BULLETIN de SANTE du VEGETAL FRANCHE COMTE

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BULLETIN de SANTE du VEGETAL
FRANCHE COMTE
Bulletin N°03 – 2 septembre 2013 - Semaine 36
BSV en zone non agricole
Les bulletins de santé du végétal (BSV) décrivent l'état de santé des végétaux et en
analysent le risque sanitaire à partir d'un réseau d'observation régional. Ils donnent
également des informations sur les stades phénologiques des végétaux et les méthodes
de lutte préventive. Les gestionnaires des zones non agricoles doivent ainsi pouvoir
raisonner la protection de leurs peuplements végétaux à partir de leurs observations
locales. Un soutien au diagnostic (photo, diagnostic, analyse ... ) peut être demandé à
l'animateur du BSV de la zone non agricole.
ENQUÊTE ADVENTICES
Le Comité National d’Epidémiosurveillance, suite à l’évaluation de l’axe 5 du plan ECOPHYTO, a décidé de réfléchir aux modalités d’intégration du suivi des adventices
dans les BSV. Afin de connaître vos attentes dans ce domaine, nous vous invitons à participer à l’enquête nationale grâce au questionnaire disponible à l’adresse suivante :
https://docs.google.com/forms/d/16uacwPWGeAdDMVrv2fa9o5zalMpEcjj1jp4SoYHRRxA/
viewform
SOMMAIRE
Actualités météorologiques
Ligneux
Premier signalement de la Pyrale du Buis
Oïdiums (érable, chêne, platane)
Mineuse du marronnier
Cynips du Châtaignier
Adventices
Ambroisie
Carte régionale ambroisie
Note nationale ambroisie
Note nationale hanneton
p1
p2
p3
p3
p5
p4
p5
p10
Actualités météorologiques du mois de mai 2013
Pluviométrie et températures à Coulans (25) ; 1er Janvier-1er
35,0
Pluvio
T° mini
T° maxi
25,0
15,0
5,0
-5,0
Bulletin rédigé par la
FREDON de FrancheComté et édité par la
Chambre Régionale d’Agriculture de Franche-Comté.
Directeur de publication :
Michel RENEVIER
Valparc - Espace Valentin
Est
25048 BESANCON
CEDEX
Tel : 03.81.54.71.71
Fax : 03.81.54.71.54
[email protected]
-15,0
1-janv.
1-févr.
1-mars
1-avr.
1-mai
1-juin
1-juil.
1-août
1-sept.
Bilan de l’été par rapport aux normales ( 1981-2010)
Mois
Précipitations
T° moy.
Ensoleillement
Juillet
-34%
+1.8°C
-34%
Aoùt
-26%
=
-26%
Synthèse élaborée à partir des données recueillies auprès de Météo-France.
Bulletin de Santé du Végétal ZNA, N° 04
2 septembre 2013 - Semaine 36
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LIGNEUX
Premier signalement de la PYRALE DU BUIS en Franche-Comté (Cydalima perspectalis)
Nous l'attendions à l'Est de la Franche-Comté. Nous l'avons découvert dans le secteur de
Dôle.
La Pyrale du Buis (Cydalima perspectalis) peut devenir problématique pour les plantations
de Buis de bordures, topiaires, haies ou massifs naturels, et complètement décimer ces végétaux très rapidement.
En fonction des conditions métrologiques trois générations peuvent se succéder par an. Les
observations doivent se faire toutes les trois semaines à partir d’avril afin de suivre l'évolution
et éventuellement procéder à une lutte. La découverte dans le secteur de Dôle a eu lieu à la
mi-août : feuilles dévorées à partir de l'intérieur du buisson, fils de soie, bouchons de déjection, chenilles et chrysalides.
Plus d'information sur :
http://www.fredon-alsace.fr/wp-content/uploads/2013/04/Bulletin_fredon_n%C2%
B01_final1.pdf
Ce nouveau fléau sur Buis s'ajoute à la Cylindrocladiose (Cylindrocladium buxi), maladie fongique attaquant les feuilles et les rameaux, récemment découverte dans la région.
N'hésitez pas à nous faire des signalements pour affiner les données de distribution de
l'insecte dans notre région.
Chenille de Pyrale de Buis.
Photo: sites.estvideo.net
Dégâts de Chenille de Pyrale de
Buis.
Photo: sites.estvideo.net
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Bulletin de Santé du Végétal ZNA, N° 04
2 septembre 2013 - Semaine 36
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OIDIUMS
Communément appelés « blancs » (teinte ivoirine), les oïdiums (complexe de champignons
foliaires), prolifèrent en conditions chaudes et humides lors de forts écarts de températures. Ils peuvent recouvrir tout type de végétaux ligneux ou les herbacées. Bien que rarement mortels, ils participent, dans les fortes attaques, au dessèchement de rameaux ou de
branches. Le plus souvent, ils déprécient l’esthétisme en desséchant les parties chlorophylliennes.
Evaluation du réseau : de fortes attaques sont rapportées aux alentours d’Arbois, Dôle,
Lons le Saunier, Gray, Baume les Dames sur platane, érable, chêne. Un site proche de
Baume les Dames montre encore aujourd’hui des conséquences des attaques de 2012 (1/3
du houppier dépérissant).
Mesures prophylactiques : Dans les situations à faible ressuyage (lieu encaissé ou ombragé)
prévoir des végétaux moins sensibles. Des tailles architecturales peuvent être réalisées afin
de favoriser la circulation de l’air à l’intérieur et entre les végétaux.
Eliminer les feuilles tombées au sol en cours de saison et à l’automne, les composter ou
les brûler. Cela ralentira les premières contaminations l’année suivante. Limiter les opérations favorisant les étiolements (excès d’azote, tailles rapprochées ou sévères).
Feutrage blanc et dessèchement :
Oïdiums sur chêne
Photo: FREDON-FC, Mont Roland,
Commune de Dôle.
MINEUSE DU MARRONNIER (Cameraria ohridella) et black rot
La mineuse du marronnier est la chenille du papillon Cameraria ohridella. Elle se nourrit des
cellules du parenchyme de la feuille (cellule de soutien du tissu foliaire) où elle creuse des
mines (galeries). En cas de fort infestation en fin de saison, elle peut dessécher un houppier entier et faire tomber les feuilles prématurément.
Le black rot est un champignon foliaire provoquant des nécroses foliaires. Il est souvent
associé à la mineuse du marronnier.
Evaluation du réseau : de fortes attaques sont constatées dans toute la région. À cette période les variétés blanches prennent de façon une teinte automnale de façon précoce( par
exemple rue principale de St Vit).
Les relevés de P. Clausse de la MFR de Chargey les Gray, confirme, comme en 2012, trois
générations par an de la mineuse dans ce secteur : 1er vol début mai, 2nd vol mi-juillet et le
3ème en cours : cela est utile à tout gestionnaire voulant positionner un piégeage massif.
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400
Nombre de captures de papillon de la mineuse du marronier dans un piège à
entonnoir jaune avec phéromone ( relevé P. Clausse, MFR chargey les Gray)
300
200
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100
0
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Mineuse du marronnier (suite)
Houppier de marronnier prenant une
couleur automnale.
Photo: FREDON-FC, 28 août 2013,
commune de Quingey (25)
Mineuse (nécrose à anneaux concentriques)
et
black rot sont associés (nécroses de
formes diverses auréolées de jaune).
Photo: FREDON-FC, 28 août 2013,
commune de Quingey (25)
ADVENTICES
Certaines plantes adventices peuvent être indésirables en voirie (dégradation, déchaussement, visibilité/sécurité) et en massif (concurrence).
Evaluation du réseau : certaines sont estivales et par
conséquent étaient peu visibles auparavant. Cas des
Sétaires, des Erigerons, des Laiterons, des Digitaires, ou du Pourpier, quelques pâturins peuvent
avoir du retard.
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Mesures prophylactiques : la lutte contre les adventices repose essentiellement sur la destruction des
jeunes plantes (au prinptemps ou dès levée des
plantes estivales) ou des plantes adultes avant
grenaison. Il est donc encore temps de lutter contres
les plantes estivales n’ayant pas encore grainé (cas
des asters blancs américains, plante invasive).
Inflorescence de Sétaire glauque
(Setaria pumila) très visible en ce
moment.
Photo : florevirtuelle.free.fr
[email protected]
Bulletin de Santé du Végétal ZNA, N° 04
2 septembre 2013 - Semaine 36
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CYNIPS DU CHATAIGNIER (Dryocosmus kuriphilus)
En 2012, cette micro-guêpe galligène des feuilles de châtaignier avait été découverte dans
le secteur du sud Revermont (St Amour– Macornay). Cet insecte étant réglementé, la Direction Départementale du Territoire du Jura avait pris un arrêté organisant la lutte. (arrêté n°
2012346-0005; http://www.jura.equipement-agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/ARRETE.pdf)
L’insecte progresse vers le nord. Il a été détecté à la mi-août sur la commune de Le Pin (39).
Faites nous vos signalements de localisation
Galles de cynips du châtaignier, nouveau parasite
des châtaigniers
en Franche-Comté
Photo: FREDON-FC,
INVASIVES : AMBROISIE
De part son inflorescence mâle à ses extrémités, l’ambroisie est très visible en ce moment. La connaissance de ses localisations et donc de sa répartition est une aide précieuse
pour les gestionnaires, afin d’organiser les luttes et d’éviter les grenaisons et ainsi de limiter
les coûts d’éradication de la plante et de santé (le pollen est très allergisant). La plante fait
l’objet d’une lutte obligatoire dans le Jura (arrêté DRASS du Jura n°2007/458 consultable
à
http://www.ars.franche-comte.sante.fr/fileadmin/FRANCHE-COMTE/
ARS_Internet/Votre_sante/Air_exterieur/Ambroisie_Jura_Arrete_Ambroisie_2007.pdf.
Un arrêté de lutte obligatoire sera pris pour les autres départements de FrancheComté en 2014 dans le cadre du Plan Régional Santé Environnement.
Faites-nous vos signalements de localisation.
La carte ci-contre montre l’infestation au niveau régional en fin d’année 2012.
L’ambroisie se disperse très rapidement sur notre territoire. le
nombre de localisation a été multiplié par deux entre 2011 et 2012 !
(terre souillée, ruissellement, agrainage avec du tournesol, fauche ou
récolte tardive).
À cette époque, il est encore
temps de la faucher. À partir de
mi-septembre les plantes commenceront à porter des graines.
Ainsi il sera nécessaire de la
mettre en sac avant incinération
(élimination des graines).
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Ambroisie en fleur en accotement routier
Photo : FREDON-FC, Ranchot (39), le 28 août 2013.
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2 septembre 2013 - Semaine 36
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Note nationale BSV
Les ambroisies, des adventices des
cultures dangereuses pour la santé
Identification et stratégies de lutte
Note rédigée par la DGAl-SDQPV avec l'appui de l'Observatoire des Ambroisies
Crédits photos : Inra Dijon.
Préambule
L’ambroisie à feuilles d’armoise, Ambrosia artemisiifolia, est une plante dont le pollen est
particulièrement allergisant. Il suffit de quelques grains de pollen par mètre cube d'air pour
que les symptômes apparaissent chez les sujets sensibles : rhinite survenant en aoûtseptembre et associant écoulement nasal, conjonctivite, symptômes respiratoires tels que la
trachéite, la toux, et parfois urticaire ou eczéma. Dans 50% des cas, l’allergie à l’ambroisie
peut entraîner l’apparition de l’asthme ou provoquer son aggravation.
La présence importante d'ambroisie, comme cela a été observé en Rhône-Alpes, induit une
sensibilisation progressive d'un nombre croissant de personnes. Les publications médicales
citent des taux de 6 à 12 % de la population souffrant d'allergie en zone d'infestation pour
Rhône-Alpes, mais des taux beaucoup plus élevés sont cités pour la Hongrie, où Ambrosia
artemisiifolia est très présente depuis de nombreuses décennies.
Depuis plusieurs années, d'autres espèces1 du même genre, originaires du continent
américain et présentes en Europe, sont également en expansion. Cette note a pour objectif
d’apporter des informations relatives à Ambrosia artemisiifolia, l'ambroisie à feuille d'armoise
et présente Ambrosia trifida, la grande ambroisie ou ambroisie trifide.
Il s'agit d'espèces annuelles favorisées par la mise à nu du sol qui peuvent se multiplier dans
les cultures. Si elles ne sont pas identifiées à temps, des pratiques culturales inadaptées
peuvent favoriser leur expansion, voire entrainer de fortes pullulations locales. Ces
phénomènes ont un impact sur les rendements des cultures de printemps, et constituent
également les phases initiales d'une implantation durable de ces plantes.
1
Outre les deux espèces faisant l'objet de la note, deux autres ambroisies exotiques sont présentes en France :
Ambrosia tenuifolia et Ambrosia psylostachia. Il s'agit de plantes vivaces, dont les densités et la répartition sont
encore mal connues. Ces espèces à l'écologie différente ne sont pas abordées dans cette note.
1
Photo 1. Ambrosia artemisiifolia dans la Nièvre
(58) : Dans une parcelle à stock semencier
historiquement important, très forte infestation
mal anticipée sur tournesol présentant de
surcroît de gros problèmes de levée
Figure 2. Ambrosia trifida dans une cultures de
Maïs Ariège (09) : une géante à apprendre à
identifier
Identification de ces deux ambroisies
L'ambroisie à feuilles d'armoise (A. artemisiifolia) et l’ambroisie trifide (A. trifida) sont deux
espèces annuelles originaires du continent Nord-Américain. Ces deux espèces annuelles
sont connues pour être, dans leurs zones natives, à la fois des mauvaises herbes des
cultures et des plantes aux pollens très allergisants.
La répartition en France de ces deux espèces est sensiblement différente. Si quelques
populations d’ambroisies trifides ont été repérées sur le territoire, la zone principale de
développement de l’espèce se situe actuellement en Midi-Pyrénées (Ariège, HauteGaronne). L’ambroisie à feuilles d’armoise a été observée sur une très grande partie du
territoire français avec une présence beaucoup plus marquée dans l’ensemble de la vallée
du Rhône, ainsi que dans les vallées de la Loire et de l’Allier.
L’ambroisie trifide est une plante annuelle ‘géante’ quand les conditions lui sont favorables.
Elle se distingue de l’ambroisie à feuilles d’armoise par une taille plus importante mais
surtout par la forme des feuilles qui ne laisse aucun doute pour l’identification de cette
espèce
Photo 3. Ambroisie à feuilles d’armoise
Photo 4. Ambroisie trifide
Feuilles à divisions nombreuses et pennées
Feuille de 3 à 5 lobes en éventail
2
Attention, ne pas confondre ambroisie et armoise :
ARMOISE
Pluriannuelle
Cycle
Disposition
Alterne
feuille
Pilosité cotonneuse sur pétiole
Pilosité
et sous les feuilles
Tige et pétiole rouge le plus
Tige
souvent
Forme
feuille
Feuille divisée puis laciniée
AMBROISIE
Annuelle
Opposée
Cils espacés
Tige verte
Feuille divisée, nervure blanche à la face sup
des feuilles très visible
Cotylédon glabre et peu charnu
Plante monoique : femelle à l’aiselle des
feuilles, male à l’extrémité des tiges
La description très détaillée de l'ambroisie à feuilles d'armoise est disponible sur le site de
l'observatoire des ambroisies (http://www.ambroisie.info/pages/conn1.htm et pages liées).
Pour l'ambroisie trifide, des photographies prises en France sont disponibles sur Tela
Botanica : http://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-4082
Une photographie impressionnante illustre la tendance au gigantisme de la plante.
http://www.weedscience.com/summary/home.aspx
Stratégies de lutte
Les stratégies de lutte sont très différentes selon les cultures et selon le niveau d'information
sur la présence de la plante dans une région ou une commune.
Lorsque la plante est bien identifiée, il importe de tenir compte de sa présence dans les
choix d'itinéraires techniques dès l'installation des cultures. De même, pour les zones non
agricoles, des choix techniques raisonnés en fonction de la problématique ambroisie, tels
que l'installation de plantes vivaces et de paillis sur des zones de terre mise à nu seront à
privilégier. Ces stratégies préventives ne sont pas développées dans cette note qui se
focalisera sur les techniques de lutte contre des populations d'ambroisies installées qui sont
repérées en cours d'été.
Rappel réglementaire – arrêtés préfectoraux
L'arrêté national relatif aux règles de Bonnes Conditions Agricoles et Environnementales
(BCAE) en date du 13 juillet 2010 spécifie que l’ambroisie est une espèce invasive. De ce
fait, elle n’est pas autorisée en tant que couvert sur les bandes tampons en bordure de cours
d’eau (définies par l’article D615-46 du code rural et de la pêche maritime).
Pour aller plus loin, certains départements ont décliné cet arrêté et ont mis en place des
modalités de gestion supplémentaires de l’ambroisie dans les parcelles en gel. L’ambroisie
doit y être gérée de façon prioritaire dans le cadre de l’entretien minimal des terres. Il est
alors recommandé de tout mettre en œuvre pour éviter sa montée à graines ou de procéder
à sa destruction.
3
En complément des arrêtés relatifs aux règles de bonnes conditions agricoles et
environnementales, des arrêtés préfectoraux ont été pris pour des raisons de santé publique
dans certains départements depuis 2000 sous l’action des Agences Régionales de Santé. Ils
fixent comme objectif l’élimination des plants d’ambroisie avant pollinisation.
Ces arrêtés obligent la destruction de l’ambroisie (si possible par des méthodes non
chimiques) à des dates comprises entre le 1er Juillet et le 15 Août. Les gestionnaires
(propriétaires, locataires, exploitants, maîtres d’ouvrage...) de tous types de milieux publics
ou privés (parcelles agricoles, chantiers, bords de route...) sont tenus d’intervenir et en cas
de défaillance, les contrevenants sont passibles de poursuites.
Figure 1 - Carte des départements disposant d'un arrêté de lutte contre l'Ambroisie à feuilles
d’armoise; au titre de la santé publique.
Méthodes adaptées aux petites populations
- Arrachage manuel
L’arrachage manuel constitue une méthode extrêmement efficace pour la gestion de ces
espèces annuelles. Cette méthode est réservée aux petites surfaces et doit être réalisée
avant le début de l’émission du pollen. Les personnes allergiques au pollen doivent
s’abstenir de ce travail. Un minimum de protection est requis (port de gants, manches
longues, …) pour minimiser les contacts avec la plante.
- Fauchage répété
Alternative intéressante à l'utilisation des herbicides, les méthodes de fauche offrent la
possibilité de travailler des surfaces importantes ou des linéaires. Ces techniques rapides et
respectueuses de l'environnement sont applicables pour diminuer la production de pollen et
de semences, mais leur efficacité est limitée par la capacité de repousse de l’ambroisie.
Toute prise de décision par les gestionnaires doit donc tenir compte de l’infestation, du stade
de développement de la plante, du climat de la région et des moyens à disposition.
Toutefois, gérer la production de pollen et de semences par la fauche n’est possible que par
l’application minimale de 2 ou 3 coupes (1er passage à 10 cm, 2ème passage à 6 cm, dernier
passage le plus ras possible), suivant les situations ce qui implique une augmentation des
coûts d'entretien des zones concernées. Les modalités des interventions sont à définir en
fonction de la très grande faculté qu’a l’ambroisie à maintenir une production de semences
viables.
4
Méthodes adaptées aux grandes populations en parcelles agricoles
- Déchaumage
La technique du déchaumage, qui consiste à enfouir superficiellement les pailles de la
culture précédente et les adventices qui s'y sont développées, est bien adaptée à
l'interruption de la croissance des ambroisies dans les céréales à paille ou d'autres cultures
récoltées en cours d'été. Pour éviter la production de pollen, il est recommandé d'intervenir
avant la floraison. Si cela n'a pas été possible pour des raisons diverses (calendrier des
travaux, accès aux parcelles,…), il importe d'intervenir malgré tout le plus tôt possible en
début de maturation des semences d'ambroisies pour interrompre le cycle de croissance de
la plante et éviter l'alimentation du stock de semences de la parcelle.
- Gestion du couvert végétal après culture de printemps
Dans les cultures de printemps, les interventions sont surtout préventives, par des itinéraires
techniques mécaniques et chimiques permettant de limiter la croissance des adventices
avant l'installation ou dans les premiers stades de la culture.
Lorsque l'infestation n'est constatée qu'en cours de culture, l'intervention n'est que rarement
possible. Du fait de la très longue durée de vie des semences dans le sol (plus de trente
années selon certains auteurs), une action de broyage des zones avec les plus fortes
densités peut être envisagée, la perte à court terme étant largement compensée par le gain
sur le moyen et long terme. A la récolte, il importe d'éviter la propagation de semences par
les engins de récolte, en nettoyant soigneusement la moissonneuse-batteuse après la
récolte d'une parcelle infestée. De même, sur ces parcelles, il faudra s'assurer de stopper la
poursuite de croissance de la plante après une récolte précoce en fin d'été ou début
d'automne, et veiller particulièrement aux bordures de champs, parfois plus fortement
infestées, pour limiter l'augmentation du stock de semences.
Dans les régions où l'une au moins de ces deux espèces d'ambroisies est déjà répandue, la
nécessité d'une lutte permanente dans la rotation pour gérer correctement ces adventices
préoccupantes est bien connue. Les services agricoles et instituts techniques des filières
sont à même de proposer des appuis techniques ciblés.
Pour plus d'informations :
http://www.cetiom.fr/tournesol/cultiver-du-tournesol/desherbage/ambroisie/
http://www.arvalis-infos.fr/search.html?contentobject=arvarticle,arvdossiersarticles
http://www.formations-arvalis.fr/formation.php?id_formation=1086&id_formation_categorie=1&id_formation_theme=-1&id_formation_culture=-1&mois1=-1&mois2=-1&annee1=1&annee2=-1&motscles=ambroisie
Les jachères : à surveiller avec attention !
Certaines jachères installées au printemps, comme la jachère fleurie qui a un faible pouvoir
concurrentiel et une couverture du sol limitée, sont assez sensibles à l’ambroisie. Elles ne
sont pas conseillées dans les parcelles connues pour contenir des stocks de semences
d’ambroisie. Les dates tardives de broyage prévues dans le cahier des charges de gestion
des jachères sont très favorables à la dynamique de l’ambroisie.
La lutte contre l’ambroisie doit se faire sur la durée, avec une intervention dans les parcelles
chaque fois que cela est possible. La lutte sera d'autant plus efficace, qu'elle sera
engagée précocement sur les territoires où la plante est peu présente. C'est grâce à
cette prise en compte précoce que l'arrêt de l'expansion de la plante est envisageable. Pour
réduire la présence de cette espèce de façon durable et intégrée, il faut prévenir la
constitution d’un stock de semences qui sera particulièrement difficile à gérer.
Pour plus d'information concernant les aspects de santé publique :
http://www.sante.gouv.fr/une-plante-sous-surveillance-l-ambroisie.html
5
Note nationale BSV
Hannetons et vers blancs
Note rédigée par la DGAl-SDQPV. Version 2013
Situation des hannetons sur le territoire
Depuis le début des années 2000, des dégâts de plus en plus
fréquents de « vers blancs » sont observés dans certaines cultures
exposées, notamment des zones de prairies à l’environnement boisé,
dans des gazons en espaces verts ou encore dans des pépinières
ornementales et forestières. Ces dégâts se caractérisent dans les cas
les plus graves par une destruction complète du système racinaire. Les
couverts végétaux complètement desséchés se détachent par plaques
entières ou ont disparu, laissant la terre à nu.
Différentes espèces de Melolonthoïdes, dont les larves sont
assimilables à des « vers blancs », provoquent des dégâts voisins. La
difficulté d’obtenir facilement des adultes pour la reconnaissance
spécifique impose de passer par des identifications larvaires délicates.
Les dégâts larvaires sont souvent ponctuels et spectaculaires. Ils mettent en causes une ou
plusieurs espèces selon les situations ou les territoires.
Des identifications réalisées sur des échantillons de larves issues d’une prairie fortement attaquée
de la région Auvergne en 2006, par exemple, rendaient compte de la présence multi-spécifique
de : 65% de Melolontha melolontha (Linnaeus 1758), 26% de Phyllopertha horticola (Linnaeus
1758), 5% d’Amphimallon solstitiale (Linnaeus 1758) et 2% d’Anoxia (Anoxia) villosa (Fabricius
1781).
D’autres diagnostics portés sur des larves prélevées en grand nombre dans des zones
engazonnées en zone urbaines de divers régions françaises révélaient soit la présence unique
d’Amphimallon majale (Razoumowsky 1789), soit son association avec Rhizotrogus aestivus
(Olivier 1789) ou avec Amphimallon solstitiale L. Des signalements de dégâts de plus en plus
nombreux liés aux « vers blancs » ont été relevés en Franche Comté et en Lorraine. Des foyers
répartis de manière endémique sur le territoire national ont également été enregistrés dans
plusieurs pépinières horticoles.
Distinguer les différentes espèces de hannetons
HANNETON COMMUN - MELOLONTHA MELOLONTHA (LINNAEUS 1758)
Il s’agit certainement de l’espèce de Melolonthoïde la mieux
étudiée par le passé. Depuis les différentes restructurations
des paysages ruraux, les niveaux de population ont
fortement régressé, sauf dans quelques secteurs.
L'adulte au corps brun mesure 20 à 30 mm de longueur sur
10 mm de large. La larve mesure jusqu'à 45 mm. Elle est
arquée et d'un blanc laiteux. La tête est grosse avec de fortes mandibules, les pattes sont jaunes,
allongées et velues.
1
Importance économique et dégâts
Une nuisibilité parasitaire est rapportée historiquement à l'état adulte sur différentes essences
forestières (principalement les chênes) et fruitières (principalement des pruniers en vergers, mais
aussi la vigne). Cependant, c’est la forme larvaire qui est à l’origine de l’essentiel des dégâts.
Historiquement, hors prairies, principales cultures à supporter leurs dégâts, les larves de
hannetons étaient considérées comme très nuisibles, sur céréales à pailles, diverses plantes à
tubercules, dont les pommes de terre, les betteraves, le maïs. Il est probable que le phénomène
soit observé dès lors que ces cultures seront implantées après prairies dans des zones déjà
infestées par les hannetons.
L'importance des dégâts de vers blancs est soumise en grande partie aux conditions climatiques :
plus l'été de l'année qui suit celle des vols est sec, moins les végétaux seront capables de résister
aux déprédations provoquées par les larves au niveau du système racinaire.
Le seuil de nuisibilité varie selon la vigueur et l'état hydrique de la plante, ainsi que la fertilité du
sol : il peut être de 20 à 50 larves au m2 en prairies.
Biologie et cycle de développement
Le cycle évolutif du hanneton commun en France dure 36 mois étalés sur 4 années civiles. Il est
détaillé en annexe.
HANNETONS DU GENRE AMPHIMALLON
De couleur brun jaune uniforme, le thorax porte une
pubescence fauve plus ou moins serrée, tout comme le
sternum et l’abdomen.
L’adulte du hanneton de la St-Jean - Amphimallon solstitiale
(L.) mesure entre 14 et 16 mm de longueur. Les élytres
présentent chacune 3 côtes aisément discernables à l’œil nu.
Sur leurs côtés se remarquent de grandes soies dressées
2
disposées en ligne. Les larves mesurent environ 2,5 cm à leur complet développement et
disposent d'une fente anale en Y.
Biologie
Le cycle évolutif de cette espèce est de 2 ans. L'adulte formé à la fin du printemps demeure enfoui
quelques jours, puis lorsque le temps est beau et chaud, il sort de terre au crépuscule. Ces vols
ont lieu suivant les années et les lieux de juin à août. Les captures s'observent en général fin juin
d'où son nom de hanneton de la Saint-Jean. Les femelles se dirigent vers l'arbre le plus proche.
L'alimentation des adultes est faible, voir nulle. La ponte est effectuée 2 semaines après la sortie
de terre et l'accouplement. Les jeunes larves éclosent au bout d'un mois en août/septembre. Après
2 ans de vie larvaire au cours desquelles les cultures sont susceptibles d'être endommagées, la
nymphose a lieu en mai-juin.
Pratiquement inconnu ou confondu avec d’autres espèces il y a encore quelques années, le
hanneton européen - Amphimallon majale (Razoum) mesure entre 10 et 14 mm. Il se distingue de
A. solstitiale par les côtés de son thorax légèrement sinués et l’absence de côtes visibles sur ses
élytres. Fréquentant les endroit chaud et sec, le vol s’étend de juin à mi juillet. Les larves de cette
espèce très abondante par endroit s’attaque à divers plantes cultivées (green de golfs, production
de petits fruits…). Son cycle de vie s’étale sur une année seulement.
HANNETON D’ETE - RHIZOTROGUS AESTIVUS (OL.)
Le thorax présente une taches allongée plus sombre et ses cotés sont fortement sinués. Les
élytres sont brun clair avec une zone longitudinale brune plus ou moins large de chaque coté de la
suture. L’adulte mesure entre 14 et 18 mm et vol en avril mai. L’espèce fréquente les sols légers et
sablonneux. Son cycle évolutif est de 3 années et l’adulte formé en août reste en loge jusqu’au
printemps suivant.
ANOXIA VILLOSA (FABRICIUS 1781)
Cet insecte de 2,5 cm de long est caractérisé par la
coloration uniforme brune plus ou moins foncée de son
corps, recouvert d'une abondante et fine pilosité blancgrisâtre. Les dégâts se manifestent dans les plantations,
vergers des terrains sablonneux. Les adultes volent et
s'accouplent au crépuscule, mais ils ne s'alimentent
pratiquement pas. La larve évolue selon un cycle triennal.
PHYLLOPERTHA HORTICOLA
Il s’agit d’un petit hanneton (8-10 mm) qui se différencie des
autres espèces par la coloration vert métallique du thorax.
Les larves se distinguent surtout par la fente anale en V et
non en Y ainsi que par la disposition des épines du pygidium
dont les deux rangées parallèles se terminent à la limite de
la zone de pilosité.
Biologie
Cette espèce a une génération par an. L'adulte apparaît de
fin mai à fin juin. Les vols s'effectuent par temps ensoleillé.
P. horticola consomme divers organe de plantes, feuilles, fleurs, fruits de nombreux végétaux. Les
dégâts sont le plus souvent négligeables, car l'alimentation ne leur est pas indispensable pour
pondre.
Ponte
Elle débute 2 semaines après la sortie de terre. Les œufs sont déposés dans le sol à une
profondeur variant de 5 à 20 cm. Les éclosions se produisent début juillet ; les larves s'alimentent
pendant 3 à 4 mois puis hivernent. Elles sont polyphages et consomment les racines des
graminées ou des légumineuses, ainsi que celles des arbres fruitiers ou forestiers.
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Bien identifier les espèces de hannetons
Clé de distinction des 6 principaux hannetons adultes nuisibles aux plantes cultivées (source :
Olivier Pillon, SRAL Champagne-Ardenne)
Lutte contre les vers blancs
METHODES AGRONOMIQUES ET BIOLOGIQUES
Les vers blancs dans le sol échappent à l’attention des agriculteurs qui prennent souvent
conscience du danger trop tardivement, lorsque les dégâts sont visibles. Les producteurs doivent
donc être mis en alerte par la surveillance de l’évolution des populations de hannetons.
La détermination préalable de la présence de vers blancs dans le sol à protéger doit être
entreprise par des sondages. La pratique des sondages est simple : elle consiste à effectuer dès la
fin de l’été de l’année du vol, à l’aide d’une bêche des trous de 0,50 mètres de coté en fouillant le
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terrain jusqu'à 30 cm de profondeur à raison de 10 trous par hectare. Le comptage des vers blancs
se fera en rapportant le nombre de larves au mètre carré.
Il existe un seuil de tolérance pour les prairies : 30 larves au m² et pour les pépinières, cultures
légumières : 4-5 larves au m². Au-delà de ces seuils, des dégâts important sont à craindre.
Lutte mécanique contre les larves
Les larves sont très sensibles aux chocs, ainsi qu'à la déshydratation. Durant l'été les vers blancs
se tiennent dans la couche superficielle du sol où ils dévorent les racines. C'est à ce moment là
que le traitement mécanique semble le plus efficace.
Différentes techniques ont été testées :
Techniques utilisées
Taux de disparition des larves
Herse
Rotovator
Labour :
63 %
78 %
pour de jeunes larves (21)
pour des larves plus avancées
Combinaison d'un labour + herse
Herse Rotative (2 passages)
70 – 90 %
10 – 50 %
67 – 90 %
95 %
Source : BIPESCO
Le retournement des prairies permanentes est interdit dans le cadre des primes herbagères de la
P.A.C. Un sursemis peut être effectué dans les zones attaquées et travaillées avec des outils à
dents. Les hannetons préférant pondre dans les prés à végétation rase, retarder la première coupe
pendant le vol, sinon laisser une dizaine de cm de hauteur de coupe. Cette technique permet de
réduire la population larvaire de 40 à 70 % (test réalisé par la FDGDON des Vosges).
La technique du compactage du sol par piétinement du bétail, pour détruire les œufs et les jeunes
larves en été, peut réduire la population.
Prédateurs et parasitoïdes naturels
Les insectes prédateurs bénéfiques, comme les fourmis, se nourrissent d’œufs de hanneton.
Certaines guêpes parasitoïdes (scolies du genre Tiphia) et mouches (tachinaires du genre
Hyperecteina) aident à contrôler les populations de hanneton avec un taux de parasitisme pouvant
atteindre 75% chez A. solstitiale. Quelques espèces sont spécifiques à un seul type de hanneton,
mais d'autres peuvent lutter contre plusieurs espèces dans une région donnée. Les nichoirs à
oiseaux attirent les prédateurs naturels (étourneaux sansonnets, carouges) des vers blancs.
Lutte biologique contre les larves
Le hanneton est sensible aux maladies fongiques. Parmi les principaux
champignons responsables d’infections, il est relevé des Beauveria, en
particulier Beauveria bassiana. Il contamine les hannetons selon le
mode d'action classique des champignons entomopathogènes : après
avoir perforé la cuticule de la larve, le mycélium pénètre et colonise
l'intérieur de l'insecte, puis il synthétise des protéines qui entraînent la
mort de la larve. Cette méthode de lutte est largement utilisée en
Suisse, Autriche, et Nord Italie avec succès (Siefried Keller, Bipesco).
En France, des expérimentations sont en cours depuis 2006 en région Auvergne, Lorraine et
Franche Comté. Les essais sont pluriannuels et les résultats seront exploitables une fois menés à
bien tous les comptages nécessaire pour une évaluation pertinente.
Il existe des spécialités commerciales a base de nématodes entomopathogènes : Heterorhabditis
bacteriophora. Cet auxiliaire parasite et tue les larves de hanneton et d’otiorhynque (charançon).
Mais les conditions d’applications sont très restrictives, le sol doit être humide durant les 5
semaines qui suivent le traitement et la température du sol doit être supérieure à 12 °C.
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Article complémentaire
BAUBET F., 2013. Un hanneton peut en cacher trois, Phytoma-La santé des végétaux
n°661, février, pp. 18-21.
Bibliographie
BALACHOWSKY A.S., 1962. Entomologie appliquée à l'agriculture, tome I.
BONNEMAISON L., 1962. Les ennemis animaux des plantes cultivées et des forêts, vol. II.
Paris, Ed. SEP, 503 p.
CAIRASCHI E.A., 1950. La lutte contre les hannetons et les vers blancs.
HURPIN B., 1961. La lutte contre les vers blancs, Inra.
PAULIAN R., BARAUD J., 1982. Faune des Coléoptères de France, Lucanoidea et
Scarabaeoidea. Paris, Lechevalier, 478 p.
PROUST Maryline. Bilan de 3 années de suivi, Fredon Lorraine.
Liens utiles
http://www.reckenholz.ch/doc/fr/forsch/landbau/nutz/maik2.html
http :// bipesco.uibk.ac.at/index2.html
http:// [email protected]
http://www.faunedefrance.org/bibliotheque/docs/R.PAULIAN(FdeFr38)Scarabeides1.pdf
http://aramel.free.fr/INSECTES11bisbisbis%27%27.shtml
http://www.kerbtier.de/Pages/Fotos/FotoLargeN/Scarabaeidae/Phyllopertha-horticola-n.jpg
http://www.kerbtier.de/Pages/Fotos/FotoLargeN/Scarabaeidae/Anoxia-villosa-m.jpg
http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=cl%C3%A9+d%27identification-descol%C3%A9opt%C3%A8res-lucanides-et-scarabeides-devendee&source=web&cd=1&ved=0CCUQFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.naturalistesvendeens.org%2Flenaturalisteven%2Fnv2-p61-cl-d-identification-des-col-opt-res-lucanideset-scarab-ides-de-vende.pdf&ei=3k41T6TeIZO0hAeUqtTvAQ&usg=AFQjCNFNaN6SWGPyZx4kx3i26bLW6JSYO
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ANNEXE : LE CYCLE EVOLUTIF DU HANNETON COMMUN - MELOLONTHA MELOLONTHA
Première année
1- Hibernation de l’insecte parfait qui reste enterré jusqu’aux premiers beaux
jours du printemps, fin avril début mai.
- 2- Vol préalimentaire selon une trajectoire très orientée, constitué d’insectes
à jeun sortant de terre pour la première fois et se dirigeant vers les arbres.
- 3- Alimentation précédant la ponte, période de 2 ou 3 semaines pendant
laquelle les insectes dévorent les feuilles et les femelles forment leurs œufs.
- 4- Vol de ponte et dépôt des œufs : les hannetons femelles s’envolent des
bois et vont déposer leurs œufs dans les champs.
5- Vol après ponte : 3 ou 4 jours après leur enfouissement
pour pondre, les insectes ressortent de terre et retournent
dans les arbres.
6- Alimentation succédant à la ponte : les femelles vidées
de leurs premiers œufs, revenues dans les bois,
s’attaquent de nouveau au feuillage et mûrissent une
deuxième série d’ovocytes pendant à nouveau 2 ou 3
semaines.
7- Vol de deuxième ponte et éventuellement de troisième
ponte
8- Incubation des œufs qui demande sous notre climat 6
semaines environ.
9- Premier stade larvaire qui dure 2 mois, et première mue
qui intervient en France fin août, début septembre.
-
-
-
-
Deuxième année
- 10- Hibernation de la larve du 2ème stade : l’arrêt du développement se produit vers la mioctobre ; les vers blancs s’enfoncent alors jusqu’au niveau du sous-sol et y demeurent inactifs
jusqu'à la mi-avril.
- 11- Deuxième mue larvaire et gros dégâts : la mue a lieu en juin. La jeune larve du 3ème stade
qui en résulte est particulièrement vorace. C’est d’ailleurs à cette époque qu’on enregistre les
plus importants dégâts aux cultures. Ces ravages se poursuivent jusqu'à ce que la larve ait
constitué ses réservés, c’est à dire jusqu'à l’automne suivant.
Troisième année
- 12- Hibernation de la larve du 3ème stade : comme l’année précédente, les vers blancs
s’enfouissent dans le courant d’octobre et cessent toute activité jusqu’au printemps suivant
(mi-avril).
- 13- Dégâts de « deuxième année » : en mai et juin les larves reprennent leur alimentation,
mais, déjà bien pourvues en réserves, elles ont un appétit relativement restreint de sorte
qu’elles n’occasionnent en général que des dommages limités aux récoltes, d’autant plus que
leur période d’activité est courte, de deux mois environ.
- 14- Nymphose : parvenues à leur complet développement, les larves du 3ème stade
s’enfouissent et aménagent une loge ou s’accomplit la métamorphose. Celle-ci dure 2 mois : le
hanneton est formé dans le courant d’août, mais il reste dans sa loge nymphale.
- 15- Diapause imaginale : en dépit des conditions extérieures apparemment favorables,
l’insecte parfait ne quitte pas la loge nymphale. Dérangé, il s'enfouit aussitôt.
- A cette phase de diapause succède une période d’arrêt de développement du au froid hivernal,
de sorte que le hanneton ne redevient actif au printemps suivant et un nouveau cycle
recommence
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Sorties de terre
Le réchauffement du sol au printemps conditionne les premières apparitions. Les sorties de terre
ont lieu fin avril début mai quand la température du sol a atteint 10° C à 25 cm. Des facteurs plus
complexes sont cités dans la bibliographie comme ayant une influence sur les vols : « variations
individuelles de comportement de sensibilité aux stimuli extérieurs, latence réactionnelle,
différences d'état physiologiques influencées par 6 mois de vie souterraine. » Par ailleurs, dans
une même parcelle, tous les insectes ne passent pas l'hiver au même niveau. Enfin, pour un
territoire donné, le réchauffement du sol dépend de la nature, de la structure, de l'humidité, de
l'exposition du terrain.
Tous ces facteurs expliquent l'échelonnement des sorties de terre qui se prolongent durant 3
semaines.
Les grands vols se produisent au crépuscule et il est noté une caractéristique qui est la
"canalisation" des insectes en vols vers certains objectifs bien délimités : "tous les insectes d'un
secteur déterminé se dirigent vers certaines lisières forestières ou certains groupes d'arbres".
Période de nutrition, d'accouplement et de maturation des œufs
Le hanneton commun est très polyphage, néanmoins par ordre de préférence décroissante, il
attaque les chênes, les érables, le charme, le hêtre, le châtaignier et le marronnier. Les saules, les
peupliers, les bouleaux et les noisetiers sont rarement défeuillés. Parmi les arbres fruitiers,
Melolontha préfère le prunier et le mirabellier. Dans le groupe de résineux, seul le mélèze est
attaqué. La vigne subit aussi des attaques qui ont pu être sérieuses au cours de l’histoire.
Période de vols de retour ou ponte
Alors que le vol vers la forêt peut atteindre quelques kilomètres de distance, le vol de ponte ne
dépasse pas, en général, quelques centaines de mètres, permettant d'expliquer la présence de
foyers de fonte et par la suite de vers blancs, le plus souvent définis par rapport aux lisières
attaquées.
Les œufs sont déposés selon la nature du terrain à 10-15 cm de profondeur. Les premières
éclosions de larves interviennent 6 semaines après. Les dégâts les plus importants ne seront
visibles qu’au printemps suivant.
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EN RESUME
Au cours de cet été, les conditions météorologiques ont été peu favorables aux maladies
(déficit en pluviosité et ensoleillement accru).
Une première découverte de la pyrale du Buis va compliquer les maintiens des buis (culture
ou naturel). Les oïdiums sont très visibles et peuvent avoir un impact sur le long terme. Trois
génération de mineuse du marronnier sont confirmées par comptage. Il est encore temps
de lutter contre les adventices estivales et certaines invasives notamment contre l’ambroisie. Deux notes nationales sont rapportées : une sur l’ambroisie l’autre sur les hannetons.
La surveillance du territoire permet de caractériser le degré d’infestation des parasites et
ravageurs en zone non agricole et prochainement de localiser les zones géographiques
à risque identifiées grâce à la mutualisation des observations.
Si vous souhaitez être partie prenante du réseau
d’observation et faire remonter tout signalement de
nuisibles en zone non agricole, contactez nous :
Fédération REgionale de Défense contre les Organismes Nuisibles de Franche-Comté :
Parc du Vallon
Bâtiment A
25480 Ecole-Valentin
Animation de la filière Zone Non Agricole :
Laurent REBILLARD
03 81 47 79 23
[email protected]
Ce bulletin est réalisé à partir d’observations des communes de Besançon, d’Arbois, CRPFDSF délégation de Lons-le-Saunier, la MFR de Chargey les Gray, Entreprise Richard Bonnot Elagage, Entreprise Christian Cattin paysagiste, Pépinière Jura Vert, Michel Petit, et
la FREDON-FC.
Ce BSV est diffusé gratuitement par le biais des sites Internet suivants :
www.franche-comte.pref.gouv.fr,
www.draaf.franche-comte.agriculture.gouv.fr,
www.franche-comte.chambagri.fr,
www.fredonfc.com.
Bulletin rédigé par la
FREDON de FrancheComté et édité par la
Chambre Régionale d’Agriculture de Franche-Comté.
Action pilotée par le ministère chargé de l'agriculture, avec l’appui financier de
l’Office National de l'Eau et des Milieux Aquatiques, par les crédits issus de la
redevance pour les pollutions diffuses attribuées au financement du plan Ecophyto
2018.
Directeur de publication :
Michel RENEVIER
Valparc - Espace Valentin
Est
25048 BESANCON
CEDEX
Tel : 03.81.54.71.71
Fax : 03.81.54.71.54
[email protected]
Bulletin de Santé du Végétal ZNA, N° 04
2 septembre 2013 - Semaine 36
p 19/19
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