcs du Québec, Direction de l’aménagement de la faune des -3- PRIORITÉS ET POTENTIELS DE RECHERCHE Cadieux, L. 2010. Synthèse des connaissances, Parc national du Mont-Tremblant. Parcs Québec, Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq), Lac Supérieur. nourriture pendant la saison froide. On rencontre de petits groupes de cerfs en quelques points du territoire pendant l’hiver (exemple : environs du lac Monroe et du poste d’accueil de Saint-Donat), mais on ne connaît pas de ravages d’importance responsables de la survie des cerfs de la moitié est du parc. Dans les années 1950 à 1960, un important ravage de cerfs s’étendait tout le long de la rivière L’Assomption à l’intérieur des limites actuelles du parc (Michel Riopel, agent de protection de la faune). PNMT-2 ➯ Les autres mammifères État de la situation La survie d’une bonne partie des cerfs du centre et du sud du parc national du Mont-Tremblant dépend du ravage situé au pied du mont Tremblant et aux abords du lac Tremblant. La présence de conifères et l’exposition au soleil des versants sud et sud-ouest de la montagne expliquent l’importance de ce ravage. Entre 1969 et 1998, sa superficie est passée de 14 km² à 139 km², et sa population s’est accrue de 350 à plus de 2 500 individus (densité d’environ 20 cerfs par km²). Cette expansion serait reliée à une augmentation de la population à la suite d’une série d’hivers doux qui sont responsables du haut taux de survie des cerfs à l’hiver et qui ont par conséquent favorisé la naissance de faons au printemps. Toutefois, la qualité de l’habitat varie à travers le ravage, et le développement récréotouristique local menace l’intégrité et le maintien de cet habitat. À la suite des nouveaux inventaires, on parlait en 2003 de 1740 cerfs dans 140 km². 36,4 km² du ravage est situé dans le parc, dont une partie en zone de préservation. La protection d’une partie du ravage à l’intérieur des limites du parc national du Mont-Tremblant contribue à la survie des cerfs de Virginie. Le cerf de Virginie, l’orignal, l’ours noir et le castor figurent parmi les animaux vedettes du parc national. Ces espèces sont bien connues en général, mais nous avons peu d’information sur les populations du parc. Localement ces espèces ont de grands intérêts et vivent des problématiques bien particulières. Orignal : L’orignal est présent sur l’ensemble du territoire. Les études de 1977 en évaluaient la population à trois individus sur 10 km. En 2009, on n’a pas de données sur les orignaux du parc, mais on sait que les observations ont considérablement diminué au cours des derniers vingt ans (commentaires des gardes-parcs, d’autres employés travaillant sur le terrain et des habitués du parc). Selon le Service de la faune, le déclin de la population est un phénomène généralisé dans le territoire hors parc des Laurentides et de Lanaudière depuis les années 1990 (Lamontagne et Lefort, 2004). Les chiffres des zones de chasse périphériques situent la densité à environ deux orignaux sur 10 km², plus précisément à 1,9 avant chasse dans la réserve faunique Rouge-Matawin (RFRM) (résultat préliminaire de l’inventaire aérien de janvier 2009). Bien qu’il soit ouvert à la chasse et à l’exploitation forestière, ce territoire se compare à celui du parc par son caractère sauvage et l’absence d’occupation humaine permanente et de municipalité. Depuis quelques années, la présence de cerfs familiers constitue un problème de conservation dans le secteur de la Diable. Des cerfs nourris par les visiteurs perdent la crainte des humains et sont victimes d’accidents de la route. On soupçonne également leur présence sur les campings d’être responsables de la présence de loups sur certains sites. Cerf de Virginie : Le cerf de Virginie est à la limite nord de son aire de distribution. C’est un élément représentatif des Laurentides méridionales, et il joue un rôle clef dans l’écosystème. Sa population s’est accrue au cours des derniers trente ans et durant l’été, on l’observe à travers tout le parc. À la fin des années 1970, l’observation de cerfs était occasionnelle (André Caron). Vers 1990, il semblait plus présent dans le secteur de la Diable. Actuellement, il s’observe également régulièrement à l’est et au nord du territoire. Ours noir : Mammifère typique des Laurentides, l’ours noir trouve au parc national du Mont-Tremblant un habitat idéal. Les forêts de feuillus et de conifères, les abords boisés des lacs et cours d’eau lui fournissent abri et nourriture. La densité de l’ours noir, basée sur la densité régionale, est estimée à 2,5 / 10 km² (Michel Hénault, biologiste au MRNF 2009). Ce qui chiffrerait la population d’ours du parc national du Mont-Tremblant à quelque 375 individus. En 2007, 2008 et 2009, on a observé ici et là des femelles avec trois oursons de l’année, ce qui laisse penser que la population d’ours du parc se porte bien (quoique non L’hiver, les cerfs se regroupent dans des ravages, des sites de rassemblement situés dans les vallées où le mélange de feuillus et de conifères assure leur survie en leur fournissant abri et -4- PRIORITÉS ET POTENTIELS DE RECHERCHE exceptionnelles, les portées de plus de deux petits ne sont pas fréquentes). animaux délaissent les ravages vers les sites de nourrissage hivernaux. De générations en générations les patrons comportementaux changent. Castor : L’abondance des essences feuillues du domaine de l’érablière à bouleau jaune et l’omniprésence du réseau hydrographique expliquent l’omniprésence du castor. La densité de la population était évaluée à 3,9 colonies par 10 km² en 1988. Nous ne possédons aucune donnée plus récente. On constate que le castor profite actuellement de la régénération en bouleau blanc, cerisier de Pennsylvanie et peuplier faux-tremble de divers secteurs touchés par les coupes forestières à la fin des années 1980. On remarque que les colonies installées dans de telles zones riches en arbustes et arbres de faible diamètre peuvent utiliser le même étang pendant de nombreuses années. Les castors qui vivent de forêts plus matures, moins riches en jeunes feuillus, changent plus souvent de territoire. La familiarisation des cerfs de Virginie à l’homme que l’on constate dans le parc, s’apprend-elle au cours de l’hiver à l’extérieur du territoire ou plutôt en été, au contact avec les visiteurs du parc? Il est souhaitable de définir la dynamique migratoire des cerfs visitant le parc, de caractériser les habitats dont ils dépendent et d’évaluer la dynamique des populations (natalité, mortalité, etc.). Il est aussi souhaitable d’évaluer l’apprentissage dispensé par les mères à leur progéniture afin de clarifier la démarche de familiarisation actuellement en cours. II – Orignal : diminution des populations, pourquoi? L’habileté des castors à construire des barrages et à créer des étangs entre régulièrement en conflit avec l’utilisation que nous faisons du territoire : ponceaux obstrués, routes et sentiers inondés, aires de pique-nique et sentiers déboisés. À la fin des années 1980, on signalait en moyenne 25 sites problématiques par année et 21 cas de déportation de castors par année (Jacques Tremblay). Depuis, on a mis au point des techniques d’aménagement visant à concilier accessibilité du territoire et conservation de cette espèce caractéristique des Laurentides méridionales. Par exemple, l’aménagement de prébarrages et l’installation de grillages et de tuyaux de divers types en plusieurs endroits préviennent l’inondation de routes et de sentiers. On constate maintenant une nette amélioration de la situation : en 2009, on a dû relocaliser quatre castors seulement, et on a connu des années sans relocalisation. L’orignal occupe la majeure partie du territoire. Au cours des dernières années, on remarque une baisse de son abondance. Pourquoi? Les inventaires aériens réalisés dans la réserve faunique Rouge-Matawin (territoire adjacent), entre 1996 et 2008, ont démontré que le segment de la population constituée des femelles, avait connu une baisse majeure. Le nombre de faons par 100 femelles aurait diminué de manière importante se situant en deçà du 30 faons/100 femelles. Le phénomène observé dans la réserve faunique est fort probablement présent aussi dans le parc national. Comment se portent les populations d’orignaux du parc national? Quelles sont les causes de cette baisse de population? La fécondité des femelles est-elle en cause? Quelle est la dynamique de la population (reproduction et mortalité)? Quel rôle joue la migration des orignaux dans le parc national compte tenu de la présence des différents territoires adjacents exploités par la chasse? Quelle est la qualité actuelle de l’habitat de l’orignal dans le parc? Au-delà de l’inventaire, quel est la capacité de support du milieu? Priorités de recherche I – Cerf de Virginie : dynamique de population, caractérisation d’habitats et évolution comportementale III – Ours noir : dynamique de population Le cerf de Virginie ne ravagerait qu’à l’extérieur du parc national. A quelques exceptions, il séjourne dans le territoire environ huit mois par année. Son comportement et sa dynamique de population sont grandement influencés par les mois d’hiver passés à l’extérieur du parc. Le phénomène du nourrissage hivernal a un impact majeur sur la répartition de cet animal en hiver, et des modifications comportementales ont été observées au cours des dernières années dans la région. Les L’année 2009 a été une saison particulièrement éprouvante quand aux problématiques de déprédation de l’ours noir dans le parc national. En bordure du parc national, la problématique a été encore plus évidente particulièrement dans les municipalités avoisinantes. Différentes options ont été envisagées par les autorités gouvernementales afin de gérer les cas d’ours inopportuns. Au-delà de cela, plusieurs questions demeurent. -5- PRIORITÉS ET POTENTIELS DE RECHERCHE Les populations d’ours du parc national sont-elle surabondantes? Y a-t-il un phénomène de débordement? Quelle est la qualité et la capacité de support du milieu dans le parc? limite nord de son aire de distribution et être présent dans le parc. Références IV – Castor Lafond, R. 1995. Plan de gestion du lynx du Canada au Québec 1995. Ministère de l’Environnement et de la Faune, gouvernement du Québec. Déterminer l’interrelation entre le castor et les autres espèces tant aquatiques que terrestres (dont le loup) et développer un indicateur de qualité des habitats à des fins de gestion. Lamontagne, G., H. Jolicoeur et S. Lefort. 2006. Plan de gestion de l’ours noir, 2006-2013. Ministère des Ressources naturelles et de la Faune, Direction du développement de la faune. Québec. 487 p. V – Étude sur la familiarisation des espèces à l’homme Lamontagne, G., S. Lefort. 2004. Plan de gestion de l’orignal 2004-2010. Ministère des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs, Direction du développement de la faune, Québec. 265 p. Les loups de l’Est, l’ours noir, les cerfs de Virginie, les ratons laveurs, le renard roux, le tamia rayé sont tous des exemples d’animaux qui peuvent, dans un contexte où l’homme n’agit pas en prédateur, devenir familiers à sa présence. On a constaté une habituation à la présence de l’homme même chez les plongeons huards. Un parc national étant un territoire voué à la conservation et à l’accès public, certains animaux perdent leur peur séculaire de l’homme. Il en résulte que la distance de fuite de certains individus face à l’homme se résorbe presque totalement, et des risques d’accident impliquant un animal sauvage et l’homme augmentent. Chaque espèce a ses particularités. Comment se développe cette familiarisation chez chacune d’elle? À quel point est-elle ancrée profondément dans les comportements? Jusqu’où aller dans la tolérance de ces comportements déviants? Samson, C. et J. Huot. 1994. Écologie et dynamisme de la population d’ours noir (Ursus americanus) du parc national de la Mauricie. Université Laval, département de biologie, novembre 1994. 195 p. et annexes. Roy, J., V. Albert et L. Bernatchez. 2007. Projet d’inventaire de l’ours noir de la zone 10 par la technique de capturerecapture à l’aide de marqueurs génétiques. (Projet Outaouais 2005). Université Laval et ministère des Ressources naturelles et de la Faune, Direction de l’aménagement de la faune de l’Outaouais, Québec. 164 p. Lamontagne, G., H. Jolicoeur et S. Lefort. 2006. Plan de gestion de l’ours noir, 2006-2013. Ministère des Ressources naturelles et de la Faune, Direction du développement de la faune. Québec. 487 p. VI – Projet qui permettrait de valider la présence de coyotes ou de lynx roux On aimerait confirmer la présence du coyote aux environs du parc et à l’intérieur de ses limites. Le coyote utilise habituellement des habitats moins forestiers que le loup. On se demande quels habitats et quelles proies peuvent être à l’origine de sa présence dans ces territoires. Compte tenu de la possibilité d’hybridation entre le loup et le coyote, ainsi que de leur recherche potentielle de mêmes proies, l’étude permettrait d’évaluer l’impact de la présence du coyote sur les meutes de loups du parc. Cadieux, L. 2010. Synthèse des connaissances, Parc national du Mont-Tremblant. Parcs Québec, Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq), Lac Supérieur. Le lynx roux fréquente les forêts feuillues. Compte tenu de la présence des peuplements forestiers du domaine de l’érablière à bouleau jaune, ce lynx pourrait atteindre, dans la région, la -6- PRIORITÉS ET POTENTIELS DE RECHERCHE PNMT-3 ➯ Les oiseaux aquatiques utilisés. Le suivi des héronnières a permis d’établir qu’au parc national du Mont-Tremblant, l’ours noir est un prédateur du grand héron. Les premières observations de nids détruits par des ours noirs remontent à 1992 aux lacs Escalier et Auger. Depuis, on a observé le phénomène aux lacs Bagsly, Rossi, Petit lac des Îles et des Mocassins. La présence de l’ours noir sur les lieux se manifeste par des traces de griffes le long des troncs d’arbres porteurs de nids, par la présence de crottins avec ongles de hérons et par l’abandon de morceaux de cadavres de jeunes hérons au pied des arbres. En 2005, on a noté la prédation d’œufs de hérons par des goélands argentés qui ont niché au lac des Mocassins. État de la situation Plusieurs oiseaux typiques des milieux aquatiques profitent de plus de 5 % du territoire occupé par un réseau hydrographique qui compte 250 km de rivières et de ruisseaux, et 400 lacs dont le plus grand couvre 902 hectares. Trois espèces sont ciblées ici : Plongeon huard : Le plongeon huard niche sur les îles ou les berges de plusieurs grands lacs du parc. Au parc national du Mont-Tremblant, la période de nidification des plongeons huards s’échelonne de la mi-mai à la mi-juillet. Les suivis effectués sur une douzaine de lacs ont permis de confirmer qu’un couple reproducteur peut tenter et réussir une seconde couvée à la suite de l’échec d’une première tentative. La majorité des e naissances survient entre la 3 semaine de juin (fête de la SaintJean-Baptiste) et le début du mois de juillet (fête du Canada). Les couples observés de 2003 à 2008 avaient généralement un seul poussin, parfois deux ou encore aucun. En général, dans le parc, la moyenne de poussins par couple est 0,71. Le plus haut taux de reproduction fut enregistré en 2006 avec 1,08 poussin par couple, alors qu’en 2007, le taux était à 0,43. Priorités de recherche I – Diagnostic de l’état de santé des populations de balbuzards. Effectuer une recherche bibliographique sur l’état des populations de balbuzards pêcheurs au Québec et les caractéristiques des habitats fréquentés par l’espèce. Élaborer un programme de sessions de repérage de balbuzards et de nids de balbuzards sur le terrain (fréquence des sorties, durée, période de l’année, liste de lacs et circuits d’observation). Comparer les résultats obtenus avec ceux d’autres territoires offrant des habitats comparables. Balbuzard pêcheur : Le balbuzard pêcheur, un rapace étroitement associé au milieu aquatique, est observé en divers points du territoire. Des nids sont parfois localisés au sommet de grands arbres lors d’opérations de repérage de nids de grands hérons. On constate depuis les dernières années que les balbuzards sont de moins en moins présents sur les lacs du parc. II – Évaluation de l’efficacité des mesures de conservation particulières sur les populations de plongeons huards. Comparer le comportement et le succès de reproduction des plongeons huards des lacs fréquentés pour la pratique d’activités nautiques avec celui des individus qui fréquentent les lacs sauvages du territoire. Grand héron : Comme c’est souvent le cas dans la région, la plupart des colonies de grands hérons inventoriées dans le parc ne comptent que quelques nids et sont mobiles au fil des ans. Le repérage de nids a toutefois permis de localiser une colonie stable qui est passée de quatre nids en 1989 à 75 nids en 2009, après un maximum de 89 nids actifs en 2008. De 1989 à 2009, le nombre de jeunes par nid s’y situait entre 2,2 et 3,8 avec une moyenne de 2,8. Bien que les grands hérons nichent le plus souvent sur des îles, dans de grands pins blancs, des nids sont aussi construits dans des arbres situés sur les berges. Au fil des ans, on a constaté une détérioration graduelle des pins blancs. La rareté relative de cette espèce d’arbre sur le territoire explique que l’on voit maintenant des nids dans des épinettes et des sapins. Des pruches et du bouleau blanc ont également été III – Caractérisation de l’effet de la familiarisation sur les populations de plongeons huards des lacs fréquentés par la clientèle. En comparant le comportement et le succès de reproduction des plongeons huards des lacs fréquentés pour la pratique d’activités nautiques avec celui des individus qui fréquentent les lacs sauvages du territoire, déterminer si la familiarisation apparente des huards est jugée problématique. Suggérer des -7- PRIORITÉS ET POTENTIELS DE RECHERCHE mesures de protection additionnelles, si requis. les sites sauvages du territoire, déterminer quelles activités (ou quelles conditions de pratique de ces activités) sont problématiques et proposer des pistes de solutions qui tiennent compte du mandat de conservation et d’accueil de visiteurs. IV – Inventaire des populations de grands hérons et développement d’un indicateur du suivi de l’intégrité écologique pour cette espèce en tenant compte de la durée de vie des héronnières. Références Recherche bibliographique sur les colonies de grands hérons dans les habitats des Laurentides méridionales. Élaborer un programme de suivi des héronnières qui permette de valider l’état de santé, la durée de vie des héronnières et le succès de reproduction des héronnières du parc comparativement à celles des héronnières situées en milieux non protégés. Cadieux, L. 2010. Synthèse des connaissances, Parc national du Mont-Tremblant. Parcs Québec, Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq), Lac Supérieur. Rapport des inventaires annuels de quelques héronnières du parc national du Mont-Tremblant (de 1989 à aujourd’hui). Rapport de suivi de reproduction du plongeon huard sur quelques lacs du parc (2003 à aujourd’hui). V – Caractérisation de la prédation de l’ours sur les colonies de grands hérons. Champoux, L. Programme de recherche et de monitoring sur les pluies acides et Programme de toxicologie faunique. Rapport de suivi 2001-2002. Service canadien de la faune – Région du Québec, Environnement Canada. Juin 2002. Revue de littérature sur le sujet. Caractérisation des héronnières touchées par la prédation par l’ours noir (emplacement de la héronnière, taille et espèces des arbres porteurs, nombre de nids actifs, lien possible avec la densité de population de l’ours noir ou la disponibilité de nourriture pour les ours. Masse, D. Le plongeon huard (Gavia immer) sous surveillance en Mauricie. Le naturaliste canadien, Société Provancher d’histoire naturelle du Canada. Pages 22 à 26. Banques de données d’observations ornithologiques du parc national du Mont-Tremblant (fichier d’observations fauniques- oiseaux, recensements ornithologiques printaniers (2003 à aujourd’hui), mentions de la banque ÉPOQ (étude des populations d’oiseaux du Québec) de 1989 à 2009). VI – Évaluation de l’efficacité des mesures de conservation particulière sur les populations de grands hérons. En comparant le comportement et le succès de reproduction des grands hérons des lacs fréquentés pour la pratique d’activités nautiques avec celui des individus qui fréquentent les lacs sauvages du territoire, déterminer si les mesures de protection des populations de grands hérons semblent adéquates. Suggérer des mesures de protection additionnelles, si requis. PNMT-4 ➯ La faune ichtyologique État de la situation VII – Impact des activités humaines (randonnée, canot, canot-camping, etc.) sur ces espèces ou d’autres espèces fragiles au dérangement. La répartition des diverses espèces de poissons dans les plans d’eau du parc est attribuable à deux facteurs : l’invasion postglaciaire et l’activité humaine. L’omble de fontaine fut une des premières espèces à coloniser le territoire en raison de la proximité de son refuge glaciaire. Cette espèce caractéristique des eaux froides était présente dans les lacs et cours d’eau situés à proximité du territoire recouvert par le glacier. Le morcellement du relief de cette période a limité l’accessibilité ultérieure du territoire. La portion est du territoire (secteur de Dresser la liste des espèces d’oiseaux aquatiques susceptibles d’être dérangées par les activités humaines. En comparant le comportement ou le succès de reproduction des espèces ciblées sur des lacs et cours d’eau fréquentés pour la pratique d’activités récréatives avec celui des individus qui fréquentent -8- PRIORITÉS ET POTENTIELS DE RECHERCHE L’Assomption) est particulièrement riche en lacs de tête, ce qui en fait un secteur très propice à l’omble de fontaine. Leurs eaux claires et froides abritent l’omble de fontaine qui s’y retrouve souvent comme la seule espèce de poissons indigènes présente. D’autres communautés, tel le brochet, ont colonisé certains sous-bassins hydrographiques accessibles lors de leur apparition plus tardive (Matawin ouest, rivière du Diable). Quel est l’état de la situation des populations indigènes du parc national? Quels sont les lacs allopatriques? Comment se répartissent les différentes souches indigènes des espèces principales? Quelles sont les menaces de contamination possible? Quelles mesures de conservation devraient être envisagées? e Au milieu du 19 siècle, la pêche sportive connut une popularité grandissante grâce au développement de l’accessibilité au territoire. Cette activité se pratiqua sur l’ensemble du territoire sans véritable gestion de la ressource faunique. L’utilisation de poissons-appâts vivants a favorisé l’implantation récente de plusieurs espèces comme les cyprinidés (ménés) et quelques poissons d’eau chaude (perchaude, crapet-soleil, meunier noir, etc.). Le réseau hydrographique a donc été envahi par des espèces autrefois confinées à la vallée du Saint-Laurent par des barrières naturelles avant que des interventions humaines ne les amènent jusqu’aux têtes des bassins versants. III – Analyse de l’évolution des pêcheries Comment sent porte les pêcheries au parc. Quels sont les lacs qui connaissent des améliorations, et lesquels sont en baisse de productivité. Quelles sont les priorités d’acquisition de connaissances et de diagnoses écologiques? Cette analyse pourrait se faire sur la base des informations disponibles (bases de données gouvernementales, statistiques d’exploitation, etc.). IV – Diagnose de l’habitat du touladi, état de la population, caractérisation des dynamiques inter et intraspécifiques des populations et perspectives de gestion (lacs de L’Assomption, Caisse, Cabot, Anodin, du Pin Rouge, Monroe). Les espèces les mieux connues sont les espèces indigènes pêchées sur le territoire, soit l’omble de fontaine, le grand brochet et le touladi. Le parc compte près de trois fois plus de lacs à omble de fontaine (284) que de lacs à grand brochet (108). Par contre, la superficie d’eau des lacs à brochet (4 660 hectares) est plus élevée que celle des lacs à truite (2 936 hectares) (Blais 1987). Nous détenons très peu d’information sur l’état de ces populations et sur leur productivité. La qualité des habitats reste à déterminer. Priorités de recherche V – Diagnose de l’habitat de l’omble de fontaine, état de la population, caractérisation des dynamiques inter et intraspécifiques des populations et perspectives de gestion sur les lacs exploités du territoire. I – Validation de l’endémisme de la population de touladis dans les lacs du secteur de L’Assomption Le touladi serait indigène dans le secteur de L’Assomption : présence signalée au lac de L’Assomption en 1955 (premiers ensemencements connus en 1972), lac Caisse (présence 1971, ensemencé 1973), lac Cabot (présence juillet 1973, ensemencé octobre 1973), lac du Pin Rouge (présence 1973, ensemencé 1979), lac Anodin (présence 2003, aucun ensemencement connu). Mais est-ce bien le cas? Dans les années 1930 et 1940, des clubs privés exploitaient le secteur. Des ensemencements ont pu être faits à cette époque. Nous détenons très peu d’information sur l’état des populations exploitées d’ombles de fontaine et sur leur productivité. La qualité des habitats reste à déterminer. VI – Restauration de populations indigènes détériorées. Les diagnoses écologiques et les travaux d’acquisition de connaissances sur les souches d’ombles de fontaine permettront de faire ressortir des cas de populations qui pourraient devoir être restaurées. II – Portrait et conservation du caractère indigène des populations piscicoles -9- PRIORITÉS ET POTENTIELS DE RECHERCHE Références proportions comparables. Plan directeur pour la protection et la mise en valeur des pêcheries - Réserve faunique de Rouge-Matawin. La répartition des peuplements est fortement liée au relief et caractéristique du sous-domaine bioclimatique de l’érablière à bouleau jaune de l’est tel que décrit dans le Manuel de foresterie de l’Ordre des ingénieurs forestiers de 1996. Rapports de travaux du Service de l’aménagement et de l’exploitation de la faune sur le contrôle du meunier noir sur les sites de fraie. Les zones les plus basses (moins de 300 m d’altitude) sont propices à la croissance d’espèces méridionales à la limite nord de leur aire de distribution. Des inventaires au pied du mont Tremblant ont confirmé la présence de peuplements uniques au territoire, où l’érable à sucre, toujours en présence de bouleaux jaunes, s’accompagne de tilleuls d’Amérique, de frênes américains, d’ostryers de Virginie et de chênes rouges. Le cortège floristique de ces derniers peuplements comporte quelques éléments qui accentuent le caractère méridional de cette portion de territoire : adiante du Canada, osmorhize de Clayton, polystic faux-acrostic, célastre grimpant (Dupuy 1998). Blais, J.-P., Lachance, S. Restauration d’une population d’Omble de fontaine au lac Trap, parc national du MontTremblant, après traitement à la roténone. Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, 1993. 24 p. Blais, J.-P., Laporte, R. Empoisonnement du lac Malard, parc national du Mont-Tremblant. Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, 1983. 60 p. Blais, J.-P., Beaulieu, G. La roténone comme outil pour la restauration des populations d’Omble de fontaine. Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Mai 1992. 275 p. L’étage moyen, compris entre 300 m et 600 m d’altitude, couvre la majeure partie du parc. Il est caractérisé par l’érablière à bouleau jaune et ses communautés associées. Sa description correspond, de façon générale, à ce qu’on observe un peu partout sur le territoire. L’érablière à bouleau jaune occupe les pentes moyennes, sur les dépôts de till mésiques, dans toutes les expositions. L’érablière à bouleau jaune et hêtre la remplace sur les dépôts plus secs faits de till mince, comme certains sommets et hauts de pente. Rapports des résultats de pêche du parc national du MontTremblant. Liste des ensemencements de poissons dans les lacs et cours d’eau du parc national du Mont-Tremblant (1972 à 2000). Cadieux, L., 2010. Synthèse des connaissances, Parc national du Mont-Tremblant. Parcs Québec, Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq). Lac Supérieur. La sapinière à bouleau jaune et la bétulaie jaune à sapin occupent les bas de pentes moins bien drainés. Les sols les plus secs (roc, till très mince, sable) présentent des sapinières à épinette rouge et thuya ou des pessières noires à sapin et éricacées. Il est à noter que le thuya est peu abondant dans le parc, sauf dans le secteur de L’Assomption où sa présence serait liée à la qualité calcaire de la roche. Les tourbières sont constituées de pessières noires à sphaignes, à éricacées ou à némopanthes. Les rives, les marécages riverains, les marais riverains et les eaux peu profondes occupent des superficies négligeables. Ils sont souvent limités à d’étroites bandes dominées par l’aulne rugueux auquel s’associent le myrique baumier et la spirée à larges feuilles. PNMT-5 ➯ Écologie forestière État de la situation Le parc national du Mont-Tremblant se situe géographiquement dans le domaine climacique de l’érablière à bouleau jaune. On considère ce domaine forestier comme le domaine feuillu le plus nordique du Québec. C’est un domaine dans lequel les feuillus dominent les paysages, mais où la présence constante de sapins baumiers dans les peuplements annonce la proximité des forêts boréales, une zone de transition entre la grande forêt feuillue de Sud et la grande forêt coniférienne du Nord. Les espèces boréales et les espèces plus méridionales y sont en L’étage supérieur, limité aux sommets qui dépassent les 600 m d’altitude, est caractérisé par la sapinière à bouleau jaune et la sapinière à bouleau blanc, des peuplements apparentés à des domaines plus nordiques. Ces peuplements sont présents sur les hautes collines du sud du parc : mont Tremblant, collines des lacs Saint-Louis, mont Carcan. La sapinière à bouleau blanc - 10 - PRIORITÉS ET POTENTIELS DE RECHERCHE les versants du mont Tremblant, Québec. Mémoire de maîtrise, Département de biologie, Université du Québec à Montréal. des monts Tremblant et Carcan est caractérisée par la présence des espèces compagnes suivantes : sorbier d’Amérique, érable à épis, oxalide de montagne, clintonie boréale, cornouiller du Canada. Dupuy, P. Les audiences publiques Le territoire sous bail Les enjeux environnementaux de l’entente de principe. Parc du Mont-Tremblant. 1998. Cette description du domaine de l’érablière à bouleau jaune de l’est, basée sur les classes d’altitude, semble bien coller au territoire. Les espèces méridionales qui caractérisent l’étage inférieur peuvent toutefois se retrouver à des altitudes de près de 400 m dans des microclimats de vallées et de versants ensoleillés. Dupuy, P. La rivière du Diable, description qualitative des milieux humides d’importance spatiale et utilisation par la sauvagine. Parc du Mont-Tremblant, ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. 1991. Dupuy, P. et J. Tremblay. La rivière Cachée, description qualitative des milieux humides d’importance spatiale et utilisation par la sauvagine. Parc du Mont-Tremblant, ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. 1992. Priorités de recherche I – Portrait forestier mettant l’accent sur la caractérisation des peuplements forestiers distinctifs, dont les peuplements forestiers primitifs, les peuplements plus rares et les écosystèmes forestiers exceptionnels (érablière argentée et de la chênaie rouge) Fortin, M. 2001. Les peuplements mixtes de sapin baumier et d’épinette rouge de la région du mont Tremblant et leur évolution après coupe partielle. Mémoire, Faculté des études supérieures de l’Université Laval, Département des sciences du bois et de la forêt, Faculté de foresterie et géomatique, Université Laval. Nous détenons peu d’information sur le portrait forestier du territoire à part les informations de base propres aux peuplements végétaux types du domaine de l’érablière à bouleau jaune. Gagnon, G. et G. Marcotte. 1980. Description des types écologiques et de leur productivité dans la section forestière laurentienne de Rowe (L-4a). Service de la recherche forestière, ministère de l’Énergie et des Ressources, gouvernement du Québec. II – Développement du cadre écologique de référence Hermann F. J. 1962. La bryoflore du parc du MontTremblant, Québec. Naturaliste Canadien 89, 167-92. La réalisation d’un cadre écologique de référence fournirait les outils afin de faciliter et améliorer l’aménagement du territoire et la gestion des ressources, ainsi que la consolidation et l’intégration des connaissances générales. Ministère des Ressources naturelles (MRN). 1998. Programme de connaissance des écosystèmes forestiers du Québec méridional. Rapport de classification écologique de l’érablière à bouleau jaune de l’est. Références Ordre des ingénieurs forestiers du Québec. 1996. Manuel de foresterie. Les presses de l’Université Laval. Cadieux, L., 2010. Synthèse des connaissances, Parc national du Mont-Tremblant. Parcs Québec, Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq), Lac Supérieur. Pelletier, J. Zone d’affectation différée, constat de l’exploitation forestière. Parc du Mont-Tremblant, ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. 1988. Coursol, F. 2000. Inventaire des plantes menacées ou vulnérables ou susceptibles d’être ainsi désignées au parc du Mont-Tremblant. Gouvernement du Québec, Société de la faune et des parcs du Québec, Direction de l’expertise professionnelle et technique, Québec. 26 p. Dugal, J. 1983. L’étagement en altitude de la végétation sur - 11 - PRIORITÉS ET POTENTIELS DE RECHERCHE PNMT-6 ➯ Évaluation des zones à haute valeur écologique rocheux et les bordures rocheuses de lacs (dans le secteur de L’Assomption notamment). Le vinaigrier (Rhus typhina) a été inventorié sur le versant sud du mont Tremblant, près de la rivière Cachée et dans le secteur de L’Assomption (chemin du lac Galuzot). Le thé des bois (Gaultheria procumbens) et l’épigée rampante semblent plus abondants dans le secteur de l’Assomption où ils sont souvent associés au thuya occidental. État de la situation Des espèces méridionales atteignent ici la limite nord de leur aire de distribution : tilleul d’Amérique: au pied du mont Tremblant (sur les versants sud abrités du vent jusqu’à environ 350 m, globalement sur des dépôts de till mésiques d’exposition sud, sud-ouest); au nord du camping de la Cachée au bas d’une paroi rocheuse (quelque douze spécimens d’environ 18 po de diamètre); quelques spécimens près de l’entrée de la Diable du côté du sentier du Centenaire sont probablement hors des limites du parc; ostryer de Virginie : frêne rouge et célastre grimpant: pied du mont Tremblant; chêne rouge: sommet de la paroi rocheuse face à la baie des Merles dans le secteur de L’Assomption (spécimens adultes et très jeunes arbustes) et pied du mont Tremblant (le suivi d’un écosystème forestier exceptionnel du mont Tremblant incluant des chênes rouges a été intégré au Programme de suivi de l’intégrité écologique du parc (PSIE) en 2005) ; érable argenté: rives de la rivière du Diable au pied du mont de la Vache Noire au sud du parc, arbres âgés de 100 à 110 ans (en 2009, régénération apparemment faible) (quelques petits et moyens spécimens); on ne peut pas parler d’une érablière argentée (plantes de sous-bois typiques de milieu coniférien, absence des espèces typiques de l’érablière argentée); orme d’Amérique: présent en quelques endroits; pruche du Canada: présente ici et là à de faibles altitudes, dans des zones plus rocailleuses des érablières. herbe à la puce: paroi rocheuse à côté du belvédère de la chute du Diable. Selon les cartes forestières du ministère des Ressources naturelles, on estime que les milieux humides occupent 31,4 km², soit 2 % du territoire. Trois zones humides couvrent plus de 50 ha : deux superficies de 357 ha et 125 ha au nord du lac des Cyprès et une de 61 ha au nord-est du lac Obéron (Pierre Dupuy). Nous ne disposons pas de données suffisamment précises pour distinguer les différents types de milieux qu’ils englobent. Nous possédons toutefois quelques informations sur les tourbières. Les tourbières du parc sont de faibles dimensions. Elles peuvent être fermées ou ouvertes. Les associations de plantes typiques des milieux acides des rives de certains lacs leur donnent aussi des allures de tourbière (exemples : lac aux Rats, secteur de la Pimbina, lac Bernard secteur de la Diable). On parle alors de marges tourbeuses de lacs. Seule la tourbière de quelque 3,6 km² située au nord du lac des Cyprès se démarque. Elle se présente comme une plaine de carex plus ou moins arborescente sur tapis de sphaignes, parsemée de petites buttes arbustives ou arborescentes. Elle est humide et spongieuse, marquée par la présence de trois petites étendues d’eau. La diversité des espèces végétales suit l’agencement des zones qui la composent: zones strictement alimentées par les précipitations (tourbières ombrotrophes ou bogs) et zones alimentées à la fois par les précipitations et par des eaux de ruissellement d’un sol minéral situé à proximité (tourbières minérotrophes ou fens) (Jacques Tremblay et Yves Therrien, rapport d’inventaire qualitatif). Deux tiers de la tourbière seraient minérotrophes et un tiers ombrotrophe (Pierre Grondin). L’ail des bois, présent dans certains secteurs de l’érablière à tilleul des environs de la municipalité de Mont-Tremblant, n’a jamais été inventorié dans les zones où poussent les espèces méridionales caractéristiques de l’érablière à tilleul au pied du mont Tremblant. Priorités de recherche Les pins blancs et rouges ne forment que de petits peuplements isolés sur presque tout le territoire. Le pin blanc se rencontre sur le sommet de quelques collines, sur les îles et les rives de plusieurs lacs. Le pin rouge pousse sur les escarpements I – Portrait, cartographie et enjeux de conservation des zones à forte valeur écologique du parc. Ce portrait devrait tenir compte de la valeur des communautés - 12 - PRIORITÉS ET POTENTIELS DE RECHERCHE écologiques et de leur productivité dans la section forestière laurentienne de Rowe (L-4a). Service de la recherche forestière, ministère de l’Énergie et des Ressources, gouvernement du Québec. pour la biodiversité nationale, pour celle des régions administratives, des bassins versants et de la province naturelle (Laurentides méridionale), et celle du parc national. Au besoin, il serait requis de statuer sur l’état des populations, de caractériser les habitats, de déterminer les menaces, d’établir des mesures de conservation, si requis et de développer des méthodes de suivi. Toutes trois sont jugées vulnérables parce que convoitées par les gens pour leur valeur horticole ou alimentaire. Hermann F. J. 1962. La bryoflore du parc du MontTremblant, Québec. Naturaliste Canadien 89, 167-92. Ministère des Ressources naturelles (MRN). 1998. Programme de connaissance des écosystèmes forestiers du Québec méridional. Rapport de classification écologique de l’érablière à bouleau jaune de l’est. Références Ordre des ingénieurs forestiers du Québec. 1996. Manuel de foresterie. Les presses de l’Université Laval. Cadieux, L., 2010. Synthèse des connaissances, Parc national du Mont-Tremblant. Parcs Québec, Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq), Lac Supérieur. Pelletier, J. Zone d’affectation différée, constat de l’exploitation forestière. Parc du Mont-Tremblant, ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. 1988. Coursol, F. 2000. Inventaire des plantes menacées ou vulnérables ou susceptibles d’être ainsi désignées au parc du Mont-Tremblant. Gouvernement du Québec, Société de la faune et des parcs du Québec, Direction de l’expertise professionnelle et technique, Québec. 26 p. PNMT-7 ➯ Évolution des habitats perturbés par l’homme Dugal, J. 1983. L’étagement en altitude de la végétation sur les versants du mont Tremblant, Québec. Mémoire de maîtrise, Département de biologie, Université du Québec à Montréal. État de la situation L’industrie forestière et la colonisation de la région se développent parallèlement, l’une précédant l’autre ou lui succédant de peu selon l’endroit. L’industrie forestière qui a e commencé à se développer au Québec à partir du début du 19 siècle est alors à la recherche de nouveaux territoires pour s’approvisionner en pins. Comme le transport du bois s’est longtemps fait par flottage, différentes compagnies forestières ont graduellement envahi le parc en remontant le cours des rivières et des ruisseaux. Le partage des eaux entre trois bassins hydrographiques a influencé l’exploitation des ressources forestières du parc en rendant le territoire accessible autant à des compagnies des régions de Lanaudière et de la Mauricie qu’à des compagnies de l’Outaouais. Dupuy, P. Les audiences publiques Le territoire sous bail Les enjeux environnementaux de l’entente de principe. Parc du Mont-Tremblant. 1998. Dupuy, P. La rivière du Diable, description qualitative des milieux humides d’importance spatiale et utilisation par la sauvagine. Parc du Mont-Tremblant, ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. 1991. Dupuy, P. et J. Tremblay. La rivière Cachée, description qualitative des milieux humides d’importance spatiale et utilisation par la sauvagine. Parc du Mont-Tremblant, ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. 1992. Fortin, M. 2001. Les peuplements mixtes de sapin baumier et d’épinette rouge de la région du mont Tremblant et leur évolution après coupe partielle. Mémoire, Faculté des études supérieures de l’Université Laval, Département des sciences du bois et de la forêt, Faculté de foresterie et géomatique, Université Laval. L’exploitation forestière a constitué l’activité dominante au temps du parc de la Montagne Tremblante (1895-1961). Par la suite, les compagnies y ont poursuivi leurs activités malgré le développement des activités de plein air jusqu’à la fin des années 1970. Au nord du parc, une zone de 240 km² à laquelle on avait temporairement attribué un statut de réserve forestière Gagnon, G.et G. Marcotte. 1980. Description des types - 13 - PRIORITÉS ET POTENTIELS DE RECHERCHE II – Caractérisation des pressions qu’exercent les infrastructures (réseaux routiers, sites d’embrun, etc.) sur les milieux aquatiques. en 1981 a subi des coupes jusqu’en 1990. Différents éléments témoignent de la période des chantiers forestiers. Pour répondre à ses besoins, l'industrie forestière devait aménager le territoire : ouvrir des chemins et des portages, bâtir des camps et des dépôts de matériel, construire des barrages. Lentement, dans cette immense forêt, les compagnies ont établi la base d'un réseau d'accès et de sites encore présents aujourd'hui. Il y a plus de 300 kilomètres de chemins qui sillonnent le parc et sont accessibles à la clientèle. Au-delà de cela, il y aurait plus d’un millier de kilomètres de chemins qui ont été développés dont la majorité est refermée. Ces chemins datent des différentes époques forestières du territoire. Quelle est la pression sur la qualité des habitats aquatiques qu’exercent ces chemins? La drave nécessite la construction de barrages à vannes à la décharge des lacs. Ces ouvrages de bois et de pierres servent à augmenter le niveau de l'eau au moment du flottage et à contrôler le débit des rivières lorsque surviennent des embâcles. Des ouvriers les bâtissent ou les réparent durant l'été. De tels barrages ont notamment existé aux lacs Monroe, Saint-Louis, Escalier, de la Savane, des Mocassins, aux Herbes, Montcourt, en Croix, Croche, des Mûres, des Sables, Cabot, Caribou, Racine, Allen et des Cyprès. Pour protéger la faune et la flore ripariennes qui s’étaient adaptées au niveau d’eau imposé par les barrages pendant des décennies et préserver la vocation récréative actuelle de ces plans d’eau modifiés, certaines de ces constructions hors d’usage ont été remplacées par des empierrements au cours des années 1970 et 1980. Les empierrements à la décharge des lacs Monroe et Escalier en sont de bons exemples. Le barrage du lac de L’Assomption construit par la Consolidated Paper Ltd a été remplacé par un barrage de béton. Les restes du barrage du lac Allen constituent un des rares vestiges de ces infrastructures. III – Quelles sont les traces sur le territoire de cette époque forestière (site d’embrun, site de campements, etc.) et quel est leur impact sur l’intégrité écologique du territoire ? Développement de méthodes de remise à l’état naturel des sites perturbés (anciennes carrières, anciennes routes), analyse de leur impact sur l’intégrité écologique et évaluation des gains et coûts environnementaux reliés à une restauration écologique. IV – Le territoire compte de nombreux sites perturbés qui sont actuellement improductifs sur le plan végétal ou en lent rétablissement. Priorités de recherche Recensement des perturbations anthropiques des habitats aquatiques dues à l’exploitation forestière (digue, drave, flottage de bois, dynamitage, etc. ), analyse de leurs impacts sur l’intégrité écologique et évaluation des gains et coûts environnementaux reliés à une restauration écologique. I – Historique des perturbations forestières anthropiques (coupes, plantations, etc.), dynamique des écosystèmes forestiers et restauration écologique. Sur la base des données historiques et d’analyses de terrain. L’ensemble des aménagements faits dans le passé pourrait être documenté et analysé afin d’évaluer la faisabilité et les gains environnementaux reliés à la restauration écologique. Ce projet pourrait évaluer l’impact des activités forestières sur l’intégrité écologique du parc national et la résilience des écosystèmes. Il pourrait analyser des méthodes d’aménagement forestier permettant de favoriser le développement de peuplements forestiers intègres et représentatifs d’une succession forestière naturelle dans une perspective de restauration écologique des peuplements forestiers perturbés par l’activité forestière du dernier siècle. V – Étude des impacts écologiques associés à la réfection des barrages ou au marnage des eaux. Divers travaux de réfection de barrages sont effectués par le Centre d’expertise hydrique du gouvernement du Québec. Plusieurs ont eu lieu au cours des cinq dernières années, dont des cas de modification des niveaux d’eau. Le barrage de l’étang à l’ours est sujet à des marnages réguliers. - 14 - PRIORITÉS ET POTENTIELS DE RECHERCHE Références On compte deux mentions de pic à tête rouge, la dernière datant de 1993. Boivin, J. et al. 2010. Plan directeur pour la protection et la mise en valeur des pêcheries, Réserve faunique RougeMatawin. Société des établissements de plein air du Québec, Lac Supérieur. Le parc national compte plusieurs rivières propices à la tortue des bois (Cachée, Boulé, Diable, Matawin, L’Assomption). De nombreuses occurrences ont été enregistrées au cours des dernières années. Les tortues des bois présentes au parc national ne figurent pas au plan de rétablissement de l’espèce comme des populations officielles (le minimum d’individus marqués n’étant pas atteint). Cadieux, L., 2010. Synthèse des connaissances, Parc national du Mont-Tremblant. Parcs Québec, Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq). Lac Supérieur. La grive de Bicknell est suivie annuellement dans le cadre du Programme de suivi de l’intégrité écologique du parc. En 2009, on a recensé huit individus à travers 21 stations d’écoute. Sa présence est démontrée année après année sur trois sommets du territoire. PNMT-8 ➯ Les espèces à statut particulier Le pygargue à tête blanche est régulièrement observé depuis 1990. Sa nidification est confirmée depuis 2007 sur deux sites. Il est intéressant de noter que trois observations de pygargues sont mentionnées du temps de la Station de biologie : Clerghorn (1953) fait part que deux pygargues à tête blanche ont été vus au lac Monroe le 5 juin 1949 et un autre le 28 juin suivant; Auger (1958) signale que des biologistes de la Station ont vu cet oiseau au lac Monroe, toujours en juin, en 1957. Il fait l’objet d’un programme de suivi. De nombreux autres lacs sont propices à sa reproduction. État de la situation Plusieurs espèces ayant un statut particulier qui font l’objet de suivis au Québec sont potentiellement présentes ou ont été retrouvées sur le territoire. Pour chacune d’entre elles, il est requis de statuer sur l’état des populations, de caractériser les habitats, de déterminer les menaces, d’établir des mesures de conservation, si requis et de développer des méthodes de suivi. Espèces fauniques à statut particulier : carcajou (m), pic à tête rouge (m), tortue des bois (v), pygargue à tête blanche (v), grive de Bicknell (v), chauve-souris argentée (s), chauve-souris rousse (s), belette pygmée (s), chauve-souris cendrée (s), campagnol-lemming de Cooper (s), petit polatouche (s), couguar (population de l’Est) (s), grenouille des marais (s), couleuvre verte (s), hibou des marais (s), paruline à ailes dorées (s), omble chevalier oquassa (s) ((m) = espèce menacée (v) = espèce vulnérable (s) = espèce susceptible d'être désignée menacée ou vulnérable). La chauve-souris argentée, la chauve-souris rousse et la chauve-souris cendrée sont probablement présentes. Elles font partie des espèces recensées dans le territoire à l’étude lors de l’opération reconnaissance de 1978 ou des espèces dont la présence a été rapportée à proximité du parc à cette époque. Un campagnol lemming de Cooper, typique des milieux humides, aurait été recensé sur le mont Tremblant en 1945. Deux individus ont été capturés au lac Monroe et au lac d’Herbes (lac aux Herbes?) en 1958 (banque du CDPNQ). Le carcajou a fait l’objet de mentions, mais sa présence reste toutefois à confirmer par des analyses d’ADN. Il aurait notamment été vu au lac Croche le 27 mai 1994 par Réjean Fortin, contremaître; aux environs du lac Canard le 15 août 2000 par Frédéric Coursol, biologiste; sur la route 3 par un garde-parc patrouilleur en 2007. Un spécimen a été capturé hors parc à Saint-Côme dans un piège à loup en 2004. Le 28 juin 2009, un employé aurait identifié un carcajou traversant la route à moins de 30 mètres devant son véhicule. La description de l’animal et les connaissances fauniques de l’employé portent à croire que cette occurrence est vraisemblable. Le petit polatouche est considéré comme éventuellement présent compte tenu de son aire de distribution et de la présence d’habitats feuillus susceptibles de l’abriter. Il serait ici à la limite nord de son aire de distribution. Le couguar a fait l’objet d’une vingtaine de mentions crédibles en divers endroits du parc depuis1990, mais sa présence reste toutefois à confirmer par des analyses d’ADN. La grenouille des marais atteint ici la limite septentrionale de son aire de distribution. Sa présence semble limitée, et elle est - 15 - PRIORITÉS ET POTENTIELS DE RECHERCHE surtout présente aux abords du mont Tremblant (vallée des rivières Cachée et Petite Cachée, ruisseau Brochet) (Dupuy 1998). Elle a également été observée à proximité du lac Boivin dans le secteur de la Diable. La grenouille des marais habite à proximité d’étangs, de lacs et de ruisseaux aux eaux claires, de préférence dans des endroits ouverts qui bordent les forêts. Dans les Laurentides, la modification de son habitat par les activités liées à l’exploitation forestière (construction de routes et de ponts, installations de ponceaux) et le développement de la villégiature en bordure des cours d’eau seraient responsables de la disparition ou de la diminution de nombreuses populations (Bider 1994). doute pas étrangère. Située sur une rive peu accessible de la tourbière du lac aux Atocas, la petite colonie de platanthères à gorge frangée, une orchidée, est passée de quatre individus en 2000 à quatorze individus en 2009. La mention de listère australe vient également de cette tourbière. On connaît quelques occurrences des trois espèces d’utriculaires susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables : utriculaire à bosse (lacs Chat, de la Loutre, Girondin, L’Assomption, des Mûre), utriculaire à scapes géminés (lac Bernard), utriculaire résupinée (lacs Casse-Ligne, Escalier, Petit lac Caché). La couleuvre verte n’a fait l’objet que de deux mentions dans le secteur de la Diable. Une vingtaine de touffes de trichophore de Clinton, une cypéracée, réparties en trois colonies, ont été trouvées dans les anfractuosités des roches des chutes Croches. La seule mention de hibou des marais date de 1997. La date est imprécise, mais la description convaincante par un stagiaire du Service de la mise en valeur du milieu a été retenue. Des mousses et un lichen rare : L’identification de la mousse Dicranodontium denudatum sur des roches de type granitique sur une paroi verticale du mont de la Vache Noire date de 1953. Elle n’a pas fait l’objet de suivi depuis. Cette paroi est désormais accessible aux visiteurs par l’intermédiaire d’une via ferrata. On rapporte également la présence d’une mousse rare au Canada, Hygrohypnum montanum. Elle a été répertoriée en 1961 au ruisseau des Ormes (nord-est du lac des Femmes) et au ruisseau des Érables (1,2 km à l’ouest du lac Poisson). Cette mousse pousse sur les roches dans les cours d’eau, un peu audessus ou juste au niveau de l’eau. Le macrolichen finement ramifié Pseudevernia cladonia est présent sur les ramilles de conifères dans les sapinières du mont Tremblant à des altitudes supérieures à environ 800 m. La paruline à ailes dorées a fait l’objet de mentions au lac Monroe, toujours au même site, en 1973, 1974, 1975 et 1989. L’espèce n’a toutefois pas été répertoriée lors d’inventaires subséquents (banque du CDPNQ). Espèces végétales à statut particulier : adiante du Canada (v), cardamine carcajou (v), matteuccie fougère-à-l’autruche (v), botryche d’Oneida (s), dryoptère de Clinton (s), millepertuis de Virginie (s), épervière de Robinson (s), bermudienne à feuilles étroites (s), listère australe (s), platanthère à gorge frangée (s), trichophore de Clinton (s), utriculaire à bosse (s), utriculaire à scapes géminés (s), utriculaire résupinée (s) ((m) = espèce menacée (v) = espèce vulnérable (s) = espèce susceptible d'être désignée menacée ou vulnérable). Priorités de recherche La botryche d’Oneida et la dryoptère de Clinton, répertoriées au lac Monroe par le personnel de la Station biologique du Mont Tremblant, n’ont pas pu être revues lors de l’inventaire de Coursol en 2000. I – Le carcajou (m) Le plan national de rétablissement du carcajou mentionne : « qu’il n’y aurait qu’une seule espèce de carcajou en Amérique du Nord. Tous les efforts seront faits pour faire des prélèvements de tissus de carcajous en provenance du Québec ou de Terre-Neuve-et-Labrador afin de déterminer l’identité génétique de cette population. À cet effet, nous ferons appel à tous les musées, institutions d’enseignements, communautés autochtones, maisons d’encan, centres de recherche ou à toute autre source pouvant nous aider à établir le profil génétique des carcajous du Québec et de Terre-Neuve-et-Labrador. » Le millepertuis de Virginie est présent dans divers plans d’eau. La colonie d’épervières de Robinson des chutes Croches est connue depuis l’inventaire des plantes vasculaires menacées ou vulnérables ou susceptibles d’être ainsi désignées, du parc national du Mont-Tremblant réalisé durant l’été 2000. Depuis 2005, elle fait l’objet d’un suivi annuel dans le cadre du PSIE du parc. Sa population a connu une légère augmentation depuis 2006. L’attention particulière portée au respect de la réglementation interdisant la marche hors sentier n’y est sans - 16 - PRIORITÉS ET POTENTIELS DE RECHERCHE Démontrer hors de tout doute la présence de carcajous au parc permettrait d’accéder à des spécimens à faible distance des universités et faciliterait l’identification de l’espèce. conservation, si requis et de développer des méthodes de suivi. Des efforts d’échantillonnage ciblant les habitats préférentiels faciliteraient la découverte de ces espèces rares. II – Pic à tête rouge (m) VII – Omble chevalier oquassa (s) Qu’en est-il de leur présence? Leurs habitats préférentiels se retrouvent au parc. Cette espèce aurait été ensemencée dans au moins quatre lacs du parc (Petit lac des Iles, lac du Pin rouge, lac Madeleine, lac du Corbeau) au cours des années 1940. Elle ne serait actuellement présente que dans le lac Madeleine. Des pêches expérimentales effectuées en 2005 portent à croire que sa présence se limite à ce lac. Des efforts d’inventaires de l’espèce sont requis, mais au-delà de cela, il est nécessaire de statuer sur l’état des populations, de caractériser les habitats, de déterminer les menaces, d’établir des mesures de conservation, si requis et de développer des méthodes de suivi. III – Tortue des bois (v) Des efforts d’inventaires de l’espèce sont requis. Il est nécessaire de statuer sur l’état des populations, caractériser les habitats, déterminer les menaces, établir des mesures de conservation, si requis et développer des méthodes de suivi. IV – Pygargue à tête blanche (v) VIII – Adiante du Canada (v), Cardamine carcajou (v), Matteuccie fougère-à-l’autruche (v) Il est nécessaire de statuer sur sa présence et l’état des populations, de caractériser les habitats, de déterminer les menaces, d’établir des mesures de conservation, si requis et de développer un programme de suivi des sites de nidification. L’adiante du Canada est présent sur un versant du mont Tremblant et dans l’érablière du sentier du Toit-des-Laurentides. La cardamine carcajou pousse dans les érablières les plus riches dont celle du sentier du Lac-des-Femmes. La matteuccie fougère-à-l’autruche est présente en quelques endroits, notamment aux environs du ruisseau du lac des Femmes. V – Grive de Bicknell (v) Il est nécessaire de documenter sa répartition sur le territoire, d’établir l’état des populations, de caractériser les habitats, de déterminer les menaces, d’établir des mesures de conservation, si requis et de développer un programme de suivi des sites de nidification. Des efforts d’inventaires des espèces sont requis, mais au-delà de cela, il est nécessaire de statuer sur l’état des populations, de caractériser les habitats, de déterminer les menaces, d’établir des mesures de conservation, si requis et de développer des méthodes de suivi. Toutes trois sont jugées vulnérables parce que convoitées par les gens pour leur valeur horticole ou alimentaire. VI – Belette pygmée (s), chauve-souris argentée (s), chauve-souris rousse (s), chauve-souris cendrée (s), campagnol lemming de Cooper (s), petit polatouche (s), couguar (population de l’Est; s), grenouille des marais (s), couleuvre verte (s), hibou des marais (s), paruline à ailes dorées (s) IX – Botryche d’Oneida (s), dryoptère de Clinton (s), millepertuis de Virginie (s), épervière de Robinson (s), bermudienne à feuilles étroites (s), listère australe (s), platanthère à gorge frangée (s), trichophore de Clinton (s), utriculaire à bosse (s), utriculaire à scapes géminés (s), utriculaire résupinée (s) Ces espèces sont toutes susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables. Selon leurs aires de répartition et les habitats présents au parc, elles devraient vraisemblablement être présentes sur le territoire. Il est nécessaire de statuer sur leur présence et l’état des populations, de caractériser les habitats, de déterminer les menaces, d’établir des mesures de Des efforts d’inventaires des espèces sont requis, mais au-delà de cela, il est nécessaire de statuer sur l’état des populations, de caractériser les habitats, de déterminer les menaces, - 17 - PRIORITÉS ET POTENTIELS DE RECHERCHE X – La mousse Dicranodontium denudatum oiseaux nicheurs du Québec : Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional. Association québécoise des groupes d’ornithologues, Société québécoise de protection des oiseaux, Service canadien de la faune, Environnement Canada, région du Québec, Montréal, xviii + 1295 p. Il est nécessaire de statuer sur l’état des populations, de caractériser les habitats, de déterminer les menaces, d’établir des mesures de conservation, si requis et de développer des méthodes de suivi. L’inventaire de cette espèce pourrait se faire dans le contexte d’un inventaire plus global des mousses et hépatiques présentes dans les habitats où on est susceptible de la retrouver. Équipe de rétablissement de cinq espèces de tortues au Québec pour les années 2005 à 2010 : la tortue des bois (Glyptemys insculpta), la tortue géographique (Graptemys geographica), la tortue mouchetée (Emydoidea blandingii), la tortue musquée (Sternotherus odoratus) et la tortue ponctuée (Clemmys guttata). 2005. Ministère des Ressources naturelles et de la Faune, Québec. 57 p. XI – Aréthuse bulbeuse (s), éléocharide de Robbins (s), xyris des montagnes, hédéome hispide (s), proserpinie de marais (s) et fimbristyle d’automne (s) Fortin, C., V. Banci, J. Brazil, M. Crête, J. Huot, M. Huot, R., Lafond, P. Paré, J. Shaefer et D. Vandal. 2005. Plan national de rétablissement du carcajou (Gulo gulo) [Population de l’est]. Rapport de rétablissement no 26. Rétablissement des espèces canadiennes en péril (RESCAPÉ). Ottawa, (Ontario). 36 p. d’établir des mesures de conservation, si requis et de développer des méthodes de suivi. Bien que non recensées dans le parc, ces espèces sont susceptibles de s’y trouver. Qu’en est-il réellement? Galois, P. et Bonin J. 1999. Rapport sur la situation de la tortue des bois (Clemmys insculpta) au Québec. Faune et Parcs Québec, Direction de la faune et des habitats, Québec. 45 p. XII – La mousse Hygrohypnum montanum et le macrolichen Pseudevernia cladonia Bernier, P.-A. et M. Mazerolle. 2009. Guide de suivi des populations de tortues des bois (Glyptemys insculpta) au Québec. Projet pilote 2009 sur la rivière Shawinigan. Il est nécessaire de statuer sur l’état des populations, de caractériser les habitats, de déterminer les menaces, d’établir des mesures de conservation, si requis et de développer des méthodes de suivi. Les inventaires de ces espèces pourraient se faire dans le contexte d’inventaires plus globaux des mousses, hépatiques et lichens présents dans les habitats où on est susceptible de les retrouver. Coursol, F. 2000. Inventaire des plantes menacées ou vulnérables ou susceptibles d’être ainsi désignées au parc du Mont-Tremblant. Gouvernement du Québec, Société de la faune et des parcs du Québec, Direction de l’expertise professionnelle et technique, Québec. 26 p. Références CDPNQ (Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec). Banque de données sur les espèces à statut légal, Secteur espèces fauniques. unité intégrée aux structures administratives du ministère des Ressources naturelles et de la Faune. Bider, J. R. et S. Matte, 1994. Atlas des amphibiens et des reptiles du Québec. Société d’histoire naturelle de la vallée du Saint-Laurent, Sainte-Anne-de-Bellevue, et ministère de l’Environnement et de la Faune, Direction de la faune et des habitats, Québec. CDPNQ (Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec). Banque de données sur les espèces à statut légal, Secteur espèces floristiques et communautés naturelles. Unité intégrée aux structures administratives du ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs. Dupuy, P. 1991. Reptiles et amphibiens du parc du MontTremblant, inventaire 1988-1989- 1990, préoccupations de gestion. parc du Mont-Tremblant, ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, gouvernement du Québec. AARQ. 2009. Atlas des amphibiens et reptiles du Québec : banque de données active depuis 1988 alimentée par des Gauthier, J. et Y. Aubry (sous la direction de). 1995. Les - 18 - PRIORITÉS ET POTENTIELS DE RECHERCHE bénévoles et professionnels de la faune. Société d'histoire naturelle de la vallée du Saint-Laurent et ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec. Québec. Cette association existe depuis des millénaires, et c’est sans doute parce que ces espèces n’avaient rien d’incompatible ». Les problèmes actuels de compétition interspécifique caractérisent aujourd’hui toute la région des Laurentides au nord de Montréal. EPOQ, 2009. Étude des populations d’oiseaux du Québec, Regroupement Québec Oiseaux, mentions des observations pour le parc national du Mont-Tremblant « 1976 à 1991 » et « 1989 à 2009 ». Aujourd’hui, les lacs à population exclusive d’ombles de fontaine sont rares. En voici deux exemples : en 1998, une expérience de pêche au verveux n’a révélé la présence d’aucun compétiteur de l’omble de fontaine dans le Grand lac des Bouleaux; en 2009, une pêche au filet trappe dans le lac Trap n’a révélé que la présence d’ombles de fontaine (lac traité à la roténone en 1984 et réensemencé en 1985). Des lacs appartenant au bassin de la rivière L’Assomption semblent avoir été protégés de cet envahissement, probablement grâce à une exploitation moins importante de l’ensemble des plans d’eau de même que par la présence de barrières naturelles qui ont empêché la remontée de nouvelles espèces. COSEPAC (Comité sur la situation des espèces en péril au Canada), 2009. Rapport annuel sur les espèces sauvages canadiennes en péril. 62 p. Hermann F. J. 1962. La bryoflore du parc du MontTremblant, Quebec. Naturaliste Canadien 89, 167-92. Cadieux, L., 2010. Synthèse des connaissances, Parc national du Mont-Tremblant. Parcs Québec, Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq), Lac Supérieur. Dès les années 1950, des empoisonnements à la roténone visant le contrôle des espèces ont été réalisés par les biologistes de la Station biologique du Mont-Tremblant (exemples : lac du Pontage 1956, lac Tador 1954 parce qu’en 1952, on y rapportait beaucoup de ménés à grosse tête) Cette technique a également été utilisée, à titre expérimental, pour changer la population d’un lac. Mentionnons, à titre d’exemple, la population de grands brochets du lac Brochet qui a été empoisonnée en 1958 et remplacée par des ombles de fontaine en 1959 (Office de Biologie 1960). PNMT-9 ➯ Espèces non indigènes, envahissantes ou surabondantes (fauniques et floristiques) État de la situation Espèces non indigènes : L’introduction d’espèces compétitrices telles les cyprinidés est la cause première des problèmes rencontrés par les populations d’ombles de fontaine, particulièrement à l’ouest du territoire. Ces espèces sont présentes dans le parc depuis longtemps déjà. Par exemple, en 1952, on trouvait déjà beaucoup de ménés avec l’omble de fontaine au lac Tador. Autre exemple, en 1953, l’inventaire des espèces du lac Malard a révélé la présence de quatre espèces de cyprinidés : méné à grosse tête (« tête-de-boule »), méné ventre rouge (« ventre rouge du Nord »), ouitouche et mulet à cornes. Ces intrus ont un taux de reproduction très élevé et soumettent les jeunes ombles à une forte compétition pour la nourriture. Le fait que les compétiteurs ne soient pas prélevés par la pêche sportive contribue au déséquilibre. C’est ce que tendait à démontrer une étude sur l’association meuniers noirs et ombles de fontaine au lac Lauzon en 1951, étude dans laquelle on peut lire : « La truite mouchetée […] et la carpe noire […] forment une association ou groupement naturel très connu qu’on rencontre dans de nombreux lacs et rivières à truite du De plus, les populations d’ombles de fontaine de plusieurs lacs ont été maintenues pendant des années par des ensemencements de type dépôt-retrait qui ne visaient qu’à répondre aux attentes des pêcheurs pour la saison en cours. Cette pratique, qui ne fait pas partie du mandat de conservation et de mise en valeur des parcs, a pris fin en 1992. Compte tenu des perturbations auxquelles ils ont été soumis depuis des décennies, l’équilibre naturel des plans d’eau du parc national du Mont-Tremblant est toujours fortement perturbé, malgré l’application de quotas de pêche qui tiennent aujourd’hui compte de la productivité des lacs des Laurentides méridionales. Les populations génétiquement indigènes sont très rares. Quelques lacs du secteur de L’Assomption et le lac Cassagne, dans le secteur de la Pimbina, abriteraient encore une population indigène d’ombles de fontaine (J.-P. Blais). La ouananiche (saumon atlantique dulcicole) s’est retrouvée dans le parc après des ensemencements hors parc. Introduite - 19 - PRIORITÉS ET POTENTIELS DE RECHERCHE dans le lac Tremblant en 1958, elle vient frayer dans la rivière Cachée, à l’intérieur des limites du parc, à l’automne. Une passe migratoire aménagée sur la rivière en 1973 lui donne accès à des sites de fraie. Au début des années 1990, on estimait qu’entre 20 et 30 géniteurs s’y reproduisaient (Michel Renaud). Les tacons sont observés dans la rivière Cachée et la Petite rivière Cachée. Ces cours d’eau se caractérisent par des eaux rapides, froides et bien oxygénées. Le 13 octobre 2005, une pêche électrique effectuée dans la rivière Cachée par le ministère des Ressources Naturelles et de la Faune (MRNF) a confirmé la présence de tacons en amont de la passe migratoire. L’espèce est également présente dans le ruisseau du Pimbina, entre la chute aux Rats et le lac Lajoie. La présence de tacons a été confirmée par une pêche électrique en septembre 2009. Quatre spécimens entre 20 et 60 cm ont été observés dans un bassin du ruisseau à la fin octobre. Cette présence a été vérifiée après que des pêcheurs aient affirmé pêcher occasionnellement cette espèce à cet endroit. Ensemencée hors parc au lac Archambault (où une population s’est établie), la ouananiche aurait remonté le réseau hydrographique pour traverser les lacs Provost et Lajoie et atteindre cette portion du ruisseau Pimbina. On ignore à quand remonte sa présence. lac Albert, un lac à brochet, par les biologistes de la station biologique en 1957 (dossiers de lacs du SAEF, notes de l’Office de Biologie du Québec). Aujourd’hui, grand brochet et doré jaune y vivent. Espèces exotiques envahissantes : Les activités des humains sont responsables de l’introduction sur le territoire de plusieurs espèces végétales qui nous sont aujourd’hui familières. La plupart d’entre elles sont des espèces typiques des milieux ouverts dont les graines ont été apportées accidentellement dans divers moyens de transports et des marchandises, ou mêlées à de la terre non stérile autrefois utilisée dans des aménagements. On n’a qu’à penser aux espèces qui poussent le long des routes ou dans les aires de camping et de piquenique : pissenlit officinal, épervière orangée, vesce jargeau, chrysanthème leucanthème (marguerite), houstonie bleue. Ces espèces qui font partie du paysage depuis des décennies sont généralement peu envahissantes et limitées aux milieux ouverts. On doit toutefois surveiller l’évolution ou l’apparition éventuelle de plantes reconnues comme envahissantes au Québec telles que : La salicaire pourpre, qui supplante les espèces indigènes des milieux humides. Bien que présente dans la région, seuls quelques plants ont été détruits près du centre de service du Lac-Monroe ; Le myriophylle à épis qui perturbe l’écologie de plusieurs lacs de la région n’a pas encore été identifié sur le territoire du parc ; Bien que présente à Lac-Supérieur, la renouée japonaise, une vivace qui s’adapte à toutes conditions de croissance et qui est prisée par les horticulteurs, ne semble pas arrivée aux limites du parc ; Le tussilage farfara, accidentellement introduit au lac Escalier lors du réaménagement du camping vers l’an 2000, couvre les espaces ouverts du site et tend maintenant à envahir les abords de la route 1. Les ensemencements de ouananiches dans d’autres lieux tels que la rivière du Diable en amont du lac Escalier et le lac Escalier, n’ont pas eu de succès. L’établissement de la population du lac Tremblant serait dû à l’ensemencement préalable, en 1953, d’une importante source de nourriture, l’éperlan arc-en-ciel. Le maskinongé, introduit dans le lac Tremblant en 1951, fraie dans la rivière Cachée au printemps. Dans les années 1980 et 1990, la capture de géniteurs pour la récolte d’œufs fécondés en vue de la production de maskinongés en pisciculture permettait de dénombrer au moins 40 individus sur les sites de fraie vers la mi-mai (Michel Renaud). Des espèces ornementales récemment introduites sont occasionnellement repérées et systématiquement détruites (exemples : thym serpolet à la Sablonnière, digitale au lac Chat et au début du sentier du lac Malard). La truite brune, une espèce originaire d’Europe et d’Asie, a été ensemencée dans la rivière du Diable et y est encore pêchée à l’occasion (Rapport des statistiques de pêche déclarées par les pêcheurs, 1993 à 1998). En mai 2000, un pêcheur en a capturé quatre spécimens en aval des chutes Croches; un total de 3,6 kg dont un spécimen pesait 1,8 kg. Il est possible que d’autres espèces soient présentes. Un programme de vérification de la contamination des lacs par le myriophylle à épis est en fonction. Le doré jaune qui ne se retrouve que dans le lac Albert et ses deux lacs de tête, les lacs Laclède et allongé, n’est pas indigène au parc. L’espèce a été introduite à titre expérimental dans le Espèces surabondantes : L’omble de fontaine est historiquement présent dans plusieurs plans d’eau du territoire - 20 - PRIORITÉS ET POTENTIELS DE RECHERCHE en cohabitation avec de nombreuses espèces compétitrices, dont le meunier noir, la perchaude, la barbotte brune, le crapetsoleil et quelques espèces de cyprins: mené de lac, mené à nageoire rouge, mené jaune, ventre rouge du nord, tête de boule, naseux des rapides et umbre de vase. du siècle dernier. Une passe migratoire a été aménagée dans la rivière Cachée au cours des années 1970 afin de favoriser la colonisation de la rivière par l’espèce. Depuis, les populations ont drastiquement baissé dans le lac Tremblant au point de ne plus figurer dans les captures de pêche. Quelle est la situation actuelle de l’espèce dans les eaux du parc, et quelles sont l’utilité et la nécessité de la passe migratoire à présent? Quel est l’impact, sur l’intégrité écologique, de la présence de cette espèce introduite dans le parc. Plusieurs de ces espèces sont indigènes au parc. Par contre, le fait qu’elles ne soient pas exploitées occasionne dans certains cas des problématiques de compétition avec l’omble de fontaine et de surabondance. Dans un tout autre ordre, la saison 2009, dans le secteur de la Pimbina, a révélé une problématique nouvelle de surabondance de ratons laveurs. Plus d’une vingtaine d’individus ont dû être relocalisés. Du jamais vu. Les ours noirs ont aussi en 2009 occasionné bon nombre de tourments. Sommes-nous dans un contexte d’espèce surabondante? IV – Évaluation de l’impact de la présence de maskinongés sur les écosystèmes du bassin versant de la rivière Cachée Le maskinongé constitue aussi une espèce introduite au lac Tremblant et dans ses tributaires. Sa présence dans la rivière Cachée a un impact majeur sur l’écosystème. Que serait cette rivière sans ce grand carnivore? Priorités de recherche I – Évaluation de l’impact de la présence de la truite brune sur les écosystèmes du bassin versant de la rivière du Diable V – Impacts du doré jaune sur les écosystèmes aquatiques reliés au lac Albert et mesure de conservation pour protéger les autres écosystèmes Au cours des dernières années, des ensemencements ont été faits par un organisme sans but lucratif (les moucheurs endiablés) dans la rivière. Ceux-ci s’ajoutent aux ensemencements historiques qui ont été faits dans les eaux du parc avant 2000. Quel fut l’impact de cette introduction dans le lac Albert, et quels sont les risques de propagation? VI – Répartition, abondance et menace à l’intégrité écologique des espèces non indigènes. II – Évaluation de l’impact de la présence de la ouananiche sur les écosystèmes du bassin versant du lac Lajoie Quel est l’état de la situation des populations non indigènes du parc national (tant fauniques que végétales) mais aussi en périphérie? Quelles sont les menaces de contamination possible? Quelles mesures de conservation devraient être envisagées? La ouananiche figure parmi les espèces ensemencées par les riverains du lac Lajoie. Bien que non indigène, elle se reproduit désormais dans le ruisseau Pimbina. Quel est l’impact de cette nouvelle espèce sur les écosystèmes aquatiques du bassin versant? VII – Quelle est l’abondance et la menace à l’intégrité écologique des différentes espèces exotiques envahissantes présentes au parc et dans sa périphérie III – Évaluation de l’impact de la présence de la ouananiche sur les écosystèmes du bassin versant de la rivière Cachée Quel sont les risques de contamination pour les divers écosystèmes du parc? La ouananiche a longtemps été une des espèces qui contribuait à la notoriété du lac Tremblant, où elle a été introduite au cours - 21 - PRIORITÉS ET POTENTIELS DE RECHERCHE VIII – Contrôle et gestion des espèces exotiques envahissantes présentes au parc dans un contexte de maintien de l’intégrité écologique PNMT-10 ➯ Histoire État de la situation Les espèces qui sont déjà présentes au parc, exposent des risques de déséquilibre. Est-il possible d’agir pour les contenir ou les éradiquer et ce, en respectant le plus possible les processus écologiques naturels? À l’heure actuelle, le parc national du Mont-Tremblant ne possède aucune preuve tangible d’une présence amérindienne passée. Une pointe de flèche complète, en quartzite blanc de Mistassini, mesurant 6,4 cm de long, qui pourrait être de la période Archaïque a été trouvée hors parc, près de la limite du territoire, dans l’eau près de la berge nord-ouest du lac Lavigne. IX – Études sur les impacts écologiques et les causes de la surabondance d’espèces et sur les bénéfices potentiels d’une gestion de ces populations Cependant, des témoignages nous apprennent que divers objets comme des pointes de flèches, couteaux et éclats ont été découverts sur le territoire, il y a quelques décennies. Malheureusement, il demeure impossible de retracer ces biens du patrimoine collectif. Selon les archéologues, les objets retrouvés lors de fouilles effectuées dans la région de MontLaurier, dans les Laurentides, se comparent à ceux qu’utilisaient les Amérindiens, occupant le territoire du parc dans les siècles passés. La surabondance d’une espèce est souvent un phénomène naturel, mais lorsqu’elle résulte d’un déséquilibre dû au prélèvement d’un compétiteur (pêche sportive) ou que sa surabondance occasionne des problèmes de déprédation ou de sécurité, il peut être requis d’agir. X – Évaluation de la présence des maladies arboricoles telles la maladie hollandaise de l’orme ou la rouille vésiculeuse du pin, l’identification des zones touchées et l’évaluation des possibilités d’actions pour l’éradication ou la réduction de la propagation. Les Weskarinis : L’homme fait son apparition sur le territoire il y a 6 000 ans, suite à la dernière glaciation. Ce n’est toutefois qu’avec la venue des Européens, au tournant du XVIe siècle, que nos connaissances sur les premiers occupants se précisent. Les données dont nous disposons nous portent à croire que les Amérindiens qui fréquentaient le parc national du Mont-Tremblant étaient des Weskarinis, ou Petite-Nation. Ils faisaient partie des bandes algonquines estimées à moins de 3 000 individus qui habitaient au début du XVIIe siècle la vallée de la Grande Rivière, la Kichesipi, aujourd’hui nommée rivière des Outaouais. Quel est l’état de santé des forêts du parc? Sont-elle malades, et dans quelle mesure ? Références Cadieux, L., 2010. Synthèse des connaissances, Parc national du Mont-Tremblant. Parcs Québec, Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq), Lac Supérieur. Les Algonquins sont nomades, et leurs déplacements s’effectuent au gré des saisons selon l’abondance de leur nourriture. L’été, ils se réunissent en groupe de 150 à 300 individus à l’embouchure des rivières. Ils y pratiquent la pêche au filet, la chasse au petit gibier et la cueillette de petits fruits et de tubercules. Ils pratiquent aussi une forme rudimentaire d’agriculture sur brûlis et récoltent maïs, fèves et courges. Ces regroupements signifient aussi la période des retrouvailles, des mariages et du resserrement des amitiés. À cette époque, les guérillas avec les bandes iroquoises sont fréquentes. Agence canadienne d’inspection des aliments. Plantes exotiques envahissantes au Canada. ACIA. Ottawa (Ontario). 2008. Résultats de travaux de repérage de plantes envahissantes au parc national du Mont-Tremblant, PSIE. L’hiver venu, ils se dispersent par petites bandes familiales ou multifamiliales sur tout le territoire. C’est à cette période qu’ils viennent dans le parc pour chasser l’orignal et le petit gibier - 22 - PRIORITÉS ET POTENTIELS DE RECHERCHE (castor, porc-épic, lièvre, perdrix) et pêcher sous la glace. C’est aussi durant cette saison que s’effectue la récolte des fourrures, à la base des relations d’échange avec les Français. Au printemps, sitôt les lacs libérés des glaces, tous les Weskarinis, de la rivière du Lièvre à la rivière L’Assomption, descendent les rivières avec leurs nombreux portages pour atteindre les postes de traite et les villages algonquins des rives de la rivière Outaouais. La traite des fourrures les mène également aux postes de traite situés le long du Saint-Laurent. que seuls les Attikamek, par rapport à tous les autres groupes autochtones de la région ou de la province de Québec, utilisent dans leur langage. Ce toponyme confirme quelque peu que cette rivière passe sur le territoire ancestral des Attikameks. On retrouve aussi dans des écrits datant du XVIIe siècle le toponyme Outaragawe sipi (rivière Assomption) dans les Relations des Jésuites du XVIIe siècle. (Source : Toponymie des Attikameks) Les bandes algonquines de la Petite-Nation connaîtront des épidémies dévastatrices suite aux contacts avec les hommes blancs et à des guerres meurtrières contre la Confédération des Cinq-Nations iroquoises. Au cours des années 1650, les Weskarinis ont complètement disparu de l’Outaouais inférieur et de la région des Laurentides (Manitonga Soutana 1995). Priorités de recherche On sait peu de choses des Amérindiens qui ont fréquenté le territoire actuel du parc après la disparition des Weskarinis. Des écrits mentionnent le clan d’origine iroquoise des Commandant (ou Commanda) qui vivaient pendant l’été à l’embouchure de la rivière Cachée dans les années 1880 et un Algonquin originaire d’Oka qui vivait seul, à longueur d’année, sur une île du lac Escalier (Soucy, 1995). La progression des compagnies forestières dans le bassin hydrographique de la rivière du Diable est relativement bien connue, mais les informations concernant les bassins hydrographiques de la Matawin et de L’Assomption (moitié est du territoire) sont presque nulles. On recherche des informations permettant de tracer les portraits suivants: années d’exploitation, espèces coupées, exploitation de type artisanal ou mécanisé, emplacement des tours à feu, des camps de gardiens, des camps de bûcherons et de draveurs, toponymie du parc liée à cette industrie, photos d’époque. Les données sur les clubs privés sont partielles. On recherche des informations permettant de tracer les portraits suivants: noms et étendue des territoires des clubs, années d’opération, espèces fauniques exploitées, toponymie du parc liée aux clubs, photos d’époque. I – Portrait de l’occupation du territoire du parc national avant et depuis sa création (clubs privés, occupation forestière, portion de Lanaudière particulièrement) Les Attikameks : Le lac des Cyprès et ses environs faisant partie du bassin hydrographique de la Matawin, un sous-bassin de la rivière Saint-Maurice à l’est du parc, était probablement fréquenté par des Algonquins de la nation Attikamek. Ces Amérindiens étaient des nomades vivant de la chasse, de la pêche, du piégeage et de la cueillette des petits fruits. L'occupation du territoire était basée sur l'existence de territoires de chasse familiaux où ils demeuraient de sept à huit mois, de l’automne au printemps. II – Présence amérindienne postglaciaire Leur territoire couvrait l'ensemble du bassin hydrographique du Saint-Maurice qui leur permettait de pénétrer à l’intérieur du territoire pour s’adonner à des échanges avec les autres nations notamment vers les rivières Gatineau et du Lièvre. La description de leur territoire est vaste, situé en partie dans les Hautes-Laurentides et dans Lanaudière, et s’étend entre autres dans un sous-bassin de la rivière Rouge au nord de Saint-Jovite (Mont-Tremblant). La rivière Ouareau serait une limite du territoire Attikamek. Le mot «Ouareau» suggère le sens de «lointain», au niveau de la distance que parcoure cette rivière de sa source à son affluent. L’autre sens de ce toponyme suggère le nom de la queue de la loutre «Nikikw waro». Dans le mot «Ouareau» (Warowik ou Nikikw waro), il y a la lettre « r » Nous ne possédons actuellement aucune donnée sur le sujet. Il faudrait établir la caractérisation des emplacements susceptibles d’avoir été le site de campements amérindiens à l’époque postglaciaire (altitude actuelle, caractéristiques géomorphologiques, portrait forestier actuel), cibler des sites répondant à ces critères, puis rechercher des artéfacts sur le terrain. III – Territoire des Weskarinis (aujourd’hui disparus) et utilisation de leur territoire par d’autres Algonquins par la suite - 23 - PRIORITÉS ET POTENTIELS DE RECHERCHE Nous ne possédons actuellement aucune donnée locale sur le sujet (on réfère actuellement à des données concernant l’Outaouais). On croit que les Weskarinis occupaient le bassin de la rivière du Diable et de la rivière Rouge. On ne sait pas s’ils étaient présents dans le bassin de L’Assomption. Il faudrait pousser la recherche bibliographique, établir la caractérisation des emplacements susceptibles d’avoir été le site de campements amérindiens à l’époque des Weskarinis (altitude actuelle, caractéristiques géomorphologiques, portrait forestier actuel), cibler des sites répondant à ces critères, puis rechercher des artéfacts sur le terrain. Revue canadienne de Géographie, 13 (3-4) : 102-134, 1959. Michaud, M. et al. La toponymie des Attikameks. Gouvernement du Québec, Commission de toponymie, décembre 1987. 184 p. Morissonneau, C. (sous la direction de). 1985. Guide de Lanaudière. Conseil régional de la culture de Lanaudière, Joliette. 327 p. Soucy, D. 1995. La vallée de la Diable : de la hache aux canons à neige. Nouvelle édition revue et augmentée. Éditions du Peuplier, Saint-Jovite. 223 p. Sites Internet de la réserve attikamek de Manawan : http://epe.lacbac.gc.ca/100/205/301/ic/cdc/manawan/framepage.html. IV – Territoire des Attikameks (environs du lac des Cyprès, bassin de L’Assomption) Nous ne possédons actuellement aucune donnée locale sur le sujet. Le lac des Cyprès et quelques autres lacs faisant partie du bassin de la rivière Matawin, il est probable qu’une partie du parc ait été en territoire Attikamek. Des références portent à croire qu’il en ait été de même pour une partie du bassin de L’Assomption. Il faudrait pousser la recherche bibliographique, établir la caractérisation des emplacements susceptibles d’avoir été le site de campements amérindiens à l’époque des Attikameks (altitude actuelle, caractéristiques géomorphologiques, portrait forestier actuel), cibler des sites répondant à ces critères, puis rechercher des artéfacts sur le terrain. Cadieux, L., 2010. Synthèse des connaissances, Parc national du Mont-Tremblant. Parcs Québec, Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq), Lac Supérieur. PNMT- ➯ Priorités en termes d’inventaires et d’acquisition de connaissances de base I – Inventaire des micromammifères Un portrait détaillé des espèces présentes au parc est souhaité. En plus de cibler les espèces à statut particulier potentiellement présentes, il est souhaité de valider la présence des espèces suivantes: grand et petit polatouche, musaraigne cendrée (observation date de 1958), musaraigne fuligineuse, musaraigne palustre et musaraigne pygmée (probablement présentes), souris à pattes blanches (probablement présente), souris sauteuse des champs, campagnol des champs et campagnollemming de Cooper (observations datent de 1958), Phenacomys (éventuellement présente compte tenu de son habitat). Références Fournier, M. 1981. Histoire du parc du Mont-Tremblant, des origines à 1981. Montréal, ministère du Loisir, de la Chase et de la Pêche, Direction régionale de Montréal. 91 p. Lalonde, S. 1993 et 1995. Notes de recherches et d’enquêtes ethnographiques. Ethnologue naturaliste, parc du MontTremblant. Laurin, S. Histoire des Laurentides. I.Q.R.C., 1989. 892 p. II – Inventaire des chiroptères Logan, W. E. 1859. Exploration géologique du Canada, partie I. Can., rapp. de progr., 1858, pp 9-65; cité dans LAVERDIÈRE C. et A. COURTEMANCHE, 1961. La géomorphologie glaciaire de la région du mont Tremblant, 1. Généralités et traits d’ensemble. Bulletin du Service de biogéographie No 25, Université de Montréal, extrait de la Un portrait détaillé des espèces présentes au parc est souhaité. En plus de cibler les espèces à statut particulier potentiellement présentes, il est souhaité de valider la présence des espèces suivantes: petite chauve-souris brune (espèce jugée présente mais non formellement identifiée), chauve-souris nordique, - 24 - PRIORITÉS ET POTENTIELS DE RECHERCHE chauve-souris argentée, chauve-souris rousse, chauve-souris cendrée (probablement présentes). aquatiques que terrestres. VIII – Inventaire ornithologique III – Inventaire des mustélidés Un portrait détaillé des espèces nicheuses et saisonnières présentes au parc est souhaité. En plus de cibler les espèces à statut particulier potentiellement présentes, il est souhaité de valider la présence des espèces suivantes: râles, grue du Canada, bruant fauve, dindon sauvage, cormoran à aigrettes, goélands, sternes, strigidés et autres espèces peu visibles. Les habitats difficiles d’accès devraient aussi être privilégiés (tourbières, milieux humides, zones de préservation, sommets, lacs d’arrière pays). Un portrait détaillé des espèces présentes au parc est souhaité. En plus de cibler les espèces à statut particulier potentiellement présentes, il est souhaité de valider la présence des espèces suivantes: hermine (observation date de 1958), belette à longue queue (probablement présente), belette pygmée (éventuellement présente compte tenu de son habitat). IV – Inventaire des amphibiens et reptiles Références Un portrait détaillé des espèces présentes au parc est souhaité. Des données sur diverses espèces ont été accumulées au cours des 20 dernières années, mais compte tenu de l’étendue du territoire et de la présence d’habitats plus rares, il reste beaucoup à faire pour dresser un portrait plus global des espèces et de leur répartition. Listes d’espèces végétales et fauniques du parc. Cadieux, L., 2010. Synthèse des connaissances, Parc national du Mont-Tremblant. Parcs Québec, Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq), Lac Supérieur. Flore V – Inventaire des arthropodes Coursol, F. 2000. Inventaire des plantes menacées ou vulnérables ou susceptibles d’être ainsi désignées au parc du Mont-Tremblant. Gouvernement du Québec, Société de la faune et des parcs du Québec, Direction de l’expertise professionnelle et technique, Québec. 26p. Une vaste étude a été faite sur les odonates dans les années 1950. Les données actuelles sont très fragmentaires. Des inventaires sont requis de façon générale. Il est souhaité de valider la présence d’espèces indicatrices, à statut particulier, ou jugées comme nuisibles, mais particulièrement d’établir une liste de présence avec une cote d’abondance sur le territoire. Dugal, J. 1983. L’étagement en altitude de la végétation sur les versants du mont Tremblant, Québec. Mémoire de maîtrise, Département de biologie, Université du Québec à Montréal. VI – Inventaire floristique Dupuy, P. La rivière du Diable, description qualitative des milieux humides d’importance spatiale e utilisation par la sauvagine. Parc du Mont-Tremblant. ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. 1991. Tant la liste des espèces terrestres qu’aquatiques reste à faire, il est souhaité de valider la présence d’espèces indicatrices, à statut particulier, ou jugées comme nuisibles, mais particulièrement d’établir une liste de présence avec une cote d’abondance sur le territoire. Dupuy, P. et J. Tremblay. La rivière Cachée, description qualitative des milieux humides d’importance spatiale et utilisation par la sauvagine. Parc du Mont-Tremblant, ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. 1992. VII – Inventaire des bryophytes, lichens et mycètes Il est souhaité de valider la présence d’espèces indicatrices, à statut particulier, ou jugées comme nuisibles, mais particulièrement d’établir une liste de présence avec une cote d’abondance sur le territoire et ce, tant pour les espèces PNMT. Liste des plantes supérieures 2010 (document préliminaire). - 25 - PRIORITÉS ET POTENTIELS DE RECHERCHE Faune Bannon, P. 1979. Mémoire présenté pour la Province of Quebec Society for the Protection of Birds aux Audiences publiques sur le parc du Mont-Tremblant. Dupuy, P. 1991. Reptiles et amphibiens du parc du MontTremblant, inventaire 1988-1989-1990, préoccupations de gestion. parc du Mont-Tremblant. ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, gouvernement du Québec. Office de biologie. 1956. Journal de bord. Département de la chasse et des pêcheries, Université de Montréal. Banques de données et dossiers des lacs du MRNF – secteur faune (bureaux de Lanaudière et des Laurentides). Banques de données d’observations fauniques du parc – fichiers Access et Excel (recensements ornithologiques, observations fauniques, AARQ, CDPNQ). - 26 -