Manufacturiers et exportateurs du Québec

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M055_OLEODUC_MANUFACTURIERS ET EXPORTATEURS DU QUÉBEC
Septembre 2015
Projet d’oléoduc d’Énergie Est au Québec
Mémoire présenté par Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) à la CMM
Un impératif économique
Les Québécois consomment plus de 20 milliards de litres de produits pétroliers par année. Comme le Québec
n’est pas un producteur de pétrole, ces milliards de litres doivent être importés et transportés de l’extérieur du
Québec. La question à laquelle nous devons répondre est donc simple : quel est le mode de transport le plus
sécuritaire ?
Or, les chiffres le disent, le transport par pipeline est plus sécuritaire que le transport par route, par chemin de
fer ou par barge. Les pipelines sont donc nécessaires, puisque dans les prochaines années, la production va
augmenter, et donc les risques associés aux autres modes de transport.
Nous comprenons donc que l’objet des consultations de la CMM n’est pas de déterminer si elle accepte ou non
le projet d’oléoduc, mais bien dans quelles conditions le projet va se réaliser. S’il devait en être autrement,
Manufacturiers et Exportateurs du Québec continuerait d’intervenir fréquemment sur les tribunes publiques pour
continuer à faire valoir l’évidence.
L’oléoduc viendra soutenir le secteur pétrolier et pétrochimique du Québec, un pilier important de notre
économie avec plusieurs entreprises et 1 500 emplois hautement qualifiés. Les investissements majeurs
récemment effectués au Québec se chiffrent à plus d’un milliard (1MM $) de dollars, et on ne compte pas les
investissements pour soutenir les opérations.
La transformation locale du pétrole constitue une valeur appréciable pour le Québec, puisqu’elle génère des
investissements, crée des emplois et de l’expertise pointue. Depuis le milieu des années ’80, nous avons assisté
à la fermeture de cinq raffineries dans l’est de Montréal, en raison d’une rationalisation mondiale du secteur du
raffinage. Le pétrole de l’Ouest sera 25 % moins cher que le pétrole qu’on importe – il permettra aux deux
raffineries existantes de demeurer compétitives. Un scénario contraire mettrait en péril au moins une des deux
raffineries, sans compter les industries secondaires qui s’y rattachent. Une éventualité comme celle-là aurait un
impact certain sur l’économie de la province. Cet exemple vient illustrer à quel point le pétrole et les
hydrocarbures font partie de notre économie, et de la fabrique de notre tissu économique.
Mémoire MEQ – Projet Énergie Est
La nécessité de faire consensus
Manufacturiers et Exportateurs du Québec représente l’industrie québécoise. Nous soutenons les grands projets
de développement économique, surtout ceux qui permettent de créer des chaînes d’approvisionnement
québécoises. Or, le développement des projets d’hydrocarbures au Québec, leur exploitation et leur transport,
possèdent ce potentiel. C’est donc à titre d’intervenant économique que nous nous présentons aujourd’hui.
Dans l’environnement économique et social actuel, où le respect de l’environnement et l’acceptabilité sociale
sont primordiaux, et compte tenu des nombreux projets qui en sont aux étapes d’études et d’évaluation, il
importe d’avoir une représentation exacte, à jour, crédible et défendable des enjeux liés à la sécurité.
J’annonce donc, d’entrée de jeu, que Manufacturiers et Exportateurs du Québec rendra publique prochainement
l’étude la plus à jour et la mieux documentée sur les enjeux liés à la sécurité des pipelines, incluant les
meilleures méthodes de gestion des risques et planifications des mesures d’urgence.
Une réglementation sévère et un solide encadrement
Tous les aspects du cycle de vie d’un pipeline, depuis sa conception et sa construction jusqu’à son exploitation
et sa cessation définitive sont strictement réglementés par diverses agences et ministères gouvernementaux
dont le rôle est d’assurer une exploitation sécuritaire et responsable des pipelines canadiens dans l’intérêt des
communautés et de la population en général.
Les impacts des incidents de pipeline de pétrole brut sont principalement d’ordre environnemental, et les chiffres
montrent que la grande majorité des déversements sont limités à 50 mètres cubes. En appliquant des mesures
de prévention appropriées il est possible de diminuer la probabilité d’occurrence d’un risque majeur au Québec
à presque nul.
Il se fait énormément de recherche et de développement à cet égard, ce qui laisse présager une exploitation de
plus en plus sécuritaire. Le Québec possède d’ailleurs une très grande expertise pour limiter les dommages à
l’environnement, récupérer les produits déversés et réhabiliter l’environnement. De nombreux entrepreneurs d’ici
ont l’expertise en mesure d’urgence, et sont répartis dans toutes les régions. À titre d’exemple, la Société
d’intervention maritime pour l’est du Canada, SIMEC, est spécialisée dans le déversement dans l’eau. C’est
sans compter l’expertise des ministères et autorités gouvernementales.
L’étude du Comité sénatorial sur l’Énergie montre que 35 sociétés acheminent chaque année plus d’un milliard
de barils de pétrole brut et que 58 sociétés acheminent mille milliards de pc de gaz naturel par an, au Canada.
99,9996% du brut et des produits pétroliers ont été acheminés par pipeline sans qu’aucun déversement ne se
produise. Et 1% des accidents ont été suivis d’un déversement de plus de 1 000 mètres cubes.
Conclusion
Nous transportons du pétrole et du gaz naturel au Canada depuis plus d’un siècle. Un siècle pendant lequel de
très grands progrès ont été accomplis en matière de technologie, de surveillance réglementaire, de gestion de la
sécurité et des techniques d’intervention. Après 100 ans, la conclusion est que le pipeline est la façon la plus
sécuritaire de transporter les produits pétroliers. Les incidents sont très rares; et quand ils surviennent, les
déversements sont faibles en volume, surviennent dans des installations connexes, et sont rapidement contenus
et nettoyés.
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C’est aussi le moyen le plus économique sur de grandes distances. C’est aussi celui qui génère les plus faibles
émissions de gaz à effet de serre.
Manufacturiers et Exportateurs du Québec s’en tient aux faits. Nous souhaitons que les élus de la grande région
de Montréal fassent de même.
Le Québec n’a pas la culture des hydrocarbures. Nous en consommons énormément, mais nous ne savons pas
comment ils contribuent à notre économie. Nous ne connaissons pas les chiffres en ce qui a trait à l’apport de
ce secteur pour notre économie, ni même les chiffres réels entourant la sécurité des moyens de transport.
Ce que nous en savons se limite malheureusement à ce que nous lisons et entendons à la radio, à la télévision
et dans les journaux – et qui est loin de refléter la réalité.
Affirmer, comme c’est la mode actuellement, que les pipelines fassent courir des risques sans que l’on retire des
bénéfices économiques est totalement faux, et irresponsable. C’est ignorer l’importance d’avoir une économie
nationale forte en supportant un investissement de 364 milliards $ dans l’économie canadienne d’ici 25 ans (1),
c’est ignorer les bénéfices pour la centaine d’entrepreneurs québécois qui ont la capacité industrielle de soutenir
le secteur, c’est ignorer les bénéfices pour le gouvernement (2) (3), et plus spécifiquement la facture d’électricité
à Hydro-Québec, c’est ignorer la nécessité de réduire notre déficit commercial, c’est ignorer l’importance du
pétrole et ses produits dans notre économie, et c’est sous-estimer grandement le nombre d’emplois créés au
Québec lors des phases de construction et d’exploitation (4).
Manufacturiers et Exportateurs du Québec aura d’ailleurs l’occasion d’y revenir bientôt.
Je vous remercie de votre attention.
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« Fuel for thought : the economic benefits of oil sands investment for Canada’s regions », Conference Board, octobre 2012.
Même rapport : en 2012, le secteur pétrolier et gazier a remis 21 milliards de dollars $ en taxes, impôts et redevances aux différents
paliers de gouvernements au Canada.
Même rapport : 14 milliards $ en bénéfices pour le Québec.
Même rapport : 4 039 emplois créés au Québec pendant la construction et 500 emplois pendant les 20 premières années
d’exploitation.
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