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Gilles van Kote
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Rome s'estime « hors de la ligne de tir » Après l'annonce d'un référendum en Grèce, les taux des emprunts italiens sont sous
tension ROME - correspondant Après la Grèce, l'Italie ? Il a fallu trois jours à Matteo Renzi pour tenter de rassurer ses
compatriotes après l'annonce de la convocation du référendum grec qui pourrait augurer la sortie d'Athènes de la zone euro. «
L'Italie est hors de la ligne de tir, a affirmé le président du conseil italien, mardi 30 juin, dans un entretien au quotidien
économique // Sole 24 Ore. Nous avons effectué un parcours courageux de réformes structurelles, l'économie s'achemine vers
la reprise et le parapluie de la Banque centrale européenne [BCE] nous protège : ce sont trois caractéristiques qui rendent cette
crise différente de celle d'il y a quatre ans pour l'Italie. » Ce rappel suffit à réveiller les pires cauchemars des Italiens. A cette
époque - Silvio Berlusconi était encore au pouvoir - l'ampleur de la dette italienne (plus de 2 ooo milliards d'euros, soit 135 %
du produit intérieur brut (PIB) du pays, la faiblesse de l'économie et la mauvaise volonté de Rome d'accomplir les réformes
exigées par la BCE, le Fonds monétaire international (FMI) et Bruxelles, avaient fait de l'Italie la cible des marchés. Le «
spread », qui mesure le différentiel de taux d'emprunt entre les bons du Trésor allemands et italiens, avait atteint 500 points de
base. Cela avait obligé Rome à rembourser près de 100 milliards d'euros d'intérêts de dette. Et M. Berlusconi à quitter le
pouvoir... « Le parapluie de la Banque centrale européenne nous protège» MATTEO RENZI president du conseil Jusqu'alors,
M. Renzi avait laissé son ministre de l'économie, Pier Carlo Padoan, un vieux routier des sommets européens et des crises,
afficher son flegme. « Je ne serais pas étonné mais pas préoccupé plus que cela si la volatilité augmentait sur les marchés »,
expliquait ce dernier, lundi, dans un entretien au quotidien // Corriere della sera. Le soir même, la Bourse de Milan perdait
5,17 % et le spread, contenu depuis mars aux alentours de 100 points, atteignait 150 points. L'Italie est-elle de nouveau dans le
collimateur des marchés, malgré le retour de la croissance depuis le premier trimestre et la baisse du chômage ? Les
investisseurs anticipent-ils un effet de contagion, même si Rome a réformé les retraites (sous le gouvernement de Mario
Monti), réduit le train de vie de l'Etat (à l'initiative du même Monti et d'Enrico Letta, le prédécesseur de M. Renzi), simplifié
le marché du travail (avec M. Renzi) et s'apprête à mener celle de l'administration, de l'école et de la justice Certains analystes,
comme Angelo Baglioni de l'Université catholique de Milan, soulignent aujourd'hui que « tout est possible ». « Une
augmentation du spread d'une centaine de points, dit-il dans le quotidien La Repubblica, n'est pas sans conséquence dans un
pays qui a 2 ooo milliards d'euros de dettes et qui emprunte entre 300 et 400 milliards chaque année sur les marchés - le taux
d'intérêts peut alors représenter 3 ou 4 milliards de remboursements supplémentaires. » Dans un contexte de reprise modeste
(+ 0,7 % en 2015, + 1,4 % en 2016), de consommation atone, une hausse de la charge de la dette pourrait priver Rome de
marges de compensation pour faire passer des réformes impopulaires. En revanche, au cours des six derniers mois, la Bourse
de Milan a connu des performances plus fortes que celles de Francfort, de Paris ou encore de Madrid, manifestant ainsi un
signal de confiance retrouvée. Distance et solidarité Mais l'autre risque d'un « Grexit » (une sortie de la Grèce de la zone euro)
est politique. Alternant distance et solidarité avec le gouvernement grec, refusant de participer aux côtés de l'Allemagne et de
la France aux négociations avec Athènes, Matteo Renzi a donné l'impression de ne pas vouloir prendre parti. En visite à
Rome, au mois de février, le premier ministre grec, Alexis Tsipras, n'avait reçu de la part de son hôte qu'une cravate « made in
Italy » à nouer autour de son cou « quand la Grèce serait sortie d'affaire ». Profitant de ce flou, ils sont nombreux les partis
qui, hostiles à l'euro, ont pris fait et cause pour M. Tsipras. « J'avais des doutes sur [ce dernier], a commenté Beppe Grillo,
fondateur du Mouvement 5 étoiles, après l'annonce du référendum, mais il se comporte d'une manière extraordinaire. » Matteo
Salvini, le secrétaire fédéral de la Ligue du Nord, qui a fait de la bataille contre l'euro le fer de lance de la remontée de son
parti dans les sondages, souhaite la victoire du « non », même s'il ne soutient pas le gouvernement d'Athènes. Enfin, Forza
Italia, le parti de M. Berlusconi, se félicite que «grâce à Tsipras, les contradictions de cette Europe à traction allemande soient
sur la table ». Ces trois partis, auxquels s'ajoutent la gauche de la gauche et les postfascistes, représentent, selon les sondages,
plus de la moitié de l'électorat de la Péninsule, autrefois majoritairement proeuropéen. Face à cette situation, M. Renzi tente de
se forger, un peu tard, une image de médiateur entre Berlin (« Mme Merkel a vraiment essayé de trouver une solution », ditil), M. Tsipras et JeanClaude Juncker, le président de la Commission européenne, qui a « eu tort de lancer la campagne
électorale du "oui" ». m PHILIPPE RIDET
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