Bulletins de l`Acadie royale des sciences, des lettres et des

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22
(
)
Le genre Dactycotyle, son organisation,
marques sur
la
quelques re-
el
formation de l'œuf des Trématodes ;
par M. Edouard ^'an Beneden
,
docteur eu sciences na-
tureHes.
Il
y a quelques années, en 1865,
mon
père publia, en
collaboration avec M. Hesse, cet infatigable observateur
des animaux inférieurs des côtes de Bretagne, un mé-
moire
étendu sur
fort
marins
bdellodes
les
Un grand nombre
(S).
rent décrites et figurées, et
la
travail
les
fit
groupes jusqu'alors
la
trématodes
les vides qui séparaient
trématodes des hirudinées; en
comprendre
les
découverte de quelques-
unes de ces formes vint combler
encore
et
de formes nouvelles y fu-
même
temps, ce
vraie valeur zoologique de certains
fort
imparfaitement connus
:
autour
des Octobotriuni sont venus se ranger un bon nombre de
genres nouveaux, se rattachant au premier par certains
caractères
le
communs,
et le
genre Octobotrium est devenu
type de toute une famille établie sous
le
nom
de Octo-
colylidés.
Mais
il
n'a pas toujours été possible
mémoire de
faire la
nouvelles dont
ils
aux auteurs de ce
description anatomique des formes
enrichissaient
la
science
;
ils
ont dû quel-
quefois se borner à l'énumération des caractères extérieurs,
et s'en tenir à
(1)
Recherches sur
les
P. -J.
le
choix de
Bdellodes ou Hirudinées et
Van Beneden
lomeXXXlV.)
marins: par
^e/i/.,
eux pour se guider dans
et
les
la
place
Trématodes
Hesse [Mém. de l'Acad. ro'jale de
(
25
)
que ces êtres doivent occuper dans
le
cadre zoologique.
Une
étude anatoniique approfondie de ces formes nouvelles nie
complément indispensable du mémoire sur
BdcUodes et les Trénialodes marins. La connaissance
semble être
les
le
de leur anatomie doit décider de l'exactitude des résultats
auxquels l'étude des caractères extérieurs a conduit
les
auteurs.
Ayant eu
que
fait
j'ai
l'occasion l'année dernière,
pendant un voyage
sur les côtes de Bi^etagne avec
mon
savant
ami, M. Eugène Coemans, d'étudier un de ces genres
nouveaux, connu sous
dans
notice que
la
démie
les résultats
le
nom
de Daclycolyte,
j'ai
réuni
l'honneur de communiquer à l'Aca-
j'ai
des observations anatomiques que
j'ai
eu l'occasion de faire sur ce genre remarquable.
Nous avons séjourné pendant cinq semaines
à Concar-
neau, et, grâce à l'extrême obligeance du directeur du
superbe établissement scientifique que M. Coste a créé
!à
pour l'élude des poissons, des crustacées, des mollusques
de tous les animaux inférieurs, nous avons pu nous
et
livrer à des recherches suivies sur l'organisation et le dé-
veloppement de plusieurs animaux marins remarquables.
Parmi les poissons que l'on pèche en grande quantité
en Bretagne, durant
de Gadus que
les
la
saison d'été, se trouve une espèce
Bretons appellent Lieu. C'est
le
Gadus
pollachius ou merlan jaune.
Ce poisson héberge
rasites
le foie;
tres
:
les
et nourrit
le
péritoine ou
d'autres habitent l'estomac ou les intestins; d'au-
encore et en grand nombre
l'on est à
retirer
un grand nombre de pa-
uns se trouvent enkystés dans
les
lames branchiales; et
peu près certain, en soulevant l'opercule, de
le beau tréma-
dans un état d'intégrité parfaite,
tode qui a servi de type au genre Daclycotyle.Ce ver attire
24
(
raltentioo autant par sa
taille
)
que par sa coloration
et sa
iorme.
donné une description assez complète des cade sorte que je crois
ractères extérieurs de ce trématode
a été
Il
,
me
inutile d'y revenir. Je
l'étude de la constitution,
l'aide
desquels
bornerai, sous ce rapport, à
si
remarquable, des organes à
aux branchies de
clachjcotyle s'attache
le
son hôte. Ce point n'a été qu'effleuré dans
et les figures n'en
donnent qu'une idée
parties les plus importantes ont
la
description,
fort imparfaite; les
échappé à
l'attention.
Les organes d'adhésion sont d'abord deux ventouses
qui sont situées dans
partie postérieure
(}ui
le
voisinage de
la
bouche; puis, à
la
du corps, quatre paires de botrydics,
sont portées sur des pédicules, formant par leur réu-
nion
,
ce que l'on a désigné sous le
hésion.
Ventouses buccales.
—
du corps, c'est-à-dire
nom
d'appareil d'ad-
Elles occupent la face ventrale
celle
où se trouvent
les orifices
sexuels. Ces ventouses sont assez développées et se lou-
chent presque sur
qui forme
la
la
ligne médiane.
La
partie musculaire
charpente de ces organes et qui vient immé-
diatement en contact avec
la
surface sur laquelle l'animal
s'applique, après avoir formé le pourtour à peu près circulaire
des ventouses, se perd insensiblement dans
lèvre postérieure ou dorsale de la bouche.
sition résulte
De
la
cette dispo-
que l'ouverture buccale reste toujours plus
ou moins largement bayante. Cette particularité, dont il
n'est pas fait mention dans la première description du
genre, n'est pas propre aux dactycotyles seulement, elle
existe encore chez d'autres trématodes à un degré plus ou
moins marqué.
Appareil d'adhésion pro}wemenl
dit.
—
Les ventouses
(25)
buccales ne soiil pas les seuls organes que
nature a
la
Tournis aux dactycotyles et aux. octocolylidés en général,
pour se tenir
domicile;
fixés sur le corps des poissons
comme
nom donné
l'indique le
animaux portent également
ces
,
où
ils
ont élu
à la famille, tous
à la partie postérieure
du
corps, deux séries parallèles de pédicules, à l'extrémité
desquels sont placées des ventouses. Mais je ne connais
aucun genre où cet appareil prend un développement
aussi considérable
que dans
me
faire
la
permis de
soit
ligure qui en a été
nous occupe,
celui qui
remarquer que,
et qu'il
à ce point de vue,
donnée ne représente que
fort
impar-
faitement ces curieux organes. Les pédicules sont beau-
coup plus massifs
et ils sont
séparés du reste de corps que
Dans tous
les individus
que
nettement
loin d'être aussi
dessin
le
le fait
examinés,
j'ai
le
supposer.
vilellogène
envahit l'intérieur des pédicules et entoure une partie du
muscle central de ces organes. La iigare 20 surtout semble
faite d'après
un individu comprimé.
Les botrydies qui sont portées
à l'extrémité
de ces
pédicules présentent une charpente chitineuse composée
d'un nombre assez considérable de pièces. Mais ce qui est
important, à notre avis,
c'est
qu'aucune de ces pièces ne
se termine en pointe, de façon à pouvoir servir de crochet.
Comme
le
montre
la figure
circulaire,
les
la
planche qui accom-
les
uns de forme semi-
J2, de
pagne cette notice, ces organes,
autres droits ou légèrement courbés, ont
leurs extrémités émoussées, et servent à la fois de char-
pente à
la
ventouse et de points d'attache aux muscles.
Parmi ces pièces, au nombre de sept, pour chaque boihrydie,
laire
:
lettres
il
y en a quatre de forme à peu près semi-circu-
celles qui
h
et k se
dans
la figure
12 sont désignées parles
trouvent dans un
même
plan, qui est la
,
,
.
(26)
surface d'application de
la
ventouse
elles
;
s'articulent
entre elles, par l'intermédiaire d'une tige courbe
le
plan est perpendiculaire à celui des pièces h et
ci
présentent deux surfaces
ment recouverte par la peau;
contact, quand la ventouse
k.
t,
dont
Celles-
l'une externe, immédiate-
:
l'autre interne, se trouve
en
dans l'inaction, avec
la
est
surface externe des deux autres pièces semi-circulaires a
elb.
Les portions h
et
ad'un côté, k
de l'autre, sont re-
et b
m
par les muscles
liées entre elles
Les pièces a
et n.
et b
sont sous-tendues par deux tiges juxtaposées, qui forment
circonférence décrite par les parties a et
le
diamètre de
b.
Enfin un muscle, p, s'insère à
t
la
et sur les tiges
pendiculaire à
la
surface d'application de
peau, après avoir recouvert
la face
circulaires h et k, se porte
et s'unit
intimement
du muscle /j,
:
courbe
c'est ainsi
la
ventouse. La
externe des pièces semi-
lâchement sur
la partie
soulevée avec les tiges
chée
la tige
les tiges c et
d
On comprendra faciqu'au moment de la con-
à ces organes.
lement, après cette description,
traction
sur
la fois
c,d.l\ fonctionne donc dans un plan per-
c et
centrale de
d, et
que se forme
la
le
la
ventouse est
peau qui y
est atta-
vide qui fait de cet
organe une véritable ventouse.
Les huit botrydies sont
elles.
tout à
semblables entre
fait
Leur dimension, aussi bien que
la
pédicules qui les portent, ne varie point,
du reste
le
montre
plus haut des muscles propres aux pièces cor-
nées qui constituent
A
comme
la figure 1
J'ai parlé
signaler
composition des
deux autres
la partie
la
charpente des ventouses; je dois
séries de fibres musculaires
:
centrale de chacun des pédicules, on recon-
naît très-distinctement
un muscle, dont
les libres, parai-
î27
(
de lorgane, sont entourées dans une partie
lèles à l'axe
de leur étendue par
troisième
le vitellogène.
ïl
existe encore
une
de fibres musculaires, qui déterminent
série
mouvement des
le
.
)
quatre
pédicules situés d'un
même
côté du corps; ces fibres, en se contractant, rapprochent
deux rangées de pédicules,
les
que
j'ai
représentée
Appareil
matodes,
— Comme
dans tous
tube digestif est incomplet;
bouche
sert de
et d'anus.
bouche se trouve
Comme
je
l'ai
le
forme
les vrais tré-
même
dit plus
à l'extrémité antérieure
orifice
haut,
la
du corps dans
voisinage de deux ventouses qui, à raison de
le
la
iig. 3.
digeslif.
le
prend
et l'animal
qu'elles occupent, ont été appelées buccales.
la
place
La bourbe
est
de forme elliptique, et présente deux lèvres non denticulées,
une antérieure ou ventrale, une autre postérieure ou dorsale.
Le bulbe buccal occupe presque
cette région
chez
la
ment,
du corps;
sa
plupart des trématodes un
est ici
relié à la
toute
la
largeur de
couche musculaire, qui prend
si
énorme développe-
très-médiocrement développée. Le bulbe est
bouche par un tube court s'évasant en forme
d'entonnoir.
L'œsophage
extrêmement court; le tube se bifurque
immédiatement en dessous du bulbe buccal en deux
branches dont
est
les cavités
représentent l'estomac.
Je n'ai pas suivi ces organes dans toute leur étendue
:
complètement opaque, cache bientôt chacun de ces cœcums et je n'ai pu me procurer un seul
le vitellogène,
,
individu qui permît de distinguer clairement cette partie
du tube digestif
I!
me
serait
donc impossible de dire
si
deux tubes aveugles, représentant l'estomac, sont simples comme dans les vrais octobotriens, ou s'ils se rami-
les
28
(
lient
comme
trématodes.
dans
Une
)
pseudocotyles el beaucoup d'autres
les
heureuse pourra seule
injection
l'aire
connaître cette disposition.
Appareil reproducteur.
— Comme tous
un appareil mâle
à la ibis
les
trématodes,
hermaphrodites incomplets
les dacîycotyles sont
ils
:
ont
un appareil femelle; mais
el
l'accouplement est néanmoins nécessaire. La disposition
me
des oritices sexuels est telle, qu'il
semble
difficile d'ad-
mettre qu'un individu puisse se féconder lui-même.
Appareil mâle.
l'appareil mâle.
—
comment
Voici d'abord
Sa disposition est tout à
fait
est constitué
particulière à
ce groupe, et, sous ce rapport, les dactycotyles s'éloignent
considérablement des vrais octobotriens pour se rapprocher
plutôt du groupe
tobotriens,
si
comme
remarquable des cestoïdes. Dans
dans
trématodes voisins,
mément développée
la
:
les
deux
occupe toute
nom
connue habite
la
partie postérieure
deux viîellogènes. Les Epi-
les
testicules, parfaitement distincts,
chacun d'un canal excréteur
désigné du
oc-
glande mâle est unique, mais énor-
elle
du corps resserrée entre
bdelles ont
les
Diplozoon et beaucoup d'autres
;
enfin,
dans ce genre
de Pseudocotyle, et dont
la
si
munis
curieux
seule espèce
la
peau du squatine ange,
tout l'espace compris entre les
deux branches du tube
digestif,
gane
siste
la
surface de
en arrière du germigène, est occupé par un or-
fort
complexe
:
l'appareil
dans un certain nombre
sécréteur mâle.
de vésicules,
Il
con-
appendues
à
l'extrémité de canaux fort grêles, de façon à simuler une
grappe. Les dactycotyles ont l'appareil mâle organisé d'une
manière analogue; seulement,
ou testicules, au
lieu
les
vésicules spermigènes
de se trouver réunies vers le milieu
'
(
,
29
)
(lu
corps en un orgïuic unique, sont éparpillées pargroupes
de
six
ou huit, aux deux côtés du corps, au milieu du
vitellogéne. Cette disposition est celle qui se trouve réa-
dans
lisée
les progiottis
complète que
l'on
des vers cestoïdes, et l'analogie
peut établir, sons ce rapport, entre
cestoïdes d'un côté et un trématode de l'autre,
être
que
me
les
semble
un argument de plus, en faveur de cette opinion,
trématodes ne sont que des progiottis de cestoïdes
les
munis d'un tube
Chaque
comme
digestif.
vésicule spermigène est probablement pourvue
dans
le
pseudocotyle, d'un petit canal excréteur,
et le produit sécrété est enfin
amené dans un long
et large
canal, que l'on distingue très-nettement vers le milieu
corps
:
c'est le canal déférent.
Sur son
trajet s'ouvre
du
une
vésicule séminale très-volumineuse, à parois épaisses, pro-
bablement musculaires.
L'orifice sexuel se trouve situé vers la partie antérieure
du corps, entre
Il
le
bulbe œsophagien
est circonscrit par
furques
à
et l'orifice femelle.
une douzaine de crochets aigus,
leur extrémité. Ces crochets
partie libre et une autre implantée dans
bi-
présentent une
une sorte de bulbe
musculaire, qui résulte de l'épaisissement considérable de
l'extrémité du canal déférent. Les daclycotyles s'éloignent
sous ce rapport des vrais octobotriens, qui ont autour de
l'orifice
mâle une plaque génitale
et
non un bulbe mus-
culaire.
L'appareil femelle est formé, quant à ses parties essentielles,
des
mêmes
organes que chez
les
trématodes en
général, et parmi eux on remarque avant tout, par
grand développement
le
qu'ils acquièrent, le vitellogène et le
germigène.
Le vitellogène
est
comme
toujours très-volumineux et
-
30)
(
envahit tontes
les cavités
au milieu des viscères;
des deux côtés dans toute
s'avance jusqu'à
il
complètement
le
la
longueur du corps.
En
avant
mâle
et
cache
hauteur de
la
s'étend
il
l'orifice
tube digestif; du côté opposé
il
gagne
jusqu'à l'intérieur des pédicules qui portent les botrydies,
comme nous l'avons dit
plus haut
,
et
enveloppe
il
les fibres
musculaires.
De chaque
du
ver, part
côté
du corps, vers
un vitelloducte, qui
le
milieu de
la
cette région, et qui va se réunir près de la ligne
avec
vitelloducte de l'autre moitié en
le
qui reçoit
le
longueur
reçoit le vitellus de toute
médiane
un canal unique
conduit excréteur du germigène et aboutit
ensuite à l'ootype. Cette disposition est représentée dans
la
figure 8.
J'ai
pu fort bien suivre
bules vilellins,
la
formation du vitellus
comme je le disais
les glo-
:
tout à l'heure, se forment
dans lesépithélioles, cellules des glandes viteilogènes. Cellesci
d'abord petites, à granulations très-fines renferment un
noyau transparent
en
môme
temps
les
granulations deviennent de plus en plus
distinctes et méritent bientôt le
nom
de globules.
Si
on
on y reconidentiques
opaques
globules
du
noyau,
des
dehors
en
examine
naît,
Elles grandissent,
à nucléole brillant.
les cellules à l'entrée
à ce qu'ils sont
du
vitelloducte,
dans l'œuf, et quelquefois on y aperçoit de
petites vésicules graisseuses. Très-souvent,
rivent près de l'ootype
Nous verrons
,
quand
elles ar-
ces cellules ont perdu leur noyau.
quelle est la suite de leur évolution, après
leur condensation autour d'une vésicule germinative.
Ce mode de formation du
manière dans tous
vitellus
a lieu de la
même
trématodes. Les anciens helminthe
ont pris ces cellules vitellines pour de jeunes
légistes
œufs;
les
les
ovaires.
viteilogènes
étaient
pour eus
les
véritables
Yon SieboUI, le premier, reconnut la vraie nature de
51
(
)
ces organes, et déclara que ces prétendus œufs n'étaient
autre chose que des masses vitellines pourvues d'un noyau
transparent, en un mot, de véritables cellules vitellines
(1).
M. Leuckart, dans ses MensdiHchenParasiten, s'exprime
« Der
ainsi au sujet du produit des glandes vitellogènes
:
Inhalt der Blindsâcke besleht aus Ballen von ansehnlicher
Grosse und mehr oder minder grobkorniger Beschaffen-
im innern nicht selten ein Kernartiges belles
Blâschen erkennen lassen und dann fast zellenartig ausheit,
die
sehen, obwobl
sie einer eigentlichen scharf
gezeichneten
Membran entbehren und von der runden zellenform
mals auf das manchfaltigste abweicben
donc
»
(2).
l'analogie de ces corps avec des cellule%;
prononce pas d'une
L'étude de
leur
manière
oft-
constate
mais ne se
leur nature.
sur
positive
développement ne peut
Il
laisser
aucun
doute.
Le germigène proprement
un organe
dit est
parfaitement distinctes et qui affecte
la
à
parois
forme d'une cor-
nue. C'est au fond de cette cornue que l'on voit se former
les vésicules
germinalives, qui sont d'autant plus considé-
rables, qu'on les
examine
à
une plus grande distance de
cœcum.
Ce germigène s'ouvre par un canal assez
l'extrémité du
étroit
dans un
germisac, qui n'est en définitive autre cbose qu'une partie
élargie
du canal; toutes
germisac ont exactement
la
même dimension.
Elles se présentent toutes sous
(1)
Von
contenues dans ce
les vésicules
la
forme d'une
Siebold, Lehrbuch derVcrgîeicli,enden
Analomie der wtrbel-
losenThiere. Berlin, 1848, page 145.
(2)
cellule
Leuckart, Die meii.srklichen Parasiten, page 481.
(52
)
protoblasmatique renfermant une aulre vésicule parfaite-
ment
transparente.
Un
germidiicte parfaitement distinct sort de
antérieure du germisac, sous
la
partie
forme d'un canal sinueux
la
commun
qui va s'unir au vitelloducte en un canal
à
peu de
distance de l'ootype.
En exerçant une
le
milieu du corps,
légère pression sur le ver on voit, vers
un organe de forme ovale, situé juste
au-devant de l'oviducte au-dessous de
est plein
de spermatozoïdes
:
la
matrice, et qui
c'est la vésicule séminale.
Le
vitelîogène rend cette région du corps trop opaque, pour
avoir pu distinguer par où
il
communique avec
l'appareil
^
femelle.
Comme
le
montre
figure
la
8
l'ootype
,
forme d'une cavité ellipsoïdale allongée
lèle à la
longueur de l'animal.
supérieure par l'oviducte.
On
îl
à
affecte
la
grand axe paral-
se continue à sa partie
distingue clairement des
papilles à l'intérieur de l'ootype, spécialement à sa partie
supérieure. Ces papilles jouent, je crois, un double rôle
chargées de
les cellules qui les constituent sont
tion de la substance cornée de la
la
:
sécré-
coque des œufs; de plus,
par leur arrangement, elles empêchent les œufs de suivre
une direction opposée
à leur
marche
naturelle.
L'oviducte apparaît d'abord d'une manière assez confuse, à raison
vers
le
du peu d'épaisseur de ses parois.
Il
s'étend
milieu du corps de l'animal, parallèlement au canal
déférent et s'élargit, à sa partie supérieure, en une large
cavité,
où s'accumulent
toujours en grand
ticularité est
Dans
la
les
œufs. Les œufs se trouvent
nombre dans
commune aux
cet organe, et cette par-
diverses espèces de ce genre.
plupart des ôctocotylides, les œufs sont évacués
peu de temps après leur formation
,
et
ils
restent presque
Sô
(
)
loujours isolés dans roviductc. Ici, au contraire,
toujours expulsés en grand
dans
nombre
sont
ils
forment
à la fois; ils
matrice de véritables faisceaux, grâce au lilament
la
extrêmement allongé
qu'ils
un de
présentent à
leurs
pôles.
Cette cavité pleine d'œufs, située à l'extrémité supérieure de l'oviducte, que l'on pourrait considérer
une matrice, s'ouvre
à l'extérieur par
du pore génital màle, sur
dessous
de
celui-ci,
la ligne
comme
orifice distinct
médiane, un peu en
présente une
et
un
forme elliptique
[ficjA.s).
OEuf.
— Les œufs sont extrêmement remarquables;
ils
sont proportionnellement plus petits que dans les autres
octocotylidés.
Leur forme
projection
figurent
coque
ils
est irrégulièrement ovale
un losange
à angles
en
:
émoussés. La
est d'une belle couleur jaune, d'autant plus foncée
que l'œuf
est
formé depuis plus longtemps. La coque se
prolonge aux deux pôles de l'œuf en un filament, et
s'étend à l'intérieur de ces tiges
cavité qu'elle circonscrit
à
une
la
petite distance de l'œuf
proprement
dit; à partir
de
ce point le filament est plein. C'est à tort que l'on a sup-
posé que l'eau peut pénétrer à l'intérieur de l'œuf par un
orifice qui se
trouve dans l'expansion qui termine
ment enroulé en
la tige
crosse.
Comme
le
montre
la
le fila-
figure
10,
antérieure contournée se termine par une sorte de
crochet, déterminé par un coude brusque que forme son
extrémité.
J'ai
plusieurs fois constaté l'aljsence de tout
orifice
au bout de ce filament qui, du reste, est plein dans
la plus
grande partie de son étendue.
A
son second pôle, l'œuf porte une autre tige, beaucoup
plus allongée que celle qui est enroulée en crosse; elle est
irrégulièrement entortillée avec celle des œufs voisins et
2"''
SERIE, TOME XXV.
5
5i
(
se termine par
noir.
M. Hesse
une
n'a figuré
)
expansion en forme d'enton-
petite
qu'une courte portion de ce
fila-
ment.
si
La composition de Fœuf présente un très-haut intérêt;
on en examine un qui vient de «e former, !e vitelîus pa-
raît être constitué
d'un grand nombre de cellules dans
lesquelles sont déposés les globules vitellins. Ces cellules,
en voie de désorganisation, ont généralement perdu leur
novau
et
on n'y distingue plus que des
avec des vésicules graisseuses. Mais
gloîjules
si l'on
opaques
examine
on
trice,
et
que
la
voit qu'il est
coque dont
membrane des
la
dépourvu d'une mem.brane commune
s'entoure est un produit de sécré-
il
Après
tion fourni par l'ooîype.
la
œuf
ma-
cet
à son passage par l'oviducte, avant son entrée dans
la
formation de cette coque,
cellules viteliines se résorbe et leur
con-
tenu prend l'aspect d'un liquide granuleux et opaque. L'œuf
prend alors Vapparence d'une cellule dont
minative sérail
le
noyau,
Mais pour celui qui a
œuf, au
lieu
de
le
le viîeiîus le
suivi le
considérer
voir dans ce produit
la
vésicule ger-
contenu.
mode de formation de
comme une
cellule,
il
cet
ne peut
de l'appareil sexuel femelle qu'une
fusion de plusieurs cellules, produite par la disparition des
membranes
Je
me
cellulaires.
borne à signaler
ici
ce fait qui
ter lin intérêt particulier; je
que
le
server
dactycotyle n'est pas
le
dirai
le seul
me
paraît présen-
seulement en finissant
animal où
j'ai
pu ob-
jeune œuf constitué de cette manière. Plusieurs
autres îrématodes sont remarquables par
laquelle on reconnaît chez
eux
ie vitelîus
la
netteté avec
constitué de plu-
sieurs cellules parfaitement distinctes; et pour la
stration de cette proposition,
dactycotyle, un
œuf en
lanceolatum de l'alose
j'ai
démon-
figuré à côté de l'œuf
du
voie de formai ion de VOcloholrium
[fiçj, \
1).
Enfin plusieurs crustacés et
,
55
(
)
quelques aiinélides m'ont permis de reconnaître que ce
existe, non-seulement chez des
distinctes concourent à
chez des êtres où
même
formation de l'œuf, mais
la
fait
animaux où deux glandes
même
se forme tout entier dans une seule
il
et
glande.
Reste maintenant
à
examiner
la
question de savoir jus-
qu'à quel point l'anatomie du dactycotyle coniirme
clusion à laquelle les auteurs du
nées et
les
mémoire sur
trématodes sont arrivés,
la
les hirudi-
relativement
place que cet animal doit occuper dans
le
con-
à
la
cadre iielmin-
ihologique.
Ce trématode appartient évidemment
octocotylidés
:
présente,
il
comme
à la famille des
tous les
groupe, deux séries parallèles de ventouses
térieure
animaux de ce
à la partie pos-
du corps; deux ventouses inermes flanquent
buccal; un système de crochets entoure
fjce
le
Fori-
pore gé-
mâle; enfin, l'œuf de grande dimension présente à
nital
ses pôles
âGun lilaments qui ne sont autre chose que des
prolongements de
doit
Il
la
coque.
évidemment
constituer, dans la famille des octo-
cotylidés,
un genre
a part très-nettement caractérisé
Par
l'appareil
mâle qui
i"
se constitue d'un
:
grand nom-
bre de vésicules spermigèncs, disséminées par groupes de
6
à
8 au milieu du vitellogène;
2"
Par
le
pore génital mâle qui est entouré de crochets
bifurques et implantés dans un bulbe charnu remplaçant
la
plaque génitale;
5"
cavité
Par l'oviducte qui se dilate
où
les
à
pulsés en grand
nombre
,
antérieur
,
,
pour être ex-
à la fois;
4° Par l'œuf qui se termine par
i'un
son extrémité en une
œufs se disposent en faisceaux
est enroulé
deux filaments, dont
en crosse;
l'autre, postérieur,
(
est très-allongé et se
forme d'entonnoir
5"
Par
36
)
termine par une petite expansion en
;
l'appareil d'adhésion qui est
très-développé
et
présente des botrydies d'une organisation toute particulière,
et parce
que
corps ne se termine pas en arrière par une
le
languette portant deux paires de crochets.
Le genre Daclijcotyle
pèces
:
le Dactycotijle pollachii.
chius
,
faire
l'étude
sur
la
ainsi établi
l'une qui habite les branchies
comprend deux
du Merlangus
es-
polla-
C'est elle qui m'a servi à
anatomique du genre. L'autre, qui se trouve
Morrhua
lusca et que je n'ai pas eu l'occasion d'oh-
server; elle a reçu
le
nom de
Dacfijcofyle luscae.
EXPLICATION DE LA PLANCHE.
Fig.
1.
Ver comi)lel, comprimé
et forteraenl amplifié
pour monter
rangement des divers appareils.
a.
Ventouse buccale.
b.
Botrydies faisant partie de l'appareil d'adhésion.
c.
Muscle central des pédicules.
d.
Bouche.
e.
Bulbe buccal.
f.
Commencement des
g. Vésicules
tubes représentant l'estomac.
spermigènes.
h. Canal déférent.
i.
Vésicule séminale.
j.
Bulbe génital mâle.
k.
Vitellogène.
l.
Vitelloducte.
m. Germigène.
n.
0.
Germiducte.
Ootype.
p. Oviducte.
q.
Matrice.
r.
Orilice se.xuel femelle.
l'ar-
M
•:^i
-
Â^
-i-
7
\
J?
DiK^A'CO vie
Polladiu
;
'-^^
'"^7
(
Fig. 2
)
Partie anléricuro du corps fortniionl
disposilioii
a.
la
Bouche.
b.
lîiillie fi'.sopliai;ieii.
r.
r.onimciicemenl des cœcums.
d.
pour niontrnr
f,'r()ssie
dos venlou.si's buccales.
Ventouses.
Fig. 5. L'animal laiblemeiU grossi vu par la facn ventrale, avec ses ven-
touses repliées sous
Fiij.
Fig.
ventre.
le
Le même de grandeur naturelle.
Le bulbe musculaire dans leciuel se trouvent implantés
l.
rj
les
cro-
chets génitaux.
Fig. 6 et 7. Crochets i.solés vus à
un
fort
fort bien la bifurcation
Fig. 8.
de
grossissement.
la
partie libre
le
y reconnaît
canaux excréteurs
File est destinée à faire voir la disposition des
des glandes femelles dans
On
du crochet.
voisinage de l'ootype.
a.
Germigène. La dimension des vésicules croît d'une extré-
b.
Germisac.
c.
Germiducle.
mité à l'autre.
d. Vitelloducles.
e.
Ootype.
f.
Oviducte.
Fig.
9.
Développement des
cellules vilellines (gr. 600).
Fig.
10.
Un œuf complet vu
à
fort bien le vitellus
un grossissement de 530. On y reconnaît
composé d'un grand nombre de
cellules à
granulations opaques.
Fig.
11.
OEuf en
voie de formation dans l'ootype de
VOclohoLrium lan-
ceolatum.
a.
Œuf.
b.
Germiducle.
c.
Vilelloducle.
Fig. l^. Pièces cornées et muscles des boLridies (gr. 550)
normalement cachées par h
et
k sont
une position qu'elles ont prise par
c et d. Tiges grêles
m
p.
/.
et n.
du
cercle
a
et b.
Muscles du cercle.
Muscles des
tiges.
Tige courbe du cercle h et
k.
ici
;
les pièces
a
et b
représentées dans
suite de la compression.
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