Les femmes dans le monde musulman, une ressource incontournable pour l'émergence économique. Les participants au 9ème Forum économique islamique mondial (WIEF) ont unanimement convenu, jeudi à Londres, de l'importance capitale d'accorder plus de pouvoir économique et financier aux femmes, qui constituent une ressource incontournable pour faire émerger les économies du monde musulman. Les femmes musulmanes porteuses d’espoir. « La compétitivité de nos pays est substantiellement corrélée avec le degré d'implication des femmes dans l'activité économique », a affirmé le Premier ministre de la Malaisie, Mohammed Najib Abdul Razak, également patron de la fondation du WIEF, expliquant que les économies ont tendance à être plus performantes quand les disparités entre les deux sexes sont moindres. M. Abdul Razak n'a pas manqué de partager les challenges et les avancées réalisées dans ce domaine par son pays, notamment sur le plan de la représentativité des femmes au niveau des hauts postes de la fonction publique, où le taux est passé de 8 pc à 33% en moins de cinq ans, mais aussi dans le secteur privé où elles jouent un rôle important au top management des banques islamiques entre autres. Le premier ministre de ce pays asiatique a préconisé, en outre, la promotion de l'éducation des femmes en tant qu'une intervention transversale, puisque la formation est encline d'améliorer les revenus de cette catégorie de la population et de donner plus de chances d'une éducation efficiente pour leurs enfants. Ce point de vue a été pertinemment partagé par Samia Bouchareb, Directrice générale de la filiale Maroc-Afrique équatoriale d'une grande multinationale, qui a surtout mis l'accent sur l'accès à la formation financière pour les femmes menant des micro-entreprises à dessein d'en améliorer la rentabilité. M. Bouchareb a également mis en relief la problématique de l'inclusion financière, qui doit outrepasser les microcrédits pour accompagner toute l'évolution des entreprises gérée au féminin. « Toutefois, il faut garder à l'esprit le fait que la femme ne peut pas être présente partout en même temps, et qu'elle doit faire des choix stratégiques suivant les différentes étapes de sa vie familiale », a-t-elle précisé, expliquant que la mobilité de la femme dépend sensiblement de l'âge de ses enfants par exemple. Combattre les stéréotypes. Les participantes au panel « Women in the Corporate World », qui s'inscrit dans les travaux du 1/2 Les femmes dans le monde musulman, une ressource incontournable pour l'émergence économique. WIEF, ont souligné par ailleurs la nécessité impérieuse de combattre les stéréotypes concernant les capacités économiques, intellectuelles et stratégiques des femmes dans le monde musulman. « Le problème ne provient pas de l'homme, mais de la culture et du modèle sociétal », a indiqué dans ce cadre Azeemeh Zaheer, directrice des relations institutionnelles au sein de la banque islamique Gatehouse Bank, notant que le peu de femmes qui sont au top management font des efforts prodigieux pour mériter leurs places. Une mosaïque de nationalités et de cultures, une Babel de langues et de voix, toutes convergeant vers la simple vérité que l'inclusion économique et financière des femmes est porteuse d'immenses opportunités, que ce soit pour les pays musulmans ou occidentaux. « Ens emble, nous pouvons construire une économie mondiale où personne n'est laissé derrière », un aphorisme plus qu'éloquent qui résume l'ambiance pourvue d'espoir dans laquelle étaient imprégnés les 3.000 participants et dirigeants mondiaux ayant contribué à la réussite de cet événement. La neuvième édition du WIEF, qui a été organisée du 29 au 31 octobre à Londres, a connu la participation d'une délégation marocaine présidée par le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, et a été marquée par la présence active de personnalités de haut rang, dont le Roi Abdallah II de Jordanie, le président afghan, Hamid Karzai, et le premier ministre britannique, David Cameron. Ont participé à cette rencontre internationale, de grandes institutions spécialisées dans la finance, les produits Halal, les technologies, les services et les télécommunications venant de Chine, des Emirats Arabes Unis, de Malaisie, des Etats-Unis, de l'Afrique, du Japon et de l'Indonésie. Le programme du forum de Londres a été garni d'exposés et de débats sur l'évolution rapide que connait le marché de la finance islamique, l'harmonisation entre la finance islamique et occidentale ainsi que les perspectives de coopération entre les pays musulmans et européens dans le domaine de l'éducation, des technologies, de la recherche scientifique et de la médecine. 2/2