L’Information psychiatrique 2013 ; 89 : 241 BOÎTE À OUTILS Élisabeth Giraud-Baro doi:10.1684/ipe.2013.1053 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. Un des objectifs des journées de Réh@b’ est de proposer aux équipes des outils expérimentés par d’autres équipes et de les faire évoluer en fonction des besoins des personnes en situation de handicap psychique. La richesse des outils présentés au cours des 7e Journées de Réh@b’ fut importante et de nombreux domaines d’intervention furent concernés : – l’éducation thérapeutique : à partir de l’information claire et loyale due au patient, c’est l’apprentissage de compétences à comprendre et à gérer des symptômes, le traitement et la rechute qui est proposé à la personne et à son entourage. Cette étape indispensable, en plein développement dans toutes les disciplines médicales, fait l’objet d’un grand intérêt et débat dans la pratique de réhabilitation psychosociale ; – l’entraînement aux habiletés de la vie quotidienne et sociales mobilise de nombreuses compétences et la dimension écologique des outils est de plus en plus prise en considération ; – la remédiation cognitive s’étend à la cognition sociale dont on sait le rôle majeur dans la constitution du handicap psychique. Les bons outils font les bons ouvriers, rappelons à cet égard avec Medalia et Richardson [1] que le type de programme, son intensité et la participation régulière sont des variables clés de la prise en charge, mais pas seulement, le degré d’expertise et la motivation du thérapeute sont également à l’œuvre tout comme la précocité de l’intervention ; – le retour au travail : Le job coaching est à la mode et a prouvé qu’il était préférable de mettre en situation de travail et d’accompagner intensivement plutôt que de préparer « in vitro » ; – le soutien aux ressources personnelles : la dimension psychothérapique de la réhabilitation n’est pas toujours assez valorisée, les facteurs subjectifs tels que le manque de motivation, la faible estime de soi, le stigma internalisé, la fragilité au stress, nuisent à l’expression des ressources personnelles, ils justifient d’un soutien thérapeutique favorisant le rétablissement de la personne et permettant selon Provencher « la reconstruction d’une vision fonctionnelle de soi »[2]. N’oublions pas la part importante qui doit être faite aux outils d’évaluation, ils permettent de mieux comprendre la nature des difficultés rencontrées par la personne dans son quotidien et son environnement. Les outils trouvent ainsi leur place dans une stratégie globale et intégrative, dans la pluridisciplinarité de l’intervention de réhabilitation et dans le déroulement à « petits pas » du processus adaptatif [3]. Ils s’adressent à des publics plus nombreux dont les troubles s’étendent à tout le large spectre du handicap psychique. Conflits d’intérêts : aucun. Références 1. Medalia A, Richardson R. What predicts a good response to cognitive remediation interventions? Schizophr Bull 2005 ; 31 : 942-53. 2. Provencher H. Le rétablissement : un nouveau modèle en santé mentale. Sante Ment 2006 ; 06 : 59-65. 3. Roussel C, Giraud Baro E, Gabayet F. Place de la remédiation cognitive dans le processus de réhabilitation des personnes souffrant de schizophrénie. EMC 2011, 37-820-A-70. Présidente du comité français pour la réhabilitation psychosociale–Reh@b’ L’INFORMATION PSYCHIATRIQUE VOL. 89, N◦ 3 - MARS 2013 Pour citer cet article : Giraud-Baro É. . L’Information psychiatrique 2013 ; 89 : 241 doi:10.1684/ipe.2013.1053 241