22 ( ) Le genre Dactycotyle, son organisation, marques sur la quelques re- el formation de l'œuf des Trématodes ; par M. Edouard ^'an Beneden , docteur eu sciences na- tureHes. Il y a quelques années, en 1865, mon père publia, en collaboration avec M. Hesse, cet infatigable observateur des animaux inférieurs des côtes de Bretagne, un mé- moire étendu sur fort marins bdellodes les Un grand nombre (S). rent décrites et figurées, et la travail les fit groupes jusqu'alors la trématodes les vides qui séparaient trématodes des hirudinées; en comprendre les découverte de quelques- unes de ces formes vint combler encore et de formes nouvelles y fu- même temps, ce vraie valeur zoologique de certains fort imparfaitement connus : autour des Octobotriuni sont venus se ranger un bon nombre de genres nouveaux, se rattachant au premier par certains caractères le communs, et le genre Octobotrium est devenu type de toute une famille établie sous le nom de Octo- colylidés. Mais il n'a pas toujours été possible mémoire de faire la nouvelles dont ils aux auteurs de ce description anatomique des formes enrichissaient la science ; ils ont dû quel- quefois se borner à l'énumération des caractères extérieurs, et s'en tenir à (1) Recherches sur les P. -J. le choix de Bdellodes ou Hirudinées et Van Beneden lomeXXXlV.) marins: par ^e/i/., eux pour se guider dans et les la place Trématodes Hesse [Mém. de l'Acad. ro'jale de ( 25 ) que ces êtres doivent occuper dans le cadre zoologique. Une étude anatoniique approfondie de ces formes nouvelles nie complément indispensable du mémoire sur BdcUodes et les Trénialodes marins. La connaissance semble être les le de leur anatomie doit décider de l'exactitude des résultats auxquels l'étude des caractères extérieurs a conduit les auteurs. Ayant eu que fait j'ai l'occasion l'année dernière, pendant un voyage sur les côtes de Bi^etagne avec mon savant ami, M. Eugène Coemans, d'étudier un de ces genres nouveaux, connu sous dans notice que la démie les résultats le nom de Daclycolyte, j'ai réuni l'honneur de communiquer à l'Aca- j'ai des observations anatomiques que j'ai eu l'occasion de faire sur ce genre remarquable. Nous avons séjourné pendant cinq semaines à Concar- neau, et, grâce à l'extrême obligeance du directeur du superbe établissement scientifique que M. Coste a créé !à pour l'élude des poissons, des crustacées, des mollusques de tous les animaux inférieurs, nous avons pu nous et livrer à des recherches suivies sur l'organisation et le dé- veloppement de plusieurs animaux marins remarquables. Parmi les poissons que l'on pèche en grande quantité en Bretagne, durant de Gadus que les la saison d'été, se trouve une espèce Bretons appellent Lieu. C'est le Gadus pollachius ou merlan jaune. Ce poisson héberge rasites le foie; tres : les et nourrit le péritoine ou d'autres habitent l'estomac ou les intestins; d'au- encore et en grand nombre l'on est à retirer un grand nombre de pa- uns se trouvent enkystés dans les lames branchiales; et peu près certain, en soulevant l'opercule, de le beau tréma- dans un état d'intégrité parfaite, tode qui a servi de type au genre Daclycotyle.Ce ver attire 24 ( raltentioo autant par sa taille ) que par sa coloration et sa iorme. donné une description assez complète des cade sorte que je crois ractères extérieurs de ce trématode a été Il , me inutile d'y revenir. Je l'étude de la constitution, l'aide desquels bornerai, sous ce rapport, à si remarquable, des organes à aux branchies de clachjcotyle s'attache le son hôte. Ce point n'a été qu'effleuré dans et les figures n'en donnent qu'une idée parties les plus importantes ont la description, fort imparfaite; les échappé à l'attention. Les organes d'adhésion sont d'abord deux ventouses qui sont situées dans partie postérieure (}ui le voisinage de la bouche; puis, à la du corps, quatre paires de botrydics, sont portées sur des pédicules, formant par leur réu- nion , ce que l'on a désigné sous le hésion. Ventouses buccales. — du corps, c'est-à-dire nom d'appareil d'ad- Elles occupent la face ventrale celle où se trouvent les orifices sexuels. Ces ventouses sont assez développées et se lou- chent presque sur qui forme la la ligne médiane. La partie musculaire charpente de ces organes et qui vient immé- diatement en contact avec la surface sur laquelle l'animal s'applique, après avoir formé le pourtour à peu près circulaire des ventouses, se perd insensiblement dans lèvre postérieure ou dorsale de la bouche. sition résulte De la cette dispo- que l'ouverture buccale reste toujours plus ou moins largement bayante. Cette particularité, dont il n'est pas fait mention dans la première description du genre, n'est pas propre aux dactycotyles seulement, elle existe encore chez d'autres trématodes à un degré plus ou moins marqué. Appareil d'adhésion pro}wemenl dit. — Les ventouses (25) buccales ne soiil pas les seuls organes que nature a la Tournis aux dactycotyles et aux. octocolylidés en général, pour se tenir domicile; fixés sur le corps des poissons comme nom donné l'indique le animaux portent également ces , où ils ont élu à la famille, tous à la partie postérieure du corps, deux séries parallèles de pédicules, à l'extrémité desquels sont placées des ventouses. Mais je ne connais aucun genre où cet appareil prend un développement aussi considérable que dans me faire la permis de soit ligure qui en a été nous occupe, celui qui remarquer que, et qu'il à ce point de vue, donnée ne représente que fort impar- faitement ces curieux organes. Les pédicules sont beau- coup plus massifs et ils sont séparés du reste de corps que Dans tous les individus que nettement loin d'être aussi dessin le le fait examinés, j'ai le supposer. vilellogène envahit l'intérieur des pédicules et entoure une partie du muscle central de ces organes. La iigare 20 surtout semble faite d'après un individu comprimé. Les botrydies qui sont portées à l'extrémité de ces pédicules présentent une charpente chitineuse composée d'un nombre assez considérable de pièces. Mais ce qui est important, à notre avis, c'est qu'aucune de ces pièces ne se termine en pointe, de façon à pouvoir servir de crochet. Comme le montre la figure circulaire, les la planche qui accom- les uns de forme semi- J2, de pagne cette notice, ces organes, autres droits ou légèrement courbés, ont leurs extrémités émoussées, et servent à la fois de char- pente à la ventouse et de points d'attache aux muscles. Parmi ces pièces, au nombre de sept, pour chaque boihrydie, laire : lettres il y en a quatre de forme à peu près semi-circu- celles qui h et k se dans la figure 12 sont désignées parles trouvent dans un même plan, qui est la , , . (26) surface d'application de la ventouse elles ; s'articulent entre elles, par l'intermédiaire d'une tige courbe le plan est perpendiculaire à celui des pièces h et ci présentent deux surfaces ment recouverte par la peau; contact, quand la ventouse k. t, dont Celles- l'une externe, immédiate- : l'autre interne, se trouve en dans l'inaction, avec la est surface externe des deux autres pièces semi-circulaires a elb. Les portions h et ad'un côté, k de l'autre, sont re- et b m par les muscles liées entre elles Les pièces a et n. et b sont sous-tendues par deux tiges juxtaposées, qui forment circonférence décrite par les parties a et le diamètre de b. Enfin un muscle, p, s'insère à t la et sur les tiges pendiculaire à la surface d'application de peau, après avoir recouvert la face circulaires h et k, se porte et s'unit intimement du muscle /j, : courbe c'est ainsi la ventouse. La externe des pièces semi- lâchement sur la partie soulevée avec les tiges chée la tige les tiges c et d On comprendra faciqu'au moment de la con- à ces organes. lement, après cette description, traction sur la fois c,d.l\ fonctionne donc dans un plan per- c et centrale de d, et que se forme la le la ventouse est peau qui y est atta- vide qui fait de cet organe une véritable ventouse. Les huit botrydies sont elles. tout à semblables entre fait Leur dimension, aussi bien que la pédicules qui les portent, ne varie point, du reste le montre plus haut des muscles propres aux pièces cor- nées qui constituent A comme la figure 1 J'ai parlé signaler composition des deux autres la partie la charpente des ventouses; je dois séries de fibres musculaires : centrale de chacun des pédicules, on recon- naît très-distinctement un muscle, dont les libres, parai- î27 ( de lorgane, sont entourées dans une partie lèles à l'axe de leur étendue par troisième le vitellogène. ïl existe encore une de fibres musculaires, qui déterminent série mouvement des le . ) quatre pédicules situés d'un même côté du corps; ces fibres, en se contractant, rapprochent deux rangées de pédicules, les que j'ai représentée Appareil matodes, — Comme dans tous tube digestif est incomplet; bouche sert de et d'anus. bouche se trouve Comme je l'ai le forme les vrais tré- même dit plus à l'extrémité antérieure orifice haut, la du corps dans voisinage de deux ventouses qui, à raison de le la iig. 3. digeslif. le prend et l'animal qu'elles occupent, ont été appelées buccales. la place La bourbe est de forme elliptique, et présente deux lèvres non denticulées, une antérieure ou ventrale, une autre postérieure ou dorsale. Le bulbe buccal occupe presque cette région chez la ment, du corps; sa plupart des trématodes un est ici relié à la toute la largeur de couche musculaire, qui prend si énorme développe- très-médiocrement développée. Le bulbe est bouche par un tube court s'évasant en forme d'entonnoir. L'œsophage extrêmement court; le tube se bifurque immédiatement en dessous du bulbe buccal en deux branches dont est les cavités représentent l'estomac. Je n'ai pas suivi ces organes dans toute leur étendue : complètement opaque, cache bientôt chacun de ces cœcums et je n'ai pu me procurer un seul le vitellogène, , individu qui permît de distinguer clairement cette partie du tube digestif I! me serait donc impossible de dire si deux tubes aveugles, représentant l'estomac, sont simples comme dans les vrais octobotriens, ou s'ils se rami- les 28 ( lient comme trématodes. dans Une ) pseudocotyles el beaucoup d'autres les heureuse pourra seule injection l'aire connaître cette disposition. Appareil reproducteur. — Comme tous un appareil mâle à la ibis les trématodes, hermaphrodites incomplets les dacîycotyles sont ils : ont un appareil femelle; mais el l'accouplement est néanmoins nécessaire. La disposition me des oritices sexuels est telle, qu'il semble difficile d'ad- mettre qu'un individu puisse se féconder lui-même. Appareil mâle. l'appareil mâle. — comment Voici d'abord Sa disposition est tout à fait est constitué particulière à ce groupe, et, sous ce rapport, les dactycotyles s'éloignent considérablement des vrais octobotriens pour se rapprocher plutôt du groupe tobotriens, si comme remarquable des cestoïdes. Dans dans trématodes voisins, mément développée la : les deux occupe toute nom connue habite la partie postérieure deux viîellogènes. Les Epi- les testicules, parfaitement distincts, chacun d'un canal excréteur désigné du oc- glande mâle est unique, mais énor- elle du corps resserrée entre bdelles ont les Diplozoon et beaucoup d'autres ; enfin, dans ce genre de Pseudocotyle, et dont la si munis curieux seule espèce la peau du squatine ange, tout l'espace compris entre les deux branches du tube digestif, gane siste la surface de en arrière du germigène, est occupé par un or- fort complexe : l'appareil dans un certain nombre sécréteur mâle. de vésicules, Il con- appendues à l'extrémité de canaux fort grêles, de façon à simuler une grappe. Les dactycotyles ont l'appareil mâle organisé d'une manière analogue; seulement, ou testicules, au lieu les vésicules spermigènes de se trouver réunies vers le milieu ' ( , 29 ) (lu corps en un orgïuic unique, sont éparpillées pargroupes de six ou huit, aux deux côtés du corps, au milieu du vitellogéne. Cette disposition est celle qui se trouve réa- dans lisée les progiottis complète que l'on des vers cestoïdes, et l'analogie peut établir, sons ce rapport, entre cestoïdes d'un côté et un trématode de l'autre, être que me les semble un argument de plus, en faveur de cette opinion, trématodes ne sont que des progiottis de cestoïdes les munis d'un tube Chaque comme digestif. vésicule spermigène est probablement pourvue dans le pseudocotyle, d'un petit canal excréteur, et le produit sécrété est enfin amené dans un long et large canal, que l'on distingue très-nettement vers le milieu corps : c'est le canal déférent. Sur son trajet s'ouvre du une vésicule séminale très-volumineuse, à parois épaisses, pro- bablement musculaires. L'orifice sexuel se trouve situé vers la partie antérieure du corps, entre Il le bulbe œsophagien est circonscrit par furques à et l'orifice femelle. une douzaine de crochets aigus, leur extrémité. Ces crochets partie libre et une autre implantée dans bi- présentent une une sorte de bulbe musculaire, qui résulte de l'épaisissement considérable de l'extrémité du canal déférent. Les daclycotyles s'éloignent sous ce rapport des vrais octobotriens, qui ont autour de l'orifice mâle une plaque génitale et non un bulbe mus- culaire. L'appareil femelle est formé, quant à ses parties essentielles, des mêmes organes que chez les trématodes en général, et parmi eux on remarque avant tout, par grand développement le qu'ils acquièrent, le vitellogène et le germigène. Le vitellogène est comme toujours très-volumineux et - 30) ( envahit tontes les cavités au milieu des viscères; des deux côtés dans toute s'avance jusqu'à il complètement le la longueur du corps. En avant mâle et cache hauteur de la s'étend il l'orifice tube digestif; du côté opposé il gagne jusqu'à l'intérieur des pédicules qui portent les botrydies, comme nous l'avons dit plus haut , et enveloppe il les fibres musculaires. De chaque du ver, part côté du corps, vers un vitelloducte, qui le milieu de la cette région, et qui va se réunir près de la ligne avec vitelloducte de l'autre moitié en le qui reçoit le longueur reçoit le vitellus de toute médiane un canal unique conduit excréteur du germigène et aboutit ensuite à l'ootype. Cette disposition est représentée dans la figure 8. J'ai pu fort bien suivre bules vilellins, la formation du vitellus comme je le disais les glo- : tout à l'heure, se forment dans lesépithélioles, cellules des glandes viteilogènes. Cellesci d'abord petites, à granulations très-fines renferment un noyau transparent en môme temps les granulations deviennent de plus en plus distinctes et méritent bientôt le nom de globules. Si on on y reconidentiques opaques globules du noyau, des dehors en examine naît, Elles grandissent, à nucléole brillant. les cellules à l'entrée à ce qu'ils sont du vitelloducte, dans l'œuf, et quelquefois on y aperçoit de petites vésicules graisseuses. Très-souvent, rivent près de l'ootype Nous verrons , quand elles ar- ces cellules ont perdu leur noyau. quelle est la suite de leur évolution, après leur condensation autour d'une vésicule germinative. Ce mode de formation du manière dans tous vitellus a lieu de la même trématodes. Les anciens helminthe ont pris ces cellules vitellines pour de jeunes légistes œufs; les les ovaires. viteilogènes étaient pour eus les véritables Yon SieboUI, le premier, reconnut la vraie nature de 51 ( ) ces organes, et déclara que ces prétendus œufs n'étaient autre chose que des masses vitellines pourvues d'un noyau transparent, en un mot, de véritables cellules vitellines (1). M. Leuckart, dans ses MensdiHchenParasiten, s'exprime « Der ainsi au sujet du produit des glandes vitellogènes : Inhalt der Blindsâcke besleht aus Ballen von ansehnlicher Grosse und mehr oder minder grobkorniger Beschaffen- im innern nicht selten ein Kernartiges belles Blâschen erkennen lassen und dann fast zellenartig ausheit, die sehen, obwobl sie einer eigentlichen scharf gezeichneten Membran entbehren und von der runden zellenform mals auf das manchfaltigste abweicben donc » (2). l'analogie de ces corps avec des cellule%; prononce pas d'une L'étude de leur manière oft- constate mais ne se leur nature. sur positive développement ne peut Il laisser aucun doute. Le germigène proprement un organe dit est parfaitement distinctes et qui affecte la à parois forme d'une cor- nue. C'est au fond de cette cornue que l'on voit se former les vésicules germinalives, qui sont d'autant plus considé- rables, qu'on les examine à une plus grande distance de cœcum. Ce germigène s'ouvre par un canal assez l'extrémité du étroit dans un germisac, qui n'est en définitive autre cbose qu'une partie élargie du canal; toutes germisac ont exactement la même dimension. Elles se présentent toutes sous (1) Von contenues dans ce les vésicules la forme d'une Siebold, Lehrbuch derVcrgîeicli,enden Analomie der wtrbel- losenThiere. Berlin, 1848, page 145. (2) cellule Leuckart, Die meii.srklichen Parasiten, page 481. (52 ) protoblasmatique renfermant une aulre vésicule parfaite- ment transparente. Un germidiicte parfaitement distinct sort de antérieure du germisac, sous la partie forme d'un canal sinueux la commun qui va s'unir au vitelloducte en un canal à peu de distance de l'ootype. En exerçant une le milieu du corps, légère pression sur le ver on voit, vers un organe de forme ovale, situé juste au-devant de l'oviducte au-dessous de est plein de spermatozoïdes : la matrice, et qui c'est la vésicule séminale. Le vitelîogène rend cette région du corps trop opaque, pour avoir pu distinguer par où il communique avec l'appareil ^ femelle. Comme le montre figure la 8 l'ootype , forme d'une cavité ellipsoïdale allongée lèle à la longueur de l'animal. supérieure par l'oviducte. On îl à affecte la grand axe paral- se continue à sa partie distingue clairement des papilles à l'intérieur de l'ootype, spécialement à sa partie supérieure. Ces papilles jouent, je crois, un double rôle chargées de les cellules qui les constituent sont tion de la substance cornée de la la : sécré- coque des œufs; de plus, par leur arrangement, elles empêchent les œufs de suivre une direction opposée à leur marche naturelle. L'oviducte apparaît d'abord d'une manière assez confuse, à raison vers le du peu d'épaisseur de ses parois. Il s'étend milieu du corps de l'animal, parallèlement au canal déférent et s'élargit, à sa partie supérieure, en une large cavité, où s'accumulent toujours en grand ticularité est Dans la les œufs. Les œufs se trouvent nombre dans commune aux cet organe, et cette par- diverses espèces de ce genre. plupart des ôctocotylides, les œufs sont évacués peu de temps après leur formation , et ils restent presque Sô ( ) loujours isolés dans roviductc. Ici, au contraire, toujours expulsés en grand dans nombre sont ils forment à la fois; ils matrice de véritables faisceaux, grâce au lilament la extrêmement allongé qu'ils un de présentent à leurs pôles. Cette cavité pleine d'œufs, située à l'extrémité supérieure de l'oviducte, que l'on pourrait considérer une matrice, s'ouvre à l'extérieur par du pore génital màle, sur dessous de celui-ci, la ligne comme orifice distinct médiane, un peu en présente une et un forme elliptique [ficjA.s). OEuf. — Les œufs sont extrêmement remarquables; ils sont proportionnellement plus petits que dans les autres octocotylidés. Leur forme projection figurent coque ils est irrégulièrement ovale un losange à angles en : émoussés. La est d'une belle couleur jaune, d'autant plus foncée que l'œuf est formé depuis plus longtemps. La coque se prolonge aux deux pôles de l'œuf en un filament, et s'étend à l'intérieur de ces tiges cavité qu'elle circonscrit à une la petite distance de l'œuf proprement dit; à partir de ce point le filament est plein. C'est à tort que l'on a sup- posé que l'eau peut pénétrer à l'intérieur de l'œuf par un orifice qui se trouve dans l'expansion qui termine ment enroulé en la tige crosse. Comme le montre la le fila- figure 10, antérieure contournée se termine par une sorte de crochet, déterminé par un coude brusque que forme son extrémité. J'ai plusieurs fois constaté l'aljsence de tout orifice au bout de ce filament qui, du reste, est plein dans la plus grande partie de son étendue. A son second pôle, l'œuf porte une autre tige, beaucoup plus allongée que celle qui est enroulée en crosse; elle est irrégulièrement entortillée avec celle des œufs voisins et 2"'' SERIE, TOME XXV. 5 5i ( se termine par noir. M. Hesse une n'a figuré ) expansion en forme d'enton- petite qu'une courte portion de ce fila- ment. si La composition de Fœuf présente un très-haut intérêt; on en examine un qui vient de «e former, !e vitelîus pa- raît être constitué d'un grand nombre de cellules dans lesquelles sont déposés les globules vitellins. Ces cellules, en voie de désorganisation, ont généralement perdu leur novau et on n'y distingue plus que des avec des vésicules graisseuses. Mais gloîjules si l'on opaques examine on trice, et que la voit qu'il est coque dont membrane des la dépourvu d'une mem.brane commune s'entoure est un produit de sécré- il Après tion fourni par l'ooîype. la œuf ma- cet à son passage par l'oviducte, avant son entrée dans la formation de cette coque, cellules viteliines se résorbe et leur con- tenu prend l'aspect d'un liquide granuleux et opaque. L'œuf prend alors Vapparence d'une cellule dont minative sérail le noyau, Mais pour celui qui a œuf, au lieu de le le viîeiîus le suivi le considérer voir dans ce produit la vésicule ger- contenu. mode de formation de comme une cellule, il cet ne peut de l'appareil sexuel femelle qu'une fusion de plusieurs cellules, produite par la disparition des membranes Je me cellulaires. borne à signaler ici ce fait qui ter lin intérêt particulier; je que le server dactycotyle n'est pas le dirai le seul me paraît présen- seulement en finissant animal où j'ai pu ob- jeune œuf constitué de cette manière. Plusieurs autres îrématodes sont remarquables par laquelle on reconnaît chez eux ie vitelîus la netteté avec constitué de plu- sieurs cellules parfaitement distinctes; et pour la stration de cette proposition, dactycotyle, un œuf en lanceolatum de l'alose j'ai démon- figuré à côté de l'œuf du voie de formai ion de VOcloholrium [fiçj, \ 1). Enfin plusieurs crustacés et , 55 ( ) quelques aiinélides m'ont permis de reconnaître que ce existe, non-seulement chez des distinctes concourent à chez des êtres où même formation de l'œuf, mais la fait animaux où deux glandes même se forme tout entier dans une seule il et glande. Reste maintenant à examiner la question de savoir jus- qu'à quel point l'anatomie du dactycotyle coniirme clusion à laquelle les auteurs du nées et les mémoire sur trématodes sont arrivés, la les hirudi- relativement place que cet animal doit occuper dans le con- à la cadre iielmin- ihologique. Ce trématode appartient évidemment octocotylidés : présente, il comme à la famille des tous les groupe, deux séries parallèles de ventouses térieure animaux de ce à la partie pos- du corps; deux ventouses inermes flanquent buccal; un système de crochets entoure fjce le Fori- pore gé- mâle; enfin, l'œuf de grande dimension présente à nital ses pôles âGun lilaments qui ne sont autre chose que des prolongements de doit Il la coque. évidemment constituer, dans la famille des octo- cotylidés, un genre a part très-nettement caractérisé Par l'appareil mâle qui i" se constitue d'un : grand nom- bre de vésicules spermigèncs, disséminées par groupes de 6 à 8 au milieu du vitellogène; 2" Par le pore génital mâle qui est entouré de crochets bifurques et implantés dans un bulbe charnu remplaçant la plaque génitale; 5" cavité Par l'oviducte qui se dilate où les à pulsés en grand nombre , antérieur , , pour être ex- à la fois; 4° Par l'œuf qui se termine par i'un son extrémité en une œufs se disposent en faisceaux est enroulé deux filaments, dont en crosse; l'autre, postérieur, ( est très-allongé et se forme d'entonnoir 5" Par 36 ) termine par une petite expansion en ; l'appareil d'adhésion qui est très-développé et présente des botrydies d'une organisation toute particulière, et parce que corps ne se termine pas en arrière par une le languette portant deux paires de crochets. Le genre Daclijcotyle pèces : le Dactycotijle pollachii. chius , faire l'étude sur la ainsi établi l'une qui habite les branchies comprend deux du Merlangus es- polla- C'est elle qui m'a servi à anatomique du genre. L'autre, qui se trouve Morrhua lusca et que je n'ai pas eu l'occasion d'oh- server; elle a reçu le nom de Dacfijcofyle luscae. EXPLICATION DE LA PLANCHE. Fig. 1. Ver comi)lel, comprimé et forteraenl amplifié pour monter rangement des divers appareils. a. Ventouse buccale. b. Botrydies faisant partie de l'appareil d'adhésion. c. Muscle central des pédicules. d. Bouche. e. Bulbe buccal. f. Commencement des g. Vésicules tubes représentant l'estomac. spermigènes. h. Canal déférent. i. Vésicule séminale. j. Bulbe génital mâle. k. Vitellogène. l. Vitelloducte. m. Germigène. n. 0. Germiducte. Ootype. p. Oviducte. q. Matrice. r. Orilice se.xuel femelle. l'ar- M •:^i - Â^ -i- 7 \ J? DiK^A'CO vie Polladiu ; '-^^ '"^7 ( Fig. 2 ) Partie anléricuro du corps fortniionl disposilioii a. la Bouche. b. lîiillie fi'.sopliai;ieii. r. r.onimciicemenl des cœcums. d. pour niontrnr f,'r()ssie dos venlou.si's buccales. Ventouses. Fig. 5. L'animal laiblemeiU grossi vu par la facn ventrale, avec ses ven- touses repliées sous Fiij. Fig. ventre. le Le même de grandeur naturelle. Le bulbe musculaire dans leciuel se trouvent implantés l. rj les cro- chets génitaux. Fig. 6 et 7. Crochets i.solés vus à un fort fort bien la bifurcation Fig. 8. de grossissement. la partie libre le y reconnaît canaux excréteurs File est destinée à faire voir la disposition des des glandes femelles dans On du crochet. voisinage de l'ootype. a. Germigène. La dimension des vésicules croît d'une extré- b. Germisac. c. Germiducle. mité à l'autre. d. Vitelloducles. e. Ootype. f. Oviducte. Fig. 9. Développement des cellules vilellines (gr. 600). Fig. 10. Un œuf complet vu à fort bien le vitellus un grossissement de 530. On y reconnaît composé d'un grand nombre de cellules à granulations opaques. Fig. 11. OEuf en voie de formation dans l'ootype de VOclohoLrium lan- ceolatum. a. Œuf. b. Germiducle. c. Vilelloducle. Fig. l^. Pièces cornées et muscles des boLridies (gr. 550) normalement cachées par h et k sont une position qu'elles ont prise par c et d. Tiges grêles m p. /. et n. du cercle a et b. Muscles du cercle. Muscles des tiges. Tige courbe du cercle h et k. ici ; les pièces a et b représentées dans suite de la compression.