1234567738395 254691643 N0 32, 4 mars 2005 HERPÈS VIRUS ÉQUIN cheptel équin partout dans le monde. En effet, un animal infecté en bas âge devient un porteur latent et potentiellement un excréteur sa vie durant. SITUATION Quatre cas dherpès virus équin type 1 (HEV-1) ont eu lieu au cours des trois derniers mois à lhippodrome de Northville, Michigan (décembre 2004, janvier et février 2005). Les trois premiers chevaux atteints ont été euthanasiés. Une quarantaine de 21 jours a suivi chaque résultat positif. La dernière quarantaine est encore en vigueur et devrait se terminer le 1er mars 2005. Les chevaux en dehors de lhippodrome peuvent circuler librement dans cet État, mais un certificat de vaccination en règle est exigé dans les autres hippodromes. MALADIE CHEZ LANIMAL Forme respiratoire Les poulains de 3 mois à 1 an sont surtout infectés par le type 4 tandis que, chez les chevaux plus âgés ou en entraînement, le type 1 est fréquent. Les animaux primoinfectés auront des manifestations cliniques plus sévères. Peu importe le type, on observe écoulement nasal séreux, toux, hyperthermie et abattement. Il est à noter que chez le cheval adulte, linfection passe souvent inaperçue. Bien que lévolution soit moins aiguë que dans le cas de linfluenza, le virus peut se propager rapidement par aérosol. La maladie est normalement autolimitante après quelques jours (jusquà 14 jours), mais le cheval peut continuer dexcréter le virus pendant une à deux semaines après cette période. Trois chevaux démontrant des signes neurologiques suggestifs de rhinopneumonie équine, forme nerveuse, et positifs au HEV-1 aux analyses préliminaires ont aussi été euthanasiés en Nouvelle-Écosse, soit à lhippodrome de Truro (2) et dans le village voisin de Bible Hill (1). Une quarantaine est en cours, les compétitions ont été suspendues et les mesures de biosécurité locales ont été renforcées. Forme abortive Lherpès virus type 1 est le principal agent infectieux impliqué dans les avortements chez la jument. Ceux-ci se produisent en général dans le dernier tiers de la gestation par suite de linvasion virale du placenta. La mère ne présente souvent aucun signe clinique particulier et sa carrière de reproductrice est rarement compromise. Lavorton doit cependant être éliminé rapidement, car il est une source de contamination importante pour les autres chevaux. Un troisième hippodrome est également en quarantaine en raison dun cas probable de HEV-1 à Meadowlands, Pennsylvanie. Le cheval en question a été euthanasié le 18 février à la suite dune ataxie sévère. La rhinopneumonie équine est une maladie à notification annuelle faisant partie de la liste B de lOffice international des épizooties (OIE). Forme nerveuse La forme nerveuse fait suite à une réplication virale dans lendothélium vasculaire du tissu nerveux provoquant une vasculite accompagnée de foyers de nécrose et de dégénérescence axonale. HERPÈS VIRUS CHEZ LES ÉQUINS Cinq types dherpès virus sont décrits chez le cheval dont les tropismes et les pouvoirs pathogènes sont variables : Type 1 : forme respiratoire, abortive et nerveuse Type 2 : forme respiratoire, conjonctivites (nest généralement pas considéré comme pathogène) Type 3 : exanthème coïtal Type 4 : forme respiratoire Type 5 : pouvoir pathogène inconnu Ce sont surtout les adultes primo-infectés ou en réactivation virale qui développent cette forme, tout de même plus rare, rappelons-le. Après une période dincubation de sept à douze jours, le cheval atteint démontre une ataxie qui varie de légère à sévère avec ou sans parésie, le plus souvent des membres postérieurs. La majorité des chevaux récupéreront après une période de plusieurs semaines, mais des déficits neurologiques légers à modérés peuvent persister pendant plusieurs mois. Dautres sont euthanasiés pour raison humanitaire après un décubitus prolongé. Le traitement en est un de support. Les deux types les plus importants en santé équine sont le 1 et le 4 qui sont dailleurs étroitement liés génétiquement. Comme tout virus à ADN, ils ont le pouvoir de rester sous forme latente dans certaines cellules de lhôte et dêtre réactivés à la suite dun stress, que ce dernier soit physiologique, médicamenteux ou environnemental. Cela explique en partie la forte prévalence de ce virus dans le 1 DIAGNOSTIC LISTE DES VET-RAIZO DU MAPAQ ♦ Bas-Saint-LaurentGaspésie-Îles-de-la-Madeleine Docteur Hugo Tremblay Tél. : (418) 698-3530, poste 226 - Téléc. : (418) 698-3533 Comme les signes cliniques ne sont pas pathognomoniques, les analyses de laboratoire sont un bon complément. Plusieurs tests existent au Québec. Chacun comporte des avantages et des inconvénients. ♦ SaguenayLac-Saint-JeanCôte-Nord Docteur Claude Tremblay Tél. : (418) 668-2371 - Téléc. : (418) 669-0600 Lisolement viral est possible sur le buffy-coat, les tissus ftaux et placentaires ou sur un écouvillon nasal. La phase dexcrétion virale est cependant souvent de courte durée chez les animaux symptomatiques et il nest pas rare de voir une excrétion virale sans signe clinique chez les porteurs. Limmunofluorescence est aussi parfois utilisée chez le ftus. ♦ QuébecChaudière-Appalaches Docteur Claude Boucher Tél. : (418) 643-1632, poste 307 - Téléc. : (418) 644-6327 Tél. : (418) 386-8191 - Téléc. : (418) 386-8099 ♦ Mauricie-Centre-du-Québec (nord de lautoroute 20) Docteure Nathalie Côté Tél. : (819) 371-6844, poste 323 - Téléc. : (819) 371-4907 En sérologie, la séroneutralisation et limmunofluorescence indirecte sont disponibles. Une sérologie couplée est préférable pour éviter les réactions croisées avec les infections antérieures et les souches vaccinales et confirmer ainsi le diagnostic. ♦ Estrie-Centre-du-Québec (sud de lautoroute 20) Docteure Diane Boucher Tél. (819) 820-3555, poste 277 - Téléc. : (819) 820-3651 ♦ Montréal-Laval-Lanaudière Docteure Isabelle J. Lévesque Tél. : (450) 589-5745, poste 276 - Téléc. : (450) 589-0648 Sur un animal décédé, lhistopathologie avec les tests susmentionnés est univoque. ♦ Abitibi-Témiscamingue et Nord-du-Québec Docteur Réal-Raymond Major Tél. : (819) 763-3287, poste 228 - Téléc. : (819) 763-3359 PRÉVENTION ♦ Outaouais-Laurentides Communiquer avec la vet-RAIZO de Montréal-Laval-Lanaudière 1) Quarantaine de 14 jours pour les nouveaux venus. La sérologie couplée peut aussi être utilisée. 2) Quarantaine de 21 jours lors dun diagnostic positif pour circonscrire un début de foyer. 3) Élimination rapide des avortons et isolement de la mère pendant 7 à 14 jours. 4) Respect des mesures dhygiène et de biosécurité de base. 5) Vaccination : efficacité reconnue contre la forme respiratoire et abortive seulement. a. Utile dès le jeune âge pour prévenir la primoinfection et ainsi éviter létat de latence et de porteur chronique. b. Limmunité induite nest malheureusement pas très longue. c. Utilisée sur une base régulière, elle permettrait de limiter la durée et la gravité de la maladie ainsi que les complications. ♦ Montérégie Docteure Mona S. Morin Tél. : (450) 778-6542, poste 235 - Téléc. : (450) 778-6535 Auteures Docteure Isabelle J. Lévesque, vet-RAIZO, réseau équin Téléphone : (450) 589-5745, poste 276 Courriel : [email protected] Docteure Gabrielle Lévesque, coordonnatrice du RAIZO Téléphone : (418) 380-2100, poste 3106 Courriel : [email protected] Responsable des produits dinformation du RAIZO Docteure France Desjardins Téléphone : (418) 380-2100, poste 3115 Courriel : [email protected] Conception Madame Manon Tanguay Téléphone : (418) 380-2100, poste 3007 Courriel : [email protected] CONCLUSION La rhinopneumonie équine fait partie des maladies que le médecin vétérinaire québécois en pratique équine est susceptible de rencontrer en tout temps. Les épisodes survenus aux États-Unis et en Nouvelle-Écosse nous sensibilise à léventualité dobserver la forme nerveuse de cette maladie au Québec et aux conséquences que cela implique pour lindustrie. Un diagnostic hâtif permettant des interventions ciblées est nécessaire pour circonscrire rapidement le problème. La vigilance des praticiens, appuyée par les analyses de laboratoire, est donc primordiale. Toutes les publications du RAIZO sont disponibles sur le site internet du Ministère à ladresse suivante : http://www.mapaq.gouv.qc.ca/Fr/Productions/md/Publications/ default.htm 1234546472845928 77382478258 7 1232456789 Lauteure tient à remercier les D rs Guy Giguère, Jean-Pierre Lavoie et Benoit Morrissette pour leur collaboration. N 2