Castaing Noémie Conservation des populations M1 IEGB et des

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Castaing Noémie
M1 IEGB
Conservation des populations
et des communautés
Rôle écologique du bois mort en faveur de la biodiversité
et implications pour la gestion forestière
Mots clefs : deadwood, forest management, (bio)diversity, saproxylic
Bibliographie citée :
Bouget C., Duelli P., 2004. The effects of windthrow on forest insect communities: a literature review.
Biological Conservation, 118, 281–299.
Christensen M., Hahn K., Mountford E.P., Odor P., Standovar T., Rozenbergar D., Diaci J., Wijdeven
S., Meyer P., Winter S., Vrska T., 2005. Dead wood in European beech (Fagus sylvatica) forest
reserves. Forest ecology and management, 210, 267–282.
Heilmann-Clausen J. and christensen M., 2003. Fungal diversity on decaying beech logs - implications
for sustainable forestry. Biodiversity and Conservation, 12, 953–973.
Humphreya J.W., Daveyb S., Peacec A.J., Ferrisc R., Hardinga K., 2002. Lichens and bryophyte
communities of planted and semi-natural forests in Britain: the influence of site type, stand
structure and deadwood. Biological Conservation, 107, 165–180.
Verkerk P.J., Lindner M., Zanchi G., Zudin S., 2011. Assessing impacts of intensified biomass removal
on deadwood in European Forests. Ecological Indicators, 11, 27–35.
Synthèse bibliographique :
Le bois mort fait partie intégrante des milieux forestiers naturels. De nombreuses études ont
montré son importance au niveau écologique. Il a ainsi été démontré son rôle dans les modifications
abiotiques locales mais également dans la survie d'espèces forestières qui y trouvent source de
nourriture et abri. Il recèle ainsi une biodiversité qui lui est propre et qui varie suivant l'essence de
l'arbre, son diamètre, l'exposition ou la forme sous laquelle il se présente : arbre dressé, fendu en
deux, déraciné ou en décomposition au sol (Verkerk et al., 2011).
Un arbre mort mais encore debout va être colonisé aussi bien par des espèces végétales
qu'animales. Certains lichens et insectes ont une préférence pour les souches exposées à une forte
luminosité et préfèrent donc un arbre dressé (Humphreya et al., 2002). Les insectes dits
saproxyliques, s'abritent et se nourrissent grâce au bois en décomposition. Ils sont attirés par les
molécules odorantes qui émanent du bois mort ou les phéromones d'insectes déjà présents. De
nombreuses guildes peuvent se succéder : d'abord les xylophages qui peuvent créer des structures
d'habitats favorables à d'autres insectes puis les prédateurs, les parasites et les décomposeurs
(Bouget et Duelli, 2004). Ces insectes vont attirer les insectivores tels que les pics qui créent des
cavités naturelles par leur recherche de nourriture permettant l'installation d'oiseaux, rongeurs et
chiroptères. Ainsi, de nombreuses espèces sont inféodées aux arbres morts sur pied, cependant, en
règle générale, un arbre couché attire un plus grand nombre d'espèces (Verkerk et al., 2011).
Lorsqu'un ou plusieurs arbres chutent, suite à une perturbation (tempête par exemple) ou suite à la
décomposition du bois, il se crée une hétérogénéité dans le milieu et une modification des conditions
lumineuses qui peuvent influencer le microclimat local. Il en découle un assèchement du sol qui
contraste avec l'humidité stockée par le bois en décomposition. De plus, le bois mort permet un
apport continu en matière organique ainsi qu'un stockage de carbone sur le long terme. On peut
observer également un changement dans le pH du sol qui devient plus acide lorsque les matériaux
proviennent d'un conifère (Bouget et Duelli, 2004). La place laissée ainsi que l'augmentation de
lumière peuvent permettre à certaines graines et nouvelles pousses, qui étaient gênées auparavant,
de pouvoir se développer. L'humidité et la matière organique abondantes sont également favorables à
de nombreux insectes, bactéries et organismes du sol ainsi qu'à la croissance de bryophytes
(mousses) et champignons (Verkerk et al., 2011).
Le bois mort a ainsi un rôle essentiel dans le maintien de l'équilibre au sein des écosystèmes
forestiers et dans la préservation de la biodiversité qui lui est associée. Cependant, dans les forêts
exploitées, le bois mort est enlevé et représente un volume 10 à 20 fois inférieur à celui observé dans
les forêts sans gestion (Christensen et al., 2005), pour des raisons notamment esthétiques,
financières, ou encore sécuritaires et sanitaires (Bouget et Duelli, 2004). Il existe une prise de
conscience des gestionnaires qui veulent rendre la gestion de leur forêt "durable". Néanmoins, il est
nécessaire de prendre en compte également les possibles effets négatifs du bois mort tels que la
propagation de ravageurs et les risques d'incendies dans les régions du sud. Il est donc important
pour un gestionnaire de prendre en compte l'ensemble des points de vue afin de concilier gestion
forestière et maintien de la biodiversité.
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