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2017
Sujet de thèse:
UMR 7209 Archéozoologie, Archéobotanique, Sociétés, Pratiques, Environnements
Commensalisme et domesticité chez les canidés de l'Ancien Monde au Tardiglaciaire et à l'Holocène : approche bioarchéologique et morpho-fonctionnelle fondée sur les ossements animaux.
Directeur de thèse:
Anne TRESSET : 30%. Orientation scientifique et encadrement
[email protected] tel : 01 40 79 33 30
Co-directeur(s) titulaire(s) HDR:
Co-directeur(s) non-titulaire(s) HDR:
Anthony HERREL :30%. Orientation scientifique et encadrement général de
la partie morpho-fonctionnelle de la thèse, encadrement des manips en
anatomie fonctionnelle et formation du doctorant dans ce domaine si il n'est
pas issu de cette filière
co-encadrants pour des aspects spécifiques :
Stéphanie BREHARD (préhistoire européenne) : 5%. Contextualisation et
interprétation des résultats obtenus sur les spécimens archéologiques
européens.
Cécile CALLOU (pré- et protohistoire du NE de l'Afrique) : 5%.
Contextualisation et interprétation des résultats obtenus sur les spécimens
archéologiques africains.
Raphaël CORNETTE (morphométrie géométrique) : 30%. Encadrement de
la partie morphométrique (concepts, méthodes, application à la
problématique visée), formation du doctorant ou spécialisation si il possède
déjà un bagage méthodologique dans ce domaine
Equipe:
BEASTH
FUNEVOL (dans UMR MECADEV)
Publications récentes des directeurs de thèse avec leurs anciens doctorants:
Bochaton C., S. Bailon, I. Ineich, M. Breuil, A. Tresset, S. Grouard, 2016. From a thriving past to an uncertain future: zooarchaeological evidence of two
millennia of human impact on a large emblematic lizard (Iguana delicatissima) on the Guadeloupe Islands (French West Indies), Quat. Sc. Rev., 150, p.
172-183.
Bochaton C., S. Grouard, M. Breuil, I. Ineich, A. Tresset, S. Bailon, 2016. Osteological Differentiation of the Iguana Laurenti, 1768 (Squamata: Iguanidae)
Species: Iguana iguana (L., 1758) and Iguana delicatissima Laurenti, 1768, J. of Herpetology, Vol. 50 (2), p. 295-305.
Kerr. E., Cornette R., Gomes-Rodrigues H., Renaud S., Chevret P., Tresset A., Herrel A. (en révision) : Can functionnal traits explain the co-existence of
two species of Apodemus ? BJLS
Descriptif du sujet de thèse et méthodes envisagées:
Le but de cette thèse est de comparer à l'échelle plurimillénaire (de la fin du Paléolithique au début de l'Antiquité) l'évolution
morphologique et morpho-fonctionnelle de deux espèces de canidés, l'une domestique (Canis familiaris, le chien), l'autre commensale
(Vulpes vulpes, le renard roux) en relation avec l'évolution techno-économique des sociétés humaines auxquelles elles ont été
associées.
Présentes toutes deux à la fin du Pléistocène et à l'Holocène dans toute la zone Paléarctique ces espèces ont une longue histoire
d'association avec l'homme, probablement fondée, à l'origine, sur une proximité des régimes alimentaires. Cette proximité a
vraisemblablement induit, dans le cas de l'ancêtre sauvage du chien (le loup, Canis lupus) une forme de coopération avec l'homme,
qui a pu être la base d'une relation plus intime, qui s'est mise en place à l'extrême fin du Pléistocène (la domestication, Morey et Jeger,
2015).
Des études récentes, dans lesquelles l'une des équipes d'accueil a été fortement impliquée ont permis d'affiner le cadre chronoculturel de cette phase de domestication en Eurasie (Frantz et al., 2016). Elles ont aussi, grâce à une approche combinant
paléogénétique et archéozoologie, permis de documenter certains effets
précoces de la domestication sur le phénotype des premiers
chiens (notamment une diminution drastique de la taille corporelle chez certaines populations, Pionnier et al., 2011 ; apparition de
variants de couleur du pelage ; Ollivier, Tresset et al., 2013). Enfin, elles ont documenté l'évolution de certains caractères du
métabolisme des chiens anciens (développement de la capacité à digérer l'amidon, Ollivier, Tresset et al., 2016) au cours du temps, en
relation notamment avec l'évolution techno-économique des sociétés humaines auxquelles ils étaient associés (impact de l'invention
de l'agriculture et de l'arrivée massive des céréales).
En ce qui concerne le renard roux, l'évolution récente de sa distribution vers une présence de plus en plus marquée en
contexte périurbain, voire urbain (Doncaster et al., 1990) et la part actuellement importante de nourriture anthropogène entrant dans
son régime alimentaire (Contesse et al. 2004, Goshal et al. 2016) pourraient constituer un nouvel avatar d'une association avec
l'homme qui a vraisemblablement commencé dés le Néolithique, voire à une époque antérieure. En effet, plusieurs éléments
archéologiques révèlent une relation étroite très ancienne : l'espèce a été introduite à Chypre durant une phase ancienne du
Néolithique (Vigne et al. 2004, 2011), en Corse dès le début du Néolithique (Vigne 2004), en Irlande dès l'Age du Bronze, comme sur
plusieurs îlots écossais et irlandais (McCormick, 1999). Ce qui correspond très vraisemblablement à une sépulture de renard a été
récemment découverte en contexte Néolithique ancien en Alsace (Guthmann et al., sous presse). Par ailleurs, le renard roux était
considéré comme un animal de compagnie au début du Moyen Age en Irlande (Kelly, 1997).
En s'appuyant sur les acquis récents, et particulièrement ceux concernant l'évolution du régime alimentaire, la thèse envisagée ici
s'attachera à
1) documenter par une approche croisant l'enregistrement de la force de morsure in vivo et la morphométrie géométrique les relations
formes-fonctions de l'appareil manducateur du chien et du renard. Cette approche contribuera à la construction d'un modèle biomécanique de la mandibule estimant la force de morsure et
permettant d'inclure des spécimens archéologiques.
2) sur cette base, analyser l'évolution morpho-fonctionnelle de la mandibule du chien en relation avec l'évolution des ressources
alimentaires exploitées par l'homme (et bénéficiant au chien) au cours de la Préhistoire et de la Proto-histoire, dans l'Ouest de l'Eurasie
et le Nord-est de Afrique. Concernant cette étape du travail, la majorité du matériel archéologique à analyser est déjà disponible.
3) estimer, en se fondant sur un cadre chrono-culturel précis la vitesse à laquelle ces transformations anatomiques ont eu lieu et
vérifier si les brassages populationnels déjà identifiés grâce à la paléogénétique peuvent être retrouvés au niveau morphologique.
4) continuer à documenter la relation ancienne entre l'homme et le renard en rassemblant la documentation archéologique existante. Effectuer sur des
mandibules de renard sélectionnées pour leur bon état et l'intérêt de leur contexte chrono-culturel et la relation supposée avec l'homme le même type
d'analyse morpho-fonctionnel que sur le chien. Cette étape du travail requerra une collecte de restes archéologiques dans plusieurs musées et dépôts de
fouilles déjà identifiés.
5) comparer enfin la trajectoire évolutive morphologique du chien au cours des millénaires qui ont accompagné puis suivi sa domestication avec celle du
renard roux sur la même période : comment, dans un cadre techno-économique analogue les deux espèces ont-elles évolué du point de vue de leur
appareil manducateur ?
Stratégie de publication:
La thèse devrait donner lieu à la production de 3 articles au minimum :
La construction des modèles biomécaniques (1ere année de la thèse) pourrait donner lieu à une publication dans le cadre de Journal of Morphology ou
Biological Journal of the Linnean Society
La synthèse du travail sur l'évolution morpho-fonctionnelle de la mandibule du chien à l'échelle plurimillénaire (2e année de thèse) pourrait donner lieu à
une publication dans le cadre de Journal of Archaeological Science
La synthèse des données morphométriques et archéozoologiques collectées sur le renard roux et la comparaison avec le chien (3e année de thèse)
pourrait faire l'objet d'une publication dans Quaternary Science Review
Réorientation possible du sujet si échecs:
Concernant la construction des modèles biomécaniques chez les deux espèces analysées, des données existent déjà dans la littérature concernant le
chien. Pour le renard, on doit prévoir une campagne de mesures de force de morsure sur des individus piégés. Cela constitue le seul écueil identifié au
cours de la thèse. Au cas où cette étape ne pourrait pas être pleinement réalisée, on se tournerait vers une reconstruction géométrique de cet aspect sur
la base des données morphométriques. Celle-ci est moins précise que la mesure in vivo mais reste acceptable. La faisabilité de la partie de la thèse
concernant l'application archéologique est assurée par la quantité de matériel ancien déjà disponible.
Faisabilité sur 3 ans (échéancier):
Année 1 : construction des modèles biomécaniques pour le chien et le renard. Mesures de la force de morsure sur plusieurs individus de renard. Cela se
fera dans les cadres légaux (autorisations) et sanitaires (vaccination des manipulateurs) prévus pour cette espèce. Parallèlement, commencement de la
collecte des données morphométriques et archéozoologiques pour les deux espèces. Décisions stratégiques sur le transfert des protocoles d'analyse
morphométrique aux mandibules archéologiques. Article 1.
Année 2 : Continuation de la collecte des restes archéologiques. Analyse des données morphométriques sur restes anciens de chien dans leur cadre
chrono-culturel. Article 2.
Année 3 : Analyse des données morphométriques sur restes anciens de renard dans leur cadre chrono-culturel. Comparaison avec le chien. Article 3.
Rédaction de la thèse.
Profil du candidat recherché:
Il est très souhaitable que le (la) candidat(e) soit déjà complètement autonome dans une des disciplines concernées (archéozoologie, morphométrie,
anatomie fonctionnelle). Une bonne connaissance de l'ostéologie des mammifères et des bases assez solides en statistiques et en analyse des données
sont également un pré-requis.
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