Soja Dossier Soja Asuka Merlin SG Anser Sommaire Enfin une génétique adaptée aux zones nord ! 1. Présentation de la culture 2. Les débouchés du soja 3. Les atouts du soja 4. Itinéraire technique et choix variétal Soja PRESENTATION La plante Le soja (Glycine max) est une légumineuse de printemps de la famille des fabacées originaire de l’Asie de l’Est. Il en existe de nombreuses variétés, se distinguant par leur port, leur couleur de graines, leur période de floraisons… Le soja est une plante annuelle aux feuilles trifoliées rappelant les feuilles de haricots. La plante est entièrement recouverte de fins poils, les graines sont contenues dans des gousses velues. En général, une gousse contient 2 à 4 graines. Le soja constitue un élément important dans l’alimentation du bétail du fait de sa richesse en protéines et de sa composition en acides aminés essentiels, en particulier la lysine (semencesmag.fr, 2014). Le soja en France et en Europe Le soja a été introduit en France dans les années 1980. Il est principalement cultivé dans le Sud-ouest. Cette région représentait 65% de la production nationale de soja en 2010 (planetoscope.com, la consommation de soja en France). Le reste de la production s’effectue surtout dans l’Est (Bourgogne, Franche-Comté, Alsace, RhôneAlpes). Cependant, depuis 20 ans les surfaces cultivées en soja ont fortement diminuées comme le montre la figure 1 ci-contre. Ainsi la production de Soja en Europe ne couvre que 1% des besoins des élevages. La chute de la production est due à la réforme de la PAC 1992 et aux accords passés avec les Etats-Unis sur les cultures oléagineuses. La France est le premier pays européen importateur et consommateur de tourteaux de soja, dont 25% environ proviennent du Brésil (semencesmag.fr, 2014). Figure 1 : Evolution des surface de soja 1980-2011 ; Agreste & CETIOM, 2012 A l’échelle européenne, le soja sous formes de tourteaux représente la première matière protéique pour l’alimentation animale de L’UE avec plus de 32 millions de tonnes en 2010. Il existe cependant une forte dépendance vis-à-vis des importations de tourteaux et de graines comme le montre la figure 2. La culture du soja en Europe représente ainsi un enjeu crucial pour l’autonomie protéique de l’UE et de la France. Figure 2 : Bilan pour les différents produits de soja en 2010 ; Oli World, ONIDOL C’est pourquoi, on constate ces dernières années un nouveau regain d’intérêt pour cette culture. En effet, en 2010, les surfaces cultivées en soja sont d’environ 35 000 ha soit une hausse de plus 15% par rapport à 2009 (Réussir Grandes cultures, 2014). Par ailleurs en 2014/2015, les surfaces ont augmentées et atteignent 70 000ha. La nouvelle PAC est favorable au soja sur plusieurs points. Il a été classé par Bruxelles dans la catégorie des « cultures riches en protéines » au lieu d'« oléagineux », ce qui lui confère la possibilité d'être éligible à l’aide couplée aux Soja cultures riches en protéines. Le deuxième élément favorable vient de l'obligation de diversification des cultures avec une insertion possible du soja dans les assolements peu diversifiés. Enfin, le troisième est la possibilité de produire des légumineuses sur les surfaces d'intérêt écologique (SIE). De plus le soja tient une place prépondérante dans le Plan protéine végétale pour la France 2014-2020. Ainsi, selon cette dynamique, l’ONIDOL prévoit pour l’horizon 2020 que le soja représente en France 120 à 150 mille ha pour une production de 350 mille tonnes. La majeure partie des surfaces en soja en France sont conduites en irrigué (les ¾ en 2010). 15% des surfaces sont cultivées en agriculture biologique. Ce nouvel élan est aussi dû à la rentabilité du soja par rapport au maïs. En effet, « Le ratio 'prix du soja non OGM' sur 'prix du maïs' se situe actuellement à 2,4 alors qu'il était de seulement 1,9 en 2007 », (V. Lecomte, Cetiom, 2014). Le contexte s'est donc nettement amélioré. Ainsi, selon les travaux du Cetiom (aujourd’hui Terres Inovia), le soja dégage une marge équivalente dans certaines situations, par exemple dans le Sud-Ouest en culture irriguée, ou bien dans des sols profonds de la plaine de Dijon en culture sèche. « Dans les systèmes de cultures à dominante maïs irrigué, l'introduction de soja irrigué a un effet d'amortisseur des revenus en les lissant » (V. Lecomte in Réussir Grandes cultures, 2014). DEBOUCHES Le soja possède plusieurs débouchés pouvant être complémentaires. Les débouchés possibles pour cette espèce concernent à la fois l’alimentation animale et humaine. Les rendements de la culture de soja oscillent, en France, entre 25 et 30 q/ha, selon la région, la variété et la présence d’irrigation ou non. La production française de soja pour l’année 2014 dépasse les 200 000 tonnes (production de fèverole en France= 300 000t). Selon la localisation des productions et les opportunités commerciales, la production française, garantie « non OGM » trouve des débouchés dans l’alimentation animale et humaine. Alimentation animale L’alimentation animale représente le débouché principal du soja produit en France, avec 70% de la production en 2011. Le soja est utilisé sous deux formes pour l’alimentation animale : Sous forme de tourteaux provenant de la trituration des graines de soja pour l’extraction de l’huile à destination alimentation humaine. Ces tourteaux représentent une large part de l’utilisation du soja dont une très grande partie est importée d’Amérique sous formes de graines ou directement de tourteaux. En 2007 plus de Figure 3 : Comparaison des compositions des tourteaux de soja, colza et tournesol non décortiqué et semi décortiqué ; Terres Inovia, 2015 3.5 millions de tonnes étaient importées (CETIOM & ONIDOL, 2008). Le tourteau de soja est le plus riche en protéine (cf figure 3), il représente la source de référence en alimentation animale. Il est surtout utilisé pour les jeunes animaux, les volailles à croissance rapide et les vaches laitières. Sous forme de graines entières toastées ou extrudées : cela représente le plus grand débouché pour les sojas français (cf. figure 4). Les graines sont toastées ou extrudées pour éliminer les facteurs antinutritionnels présents dans la graine crue. Elles sont surtout destinées aux volailles et aux Figure 4 : Répartition des volumes de soja français utilisé en alimentation animale selon le type de transformation ; CETION & ONIDO, 2008 Soja porcelets. Cette production est appréciée des transformateurs en raison de son caractère non OGM, de la proximité des approvisionnements et d'une traçabilité fiable. Elle est cependant soumise à la forte concurrence des sojas d'importation, en particulier brésiliens. De plus, cette utilisation ne valorise pas l’huile contenue dans la graine à son juste prix ce qui rend son équilibre économique délicat. Une des pistes à l’étude actuellement consisterait à optimiser la double valorisation des fractions protéiques et huile de la graine de soja au travers d’unités de trituration dimensionnées à l’échelle des bassins de culture et de consommation par l’alimentation animale. Alimentation humaine : « Soyfood » La part de soja en alimentation humaine représente 30% du soja produit en France en 2011 (soit 30 à 35 mille tonnes). Ce débouché est en croissance régulière en France depuis plusieurs années. En effet en 2002, cela ne représentait que 5% des tonnages du soja produit sur le territoire français. Les soyfood sont obtenus à partir de la graine entière. Le soja renferme une grande quantité de protéines, de glucides, de lipides, de vitamines A et B, de phosphore, de potassium, de calcium, de magnésium, de zinc et de fer. Les principaux aliments fabriqués à partir du soja sont le tonyu (ou lait de soja), une boisson non laitière, riche en protéines, pauvre en lipides et en calcium et sans cholestérol. Il sert à la fabrication des « yaourts » de soja. Le tofu est fabriqué à partir de lait de soja qui, une fois caillé, donne une purée, elle-même transformée en une sorte de fromage qui peut être utilisé tendre, ferme ou frit. Les soyfood sont très variées et correspondent à une forte attente des consommateurs. La dynamique de ce marché est importante et l’innovation permet d’accroitre les volumes de soja attribués à l’alimentation humaine, ainsi un quadruplement des tonnages utilisés pour ce débouché est prévu à l'échelle européenne dans les 10 ans à venir (Terres Inovia, 2014). LES ATOUTS DU SOJA Outre la composition de sa graine (cf. figure 5) permettant à la fois une valorisation en tant qu’oléagineux ET protéagineux, le soja possède de nombreux atouts non négligeables pour la double performance économique et environnementale des exploitations agricoles. Une culture peu gourmande en intrants Le soja, comme toutes les légumineuses, ne requiert aucun apport d’engrais azoté. Il est capable de valoriser l’azote atmosphérique grâce à une symbiose avec une bactérie apportée par inoculation. De plus, le soja possède un effet précédent important permettant des économies d’azote sur la culture suivante. En effet, sur un maïs de soja la dose d’azote peut être diminuée de 30 à 50 unités par rapport à un maïs de maïs. Par ailleurs, le soja demande peu d’applications de produits phytosanitaires contre les ravageurs et maladies en végétation (CETIOM, 2012). Concernant les charges opérationnelles, le soja possède les plus basse des cultures d’été (384€/ha ; étude CETIOM et ONIDOL, 2013). Ses frais de séchages sont nuls par rapport à un maïs. Ainsi, au vu du contexte actuel et de la volatilité du coût des intrants dont le soja est peu consommateur, associé à un prix des graines plutôt favorable avec une demande en croissance dans les années futures, le soja devrait être un atout économique de taille pour des assolements équilibrés. Cet atout économique est associé à des avantages environnementaux, avec des émissions de gaz à effet de serre diminuant avec la part de soja dans la sole : de -8 à-10% par tranche de soja dans la sole (Etude CETIOM et ONIDOL, 2013). Une bonne valorisation de l’eau Soja Le soja possède une très bonne valorisation de l’eau. En effet, 100 mm d’eau apportée permet un gain de 8 à 10q/ha et de régulariser la teneur en protéines. Pour obtenir un rendement élevé en situation irrigué un soja demande 30 à 50 mm de moins qu’un maïs. De plus, le soja étant une plante indéterminée, il offre une souplesse de conduite en eau très intéressante car il ne présente pas de phase critique à la sécheresse, contrairement au maïs. Ainsi, en situations contraintes en eau comme cela a pu être le cas en 2015, avec une sécheresse importante au moment de la floraison (phase critique du maïs à la sécheresse) le soja est plus performant que ce dernier. ITINERAIRE CULTURAL ET CHOIX VARIETAL Les variétés de soja 000 et Très Très Précoce La culture de variétés de soja très précoces est habituellement réalisée en France dans les régions nord Loire. Ce type variétal est également retrouvé dans les cultures en dérobé. Un semis avant la mi-mai est indispensable pour le succès de la culture en zone nord (cf. figure 6). Le soja supporte difficilement les périodes de sécheresse. L’irrigation de la culture est fortement recommandée dans certaines zones de culture (zone Sud) ou pour des semis au mois de Juin. Dans ce cas utiliser les recommandations du CETIOM. La solution variétale est actuellement la meilleure solution proposée pour limiter l’impact d’éventuelles maladies (de type sclérotinia, mildiou,...). Figure 5 : Zones e production des sojas 000 Le séchage des récoltes pose parfois des problèmes organisationnels. Cependant, les variétés 000 sont récoltées à des teneurs en humidité généralement plus faibles que d’autres variétés. Les variétés précoces (000) atteignent leur maturité plus rapidement et profitent davantage des chaleurs estivales pour la dessiccation des graines. Soja Le soja est une culture relativement peu exigeante à cultiver avec peu d’interventions contre les ravageurs et pas de fertilisation azotée. Un point crucial qui fait l'originalité de l'ITK est la nécessité d’inoculer la plante avec la bactérie Bradyrhizobium japonicum pour qu’elle puisse fixer l’azote atmosphérique. L’inoculation est réalisée par l’agriculteur directement sur graine ou via des micro-granules appliquées par le micro-granulateur du semoir monograine. Un autre point important est la vigilance vis-à-vis du désherbage, le soja étant peu couvrant et sensible à l’enherbement. En moyenne, avec 2 herbicides, le risque adventice est maitrisé. Le soja est une culture plutôt bien adaptée à la simplification du travail du sol (42% de la sole de soja en non labour en 2014 ; Arvalis, PA n°413,2014). Par ailleurs un point important dans le choix variétal hormis les critères de résistance aux maladies et de qualité (teneurs en huile et en protéine) est la hauteur des premières gousses. En effet, les premières gousses sur la plante sont relativement basses (7 à 15 cm) et ne pas récolter ces gousses basses peut entraîner une perte conséquente en rendement (de 4 à 5 q/ha ; Arvalis, PA n°413,2014). Le choix variétal est le premier critère pour augmenter la hauteur des gousses, mais cette hauteur peut être aussi favorisée par une conduite irriguée et une densité de plantes élevée. De plus un sol bien préparé et bien nivelé facilitera la récolte de ces premières gousses en abaissant la barre de coupe. Opportunité de double culture Les variétés précoces voire « Très Très Précoces » comme MERLIN permettent de cultiver le soja en double culture après une culture d’hiver récoltée tôt comme l’orge. Avec l’essor de la méthanisation, la culture de soja trouve également sa place à la suite d’une culture de biomasse, type seigle biomasse, récoltée en vert courant Mai. La culture du soja en dérobé peut être envisagée à certaines conditions : L’irrigation : selon sa zone de culture (Sud ou zone Loire) les besoins en eau totaux avoisinent les 200 mm (300 pour le Sud). Dans ce cas, il est impératif d’irriguer immédiatement après le semis (15-20 mm) puis apporter 30-40 mm tous les 10 jours après la levée. Les besoins en eau sont à ajuster en fonction du rendement visé. L’implantation est également un facteur prédominant dans la réussite de cette culture. Semer le plus tôt possible. Les semis précoces étant les plus productifs et les plus sûrs en date de récolte, un semis avant le 1er Juillet (ou 10 Juillet en fonction de la zone) est recommandé. Après un travail superficiel du terrain, un semis très régulier (pour la hauteur des premières gousses) est indispensable. La variété est le dernier élément déterminant pour la récolte. Seules les variétés les plus précoces (000) sont adaptées à ce genre de pratique, les autres variétés plus tardives exposent la culture à l’échec de récolte. Les variétés très précoces, type MERLIN, n’ont besoin que de 1450°C.j-1 (base 6°C) pour accomplir leur cycle jusqu’à la maturité ! MERLIN Un véritable précoce ! Zone de culture Caractéristiques Potentiel de productivité élevé en zones très précoces Bien adapté aux semis tardifs ou pour des semis en dérobé. Très bonne aptitude à la transformation alimentaire Débouchés : Alimentation humaine et animale Critères Agronomiques Groupe de Précocité : 000 / 0000 – Très très précoce Vigueur au démarrage : Bonne Précocité maturité : Très précoce Hauteur : Moyenne Résistance à la verse : Bonne Maladies : Bonne tolérance globale ‐ Bactériose : Assez résistant ‐ Sclérotinia : Assez résistant ‐ Péronospora : Peu sensible Qualité PMG : ± 180 g Teneur en protéines : Elevée ( > 40 %) Teneur en huile : ± 20% Couleur des grains : Brun Couleur du hile : Brun / Brun clair Soja Soja LES SOJA PROPOSES ASUKA : Nouveauté, groupe 00 Asuka est une variété précoce à maturité. Sa hauteur de première gousse est bonne ainsi que sa hauteur à la récolte avec de plus une bonne tenue à la verse. MERLIN : Un véritable précoce Merlin est actuellement l’une des variétés les plus précoces au catalogue. Elle dispose d’un rendement élevé et régulier en zone nord et dans le bassin parisien. Elle se caractérise par une forte teneur en huile, une teneur en protéine moyenne et une faible teneur en composés antinutritionnels SG ANSER : Nouveauté Précoce 000 SG Anser figure parmi les plus précoces des variétés du groupe 000 à floraison et à maturité. Elle présente une bonne hauteur de première gousse (11-12cm). Vigueur au démarrage rassurante et peu sensible à la verse. Sa teneur en protéines est également intéressante (40%). Hile jaune clair. 57 rue de Marsinval 78540 VERNOUILLET Tel : 01 39 71 85 60 - Fax : 01 39 28 01 33 Email : [email protected] www.sem-partners.com