BOÎTE `A OUTILS Élisabeth Giraud-Baro Références

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L’Information psychiatrique 2013 ; 89 : 241
BOÎTE À OUTILS
Élisabeth Giraud-Baro
doi:10.1684/ipe.2013.1053
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Un des objectifs des journées de Réh@b’ est de proposer
aux équipes des outils expérimentés par d’autres équipes et
de les faire évoluer en fonction des besoins des personnes
en situation de handicap psychique.
La richesse des outils présentés au cours des 7e Journées de Réh@b’ fut importante et de nombreux domaines
d’intervention furent concernés :
– l’éducation thérapeutique : à partir de l’information
claire et loyale due au patient, c’est l’apprentissage de
compétences à comprendre et à gérer des symptômes, le
traitement et la rechute qui est proposé à la personne et
à son entourage. Cette étape indispensable, en plein développement dans toutes les disciplines médicales, fait l’objet
d’un grand intérêt et débat dans la pratique de réhabilitation
psychosociale ;
– l’entraînement aux habiletés de la vie quotidienne et
sociales mobilise de nombreuses compétences et la dimension écologique des outils est de plus en plus prise en
considération ;
– la remédiation cognitive s’étend à la cognition sociale
dont on sait le rôle majeur dans la constitution du handicap psychique. Les bons outils font les bons ouvriers,
rappelons à cet égard avec Medalia et Richardson [1] que
le type de programme, son intensité et la participation régulière sont des variables clés de la prise en charge, mais pas
seulement, le degré d’expertise et la motivation du thérapeute sont également à l’œuvre tout comme la précocité de
l’intervention ;
– le retour au travail : Le job coaching est à la mode et a
prouvé qu’il était préférable de mettre en situation de travail
et d’accompagner intensivement plutôt que de préparer « in
vitro » ;
– le soutien aux ressources personnelles : la dimension
psychothérapique de la réhabilitation n’est pas toujours
assez valorisée, les facteurs subjectifs tels que le manque
de motivation, la faible estime de soi, le stigma internalisé,
la fragilité au stress, nuisent à l’expression des ressources
personnelles, ils justifient d’un soutien thérapeutique favorisant le rétablissement de la personne et permettant selon
Provencher « la reconstruction d’une vision fonctionnelle
de soi »[2].
N’oublions pas la part importante qui doit être faite aux
outils d’évaluation, ils permettent de mieux comprendre la
nature des difficultés rencontrées par la personne dans son
quotidien et son environnement.
Les outils trouvent ainsi leur place dans une stratégie globale et intégrative, dans la pluridisciplinarité de
l’intervention de réhabilitation et dans le déroulement à
« petits pas » du processus adaptatif [3]. Ils s’adressent
à des publics plus nombreux dont les troubles s’étendent à
tout le large spectre du handicap psychique.
Conflits d’intérêts : aucun.
Références
1. Medalia A, Richardson R. What predicts a good response to cognitive remediation interventions? Schizophr Bull
2005 ; 31 : 942-53.
2. Provencher H. Le rétablissement : un nouveau modèle en santé
mentale. Sante Ment 2006 ; 06 : 59-65.
3. Roussel C, Giraud Baro E, Gabayet F. Place de la remédiation cognitive dans le processus de réhabilitation des personnes
souffrant de schizophrénie. EMC 2011, 37-820-A-70.
Présidente du comité français pour la réhabilitation
psychosociale–Reh@b’
L’INFORMATION PSYCHIATRIQUE VOL. 89, N◦ 3 - MARS 2013
Pour citer cet article : Giraud-Baro É. . L’Information psychiatrique 2013 ; 89 : 241 doi:10.1684/ipe.2013.1053
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