Album du territoire - CAUE de la Dordogne

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Album du territoire
Communauté de Communes Bergerac Pourpre
Une intervention sur le bâti existant, la modification d’une ouverture, l’extension ou la réfection d’un enduit, ainsi que toute insertion d’une construction
neuve dans un secteur urbain ou rural, engage la qualité de notre environnement et de nos paysages.
Comme l’a dit Victor Hugo, « Il y a deux choses dans un édifice : son usage et
sa beauté. Son usage appartient au propriétaire, sa beauté à tout le monde »
La Communauté de Communes Bergerac Pourpre, consciente des interrogations et des difficultés rencontrées par tous ceux qui peuvent avoir un projet
de construction ou de rénovation, a décidé, la constitution de ce cahier de
recommandations architecturales et paysagères. Ce cahier s’adresse aux
propriétaires privés, maîtres d’œuvre, maîtres d’ouvrages, artisans et entrepreneurs de bâtiments, et concerne la réhabilitation des bâtiments anciens et
l’édification des constructions neuves.
Il constitue un document d’information, de sensibilisation et de conseils pratiques (implantation de la maison, son volume, ses couleurs, son jardin…).
Il vous invite, dans un premier temps, à affiner votre regard, à prendre le
temps de redécouvrir notre territoire bergeracois, ses composantes et ses
richesses. Le second volet, plus pratique, vous aidera dans votre projet de
restauration, d’extension ou de construction.
Des recommandations simples sont faites pour prendre en compte les
économies d’énergies et utiliser les énergies renouvelables et des matériaux
écologiques afin d’assurer une bonne qualité environnementale au bâti.
Sans vouloir donner de “recettes”, car tout projet est particulier et doit
s’adapter à son contexte, ce document vous apportera je le crois de précieux
conseils architecturaux et paysagers.
Je vous souhaite de trouver dans ce guide la matière qui saura stimuler votre
créativité et vous permettra de contribuer activement à une urbanisation maîtrisée et harmonieuse.
Dominique ROUSSEAU
Président de la Communauté de Communes Bergerac Pourpre
1
Ville, Vigne, Vallée
La Communauté de Communes Bergerac Pourpre
se développe autour de sa ville centre, Bergerac,
véritable pôle d’attractivité d’un secteur plus vaste.
Les activités, les cultures horticoles et l’urbanisation
se sont développées dans la vallée. Des vignes aux
appellations renommées s’étendent sur les coteaux.
Initialement croisement de la route historique
(RN21) et de la rivière Dordogne, le territoire est
aussi aujourd’hui desservi par un aéroport international.
limite départementale
limite Communauté de Communes Bergerac Pourpre
limite communale
cours d’eau
autoroute
échangeur
route départementale
future déviation Ouest
voie ferrée
gare
bourg
La Communauté de Communes Bergerac Pourpre
en quelques chiffres :
11 communes
38 291 habitants (source INSEE 2007)
Superficie de 177 km2
Bergerac - 28 638 habitants
Bouniagues - 511 habitants
Colombier - 244 habitants
Gardonne - 1 389 habitants
Ginestet - 867 habitants
Lamonzie-Saint-Martin - 2 284 habitants
Lembras - 1 207 habitants
Monbazillac - 1 044 habitants
Queyssac - 485 habitants
Saint-Laurent-des-Vignes - 753 habitants
Saint-Nexans - 869 habitants
2
Premières impressions architecturales et pa
Coteau viticole
Centre ville
Bourg dans vallée viticole
Site industriel historique
Agriculture prospère
Centre bourg
Patrimoine ancien et restauration contemporaine
Habitat pavillonnaire déjà ancien
Fenêtre ouvragée
3
paysagères
Pavillon et son jardin
Temple
Anciens entrepôts en ville
Propriété viticole
Centre bourg au pied des bois
Habitat collectif
Pigeonnier
Maison moderne
L’aéroport
Quais de Bergerac sur la Dordogne
Vignoble, vallée de la Dordogne, ville de Bergerac, habitat pavillonnaire, coteaux vallonnés, activités...
4
Quelques photos témoins
Bergerac, place Bellegarde au début du XXe siècle
Le même lieu, aujourd’hui
source : Association les collectionneurs Bergeracois
La Place Bellegarde a
été réaménagée pour
répondre aux contraintes de la circulation
automobile. L’immeuble
des anciens grands
magasins DurandBarjeaud, remodelé et
agrandi au cours de
la première moitié du
XXe siècle, se présente
aujourd’hui sous la
forme d’une coquille
vide, tel un décor de
cinéma.
source : Association les collectionneurs Bergeracois
BERGERAC
La place Gambetta, lieu
d’une intense activité
marchande au début
du XXe siècle, a été
plantée de platanes et
aménagée en parking.
Elle accueille toujours la
foire hebdomadaire.
Bergerac, place Gambetta au début du XXe siècle
Place Gambetta aujourd’hui
source : Association les collectionneurs Bergeracois
BERGERAC
Bergerac, quai Salvette au début du XXe siècle
Hormis la surélévation
très discrète de l’immeuble du CIVRB*, le
profil des façades sur
les quais de la Dordogne n’a pas changé.
L’activité marchande
liée à la Dordogne était
particulièrement dynamique, comme en témoignent les barriques
de vin qui attendent
d’être chargées sur les
embarcations à quai.
Aujourd’hui, l’espace
laissé libre est occupé
par le stationnement
automobile, et les
répliques de gabarres
motorisées promènent
les touristes sur la
rivière.
Quai Salvette aujourd’hui
*CIVRB : Conseil Interprofessionnel des Vins de la
Région des Bergerac
5
GINESTET
source : Association les collectionneurs Bergeracois
Très faible modification
du bourg. Certaines
parcelles proches du
centre ont été bâties et
végétalisées d’essences
diverses. Les bâtiments
agricoles ont été transformés ou agrandis, en
fonction des besoins de
l’agriculture.
Ginestet au milieu du XXe siècle
Ginestet aujourd’hui
Le trafic routier sur
la D936 a considérablement modifié
l’ambiance de la rue
principale. Des maisons
se sont fermées, beaucoup d’arbres et de
treilles ont disparu. Cet
espace est aujourd’hui
à repenser.
source : Association les collectionneurs Bergeracois
LAMONZIESAINT-MARTIN
Lamonzie-Saint-Martin au milieu du XXe siècle
Lamonzie-Saint-Martin aujourd’hui
LEMBRAS
source : Association les collectionneurs Bergeracois
Les rails du tramway
qui reliait Bergerac à
Périgueux par Vergt
ont disparu, laissant la
place à l’automobile.
Les façades ont peu
changé. Une activité
commerçante dynamique subsiste.
Lembras au début du XXe siècle
Lembras aujourd’hui
Ces témoignages photographiques montrent que les bourgs en
périphérie de Bergerac sont soumis à la problématique du trafic
automobile. Il influence la traversée des zones d’habitat et d’activité
commerciale.
A Bergerac, la présence de l’automobile est également un problème
récurrent. Elle a modelé en partie la ville que nous connaissons
aujourd’hui.
L’objectif est actuellement d’arriver à préserver les bourgs et les
quartiers anciens tout en encourageant une certaine dynamique, liée
à l’économie et au tourisme, et en évitant le phénomène de
«ville musée».
6
Géographie
Géologie et sol
La géologie donne des clés de
compréhension du paysage et de
l’architecture locale.
Au Nord de la rivière Dordogne,
les formations sableuses couvrant
majoritairement les plateaux du Bergeracois donnent des sols pauvres.
Au Sud, les coteaux et plateaux
sont structurés par des calcaires
lacustres et des molasses continentales du tertiaire. Ils forment des
sols calcaires et des terreforts cultivés en céréales et, le plus souvent,
en vignes.
Sur les terrasses de la Dordogne et
les colluvions des vallées affluentes,
les terres d’alluvions sablo-graveleuses sont propices à des cultures
très diversifiées. Les zones les plus
basses sont laissées en prairies.
Au Nord-Est de la Communauté
de Communes, sur les terrains
calcaires du Crétacé, les sols et la
végétation sont très peu développés
(graminées, genévriers, chênes).
La vigne, valorisation des
terres
Seule la culture de la vigne a
toujours permis la valorisation des
terres difficiles. Les vignes se sont
plus favorablement développées sur
les coteaux Sud que sur les coteaux
Nord de la vallée. La vigne y bénéficie
en plus d’un micro-climat (en automne, l’humidité du matin favorise
le développement du Botrytis cinerea et le soleil d’après-midi ralentit
cette pourriture noble) qui donne
notamment au vignoble Monbazillacois sa spécificité.
TERRASSES
Les graves de structure grossière conviennent autant à la vigne qu’au maïs. Peupleraies et prairies s’adaptent aux bas-fonds
humides des terrasses les plus basses.
CALCAIRES LACUSTRES ET MOLASSES DU TERTIAIRE
Les calcaires lacustres et les molasses du plateau Sud de la Dordogne ainsi que
les dépôts des pentes molassiques (colluvions) des coteaux sont propices à la
viticulture. Ainsi le vignoble monbazillacois est devenu une monoculture.
7
Le Pécharmant, autre ancienne
appellation renommée datant de la
«Vinée de Bergerac», est implanté
sur une formation majoritairement
molassique (sol graveleux) des
coteaux Nord-Est de la ville. Au cours
du XXe siècle, la vigne s’est même
étendue jusque dans la vallée.
Hydrographie
Les eaux de la Dordogne et de ses
affluents constituent une richesse
exceptionnelle pour l’irrigation et la
diversité des cultures ainsi que pour
l’alimentation en eau potable.
Les berges de la Dordogne et du
Caudeau sont des lieux particulièrement attractifs pour les loisirs. Elles
sont en cours de valorisation (coulée
verte, sentiers de randonnées...).
La forêt
Au Nord de la Communauté de
Communes, en lisière du massif
du Landais, les dépôts sablo-argileux forment des terres acides et
pauvres qui ne se prêtent qu’à la
sylviculture et à l’élevage. Ces boisements s’installent sur les pentes incultes. Dans les vallées, les ripisylves
et quelques haies bocagères sont
encore préservées.
Les trois communes du Nord ont un
taux de boisement de 40 %. Dans
la Vallée de la Dordogne et sur les
coteaux du Monbazillacois les bois
sont quasi inexistants. Plus au Sud,
sur St-Nexans, Colombier et Bouniagues le taux de boisement atteint
seulement 12 %.
MOLASSES ET SABLES
Les collines au Nord-Est de Bergerac se composent d’un sol calcaire, sableux et de galets.
Le vignoble traditionnel de Pécharmant est
remarquable par son unité paysagère.
FORMATIONS SABLEUSES
Les sables du Périgord au Nord de la Dordogne constituent un sol pauvre
typique du massif forestier du Landais. La végétation naturelle est composée
d’espèces silicicoles : bruyères, fougères, genêts, châtaigniers, pins et chênes
pédonculés.
6
8
4 entités paysagères
Ambiances paysagères
Maraîchage
Vigne, verger en été
Horticulture
Boisement
Le territoire de la Communauté de
Communes Bergerac Pourpre est
composé de plusieurs espaces
remarquables et contrastés.
Polyculture
Relief et réseau hydrographique
4 entités paysagères traduisent
ainsi des perceptions propres à une
organisation spécifique du relief, du
bâti, de la forêt et de l’agriculture.
limite C.C. Bergerac Pourpre
chef-lieu commune
implantations isolées - hameaux
cours d’eau
courbes de niveau
fond de vallées
pentes
plateaux
hauteurs
1
2
3
4
1
COTEAUX NORD DU BERGERACOIS
La succession de valllées secondaires
de la Dordogne, au Nord de Bergerac, crée
un paysage vallonné.
Les boisements très présents occupent
les pentes. Quand l’agriculture résiste,
les prairies sont en fond de vallées.
Quelques propriétés viticoles se maintiennent sur les plateaux et forment des
petites clairières agricoles.
nouvelle
déviation
rurbanisation
boisements
morcelés
Autrefois en habitat dispersé,
l’urbanisation récente privilégie une implantation le long des routes avec des points de vue.
Ce secteur constitue actuellement la première
couronne de Bergerac : le développement
pavillonnaire s’intensifie avec l’envie de vivre à la campagne, à proximité des accès et de la grande ville.
habitat en ligne
de crête
petite vallée
vignes
résiduelles
9
7
2
PLAINE DE LA DORDOGNE
Cette vaste plaine alluviale
arboriculture
est formée de terrasses propices à
l’agriculture : drainée et rationnalisée, l’exploitation de ces
terres est très ancienne.
Bénéficiant d’un climat clément, les cultures très variées
(vigne, arboriculture, horticulture, maraîchage, tabac, grandes
cultures et prairies) forment un
vaste patchwork de couleurs en toutes
saisons.
L’agglomération de Bergerac, carrefour
économique, tend à grignoter les terres agricoles. Sur la rive Sud, le dynamisme agricole
contient cette urbanisation récente le long des
routes.
zone humide
et prairie
3
habitat linéaire
grandes
cultures
grand
parcellaire
vigne
COTEAUX VITICOLES
Les coteaux du Monbazillacois
représentent le paysage emblématique du
Bergeracois.
L’omniprésence des vignes dans la vallée
comme sur le coteau et le plateau
offre des perspectives visuelles
pittoresques et lointaines. La régularité de ces parcelles viticoles crée
un paysage très ouvert.
vigne intensive
vestige de
boisement
plateau
viticole
L’urbanisation récente a peu d’emprise
sur cette partie du territoire exclusivement réservée à l’exploitation de la vigne.
Demeures et chais viticoles, en rebord de
plateau ou sur le coteau, sont les principales
constructions.
exploitation
viticole sur coteau
4
PLATEAU DE POLYCULTURE
Cette zone est la transition
entre la terre de vignes du Bergeracois,
la terre de céréales de l’Issigeacois
et les coteaux boisés de la
Dordogne.
Ce plateau de polyculture devient
de plus en plus vallonné à l’approche
des petites vallées secondaires
de la Dordogne.
vignes
dispersées
habitat
dispersé
coteau
boisé
Loin de la ville de Bergerac, l’habitat reste
traditionnel et diffus.
verger de
pruniers
petite vallée en
prairie
Dordogne
10
Architecture rurale traditionnelle
Les qualités culturales du sol ont déterminé des types
d’exploitation ainsi que la situation des fermes dans
le paysage. Partout cependant, les fermes isolées,
implantées au milieu de leurs terres agricoles ou
viticoles, parsèment le territoire. Il n’y a pas ou peu de
bourgs agricoles, la ville de Bergerac hébergeant une
grande partie de la main-d’œuvre viticole.
Formes des fermes
Ferme en alignement
Cour ouverte
Ferme de plaine
Ferme viticole actuelle
Façade Sud d’une longère
Maison d’habitation
Les fermes sont formées de bâtiments non accolés
regroupés autour d’une cour peu marquée. Hormis
dans le territoire de la «vinée» qui a toujours privilégié
la viticulture, les fermes du Bergeracois se sont longtemps vouées à l’élevage, la viticulture et les céréales
en parties égales. Ce type de polyculture se traduisait
par des bâtiments de taille moyenne aux fonctions
diverses.
L’influence de la viticulture se traduit également dans
la forme des bâtiments dits «longères». Ils regroupent
sous un même toit toutes les fonctions :
- en façade Sud, l’habitation et la grange étable
- en partie arrière et Nord, les annexes et les chais en
appenti.
Les cultures à grande échelle, telles le tabac (arrivé
dès 1810) et l’arboriculture, ont fortement transformé les fermes de plaine par l’adjonction de bâtiments
ne s’ouvrant plus sur la cour d’exploitation.
Les bâtiments
L’habitation
Le volume traditionnel de base est la maison à rezde-chaussée, simple parallélépipède recouvert d’une
couverture en tuiles plates à 4 pans. Selon l’importance de la propriété, la maison est plus ou moins longue.
Elle est orientée au Sud. Quelques constructions plus
riches étaient recouvertes d’un toit à la mansard
(tuiles plates et tuiles canal).
Aujourd’hui, après la disparition de l’activité agricole,
l’habitation incluse dans une «longère», offre grâce à
ses annexes une grande capacité de logement.
Les chais
Bien que le Bergeracois soit depuis longtemps une
terre de production et de vente de vin, les chais ne
sont pas un élément architectural très fort et très
lisible des fermes viticoles. En effet, à la ferme, le vin
de la «vinée» y était seulement pressé ; le stockage
et la vente s’effectuant dans les murs de Bergerac.
Le chai se situait toujours dans les appentis situés en
partie arrière et Nord des longères (au frais pour la
conservation du vin).
Dans les exploitations viticoles actuelles et lieu de négoce direct du vin, le chai peut être séparé des autres
bâtiments et sa façade traitée pour l’accueil du public.
11
Les granges étables
Comme la maison d’habitation la grange étable est un
volume simple, grand parallélépipède à rez-de-chaussée, recouvert d’un toit en tuiles plates, à 2 ou 4 pans.
Dans la vallée, sa longueur est proportionnelle à la
grandeur et à la richesse des terres agricoles. Quand
elle est l’un des composants de la «longère», cette
impression de longueur est encore augmentée.
Les séchoirs à tabac
Le tabac est implanté sur tout le territoire depuis le
XIXe siècle. Les hangars à tabac, édifices destinés au
séchage de la plante, ont évolué au cours du temps,
selon des impératifs techniques très précis, de la
grange étable remaniée aux tunnels en plastiques
actuels. Le bâtiment majeur typique très présent
est le hangar à longue et haute silhouette bardée de
bois sombre. Sa longueur varie selon l’importance
de l’exploitation. Il peut également être reproduit en
plusieurs exemplaires parallèles.
Grande grange étable de plaine
Annexes et cave en appenti sur l’arrière d’une longère
Les annexes
Pas ou peu d’annexes en bâtiment séparé hormis les
puits et quelques pigeonniers.
Les abords
Sur les plateaux et dans la plaine, les fermes isolées
ou les sièges viticoles sont protégés et entourés d’un
écrin de verdure qui les distingue de l’espace ouvert
agricole. De grands arbres remarquables tels que
des chênes, des tilleuls, des marronniers, cèdres
et pins parasols contribuent à l’appel visuel de ces
fermes dans la campagne.
Dans les bourgs et les hameaux, les essences méridionales et exotiques (palmiers, magnolias, platanes,
cyprès d’Italie, grenadiers, lauriers…) sont présentes
tant dans les espaces privés que publics. Les parcs
de châteaux ou de maisons bourgeoises sont également plantés de grands arbres ornementaux (magnolia, sequoia, polownia...).
Des essences généralisées dans le Périgord, comme
le figuier, le lilas, les vignes grimpantes et les glycines, se marient avec la pierre, apportant ombrage,
couleurs et fruits.
Ces abords de l’habitat rural semblent secondaires, mais ils contribuent autant que l’architecture
à donner son cachet au cadre bâti. Il est utile de
les repérer pour les réinterpréter dans les projets
d’aujourd’hui.
Deux générations de hangars à tabac
Séchoir à tabac en bois
Ecrin de verdure autour du bâti
Cèdres, pins parasols...
12
Atouts, contraintes et enjeux
Un vignoble historique et
renommé
Connu au moins depuis le XIIIe
siècle, le vignoble de Bergerac est
intimement lié à sa ville qui pendant
longtemps a organisé et protégé sa
commercialisation. En appellation
contrôlée depuis 1936, pour le
Bergerac et le Monbazillac, puis en
1946 pour le Rosette et le Pécharmant, ce vignoble a surmonté la
crise de la viticulture grâce à une
promotion et une amélioration
constantes. Outre la qualité des
paysages qu’il crée, il est source
d’emplois directs et indirects. Le tourisme viticole y est développé grâce
à la route des vins et aux centres de
dégustation.
ZNIEFF de type 2
1 bois des Fourquets
2 station botanique du hameau de Gueyte
3 bois de Corbiac
4 friche calcaire de la grange du Bosc
5 coteau calcaire des Vigonies
6 friche calcaire de la Becquerie
Sites inscrits
1 site de la Catte
2 ZPPAUP : quartiers anciens, églises Notre-Dame et Saint-Jacques…
3 château de Mounet Sully
4 château de Saint-Martin
5 château de Lespinassat
6 église de Saint-Nexans
7 manoir de Fontvieille
8 château de la Jaubertie
9 presbytère de Bouniagues
Une agriculture dynamique
Hormis la viticulture, la vallée possède sur son territoire de grandes
cultures (céréales, arboriculture)
sur de vastes propriétés.
Les pépinières horticoles PerdouxDesmartis créées en 1840 à Bergerac, sont l’emblème de ce type de
grandes exploitations. Les terrains
qu’elles occupaient initialement, ceinturant le centre ville de Bergerac,
ont progressivement été gagnés
par l’urbanisation. Situés désormais
rive gauche, leurs nouveaux terrains
structurent la ceinture verte actuelle
de la ville.
limite C.C. Bergerac Pourpre
limite communale
cours d’eau
courbes de niveau
urbanisation
zones d’activités
site classé : château de Monbazillac
site inscrit
forêt
prairie, culture
arboriculture, horticulture
vigne
ZNIEFF
Rosette appellation controlée
L’ECONOMIE
La Poudrerie, ville dans la ville, a possédé, outre ses bâtiments industriels,
2 écoles, 3 crèches, 1 chapelle,1 épicerie et des logements pour le personnel.
C’est aujourd’hui un site, pour partie, en
requalification économique et urbaine.
L’AGRICULTURE ET LA VITICULTURE
Les terrains ouverts à l’urbanisation
à vocation économique, plats et bien
desservis par les nouvelles déviations
sont des atouts pour le développement
des activités de la Communauté de
Communes.
L’arboriculture fruitière des grands domaines traditionnels (château) comme
contemporains (consortium) marque le
paysage par de grandes étendues parfois couvertes de filets de protection.
Elle crée des emplois saisonniers.
13
Un bassin d’emplois
La large vallée de la Dordogne est
l’un des rares sites remarquables
du département pour l’implantation
de l’industrie. L’histoire industrielle
de Bergerac a véritablement commencé en 1915 avec la création de
la Poudrerie qui a employé jusqu’à
28000 personnes en 1918. Elle a
marqué la vie du Bergeracois tout
au long du siècle avec une activité
fluctuant en fonction des guerres
(emplois, activités...). Aujourd’hui, la
reconversion de son immense territoire (60 hectares) à l’entrée Est de
Bergerac est un enjeu fort pour la
Communauté de Communes.
Un tissu d’emplois variés, de la vigne
et de ses dérivés aux petites industries, caractérise ce bassin de vie.
Un patrimoine méconnu
La Communauté de Communes
compte 2 bâtiments classés monuments historiques et 13 inscrits.
Ces classements portent sur un
patrimoine ancien, mais aussi sur
des constructions du XIXe et du XXe
siècle, reflets du patrimoine varié
existant. La vallée de la Dordogne
est un espace protégé et géré
environnementalement. 5 ZNIEFF*
reconnaissent la qualité des coteaux
calcaires de Bouniagues et des
boisements de Lembras. Cependant
le patrimoine vivant et identitaire en
Bergerac Pourpre est l’ensemble
formé par la Dordogne, sa vallée et
ses coteaux viticoles.
8
*ZNIEFF : Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique.
TURE
LE PATRIMOINE
Le vignoble de Monbazillac (rive gauche) s’est développé et agrandi plus
récemment que celui de Pécharmant
(rive droite). Le dynamisme de leurs viticulteurs en négoce direct est un atout
pour le tourisme.
Le château de Monbazillac, classé
monument historique, constitue
l’emblème du territoire par sa situation
géographique dominante sur la vallée et
joue un rôle de promotion du vignoble
bergeracois.
Le centre historique de Bergerac,
relativement peu connu, recèle des
bâtiments de qualité (civils et religieux)
issus de l’histoire bourgeoise et protestante de la ville. L’architecture en pan
de bois y est encore très présente.
14
Zones constructibles aujourd’hui
La loi du 7 janvier 1983 a instauré
le principe de constructibilité limitée
pour les communes ne possédant
pas de document d’urbanisme (Carte Communale, Plan d’Occupation
des Sols ou Plan Local d’Urbanisme).
Cette loi limite très fortement toute
extension communale dans une
région où l’habitat traditionnel est
implanté de façon éparse.
Une carte communale ne détermine que des zones constructibles,
où le Réglement National d’Urbanisme s’applique, et des zones non
constructibles. Bouniagues, Colombier, Saint-Laurent des Vignes, SaintNexans et Monbazillac sont dotées
d’une carte communale.
Bergerac, Gardonne, LamonzieSaint-Martin, Ginestet, Lembras
et Queyssac ont un PLU. Les PLU
définissent des zones constructibles
qualifiées, plus ou moins denses,
avec des règles d’implantation et
d’aspect des constructions.
Des zones constructibles peuvent
être affectées de réglements
complémentaires. Ainsi le PPRI (Plan
de Prévention des Risques d’Inondation)
réglemente ou interdit les nouvelles
constructions. Le centre ancien de
Bergerac est compris dans une
ZPPAUP (Zone de Protection du Patrimoine Architectural et Paysager) avec un
réglement spécifique.
La carte ci-contre fait la synthèse
des espaces constructibles de l’ensemble des communes et montre
les différents modes d’urbanisation
limite C.C. Bergerac Pourpre
limites communales
courbes de niveau
bourgs
implantations isolées - hameaux
voieries principales
zones agglomérées et extensions
zones à aménager
zones diffuses
zones d’activités
Etat d’avancement des zones constructibles en octobre 2010
ZONES AGGLOMÉRÉES ET EXTENSIONS
37% des terrains constructibles se situent en
ville, en bourg ou dans leur continuité urbaine
immédiate.
Parmi eux, 93% se situent dans la vallée.
ZONES À AMÉNAGER
6% des zones constructibles nécessitent un
plan d’aménagement avec création de voiries et
réseaux.
78% d’entre elles se situent dans la vallée et 16%
en plateau.
15
possibles :
- les espaces déjà agglomérés et
leurs extensions,
- les zones à aménager,
- les zones diffuses,
- les zones d’activités et de loisirs.
Ces différents espaces*se répartissent géographiquement de la
manière suivante :
- 79% s’implantent dans la vallée de
la Dordogne. Parmi eux, 44% de manière agglomérée ou en extension
de bourg, et 30% en espaces dédiés
aux activités et aux loisirs,
- 11% se situent sur les plateaux,
- 10% occupent les pentes.
Et sur l’ensemble des terrains
constructibles :
- 1% seulement sont boisés,
- 5% se situent au milieu des vignes,
- 4% sont en covisibilité,
- 37% sont urbains ou en continuité
des bourgs existants.
*pourcentages calculés à partir du cumul des
surfaces des parcelles
Assurément, si elles s’urbanisent
complètement, ces zones sont
susceptibles d’avoir un impact non
négligeable sur le futur paysage,
même si les zones déjà urbanisées
sont importantes.
Densifier les bourgs et les zones
déjà agglomérées permettra de
pallier cet impact.
ZONES DIFFUSES
33% des zones constructibles concernent
des espaces libres vierges, ou situés entre des
bâtiments isolés. Ils se répartissent entre la vallée
(49%), les plateaux (28%) et les pentes (24%).
ZONES D’ACTIVITES
24% des terrains constructibles sont affectés
aux projets économiques (commercial, industriel,
touristique).
Ils se situent pour 99% d’entre eux dans la vallée.
16
Evolution urbaine : l’exemple de Bergerac
Jusqu’au XIXe siècle
Bourg castral, puis bastide,
Bergerac devient en 1255 une
ville communale administrée par
ses consuls. C’était une ville portuaire au service de son vignoble.
Ses consuls se sont en effet
organisés dans un protectionnisme farouche pour interdire à
tous les vins n’appartenant pas
à la «vinée» de pénétrer dans la
ville. De là, ils étaient expédiés et
vendus notamment en Angleterre et en Hollande. Son histoire
Huguenote n’est pas étrangère
à ce marché. De ce fait, la ville
a toujours stocké le vin en son
sein.
Bien que ses remparts aient été
démolis dès 1629, la ville s’est
relativement peu étendue même
au XIXe siècle. La lente reconstruction de son unique pont
(1783-1824), son simple statut
de sous-préfecture, le passage
de la RN89 dans la vallée de
l’Isle et l’arrivée tardive du chemin de fer en 1870 ont freiné
son extension. C’était avant tout
une ville bourgeoise, avec un
port, mais, sans industrie.
EPOQUE MEDIEVALE
Les maisons et activités se regroupent
à l’intérieur des remparts. Ce tissu
dense allie encore habitat et activités et
constitue un centre historique vivant.
XIXe SIECLE
Percée de grandes avenues, création
d’équipements structurants (gare,
écoles...). Les maisons à étage ont des
façades ornées sur rue. Le fond des
parcelles est occupé par des jardins.
EN 1949
Début de l’habitat pavillonnaire. Les
maisons s’implantent au milieu de petites parcelles. Apparition du jardin de
devant souvent très bien planté.
17
c
Le XXe siècle
La création de la Poudrerie en
1915 a lancé Bergerac dans
son ère industrielle. Cet établissement, malgré ses nombreuses
variations d’activité et d’emploi,
va être l’âme de Bergerac et
le catalyseur d’autres implantations industrielles (armée,
chimie...). L’impact territorial de
la Poudrerie est très marquant
dans le paysage et dans le développement urbain. «L’agriculture
industrielle» (horticulture, arboriculture, vignoble) est l’autre face
de cette industrialisation.
Dès l’entre-deux-guerres,
l’habitat de cette ville est de
type ouvrier, avec des petites
maisons sur des petits terrains
autour du centre ancien. Puis,
la prospérité économique des
années 60 s’est traduite en
périphérie par la construction de
lotissements d’habitations individuelles et de collectifs. Bergerac
est aujourd’hui une ville pavillonnaire agréable à vivre. Est-ce
l’influence de Perdoux-Desmartis
qui rend ses jardins privés et
publics si fleuris ?
ENTRE 1950 ET 1975
ENTRE 1975 ET 2010
Grande période d’extension avec des
quartiers où habitat pavillonnaire et collectif se côtoient parfois. Les maisons
souvent à étage sont encore implantées
au milieu de petite parcelle.
La voiture est systématiquement prise
en compte dans la conception des maisons principalement à rez-de-chaussée.
Garage et aire privée de stationnement
éloignent la maison du bord de la rue.
ZONES D’ACTIVITES
Aux grands bâtiments commerciaux se
juxtaposent de vastes aires de stationnement. Les entrées de ville sont une
succession de ces espaces sans réelle
harmonie.
18
Vivre en ville
L’habitat
Déterminant le bon rapport entre les zones construites
et les espaces naturels, la densité diminue en partant du
centre historique dense vers les zones pavillonnaires récentes. Choisir d’habiter une construction individuelle (à la
campagne ou en ville) ou un logement collectif (proche ou
éloigné du centre ville) aura des conséquences sur le mode
de vie, la façon de se déplacer (transports en commun ou
véhicules personnels), de faire ses courses (commerces
de proximité ou grandes surfaces). Ce choix influencera la
croissance urbaine et la densité.
Différentes générations de maisons
La ville de Bergerac s’est développée en grande
partie par de l’habitat pavillonnaire au cours du
XXe siècle. Ce sont succédés divers types de
maisons, répondant aux modes et aux influences
des différentes périodes : maisons d’inspiration
néo-basque aux pignons asymétriques décorés
de faux bois, maisons « modernes » des années
1960, compactes et fonctionnelles, puis maisons
néo-périgourdines, enfin pavillons de plain-pied
couverts de tuiles canal et reprenant les volumétries de l’architecture du Sud.
Repenser l’urbain
Années 1930
Années 1960
Années 2000
Afin de répondre à un besoin immédiat de
logements dans l’après-guerre, des opérations
d’immeubles collectifs de grande ampleur ont vu
le jour dans différents quartiers de la ville.
Aujourd’hui, ces logements ne correspondent
plus aux modes de vie actuels. Des opérations
de requalification de ces quartiers sont en cours,
dans le but de les désenclaver et d’offrir un habitat mieux adapté.
Nouveaux quartiers
Immeuble de logement des années 60
Les lois de défiscalisation des années 2000
ont favorisé le développement de produits
immobiliers locatifs qui devaient répondre à
des standards économiques. Il en résulte des
constructions standardisées, groupées voire fermées, ne se connectant pas à la ville existante. A
Bergerac comme dans beaucoup d’autres villes,
de nombreux logements ont été construits au
détriment des logements existants, notamment
ceux du centre ancien. Ils constituent aujourd’hui
un marché important du « prêt-à-habiter ».
Promotion immobilière en bord de Dordogne
Audace architecturale
19
Les activités
Un passé économique lié à la ville
L’artisanat et l’industrie, notamment liés à l’arboriculture, à la vigne et au vin, se sont développés
durant le XXe siècle à proximité immédiate du
centre historique. Le développement de la ville, et
la nécessité d’offrir plus d’espace et de visibilité,
ont impliqué un transfert d’une grande partie
de ces activités vers la périphérie. Ces terrains
désaffectés, proches du centre ville, ont progressivement été urbanisés. Quelques témoins de
cette période subsistent dans certaines rues,
notamment autour de la gare.
Les activités aujourd’hui
Tonnellerie
Commerce et industrie du bois
Au centre ville traditionnel regroupant de
nombreux commerces, activités tertiaires et
marchés, se substituent petit à petit les zones
commerciales implantées en périphérie. Ces dernières sont conçues par et pour l’automobile avec
de vastes espaces de stationnement à proximité
des grands axes. Elles sont également le reflet du
dynamisme d’une ville. Un bon équilibre entre les
équipements de proximité et ceux plus vastes des
zones commerciales est le nouvel enjeu de la ville
d’aujourd’hui.
Entrées de ville
Grandes surfaces commerciales à proximité de zones agricoles ou marché urbain
Aujourd’hui, l’image de la ville est véhiculée
par ses entrées (premiers espaces que l’on
découvre en arrivant) dévolues au commerce et à
l’industrie. Elles sont souvent banalisées avec des
éléments (enseignes, stationnement...) communs
à l’Europe entière. Requalifier ces espaces en
intervenant sur différents paramètres tels que
les espaces verts, la qualité architecturale, l’éclairage, la publicité... est très important.
Déviation et entrée de ville, des espaces dédiés à l’automobile
Et le futur ?
Le contournement de Bergerac aura comme conséquence
un redéploiement, au-delà des limites communales, des
zones urbanisables et notamment des zones d’activités.
Ces nouvelles voies doivent être l’occasion de requalifier
les anciennes entrées de ville et de soigner les zones d’activités et d’urbanisation, afin d’arriver à concilier développement urbain, déplacements et préservation paysagère.
20
Evolution rurbaine* : les exemples de Gardo
Gardonne
Petit village adossé à la rivière et implanté le long
de la route de Bordeaux, Gardonne s’est profondément transformé à la fin du XIXe siècle, avec
l’arrivée du chemin de fer (présence d’une gare) et
la création d’un pont sur la Dordogne. La place du
village est devenue carrefour après la destruction
des maisons sur la route du pont. Les équipements
(poste, école et temple...) ainsi que les commerces
se sont implantés en alignement le long de la route.
L’image actuelle du centre a été créée pendant la
seconde moitié du XXe siècle avec l’implantation, entre la route de Bordeaux et la voie de chemin de fer,
d’un lotissement alliant équipements urbains (mairie, poste...) et maisons d’habitation. Cette inversion
du centre par rapport à la route de Bordeaux n’a
cependant pas concerné les commerces qui ont
continué à profiter du trafic routier.
3
2
4
1
2
* rurbain : urbanisation lâche des zones rurales à proximité des villes
1
DÉBUT XIXe SIÈCLE
La vie du bourg de Gardonne se
regroupe au carrefour de la route de
Bergerac à Sainte-Foy-la-Grande et du
chemin qui menait à un bac qui traversait la Dordogne
2
XXe SIÈCLE
Le centre administratif actuel est composé dans une trame de lotissement des
années 60 où les équipements urbains comme les habitations occupent des parcelles. De ce fait, ce centre est peu dense et très vert. Les voiries larges laissent une
bonne place à l’automobile.
21
rdonne et de Lembras
Lembras
Au XIXe siècle, l’importance de la RN21 traversant
le bourg a engendré, le long de cet axe, un début
de rue rassemblant commerces et services. Puis
pour pallier les désagréments et risques d’une
circulation trop dense, les équipements originellement implantés et orientés sur la RN ont changé
leur entrée de côté. L’aire de stationnement alors
créée en partie arrière est devenue un des coeurs
du bourg.
Le développement de l’automobile a donné à Lembras son image actuelle de banlieue résidentielle.
La configuration et les contraintes du relief (deux
vallées humides difficilement constructibles entre
trois collines prononcées) ont longtemps limité
l’extension du bourg ; les coteaux entre Bergerac
et Lembras, lui ont été préférés. Le bourg s’est
cependant développé en implantant et confortant
ses équipements et services (école, équipements
sportifs, salle des fêtes...). La commune de Lembras
est attractive, car elle symbolise le rêve de la «ville à
la campagne».
1
2
1
3
2
1
1
1
2
1
DÉBUT XIXe SIÈCLE
Au début du XIXe siècle, le bourg de
Lembras n’était constitué que de 4 ou
5 constructions dispersées autour d’un
carrefour. L’église était déjà implantée à
l’écart, à quelques centaines de mètres
à l’Est, au milieu des vignes.
2
FIN XXe SIÈCLE
Que ce soit sur les collines environnantes ou aux abords des équipements publics,
l’habitat individuel s’est implanté sur de grandes parcelles. L’image du centre bourg,
de ce fait dilaté, est très champêtre. L’environnement de bois et de vigne sur les
collines, et de peupleraies en vallée, renforce cette impression.
22
Habiter en péri-urbain : problématiques
Implantations entre vignes et boisements
Implantation dans la vallée
Implantation dans la pente avec covisibilité
TYPES D’IMPLANTATION
La plupart des terrains constructibles sont de
grande taille ( 2500 m2 en moyenne ) et correspondent aux rêves de campagne des acquéreurs
depuis un certain nombre d’années. Ils ne sont
pas boisés mais peuvent se situer au milieu des
vignes, dans les pentes, mais aussi et surtout
dans la vallée. Un bon nombre se situe cependant
dans les villages ou les continuités urbaines,
permettant d’allier les plaisirs de la campagne
aux services offerts par les bourgs.
Les questions suivantes se posent donc quand on
recherche un terrain à bâtir : terrain plat ou en
pente ? Maison isolée sur une grande parcelle ou
dans un terrain plus petit dans le bourg ? Terrain
isolé avec la prise en charge de tous les réseaux
ou en lotissement où tout est compris ?
Quelle que soit la situation choisie, la construction
aura une incidence sur le paysage, proche ou
lointain, naturel ou bâti.
Dans cette région traditionnellement horticole,
la question de l’intégration de la maison par le
jardin est un réel enjeu. Mais le jardin ne doit se
résumer à un catalogue de végétaux disposés de
manière éparse et cernés de «béton vert».
Implantation dans un village
Covisibilité lointaine
Extension de bourg
La maison constitue, en zone urbanisée comme en péri-urbain, un des éléments principaux du paysage. Elle doit s’adapter à son environnement immédiat. Son aspect ne
doit pas être choquant dans le paysage.
De plus, pour chaque commune, la gestion du territoire par les documents d’urbanisme est nécesaire pour préserver l’identité de son bourg, de certains lieux et de ses
paysages.
Votre projet devra donc valoriser les atouts de votre terrain en composant avec
ses contraintes, aussi bien dans la conception de la maison que dans celle du jardin.
Prolongement de l’habitation, le jardin est également le trait d’union avec le paysage
environnant.
En toute circonstance, ces constructions ont une empreinte sur le paysage mais n’en
constituent pas moins le patrimoine de demain : bâtir n’est pas anodin en Bergerac
Pourpre…
23
STYLES DE
MAISON
Pavillon ancien restauré
Maison contemporaine, utilisation du bois et du verre
Pavillon actuel
Liberté des ouvertures dans une maison contemporaine
Depuis longtemps, les
pavillons existent sur
ce territoire, et ont
abandonné la copie du
style rural traditionnel
des longères en tuiles
plates. Ils ont adopté les
modes en vigueur du
«néo» de l’après-guerre
au «néo» d’aujourd’hui.
Le toit en tuiles canal
est une constante du
pavillon actuel.
L’architecture
contemporaine qui
commence à s’étendre
crée des constructions répondant à la
vie d’aujourd’hui : plan
plus libre, formes et
procédés nouveaux.
Ces maisons peuvent
s’intégrer avec
discrétion dans le
paysage.
Cependant, le lien
commun à toutes ces
maisons est le jardin,
trait d’union entre
l’intérieur et l’espace
public, qui peut rendre
agréable le plus banal
des pavillons.
Importance du jardin sur grand terrain
Intégration par le jardin, les haies variées
et maintenant
à votre projet…
24
Table des matières
Préface
Ville, Vigne, Vallée
1
Premières impressions architecturales et paysagères
2
Quelques photos témoins
4
Géographie
Géologie et sol
La vigne, valorisation des terres
Hydrographie
La forêt
6
6
6
7
7
4 entités paysagères
Coteaux Nord du Bergeracois
Plaine de la Dordogne
Coteaux viticoles
Plateau de polyculture
8
8
9
9
9
Architecture rurale traditionnelle
Formes des fermes
Les bâtiments
Les abords
10
10
10
10
10
11
11
11
11
Atouts, contraintes et enjeux
Un vignoble historique et renommé
Une agriculture dynamique
Un bassin d’emplois
Un patrimoine méconnu
12
12
12
13
13
Zones constructibles aujourd’hui
14
Evolution urbaine : l’exemple de Bergerac
Jusqu’au XIXe siècle
Le XXesiècle
16
16
17
Vivre en ville
L’habitat
18
18
18
18
18
19
19
19
19
L’habitation
Les chais
Les granges étables
Les séchoirs à tabac
Les annexes
Différentes générations de maisons
Repenser l’urbain
Nouveaux quartiers
Les activités
Un passé économique lié à la ville
Les activités aujourd’hui
Entrées de villes
Evolution rurbaine : les exemples de Gardonne et de Lembras
Gardonne
Lembras
20
20
21
Habiter en péri-urbain : Problématiques
Types d’implantation
Styles de maison
22
22
23
Document réalisé par l’équipe du CAUE de la Dordogne
Directeur
Gérard Duhamel, architecte directeur
Equipe de projet
Marie-Françoise Cordellier, architecte, urbaniste
Valérie Dupis, paysagiste, urbaniste
Sylvain Marmande, architecte
Avec la collaboration de
Anne Auffret, architecte
Myriam Cosset, conseillère énergie
Odile Erhard, architecte
Etienne Saliege, architecte, paysagiste
Conception graphique
Isabelle Morin
Assistants
Hervé Desmaison
Isabelle Ebrard
Jean-Claude Grimperelle
Sébastien Ramond
Crédits photographique, cartographique, et graphique
CAUE de la Dordogne, association Les Collectionneurs Bergeracois,
Ecav-Aviation, Vonik Tanneau-Mouton.
Remerciements
Nous remercions pour leur aimable participation :
- les élus,
- les propriétaires dont les maisons ont pu être photographiées,
- les services du Conseil général de la Dordogne, de l’Etat et des
collectivités,
et tout particulièrement,
- les élus de la Communauté de Communes Bergerac Pourpre
- Christophe Andres, Hélène Hache, Florence Herbaut, Jean-Michel Maillé des services
aménagement de l’espace, développement durable et urbanisme de la Communauté de
Communes Bergerac Pourpre
- Philippe Rochas, Architecte des Bâtiments de France
- Jean-Luc Borie et Jérôme Barrois, du groupe SNPE
- Didier Capuron, INAO
- Jérome Chanel, directeur de l’agence CAFSA du Périgord
- Pascal Dupouy, directeur de l’Office de Tourisme de Bergerac Pourpre
- Hubert Feuille, et les membres de l’association des collectionneurs Bergeracois, pour le
prêt des cartes postales illustrant ce document
- Olivier Gondonneau, du CRDA de Monbazillac
- Yan Laborie, Historien, Mairie de Bergerac
- Ghislaine Lajonie, documentaliste à la bibliothèque de Bergerac
- Les architectes dont les projets illustrent l’ensemble de ce document :
Archi Studio (album page 2, 12, fiche C4) ; Agence Aurel et Laurent (album page 2) ;
Agence Coq et Lefrancq (fiches A1, C3, C4, C5) ; Agence Dune (fiche C3) ; Agence Lacaton et Vassal (fiche C3) ; Agence Pialat et Belingheri (fiche C4) ; François Bray (fiche C3) ;
Bernard Chinours (fiche C3) ; René Escoffier (fiche C4) ; Marc Finel (fiche C4) ; Didier Griffoul (fiche C4) ; Didier Klinkammer (fiche C7) ; Georges Lacaze (album page 3) ; Karinne
Lamothe (fiche C4) ; Eric Lanusse (album page 23) ; Raphaël Merenne (fiche C7) ; Claude
Micmacher (fiche C8) ; Jean Nouvel (fiche C4) ; Cynthia Pfeiffer (fiches A1, D3) ; Hans
Richter (album page 23, fiches C4, C7) ; Jean-Pierre Rodrigues (fiches A1, C3) ; Bernard
Saillol (album page 18) ; Anyoji Tomoko (fiche C4).
Impression
Imprimerie IOTA -
- Saint-Astier - 2010
Ce cahier est cofinancé par l’Union européenne. L’Europe s’engage en Aquitaine avec le
fonds européen de développement régional.
Loin d’un guide ou d’un livre d’histoiregéographie, cet album est un recueil de
données esthétiques et pratiques
caractérisant le territoire dans lequel vous
souhaitez habiter.
Il est destiné à vous aider à le comprendre
et à l’apprécier pour faciliter vos choix et vos
démarches. Vous y trouverez des cartes,
des renseignements, des analyses, des
commentaires, des ambiances et des
photos.
Les photographies de l’ensemble du
document ont été prises à un instant de vie
du patrimoine, dans un but pédagogique et
sans regard réprobateur.*
*Les illustrations ne peuvent être utilisées en dehors de
leur contexte
Conception graphique : CAUE DORDOGNE - 2 place Hoche 24000 Périgueux - 2010 - Imprimé sur papier PEFC
Bon voyage dans
la Communauté de Communes
Bergerac Pourpre
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