ÉTUDE BIOLOGIQUE DES ALCALOÏDES DU TABAC 93 VENNA, tendant à donner aux alcaloïdes le rôle d'hormones végétales, ne paraît pas avoir été bien solidement étayée par des preuves certaines. Le travail considérable des deux auteurs italiens n'en demeure pas moins du plus grand intérêt ; il a en effet permis, par exemple, de démontrer que les alcaloïdes du Tabac inoculés à des plantes non alcaloïgènes (Maïs) pouvaient être rejetés par l'eau de transpiration, alors que les mêmes bases inoculées à la plante qui les produit (Tabac) ne se retrouvent pas dans l'eau de transpiration. Restent donc en présence les deux théories principales de l'alcaloïde « substance de réserve » et de l'alcaloïde « substance de déchet ». A. — L'ALCALOÏDE « SUBSTANCE DE R É S E R V E » La première de ces conceptions, considérant les alcaloïdes comme des substances de réserve pouvant être éventuellement utilisées par la plante, a eu comme premier défenseur H E C K E L (1890). Ce savant se base sur ce fait : dans les graines de Kola (Sterculia acuminata), la caféine disparait peu à peu au moment de la germination, et en même temps, dit-il, il se forme des produits nouveaux ; il en conclut que les alcaloïdes sont, dans les semences, de véritables réserves alimentaires qui, pour être assimilées, ont besoin d'être transformées dans leur constitution chimique (1). GAUCHER arrive aux mêmes conclusions avec les graines de Coffea arabica. A L B O se prononce nettement en faveur de l'alcaloïde « substance de réserve » ; les arguments qu'émet l'auteur italien peuvent servir de « type » pour toutes les recherches qui ont été faites dans le même sens. Pour cet auteur, la présence d'alcaloïde dans les méristèmes et, en général, dans tous les tissus de néo-formation, prouve que de tels matériaux doivent servir à la nutrition ( 1 ) L e s recherches faites en 1002 par résultats d'HiïCKEi.. CLAUTRIAU infirment entièrement les