Qualité écologique des cours d’eau en Ile-de-France Juin 2011 Evolution depuis 1994 et évaluation pour 2010 Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie d’île-de-France www.driee.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr Qualité écologique des cours d’eau Contexte : la loi Grenelle - le « bon état des eaux » La loi Grenelle définit les grandes orientations pour la protection de l’environnement. Elle prévoit des objectifs et mesures de préservation et de restauration des masses d’eau1 : • • • La directive cadre européenne sur l’eau (DCE) fixe l’obligation de parvenir, d’ici 2015, à un bon état pour toutes les masses d’eau. Un report est autorisé jusqu’en 2021 ou 2027 pour les masses d’eau dont la qualité est fortement dégradée. La loi Grenelle n’autorise ce report que pour moins d’un tiers de ces masses d’eau. Un effort particulier doit être consenti afin de réduire l’impact et l’usage des pesticides ainsi qu’en faveur de la recherche de substituts aux substances chimiques prioritaires. D’ici 2012, des plans d’action seront définis pour protéger les cinq cents captages les plus menacés par les pollutions diffuses, notamment les nitrates et les pesticides. Sur les périmètres de ces captages, priorité sera donnée à l’agriculture biologique ou faiblement utilisatrice en pesticides. évolution de la qualite écologique des cours d’eau d’île-de-france Sources : DRIEE IF, AESN, ONEMA L’état écologique des stations d’Ile-de-France s’est amélioré depuis 1994. Cette amélioration s’est faite en deux phases : • • la première, de 1994 à 2002, se caractérise par une baisse du nombre de stations en état très mauvais et mauvais au profit des stations en état moyen ; la deuxième, de 2003 à 2010, se caractérise par une baisse du nombre de stations en état moyen au profit du bon état. 1- Une masse d’eau est une partie homogène d’un cours d’eau. C’est l’unité de base du découpage de la Directive Cadre européenne sur l’Eau, servant à l’évaluation de la qualité des milieux Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie d’île-de-France La qualité des cours d’eau est fortement dépendante de l’hydrologie. Les périodes de sécheresse provoquant des étiages plus sévères tendent à concentrer les polluants dans les cours d’eau, ce qui impacte directement les écosystèmes aquatiques. Ainsi, le graphique précédent, et en particulier la courbe « bon état », met en évidence pour les années les plus sèches (1996-1998 ou 2006-2007) des résultats moins bons. Il est à noter que l’année 2010 déjà en déficit hydrique suit également cette tendance. L’Etat met en place depuis 2010 le programme de mesures (PdM) du schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) 2010-2015 avec ses partenaires afin de pérenniser et poursuivre l’amélioration constatée depuis 1994 et d’atteindre l’objectif de 41 % de masses d’eau en bon état en 2015. Le PdM identifie les actions à mettre en œuvre sur les différentes masses d’eau. Méthode : l’évaluation de la qualite des cours d’eau – le bon état L’évaluation de la qualité des cours d’eau se calcule de la façon suivante2 : • • Calcul de l’état écologique, en prenant en compte séparément les éléments biologiques mesurés, les paramètres physico-chimiques puis en intégrant l’ensemble. Le paramètre « hydromorphologie » est pris en compte pour l’évaluation du « très bon état ». L’état écologique se décline en 5 classes, de très bon à mauvais. Calcul de l’état chimique, en évaluant le respect ou non des normes de qualité environnementale (NQE) fixées par les directives européennes pour les 41 substances prioritaires ou dangereuses. L’état chimique se décline en 2 classes : bon ou mauvais. L’état global se calcule par l’agrégation des deux états : le bon état global est atteint lorsque l’état écologique et l’état chimique sont au moins bons (cf. schéma ci-dessous). Le bon état écologique des masses d’eau en Ile-deFrance : - l’objectif, d’ici 2015, est de 41 % de masses d’eau franciliennes en bon état écologique, - en 2009, seulement 8 % des masses d’eau franciliennes étaient en bon état écologique. Source : DRIEE-IF En savoir + : plaquette « La qualité des cours d’eau en Ile-de-France », mars 2010 à télécharger sur le site Internet de la DRIEE IF. 2- Arrêté du 25 janvier 2010 modifié, relatif aux méthodes et critères d’évaluation de l’état écologique, de l’état chimique et du potentiel écologique des eaux de surface, en application des articles R.212-10, R.212-11 et R.212-18 du code de l’environnement. 3 Qualité écologique des cours d’eau Résultats : évaluation de « l’état écologique » des cours d’eau d’Ile-deFrance en 2010 1- Le bon état écologique L’objectif de bon état écologique consiste à respecter des valeurs déterminées pour des paramètres biologiques, physico-chimiques (ayant un impact sur la biologie) et hydromorphologiques. Le milieu naturel est l’élément central de la politique de l’eau qui met particulièrement l’accent sur la préservation des écosystèmes aquatiques. La notion de « bioindication » : L’état biologique repose sur une évaluation de la structure et du fonctionnement des milieux aquatiques. En conséquence l’étude de la composition du milieu peut attester l’existence de pollution. L’ensemble de ces organismes sont ainsi des bioindicateurs de la qualité des eaux. La bioindication désigne « la capacité d’organismes ou d’un ensemble d’organismes à révéler par leur présence, leur absence ou leur comportement démographique les caractéristiques et l’évolution d’un milieu » (Blandin, 1986). Les bioindicateurs réagissent différemment aux diverses pressions. Leur complémentarité permet de mettre en évidence la dégradation globale du milieu. Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie d’île-de-France • Les paramètres biologiques définissant l’état écologique comprennent les indicateurs biologiques suivants : - algues avec l’Indice Biologique Diatomées (IBD) ; - invertébrés (insectes, mollusques, crustacés, etc.) avec l’Indice Biologique Global Normalisé (IBGN) ; - poissons avec l’Indice Poisson en Rivières (IPR). • Pour la physico-chimie, les paramètres définissant l’état écologique sont : - les paramètres du bilan de l’oxygène (carbone organique, oxygène dissous, etc.) ; - les nutriments (azote et phosphore) ; - la température, la salinité et le pH ; - les polluants spécifiques synthétiques et non synthétiques (4 métaux et 5 herbicides). • La caractérisation des éléments de qualité hydromorphologique soutenant la biologie, pour les masses d’eau en « très bon état » se base sur : - le régime hydrologique des cours d’eau ; - la continuité écologique ; - les conditions morphologiques. Sources photos : DRIEE-IF sauf Invertébrés : LA PERLA - DREAL Auvergne Espèces indicatrices du «bon état» : Heptageniidae-heptagenia Sericostomatidae-sericostoma Perlodidae-isoperla 2- Application de l’évaluation de la qualité écologique aux rivières franciliennes en 2010 : Les graphiques ci-dessous ont été réalisés à partir des données mesurées sur 82 stations réparties de façon homogène sur la région Ile-de-France en 2010 (sources : DRIEE IF, AESN, ONEMA). • Les paramètres biologiques : La lecture des résultats pour les différents indicateurs montre qu’ils n’ont pas la même sensibilité aux pressions (pollutions agricoles, urbaines, industrielles, etc). Ils sont complémentaires et leur association permet d’évaluer plus finement la qualité du milieu. Répartition par classes d’état des stations pour les invertébrés 2010 • Répartition par classes d’état des stations pour les diatomées 2010 Répartition par classes d’état des stations pour les poissons 2010 Les paramètres physico-chimiques : Répartition par classes d’état des stations pour les paramètres physico-chimiques 2010 • Evaluation de l’état écologique par agrégation des paramètres écologiques et physicochimique : Répartition par classe d'état des stations pour l'évaluation de l'état écologique 2010 L’agrégation des paramètres de l’état écologique est construite prioritairement sur les paramètres biologiques qui sont, de fait, prépondérants dans la définition du bon état. En fonction de l’évaluation de la qualité biologique, les paramètres physico-chimiques et hydromorphologiques entrent ensuite dans le processus d’agrégation pour qualifier l’état écologique final ci-contre. Les paramètres de l’état écologique, de part leurs différentes sensibilités, permettent de refléter l’ensemble des pressions sur les écosystèmes aquatiques. Actuellement, les pressions qui s’exercent sur les milieux franciliens sont fortes et expliquent l’état écologique « moyen » de la majorité des stations. 5 Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie 79, rue Benoît Malon 94254 GENTILLY Cedex Service eau et sous-sol Pôle expertise de la qualité de l’eau et des milieux aquatiques Rédacteur : Elise CARNET avec la participation de Jean-Pierre CABARET Conception graphique : Valérie LE BOUQUIN © Juin 2011 – DRIEE Ile-de-France – Tous droits réservés Crédit photo : DRIEE Ile-de-France, sauf invertébrés : LA PERLA - DREAL Auvergne Sources des données : DRIEE-IF, DIREN (avant juillet 2010), AESN, ONEMA Document téléchargeable sur le site Internet de la DRIEE-IF www.driee.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr/