Un traceur de cancers high-tech à Eugène-Marquis Publié le 28/04/2017 à 01:12 La signature de la convention qui permettra l'acquisition, par le centre Eugène-Marquis, du Phospor-Imager. | Samuel Nohra. Grâce à un don du Rotary-club, le centre va se doter d'un Phosphor-Imager. Une machine ultramoderne qui, à partir de gouttes de sang, permet de détecter très rapidement des cancers. « C'est forcément une très bonne nouvelle. Pour acquérir cette machine nous aurions dû faire des demandes de financement, trouver des fonds et ça aurait pris du temps. Là, on nous l'offre » se réjouit Patrick Legembre, directeur d'un laboratoire Inserm spécialisé dans le cancer du sein, implanté au cœur du centre Eugène-Marquis. C'est notamment son équipe qui, l'année dernière, s'était fait remarquer sur le plan international par la découverte d'une molécule impliquée dans les cancers du sein triple négatif, particulièrement agressifs et mortels. Sein, poumon et cerveau Le nom de cette machine quasiment tombée du ciel ? « C'est un Phosphor-Imager. Pratiquement en temps réel et à partir de sang, il permet d'identifier différents types de cancer du sein, du poumon ou de cerveau et de déterminer leur évolution. » La machine identifiant avec une très grande sensibilité des biomarqueurs. « Nous disposions déjà de machines de ce type mais d'anciennes générations et qui étaient beaucoup moins performantes. » Quant à son collègue spécialisé dans les cancers des poumons à petites cellules, il n'hésite pas à qualifier cette machine « de révolutionnaire » dans l'aide au diagnostic. Un bel outil pour ces chercheurs, mais surtout qui va bénéficier aux patients et aux patientes. « Le cancer du sein, ce sont 12 000 cas par an et 4 000 décès, rappelle Patrick Legembre. Le fait que l'on puisse aussi bénéficier de cette technologie nous conforte dans le choix de rester travailler à Rennes. » Alors, vraiment tombée du ciel? Pas vraiment. Son achat a été rendu possible grâce à un don de 40 000 € du Rotary-club, qui a été officiellement remis au centre EugèneMarquis, hier en fin de journée, en présence notamment du Pr François Guille, directeur général. « Le cancer, ce sont 150 000 morts par an. Il est normal que nous mettions tous nos efforts pour contribuer à lutter contre », a notamment expliqué Alain Desplanques, coordinateur national du Rotary-club. D'où l'initiative Jetons le cancer, menée par l'association. « En février, des Rotariens sont allés dans des supermarchés et on proposait des jetons de chariot contre un euro pour lutter contre le cancer. 200 000 jetons ont été donnés. » Les Rotariens ont donc collecté 200 000 €, qui ont été intégralement reversés à des équipes de recherche dont 40 000 € accordés au centre EugèneMarquis. « On pourrait dire que c'est une poussière dans la montagne d'euros dont a besoin la recherche contre le cancer, mais cet argent a été intégralement reversé à des équipes. Les gens qui nous donnent cet argent pourront savoir à quoi il a servi. » Une machine qui ne devrait donc pas tarder à équiper le centre.