Quelques sagesses universelles (première partie)

publicité
Quelques sagesses universelles (première partie)
Bruxelles, le 5 octobre 2012
Mustafa Kastit
Depuis son avènement, l’Islam accorda une certaine considération à la culture et aux valeurs morales
arabes ; les Arabes avaient tout de même gardé de nobles qualités ; et entreprit, par la permission de
Dieu, de confirmer, dans la pratique, certaines valeurs jugées justes qui ont prévalu à l’époque
antéislamique, en y apportant quelques fois les adaptions qui s’imposaient.
Un seul exemple suffira largement à illustrer notre propos :
Les Arabes, avant l’Islam, possédaient un sens aigu de l’honneur pouvant quelques fois tourner en
conflits intertribaux.
Défendre l’un des leurs fût-il injuste était un principe absolu au sujet duquel aucune tergiversation
n’était possible, ils eurent d’ailleurs pour devise : porte assistance à ton frère qu’il soit injuste ou
opprimé.
L’Islam, soucieux de promouvoir la justice, intégrera, par la permission de Dieu, cette devise dans ses
Enseignements en lui substituant tout de même un contenu qui correspond mieux à son système de
valeurs.
C’est ainsi que l’on verra le Prophète () dire un jour : « Porte assistance à ton frère qu’il soit injuste
ou opprimé ».
Un compagnon qui n’ignorait certainement pas l’origine de ce propos et sa portée, mais qui avait
intégré dans son code de conduite la nécessité de défendre les causes justes, interrogea le Prophète
(), suite à cela, en ces termes : « Ô Messager de Dieu ! Je prêterai assistance à celui qui est victime
d’injustice. Mais, vois-tu, comment pourrais-je prêter assistance à celui qui est injuste ? »
Le Prophète () lui répondit : « En l’empêchant de commettre son injustice ».
Le récit dans son entièreté est rapporté par al-Bukhary d’après Anas ().
Bien que n’étant pas poète, ceci lui fut prohibé afin de ne pas offrir de prétexte aux païens quant à
l’origine du Coran :
﴾Nous n’avons pas enseigné la poésie au Prophète ; cela ne saurait lui convenir. Le Message qu’il
apporte n’est qu’un rappel et une Lecture édifiante ﴿ (Sourate 36, Yâ-Sîn / Verset 69) ; il aimait, tout
de même, la poésie et n’hésitait pas à se référer à des vers poétiques dits par des païens, tellement
ceux-ci reflétaient l’esprit de l’Islam et correspondaient à ses Enseignements.
1
Il dira, d’ailleurs, un jour : « La parole la plus véridique déclamée par un poète est celle de Labîd :
Certes, tout en dehors d’Allah est vain ».
Rapporté par al-Bukhary et Muslim d’après Abu Huraïra ().
Ce poète de la période préislamique se convertira, d’ailleurs, plus tard à l’islam.
L’écoute de la poésie, fût-elle composée par des non-musulmans, était aussi une autre passion du
Prophète () tant que le contenu de celle-ci ne contrevenait pas aux Enseignements dont il était
porteur.
Le compagnon al-Sharîd Ibn Suayd Athaqafy () raconte qu’il était monté en croupe avec le
Messager de Dieu () qui lui demanda : « Connais-tu quelque chose de la poésie d’Umayya Ibn Abî
al-Salt ? Oui, répondis-je. Il dit : Vas-y !
Je lui chantai un vers et il dit : Continue ! Puis je lui déclamai un vers et il dit : continue !
Si bien que je lui chantai cent vers ». Rapporté par Muslim.
Cet homme de foi et de lettres qu’était Umayya Ibn Abî al-Salt figurait parmi les Arabes monothéistes,
avant la Révélation, qui attendaient la venue d’un nouveau prophète.
Malheureusement, cet homme hautement cultivé ne se convertira pas à l’islam.
Il nous apparaît donc clairement que le Prophète () n’était pas qu’un Législateur dictant des lois,
contrairement à l’image qui lui fut si souvent prêtée par certains Musulmans.
En effet, parallèlement à sa mission de transmetteur d’Enseignements, c’était () un homme aux goûts
très raffinés. Il aimait la poésie mais aussi les belles choses de la vie, tant que celles-ci ne l’éloignaient
pas du rappel de son Seigneur.
Partis de cette philosophie, les Musulmans ne cesseront, à travers les siècles et en pleine édification de
leur civilisation, de puiser dans les richesses du patrimoine universel dans tous les champs de la
connaissance, conscients que celui-ci incarne le bien le plus précieux que l’Humanité se doit de
partager.
Si le Prophète () leur servit, pour cela, d’exemple, ils étaient également inspirés par cette maxime
arabe qui n’est pas une tradition prophétique : « La sagesse est à l’image d’une chose perdue (que l’on
recherche absolument), le croyant qui la trouve est dans son plein droit d’en disposer ».
A cet égard, les sagesses dites par les gens éclairés issus de toutes les nations et de toutes les cultures
doivent pouvoir, elles aussi, éclairer nos lanternes et illuminer nos sentiers.
Découvrir ces sagesses, dont nombre d’entre elles trouveront confirmation dans nos Enseignements,
c’est s’ouvrir sur le monde dans sa diversité voulue par Dieu.
Après tout, les cultures et les civilisations ne se sont-elles pas nourries mutuellement ?
2
Aujourd’hui, et plus que jamais, nous avons vraiment besoin de nous réconcilier avec cette
philosophie et cette éthique afin de mener à bien notre renaissance religieuse et intellectuelle tant
attendue.
Et c’est à partir de cette vision des choses que je me permets de partager avec vous, à nouveau, des
sagesses dites par des hommes et des femmes de tout horizon.
Ces expériences et ces réflexions qui firent parler ces sages, une fois découvertes et partagées, sont
une aubaine pour les Hommes afin d’apprendre à mieux se connaître au-delà de leurs différences qui
sont source de richesse et non d’antagonismes à qui sait les estimer à leur juste valeur.
Le président français François Hollande avait raison de rappeler récemment que : « L’intolérance naît
de l’ignorance ».
Voici, donc, le moment venu de partager ces quelques sagesses universelles :
-Le changement du monde commence par soi-même
« Soyez vous-même le changement que vous voulez voir dans le monde ».
Mohandas Karamchand Gandhi, surnommé
Mahatma (grande âme dans la langue indienne
du sanskrit). Homme politique et philosophe
Indien. Père fondateur de l’Inde contemporaine,
il mourut assassiné en 1948.
-Le monde matériel nous éloigne de l’essentiel
« Le monde, c'est la trop lourde présence des choses où l'on sent parfois la trop vive absence
de Dieu. Le désert, c'est la trop dure absence des choses où l'on sent parfois la trop douce
présence de Dieu ».
Jean-Yves Leloup
Philosophe, psychologue et théologien
orthodoxe d’origine française.
3
-Ce qui t’est prédestiné t’arrivera
« Tout ce qui doit arriver arrivera, quels que soient vos efforts pour l'éviter. Tout ce qui ne doit pas
arriver n'arrivera pas, quels que soient vos efforts pour l'obtenir ».
Râmana Mahârshi
Sage oriental d’origine indoue, il
mourut en 1950.
-La prédestination n’empêche pas d’agir
« J'ai remarqué que même les gens qui affirment que tout est prédestiné et que nous ne pouvons
rien y changer, regardent en traversant la rue ».
Stephen Hawking
Physicien théoricien et cosmologiste
Anglais.
-L’Univers ne peut exister sans Artisan
« L'Univers m'embarrasse et je ne puis songer que cette horloge existe et n'ait pas d'horloger ».
Voltaire (François-Marie Arouet)
Ecrivain, homme de lettres et philosophe
Français, célèbre figure des Lumières.
Il décéda en 1778.
-Le cœur, réceptacle de tant de mystères
« Souvent, je me suis demandé quelle chose était la plus facile à reconnaître : la profondeur de
l’océan ou la profondeur du cœur humain ».
Gustave Courbet
Peintre Français, mort en 1877.
4
-La grandeur nécessite des sacrifices
« Nul ne peut atteindre l’aube sans passer par le chemin de la nuit. »
Khalil Gibran
Poète et peintre Libanais de confession
catholique (maronite), il mourut en 1931.
-Comment mesure-t-on la grandeur d’un peuple ?
« La grandeur d’un peuple ne se mesure pas plus au nombre que la grandeur d’un homme ne se
mesure à la taille. L’unique mesure, c’est la quantité d’intelligence et la quantité de vertu s».
Victor Hugo
Ecrivain, poète, dramaturge, et homme
politique et intellectuel Français.
Il décéda en 1885.
-Les apparences trompeuses ne peuvent nous éloigner de notre chemin
« Combien de fois abandonnons-nous notre chemin, attirés par l'éclat trompeur du chemin d'à côté ? »
Paulo Coelho
Ecrivain et romancier Brésilien.
-La sagesse naît de l’expérience
« La sagesse est la fille de l’expérience ».
Léonard de Vinci
Peintre, philosophe et écrivain Italien,
mort en 1519.
5
Téléchargement