Deux nouvelles Pamsteaocaris (Copépodes, Harpacticoïdes) des

Annls
Limnol.
26 (1) 1990 : 19-28
Deux nouvelles Pamsteaocaris
des Pyrénées
(Copépodes, Harpacticoïdes)
R. Rouchi
M o t s clés : C o p e p o d a , H a r p a c t i c o i d a , espèces n o u v e l l e s , f a u n e a q u a t i q u e s o u t e r r a i n e .
D e s c r i p t i o n d e Parasienocaris nertensis n . s p . et Parastenocaris fontinaiis meridionalis n . s . s p . récoltées d a n s le s o u s écoulement d ' u n ruisseau des Pyrénées.
T w o n e w species o f Parastenocaris ( C o p e p o d a , H a r p a c t i c o i d a ) f r o m the P y r e n e e s .
Keywords : C o p e p o d a , Harpacticoida, new species, stygobiont
fauna.
D e s c r i p t i o n s aregiven o f Parastenocaris nertensis x\. s p , a n d Parastenocaris fontinaiis meridionalis n . s. s p . f r o m t h e
Nert brook underflow, Ariège, France.
Le sous-écoulement du ruisseau le N e r t , affluent
de rive droite du Salât (Ariège), possède u n e riche
faune interstitielle hypogée ( G o u r b a u l t & LescherM o u t o u é 1967, 1968). Trois espèces d ' H a r p a c t i c i des stygobies y ont été signalées par ces a u t e u r s ,
Parapseudoleptomesochra
subterranea
(Chappuis
1928), Nitocrel/a gracilis Chappuis 1955 et Parasienocaris dianae C h a p p u i s 1955, qui sont des taxons
relativement c o m m u n s dans les eaux souterraines de
r Ariège.
1. Parasïenocaris nertensis n. sp.
Localité et matériel : Ruisseau le Nert, c o m m u n e
d ' E n c o u r t i e c h , Ariège, F r a n c e . P o m p a g e d a n s le
sous-écoulement par sondage t u b e , le 19 d é c e m b r e
1989. Matériel examiné : 5 9 9 et 9 a o * .
H o l o t y p e : 1 o* conservé dans la collection de
l'auteur.
DESCRIPTION
— MÂLE :
Une nouvelle série de prélèvements récemment
réalisés quelques mètres en a m o n t d e la station 16
définie par G o u r b a u l t et L e s c h e r - M o u t o u é m o n t r e
que la présence du genre Parastenocaris dans le sousécoulement du Nert ne se limite pas à une seule
espèce. E n effet, q u a t r e taxons cohabitent au sein
des alluvions d e cette station : P. dianae, P. vandeli Rouch 1988, P. nertensis n . sp. et P.
fontinaiis
meridionalis n. s.sp. La description de ces nouvelles espèce et sous-espèce fait l'objet d e la présente
note.
L o n g u e u r moyenne d u corps s a n s les soies furcales : 402 ^ m . Bord postérieur des segments d u corps
lisse ; segments d e l ' u r o s o m e sans o r n e m e n t a t i o n .
Opercule anal glabre ifig. 1 a). Branches furcales
allongées {fig. 1 a et b), 4,4 fois plus longues q u e
larges, avec une seule épine apicale bien développée,
flanquée d ' u n e fine soie interne ; la partie distale
d u b o r d externe de chaque rame est biseautée et
p o r t e trois épines ; l'épine d o r s a l e , articulée à sa
base, s'insère près du bord interne.
L Laboratoire souterrain du CNRS, Moulis, 09200 SaintGirons, France.
A n t e n n e ifig. 1 d). Allobasis avec une épine a u
b o r d interne. Exopodite uniarticulé avec u n e épine
A n t e n n u l e [fig. 1 c). Préhensile, formée de sept
articles, avec un aesthétasque sur le quatrième article et une soie sensitive sur le septième.
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http://dx.doi.org/10.1051/limn/1990002
https://doi.org/10.1051/limn/1990002
20
apicale. E n d o p o d i t e uniarticulé avec deux épines et
d e u x séries de spinules au bord interne et cinq épines apicales.
M a n d i b u l e ifig. 1 e ) . Precoxa avec u n e p a r s incisiva et u n e p a r s molaris bidenlées, une rangée de
d e n t s et u n e soie. P a l p e uniarticulé avec deux soies
apicales.
Maxillule (fîg. 1 f). Arthrite de la precoxa avec
trois crochets d i s t a u x et une soie subapicale. C o x a
et basis avec, respectivement, u n e et trois épines
apicales.
Maxille (fig. 1 g). Syncoxa avec un seul endite
p o r t a n t deux soies. Basis avec un fort crochet. E n d o p o d i t e représenté p a r deux soies.
Maxillipède {fig. 1 h). Basis et premier article de
l ' e n d o p o d i t e glabres. Deuxième article de T e n d o p o dite avec un fort crochet.
P I ifig. 1 i). Basis avec une courte épine externe
et d e u x rangées de spinules. Premier article de l'end o p o d i t e avec deux rangées de spinules au bord
externe et deux spinules au b o r d interne ; deuxième
article avec u n e c o u r t e épine m é d i a n e et deux épines apicales. Premier article de l'exopodite avec une
épine e n t o u r é e de spinules à l'angle distal externe ;
deuxième article avec quelques spinules à l'angle distal externe ; troisième article avec q u a t r e épines.
P 2 (fig. 1 j ) . Basis avec u n e rangée d e spinules.
E n d o p o d i t e digitiforme, sinueux, avec q u a t r e spinules à son extrémité distale et deux petites spinules au b o r d externe. E x o p o d i t e avec u n e épine apicale au b o r d externe du premier article et trois épines apicales a u troisième article.
P 3 (fig. 1 k). Basis avec u n e longue épine externe
et u n e rangée de spinules. E x o p o d i t e très élancé,
m i n c e , avec q u e l q u e s spinules au bord externe, se
t e r m i n a n t par une apophyse allongée. Le pouce, faiblement chitinisé, ne dépasse pas la moitié de la long u e u r d e l ' a p o p h y s e . L ' e n d o p o d i t e est représenté
p a r u n e longue soie hyaline qui s'insère au bord
i n t e r n e d u basis.
P 4 ifig. 1 1). Basis avec u n e épine externe et une
rangée d e spinules. L ' e n d o p o d i t e assez large dans
sa partie proximale, devient ensuite digitiforme à la
suite d ' u n e forte é c h a n c r u r e de son bord interne ;
cette partie digitiforme est très faiblement barbelée
du côté externe ; l'endopodite est armé de trois crochets à sa b a s e . E x o p o d i t e avec une épine apicale
(2)
au bord externe du premier article et deux épines apicales a u troisième article
P 5 (fig. 1 m). Faiblement développée, elle se présente sous la forme d ' u n e lamelle rectangulaire
armée de q u a t r e épines à son bord distal.
—
FEMELLE :
Longueur moyenne du corps sans les soies furcales : 390 ^ m . Ornementation du corps, branches
furcales et opercule anal comme chez le mâle.
Antennule (fig. 2 a). 7 articles. Un aesthétasque
sur le quatrième et le septième article.
A n t e n n e , mandibule, maxillule, maxille, maxillipède, P\(fig.2
b), P2 (fig. 2 c) el exopodite P 4 (fig.
2e) sans différences notables avec tes appendices correspondants du mâle.
P3 (fig. 2 d>. Basis avec une épine externe et une
rangée de spinules. Exopodite biarticulé avec une
épine distale externe au premier article et deux épines apicales au second. E n d o p o d i t e biseauté dans
sa partie distale externe avec deux petites spinules.
E n d o p o d i t e P4 ifig. 2 e). Digitiforme, il se rétrécit dans sa partie distale pour se terminer en pointe.
Trois spinules internes et une externe s'insèrent au
niveau de ce rétrécissement. L ' e n d o p o d i t e est flanqué d e trois épines à sa base.
P5 (fig. 2 f et g). C o m m e chez le mâle, la P 5 est
peu développée. De forme rectangulaire, elle est
armée de quatre épines à son bord distal.
AFFINITÉS
La forme de l'endopodite P4 du mâle de cette
espèce ainsi que la présence d'épines à sa base
conduisent à placer P. nerlensis n. sp. dans le groupe
minuta (Lang 1948). Lang a reconnu plusieurs sousgroupes dans cet ensemble dont celui constitué, à
l'époque, par P. phreatica Chappuis 1936, P. stammeri C h a p p u i s 1937, P. orcina C h a p p u i s 1938 et P.
minuta C h a p p u i s 1925. En fait, il est peu p r o b a b l e
que P. minuta puisse être rattachée à ce sous-groupe
puisque, selon Chappuis (1925 p. 182), l'endopodite
P4 du mâle de cette espèce est « digitiforme, barbelé à son extrémité du côté externe » alors q u e chez
les trois autres espèces cet endopodite se présente,
globalement, sous la forme d ' u n e lamelle foliacée
avec plusieurs r a m i f i c a t i o n s plus ou m o i n s
développées.
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(3)
DEUX N O U V E L L E S P A R A S T E N O C A R I S DES PYRÉNÉES
21
Fig. I. Parastenocaris nertensis n. sp., o- .
: dernier segment abdominal et rame furcale, vue dorsale ; b : rame furcale, vue ventrale ; c : antennule : d : antenne ;
e : mandibule ; f : maxillule ; g : maxille ; h : maxillipède ; i : PI ; j : P2 ; k : P3 ; I : P4 ; m : P5.
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22
(4)
Fig. 2. Parastenocaris nertensis n. sp., 9 .
a : aniennule ; b : PI ; c : P2 ; d : P3 ; e : P4 ; f : P5 vue latérale ; g : PS vue ventrale.
A l'heure actuelle, o u t r e les trois formes mentionnées ci-dessus, ce sous-groupe c o m p r e n d les espèces suivantes : P. acherusia N o o d t 1955, P. balcanica Petkovski 1959, P. stammeri gallîcus Ch&ppxih
& R o u c h 1959, P. denlulalus
C h a p p u i s & Rouch
1959, P. andalusica Enckell 1965, P. amyclaea Cottarelli 1969, P. hera Cottarelli 1969, P.
pasquinii
Cottarelli 1972, P. stellae Cottarelli et al. 1981, P.
numidiensis Rouch 1987, P. trinacriae Pesce et al.
1988.
La structure la plus simple de l'endopodite P 4 du
mâle de ces espèces, sans prendre en c o m p t e les épines situées à sa base, est celle où le n o m b r e d'excroissances de cet article est égal à deux : c'est le
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(5)
DEUX N O U V E L L E S P A R A S T E N O C A R I S DES P Y R É N É E S
cas de P. orcina, P. balcanica et P. Irinacriae. Ces
digitations passent ensuite au n o m b r e de trois chez
P, phreatica. P. stammeri, P. acherusia. P. andalusica, P. hera, P. stellaeel P. numidiensis et atteignent enfin ie n o m b r e d e q u a t r e chez P. amyclaea
et P. pasquinii. P. dentulatus s'écarte de cet ensemble puisque ce sont deux éléments foliacés indépendants qui participent à la constitution de l ' e n d o p o dite P 4 du mâle.
Par sa structure de la partie foliacée de l'endopodite P4 du m â l e , l'espèce du Nert est voisine de
P. orcina, P. balcanica et P. Irinacriae ; elle en diffère par l ' o r n e m e n t a t i o n b e a u c o u p plus réduite de
la partie digitiforme de cet endopodite. P. balcanica
et P. orcina avec, respectivement, deux et quatre épines à la base d e l'endopodite P 4 du mâle se distinguent de P. nerlensis qui en possède trois c o m m e
P. Irinacriae ; toutefois, chez cette dernière, l'épine
médiane est fortement développée.
L'exopodite de la P3 du mâle de P. nerlensis, très
élancé, n o t a m m e n t dans la partie qui s'étend du
basis à l'insertion du p o u c e , diffère de celui, plus
court, des trois autres espèces. Le caractère distinctif le plus apparent de P. nerlensis est constitué par
sa P5 : chez le m â l e c o m m e chez la femelle, il s'agit
d ' u n e petite lamelle rectangulaire et non pas taillée
en biseau et se terminant en pointe c o m m e c'est le
cas chez les trois a u t r e s espèces.
Le r a p p o r t l o n g u e u r / l a r g e u r des rames caudales
de ces quatre espèces est également différent : sa
valeur est d e 3 chez P. balcanica, de 3,6 chez P. Irinacriae, de 6 chez P. orcina in Chappuis (4,8 in Cottarelli & Drigo 1972), d e 4,4 chez P.
nerlensis.
L ' o r n e m e n t a t i o n de ces rames caudales est également différente.
En outre, l'endopodite P 4 de la femelle de P. nerlensis, présente trois crochets à sa base, c o m m e chez
le mâle, o r n e m e n t a t i o n qui semble absente chez la
femelle de P. orcina et P. irinacriae.
2. Parasïenocaris fonfjnalis
n. s.sp.
merJdionaiis
Localité et matériel : Ruisseau le Nert, c o m m u n e
d'Encourliech, Ariège, France. P o m p a g e dans le
sous-écouiement p a r sondage tube, le 19 décembre
1989. Matériel examiné : 4 9 9 et 7 cr a
H o l o t y p e : 1 or conservé dans la collection de
l'auteur.
23
DESCRIPTION
—
MÂLE :
Longueur moyenne du corps sans les soies furcales : 431 ^ m . Bord postérieur des segments du corps
lisse. U r o s o m e avec u n e rangée de sept spinules sur
la face ventrale et à la base des branches furcales.
Opercule anal arrondi et glabre ifig. 3 a). Branches
furcales 3,6 fois plus longues que larges avec trois
épines apicales d o n t la médiane est la plus développée, une épine flanquée de deux spinules sur le bord
externe et une épine dorsale géniculée ifig. 3 a et b).
Antennule, antenne, mandibule, maxillule,
maxille et maxillipède (voir fig. 3 c, d, e, f, g, h ) .
P I ifig. 4 a). Basis avec u n e courte épine et une
rangée de spinules. Premier article de l ' e n d o p o d i t e
avec deux rangées de spinules au bord externe et une
épine au bord interne ; deuxième article avec deux
épines apicales. Exopodite avec u n e épine à l'angle
distal externe du premier article et quatre épines au
troisième article.
P2 ifig. 4 b). Basis u n e rangée de spinules. E n d o podite flexueux avec deux spinules au bord externe
et cinq épines distales dont la deuxième est nettement plus allongée que les autres. Exopodite avec
une épine apicale externe au premier article et trois
épines apicales au troisième article.
P3 ifig. 4 c). Basis avec u n e épine externe et une
rangée de spinules. E n d o p o d i t e représenté p a r u n e
mince épine. E x o p o d i t e massif avec plusieurs spinules au bord externe et deux fortes expensions chitinisées au bord interne ; l ' a p o p h y s e se termine p a r
une dent conique ; le p o u c e , lamelliforme, dépasse
légèrement l'extrémité de Texopodite.
P4 ifig. 4 d). Basis avec une longue épine externe.
E n d o p o d i t e avec une partie proximale élargie port a n t deux expansions chitineuses et une partie distale effilée dont le bord externe est orné de q u a t r e
dents. Exopodite avec une épine apicale a u bord
externe du premier article et deux épines apicales au
troisième article ; bord interne du premier article
avec deux spinules.
P5 ifig. 4 e, 0 - Très développée, elle se t e r m i n e
en pointe à l'angle distal interne. L e bord interne
sub-rectiligne est a r m é de 5 à 7 spinules. Le bord
externe très largement arrondi dans sa partie distale
est a r m é e de 3 épines.
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(61
Fig. 3. Parastenocaris fontinaiis meridionalis n. s. sp., c .
a ; dernier segment abdominal et rame furcale, vue dorsale ; b : rame furcale, vue ventrale ; c : antennule ; d : antenne ;
e : mandibule ; f : maxillule ; g : maxille ; h : maxillipède.
—
FEMELLE :
L o n g u e u r m o y e n n e du corps sans les soies furcales : 426 ^ m . O r n e m e n t a t i o n du corps, branches
furcales et opercule anal c o m m e chez le mâle.
A n t e n n u l e (fig. 5 e) avec 7 articles. A n t e n n e ,
m a n d i b u l e , maxillule, maxille, maxillipède, P I
(fig. 5 a), P2 (fig. 5 b), et exopodite P 4 ifig. 5 d)
sans différences notables avec les appendices correspondants du mâle.
P3 (fig. 5 c). Basis avec une épine externe et une
rangée de spinules. Exopodite biarticulé avec une
épine distale externe au premier article et deux
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(7)
D E U X N O U V E L L E S P A R A S T E N O C A R I S DES P Y R É N É E S
25
Fig. 4. Parastenocaris fontinaiis meridionalis n. s. sp., a .
1 : PI ; b : P2 ; c : P3 ; d r P4 ; e : P5, vue latérale ; f : P5, vue ventrale.
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26
(8)
Fig. 5. Parastenocaris fontinaiis meridionalis n. s. sp. 9 •
a : PI ; b : P2 ; c : P3 ; d : P4 ; e : antennule ; f : P5.
épines apicales au second. E n d o p o d i t e peu développé avec deux spinules au bord interne et deux spinules apicales.
E n d o p o d i t e P 4 (fig. 5 d). Digitiforme, il se term i n e p a r une forte épine à la base de laquelle s'insèrent trois spinules. Deux spinules ornent la partie
p r o x i m a l e de T e n d o p o d i t e .
P 5 (/ig. 5 f). De structure idendque à celle du mâle,
elle est toutefois moins développée avec u n bord
externe moins a r r o n d i et u n bord interne glabre.
AFFINITES
La structure des endopodites P2 et P4 des mâles
provenant du Nert conduit à rattacher ces individus
au groupe fontinaiis (Lang 1948). C'est d'ailleurs avec
l'espèce type de ce groupe, P. fontinaiis Schnitter &
Chappuis 1915 qu'ils présentent le plus d'affinités. Les
différentes populations de cette espèce montrent une
assez grande variabiHté notamment au niveau de la
P 5 des mâles. L'ornementation du bord interne de
cette patte présente soit ime expansion digitiforme plus
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(9)
D E U X NOUVELLES P A R A S T E N O C A R I S DES PYRÉNÉES
OU moins développée (Schnitter & C h a p p u i s 1915,
Kulhavy 1961) soit plusieurs soies (Hertzog 1938,
Chappuis 1940, Kiefer 1959, Songeur 1961, Dussart
1966, Schminke - travail en cours). En 1960, Kiefer
a créé la sous-espèce P. fontanalis borea ; elle se distingue de l'espèce type par la P 5 du mâle d o n t le
bord interne est armé d ' u n e forte dent s'insérant audessus d'une lamelle hyaline. Les exemplaires décrits
par N o o d t en 1952 appartiendraient à cette sousespèce.
M a i s , dans toutes ces populations, la forme générale de la P 5 du m â l e reste identique : il s'agit d ' u n e
lamelle allongée, t e r m i n é e en pointe et dont le bord
externe distal est, tout au plus, faiblement convexe.
La P5 du mâle de la forme du Nert s'écarte nettement de cette s t r u c t u r e avec un bord distal externe
très largement arrondi j u s q u ' a u point d'insertion de
la grande épine latérale.
Les autres caractères distinclifs des individus provenant du Nert sont les suivants ;
— Branches furcales n o n rétrécies dans leur partie proximale.
— Opercule anal a r r o n d i et non triangulaire.
— Pouce et a p o p h y s e d e la P3 du mâle très développés p a r r a p p o r t à la partie proximale de
l'exopodite.
— E n d o p o d i t e P 4 du m â l e avec 2 excroissances
seulement à l'extrémité distale de la partie renflée et q u a t r e dents au b o r d externe de la partie effilée.
— P 5 de la femelle sans o r n e m e n t a t i o n a u bord
interne.
E n revanche, les P I et P 2 des mâles et des femelles, les P3 et P 4 des femelles présentent des structures pratiquement identiques à celles observées chez
P.
fontinaiis.
A l'inverse d e la p l u p a r t des espèces souterraines
de Parastenocaris
qui témoignent d ' u n endémisme
élevé, P. fontinaiis est caractérisée par une vaste distribution g é o g r a p h i q u e . Curieusement, ce type de
répartition est p a r t a g é p a r les autres espèces souterraines de Parastenocaris
d u n o r d de l ' E u r o p e occidentale c o m m e P. vicesima,
P. glacialis et P.
phyîlura (Enckell 1969). L a capacité de ces espèces
à vivre en eau interstitielle s a u m â t r e {P. vicesima,
P. phyllura, P. fontinaiis)
ou à supporter le gel (P.
glacialis) serait à l'origine de leur distribution
actuelle (Enckell, o p . cit.). P. fontinaiis est la moins
septentrionale d ' e n t r e elles puisqu'elle ne dépasse
27
pas, au n o r d , la latitude du Danemark et du sud d e
la Suède. Récoltée d a n s de nombreuses stations d e
l'Allemagne de l'Ouest, elle a été également signalée aux Pays-Bas, en Allemagne de l'Est et en T c h é coslovaquie. Vers le sud, sa limite de répartition connue passe par le Boden-see (Kiefer 1959), Bale
(Schnitter & Chappuis 1915), le lac Léman (Dussart
1966), le R h ô n e en a m o n t de Lyon (Gibert et al
1977), p o u r remonter ensuite vers l'Alsace (Hertzog
1938) et la Lorraine (Songeur 1961). Sa présence
dans les Pyrénées constitue d o n c une extension assez
s u r p r e n a n t e de son aire d e répartition. La sousespèce borea a été récoltée dans le cours inférieur
d e la Weser, de l'Elbe, du Rhin, sur les b o r d s d e
l'IJselmeers (Kiefer 1961) ainsi q u e dans le sud de
la Suède. La sous-espèce meridionalis, outre le ruisseau du Nert, serait présente dans le R h ô n e
(Schminke in lia.).
Remerciements
J e r e m e r c i e A. D e s c o u e n s q u i a effectué le tri d e s r é c o l t e s et les d e s s i n s définitifs de c e t t e n o t e , A. P i t z a l i s , M .
B a k a l o w i c z et A. M a n g i n p o u r l ' a i d e qu'ils m ' o n t a p p o r t é e s u r le t e r r a i n , R. T é c h e n é q u i a réalisé t o u t e l ' i n f r a s t r u c t u r e t e c h n i q u e d e la s t a t i o n é t u d i é e . Je r e m e r c i e é g a l e m e n t H. K. S c h m i n k e q u i m ' a c o m m u n i q u é d e p r é c i e u x
r e n s e i g n e m e n t s inédits sur P. fontinaiis.
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