Consultez les prises de notes de Mathilde Hurtaud
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1ère Journée Sorbonne Philosophie | Entreprise Réactions et mises en lumière des participants Formation Continue 01 53 42 30 39 [email protected] Mathilde HURTAUD Mathilde Hurtaud, Agence Shadow Communication Introduction de la session du matin : Constat : - Mélange des publics - La philo insérée dans le monde de l’entreprise - Beaucoup de cloisons entre différents mondes et surtout entre les universitaires et les entreprises --> Les témoignages viennent d’expériences hybrides --> Mise en avant d’une problématique et d’une solution trouvée --> Les discussions du jour sont là pour enrichir le débat, une méthode qu’on pourrait qualifier de « collaborative organisée » --> Une page web de synthèse à disposition avec appel à collaboration à la fin de la journée Michel Puech • Comment peut-on devenir un être hybride, entre philosophie et entreprise ? • 2 termes importants : cloison & connexion • la cloison ici signifiée par la barre dans le titre de cette conférence entre Philo et Entreprise • la cloison est un élément qui interdit les échanges, qui empêche la circulation • mais une cloison n’est pas un mur porteur, ni un silo • la connexion, vient des réseaux • la connexion est une action, une action de brancher pour voir ce qui se passe • exemple de connexion directe comme le hacking, qui ignore les cloisons --> 3 types de cloison / connexion : 1. Les disciplines du savoir, les compétences et les expertises • ex : en terminal, cloison entre les lettres, les humanités et les sciences • à bac +12, Michel Puech est formé en tant que « historien de la philosophie allemande… Kant » • la logique des disciplines des cloisonnements sur laquelle nous construisons nos sociétés est une structure qui parait fragile • Michel Puech a par la suite fait des connexions avec les sciences, la technologie et les connexions numériques… 2. Dans les années 90, Michel Puech intègre le monde des RH pour ‘sortir’ de l’éducation nationale • c’est le passage dans une autre réalité avec d’autres savoirs-faire et savoirs-être • Il allège même son CV des parties les plus importantes de son parcours pour lui • Les compétences ont ainsi une importance différente que l’on se trouve dans une réalité du philosophe ou dans celle de l’entreprise • ex : la philosophie vs. les langues et l’informatique • il y a aussi beaucoup de cloisons en entreprises • la cloison de la ‘fausse conscience’ (du « bullshit ») • les situations où tout le monde sait que c’est faux, mais où tout le monde l’accepte • ce qui est à l’opposé de la philosophie • une opposition de soi à soi, de soi à la réalité, qui est souvent source de souffrance • le « consultant en philosophie » peut ici jouer le rôle de reconnecter le soi à soi 3. Cloisonnement entre réflexion et action • ex : 2 sortes de personne en entreprise, les faiseurs d’un côté et les penseurs de l’autre • c’est un ‘suicide personnel’, une aberration existentielle ! on ne peut diviser pas l’être • mais ce sont des racines profondes dans les cultures nord-occidentales • vs. les cultures et philosophies asiatiques qui ‘connectent’ différemment • cf. l’approche bouddiste face à la souffrance au travail • cf. l’approche taoïste face à la transformation des entreprises… • cf. les stratégies de connexions directes dans l’approche zen, qui n’est pas de dénoncer, ni de détruire les cloisons, mais de les repérer et de les détourner --> Toutes ces micro-connexions sont les principales ressources de la réflexion et de l’action Q° - Comment faire le pas dans le monde du consulting ? R - il existe une différence de langage qu’il faut apprendre, comprendre, écouter et s’en imprégner Q° - Quelle préconisation d’action peut faire un philosophe en entreprise ? R - les préconisations sont rarement suivies ! Q° - Quel cheminement dans votre tête pour passer 12 ans à aller au sommun du cloisonnement ? R - 12 ans est une période de vie, pas forcément longue pour la philosophie Q° - N’y a-t-il pas un risque, une peur que la philosophie / les philosophes servent d’alibi dans les entreprises comme a pu l’être la mise en place de politique RSE (cf. Elisabeth Laville), DD et le ‘green washing’ qui en a découlé ? R - La lucidité du philosophe est clé. Il donne son intuition et sa lucidité à l’entreprise Didier Cazelles • Rapport contradictoire entre la philo et la com’ • la philo a été une stimulation intellectuelle, beaucoup de plaisir pendant 4 ans à la Sorbonne • ensuite il a fait un Master en conseil éditorial • il a ensuite intégrer différentes agences de com’ en tant que chez de projet au départ, puis conseil en com’ institutionnelle… • Les entreprises sont complexes et doivent répondre à des problématiques complexes et sa formation en philo lui a permis d’être à l’aise avec cela ex. un client de le secteur immobilier qui réfléchit sur son changement de positionnement • Quels avantages de la philo en entreprise ? • ça peut être une source de frustration, mais dans les métiers de la com’, cela permet la simplification du discours et de « clarifier le complexe » • la com’ est aussi ‘intéressée » et le sentiment d’imposture est présent et donc antinomique avec la philo (cf. article sur les Bullshit Jobs) • mais le métier de la com’a évolué sur la forme… la prochaine étape va être sur le fond, la réflexion • l’approche philosophique va donc de plus en plus intéresser les entreprises, notamment pour « clarifier le complexe » • à noter aussi le changement de génération en interne qui fait bouger les décisions Q° - 4 mots pour décrire ce que apporte la philo en entreprise ? R - indépendance de la pensée, de raisonnement. la philo apporte une grille de lecture Q° - « La philo est à l’entreprise ce que la psychanalyse est à l’homme » R - La philo permet de confronter l’entreprise à son existence même Q° - Problème de l’éthique en entreprise ? R - le ‘consultant-philosophe’ doit formuler avec l’entreprise et apporter lui-même son éthique Sophie Berlioz • une invitation à l’introspection à travers 3 temps de son expérience, 3 difficultés • la légitimité du philosophe dans l’entreprise ? • la philo est valorisée socialement, mais pas en entreprise, sauf une fois la cloison ‘perçée’ • cf. l’ontologie sociale permet de concilier la recherche et l’entreprise • ex. chez AXA, peu de prise de recule en entreprise • la finalité de l’entreprise est lucrative et donc différente de la finalité de la philo • l’entreprise est un organisme qui se remet aussi en question • il existe un écart de temporalité : à court terme en entreprise vs. à long terme en philo • la philo est anti-business • la philo apporte une liberté de penser et des compétences clés de lecture dans un monde complexe • la philo est la science de l’argumentation et valorise la prise de recul Q° - Réflexion différente Q° - Est-ce que l’entreprise se donnera un jour les moyens de faire intégrer la philo et donc une temporalité différente dans l’entreprise ? Q° - Ex. Orange & le digital Christian Pousset • parler de la dimension de fierté comme miroir personnel de ses propres aspirations • raisonner en terme de progrès • les question de temporalité et l’environnement de l’entreprise qui n’a pas forcément de sens Exp 1 : Pourquoi il a choisi ce métier ? • au départ pas forcément plus doué, mais une aptitude à comprendre son client • formation en école de commerce, puis, beaucoup plus tard des formations complémentaires en PNL, analyse transactionnelle, systémique… • le besoin de philo pour le dirigeant • dans la réussite d’un dirigeant, 25% = ses résultats • un dirigeant doit parler avec confiance • importance de la quête de sens, du ‘longtermiste’ • Ex. Yahoo sur la temporalité de son dirigeant (1 an !) • la philo pour penser la transformation de l’entreprise Exp 2 : l’art-contemporrain • le décalage, le décentrage comme peut l’apporter la philo • avoir besoin de sincérité; de courage et de savoir prendre des risques • l’art et la philo, c’est comprendre ce qui est complexe • toucher le ‘futur proche’ grâce à l’art-contemporain. très intéressant pour les dirigeants • question de l’empreinte du dirigeant, qu’est-ce qu’il veut laisser ?… • besoin d’exister, de transmettre aux générations futures • ++ pour une société plus agile Exp 3 : les difficultés fac à la mobilisation et à la démobilisation • comprendre l’ultrasensible • ex. la photo de l’enfant syrien • devoir d’être optimiste face à l’avenir • remettre de la confiance dans les vertus morales • remettre plus de fierté dans l’entreprise, dans son métier et en soi Q° - Comment les philosophes aident concrètement les dirigeants ? R - différents thèmes sont abordés, comme celui des femmes dirigeantes, qu’est-ce qu’une entreprise libérée ?… • éclairer la prise de parole du dirigeant Q - cf. « insurrection » ? DISCUSSION - échanges collaboratifs Réflexions personnelles : • le philosophe comme un aidant, un médiateur, pour comprendre les différents publics de l’entreprise et éclairer les échanges • le philosophe peut avoir un rôle liant pour faire tomber d’autres cloisons • l’entreprise comme un champ d’expression du philosophe, un champ d’exploration et de mise en pratique Echanges avec la salle : • la philo apporte du sens • la philo pour se construire soi-même, être responsable de ces actes • Q° de la souffrance au travail ? de la notion d’absurdité ? • la philo est une véritable boite à outils dans l’analyse des problèmes • la philo aide à rentrer dans la ‘pensée’ de l’entreprise • attention à la qualité de l’Homme vs. la qualité de la machine • le philosophe peut créer se nouveau terrain • philosopher en entreprise, comme philosophe dans tout organisme vivant • le philosophe devient comme un ‘thérapeute’ dans le grec de prendre soin de l’autre • ex. des mensonges dans l’entreprise (les timeshit) • cf. les ‘gouters philo’ pour les enfants, pour décloisonner les pensées
