Un autre q− analogue des nombres d Euler G . - N .Han1 , A .Randrianarivony2 et J .Zeng3 1IRMA, CNRS et Universit é Louis - Pasteur ( Strasbourg 1 ) , France 2 Facult é des Sciences , Universit é d ’ Antananarivo , Madagascar 3Institut Girard Desargues , Universit é Claude Bernard ( Lyon 1 ) , France Dedicated to G. Andrews on the occasion of his 60 th b irthday Abstract The ordinary generating functions of the secant and tangent num bers have very simple continued fraction expansions . However , the classical q− secant and q− tangent numbers do not give a natural analogue of these continued fractions . In this paper , we introduce a different q− analogue of Euler numbers using q− difference operator and show that their generating functions have simple continued fraction ex pansions . Furthermore , by establishing an explicit bijection between some Motzkin paths and (k, r)− multipermutations we derive combina torial interpretations for these q− numbers . Finally the allied q− Euler median numbers are also studied . 1 q− Introduction Les nombres d ’ Euler En (n ≥ 0) sont classiquement d é finis comme les coef - ficients apparaissant dans le d é veloppement de Taylor suivant : X n Ent n ! = 1 + t + t2 2! + 2t3 3! + 5t4 4! + ... = 1cos t + tan t. (1) n≥0 Ainsi les nombres E2n et E2n+1 sont appel é s aussi nombres s é cants et nom - bres tangents respectivement . En rempla c − cedilla ant cos t et tan t par leurs q− analogues dans ( 1 ) on obtient alors le q− analogue classique des nombres d ’ Euler comme les coefficients corresp ondants dans le d é veloppement en q− s é ries de Taylor . Ces q− nombres d ’ Euler gé n é ralisent effectivement certains aspects arithm é t iques et combinatoires des nombres d ’ Euler [ 2 , 3 , 10 ] , mais 1 ils ne fournissent pas de q− analogues simples pour deux S - fractions continues remarquables de leurs s é ries gé n é ratrices ordinaires [ 8 ] : X E2n tn = 1 + t + 5t2 + 61t3 + ... = 1 − 1122 t2 t , (2) n≥0 1− 32 t 1− . . . X E2n+1 tn = 1 + 2t + 16t2 + 272t3 + ... = 1 − 11 · 2t .(3) n≥0 2 · 3t 1− 3 · 4t 1− . . . Une autre suite de nombres li é s intimement aux nombres s é cants et tan gents est la suite des nombres d ’ Euler m é dians Ln , qui sont les nombres apparaissant au milieu du triangle de Seidel - Arnold [ 4 , 7 ] : 1 0 1 ← 0 → 1 2 ← 2 ← 0 → 2 → 4 16 ← 16 ← 14 ← → 16 → 32 → 46 0 → 1 1 ← 0 → 5 → 5 10 ← 5 ← → 56 → 61 0 → 61 ...... dont la construction est analogue à celle du triangle de Pascal pour les coefficients binomiaux . Par exemple , on trouve les premi è res valeurs de ces nombres : L0 = 1, L1 = 1, L2 = 4, L3 = 46, ainsi que celles des nombres d ’ Euler : E0 = E2 = 1, E4 = 5, E6 = 61 et E1 = 1, E3 = 2, E5 = 16. Dumont [ 7 ] a montr é que la fonction gé n é ratrice des nombres Ln a aussi un d é veloppement simple en S - fraction continue : X Ln tn = 1 + t + 4t2 + 46t3 + 124t4 + ... = 1 − 11 · 1t . n≥0 1 · 3t 1− 2 · 5t 1− 2 · 7t 1− . . . 2 (4) Il s ’ av è re [ 1 7 , 18 ] qu ’ une t elle formule pour une suite de nombres est gé n é rale - ment li é e à une formule de type Gandhi de ces nombres . Plus pré cis é ment , soit α = (a, b, c, d) une suite d ’ entiers rationnels et nP(α) (x)(n ≥ 0) une suite de polyn ô mes d é finis par bracelef tmid − bracelef tbt x) (α) , P (α)n0(α) (( x) == 1(x + a){(x + b)nP −1 (x P (α) + c) − (x + d)nP (5) Par la m é thode de [ 1 7 , 1 8 ] , on obtient ais é ment le r é sultat suivant : X (α) nP (x)tn = 1 − 1 − 1 − 1 − b−(( b −−(b +2c) 1 n≥0 2c)t +c)(x+ )(x+a)t a + c) t + 3c(x+ +b − d+2c)(x c a)t cd 2− c(x+b+ d1 1 (x+b)t t . (6) . . . D ’ o ù, par comparaison de leurs fractions continues , on d é duit que (1,2,2,1) E2n+1 = nP (1), (0,1,2,0) E2n = nP (1), (0,2,4,−2) Ln = 4−n nP (1). (7) Par ailleurs , les polyn ô mes n(α) P (x) interpolent les trois autres suites de nombres (Rn ), (ln ) et (rn )proposé es dans [ 7 , 18 ] par les ressemblances de leurs fractions continues à celles des nombres d ’ Euler m é dians : (2,4,4,0) Rn = 4−n nP (1), (0,1,2,−1) ln = 2−n nP Les premi è res valeurs : R0 = 1, R1 R3 = 402, = 3, R2 (1), (1,2,2,0) rn = 2−n nP (1). (8) de ces nombres sont = 24, l0 = 1, l1 = 1, l2 = 3, l3 = 21etr0 = 1, r1 = 2, r2 = 10, r3 = 98. L ’ un des avantages d ’ une formule de type ( 5 ) est qu ’ elle ouvre une nou - velle voie pour des q− extensions en rempla cedilla − c ant la diff é rence ordinaire par la q− diff é rence . Ce qui a d ’ ailleurs é t é fructueux dans l 0é tude de q− nombres de Genocchi [ 1 3 ] . Le but de cet article est d 0é tudier le q− analogue des nombres plus haut dans cette optique . Pour tout entier positif ou n é gatif de n, on d é finit son q− analogue [n] par [n] := [n]q = 11 −− qqn et 3 [x, n]q = xq n + [n]. (9) −1 (x)}. Pour n ≥ 0, on d é finit le q− analogue de ( 5 ) les polyn ô mes n(α) P (x, q) par { ) , (α) = q P (α)n0(α) ((x, x, q ) = 1[x, a]q [x, b]q nP P q , q) −1 ([x, c]1+ ( q − (α) − [x1,)x d]q nP Pour des entiers positifs r ≥ l ≥ 0, on note l ’ ensemble des entiers compris entre l et r par −1 (x, q). [12, [l..r] = {l, l + 1, ..., r − 1, r}. (10) p . 73 ] (11) D é finition 1 Soient k et r deux entiers naturels . Une (k, r)− multipermu tation ou (k, r)− MP de [1..n] est un r é arrangement du mot 0k 1r 2r · · · nr t el qu ’ entre deux lettres identiques , il n ’ y a aucune lettre plus petite . On note (k,r) Sn l ’ ensemble des (k, r)− multipermutations de [1..n]. Remarque : Si k = 0, une (k, r)− MP se r é duit à une r− multipermutation de [1..n], qui a é t é introduite par Gessel et Stanley [11] et poursuivie par Park [ 1 5 ] . Si r = 1, une (k, r)− MP de [1..n] s ’ appelle simplement k− permuta tion de [1..n]. On s ’ aper c − cedilla oit assez facilement que le cardinal de (k,r) a une Sn formule explicite : | S(k,r) |= (k + 1) · (k + 1 + r) · · · (k + 1 + r(n − 1)). n Il en r é sulte que X | S(k,r) | xnn! = (1 − rx)−(k+1)/r , n n≥0 ainsi ( voir [ 8 ] ) que X (k )t2 | S(k,r) | tn = 1 − (k + 1)t − 1 − (k + 11 +r 2r)t + 1− n 2r(k + 1 + r)t2 (12) n≥0 . . . 1 − bi t − λi t2 . . . o ùbi = k + 1 + 2ir et λi = r(i + 1)(k + 1 + ir) pour i ≥ 0. En vertu de la th é orie combinatoire des J− fractions continues [ 8 ] , on en d é duit l ’ existence d ’ une bij ection de S(k,r) sur un certain ensemble n de 4 chemins de Motzkin valu é s ( voir Section 3 ) . Nous allons construire une t elle bij ection Θn en gé n é ralisant la bij ection classique de Fran c − cedilla on - Viennot Flaj olet ( voir [ 8 ] ) , qui correspond au cas o ùr = 1. Cet article est organisé comme suit . Dans la section 2 on calcule d ’ abord la s é rie gé n é ratrice ordinaire de nP(α) (x, q) (n ≥ 0) et puis d é finit des q− extensions des nombres et des polyn ô mes introduits plus haut . La sec - t ion 3 est consacr é e à la construction de la bij ection Θn . En appliquant la th é orie combinatoire gé n é rale des fractions continues , on en d é duit des interpr é tations combinatoires de ces polyn ô mes dans la section 4 . Enfin on t ermine l ’ article par des li ens avec les nombres de Genocchi . 2 F−r actions continues et P d é finitions n Posons ∆q x = 1 + (q − 1)x et P (x, t) = n≥0 n(α) La r é currence P (x, q)t . 0 ( 1 0 ) equivaut alors à l é quation fonctionnelle suivante : ] [ b] t q x, q P (x, t) = ∆q x + [∆qx, xa]q [x, d]q t + q∆ [xx ,+ a [x, a]q [x, d]q t · P ([x, c]q , t). Comme 1 + (q − 1)[x, c]q = qc ∆q x et par it é ration le r é sultat suivant . Proposition 1 On a X n≥0 (α) nP (x, q)tn = X n≥0 q nc tn [[x, c]q , a]q = [x, a + c]q , Y∆q x Qn ni=0 {q ic ∆q x i (13) on en d é duit −=10 [x, a + ic]q [x, b + ic]q ]q [x, d + ic ]q t} . + [x , a + ic (14) Comme dans [ 13 , 1 7 , 18 ] , on obtient le d é veloppement en fraction continue de P (x, t) en appliquant une formule de Wall [20]à(13). Th é or è me 1 La fonction gé n é ratrice ordinaire des (α) polyn ô mes nP (x, q) admet le d é veloppement en S - fraction continue suivant : X (α) d[b d[ nP (x, q)tn = 1 − 1 − 1 − 1 − 1qq − q + 2c]q2c]q t n≥0 . . . 5 c][x ,a [x,b]q tt [ qa c]d x, a]q − d[ ] + c] + b−q1 d [b b+ qt qt a 1− +2c][x3c][x, ,a c] q a [ x, −d b+ [2c] [ t . Remarque : Le th é or è me ci - dessus a é t é d é couvert à l ’ aide de Maple . En effet , la formule de Wall ( voir [ 1 3 , 1 7 , 1 8 ] ) fournit une relation de r é currence pour les coefficients de la S− fraction continue , qui permet de calculer les premiers coefficients rapidement à l ’ aide de Maple dans des cas particuliers . Pour des entiers positifs k et r, posons (k,r) nE (k−1,k−1+r,2r,k−1) (x, q) = q −(k−1)n nP (x, q). (15) Il vient du th é or è me 1 que X (k,r) nE ] r][x,k − [3r[] [x, k−[x,k 1 11q− 4 r] − (x, q)tn = 1 − 1 − 1 − 1[[2 r− ][x, k1 n≥0 1+3r] + 2r]q tt+r]q tq t . (16) . . . Rappelons que les nombres d ’ Euler d ’ ordre k sont d é finis par X (k) 2E 2n n (t 2n)! = (1cos t)k . n≥0 Comparant avec le d é veloppement en S− fraction continue de la s é rie (k) gé n é− ratrice de 2E n ( voir [ 8 ] ) , on voit que (k,1) (k) 2E n = nE (1, 1). Il est donc naturel de d é finir n(k,r) (x, q) comme les q− polyn ô mes E d ’ Euler d ’ ordre k. En vertu de ( 7 ) , on d é finit les q− polyn ô mes s é cants Sn (x, q) et les q− polyn ô mes tangents Tn (x, q) par (1,1) Sn (x, q) = nE (x, q), (2,1) Tn (x, q) = nE (x, q). (17) On a donc les formules suivantes : X Sn (x, q)tn = 1 + xt + x([2] + [3]x)t2 + ... n≥0 = 1 − 1 − 1 − 2]q t . . . 6 ,3]q [2 ]]x [t 1[11 x, 1] , qt − [4] [3][x [x t , (18) X Tn (x, q)tn = 1 + (1 + qx)t + (1 + qx)([2] + [3](1 + qx))t3 + ... n≥0 = 1 − 1 − 13]q t ,4]q [1] [x −1 [2 ], [1]q 2t ] x, 1 , qt − [4] [3][x [x t . (19) . . . A leurs tours , en d é finissant les q− nombres s é cants E2n (q) = Sn (1, q) et les q− nombres tangents E2n+1 (q) = Tn (1, q) (n ≥ 0), on obtient les q− analogues de ( 2 ) et ( 3 ) comme suit : X E2n (q)tn = 1 + t + (2 + 2q + q 2 )t2 + (5 + 12q + 16q 2 + 14q 3 n≥0 4 5 6 3 +9q + 4q + q )t + ... = 1 − 1 − 12t [4]2 1[1] 2[2 t]2 t 3] [ − t , (20) −1 . . . X E2n+1 (q)tn = 1 + (1 + q)t + 2(2 + q + q 2 )(1 + q)2 t2 + (5 + 6q n≥0 2 3 +9q + 6q + 5q + 2q + q )(1 + q)3 t3 ... = 4 5 6 ][5] 1 − 1 − 1]t [1 1] [[2 ]] [t3] t 2 − [4 [3][4 t . (21) −1 . . . Le r é sultat suivant est comparable avec ceux obtenus par Andrews , Foata et Gessel [ 2 , 3 , 1 0 ] pour les nombres q− secants et q− tangents classiques . Proposition 2 Pour n ≥ 0, on a E2n (q) ≡ 1 mod (1 + q)2 et n E2n+1 (q) = (1 + q) Qn (q), o ùQn (q) est un polyn ô me à coefficients entiers positifs de q telqueQn (−1) = (−1)n n!. 7 D é monstration : Comme dans [ 9 , 14 ] , on obtient de ( 20 ) que X E2n (q)tn ≡ 11− t (mod(1 + q)2 ). n≥0 D ’ o ùE2n (q) ≡ 1 mod (1 + q)2 . Posons E2n+1 (q) = (1 + q)n Qn (q). [2n]q /(1 + q) = [n]q 2, il vient de ( 2 1 ) que X Qn (q)tn = [11 ] [[ 11 ]] 2[5] [− 2t q22 t[3 ] q [2] 1 − 1 − 1 −1 n≥0 3] [ t Comme . (22) t q 2]q . . . Donc Qn (q) [2n + 1]− 1 = 1 est un polyn ô me de qà coefficients entiers positifs . Comme et [n]1 = n, en posant q = −1 dans ( 22 ) , on obtient X + 1t Qn (−1)tn = 1 + 1 + 1 + 11+ 1 2t11t 2t + 3t3t . (23) (x, q). (24) n≥0 . . . D0 oùQn (−1) = (−1)n n!. Posons maintenant (k,r) nL (k,k+r,2r,k−r) (x, q) = (q k−r [2r]q )−n nP Comme [2nr]/[2r] = [n]q 2r, on d é duit du th é or è me 1 que X (k,r) nL (x, q)tn = 1 + [x, k]t + [x, k]([x, k] + q r [x, k + r])t2 + ... n≥0 = 1−1−1−1− [xr q[2q1r ] [[2]q 2r[x,k+32r 2rx k , k]xq,k t+r]q t1 q [x,k+2r] − []q [ , +4r] t 3r]q tqt q . (25) . . . 8 En vertu des relations ( 7 ) et ( 8 ) , on appelle nL(k,r) (x, q) les q− polyn ô mes d ’ Euler m é dians gé n é raux . En d é finissant les deux typ es de q− nombres d ’ Euler m é dians Ln (q) = nL(0,2) (1, q) et Rn (q) = n(2,2) (1, q), on obtient L X Ln (q)tn 1 + t + [4]t2 + (1 + 3q 2 + 4q 3 + 6q 4 + 5q 5 + 7q 6 = n≥0 7 8 9 +6q + 5q + 3q + 3q = 10 + 2q 11 12 3 + q )t + ... ]q 4[7] 1 − 1 − 1 − [5]t 11[ ]t 1 2 [3] q t − q 2 [2 [2]q 4 t , (26) . . . X Rn (q)tn = 1 + [3]t + [3](q 2 + [7])t2 + [3](1 + 2q + 6q 2 + 8q 3 n≥0 4 5 6 9 +11q + 12q + 15q [3] + 12q + 11q 10 +9q 11 + 7q 12 + 4q 13 + 3q 14 + 2q 15 + q 16 )t3 + ... = ] 4[9] 1 − 1 − 1 − [7]t q 11[ ]t 3 2 [5] q t − q 2 [2 [2]q 4 t . (27) . . . De m ê me , en d é finissant les q− analogues des nombres ln et rn respectivement (1,1) par ln (q) = n(0,1) (1, q) et rn (q) = nL (1, q), on a L X ln (q)tn = 1 + t + [3]t2 + [3](1 + 2q + 2q 2 + q 3 + q 4 ))t3 + ... n≥0 = ]q 2 1 − 1 − 1 − [3] 11[1 t[4]t ]t q [2] q[2 − [2]q 2 t . . . X rn (q)tn = 1 + (1 + q)t + [2](1 + 2q + q 2 + q 3 )t2 + ... n≥0 9 , (28) = ] 2 1 − 1 − 1 − [4] q 11[2 ]t q [3] q[2 − [2]q 2 t[5]t . (29) t . . . Remarque : On p eut exprimer les fonctions gé n é ratrices de t outes les suites ci - dessus en s é ries de facult é en spé cialisant ( 14 ) . Par contre le calcul de fonctions gé n é ratrices exponentielles des suites ci - dessus est un probl è me ouvert . 3 Construction de la bijection Θn Soit σ = x1 x2 · · · xrn+k une (k, r)− MP de [1..n]. Il est clair que σ peut s crire de fa c − cedilla on unique comme suit : σ = 0m1 w1 0m2 w2 · · · 0ml wl 0ml + 1, 0 é (30) o ù chaque mi est un entier strict ement positif , sauf p eut −ê tre m1 et ml+1 qui peuvent ê tre nuls , et chaque wj est un sous - mot maximal non vide de σ form é de lettres non nulles . Notons que si une lettre xapparaı̂ t dans le sous - mot wj (1 ≤ j ≤ l), alors t outes les r lettres x ’ s s ’ y trouvent . Il s ’ ensuit que wj est de longueur multiple de r. Lemme 1 Soit wj = xf xf +1 ···xf +rh−1 avec h > 0 un sous mot maximal de σ ne contenant pas de lettre 0 et wbj = xf xf +r ...xf +r(h−1) le mot o btenu en supprimant toutes les lettres xi dans wj telles que i 6≡ f mod r. Alors les lettres dans wbj sont toutes distinctes . D é monstration : En effet , supposons que i et i0 (i < i0 ) sont deux plus p etit s entiers t els que xf +ri = xf +ri 0. Alors les lettres entre xf +ri et xf +ri 0 dans wj sont plus grandes que xf +ri et par suite t outes les lettres qui leur sont identiques s ’ y trouvent aussi . Donc le nombre de ces lettres , i . e ., r(i0 − i) − 1, doit ê tre multiple de r, ce qui est absurde . Il s ’ ensuit que si l ’ on substitue dans ( 30 ) chaque wj par wbj, on obtient la k− permutation associ é e àσ : σ̂ = 0m1 w b1 0m2 w b2 · · · 0m lw bl 0m l + 1. 10 (31) à Pour chaque i ∈ [1..n], on num é rote les r lettres i ’ s dans σ de gauche droite . Si la s− i è me i est retenue dans wbj, on pose ε(σ, i) = s − 1, δ(σ, i) = mj+1 + · · · + ml+1 . (32) D é finition 2 La m− i è me lettre xm de σ est un é l é ment saillant inf é rieur gauche de σ si xm 6= 0 et si t oute lettre à gauche de xm est plus grande que xm . On note sig (σ) le nombre d 0é l é ments saillants inf é rieurs gauches de σ. Supposons de plus que xm est dans le sous - mot wbj ( resp . dans wj ), on dit que xm est un é l é ment localement saillant inf é rieur gauche de σ̂( resp . σ) si t oute lettre à gauche de xm dans w bj ( resp . dans wj ) est plus grande que xm . Lemme 2 Si gauche de σ̂, xm est un é l é ment localement saillant inf é rieur alorsε(σ, xm ) = 0. D é monstration : Supposons que xm est dans wj = xf xf +1 · · · xf +rh−1 (h > 0) et m = f + ri. Si ε(σ, xf +ri ) 6= 0, on a i > 0. Soit s le plus petit entier ≥ f tel que xs = xf +ri . Il existe un unique entier h ∈ [0..i − 1] t el que f + rh < s < f + r(h + 1). Comme les lettres distinctes xf , xf +r , ..., xf +rh sont plus grandes que xs , toutes les lettres qui leur sont identiques se trouvent à gauche de xs . Il y a donc au moins r(h + 1) − 1 lettres entre xf et xs ; ce qui contredit l ’ in é galit és < f + r(h + 1). D é finition 3 Soit σ̂ une k− p ermutation de [1..n] et ε = (ε1 , ..., εn ) une suite d ’ entiers de [0..r − 1]. On dit que ε est r− compatible avec σ̂ si εi = 0 pour tout i localement saillant inf é rieur gauche de σ̂. Lemme 3 Etant donn é es une k− permutation σ̂ de [1..n] et une suite r− compatible (ε1 , .., εn ) avec σ̂, il existe une seule (k, r)− MP σ de [1..n] associ é e àσ̂ telle que ε(σ, i) = εi pour tout i ∈ [1..n]. D é monstration : On procè de par r é currence sur n. Pour m m n = 1, soit σ̂ = 0 110 2 o ùm1 +m2 = k et ε1 = 0. Alors σ = 0m 11r 0m 2 est la seule (k, r)− MP de [1..n] associ é e àσ̂. Supposons le lemme vrai à l ’ ordre n. Soit σ̂ une k− permutation de [1..n + 1] et (ε1 , ..., εn+1 ) une suite r− compatible . Il est é vident que (ε1 , ..., εn ) est une suite r− compatible avec la restriction σ̂0 de σ̂ sur [1..n]. D ’ aprè s l ’ hypoth è se de r é currence , il existe une seule (k, r)− MP σ0 de [1..n] associ é e àσ̂0 t elle que ε(σ0 , i) = εi pour t out i ∈ [1..n]. S ’ il y a s lettres non nulles et t lettres nulles avant la lettre n + 1 dans σ̂, on 11 construit le mot σ en ins é rant le mot (n + 1)r aprè s la (rs + t − εn+1 )− i è me lettre de σ0 . On voit que ε(σ, n + 1) = εn+1 et que l ’ unicit é de σ0 implique celle de σ. Nous aurons encore b esoin de quelques notions suppl é mentaires . Toute k− p ermutation σ̂ p eut se d é composer en b locs t els que chaque bloc soit un sous - mot maximal de σ̂ constitu é soit de lettres t outes nulles ( bloc nul ) , soit de lettres non nulles formant une suite croissante . La premi è re et la derni è re lettre d ’ un bloc non nul qui ne se r é duit pas à un singleton sont appel é es resp ectivement creux et pic de σ̂; les autres lettres d ’ un t el bloc sont appel é es doubles mont é es de σ̂. Une lettre non nulle formant un bloc singleton est appel é e double descente . Comme dans [ 5 ] , on dit qu ’ une lettre i de σ̂ est embrass é e à gauche ( resp . à droite ) par un bloc si i est encadr é par la premi è re et la derni è re lettre de ce bloc qui se trouve à gauche ( resp . à droite ) de i. On note res (σ̂, i)( resp . les (σ̂, i)) le nombre de blocs de σ̂ embrassant i et se trouvant à sa droite ( resp . à sa gauche ) . Exemple : Soit σ = 3466644330015551777102220. Alors σ est une ( 4 , 3 ) - MP sur [ 1 . . 7 ] et σ̂ = 36 − 4 − 00 − 157 − 0 − 2 − 0, o ù les blocs sont s éparé s par un trait −. Il en r é sulte que σ̂ a deux creux 1,3; deux pics 6 , 7 ; une double mont é e 5 ; deux doubles descentes 2 , 4 . Les statistiques d é finies ci - dessus de σ sont consigné es dans le tableau suivant : εδ (σ σ, ,i i (σ̂ σ̂ , resles(( D é finition 4 )i,ii ) ) ) 01020 01 43100 012 Soit σ ∈ Sn(k,r) . 44121 225 01 46101 71 020 Pour t out i ∈ [1..n], on d é finit RES(σ, i) = r · res(σ̂, i) + ε(σ, i) + εi δ(σ, i) o ùεi = 1 si i est un creux ou une double descente de σ̂ et εi = 0 si i est un pic ou une double mont é e de σ̂; et 2r · RES(σ, i) + r RES∗ (σ, i) = braceex − bracelef tmid − braceex − bracelef tbt 2r · RES(σ, i) RES(σ, i) 12 siiestunpicimpairdeσ̂; siiestunpicpairdeσ̂; siin0 estpasunpicdeσ̂. On pose RES(σ) = X RES(σ, i), RES∗ (σ) = X 1≤i≤n RES∗ (σ, i). 1≤i≤n On rappelle [ 8 ] qu ’ un chemin de Motzkin est un chemin π = (p0, ..., pn) dans le plan N × N qui va de l ’ origine p0 = (0, 0) au point pn = (n, 0) sur l ’ axe horizontal en n ’ utilisant que des pas é l é mentaires Est ( i . e . , des pas horizontaux ou paliers ) , Nord - Est et Sud - Est . Si l ’ on code un pas Nord - Est par N E, un pas Sud - Est par SE et un pas horizontal Est par P, on obtient alors un mot de Motzkin c = c1 ...cn sur l ’ alphabet {N E, SE, P } qui est le codage au sens pré c é dent d ’ un chemin de Motzkin . Soit h1 = 0 et hi =| c1 ...ci−1 | N E− | c1 ...ci−1 | SE pour 2 ≤ i ≤ n, o ù | w |a repré sente le nombre d ’ occurrences de la lettre a dans le mot w. On appelle hi le niveau du i− i è me pas ci . Un chemin de Motzkin sans pas Est est appel é chemin de Dyck et le codage corresp ondant est appel é mot de Dyck . Pour la commodit é de la description de la bij ection Θn , on code dans la suite chaque pas Est d ’ un chemin de Motzkin par EB( pour Est bleu ) ou ER( pour Est rouge ) . D é finition 5 Une histoire d ’ Euler d ’ ordre (k, r) sur [1..n] est un couple (c, p) o ùc = c1 c2 · · · cn est un mot de Motzkin et p = p1p2 · · · pn une suite d ’ entiers positifs telle que i 0 ≤ pi ≤ { rhrh +− k1 i sisi cci i =NE = SE ouou EBER;. (33) On note n(k,r) l ’ ensemble des histoires d ’ Euler d ’ ordre (k, r) sur [1..n]. M Th é or è me 2 Soit σ une (k, r)− MP sur [1..n] et σ̂ sa k− permutation as soci é e . Pour i = 1, ..., n, on pose pi = RES (σ, i) et NE ci = braceex − braceex − braceex − bracelef tmid − braceex − braceex − braceex − bracelef tbt SEEB ER Alors est une histoire d ’ Euler d ’ ordre (k, r) sur (k,r) (k,r) [1..n]. De plus , l ’ application Θn : Sn −nM d é finie par Θn (σ) = (c, p) est une bijection . 13 (c, p) = (c1 ...cn , p1...pn) si si i e si si i es D é monstration : Montrons d ’ abord que l ’ application Θn est bien d é finie . 1 ) Si i est un pic ou une double mont é e de σ̂, alors le niveau hi du ci satisfait l 0é quation : hi = res(σ̂, i) + les(σ̂, i) + 1. (35) Comme res (σ̂, i) ≤ hi − 1 et ε(σ, i) < r, on a donc pi = RES (σ, i) ≤ rhi − 1. 2 ) Si i est un creux ou une double descente de σ̂, alors le niveau hi du ci satisfait l 0é quation : hi = res(σ̂, i) + les(σ̂, i). (36) Si ε(σ, i) = 0, on a pi = RES (σ, i) ≤ rhi +k. Supposons que ε(σ, i) 6= 0. Soit w = xm xm+1 · · · xm+rq−1 le sous - mot maximal de σ contenant i et ne contenant aucune lettre nulle . Il existe un entier p ∈ [1..q − 1] tel que i = xm+rp . Le lemme 2 implique que p > 0 et qu ’ il existe un entier u < p t el que xm+ru < xm+rp . D ’ autre part , comme i est un creux ou une double descente de σ̂, alors xm+r(p−1) > xm+rp . Soit donc s le plus grand des entiers u < p tel que xm+ru < xm+rp . Alors s < p − 1( ce qui implique que p > 1) et , par suite , le bloc de σ̂ contenant xm+rs embrasse i Alors s < p − 1 ( ce qui implique que p > 1) et , par suite , le bloc de σ̂ contenant xm+rs embrasse i et se trouve à sa gauche . Il en r é sulte que les (σ̂, i) 6= 0 et res (σ̂, i) ≤ res (σ̂, i)+ les (σ̂, i) − 1 = hi − 1. Il s ’ ensuit que RES(σ, i) ≤ r(hi − 1) + ε(σ, i) + k ≤ rhi + k − 1. (37) Montrons ensuite que l ’ application Θn est bij ective . Pour ce faire , par - tant d ’ une histoire (c, p) v é rifiant la relation ( 33 ) , nous allons trouver de fa c − cedilla on algorithmique une unique σ dans Sn(k,r) t elle que Θn (σ) = (c, p). Nous allons d ’ abord construire la k− permutation σ̂ par né tapes : partant du mot σ̂0 = 0k et ins é rant ià la i− i è me é tape pour i = 1, ..., n. À l 0é tape 1 , comme ε(σ, 1) = res (σ̂, 1) = 0, on a donc δ(σ, 1) = p1 et σ̂1 = 0k−p1 10p1 . De plus , si c1 = N E, on ins è re une lettre ∗ juste aprè s 1 . Supposons que l ’ on est à la i− i è me é tap e avec i ≥ 2. Soit y1y2...yi − 1 le r é arrangement de 1, 2, ..., i − 1 selon leur disp osition . Si s := hi > 0, soit yj1 , yj2 , ..., yjs les lettres suivies d ’ une ∗ dans σ̂i−1. Posons , pour simplifier , (1 ≤ l ≤ s). • zl = yjl Notons t out d ’ abord que : chaque fois qu ’ on ins è re un creux , on ins è re une ∗aprè s lui ; 14 on n ’ ins è re avant une ∗ qu ’ une lettre qui soit une double mont é e de σ̂ mais on ne peut pas ins é rer une lettre juste aprè s une lettre non nulle non suivie d ’ une ∗; • ins é rer un pic , c ’ est remplacer une ∗ par ce pic . 1. Si ci = ER ou SE, alors s > 0 et les relations • pi = r · res(σ̂, i) + ε(σ, i) et ε(σ, i) < r impliquent que res (σ̂, i) et ε(σ, i) sont respectivement le quotient et le reste de la division de pi par r. Par cons é quent , • si ci = ER, on ins è re la lettre i juste aprè s zs−res(σ̂, i) ; • si ci = SE, on remplace par la lettre i l ’ ∗ qui suit zs−res(σ̂, i) . 2. Si ci = N E, on distingue deux cas suivant que s = 0 ou s > 0. s = 0. On a n é cessairement res (σ̂, i) = 0. De plus , ε(σ, i) = 0 d ’ aprè s lelemme2. • δ(σ, i) = pi: • Si pi = k, on place le mot i∗ en premi è re position ; Si pi < k, on ins è re le mot i∗ juste aprè s la (k − pi)− i è me lettre 0. • 1− er cas : s > 0. On distingue 4 cas : pi < δ(σ, zs ). La lettre i ne doit pas ê tre plac é e avant ni juste aprè s l ’ ∗ qui suit zs . Donc res (σ̂, i) = 0, ε(σ, i) = 0 et , par suite , δ(σ, i) = pi. On ins è re ainsi la lettre i aprè s la (k − pi)− i è me lettre 0 , puis une ∗aprè s i. • 2− i è me cas : δ(σ, zs ) ≤ pi < δ(σ, zs ) + r. Dans ce cas , on doit ins é rer iaprè s l ’ ∗ qui suit zs , suivi d ’ une ∗. N é cessairement , res (σ̂, i) = 0, δ(σ, i) = δ(σ, zs ) et zs , ε(σ, i) = pi − δ(σ, zs ). • 3− i è me cas : δ(σ, zl )+r(s−l +1) ≤ pi < δ(σ, zl−1 )+r(s−l +2) (1 ≤ l ≤ s). Dans ce cas , la lettre i doit ê tre plac é e entre zl−1 et zl . Donc , res (σ̂, i) = s − l + 1. Posons di = pi − r(s − l + 1). – Si di < δ(σ, zl−1 ), alors δ(σ, i) = pi et ε(σ, i) = 0. On ins è re iaprè s la (k − di )− i è me lettre 0 , puis une ∗aprè s i. – Si di ≥ δ(σ, zl−1 ), alors δ(σ, i) = δ(σ, zl−1 ) et ε(σ, i) = di − δ(σ, zl−1 ). On ins è re iaprè s l ’ ∗ qui suit zl−1 , puis une ∗aprè s i. 15 4− i è me cas : pi ≥ δ(σ, z1 ) + rs. La lettre i doit ê tre plac é e avant On a res (σ̂, i) = s, ε(σ, i) = 0 et , par suite , δ(σ, i) = pi − rs. On ins è re donc i juste aprè s la (k − pi + rs)− i è me lettre 0 , puis une ∗aprè s i(i est plac é en premi è re position si k − pi + rs = 0). 3. Si ci = EB, m ê me chose que le cas o ùci = N E, mais on n ’ ins è re pas • z1 . une ∗ aprè si. la fin de la n− i è me é tape , il n ’ y a plus d ’ ∗ car le nombre de N E est é gal au nombre de SE dans c. Cet algorithme nous p ermet donc de d é terminer de fa c − cedilla on unique une k− p ermutation σ̂ et une suite r− compatible (ε1 , ..., εn ). D ’ aprè s le lemme 3 , σ est enti è rement d é t ermin é e . Exemple : Consid é rons l ’ histoire (c, p) de 9(5,3) o ù M À c = (EB, N E, N E, SE, ER, N E, EB, SE, SE) etp = (3, 0, 8, 2, 2, 4, 9, 5, 0). Soit σ son ant é c é dent et σ̂ la k− p ermutation associ é e àσ. 1 ) Construction de σ̂. étapei 1 ´ − two − asteriskmath − asteriskmath e − endash − endash − endash − endash doubledescente σ2 = 02 13 03 23 ; 16 0 3 0 0 0 0 10 2∗ 3 creux 1 5 0 3 4 pic 5 doublemonte 0 2 6 creux 0 35 ∗ 6 ∗ 7 doubledescente 8 pic 1 2 358706 ∗ 1024 9 pic 0 0 358706901024 σj−1 (2 ≤ j ≤ 9) 02 13 03 ; 3 2 creux en ins é rant j 3 aprè s la (3s + t − ε(σ, j))− i è me lettre de σj−1 , o ùs(resp.t) est le nombre de lettres non nulles ( resp . lettres nulles )à gauche de j dans σ̂j, on a successivement : = 0 2 On a σ̂ = σ̂9 = 35870690103 24. 2 ) Construction de σ. Notons σj la restriction de σàSj(5,3) (1 ≤ j ≤ 9). Cette restriction a pour k− p ermutation associ é e σ̂j sans ‘ ∗ ’ . Comme σj se d é duit de σ1 naturedei RES(σ, i 0 2 0 02 103 24 3 4 02 10 1 35 ∗ 5 1 σ3 σ4 σ5 σ6 σ8 σ9 = 33 02 13 03 23 ; 33 02 13 03 243 22 ; 353 32 02 13 03 243 22 ; = 353 32 063 013 03 243 22 ; = σ7 = 353 373 3063 013 03 243 22 ; = 353 83 373 3063 013 03 243 22 ; = 353 83 373 3063 93 013 03 243 22 . = C ’ est −à− dire σ = σ9 = 353 83 373 3063 93 013 03 243 22 . 4 Interpr é tations combinatoires Soit D2n l ’ ensemble des mots de Dyck de longueur 2n. Soient (ak )k ≥ 0 et (bk )k ≥ 1 deux suites d 0é l é ments d ’ un anneau commutatif K . A chaque mot c = c1 ...c2n de Dyck de longueur 2n on associe le poids : v(w) = i=1 Y ( v(ci ) avec v(ci ) = 2n ak si bk si ci = SE ci = N E et hi = k; et hi = k. Alors la fonction gé n é ratrice de D2n a le d é veloppement en fraction continue suivant(voir[8]) : 1+ X X n n v(w)t 1−1−1 1 −1a0 ba ba3 3 n≥1 w∈D2 1t tb b 2t 4 a2 − 1 t . (38) . . . D é finition 6 Soit σ une (k, r)− MP sur [1..n] et σ̂ sa k− permutation associ é e . On dit que σ̂ est alt ernante si elle n ’ a ni double mont é e ni double descente . Dans ce cas , on dit que σ est une (k, r)− MP alternante . On notera (k,r) nΓ l ’ ensemble des (k, r)− MP alt ernantes sur [1..2n]. Th é or è me 3 On a l ’ interpr é tation combinatoire suivante : (k,r) nE (x, q) = X xsig(σ) q RES(σ) , σ∈ (39) (k−1,r) nΓ o ù sig (σ) et RES (σ) sont d é finis respectivement dans la d finition 2 et dans la d é finition 4 . 17 é D ’ aprè s ( 38 ) , l D é monstration : (k,r) nE (x, q) = X Y [rhi ] Y 0 é quation (16)é quivaut à ([rhi + k − 1] + xq rhi +k−1 ). c ∈ D2n ci = SE ci = N E D ’ autre part , pour tout σ ∈ nΓ(k−1,r) , on a sig (σ) = sig (σ̂). Soit (c, p) = Θ2n (σ). Comme sig (σ̂) est é gal au nombre de creux x de σ̂ telles que les (σ̂, x) = 0 et δ(σ̂, x) = k − 1, la bij ection Θ2n implique que sig (σ) est é gal au nombre de ci = N E telles que pi = rhi−1 + k − 1. D ’ o ù(39). En particulier , pour r = q = 1, on retrouve un r é sultat connu sur les nombres d ’ Euler d ’ ordre k( voir [ 6 , 8 ] ) . Corollaire 1 Le nombre de (k − 1, 1)− MP alternantes de [1..2n] est (k) 2E n. Comme RES se r é duit à res sur n(0,1) , on d é duit de ( 1 7 ) le r é sultat Γ suivant . Corollaire 2 Les q− polyn ô mes s é cants et les q− polyn ô mes tangents ont pour interpr é tations respectives : Sn (x, q) X = xsig(σ) q res(σ) ; (40) (0,1) σ ∈ nΓ Tn (x, q) X = xsig(σ) q RES(σ) . (41) (1,1) σ ∈ nΓ En particulier , on obtient un q− analogue d ’ un r é sultat d ’ Andr é[1] : E2n (q) = X q res(σ) , E2n+1 (q) = X q RES(σ) . (42) (0,1) σ ∈ nΓ (1,1) σ ∈ nΓ Il est à noter que pour q = 1 on retrouve la m ê me interpr é tation d ’ Andr é pour E2n et mais une nouvelle interpr é tation pour E2n+1 . Par exemple , on a (0,1) Γ1 (1,1) (0,1) = {12, 21}, 1Γ = {012, 120}, 2Γ = {1324, 1423, 2314, 2413, 3412} (1,1) 2Γ = {01324, 01423, 13024, 14023, 2413, 2314, 24013, 23014, 3412, 34012 et , 13240 , 14230 , 24 1 30 , 23140 , 34 1 20 , 1 2034 } . (k,r) D é finition 7 On note nγ l ’ ensemble des (k, r)− MP alternantes σ de [1..2n] t elles que RES (σ, i) ≤ d( res (σ̂, i)+ les (σ̂, i) + 1)/2e − 1 pour t out pic ideσ̂. 18 Th é or è me 4 On a (k,r) nL X (x, q) = ∗ xsig(σ) q RES (σ) . σ ∈ nγ(k,r) En particulier , ln (q) Ln (q) X = X = ∗ q RES ∗ q RES (σ) (σ) , , rn (q) = Rn (q) = X ∗ q RES σ∈ X nγ(0,1) σ∈ nγ(0,2) (σ) , (43) σ ∈ nγ(1,1) ∗ q RES (σ) . (44) σ ∈ nγ(2,2) D é monstration : La d é monstration est analogue à celle du th é or è me 3 . La bij ection Θ2n implique que X ∗ xsig(σ) q RES (σ) = X σ ∈ n(k,r) γ Y [(hi + 1)/2]q 2r Y q r [hi /2]q 2r c ∈ D2n ici = SEpair i ci = SEimpair Y ([rhi + k] + xq rhi +k ). ci = N E Comme [2nr] = [2r][n]q 2r, l 0é quation ( 25 ) montre que cette derni è re somme est aussi é gale àn(k,r) (x, q). L En prenant q = 1, on obtient les interpr é tations suivantes pour les nom bres corresp ondants . • Ln repré sente le nombre de 2 - MP alt ernantes σ de [1..2n] t elles que 2 RES (σ, i) ≤ res (σ̂, i)+ les (σ̂, i) pour t out pic i de σ̂; • Rn repré sente le nombre de ( 2 , 2 ) - MP alt ernantes σ de [1..2n] t elles que 2 RES (σ, i) ≤ res (σ̂, i)+ les (σ̂, i) pour tout pic i de σ̂; • ln repré sente le nombre de permutations alternantes σ de [1..2n] t elles que res (σ, i) ≤ les (σ, i) pour t out pic i de σ; • rn repré sente le nombre de ( 1 , 1 ) - MP alt ernantes σ de [1..2n] t elles que res (σ, i) ≤ les (σ, i) pour t out pic i de σ. Par exemple , pour n = 2 on a l2 = #{1423, 2413, 3412} = 3, r2 = #{12034, 01423, 14023, 14230, 2413, 24013, 24130, 3412, 34012, 34120} = 10, L2 = #{11442233, 12442133, 22441133, 33441122} = 4 et R2 = #{0112203344, 1 1 22003344 , 1 1 22033440 , 33441 1 22 , 334401 1 22 , 33441 1 220 , 3344001 1 22 , 334401 1 220 , 33441 1 2200 , 0 1 1442233 , 0 1 2442133 , 0 1 14402233 , 0 1 14422330 , 0 1 2442 1330 , 1 144002233 , 1 144022330 , 1 144223300 , 1 244213300 , 22441 1 33 , 224401133, 224411330, 2244001133, 2244011330, 2244113300} = 24. 19 5 Liens avec les nombres de Genocchi On rappelle que les nombres de Genocchi sont d é finis par X G2n (t2n 2n)! = t tan(t/2). n≥1 Posons (0,r,r,0) G(r) n (x, q) = nP (x, q). (45) Il vient du Th é or è me 1 que X n G(r) n (x, q)t = 1 + [r]xt + [r]2 x(x + [x, r])t2 + ... n≥0 [2 = r][1[ 1 − 1 − 1 − 1 − 1 −1 r][x q,r t] r] [x x,r]t [2[3r− [3r][x ,3r]q r][x,2 2r]q tq tr, ] [x ]q t t . (46) . . . On en d é duit alors de la formule de S - fraction continue pour les nombres de Genocchi [ 19 ] que G(1) n (1, 1) = G2n+2 . D ’ autre part , par ( 3 ) on voit que G(2) n (1, 1) = E2n+1 . Rappelons que , si k = 0, une (k, r)− MP se r é duit à une r− MP . Soit Γrn l ’ ensemble des r− MP alt ernantes σ de [1..2n] telles que • res (σ, i) ≤ les (σ, i) pour t out pic i de σ; • res (σ, i) ≤ les (σ, i) + (−1)χ(ε(σ,i)6=0) pour tout creux i de σ. D é finition 8 Une histoire de Genocchi d ’ ordre r sur [1..2n] est un couple (c, p) o ù c est un mot de Dyck de longueur 2n et p = p1p2···p2n une suite de 2n entiers telle que 0 ≤ pi ≤ rdhi−1 /2e si ci est un N E de c et (r) 0 ≤ pi ≤ rdhi−1 /2e − 1 si ci est un SE de c. On note nH l ’ ensemble des histoires de Genocchi d ’ ordre r sur [1..2n]. 20 Remarque : or è me 5 é Pour r = 1, on retrouve la m ê me notion de [ 16 ] . Th On a l ’ interpr é tation combinatoire suivante : G(r) n (x, q) = X xEQUI(σ̂) q RES(σ) . σ∈ o ù (σ̂, i) EQUI (σ̂) est le nombre de creux i de σ̂ (47) Γrn tels que res (σ̂, i) les ou = res(σ̂, i) = les(σ̂, i) + 1. D é monstration : La restriction de Θ2n sur Γrn envoie bij ectivement Γrn sur l ’ ensemble n(r) On note que EQUI (σ̂) correspond au nombre de N E H . dans c t elles que pi = rdhi /2e. On a donc l ’ identit é suivante : X xEQUI(σ̂) q RES(σ) = X Y ([rdhi−1 /2e] + xq rdhi−1 /2e ) σ ∈ Γrn × c ∈ D2n ci = N E Y [rdhi−1 /2e], ci = SE ce qui est exactement la formule obtenue pour G(r) n (x, q) en appliquant ( 38 ) à(46). Il en r é sulte que G2n+2 est é gal au nombre de p ermutations alt ernantes σ de [1..2n] t elles que • res (σ, i) ≤ les (σ, i) pour t out pic i de σ; • res (σ, i) ≤ les (σ, i) + 1 pour tout creux i de σ. Par exemple , on a G6 = #{1423, 2413, 3412} = 3. Remerciements Nous remercions les deux arbitres anonymes pour leurs lectures attentives , qui ont permis d ’ am é liorer la pré sentation de cet article . R é f é rences [ 1 ] Andr é( D . ) . Sur le s permutations altern é es , J . de Math . Pures et Appliqu é es , 7 ( 1 88 1 ) , S é ries 3 , 1 67 - 1 84 . [ 2 ] Andrews ( G . ) et Foata ( D . ) . Congruences for the q− s ecant numbers , Euro pean J . Combin . , 1 ( 1 980 ) , no . 4 , 283 - 287 . [ 3 ] Andrews ( G . ) et Gessel ( I . ) . Divisibility properties of th e q− tangent num be rs , Proc . Amer . Math . Soc . , 68 ( 1 978 ) , no . 3 , 380 - 384 . 21 [ 4 ] Arnold ( V . I . ) . Bernoulli - Euler updown numbers associated with function s ingularities , their combinatorics and arithmetics , Duke Math . J . , 63 ( 1 974 ) , 537 - 555 . [ 5 ] Clarke ( R . ) , Steingrimsson ( E . ) et Zeng (J.). New Euler - Mahonian Statistics on Permutations and Words , Adv . Appl . Math . , 18 ( 1 997 ) , 237 270 . 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