PNMT priorites

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PRIORITÉS ET POTENTIELS
DE RECHERCHE
PARC NATIONAL DU
MONT-TREMBLANT
pèsent environ 30 kg. Source : site Internet de Parcs Canada)
Les meutes du parc : On observe des loups ou des indices
d’activités de loups en toutes saisons, et les meutes sont
réparties sur l’ensemble du territoire.
PNMT-1 ➯ Le loup de l’Est
Dans la région naturelle des Laurentides méridionales, une
meute de loups occuperait un territoire d’environ 200 km²
(Potvin 1986, étude réalisée dans la réserve faunique PapineauLabelle). Bien qu’il puisse varier quelque peu, ce territoire est
généralement stable d’année en année. L’abondance des
principales proies peut influer sur la taille du territoire. De plus,
une meute qui se nourrit principalement de cerfs possède un
plus petit territoire qu’une meute dont la principale source de
nourriture est l’orignal. Au parc, la population d’orignaux semble
à la baisse; les castors et les cerfs de Virginie constitueraient les
principales proies des loups.
État de la situation
Le loup de l’Est : Des études d’ADN devraient apporter plus
d’information sur la génétique des loups du PNMT, mais il est
probable qu’il s’agisse du loup de l’Est (Canis lycaon), une
espèce présente dans le sud-est de l’Ontario et le sud-ouest du
Québec.
De récentes études ont démontré que le loup de l’Est, désigné
en 2001 par le Comité sur la situation des espèces en péril au
Canada (COSEPAC) comme une sous-espèce du loup gris au
statut préoccupant en raison de sa vulnérabilité face aux
activités humaines, est en fait une espèce indépendante du loup
gris. Les analyses d’ADN ont démontré qu’aucun des loups de
l'Est du Canada ou des loups roux échantillonnés ne comptait
de séquences d'ADN du loup gris (Canis lupus). Les chercheurs
ont confirmé la présence de séquences du coyote chez les deux
loups. Cependant, on a également trouvé des séquences qui
divergent de celles des coyotes par un écart de l'ordre de
150 000 à 300 000 années. Le loup roux et le loup de l’Est sont
deux espèces qui auraient évolué conjointement en Amérique
du Nord, suivant une lignée commune avec le coyote jusqu'à il y
a 150 000 à 300 000 ans (Wilson P. J. et al, 2000).
La taille des meutes du parc n’a pu être établie avec certitude.
Dans la réserve faunique Papineau-Labelle, une étude a
démontré que la taille moyenne des meutes, en hiver, est
d’environ six loups. Cette étude cite également d’autres auteurs
qui avancent que dans les écosystèmes loup-cerf, la taille des
meutes varie de deux à dix individus, avec une moyenne
globale d’environ quatre. Dans les écosystèmes loup-orignal, les
meutes comptent en général de sept à dix individus (Potvin
1986).
Depuis 2007, on organise à la fin de l’été une soirée d’appel
contrôlé du loup dans le but de localiser les meutes et d’en
estimer le nombre d’individus. Voici quelques données sur des
meutes vues ou entendues au parc national au cours des
dernières années : lac Obéron 2006, quatre adultes, cinq
louveteaux; lac en Croix 2007, quatre adultes et quatre
louveteaux; lac à l’Eau Claire 2007, sept adultes; lac de la
Fourche 2009, quatre adultes; lac Montcourt 2009, un adulte et
trois louveteaux. Deux observations hivernales rapportent la
présence de plus grosses meutes : un observateur estime avoir
vu et entendu une meute de douze loups au lac Lajoie à l’hiver
1997; deux skieuses ont rapporté l’observation de 15 à 20 loups
au lac Poisson à l’hiver 2008-2009 (leur séquence vidéo n’a pas
permis de valider le nombre exact).
Bien que nous n’ayons aucune preuve que les loups du parc
soient des loups de l’Est pas plus que nous n’en avons qu’il
s’agit de loups gris, la logique va davantage dans le sens du
loup de l’Est. Le parc national du Canada de la Mauricie a
démontré que les loups de son territoire sont des loups de l’Est,
et les récentes analyses faites au parc Algonquin vont dans le
même sens.
Le loup de l'Est ressemble au loup gris, mais il est plus petit. On
le décrit comme un petit loup « mangeur de cerfs » qui s'hybride
avec le coyote (Canis latrans). Sa fourrure est de couleur fauve
et rougeâtre derrière les oreilles, et il a de longs poils noirs sur
le dos et les flancs. Les mâles adultes pèsent de 25 à 35 kg, et
les femelles, de 20 à 30 kg. (Dans la région du parc national du
Canada de la Mauricie, les mâles mesurent 80 cm à l’épaule et
pèsent environ 40 kg, tandis que les femelles mesurent 75 cm et
À l’été 1996, on a procédé à un relevé d’indices de présence du
loup (pistes, crottins, écoute de hurlements, observations). Bien
que les résultats aient été difficiles à analyser, la cartographie
des données suggérait la présence de cinq meutes : meute des
lacs Mocassins, Albert et aux Herbes; meute de la zone de
préservation de la Cachée; meute des lacs Saint-Louis, Escalier
-1-
PRIORITÉS ET POTENTIELS
DE RECHERCHE
et des Sables; meute des lacs Mathias, Casse-ligne et Coderre;
meute des lacs des Cyprès, Bébé et du Diable (Egerton 1996).
dont ils l’utilisent. Ceci permettra par la suite de mieux les
étudier. Dynamique de la population, reproduction et mortalité,
importance de la dispersion dans la dynamique, relation avec le
coyote, densité des populations, territoire (domaines vitaux,
tanières, sites des rendez-vous), régime alimentaire, relation
avec le cerf de Virginie, l’orignal et le castor, impact des activités
récréatives et des infrastructures du parc, impact des activités
périphériques (piégeage des animaux à fourrure, chasse aux
gros gibiers, villégiature, etc.).
La familiarisation : Le loup est reconnu comme un animal discret
qui craint l’homme et s’enfuit à sa vue. Or, depuis quelques
années, on assiste en Amérique du Nord à un nouveau
phénomène : celui des loups familiers. Ces loups ont perdu la
peur séculaire de l’homme et circulent dans les campings et le
long des routes et des sentiers. Ils chapardent aussi de la
nourriture et des objets appartenant à des campeurs. Cette
cohabitation loup-humain, lorsqu’elle est tolérée, pousse les
loups à devenir de plus en plus téméraires. Des cas de
morsures et d’attaques, parfois mortelles, ont été recensés au
Canada et aux États-Unis. Ce phénomène se produit surtout
dans des endroits où les loups sont protégés et où
l’achalandage humain est grand. Au Québec, le phénomène des
loups familiers est apparu pour la première fois au début des
années 1990, au parc national du Mont-Tremblant, et s’est
intensifié depuis.
III – Loup de l’Est : relation avec les proies,
dynamique des populations et capacité de support du
milieu
Le loup est considéré comme un régulateur des écosystèmes.
Quel impact a-t-il sur les populations d’orignaux, de cerfs et de
castors? Comment les populations évoluent-elles dans le
temps? Comment interagissent-elles entre elles. Peut-on
envisager définir la capacité de support du milieu pour un tel
carnivore?
Des lignes directrices pour prévenir et gérer les cas de loups
familiers existent maintenant.
IV – Loup de l’Est : familiarisation et conservation
Priorités de recherche
Pourquoi est apparu ce phénomène dans le secteur sud-ouest
du parc? Est-ce une nouvelle meute de loups qui se serait
installée à proximité des installations? Est-ce lié au phénomène
de nourrissage des cerfs de Virginie à l’extérieur du parc? Estce simplement à cause de la familiarisation des proies?
Comment éviter que ce phénomène ne se reproduise? La ligne
de Fladry est-elle un outil efficace?
I – Loup de l’Est : identification génétique de l’espèce
présente au parc
Selon le comité sur le suivi des espèces en péril au Canada
(COSÉPAC), le loup de l’Est pourrait être une espèce distincte.
Son aire de répartition exacte n’est pas connue, en partie en
raison de l’hybridation avec le loup gris. Bien qu’il n’y ait aucune
preuve de diminution du nombre d’individus ou de l’aire de
répartition géographique depuis les 20 dernières années, il est
possible que l’espèce s’hybride avec les coyotes; phénomène
qui s’est peut-être aggravé par des changements de l’habitat et
de l’exploitation forestière massive. L’identification de ce taxon
exige une analyse moléculaire.
V – Loup de l’Est : perception de la clientèle et des
riverains face à cette espèce
Comment les riverains du parc national perçoivent-il la présence
de loups dans le parc? Qu’en est-il de l’opinion des piégeurs et
des chasseurs (territoire libre, ZEC, Réserve faunique)? La
présence des loups au parc national a quel impact sur la
clientèle de la Sépaq? Comment devrions-nous aborder la
gestion de cet animal et de sa familiarisation face à la clientèle?
Le parc national du Canada de la Mauricie a démontré que les
loups sur son territoire étaient des loups de l’Est.
II – Loup de l’Est : écologie et conservation de
l’espèce au parc
VI – Bonification de l’indicateur de suivi des
populations de loups (PSIE) du parc
Une des premières étapes de l’acquisition de connaissances sur
nos loups consiste à mieux connaître leur territoire et la façon
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PRIORITÉS ET POTENTIELS
DE RECHERCHE
Actuellement le repérage et le dénombrement des loups se font
par appel et écoute des hurlements en fin d’été. Il conviendrait
d’analyser les paramètres de la méthode de récolte de données
et de l’analyse des données afin de la rendre plus performante
(date, heure, fréquence, répartition sur le territoire, formation
des participants, ajout de compilation d’autres indices d’activités
telles que pistes, carcasses et autres). Une méthode de suivi
plus efficace et plus simple d’opération serait souhaitable.
Laurentides et Direction du développement de la faune. 129 p.
Jolicoeur, H. ET M. Hénault. 2002. Répartition géographique
du loup et du coyote au sud du 52e parallèle et estimation
de la population de loups au Québec. Direction du
développement de la faune - Direction de l’aménagement des
Laurentides, Société de la faune et des parcs du Québec. 45 p.
Linnell, J., R. Andersen, Z. Aandersone L. Balciauskas, J.C.
Blanco, L. Boitani, S. Brainard, U. Breitenmoser, I. Kojola, O.
Liberg, J. Loe, H. Okarma, H. Pedersen, C. Promberger, H.
Sand, E. Solberg, H. Valdmann, P. Wabakken. 2002. The fear
of wolves: A review of wolf attacks on humans. NINA
Oppdragsmelding: 731:1–65.
VII – Évaluation de l’impact de l’appel du loup sur leur
comportement
Cette évaluation requiert une étude qui inclurait un suivi
journalier des comportements et des déplacements de quelques
loups. Le comportement de ces loups pendant et après l’appel
devra être comparé au portrait de base tracé précédemment.
Mack, C. M. and J. Holyan. 2004. Idaho Wolf Recovery
Program: Restoration and management of gray wolves in
central Idaho. Progress report 2003, Nez Perce Tribe,
Department of Wildlife Management, Lapwai, ID. 47 p.
Références
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Ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec
(MRNF). 2002. Guide interprétatif des dispositions de la loi
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Musiani, M. 2003. Conservation Biology and Management of
Wolves and Wolf-Human Conflicts in Western North
America. Faculty of environmental studies, University of
Calgary, Alberta. 133 p.
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habituated wolves in Parc national de Yellowstone. National
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Parc national et réserve de Denali. 2007. Wolf - Human
Conflict Management Plan, National park service. Alaska,
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SHIVICK, JOHN A. 2006. Tools for the Edge: What’s New for
Conserving Carnivores, BioScience, March 2006. Vol. 56, No. 3.
Parc provincial Algonguin. 2000. Fearless Wolf Policy for
Algonquin Provincial Park (draft). Ontario, Canada, 2p.
Tennier, H. 2008. Lignes directrices pour la prévention et la
gestion des loups familiers au parc national du MontTremblant. Parc national du Mont-Tremblant, Parcs Québec,
Société des établissements de plein air du Québec, Lac
Supérieur. 53 p.
Parcs Québec. 2006. Protocole de gestion des déprédateurs.
Société des établissements de plein air du Québec, Québec.
5 p.
Douglas W. Smith, D.R. Stahler and D. S. Guernsey. 2004.
Yellowstone Wolf Project. Annual Report 2004, Parc national
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control tool for reducing wolf-human conflict in Michigan.
Progress Report: July-October 2005. Department of Biology,
Central Michigan University. 3 p.
Egerton, M. 1996. Following the wolves of Mont Tremblant
provincial park. Université McGill. 18 p.
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and the red wolf provide evidence for a common
evolutionary history independent of the gray wolf. Can. J.
Zool. 78: 2156–2166.
Hénault, M.ET Jolicoeur, H. 2003. Les loups au Québec :
Meutes et mystères. Société de la faune et des parcs du
Québec, Direction de l’aménagement de la faune des
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PRIORITÉS ET POTENTIELS
DE RECHERCHE
Cadieux, L. 2010. Synthèse des connaissances, Parc
national du Mont-Tremblant. Parcs Québec, Société des
établissements de plein air du Québec (Sépaq), Lac Supérieur.
nourriture pendant la saison froide.
On rencontre de petits groupes de cerfs en quelques points du
territoire pendant l’hiver (exemple : environs du lac Monroe et du
poste d’accueil de Saint-Donat), mais on ne connaît pas de
ravages d’importance responsables de la survie des cerfs de la
moitié est du parc. Dans les années 1950 à 1960, un important
ravage de cerfs s’étendait tout le long de la rivière L’Assomption
à l’intérieur des limites actuelles du parc (Michel Riopel, agent
de protection de la faune).
PNMT-2 ➯ Les autres mammifères
État de la situation
La survie d’une bonne partie des cerfs du centre et du sud du
parc national du Mont-Tremblant dépend du ravage situé au
pied du mont Tremblant et aux abords du lac Tremblant. La
présence de conifères et l’exposition au soleil des versants sud
et sud-ouest de la montagne expliquent l’importance de ce
ravage. Entre 1969 et 1998, sa superficie est passée de 14 km²
à 139 km², et sa population s’est accrue de 350 à plus de 2 500
individus (densité d’environ 20 cerfs par km²). Cette expansion
serait reliée à une augmentation de la population à la suite
d’une série d’hivers doux qui sont responsables du haut taux de
survie des cerfs à l’hiver et qui ont par conséquent favorisé la
naissance de faons au printemps. Toutefois, la qualité de
l’habitat varie à travers le ravage, et le développement
récréotouristique local menace l’intégrité et le maintien de cet
habitat. À la suite des nouveaux inventaires, on parlait en 2003
de 1740 cerfs dans 140 km². 36,4 km² du ravage est situé dans
le parc, dont une partie en zone de préservation. La protection
d’une partie du ravage à l’intérieur des limites du parc national
du Mont-Tremblant contribue à la survie des cerfs de Virginie.
Le cerf de Virginie, l’orignal, l’ours noir et le castor figurent parmi
les animaux vedettes du parc national. Ces espèces sont bien
connues en général, mais nous avons peu d’information sur les
populations du parc. Localement ces espèces ont de grands
intérêts et vivent des problématiques bien particulières.
Orignal : L’orignal est présent sur l’ensemble du territoire. Les
études de 1977 en évaluaient la population à trois individus sur
10 km. En 2009, on n’a pas de données sur les orignaux du
parc, mais on sait que les observations ont considérablement
diminué au cours des derniers vingt ans (commentaires des
gardes-parcs, d’autres employés travaillant sur le terrain et des
habitués du parc). Selon le Service de la faune, le déclin de la
population est un phénomène généralisé dans le territoire hors
parc des Laurentides et de Lanaudière depuis les années 1990
(Lamontagne et Lefort, 2004). Les chiffres des zones de chasse
périphériques situent la densité à environ deux orignaux sur 10
km², plus précisément à 1,9 avant chasse dans la réserve
faunique Rouge-Matawin (RFRM) (résultat préliminaire de
l’inventaire aérien de janvier 2009). Bien qu’il soit ouvert à la
chasse et à l’exploitation forestière, ce territoire se compare à
celui du parc par son caractère sauvage et l’absence
d’occupation humaine permanente et de municipalité.
Depuis quelques années, la présence de cerfs familiers
constitue un problème de conservation dans le secteur de la
Diable. Des cerfs nourris par les visiteurs perdent la crainte des
humains et sont victimes d’accidents de la route. On soupçonne
également leur présence sur les campings d’être responsables
de la présence de loups sur certains sites.
Cerf de Virginie : Le cerf de Virginie est à la limite nord de son
aire de distribution. C’est un élément représentatif des
Laurentides méridionales, et il joue un rôle clef dans
l’écosystème. Sa population s’est accrue au cours des derniers
trente ans et durant l’été, on l’observe à travers tout le parc. À la
fin des années 1970, l’observation de cerfs était occasionnelle
(André Caron). Vers 1990, il semblait plus présent dans le
secteur de la Diable. Actuellement, il s’observe également
régulièrement à l’est et au nord du territoire.
Ours noir : Mammifère typique des Laurentides, l’ours noir
trouve au parc national du Mont-Tremblant un habitat idéal. Les
forêts de feuillus et de conifères, les abords boisés des lacs et
cours d’eau lui fournissent abri et nourriture. La densité de l’ours
noir, basée sur la densité régionale, est estimée à 2,5 / 10 km²
(Michel Hénault, biologiste au MRNF 2009). Ce qui chiffrerait la
population d’ours du parc national du Mont-Tremblant à quelque
375 individus. En 2007, 2008 et 2009, on a observé ici et là des
femelles avec trois oursons de l’année, ce qui laisse penser que
la population d’ours du parc se porte bien (quoique non
L’hiver, les cerfs se regroupent dans des ravages, des sites de
rassemblement situés dans les vallées où le mélange de feuillus
et de conifères assure leur survie en leur fournissant abri et
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PRIORITÉS ET POTENTIELS
DE RECHERCHE
exceptionnelles, les portées de plus de deux petits ne sont pas
fréquentes).
animaux délaissent les ravages vers les sites de nourrissage
hivernaux. De générations en générations les patrons
comportementaux changent.
Castor : L’abondance des essences feuillues du domaine de
l’érablière à bouleau jaune et l’omniprésence du réseau
hydrographique expliquent l’omniprésence du castor. La densité
de la population était évaluée à 3,9 colonies par 10 km² en
1988. Nous ne possédons aucune donnée plus récente. On
constate que le castor profite actuellement de la régénération en
bouleau blanc, cerisier de Pennsylvanie et peuplier faux-tremble
de divers secteurs touchés par les coupes forestières à la fin
des années 1980. On remarque que les colonies installées dans
de telles zones riches en arbustes et arbres de faible diamètre
peuvent utiliser le même étang pendant de nombreuses années.
Les castors qui vivent de forêts plus matures, moins riches en
jeunes feuillus, changent plus souvent de territoire.
La familiarisation des cerfs de Virginie à l’homme que l’on
constate dans le parc, s’apprend-elle au cours de l’hiver à
l’extérieur du territoire ou plutôt en été, au contact avec les
visiteurs du parc? Il est souhaitable de définir la dynamique
migratoire des cerfs visitant le parc, de caractériser les habitats
dont ils dépendent et d’évaluer la dynamique des populations
(natalité, mortalité, etc.). Il est aussi souhaitable d’évaluer
l’apprentissage dispensé par les mères à leur progéniture afin
de clarifier la démarche de familiarisation actuellement en cours.
II – Orignal : diminution des populations, pourquoi?
L’habileté des castors à construire des barrages et à créer des
étangs entre régulièrement en conflit avec l’utilisation que nous
faisons du territoire : ponceaux obstrués, routes et sentiers
inondés, aires de pique-nique et sentiers déboisés. À la fin des
années 1980, on signalait en moyenne 25 sites problématiques
par année et 21 cas de déportation de castors par année
(Jacques Tremblay). Depuis, on a mis au point des techniques
d’aménagement visant à concilier accessibilité du territoire et
conservation de cette espèce caractéristique des Laurentides
méridionales. Par exemple, l’aménagement de prébarrages et
l’installation de grillages et de tuyaux de divers types en
plusieurs endroits préviennent l’inondation de routes et de
sentiers. On constate maintenant une nette amélioration de la
situation : en 2009, on a dû relocaliser quatre castors
seulement, et on a connu des années sans relocalisation.
L’orignal occupe la majeure partie du territoire. Au cours des
dernières années, on remarque une baisse de son abondance.
Pourquoi? Les inventaires aériens réalisés dans la réserve
faunique Rouge-Matawin (territoire adjacent), entre 1996 et
2008, ont démontré que le segment de la population constituée
des femelles, avait connu une baisse majeure. Le nombre de
faons par 100 femelles aurait diminué de manière importante se
situant en deçà du 30 faons/100 femelles. Le phénomène
observé dans la réserve faunique est fort probablement présent
aussi dans le parc national. Comment se portent les populations
d’orignaux du parc national? Quelles sont les causes de cette
baisse de population? La fécondité des femelles est-elle en
cause?
Quelle est la dynamique de la population (reproduction et
mortalité)? Quel rôle joue la migration des orignaux dans le parc
national compte tenu de la présence des différents territoires
adjacents exploités par la chasse? Quelle est la qualité actuelle
de l’habitat de l’orignal dans le parc? Au-delà de l’inventaire,
quel est la capacité de support du milieu?
Priorités de recherche
I – Cerf de Virginie : dynamique de population,
caractérisation d’habitats et évolution
comportementale
III – Ours noir : dynamique de population
Le cerf de Virginie ne ravagerait qu’à l’extérieur du parc
national. A quelques exceptions, il séjourne dans le territoire
environ huit mois par année. Son comportement et sa
dynamique de population sont grandement influencés par les
mois d’hiver passés à l’extérieur du parc. Le phénomène du
nourrissage hivernal a un impact majeur sur la répartition de cet
animal en hiver, et des modifications comportementales ont été
observées au cours des dernières années dans la région. Les
L’année 2009 a été une saison particulièrement éprouvante
quand aux problématiques de déprédation de l’ours noir dans le
parc national. En bordure du parc national, la problématique a
été encore plus évidente particulièrement dans les municipalités
avoisinantes. Différentes options ont été envisagées par les
autorités gouvernementales afin de gérer les cas d’ours
inopportuns. Au-delà de cela, plusieurs questions demeurent.
-5-
PRIORITÉS ET POTENTIELS
DE RECHERCHE
Les populations d’ours du parc national sont-elle
surabondantes? Y a-t-il un phénomène de débordement? Quelle
est la qualité et la capacité de support du milieu dans le parc?
limite nord de son aire de distribution et être présent dans le
parc.
Références
IV – Castor
Lafond, R. 1995. Plan de gestion du lynx du Canada au
Québec 1995. Ministère de l’Environnement et de la Faune,
gouvernement du Québec.
Déterminer l’interrelation entre le castor et les autres espèces
tant aquatiques que terrestres (dont le loup) et développer un
indicateur de qualité des habitats à des fins de gestion.
Lamontagne, G., H. Jolicoeur et S. Lefort. 2006. Plan de
gestion de l’ours noir, 2006-2013. Ministère des Ressources
naturelles et de la Faune, Direction du développement de la
faune. Québec. 487 p.
V – Étude sur la familiarisation des espèces à
l’homme
Lamontagne, G., S. Lefort. 2004. Plan de gestion de l’orignal
2004-2010. Ministère des Ressources naturelles, de la Faune et
des Parcs, Direction du développement de la faune, Québec.
265 p.
Les loups de l’Est, l’ours noir, les cerfs de Virginie, les ratons
laveurs, le renard roux, le tamia rayé sont tous des exemples
d’animaux qui peuvent, dans un contexte où l’homme n’agit pas
en prédateur, devenir familiers à sa présence. On a constaté
une habituation à la présence de l’homme même chez les
plongeons huards. Un parc national étant un territoire voué à la
conservation et à l’accès public, certains animaux perdent leur
peur séculaire de l’homme. Il en résulte que la distance de fuite
de certains individus face à l’homme se résorbe presque
totalement, et des risques d’accident impliquant un animal
sauvage et l’homme augmentent. Chaque espèce a ses
particularités. Comment se développe cette familiarisation chez
chacune d’elle? À quel point est-elle ancrée profondément dans
les comportements? Jusqu’où aller dans la tolérance de ces
comportements déviants?
Samson, C. et J. Huot. 1994. Écologie et dynamisme de la
population d’ours noir (Ursus americanus) du parc national
de la Mauricie. Université Laval, département de biologie,
novembre 1994. 195 p. et annexes.
Roy, J., V. Albert et L. Bernatchez. 2007. Projet d’inventaire de
l’ours noir de la zone 10 par la technique de capturerecapture à l’aide de marqueurs génétiques. (Projet
Outaouais 2005). Université Laval et ministère des Ressources
naturelles et de la Faune, Direction de l’aménagement de la
faune de l’Outaouais, Québec. 164 p.
Lamontagne, G., H. Jolicoeur et S. Lefort. 2006. Plan de
gestion de l’ours noir, 2006-2013. Ministère des Ressources
naturelles et de la Faune, Direction du développement de la
faune. Québec. 487 p.
VI – Projet qui permettrait de valider la présence de
coyotes ou de lynx roux
On aimerait confirmer la présence du coyote aux environs du
parc et à l’intérieur de ses limites. Le coyote utilise
habituellement des habitats moins forestiers que le loup. On se
demande quels habitats et quelles proies peuvent être à l’origine
de sa présence dans ces territoires. Compte tenu de la
possibilité d’hybridation entre le loup et le coyote, ainsi que de
leur recherche potentielle de mêmes proies, l’étude permettrait
d’évaluer l’impact de la présence du coyote sur les meutes de
loups du parc.
Cadieux, L. 2010. Synthèse des connaissances, Parc
national du Mont-Tremblant. Parcs Québec, Société des
établissements de plein air du Québec (Sépaq), Lac Supérieur.
Le lynx roux fréquente les forêts feuillues. Compte tenu de la
présence des peuplements forestiers du domaine de l’érablière
à bouleau jaune, ce lynx pourrait atteindre, dans la région, la
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PRIORITÉS ET POTENTIELS
DE RECHERCHE
PNMT-3 ➯ Les oiseaux aquatiques
utilisés. Le suivi des héronnières a permis d’établir qu’au parc
national du Mont-Tremblant, l’ours noir est un prédateur du
grand héron. Les premières observations de nids détruits par
des ours noirs remontent à 1992 aux lacs Escalier et Auger.
Depuis, on a observé le phénomène aux lacs Bagsly, Rossi,
Petit lac des Îles et des Mocassins. La présence de l’ours noir
sur les lieux se manifeste par des traces de griffes le long des
troncs d’arbres porteurs de nids, par la présence de crottins
avec ongles de hérons et par l’abandon de morceaux de
cadavres de jeunes hérons au pied des arbres. En 2005, on a
noté la prédation d’œufs de hérons par des goélands argentés
qui ont niché au lac des Mocassins.
État de la situation
Plusieurs oiseaux typiques des milieux aquatiques profitent de
plus de 5 % du territoire occupé par un réseau hydrographique
qui compte 250 km de rivières et de ruisseaux, et 400 lacs dont
le plus grand couvre 902 hectares. Trois espèces sont ciblées
ici :
Plongeon huard : Le plongeon huard niche sur les îles ou les
berges de plusieurs grands lacs du parc. Au parc national du
Mont-Tremblant, la période de nidification des plongeons huards
s’échelonne de la mi-mai à la mi-juillet. Les suivis effectués sur
une douzaine de lacs ont permis de confirmer qu’un couple
reproducteur peut tenter et réussir une seconde couvée à la
suite de l’échec d’une première tentative. La majorité des
e
naissances survient entre la 3 semaine de juin (fête de la SaintJean-Baptiste) et le début du mois de juillet (fête du Canada).
Les couples observés de 2003 à 2008 avaient généralement un
seul poussin, parfois deux ou encore aucun. En général, dans le
parc, la moyenne de poussins par couple est 0,71. Le plus haut
taux de reproduction fut enregistré en 2006 avec 1,08 poussin
par couple, alors qu’en 2007, le taux était à 0,43.
Priorités de recherche
I – Diagnostic de l’état de santé des populations de
balbuzards.
Effectuer une recherche bibliographique sur l’état des
populations de balbuzards pêcheurs au Québec et les
caractéristiques des habitats fréquentés par l’espèce. Élaborer
un programme de sessions de repérage de balbuzards et de
nids de balbuzards sur le terrain (fréquence des sorties, durée,
période de l’année, liste de lacs et circuits d’observation).
Comparer les résultats obtenus avec ceux d’autres territoires
offrant des habitats comparables.
Balbuzard pêcheur : Le balbuzard pêcheur, un rapace
étroitement associé au milieu aquatique, est observé en divers
points du territoire. Des nids sont parfois localisés au sommet
de grands arbres lors d’opérations de repérage de nids de
grands hérons. On constate depuis les dernières années que
les balbuzards sont de moins en moins présents sur les lacs du
parc.
II – Évaluation de l’efficacité des mesures de
conservation particulières sur les populations de
plongeons huards.
Comparer le comportement et le succès de reproduction des
plongeons huards des lacs fréquentés pour la pratique
d’activités nautiques avec celui des individus qui fréquentent les
lacs sauvages du territoire.
Grand héron : Comme c’est souvent le cas dans la région, la
plupart des colonies de grands hérons inventoriées dans le parc
ne comptent que quelques nids et sont mobiles au fil des ans.
Le repérage de nids a toutefois permis de localiser une colonie
stable qui est passée de quatre nids en 1989 à 75 nids en 2009,
après un maximum de 89 nids actifs en 2008. De 1989 à 2009,
le nombre de jeunes par nid s’y situait entre 2,2 et 3,8 avec une
moyenne de 2,8. Bien que les grands hérons nichent le plus
souvent sur des îles, dans de grands pins blancs, des nids sont
aussi construits dans des arbres situés sur les berges. Au fil des
ans, on a constaté une détérioration graduelle des pins blancs.
La rareté relative de cette espèce d’arbre sur le territoire
explique que l’on voit maintenant des nids dans des épinettes et
des sapins. Des pruches et du bouleau blanc ont également été
III – Caractérisation de l’effet de la familiarisation sur
les populations de plongeons huards des lacs
fréquentés par la clientèle.
En comparant le comportement et le succès de reproduction
des plongeons huards des lacs fréquentés pour la pratique
d’activités nautiques avec celui des individus qui fréquentent les
lacs sauvages du territoire, déterminer si la familiarisation
apparente des huards est jugée problématique. Suggérer des
-7-
PRIORITÉS ET POTENTIELS
DE RECHERCHE
mesures de protection additionnelles, si requis.
les sites sauvages du territoire, déterminer quelles activités (ou
quelles conditions de pratique de ces activités) sont
problématiques et proposer des pistes de solutions qui tiennent
compte du mandat de conservation et d’accueil de visiteurs.
IV – Inventaire des populations de grands hérons et
développement d’un indicateur du suivi de l’intégrité
écologique pour cette espèce en tenant compte de la
durée de vie des héronnières.
Références
Recherche bibliographique sur les colonies de grands hérons
dans les habitats des Laurentides méridionales. Élaborer un
programme de suivi des héronnières qui permette de valider
l’état de santé, la durée de vie des héronnières et le succès de
reproduction des héronnières du parc comparativement à celles
des héronnières situées en milieux non protégés.
Cadieux, L. 2010. Synthèse des connaissances, Parc
national du Mont-Tremblant. Parcs Québec, Société des
établissements de plein air du Québec (Sépaq), Lac Supérieur.
Rapport des inventaires annuels de quelques héronnières
du parc national du Mont-Tremblant (de 1989 à aujourd’hui).
Rapport de suivi de reproduction du plongeon huard sur
quelques lacs du parc (2003 à aujourd’hui).
V – Caractérisation de la prédation de l’ours sur les
colonies de grands hérons.
Champoux, L. Programme de recherche et de monitoring sur
les pluies acides et Programme de toxicologie faunique.
Rapport de suivi 2001-2002. Service canadien de la faune –
Région du Québec, Environnement Canada. Juin 2002.
Revue de littérature sur le sujet. Caractérisation des héronnières
touchées par la prédation par l’ours noir (emplacement de la
héronnière, taille et espèces des arbres porteurs, nombre de
nids actifs, lien possible avec la densité de population de l’ours
noir ou la disponibilité de nourriture pour les ours.
Masse, D. Le plongeon huard (Gavia immer) sous
surveillance en Mauricie. Le naturaliste canadien, Société
Provancher d’histoire naturelle du Canada. Pages 22 à 26.
Banques de données d’observations ornithologiques du
parc national du Mont-Tremblant (fichier d’observations
fauniques- oiseaux, recensements ornithologiques printaniers
(2003 à aujourd’hui), mentions de la banque ÉPOQ (étude des
populations d’oiseaux du Québec) de 1989 à 2009).
VI – Évaluation de l’efficacité des mesures de
conservation particulière sur les populations de
grands hérons.
En comparant le comportement et le succès de reproduction
des grands hérons des lacs fréquentés pour la pratique
d’activités nautiques avec celui des individus qui fréquentent les
lacs sauvages du territoire, déterminer si les mesures de
protection des populations de grands hérons semblent
adéquates. Suggérer des mesures de protection additionnelles,
si requis.
PNMT-4 ➯ La faune ichtyologique
État de la situation
VII – Impact des activités humaines (randonnée,
canot, canot-camping, etc.) sur ces espèces ou
d’autres espèces fragiles au dérangement.
La répartition des diverses espèces de poissons dans les plans
d’eau du parc est attribuable à deux facteurs : l’invasion
postglaciaire et l’activité humaine. L’omble de fontaine fut une
des premières espèces à coloniser le territoire en raison de la
proximité de son refuge glaciaire. Cette espèce caractéristique
des eaux froides était présente dans les lacs et cours d’eau
situés à proximité du territoire recouvert par le glacier. Le
morcellement du relief de cette période a limité l’accessibilité
ultérieure du territoire. La portion est du territoire (secteur de
Dresser la liste des espèces d’oiseaux aquatiques susceptibles
d’être dérangées par les activités humaines. En comparant le
comportement ou le succès de reproduction des espèces
ciblées sur des lacs et cours d’eau fréquentés pour la pratique
d’activités récréatives avec celui des individus qui fréquentent
-8-
PRIORITÉS ET POTENTIELS
DE RECHERCHE
L’Assomption) est particulièrement riche en lacs de tête, ce qui
en fait un secteur très propice à l’omble de fontaine. Leurs eaux
claires et froides abritent l’omble de fontaine qui s’y retrouve
souvent comme la seule espèce de poissons indigènes
présente. D’autres communautés, tel le brochet, ont colonisé
certains sous-bassins hydrographiques accessibles lors de leur
apparition plus tardive (Matawin ouest, rivière du Diable).
Quel est l’état de la situation des populations indigènes du parc
national? Quels sont les lacs allopatriques? Comment se
répartissent les différentes souches indigènes des espèces
principales? Quelles sont les menaces de contamination
possible? Quelles mesures de conservation devraient être
envisagées?
e
Au milieu du 19 siècle, la pêche sportive connut une popularité
grandissante grâce au développement de l’accessibilité au
territoire. Cette activité se pratiqua sur l’ensemble du territoire
sans véritable gestion de la ressource faunique. L’utilisation de
poissons-appâts vivants a favorisé l’implantation récente de
plusieurs espèces comme les cyprinidés (ménés) et quelques
poissons d’eau chaude (perchaude, crapet-soleil, meunier noir,
etc.). Le réseau hydrographique a donc été envahi par des
espèces autrefois confinées à la vallée du Saint-Laurent par des
barrières naturelles avant que des interventions humaines ne
les amènent jusqu’aux têtes des bassins versants.
III – Analyse de l’évolution des pêcheries
Comment sent porte les pêcheries au parc. Quels sont les lacs
qui connaissent des améliorations, et lesquels sont en baisse de
productivité. Quelles sont les priorités d’acquisition de
connaissances et de diagnoses écologiques? Cette analyse
pourrait se faire sur la base des informations disponibles (bases
de données gouvernementales, statistiques d’exploitation, etc.).
IV – Diagnose de l’habitat du touladi, état de la
population, caractérisation des dynamiques inter et
intraspécifiques des populations et perspectives de
gestion (lacs de L’Assomption, Caisse, Cabot,
Anodin, du Pin Rouge, Monroe).
Les espèces les mieux connues sont les espèces indigènes
pêchées sur le territoire, soit l’omble de fontaine, le grand
brochet et le touladi. Le parc compte près de trois fois plus de
lacs à omble de fontaine (284) que de lacs à grand brochet
(108). Par contre, la superficie d’eau des lacs à brochet (4 660
hectares) est plus élevée que celle des lacs à truite (2 936
hectares) (Blais 1987).
Nous détenons très peu d’information sur l’état de ces
populations et sur leur productivité. La qualité des habitats reste
à déterminer.
Priorités de recherche
V – Diagnose de l’habitat de l’omble de fontaine, état
de la population, caractérisation des dynamiques
inter et intraspécifiques des populations et
perspectives de gestion sur les lacs exploités du
territoire.
I – Validation de l’endémisme de la population de
touladis dans les lacs du secteur de L’Assomption
Le touladi serait indigène dans le secteur de L’Assomption :
présence signalée au lac de L’Assomption en 1955 (premiers
ensemencements connus en 1972), lac Caisse (présence 1971,
ensemencé 1973), lac Cabot (présence juillet 1973, ensemencé
octobre 1973), lac du Pin Rouge (présence 1973, ensemencé
1979), lac Anodin (présence 2003, aucun ensemencement
connu). Mais est-ce bien le cas? Dans les années 1930 et 1940,
des clubs privés exploitaient le secteur. Des ensemencements
ont pu être faits à cette époque.
Nous détenons très peu d’information sur l’état des populations
exploitées d’ombles de fontaine et sur leur productivité. La
qualité des habitats reste à déterminer.
VI – Restauration de populations indigènes
détériorées.
Les diagnoses écologiques et les travaux d’acquisition de
connaissances sur les souches d’ombles de fontaine
permettront de faire ressortir des cas de populations qui
pourraient devoir être restaurées.
II – Portrait et conservation du caractère indigène des
populations piscicoles
-9-
PRIORITÉS ET POTENTIELS
DE RECHERCHE
Références
proportions comparables.
Plan directeur pour la protection et la mise en valeur des
pêcheries - Réserve faunique de Rouge-Matawin.
La répartition des peuplements est fortement liée au relief et
caractéristique du sous-domaine bioclimatique de l’érablière à
bouleau jaune de l’est tel que décrit dans le Manuel de
foresterie de l’Ordre des ingénieurs forestiers de 1996.
Rapports de travaux du Service de l’aménagement et de
l’exploitation de la faune sur le contrôle du meunier noir sur
les sites de fraie.
Les zones les plus basses (moins de 300 m d’altitude) sont
propices à la croissance d’espèces méridionales à la limite nord
de leur aire de distribution. Des inventaires au pied du mont
Tremblant ont confirmé la présence de peuplements uniques au
territoire, où l’érable à sucre, toujours en présence de bouleaux
jaunes, s’accompagne de tilleuls d’Amérique, de frênes
américains, d’ostryers de Virginie et de chênes rouges. Le
cortège floristique de ces derniers peuplements comporte
quelques éléments qui accentuent le caractère méridional de
cette portion de territoire : adiante du Canada, osmorhize de
Clayton, polystic faux-acrostic, célastre grimpant (Dupuy 1998).
Blais, J.-P., Lachance, S. Restauration d’une population
d’Omble de fontaine au lac Trap, parc national du MontTremblant, après traitement à la roténone. Ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche, 1993. 24 p.
Blais, J.-P., Laporte, R. Empoisonnement du lac Malard, parc
national du Mont-Tremblant. Ministère du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche, 1983. 60 p.
Blais, J.-P., Beaulieu, G. La roténone comme outil pour la
restauration des populations d’Omble de fontaine. Ministère
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Mai 1992. 275 p.
L’étage moyen, compris entre 300 m et 600 m d’altitude, couvre
la majeure partie du parc. Il est caractérisé par l’érablière à
bouleau jaune et ses communautés associées. Sa description
correspond, de façon générale, à ce qu’on observe un peu
partout sur le territoire. L’érablière à bouleau jaune occupe les
pentes moyennes, sur les dépôts de till mésiques, dans toutes
les expositions. L’érablière à bouleau jaune et hêtre la remplace
sur les dépôts plus secs faits de till mince, comme certains
sommets et hauts de pente.
Rapports des résultats de pêche du parc national du MontTremblant.
Liste des ensemencements de poissons dans les lacs et
cours d’eau du parc national du Mont-Tremblant (1972 à
2000).
Cadieux, L., 2010. Synthèse des connaissances, Parc
national du Mont-Tremblant. Parcs Québec, Société des
établissements de plein air du Québec (Sépaq). Lac Supérieur.
La sapinière à bouleau jaune et la bétulaie jaune à sapin
occupent les bas de pentes moins bien drainés. Les sols les
plus secs (roc, till très mince, sable) présentent des sapinières à
épinette rouge et thuya ou des pessières noires à sapin et
éricacées. Il est à noter que le thuya est peu abondant dans le
parc, sauf dans le secteur de L’Assomption où sa présence
serait liée à la qualité calcaire de la roche. Les tourbières sont
constituées de pessières noires à sphaignes, à éricacées ou à
némopanthes. Les rives, les marécages riverains, les marais
riverains et les eaux peu profondes occupent des superficies
négligeables. Ils sont souvent limités à d’étroites bandes
dominées par l’aulne rugueux auquel s’associent le myrique
baumier et la spirée à larges feuilles.
PNMT-5 ➯ Écologie forestière
État de la situation
Le parc national du Mont-Tremblant se situe géographiquement
dans le domaine climacique de l’érablière à bouleau jaune. On
considère ce domaine forestier comme le domaine feuillu le plus
nordique du Québec. C’est un domaine dans lequel les feuillus
dominent les paysages, mais où la présence constante de
sapins baumiers dans les peuplements annonce la proximité
des forêts boréales, une zone de transition entre la grande forêt
feuillue de Sud et la grande forêt coniférienne du Nord. Les
espèces boréales et les espèces plus méridionales y sont en
L’étage supérieur, limité aux sommets qui dépassent les 600 m
d’altitude, est caractérisé par la sapinière à bouleau jaune et la
sapinière à bouleau blanc, des peuplements apparentés à des
domaines plus nordiques. Ces peuplements sont présents sur
les hautes collines du sud du parc : mont Tremblant, collines
des lacs Saint-Louis, mont Carcan. La sapinière à bouleau blanc
- 10 -
PRIORITÉS ET POTENTIELS
DE RECHERCHE
les versants du mont Tremblant, Québec. Mémoire de
maîtrise, Département de biologie, Université du Québec à
Montréal.
des monts Tremblant et Carcan est caractérisée par la présence
des espèces compagnes suivantes : sorbier d’Amérique, érable
à épis, oxalide de montagne, clintonie boréale, cornouiller du
Canada.
Dupuy, P. Les audiences publiques Le territoire sous bail
Les enjeux environnementaux de l’entente de principe. Parc
du Mont-Tremblant. 1998.
Cette description du domaine de l’érablière à bouleau jaune de
l’est, basée sur les classes d’altitude, semble bien coller au
territoire. Les espèces méridionales qui caractérisent l’étage
inférieur peuvent toutefois se retrouver à des altitudes de près
de 400 m dans des microclimats de vallées et de versants
ensoleillés.
Dupuy, P. La rivière du Diable, description qualitative des
milieux humides d’importance spatiale et utilisation par la
sauvagine. Parc du Mont-Tremblant, ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche. 1991.
Dupuy, P. et J. Tremblay. La rivière Cachée, description
qualitative des milieux humides d’importance spatiale et
utilisation par la sauvagine. Parc du Mont-Tremblant,
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. 1992.
Priorités de recherche
I – Portrait forestier mettant l’accent sur la
caractérisation des peuplements forestiers distinctifs,
dont les peuplements forestiers primitifs, les
peuplements plus rares et les écosystèmes forestiers
exceptionnels (érablière argentée et de la chênaie
rouge)
Fortin, M. 2001. Les peuplements mixtes de sapin baumier et
d’épinette rouge de la région du mont Tremblant et leur
évolution après coupe partielle. Mémoire, Faculté des études
supérieures de l’Université Laval, Département des sciences du
bois et de la forêt, Faculté de foresterie et géomatique,
Université Laval.
Nous détenons peu d’information sur le portrait forestier du
territoire à part les informations de base propres aux
peuplements végétaux types du domaine de l’érablière à
bouleau jaune.
Gagnon, G. et G. Marcotte. 1980. Description des types
écologiques et de leur productivité dans la section
forestière laurentienne de Rowe (L-4a). Service de la
recherche forestière, ministère de l’Énergie et des Ressources,
gouvernement du Québec.
II – Développement du cadre écologique de référence
Hermann F. J. 1962. La bryoflore du parc du MontTremblant, Québec. Naturaliste Canadien 89, 167-92.
La réalisation d’un cadre écologique de référence fournirait les
outils afin de faciliter et améliorer l’aménagement du territoire et
la gestion des ressources, ainsi que la consolidation et
l’intégration des connaissances générales.
Ministère des Ressources naturelles (MRN). 1998. Programme
de connaissance des écosystèmes forestiers du Québec
méridional. Rapport de classification écologique de l’érablière à
bouleau jaune de l’est.
Références
Ordre des ingénieurs forestiers du Québec. 1996. Manuel de
foresterie. Les presses de l’Université Laval.
Cadieux, L., 2010. Synthèse des connaissances, Parc
national du Mont-Tremblant. Parcs Québec, Société des
établissements de plein air du Québec (Sépaq), Lac Supérieur.
Pelletier, J. Zone d’affectation différée, constat de
l’exploitation forestière. Parc du Mont-Tremblant, ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche. 1988.
Coursol, F. 2000. Inventaire des plantes menacées ou
vulnérables ou susceptibles d’être ainsi désignées au parc
du Mont-Tremblant. Gouvernement du Québec, Société de la
faune et des parcs du Québec, Direction de l’expertise
professionnelle et technique, Québec. 26 p.
Dugal, J. 1983. L’étagement en altitude de la végétation sur
- 11 -
PRIORITÉS ET POTENTIELS
DE RECHERCHE
PNMT-6 ➯ Évaluation des zones à haute
valeur écologique
rocheux et les bordures rocheuses de lacs (dans le secteur de
L’Assomption notamment).
Le vinaigrier (Rhus typhina) a été inventorié sur le versant sud
du mont Tremblant, près de la rivière Cachée et dans le secteur
de L’Assomption (chemin du lac Galuzot). Le thé des bois
(Gaultheria procumbens) et l’épigée rampante semblent plus
abondants dans le secteur de l’Assomption où ils sont souvent
associés au thuya occidental.
État de la situation
Des espèces méridionales atteignent ici la limite nord de leur
aire de distribution :
tilleul d’Amérique: au pied du mont Tremblant (sur les
versants sud abrités du vent jusqu’à environ 350 m,
globalement sur des dépôts de till mésiques d’exposition
sud, sud-ouest); au nord du camping de la Cachée au bas
d’une paroi rocheuse (quelque douze spécimens d’environ
18 po de diamètre); quelques spécimens près de l’entrée de
la Diable du côté du sentier du Centenaire sont
probablement hors des limites du parc;
ostryer de Virginie : frêne rouge et célastre grimpant: pied
du mont Tremblant;
chêne rouge: sommet de la paroi rocheuse face à la baie
des Merles dans le secteur de L’Assomption (spécimens
adultes et très jeunes arbustes) et pied du mont Tremblant
(le suivi d’un écosystème forestier exceptionnel du mont
Tremblant incluant des chênes rouges a été intégré au
Programme de suivi de l’intégrité écologique du parc (PSIE)
en 2005) ;
érable argenté: rives de la rivière du Diable au pied du mont
de la Vache Noire au sud du parc, arbres âgés de 100 à
110 ans (en 2009, régénération apparemment faible)
(quelques petits et moyens spécimens); on ne peut pas
parler d’une érablière argentée (plantes de sous-bois
typiques de milieu coniférien, absence des espèces
typiques de l’érablière argentée);
orme d’Amérique: présent en quelques endroits;
pruche du Canada: présente ici et là à de faibles altitudes,
dans des zones plus rocailleuses des érablières.
herbe à la puce: paroi rocheuse à côté du belvédère de la
chute du Diable.
Selon les cartes forestières du ministère des Ressources
naturelles, on estime que les milieux humides occupent 31,4
km², soit 2 % du territoire. Trois zones humides couvrent plus de
50 ha : deux superficies de 357 ha et 125 ha au nord du lac des
Cyprès et une de 61 ha au nord-est du lac Obéron (Pierre
Dupuy). Nous ne disposons pas de données suffisamment
précises pour distinguer les différents types de milieux qu’ils
englobent. Nous possédons toutefois quelques informations sur
les tourbières.
Les tourbières du parc sont de faibles dimensions. Elles peuvent
être fermées ou ouvertes. Les associations de plantes typiques
des milieux acides des rives de certains lacs leur donnent aussi
des allures de tourbière (exemples : lac aux Rats, secteur de la
Pimbina, lac Bernard secteur de la Diable). On parle alors de
marges tourbeuses de lacs.
Seule la tourbière de quelque 3,6 km² située au nord du lac des
Cyprès se démarque. Elle se présente comme une plaine de
carex plus ou moins arborescente sur tapis de sphaignes,
parsemée de petites buttes arbustives ou arborescentes. Elle
est humide et spongieuse, marquée par la présence de trois
petites étendues d’eau. La diversité des espèces végétales suit
l’agencement des zones qui la composent: zones strictement
alimentées par les précipitations (tourbières ombrotrophes ou
bogs) et zones alimentées à la fois par les précipitations et par
des eaux de ruissellement d’un sol minéral situé à proximité
(tourbières minérotrophes ou fens) (Jacques Tremblay et Yves
Therrien, rapport d’inventaire qualitatif). Deux tiers de la
tourbière seraient minérotrophes et un tiers ombrotrophe (Pierre
Grondin).
L’ail des bois, présent dans certains secteurs de l’érablière à
tilleul des environs de la municipalité de Mont-Tremblant, n’a
jamais été inventorié dans les zones où poussent les espèces
méridionales caractéristiques de l’érablière à tilleul au pied du
mont Tremblant.
Priorités de recherche
Les pins blancs et rouges ne forment que de petits peuplements
isolés sur presque tout le territoire. Le pin blanc se rencontre sur
le sommet de quelques collines, sur les îles et les rives de
plusieurs lacs. Le pin rouge pousse sur les escarpements
I – Portrait, cartographie et enjeux de conservation
des zones à forte valeur écologique du parc.
Ce portrait devrait tenir compte de la valeur des communautés
- 12 -
PRIORITÉS ET POTENTIELS
DE RECHERCHE
écologiques et de leur productivité dans la section
forestière laurentienne de Rowe (L-4a). Service de la
recherche forestière, ministère de l’Énergie et des Ressources,
gouvernement du Québec.
pour la biodiversité nationale, pour celle des régions
administratives, des bassins versants et de la province naturelle
(Laurentides méridionale), et celle du parc national. Au besoin, il
serait requis de statuer sur l’état des populations, de
caractériser les habitats, de déterminer les menaces, d’établir
des mesures de conservation, si requis et de développer des
méthodes de suivi. Toutes trois sont jugées vulnérables parce
que convoitées par les gens pour leur valeur horticole ou
alimentaire.
Hermann F. J. 1962. La bryoflore du parc du MontTremblant, Québec. Naturaliste Canadien 89, 167-92.
Ministère des Ressources naturelles (MRN). 1998. Programme
de connaissance des écosystèmes forestiers du Québec
méridional. Rapport de classification écologique de l’érablière à
bouleau jaune de l’est.
Références
Ordre des ingénieurs forestiers du Québec. 1996. Manuel de
foresterie. Les presses de l’Université Laval.
Cadieux, L., 2010. Synthèse des connaissances, Parc
national du Mont-Tremblant. Parcs Québec, Société des
établissements de plein air du Québec (Sépaq), Lac Supérieur.
Pelletier, J. Zone d’affectation différée, constat de
l’exploitation forestière. Parc du Mont-Tremblant, ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche. 1988.
Coursol, F. 2000. Inventaire des plantes menacées ou
vulnérables ou susceptibles d’être ainsi désignées au parc
du Mont-Tremblant. Gouvernement du Québec, Société de la
faune et des parcs du Québec, Direction de l’expertise
professionnelle et technique, Québec. 26 p.
PNMT-7 ➯ Évolution des habitats perturbés
par l’homme
Dugal, J. 1983. L’étagement en altitude de la végétation sur
les versants du mont Tremblant, Québec. Mémoire de
maîtrise, Département de biologie, Université du Québec à
Montréal.
État de la situation
L’industrie forestière et la colonisation de la région se
développent parallèlement, l’une précédant l’autre ou lui
succédant de peu selon l’endroit. L’industrie forestière qui a
e
commencé à se développer au Québec à partir du début du 19
siècle est alors à la recherche de nouveaux territoires pour
s’approvisionner en pins. Comme le transport du bois s’est
longtemps fait par flottage, différentes compagnies forestières
ont graduellement envahi le parc en remontant le cours des
rivières et des ruisseaux. Le partage des eaux entre trois
bassins hydrographiques a influencé l’exploitation des
ressources forestières du parc en rendant le territoire accessible
autant à des compagnies des régions de Lanaudière et de la
Mauricie qu’à des compagnies de l’Outaouais.
Dupuy, P. Les audiences publiques Le territoire sous bail
Les enjeux environnementaux de l’entente de principe. Parc
du Mont-Tremblant. 1998.
Dupuy, P. La rivière du Diable, description qualitative des
milieux humides d’importance spatiale et utilisation par la
sauvagine. Parc du Mont-Tremblant, ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche. 1991.
Dupuy, P. et J. Tremblay. La rivière Cachée, description
qualitative des milieux humides d’importance spatiale et
utilisation par la sauvagine. Parc du Mont-Tremblant,
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. 1992.
Fortin, M. 2001. Les peuplements mixtes de sapin baumier et
d’épinette rouge de la région du mont Tremblant et leur
évolution après coupe partielle. Mémoire, Faculté des études
supérieures de l’Université Laval, Département des sciences du
bois et de la forêt, Faculté de foresterie et géomatique,
Université Laval.
L’exploitation forestière a constitué l’activité dominante au temps
du parc de la Montagne Tremblante (1895-1961). Par la suite,
les compagnies y ont poursuivi leurs activités malgré le
développement des activités de plein air jusqu’à la fin des
années 1970. Au nord du parc, une zone de 240 km² à laquelle
on avait temporairement attribué un statut de réserve forestière
Gagnon, G.et G. Marcotte. 1980. Description des types
- 13 -
PRIORITÉS ET POTENTIELS
DE RECHERCHE
II – Caractérisation des pressions qu’exercent les
infrastructures (réseaux routiers, sites d’embrun,
etc.) sur les milieux aquatiques.
en 1981 a subi des coupes jusqu’en 1990.
Différents éléments témoignent de la période des chantiers
forestiers. Pour répondre à ses besoins, l'industrie forestière
devait aménager le territoire : ouvrir des chemins et des
portages, bâtir des camps et des dépôts de matériel, construire
des barrages. Lentement, dans cette immense forêt, les
compagnies ont établi la base d'un réseau d'accès et de sites
encore présents aujourd'hui.
Il y a plus de 300 kilomètres de chemins qui sillonnent le parc et
sont accessibles à la clientèle. Au-delà de cela, il y aurait plus
d’un millier de kilomètres de chemins qui ont été développés
dont la majorité est refermée. Ces chemins datent des
différentes époques forestières du territoire. Quelle est la
pression sur la qualité des habitats aquatiques qu’exercent ces
chemins?
La drave nécessite la construction de barrages à vannes à la
décharge des lacs. Ces ouvrages de bois et de pierres servent à
augmenter le niveau de l'eau au moment du flottage et à
contrôler le débit des rivières lorsque surviennent des embâcles.
Des ouvriers les bâtissent ou les réparent durant l'été. De tels
barrages ont notamment existé aux lacs Monroe, Saint-Louis,
Escalier, de la Savane, des Mocassins, aux Herbes, Montcourt,
en Croix, Croche, des Mûres, des Sables, Cabot, Caribou,
Racine, Allen et des Cyprès. Pour protéger la faune et la flore
ripariennes qui s’étaient adaptées au niveau d’eau imposé par
les barrages pendant des décennies et préserver la vocation
récréative actuelle de ces plans d’eau modifiés, certaines de ces
constructions hors d’usage ont été remplacées par des
empierrements au cours des années 1970 et 1980. Les
empierrements à la décharge des lacs Monroe et Escalier en
sont de bons exemples. Le barrage du lac de L’Assomption
construit par la Consolidated Paper Ltd a été remplacé par un
barrage de béton. Les restes du barrage du lac Allen constituent
un des rares vestiges de ces infrastructures.
III – Quelles sont les traces sur le territoire de cette
époque forestière (site d’embrun, site de
campements, etc.) et quel est leur impact sur
l’intégrité écologique du territoire ?
Développement de méthodes de remise à l’état naturel des sites
perturbés (anciennes carrières, anciennes routes), analyse de
leur impact sur l’intégrité écologique et évaluation des gains et
coûts environnementaux reliés à une restauration écologique.
IV – Le territoire compte de nombreux sites perturbés
qui sont actuellement improductifs sur le plan végétal
ou en lent rétablissement.
Priorités de recherche
Recensement des perturbations anthropiques des habitats
aquatiques dues à l’exploitation forestière (digue, drave, flottage
de bois, dynamitage, etc. ), analyse de leurs impacts sur
l’intégrité écologique et évaluation des gains et coûts
environnementaux reliés à une restauration écologique.
I – Historique des perturbations forestières
anthropiques (coupes, plantations, etc.), dynamique
des écosystèmes forestiers et restauration
écologique.
Sur la base des données historiques et d’analyses de terrain.
L’ensemble des aménagements faits dans le passé pourrait être
documenté et analysé afin d’évaluer la faisabilité et les gains
environnementaux reliés à la restauration écologique.
Ce projet pourrait évaluer l’impact des activités forestières sur
l’intégrité écologique du parc national et la résilience des
écosystèmes. Il pourrait analyser des méthodes
d’aménagement forestier permettant de favoriser le
développement de peuplements forestiers intègres et
représentatifs d’une succession forestière naturelle dans une
perspective de restauration écologique des peuplements
forestiers perturbés par l’activité forestière du dernier siècle.
V – Étude des impacts écologiques associés à la
réfection des barrages ou au marnage des eaux.
Divers travaux de réfection de barrages sont effectués par le
Centre d’expertise hydrique du gouvernement du Québec.
Plusieurs ont eu lieu au cours des cinq dernières années, dont
des cas de modification des niveaux d’eau. Le barrage de
l’étang à l’ours est sujet à des marnages réguliers.
- 14 -
PRIORITÉS ET POTENTIELS
DE RECHERCHE
Références
On compte deux mentions de pic à tête rouge, la dernière datant
de 1993.
Boivin, J. et al. 2010. Plan directeur pour la protection et la
mise en valeur des pêcheries, Réserve faunique RougeMatawin. Société des établissements de plein air du Québec,
Lac Supérieur.
Le parc national compte plusieurs rivières propices à la tortue
des bois (Cachée, Boulé, Diable, Matawin, L’Assomption). De
nombreuses occurrences ont été enregistrées au cours des
dernières années. Les tortues des bois présentes au parc
national ne figurent pas au plan de rétablissement de l’espèce
comme des populations officielles (le minimum d’individus
marqués n’étant pas atteint).
Cadieux, L., 2010. Synthèse des connaissances, Parc
national du Mont-Tremblant. Parcs Québec, Société des
établissements de plein air du Québec (Sépaq). Lac Supérieur.
La grive de Bicknell est suivie annuellement dans le cadre du
Programme de suivi de l’intégrité écologique du parc. En 2009,
on a recensé huit individus à travers 21 stations d’écoute. Sa
présence est démontrée année après année sur trois sommets
du territoire.
PNMT-8 ➯ Les espèces à statut particulier
Le pygargue à tête blanche est régulièrement observé depuis
1990. Sa nidification est confirmée depuis 2007 sur deux sites. Il
est intéressant de noter que trois observations de pygargues
sont mentionnées du temps de la Station de biologie : Clerghorn
(1953) fait part que deux pygargues à tête blanche ont été vus
au lac Monroe le 5 juin 1949 et un autre le 28 juin suivant; Auger
(1958) signale que des biologistes de la Station ont vu cet
oiseau au lac Monroe, toujours en juin, en 1957. Il fait l’objet
d’un programme de suivi. De nombreux autres lacs sont
propices à sa reproduction.
État de la situation
Plusieurs espèces ayant un statut particulier qui font l’objet de
suivis au Québec sont potentiellement présentes ou ont été
retrouvées sur le territoire. Pour chacune d’entre elles, il est
requis de statuer sur l’état des populations, de caractériser les
habitats, de déterminer les menaces, d’établir des mesures de
conservation, si requis et de développer des méthodes de suivi.
Espèces fauniques à statut particulier : carcajou (m), pic à tête
rouge (m), tortue des bois (v), pygargue à tête blanche (v), grive
de Bicknell (v), chauve-souris argentée (s), chauve-souris
rousse (s), belette pygmée (s), chauve-souris cendrée (s),
campagnol-lemming de Cooper (s), petit polatouche (s),
couguar (population de l’Est) (s), grenouille des marais (s),
couleuvre verte (s), hibou des marais (s), paruline à ailes dorées
(s), omble chevalier oquassa (s) ((m) = espèce menacée (v) =
espèce vulnérable (s) = espèce susceptible d'être désignée
menacée ou vulnérable).
La chauve-souris argentée, la chauve-souris rousse et la
chauve-souris cendrée sont probablement présentes. Elles font
partie des espèces recensées dans le territoire à l’étude lors de
l’opération reconnaissance de 1978 ou des espèces dont la
présence a été rapportée à proximité du parc à cette époque.
Un campagnol lemming de Cooper, typique des milieux
humides, aurait été recensé sur le mont Tremblant en 1945.
Deux individus ont été capturés au lac Monroe et au lac
d’Herbes (lac aux Herbes?) en 1958 (banque du CDPNQ).
Le carcajou a fait l’objet de mentions, mais sa présence reste
toutefois à confirmer par des analyses d’ADN. Il aurait
notamment été vu au lac Croche le 27 mai 1994 par Réjean
Fortin, contremaître; aux environs du lac Canard le 15 août
2000 par Frédéric Coursol, biologiste; sur la route 3 par un
garde-parc patrouilleur en 2007. Un spécimen a été capturé
hors parc à Saint-Côme dans un piège à loup en 2004. Le 28
juin 2009, un employé aurait identifié un carcajou traversant la
route à moins de 30 mètres devant son véhicule. La description
de l’animal et les connaissances fauniques de l’employé portent
à croire que cette occurrence est vraisemblable.
Le petit polatouche est considéré comme éventuellement
présent compte tenu de son aire de distribution et de la
présence d’habitats feuillus susceptibles de l’abriter. Il serait ici
à la limite nord de son aire de distribution.
Le couguar a fait l’objet d’une vingtaine de mentions crédibles
en divers endroits du parc depuis1990, mais sa présence reste
toutefois à confirmer par des analyses d’ADN.
La grenouille des marais atteint ici la limite septentrionale de
son aire de distribution. Sa présence semble limitée, et elle est
- 15 -
PRIORITÉS ET POTENTIELS
DE RECHERCHE
surtout présente aux abords du mont Tremblant (vallée des
rivières Cachée et Petite Cachée, ruisseau Brochet) (Dupuy
1998). Elle a également été observée à proximité du lac Boivin
dans le secteur de la Diable. La grenouille des marais habite à
proximité d’étangs, de lacs et de ruisseaux aux eaux claires, de
préférence dans des endroits ouverts qui bordent les forêts.
Dans les Laurentides, la modification de son habitat par les
activités liées à l’exploitation forestière (construction de routes et
de ponts, installations de ponceaux) et le développement de la
villégiature en bordure des cours d’eau seraient responsables
de la disparition ou de la diminution de nombreuses populations
(Bider 1994).
doute pas étrangère.
Située sur une rive peu accessible de la tourbière du lac aux
Atocas, la petite colonie de platanthères à gorge frangée, une
orchidée, est passée de quatre individus en 2000 à quatorze
individus en 2009. La mention de listère australe vient
également de cette tourbière.
On connaît quelques occurrences des trois espèces
d’utriculaires susceptibles d’être désignées menacées ou
vulnérables : utriculaire à bosse (lacs Chat, de la Loutre,
Girondin, L’Assomption, des Mûre), utriculaire à scapes
géminés (lac Bernard), utriculaire résupinée (lacs Casse-Ligne,
Escalier, Petit lac Caché).
La couleuvre verte n’a fait l’objet que de deux mentions dans le
secteur de la Diable.
Une vingtaine de touffes de trichophore de Clinton, une
cypéracée, réparties en trois colonies, ont été trouvées dans les
anfractuosités des roches des chutes Croches.
La seule mention de hibou des marais date de 1997. La date est
imprécise, mais la description convaincante par un stagiaire du
Service de la mise en valeur du milieu a été retenue.
Des mousses et un lichen rare : L’identification de la mousse
Dicranodontium denudatum sur des roches de type granitique
sur une paroi verticale du mont de la Vache Noire date de 1953.
Elle n’a pas fait l’objet de suivi depuis. Cette paroi est désormais
accessible aux visiteurs par l’intermédiaire d’une via ferrata. On
rapporte également la présence d’une mousse rare au Canada,
Hygrohypnum montanum. Elle a été répertoriée en 1961 au
ruisseau des Ormes (nord-est du lac des Femmes) et au
ruisseau des Érables (1,2 km à l’ouest du lac Poisson). Cette
mousse pousse sur les roches dans les cours d’eau, un peu audessus ou juste au niveau de l’eau. Le macrolichen finement
ramifié Pseudevernia cladonia est présent sur les ramilles de
conifères dans les sapinières du mont Tremblant à des altitudes
supérieures à environ 800 m.
La paruline à ailes dorées a fait l’objet de mentions au lac
Monroe, toujours au même site, en 1973, 1974, 1975 et 1989.
L’espèce n’a toutefois pas été répertoriée lors d’inventaires
subséquents (banque du CDPNQ).
Espèces végétales à statut particulier : adiante du Canada (v),
cardamine carcajou (v), matteuccie fougère-à-l’autruche (v),
botryche d’Oneida (s), dryoptère de Clinton (s), millepertuis de
Virginie (s), épervière de Robinson (s), bermudienne à feuilles
étroites (s), listère australe (s), platanthère à gorge frangée (s),
trichophore de Clinton (s), utriculaire à bosse (s), utriculaire à
scapes géminés (s), utriculaire résupinée (s) ((m) = espèce
menacée (v) = espèce vulnérable (s) = espèce susceptible
d'être désignée menacée ou vulnérable).
Priorités de recherche
La botryche d’Oneida et la dryoptère de Clinton, répertoriées au
lac Monroe par le personnel de la Station biologique du Mont
Tremblant, n’ont pas pu être revues lors de l’inventaire de
Coursol en 2000.
I – Le carcajou (m)
Le plan national de rétablissement du carcajou mentionne :
« qu’il n’y aurait qu’une seule espèce de carcajou en Amérique
du Nord. Tous les efforts seront faits pour faire des
prélèvements de tissus de carcajous en provenance du Québec
ou de Terre-Neuve-et-Labrador afin de déterminer l’identité
génétique de cette population. À cet effet, nous ferons appel à
tous les musées, institutions d’enseignements, communautés
autochtones, maisons d’encan, centres de recherche ou à toute
autre source pouvant nous aider à établir le profil génétique des
carcajous du Québec et de Terre-Neuve-et-Labrador. »
Le millepertuis de Virginie est présent dans divers plans d’eau.
La colonie d’épervières de Robinson des chutes Croches est
connue depuis l’inventaire des plantes vasculaires menacées ou
vulnérables ou susceptibles d’être ainsi désignées, du parc
national du Mont-Tremblant réalisé durant l’été 2000. Depuis
2005, elle fait l’objet d’un suivi annuel dans le cadre du PSIE du
parc. Sa population a connu une légère augmentation depuis
2006. L’attention particulière portée au respect de la
réglementation interdisant la marche hors sentier n’y est sans
- 16 -
PRIORITÉS ET POTENTIELS
DE RECHERCHE
Démontrer hors de tout doute la présence de carcajous au parc
permettrait d’accéder à des spécimens à faible distance des
universités et faciliterait l’identification de l’espèce.
conservation, si requis et de développer des méthodes de suivi.
Des efforts d’échantillonnage ciblant les habitats préférentiels
faciliteraient la découverte de ces espèces rares.
II – Pic à tête rouge (m)
VII – Omble chevalier oquassa (s)
Qu’en est-il de leur présence? Leurs habitats préférentiels se
retrouvent au parc.
Cette espèce aurait été ensemencée dans au moins quatre lacs
du parc (Petit lac des Iles, lac du Pin rouge, lac Madeleine, lac
du Corbeau) au cours des années 1940. Elle ne serait
actuellement présente que dans le lac Madeleine. Des pêches
expérimentales effectuées en 2005 portent à croire que sa
présence se limite à ce lac. Des efforts d’inventaires de l’espèce
sont requis, mais au-delà de cela, il est nécessaire de statuer
sur l’état des populations, de caractériser les habitats, de
déterminer les menaces, d’établir des mesures de conservation,
si requis et de développer des méthodes de suivi.
III – Tortue des bois (v)
Des efforts d’inventaires de l’espèce sont requis. Il est
nécessaire de statuer sur l’état des populations, caractériser les
habitats, déterminer les menaces, établir des mesures de
conservation, si requis et développer des méthodes de suivi.
IV – Pygargue à tête blanche (v)
VIII – Adiante du Canada (v), Cardamine carcajou (v),
Matteuccie fougère-à-l’autruche (v)
Il est nécessaire de statuer sur sa présence et l’état des
populations, de caractériser les habitats, de déterminer les
menaces, d’établir des mesures de conservation, si requis et de
développer un programme de suivi des sites de nidification.
L’adiante du Canada est présent sur un versant du mont
Tremblant et dans l’érablière du sentier du Toit-des-Laurentides.
La cardamine carcajou pousse dans les érablières les plus
riches dont celle du sentier du Lac-des-Femmes. La matteuccie
fougère-à-l’autruche est présente en quelques endroits,
notamment aux environs du ruisseau du lac des Femmes.
V – Grive de Bicknell (v)
Il est nécessaire de documenter sa répartition sur le territoire,
d’établir l’état des populations, de caractériser les habitats, de
déterminer les menaces, d’établir des mesures de conservation,
si requis et de développer un programme de suivi des sites de
nidification.
Des efforts d’inventaires des espèces sont requis, mais au-delà
de cela, il est nécessaire de statuer sur l’état des populations,
de caractériser les habitats, de déterminer les menaces,
d’établir des mesures de conservation, si requis et de
développer des méthodes de suivi. Toutes trois sont jugées
vulnérables parce que convoitées par les gens pour leur valeur
horticole ou alimentaire.
VI – Belette pygmée (s), chauve-souris argentée (s),
chauve-souris rousse (s), chauve-souris cendrée (s),
campagnol lemming de Cooper (s), petit polatouche
(s), couguar (population de l’Est; s), grenouille des
marais (s), couleuvre verte (s), hibou des marais (s),
paruline à ailes dorées (s)
IX – Botryche d’Oneida (s), dryoptère de Clinton (s),
millepertuis de Virginie (s), épervière de Robinson (s),
bermudienne à feuilles étroites (s), listère australe (s),
platanthère à gorge frangée (s), trichophore de
Clinton (s), utriculaire à bosse (s), utriculaire à
scapes géminés (s), utriculaire résupinée (s)
Ces espèces sont toutes susceptibles d’être désignées
menacées ou vulnérables. Selon leurs aires de répartition et les
habitats présents au parc, elles devraient vraisemblablement
être présentes sur le territoire. Il est nécessaire de statuer sur
leur présence et l’état des populations, de caractériser les
habitats, de déterminer les menaces, d’établir des mesures de
Des efforts d’inventaires des espèces sont requis, mais au-delà
de cela, il est nécessaire de statuer sur l’état des populations,
de caractériser les habitats, de déterminer les menaces,
- 17 -
PRIORITÉS ET POTENTIELS
DE RECHERCHE
X – La mousse Dicranodontium denudatum
oiseaux nicheurs du Québec : Atlas des oiseaux nicheurs
du Québec méridional. Association québécoise des groupes
d’ornithologues, Société québécoise de protection des oiseaux,
Service canadien de la faune, Environnement Canada, région
du Québec, Montréal, xviii + 1295 p.
Il est nécessaire de statuer sur l’état des populations, de
caractériser les habitats, de déterminer les menaces, d’établir
des mesures de conservation, si requis et de développer des
méthodes de suivi. L’inventaire de cette espèce pourrait se faire
dans le contexte d’un inventaire plus global des mousses et
hépatiques présentes dans les habitats où on est susceptible de
la retrouver.
Équipe de rétablissement de cinq espèces de tortues au
Québec pour les années 2005 à 2010 : la tortue des bois
(Glyptemys insculpta), la tortue géographique (Graptemys
geographica), la tortue mouchetée (Emydoidea blandingii),
la tortue musquée (Sternotherus odoratus) et la tortue
ponctuée (Clemmys guttata). 2005. Ministère des Ressources
naturelles et de la Faune, Québec. 57 p.
XI – Aréthuse bulbeuse (s), éléocharide de Robbins
(s), xyris des montagnes, hédéome hispide (s),
proserpinie de marais (s) et fimbristyle d’automne (s)
Fortin, C., V. Banci, J. Brazil, M. Crête, J. Huot, M. Huot, R.,
Lafond, P. Paré, J. Shaefer et D. Vandal. 2005. Plan national
de rétablissement du carcajou (Gulo gulo) [Population de
l’est]. Rapport de rétablissement no 26. Rétablissement des
espèces canadiennes en péril (RESCAPÉ). Ottawa, (Ontario).
36 p.
d’établir des mesures de conservation, si requis et de
développer des méthodes de suivi.
Bien que non recensées dans le parc, ces espèces sont
susceptibles de s’y trouver. Qu’en est-il réellement?
Galois, P. et Bonin J. 1999. Rapport sur la situation de la
tortue des bois (Clemmys insculpta) au Québec. Faune et
Parcs Québec, Direction de la faune et des habitats, Québec.
45 p.
XII – La mousse Hygrohypnum montanum et le
macrolichen Pseudevernia cladonia
Bernier, P.-A. et M. Mazerolle. 2009. Guide de suivi des
populations de tortues des bois (Glyptemys insculpta) au
Québec. Projet pilote 2009 sur la rivière Shawinigan.
Il est nécessaire de statuer sur l’état des populations, de
caractériser les habitats, de déterminer les menaces, d’établir
des mesures de conservation, si requis et de développer des
méthodes de suivi. Les inventaires de ces espèces pourraient
se faire dans le contexte d’inventaires plus globaux des
mousses, hépatiques et lichens présents dans les habitats où
on est susceptible de les retrouver.
Coursol, F. 2000. Inventaire des plantes menacées ou
vulnérables ou susceptibles d’être ainsi désignées au parc
du Mont-Tremblant. Gouvernement du Québec, Société de la
faune et des parcs du Québec, Direction de l’expertise
professionnelle et technique, Québec. 26 p.
Références
CDPNQ (Centre de données sur le patrimoine naturel du
Québec). Banque de données sur les espèces à statut légal,
Secteur espèces fauniques. unité intégrée aux structures
administratives du ministère des Ressources naturelles et de la
Faune.
Bider, J. R. et S. Matte, 1994. Atlas des amphibiens et des
reptiles du Québec. Société d’histoire naturelle de la vallée du
Saint-Laurent, Sainte-Anne-de-Bellevue, et ministère de
l’Environnement et de la Faune, Direction de la faune et des
habitats, Québec.
CDPNQ (Centre de données sur le patrimoine naturel du
Québec). Banque de données sur les espèces à statut légal,
Secteur espèces floristiques et communautés naturelles.
Unité intégrée aux structures administratives du ministère du
Développement durable, de l'Environnement et des Parcs.
Dupuy, P. 1991. Reptiles et amphibiens du parc du MontTremblant, inventaire 1988-1989- 1990, préoccupations de
gestion. parc du Mont-Tremblant, ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche, gouvernement du Québec.
AARQ. 2009. Atlas des amphibiens et reptiles du Québec :
banque de données active depuis 1988 alimentée par des
Gauthier, J. et Y. Aubry (sous la direction de). 1995. Les
- 18 -
PRIORITÉS ET POTENTIELS
DE RECHERCHE
bénévoles et professionnels de la faune. Société d'histoire
naturelle de la vallée du Saint-Laurent et ministère des
Ressources naturelles et de la Faune du Québec.
Québec. Cette association existe depuis des millénaires, et c’est
sans doute parce que ces espèces n’avaient rien d’incompatible
». Les problèmes actuels de compétition interspécifique
caractérisent aujourd’hui toute la région des Laurentides au nord
de Montréal.
EPOQ, 2009. Étude des populations d’oiseaux du Québec,
Regroupement Québec Oiseaux, mentions des
observations pour le parc national du Mont-Tremblant
« 1976 à 1991 » et « 1989 à 2009 ».
Aujourd’hui, les lacs à population exclusive d’ombles de fontaine
sont rares. En voici deux exemples : en 1998, une expérience
de pêche au verveux n’a révélé la présence d’aucun
compétiteur de l’omble de fontaine dans le Grand lac des
Bouleaux; en 2009, une pêche au filet trappe dans le lac Trap
n’a révélé que la présence d’ombles de fontaine (lac traité à la
roténone en 1984 et réensemencé en 1985). Des lacs
appartenant au bassin de la rivière L’Assomption semblent avoir
été protégés de cet envahissement, probablement grâce à une
exploitation moins importante de l’ensemble des plans d’eau de
même que par la présence de barrières naturelles qui ont
empêché la remontée de nouvelles espèces.
COSEPAC (Comité sur la situation des espèces en péril au
Canada), 2009. Rapport annuel sur les espèces sauvages
canadiennes en péril. 62 p.
Hermann F. J. 1962. La bryoflore du parc du MontTremblant, Quebec. Naturaliste Canadien 89, 167-92.
Cadieux, L., 2010. Synthèse des connaissances, Parc
national du Mont-Tremblant. Parcs Québec, Société des
établissements de plein air du Québec (Sépaq), Lac Supérieur.
Dès les années 1950, des empoisonnements à la roténone
visant le contrôle des espèces ont été réalisés par les
biologistes de la Station biologique du Mont-Tremblant
(exemples : lac du Pontage 1956, lac Tador 1954 parce qu’en
1952, on y rapportait beaucoup de ménés à grosse tête) Cette
technique a également été utilisée, à titre expérimental, pour
changer la population d’un lac. Mentionnons, à titre d’exemple,
la population de grands brochets du lac Brochet qui a été
empoisonnée en 1958 et remplacée par des ombles de fontaine
en 1959 (Office de Biologie 1960).
PNMT-9 ➯ Espèces non indigènes,
envahissantes ou surabondantes (fauniques
et floristiques)
État de la situation
Espèces non indigènes : L’introduction d’espèces compétitrices
telles les cyprinidés est la cause première des problèmes
rencontrés par les populations d’ombles de fontaine,
particulièrement à l’ouest du territoire. Ces espèces sont
présentes dans le parc depuis longtemps déjà. Par exemple, en
1952, on trouvait déjà beaucoup de ménés avec l’omble de
fontaine au lac Tador. Autre exemple, en 1953, l’inventaire des
espèces du lac Malard a révélé la présence de quatre espèces
de cyprinidés : méné à grosse tête (« tête-de-boule »), méné
ventre rouge (« ventre rouge du Nord »), ouitouche et mulet à
cornes. Ces intrus ont un taux de reproduction très élevé et
soumettent les jeunes ombles à une forte compétition pour la
nourriture. Le fait que les compétiteurs ne soient pas prélevés
par la pêche sportive contribue au déséquilibre. C’est ce que
tendait à démontrer une étude sur l’association meuniers noirs
et ombles de fontaine au lac Lauzon en 1951, étude dans
laquelle on peut lire : « La truite mouchetée […] et la carpe noire
[…] forment une association ou groupement naturel très connu
qu’on rencontre dans de nombreux lacs et rivières à truite du
De plus, les populations d’ombles de fontaine de plusieurs lacs
ont été maintenues pendant des années par des
ensemencements de type dépôt-retrait qui ne visaient qu’à
répondre aux attentes des pêcheurs pour la saison en cours.
Cette pratique, qui ne fait pas partie du mandat de conservation
et de mise en valeur des parcs, a pris fin en 1992. Compte tenu
des perturbations auxquelles ils ont été soumis depuis des
décennies, l’équilibre naturel des plans d’eau du parc national
du Mont-Tremblant est toujours fortement perturbé, malgré
l’application de quotas de pêche qui tiennent aujourd’hui compte
de la productivité des lacs des Laurentides méridionales. Les
populations génétiquement indigènes sont très rares. Quelques
lacs du secteur de L’Assomption et le lac Cassagne, dans le
secteur de la Pimbina, abriteraient encore une population
indigène d’ombles de fontaine (J.-P. Blais).
La ouananiche (saumon atlantique dulcicole) s’est retrouvée
dans le parc après des ensemencements hors parc. Introduite
- 19 -
PRIORITÉS ET POTENTIELS
DE RECHERCHE
dans le lac Tremblant en 1958, elle vient frayer dans la rivière
Cachée, à l’intérieur des limites du parc, à l’automne. Une passe
migratoire aménagée sur la rivière en 1973 lui donne accès à
des sites de fraie. Au début des années 1990, on estimait
qu’entre 20 et 30 géniteurs s’y reproduisaient (Michel Renaud).
Les tacons sont observés dans la rivière Cachée et la Petite
rivière Cachée. Ces cours d’eau se caractérisent par des eaux
rapides, froides et bien oxygénées. Le 13 octobre 2005, une
pêche électrique effectuée dans la rivière Cachée par le
ministère des Ressources Naturelles et de la Faune (MRNF) a
confirmé la présence de tacons en amont de la passe
migratoire. L’espèce est également présente dans le ruisseau
du Pimbina, entre la chute aux Rats et le lac Lajoie. La présence
de tacons a été confirmée par une pêche électrique en
septembre 2009. Quatre spécimens entre 20 et 60 cm ont été
observés dans un bassin du ruisseau à la fin octobre. Cette
présence a été vérifiée après que des pêcheurs aient affirmé
pêcher occasionnellement cette espèce à cet endroit.
Ensemencée hors parc au lac Archambault (où une population
s’est établie), la ouananiche aurait remonté le réseau
hydrographique pour traverser les lacs Provost et Lajoie et
atteindre cette portion du ruisseau Pimbina. On ignore à quand
remonte sa présence.
lac Albert, un lac à brochet, par les biologistes de la station
biologique en 1957 (dossiers de lacs du SAEF, notes de l’Office
de Biologie du Québec). Aujourd’hui, grand brochet et doré
jaune y vivent.
Espèces exotiques envahissantes : Les activités des humains
sont responsables de l’introduction sur le territoire de plusieurs
espèces végétales qui nous sont aujourd’hui familières. La
plupart d’entre elles sont des espèces typiques des milieux
ouverts dont les graines ont été apportées accidentellement
dans divers moyens de transports et des marchandises, ou
mêlées à de la terre non stérile autrefois utilisée dans des
aménagements. On n’a qu’à penser aux espèces qui poussent
le long des routes ou dans les aires de camping et de piquenique : pissenlit officinal, épervière orangée, vesce jargeau,
chrysanthème leucanthème (marguerite), houstonie bleue.
Ces espèces qui font partie du paysage depuis des décennies
sont généralement peu envahissantes et limitées aux milieux
ouverts. On doit toutefois surveiller l’évolution ou l’apparition
éventuelle de plantes reconnues comme envahissantes au
Québec telles que :
La salicaire pourpre, qui supplante les espèces indigènes
des milieux humides. Bien que présente dans la région,
seuls quelques plants ont été détruits près du centre de
service du Lac-Monroe ;
Le myriophylle à épis qui perturbe l’écologie de plusieurs
lacs de la région n’a pas encore été identifié sur le territoire
du parc ;
Bien que présente à Lac-Supérieur, la renouée japonaise,
une vivace qui s’adapte à toutes conditions de croissance et
qui est prisée par les horticulteurs, ne semble pas arrivée
aux limites du parc ;
Le tussilage farfara, accidentellement introduit au lac
Escalier lors du réaménagement du camping vers l’an 2000,
couvre les espaces ouverts du site et tend maintenant à
envahir les abords de la route 1.
Les ensemencements de ouananiches dans d’autres lieux tels
que la rivière du Diable en amont du lac Escalier et le lac
Escalier, n’ont pas eu de succès. L’établissement de la
population du lac Tremblant serait dû à l’ensemencement
préalable, en 1953, d’une importante source de nourriture,
l’éperlan arc-en-ciel.
Le maskinongé, introduit dans le lac Tremblant en 1951, fraie
dans la rivière Cachée au printemps. Dans les années 1980 et
1990, la capture de géniteurs pour la récolte d’œufs fécondés
en vue de la production de maskinongés en pisciculture
permettait de dénombrer au moins 40 individus sur les sites de
fraie vers la mi-mai (Michel Renaud).
Des espèces ornementales récemment introduites sont
occasionnellement repérées et systématiquement détruites
(exemples : thym serpolet à la Sablonnière, digitale au lac Chat
et au début du sentier du lac Malard).
La truite brune, une espèce originaire d’Europe et d’Asie, a été
ensemencée dans la rivière du Diable et y est encore pêchée à
l’occasion (Rapport des statistiques de pêche déclarées par les
pêcheurs, 1993 à 1998). En mai 2000, un pêcheur en a capturé
quatre spécimens en aval des chutes Croches; un total de 3,6
kg dont un spécimen pesait 1,8 kg.
Il est possible que d’autres espèces soient présentes. Un
programme de vérification de la contamination des lacs par le
myriophylle à épis est en fonction.
Le doré jaune qui ne se retrouve que dans le lac Albert et ses
deux lacs de tête, les lacs Laclède et allongé, n’est pas indigène
au parc. L’espèce a été introduite à titre expérimental dans le
Espèces surabondantes : L’omble de fontaine est
historiquement présent dans plusieurs plans d’eau du territoire
- 20 -
PRIORITÉS ET POTENTIELS
DE RECHERCHE
en cohabitation avec de nombreuses espèces compétitrices,
dont le meunier noir, la perchaude, la barbotte brune, le crapetsoleil et quelques espèces de cyprins: mené de lac, mené à
nageoire rouge, mené jaune, ventre rouge du nord, tête de
boule, naseux des rapides et umbre de vase.
du siècle dernier. Une passe migratoire a été aménagée dans la
rivière Cachée au cours des années 1970 afin de favoriser la
colonisation de la rivière par l’espèce. Depuis, les populations
ont drastiquement baissé dans le lac Tremblant au point de ne
plus figurer dans les captures de pêche. Quelle est la situation
actuelle de l’espèce dans les eaux du parc, et quelles sont
l’utilité et la nécessité de la passe migratoire à présent? Quel est
l’impact, sur l’intégrité écologique, de la présence de cette
espèce introduite dans le parc.
Plusieurs de ces espèces sont indigènes au parc. Par contre, le
fait qu’elles ne soient pas exploitées occasionne dans certains
cas des problématiques de compétition avec l’omble de fontaine
et de surabondance.
Dans un tout autre ordre, la saison 2009, dans le secteur de la
Pimbina, a révélé une problématique nouvelle de surabondance
de ratons laveurs. Plus d’une vingtaine d’individus ont dû être
relocalisés. Du jamais vu. Les ours noirs ont aussi en 2009
occasionné bon nombre de tourments. Sommes-nous dans un
contexte d’espèce surabondante?
IV – Évaluation de l’impact de la présence de
maskinongés sur les écosystèmes du bassin versant
de la rivière Cachée
Le maskinongé constitue aussi une espèce introduite au lac
Tremblant et dans ses tributaires. Sa présence dans la rivière
Cachée a un impact majeur sur l’écosystème. Que serait cette
rivière sans ce grand carnivore?
Priorités de recherche
I – Évaluation de l’impact de la présence de la truite
brune sur les écosystèmes du bassin versant de la
rivière du Diable
V – Impacts du doré jaune sur les écosystèmes
aquatiques reliés au lac Albert et mesure de
conservation pour protéger les autres écosystèmes
Au cours des dernières années, des ensemencements ont été
faits par un organisme sans but lucratif (les moucheurs
endiablés) dans la rivière. Ceux-ci s’ajoutent aux
ensemencements historiques qui ont été faits dans les eaux du
parc avant 2000.
Quel fut l’impact de cette introduction dans le lac Albert, et quels
sont les risques de propagation?
VI – Répartition, abondance et menace à l’intégrité
écologique des espèces non indigènes.
II – Évaluation de l’impact de la présence de la
ouananiche sur les écosystèmes du bassin versant
du lac Lajoie
Quel est l’état de la situation des populations non indigènes du
parc national (tant fauniques que végétales) mais aussi en
périphérie? Quelles sont les menaces de contamination
possible? Quelles mesures de conservation devraient être
envisagées?
La ouananiche figure parmi les espèces ensemencées par les
riverains du lac Lajoie. Bien que non indigène, elle se reproduit
désormais dans le ruisseau Pimbina. Quel est l’impact de cette
nouvelle espèce sur les écosystèmes aquatiques du bassin
versant?
VII – Quelle est l’abondance et la menace à l’intégrité
écologique des différentes espèces exotiques
envahissantes présentes au parc et dans sa
périphérie
III – Évaluation de l’impact de la présence de la
ouananiche sur les écosystèmes du bassin versant
de la rivière Cachée
Quel sont les risques de contamination pour les divers
écosystèmes du parc?
La ouananiche a longtemps été une des espèces qui contribuait
à la notoriété du lac Tremblant, où elle a été introduite au cours
- 21 -
PRIORITÉS ET POTENTIELS
DE RECHERCHE
VIII – Contrôle et gestion des espèces exotiques
envahissantes présentes au parc dans un contexte de
maintien de l’intégrité écologique
PNMT-10 ➯ Histoire
État de la situation
Les espèces qui sont déjà présentes au parc, exposent des
risques de déséquilibre. Est-il possible d’agir pour les contenir
ou les éradiquer et ce, en respectant le plus possible les
processus écologiques naturels?
À l’heure actuelle, le parc national du Mont-Tremblant ne
possède aucune preuve tangible d’une présence amérindienne
passée. Une pointe de flèche complète, en quartzite blanc de
Mistassini, mesurant 6,4 cm de long, qui pourrait être de la
période Archaïque a été trouvée hors parc, près de la limite du
territoire, dans l’eau près de la berge nord-ouest du lac Lavigne.
IX – Études sur les impacts écologiques et les causes
de la surabondance d’espèces et sur les bénéfices
potentiels d’une gestion de ces populations
Cependant, des témoignages nous apprennent que divers
objets comme des pointes de flèches, couteaux et éclats ont été
découverts sur le territoire, il y a quelques décennies.
Malheureusement, il demeure impossible de retracer ces biens
du patrimoine collectif. Selon les archéologues, les objets
retrouvés lors de fouilles effectuées dans la région de MontLaurier, dans les Laurentides, se comparent à ceux qu’utilisaient
les Amérindiens, occupant le territoire du parc dans les siècles
passés.
La surabondance d’une espèce est souvent un phénomène
naturel, mais lorsqu’elle résulte d’un déséquilibre dû au
prélèvement d’un compétiteur (pêche sportive) ou que sa
surabondance occasionne des problèmes de déprédation ou de
sécurité, il peut être requis d’agir.
X – Évaluation de la présence des maladies
arboricoles telles la maladie hollandaise de l’orme ou
la rouille vésiculeuse du pin, l’identification des
zones touchées et l’évaluation des possibilités
d’actions pour l’éradication ou la réduction de la
propagation.
Les Weskarinis : L’homme fait son apparition sur le territoire il y
a 6 000 ans, suite à la dernière glaciation. Ce n’est toutefois
qu’avec la venue des Européens, au tournant du XVIe siècle,
que nos connaissances sur les premiers occupants se
précisent. Les données dont nous disposons nous portent à
croire que les Amérindiens qui fréquentaient le parc national du
Mont-Tremblant étaient des Weskarinis, ou Petite-Nation. Ils
faisaient partie des bandes algonquines estimées à moins de
3 000 individus qui habitaient au début du XVIIe siècle la vallée
de la Grande Rivière, la Kichesipi, aujourd’hui nommée rivière
des Outaouais.
Quel est l’état de santé des forêts du parc? Sont-elle malades,
et dans quelle mesure ?
Références
Cadieux, L., 2010. Synthèse des connaissances, Parc
national du Mont-Tremblant. Parcs Québec, Société des
établissements de plein air du Québec (Sépaq), Lac Supérieur.
Les Algonquins sont nomades, et leurs déplacements
s’effectuent au gré des saisons selon l’abondance de leur
nourriture. L’été, ils se réunissent en groupe de 150 à 300
individus à l’embouchure des rivières. Ils y pratiquent la pêche
au filet, la chasse au petit gibier et la cueillette de petits fruits et
de tubercules. Ils pratiquent aussi une forme rudimentaire
d’agriculture sur brûlis et récoltent maïs, fèves et courges. Ces
regroupements signifient aussi la période des retrouvailles, des
mariages et du resserrement des amitiés. À cette époque, les
guérillas avec les bandes iroquoises sont fréquentes.
Agence canadienne d’inspection des aliments. Plantes
exotiques envahissantes au Canada. ACIA. Ottawa (Ontario).
2008.
Résultats de travaux de repérage de plantes envahissantes
au parc national du Mont-Tremblant, PSIE.
L’hiver venu, ils se dispersent par petites bandes familiales ou
multifamiliales sur tout le territoire. C’est à cette période qu’ils
viennent dans le parc pour chasser l’orignal et le petit gibier
- 22 -
PRIORITÉS ET POTENTIELS
DE RECHERCHE
(castor, porc-épic, lièvre, perdrix) et pêcher sous la glace. C’est
aussi durant cette saison que s’effectue la récolte des fourrures,
à la base des relations d’échange avec les Français. Au
printemps, sitôt les lacs libérés des glaces, tous les Weskarinis,
de la rivière du Lièvre à la rivière L’Assomption, descendent les
rivières avec leurs nombreux portages pour atteindre les postes
de traite et les villages algonquins des rives de la rivière
Outaouais. La traite des fourrures les mène également aux
postes de traite situés le long du Saint-Laurent.
que seuls les Attikamek, par rapport à tous les autres groupes
autochtones de la région ou de la province de Québec, utilisent
dans leur langage. Ce toponyme confirme quelque peu que
cette rivière passe sur le territoire ancestral des Attikameks. On
retrouve aussi dans des écrits datant du XVIIe siècle le
toponyme Outaragawe sipi (rivière Assomption) dans les
Relations des Jésuites du XVIIe siècle. (Source : Toponymie
des Attikameks)
Les bandes algonquines de la Petite-Nation connaîtront des
épidémies dévastatrices suite aux contacts avec les hommes
blancs et à des guerres meurtrières contre la Confédération des
Cinq-Nations iroquoises. Au cours des années 1650, les
Weskarinis ont complètement disparu de l’Outaouais inférieur et
de la région des Laurentides (Manitonga Soutana 1995).
Priorités de recherche
On sait peu de choses des Amérindiens qui ont fréquenté le
territoire actuel du parc après la disparition des Weskarinis. Des
écrits mentionnent le clan d’origine iroquoise des Commandant
(ou Commanda) qui vivaient pendant l’été à l’embouchure de la
rivière Cachée dans les années 1880 et un Algonquin originaire
d’Oka qui vivait seul, à longueur d’année, sur une île du lac
Escalier (Soucy, 1995).
La progression des compagnies forestières dans le bassin
hydrographique de la rivière du Diable est relativement bien
connue, mais les informations concernant les bassins
hydrographiques de la Matawin et de L’Assomption (moitié est
du territoire) sont presque nulles. On recherche des informations
permettant de tracer les portraits suivants: années
d’exploitation, espèces coupées, exploitation de type artisanal
ou mécanisé, emplacement des tours à feu, des camps de
gardiens, des camps de bûcherons et de draveurs, toponymie
du parc liée à cette industrie, photos d’époque. Les données sur
les clubs privés sont partielles. On recherche des informations
permettant de tracer les portraits suivants: noms et étendue des
territoires des clubs, années d’opération, espèces fauniques
exploitées, toponymie du parc liée aux clubs, photos d’époque.
I – Portrait de l’occupation du territoire du parc
national avant et depuis sa création (clubs privés,
occupation forestière, portion de Lanaudière
particulièrement)
Les Attikameks : Le lac des Cyprès et ses environs faisant
partie du bassin hydrographique de la Matawin, un sous-bassin
de la rivière Saint-Maurice à l’est du parc, était probablement
fréquenté par des Algonquins de la nation Attikamek. Ces
Amérindiens étaient des nomades vivant de la chasse, de la
pêche, du piégeage et de la cueillette des petits fruits.
L'occupation du territoire était basée sur l'existence de territoires
de chasse familiaux où ils demeuraient de sept à huit mois, de
l’automne au printemps.
II – Présence amérindienne postglaciaire
Leur territoire couvrait l'ensemble du bassin hydrographique du
Saint-Maurice qui leur permettait de pénétrer à l’intérieur du
territoire pour s’adonner à des échanges avec les autres nations
notamment vers les rivières Gatineau et du Lièvre. La
description de leur territoire est vaste, situé en partie dans les
Hautes-Laurentides et dans Lanaudière, et s’étend entre autres
dans un sous-bassin de la rivière Rouge au nord de Saint-Jovite
(Mont-Tremblant). La rivière Ouareau serait une limite du
territoire Attikamek. Le mot «Ouareau» suggère le sens de
«lointain», au niveau de la distance que parcoure cette rivière
de sa source à son affluent. L’autre sens de ce toponyme
suggère le nom de la queue de la loutre «Nikikw waro». Dans le
mot «Ouareau» (Warowik ou Nikikw waro), il y a la lettre « r »
Nous ne possédons actuellement aucune donnée sur le sujet. Il
faudrait établir la caractérisation des emplacements
susceptibles d’avoir été le site de campements amérindiens à
l’époque postglaciaire (altitude actuelle, caractéristiques
géomorphologiques, portrait forestier actuel), cibler des sites
répondant à ces critères, puis rechercher des artéfacts sur le
terrain.
III – Territoire des Weskarinis (aujourd’hui disparus)
et utilisation de leur territoire par d’autres Algonquins
par la suite
- 23 -
PRIORITÉS ET POTENTIELS
DE RECHERCHE
Nous ne possédons actuellement aucune donnée locale sur le
sujet (on réfère actuellement à des données concernant
l’Outaouais). On croit que les Weskarinis occupaient le bassin
de la rivière du Diable et de la rivière Rouge. On ne sait pas s’ils
étaient présents dans le bassin de L’Assomption. Il faudrait
pousser la recherche bibliographique, établir la caractérisation
des emplacements susceptibles d’avoir été le site de
campements amérindiens à l’époque des Weskarinis (altitude
actuelle, caractéristiques géomorphologiques, portrait forestier
actuel), cibler des sites répondant à ces critères, puis
rechercher des artéfacts sur le terrain.
Revue canadienne de Géographie, 13 (3-4) : 102-134, 1959.
Michaud, M. et al. La toponymie des Attikameks.
Gouvernement du Québec, Commission de toponymie,
décembre 1987. 184 p.
Morissonneau, C. (sous la direction de). 1985. Guide de
Lanaudière. Conseil régional de la culture de Lanaudière,
Joliette. 327 p.
Soucy, D. 1995. La vallée de la Diable : de la hache aux
canons à neige. Nouvelle édition revue et augmentée. Éditions
du Peuplier, Saint-Jovite. 223 p.
Sites Internet de la réserve attikamek de Manawan :
http://epe.lacbac.gc.ca/100/205/301/ic/cdc/manawan/framepage.html.
IV – Territoire des Attikameks (environs du lac des
Cyprès, bassin de L’Assomption)
Nous ne possédons actuellement aucune donnée locale sur le
sujet. Le lac des Cyprès et quelques autres lacs faisant partie
du bassin de la rivière Matawin, il est probable qu’une partie du
parc ait été en territoire Attikamek. Des références portent à
croire qu’il en ait été de même pour une partie du bassin de
L’Assomption. Il faudrait pousser la recherche bibliographique,
établir la caractérisation des emplacements susceptibles d’avoir
été le site de campements amérindiens à l’époque des
Attikameks (altitude actuelle, caractéristiques
géomorphologiques, portrait forestier actuel), cibler des sites
répondant à ces critères, puis rechercher des artéfacts sur le
terrain.
Cadieux, L., 2010. Synthèse des connaissances, Parc
national du Mont-Tremblant. Parcs Québec, Société des
établissements de plein air du Québec (Sépaq), Lac Supérieur.
PNMT-
➯ Priorités en termes d’inventaires
et d’acquisition de connaissances de base
I – Inventaire des micromammifères
Un portrait détaillé des espèces présentes au parc est souhaité.
En plus de cibler les espèces à statut particulier potentiellement
présentes, il est souhaité de valider la présence des espèces
suivantes: grand et petit polatouche, musaraigne cendrée
(observation date de 1958), musaraigne fuligineuse, musaraigne
palustre et musaraigne pygmée (probablement présentes),
souris à pattes blanches (probablement présente), souris
sauteuse des champs, campagnol des champs et campagnollemming de Cooper (observations datent de 1958),
Phenacomys (éventuellement présente compte tenu de son
habitat).
Références
Fournier, M. 1981. Histoire du parc du Mont-Tremblant, des
origines à 1981. Montréal, ministère du Loisir, de la Chase et
de la Pêche, Direction régionale de Montréal. 91 p.
Lalonde, S. 1993 et 1995. Notes de recherches et d’enquêtes
ethnographiques. Ethnologue naturaliste, parc du MontTremblant.
Laurin, S. Histoire des Laurentides. I.Q.R.C., 1989. 892 p.
II – Inventaire des chiroptères
Logan, W. E. 1859. Exploration géologique du Canada,
partie I. Can., rapp. de progr., 1858, pp 9-65; cité dans
LAVERDIÈRE C. et A. COURTEMANCHE, 1961. La
géomorphologie glaciaire de la région du mont Tremblant, 1.
Généralités et traits d’ensemble. Bulletin du Service de
biogéographie No 25, Université de Montréal, extrait de la
Un portrait détaillé des espèces présentes au parc est souhaité.
En plus de cibler les espèces à statut particulier potentiellement
présentes, il est souhaité de valider la présence des espèces
suivantes: petite chauve-souris brune (espèce jugée présente
mais non formellement identifiée), chauve-souris nordique,
- 24 -
PRIORITÉS ET POTENTIELS
DE RECHERCHE
chauve-souris argentée, chauve-souris rousse, chauve-souris
cendrée (probablement présentes).
aquatiques que terrestres.
VIII – Inventaire ornithologique
III – Inventaire des mustélidés
Un portrait détaillé des espèces nicheuses et saisonnières
présentes au parc est souhaité. En plus de cibler les espèces à
statut particulier potentiellement présentes, il est souhaité de
valider la présence des espèces suivantes: râles, grue du
Canada, bruant fauve, dindon sauvage, cormoran à aigrettes,
goélands, sternes, strigidés et autres espèces peu visibles. Les
habitats difficiles d’accès devraient aussi être privilégiés
(tourbières, milieux humides, zones de préservation, sommets,
lacs d’arrière pays).
Un portrait détaillé des espèces présentes au parc est souhaité.
En plus de cibler les espèces à statut particulier potentiellement
présentes, il est souhaité de valider la présence des espèces
suivantes: hermine (observation date de 1958), belette à longue
queue (probablement présente), belette pygmée
(éventuellement présente compte tenu de son habitat).
IV – Inventaire des amphibiens et reptiles
Références
Un portrait détaillé des espèces présentes au parc est souhaité.
Des données sur diverses espèces ont été accumulées au
cours des 20 dernières années, mais compte tenu de l’étendue
du territoire et de la présence d’habitats plus rares, il reste
beaucoup à faire pour dresser un portrait plus global des
espèces et de leur répartition.
Listes d’espèces végétales et fauniques du parc.
Cadieux, L., 2010. Synthèse des connaissances, Parc
national du Mont-Tremblant. Parcs Québec, Société des
établissements de plein air du Québec (Sépaq), Lac Supérieur.
Flore
V – Inventaire des arthropodes
Coursol, F. 2000. Inventaire des plantes menacées ou
vulnérables ou susceptibles d’être ainsi désignées au parc
du Mont-Tremblant. Gouvernement du Québec, Société de la
faune et des parcs du Québec, Direction de l’expertise
professionnelle et technique, Québec. 26p.
Une vaste étude a été faite sur les odonates dans les années
1950. Les données actuelles sont très fragmentaires. Des
inventaires sont requis de façon générale. Il est souhaité de
valider la présence d’espèces indicatrices, à statut particulier, ou
jugées comme nuisibles, mais particulièrement d’établir une liste
de présence avec une cote d’abondance sur le territoire.
Dugal, J. 1983. L’étagement en altitude de la végétation sur
les versants du mont Tremblant, Québec. Mémoire de
maîtrise, Département de biologie, Université du Québec à
Montréal.
VI – Inventaire floristique
Dupuy, P. La rivière du Diable, description qualitative des
milieux humides d’importance spatiale e utilisation par la
sauvagine. Parc du Mont-Tremblant. ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche. 1991.
Tant la liste des espèces terrestres qu’aquatiques reste à faire, il
est souhaité de valider la présence d’espèces indicatrices, à
statut particulier, ou jugées comme nuisibles, mais
particulièrement d’établir une liste de présence avec une cote
d’abondance sur le territoire.
Dupuy, P. et J. Tremblay. La rivière Cachée, description
qualitative des milieux humides d’importance spatiale et
utilisation par la sauvagine. Parc du Mont-Tremblant,
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. 1992.
VII – Inventaire des bryophytes, lichens et mycètes
Il est souhaité de valider la présence d’espèces indicatrices, à
statut particulier, ou jugées comme nuisibles, mais
particulièrement d’établir une liste de présence avec une cote
d’abondance sur le territoire et ce, tant pour les espèces
PNMT. Liste des plantes supérieures 2010 (document
préliminaire).
- 25 -
PRIORITÉS ET POTENTIELS
DE RECHERCHE
Faune
Bannon, P. 1979. Mémoire présenté pour la Province of
Quebec Society for the Protection of Birds aux Audiences
publiques sur le parc du Mont-Tremblant.
Dupuy, P. 1991. Reptiles et amphibiens du parc du MontTremblant, inventaire 1988-1989-1990, préoccupations de
gestion. parc du Mont-Tremblant. ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche, gouvernement du Québec.
Office de biologie. 1956. Journal de bord. Département de la
chasse et des pêcheries, Université de Montréal.
Banques de données et dossiers des lacs du MRNF –
secteur faune (bureaux de Lanaudière et des Laurentides).
Banques de données d’observations fauniques du parc –
fichiers Access et Excel (recensements ornithologiques,
observations fauniques, AARQ, CDPNQ).
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