N°3 Octobre 2001 COMMENT JE PRESCRIS Le Traitement Hormonal Intermittent du Cancer de la Prostate Métastase l n’existe actuellement aucun consensus concernant les modalités optimales de réalisation du traitement intermittent (durée de la période initiale, durée de la période avec traitement lors des réintroductions, critères d’arrêt et de réintroduction). Seule l’utilisation d’une bithérapie est consensuelle. I Le protocole présenté ici est celui utilisé dans l’essai européen TAP IIb concernant les patients métastatiques Docteur N. Mottet Urologue C.H.U - Nimes Médicaments A) Prescription initiale Enantone 3,75 mg : 1 injection sous-cutanée toutes les 4 semaines. + Eulexine : 1 cp 3 fois par jour. QSP 6 mois. B) Lors des réintroductions Enantone 3,75 mg: 1 injection sous-cutanée toutes les 4 semaines. + Eulexine: 1 cp 3 fois par jour. QSP 3 mois. Ne pas renouveler. Docteur N. Mottet Urologue C.H.U - Nimes Surveillance Biologique A) Période initiale Dosage des PSA après 6 mois de traitement Dosage TGO, TGP, bilirubine après 6 mois de traitement B) Périodes ultérieures (à partir de la fin de la période initiale) Dosage mensuel des PSA. 10 N°3 Octobre 2001 COMMENT PRESCRIS JE Ce qu’il FAUT EXPLIQUER au PATIENT pour les Médicaments La bithérapie est obligatoire. Le traitement par Eulexine débute en même temps que la première injection d’Enantone. Le protocole thérapeutique comprend 3 périodes : une période initiale de traitement, puis une alternance de périodes sans et avec traitement. Période initiale : il s’agit d’une bithérapie habituelle avec un blocage androgénique maximal. Lors des phases ultérieures de réintroduction du traitement, celui-ci est identique mais il n’est prescrit uniquement que pour des périodes de 3 mois, avec une ré-évaluation clinique systématique avant son éventuelle poursuite. Commentaire L e protocole présenté ici est celui utilisé dans l’essai européen TAP IIb concernant les patients métastatiques. Les autres protocoles en cours utilisent des modalités voisines sur le principe mais qui diffèrent sur les durées de traitement, et en particulier sur la durée de la période initiale. La période initiale est de 6 mois. Les périodes avec réintroduction du traitement sont des multiples de 3 mois (3, 6, 9, . . . mois). La décision d’arrêt de l’hormonothérapie est prise essentiellement en fonction de l’évolution du taux de PSA. Les formes trimestrielles d’analogues ne peuvent pas être actuellement recommandées Ce qu’il FAUT EXPLIQUER au PATIENT pour la Surveillance Biologique Le dosage des PSA à 6 mois initial permet de vérifier la bonne réponse au traitement hormonal. Les dosages mensuels ultérieurs servent à diriger le traitement (décision d’arrêt ou de réintroduction du traitement). Lors des périodes sans traitement il est normal et attendu que le PSA remonte. On va ainsi le regarder augmenter jusqu’à un seuil choisi initialement pour réintroduire le traitement. Par contre lors des périodes avec traitement, il est normal que le taux de PSA diminue. Il est fondamental que les dosages des PSA soient toujours réalisés dans le même laboratoire. Commentaire S euls les patients bons répondeurs au traitement initial peuvent être éventuellement traités de façon intermittente. Selon les stades pathologiques le critère de bonne réponse peut être l’obtention d’un PSA indosable, ou un taux de PSA inférieur à la normale du laboratoire. Les critères de réintroduction sont essentiellement biologiques, mais des signes de progression clinique nécessiteront également une réintroduction du traitement hormonal. Dans le protocole TAP IIb, le critère d’arrêt du traitement à la fin de la période initiale de 6 mois, est l’obtention d’un PSA < 4 ng/ml (N < 4). Une fois le traitement arrêté, il est réintroduit pour des PSA > 10 ng/ml. Il est à nouveau arrêté lorsque le PSA < 4 ng/ml, après une durée minimale de retraitement de 3 mois 11