Thrips

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Thrips
Nom : Thrips
Nom latin : Catinathrips, Frankliniella, Heliothrips,
Hercinothrips, Neohydathothrips, Taeniothrips, Thrips, etc.
Nom commun anglais : Thrips
Crédit photo : Photo : Daniel Fortin
Résumé :
Plus de 5 000 espèces de thrips ont été dénombrées sur la planète, dont plusieurs centaines en
Amérique du Nord. Le thrips des petits fruits (Frankliniella occidentalis) et le thrips de l’oignon
(Thrips tabaci) sont les espèces qui causent le plus de dommages dans les serres au Québec.
Cependant, toutes les espèces de thrips ne sont pas nuisibles. Certaines dévorent des petits insectes
(incluant d’autres thrips) et des acariens. Le thrips à six points (Scolothrips sexmaculatus), par
exemple, s’attaque aux tétranyques. Enfin, plusieurs se nourrissent uniquement de spores de
champignons, de mousses, d’algues ou de lichens et vivent dans la litière du sol ou sur le bois mort.
Les thrips phytophages s’attaquent à une vaste gamme de plantes ornementales et vivrières. Ces
insectes grégaires percent les cellules des feuilles, des fleurs, des tiges, des bourgeons et des fruits
puis en aspirent le contenu. Les tissus endommagés présentent des taches, des rayures ou des
cicatrices et sont souvent déformés. En plus d’affaiblir les végétaux, les thrips peuvent leur
transmettre des maladies virales.
Plantes hôtes :
Plantes d’intérieur : bégonia, croton, crassula, cyclamen, datura, dieffenbachia, ficus, fuchsia,
gerbera, gloxinia, hibiscus, impatiente, orchidées, rhododendron, saintpaulia, streptocarpe, yucca,
etc.
Annuelles, vivaces et bulbes : aster, chrysanthème, dahlia, géranium, glaïeul, hémérocalle, iris, lis,
muflier, œillet, pétunia, pivoine, pois de senteur, verveine, zinnia, etc.
Arbres et arbustes : bouleau, érable, hydrangée, rosier, saule, tilleul, troène, etc.
Plantes légumières et fruitières : ail, asperge, bleuet, carotte, cerisier, chou, concombre, fraise,
framboise, haricot, maïs, oignon, poirier, pommier, poivron, pois, pomme de terre, tomate, vigne à
raisin, etc.
Signes et symptômes :
Les thrips percent les tissus végétaux à l’aide de leur mandibule modifiée, puis en aspirent les
sucs. Les cellules vidées se remplissent d’air, ce qui provoque l’apparition de minuscules
taches blanches ou argentées. Lorsqu’elles sont nombreuses, les taches prennent la forme de
stries longitudinales argentées sur le feuillage. Les fleurs endommagées présentent des
mouchetures pâles ou foncées, selon la couleur des pétales (les fleurs blanches semblent
plaire davantage aux thrips). Les tissus attaqués sont souvent déformés. Ils peuvent se
dessécher et tomber prématurément.
Les thrips s’alimentent souvent à l’intérieur des bourgeons en développement. Leurs
dommages ne sont visibles qu’à l’épanouissement des feuilles et des fleurs : les feuilles sont
malformées, naines ou rabougries; les pétales sont tachetés et déformés. Les bourgeons
peuvent également avorter ou ne s’ouvrir que partiellement.
Les excréments des thrips (petits dépôts noirs et luisants) sont généralement visibles sur les
tissus endommagés.
Les thrips se nourrissent également du nectar et du pollen de plantes telle le saintpaulia,
entraînant la sénescence (vieillissement) prématurée des fleurs.
Les dégâts de ponte et d’alimentation des thrips se manifestent par la présence de cicatrices
liégeuses, de rayures ou de taches sur les fruits et/ou par leur déformation.
Ces insectes peuvent également endommager les bulbes entreposés. Les plantes qui en sont
issues sont chétives et leur floraison réduite.
Certaines espèces induisent la formation de galles chez leurs hôtes.
Les attaques de ces insectes affaiblissent les végétaux et réduisent leur croissance.
Certains thrips peuvent transmettre des maladies virales aux végétaux.
Description et cycle de développement :
Les thrips appartiennent à l’ordre des Thysanoptères. Leur métamorphose est intermédiaire entre
incomplète et complète. Leur cycle vital comprend habituellement six stades de développement :
œuf, larve (deux stades), « prénymphe » et « nymphe » (stades pseudo-nymphaux) puis adulte.
Œufs : Ils sont réniformes (en forme de reins) et relativement gros par rapport à la taille de la
femelle.
Larves : Elles ressemblent aux adultes, mais elles sont plus petites et aptères (dépourvues d’ailes).
Elles sont souvent de couleur crème.
« Prénymphes » et « nymphes » : Elles ressemblent aux adultes. Les « prénymphes » ont des
ailes atrophiées. Les « nymphes » possèdent des ailes plus développées et de longues antennes
courbées vers l’arrière. Les organismes de ces deux stades ne se nourrissent pas et sont
généralement immobiles.
Adultes : Ils mesurent 1 à 2 mm de longueur et ressemblent à des grains de riz. Ils sont
généralement jaunes, bruns, noirs ou blancs. Les mâles sont habituellement plus petits que les
femelles. Les thrips volent peu, mais leurs deux paires d’ailes plumeuses leur permettent d’être
transportés par le vent sur de longues distances. Certaines espèces sont aptères. Les pièces
buccales des thrips sont de type suceur.
Les thrips peuvent se reproduire par voie sexuée, mais ils le font principalement par parthénogenèse
(sans fécondation par le mâle).
Les femelles peuvent pondre 150 à 300 œufs pendant leur courte vie (30 à 45 jours). Chez la
plupart des espèces, la femelle insère ses œufs dans les tissus végétaux (feuilles, fleurs, pétioles,
tiges tendres, bourgeons et fruits) à l’aide de son ovipositeur (organe de ponte). Les espèces qui ne
possèdent pas d’ovipositeur pondent leurs œufs en surface du végétal. L’incubation dure entre 2 et 8
jours. La jeune larve (1er stade larvaire) s’alimente pendant quelques temps avant de subir une
première mue. À la fin du deuxième stade larvaire, elle cesse de se nourrir, se laisse tomber au sol
et s’y enfonce. Elle se transforme alors en « prénymphe », puis en « nymphe » avant de devenir
adulte. Certaines espèces passent tout leur cycle de développement sur la plante hôte.
Selon les espèces, les thrips (souvent uniquement les femelles) peuvent hiverner sous forme adulte
ou immature dans les débris végétaux, sous l’écorce des arbres et des arbustes, dans le sol ou entre
les écailles des bulbes entreposés.
La durée du cycle biologique des thrips varie en fonction de chaque espèce et de la température.
Plus le climat est chaud, plus le cycle est court. En général, l’insecte complète son cycle en 2 ou 3
semaines. Il y a plusieurs générations par année.
Conditions favorables :
Les thrips préfèrent les conditions chaudes et sèches, mais peuvent tolérer un taux d’humidité
élevé. La présence d’un film d’eau sur le feuillage et les fleurs leur nuit toutefois.
Les fertilisants riches en azote et les tailles drastiques stimulent la croissance rapide de
pousses tendres qui attirent les thrips.
Les plantes qui sont stressées par un manque d’eau sont plus susceptibles d’être attaquées
par ces petits insectes.
Le vent est un facteur de dissémination important. Les thrips peuvent également voler,
sauter, s’accrocher aux vêtements et aux cheveux des jardiniers ou être dispersés via les
substrats de culture et les plantes infestés.
Dépistage :
Inspecter régulièrement le feuillage et les fleurs des végétaux. Utiliser une loupe au besoin.
Les thrips adultes étant plus actifs tôt le matin et en fin de journée, il est plus facile de faire le
dépistage à ce moment-là. Ces insectes sautent, s’envolent ou se cachent dès qu’ils sont
dérangés.
Secouer ou tapoter les fleurs et les bourgeons au-dessus d’une feuille de papier blanc pour
déloger les insectes qui s’y cachent.
Installer des pièges collants jaunes, blancs ou bleus (ces derniers semblent plus efficaces) à
proximité des plantes sensibles pour attirer les adultes. Ces pièges sont disponibles dans les
jardineries, mais il est possible d’en fabriquer en badigeonnant une substance collante (ex :
gelée de pétrole) sur des bandes de carton jaune, blanc ou bleu. Il faut songer à nettoyer ou
à remplacer les pièges périodiquement.
Mesures préventives :
Éviter d’acheter des végétaux qui semblent attaqués par les thrips. Inspecter chaque nouvelle
acquisition et isoler les sujets infestés.
Inspecter les bulbes avant leur entreposage.
Éliminer régulièrement les mauvaises herbes au jardin car plusieurs sont des plantes hôtes.
Éviter les tailles drastiques et les excès d’engrais azoté.
Maintenir la vigueur des plants en les arrosant en période de sécheresse prolongée et en les
fertilisant adéquatement.
Ne pas réutiliser le substrat des plantes qui ont été attaquées par les thrips.
Désinfecter régulièrement les outils de coupe avec de l’alcool isopropylique à 70% (alcool à
friction).
Poursuivre le dépistage afin de pouvoir intervenir rapidement.
Méthodes d'intervention :
Contrôle physique :
Tailler et détruire les parties infestées. Ne pas les composter.
Déloger les insectes avec un jet d’eau puissant.
Rempoter les plantes d’intérieur infestées. Utiliser un nouveau terreau.
La taille régulière des fleurs fanées permet de réduire les populations de certains thrips, en
éliminant des stades immatures avant qu’ils ne complètent leur développement.
À l’automne, ramasser et jeter les débris végétaux pour réduire la population hivernante.
Contrôle biologique :
Les thrips ont de nombreux ennemis naturels : coccinelles, chrysopes, araignées, guêpes
prédatrices et parasites, anthocorides (punaises prédatrices), etc. Encourager leur présence
en cultivant une grande diversité de plantes et en évitant d’utiliser des pesticides.
En serre, l’introduction de prédateurs et de parasites naturels (Hypoaspis spp., Amblyseius
cucumeris, Orius insidiosus, etc.) donne de bons résultats. Cette méthode de contrôle est plus
difficile à appliquer à la maison.
Contrôle chimique :
Les thrips développent rapidement une résistance aux pesticides. En outre, en raison de leur
cycle de développement et de leur comportement, ils peuvent être difficiles à atteindre.
En dernier recours, utiliser un pesticide à faible impact dont l’ingrédient actif est le savon
insecticide. Il importe de bien couvrir le revers des feuilles, les jeunes pousses et les
bourgeons. Il est préférable de faire l’application tôt le matin ou en début de soirée, moments
où les thrips sont les plus actifs et donc les plus susceptibles d’entrer en contact avec le
produit.
Crédit photo : Marie-France
Pelletier
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Dernière mise à jour : 2012-01-14
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