SOMMAIRE

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N° 110
SOMMAIRE
Éditorial
Actuel
Ce n’est qu’un au revoir…
Le phénomène de Raynaud
11
Le bout des doigts tout blanc
Nouveautés
Pour en savoir plus
NEO CITRAN° ANTITUSSIF
2
Vous avez dit « nouveau » ?
Coenzyme Q10
13
Finalement, ça sert à quoi ???
SEEBRI° BREEZHALER
4
Nouveau contre BPCO
Difficultés à avaler (cpr)
15
Pas si facile !
PICATO°
6
Empirer pour soigner…
TASECTAN°
8
Rester au sec
EKLIRA° GENUAIR
9
Nouveau contre BPCO (bis)
Et vous ? Vous y croyez encore ? En bref
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Editorial
Les choses bougent… les gens aussi Voici le dernier numéro de l’année et également le dernier numéro dans lequel auront écrit Caroline Mir et Julia Farina. En effet, après de longues années de bons et loyaux services, nos rédactrices s’orientent vers d’autres occupations et nous les remercions vivement de leur fidélité et de la qualité de leur travail. Pour les remplacer, vous aurez le plaisir de découvrir deux nouvelles personnes dans le numéro 111 en 2014. L’une d’elle a déjà mis sa griffe dans celui-­‐ci, mais garde encore l’anonymat… Les rédactrices « sortantes » nous ont confié avoir développé un sens critique vis-­‐à-­‐vis des produits et des publicités des firmes, d’avoir pu développer une autre vision du métier de pharmacien. Nous espérons le Pharma-­‐News vous pousse, vous aussi, à rester vigilant(e)s face aux plaquettes publicitaires des nouveautés. Nous vous souhaitons à tous de belles Fêtes et à Caroline et Julia, une très bonne continuation dans leurs carrières. Jérôme Berger
Pierre Bossert
Julia Farina
Marie-Thérèse Guanter
Séverine Huguenin
Caroline Mir
Germanier
Martine Ruggli
Nouveautés
NEOCITRAN ANTITUSSIF° (citrate de butamirate) ou l’art du recyclage! Il semble qu’avec l’arrivée de la pluie et du froid, Novartis ait décidé de déployer une nouvelle gamme parapluie! En effet, suivant la tendance actuelle, la famille NEOCITRAN° s’agrandit en adoptant le petit SINECOD°, rebaptisé pour l’occasion NEOCITRAN ANTITUSSIF°. A part l'emballage, rien n'a changé ; il se présente toujours sous forme de gouttes, sirop et comprimés dépôt. Voilà un sacré coup de jeune pour un produit mis sur le marché en 1965 déjà! Le citrate de butamirate n’est commercialisé que dans quelques pays européens, tels que la Suisse, la Belgique, l’Italie ou le Portugal. Il n'est pas commercialisé en France, en Allemagne, ni aux USA. On dispose donc de peu de données sur son utilisation. En Suisse, on le trouve également dans PHYTOPHARMA° sirop contre la toux. © Pharma-­‐News page 2 Numéro 110, décembre 2013 Qu’en est-­‐il de son efficacité et de son innocuité ? Le citrate de butamirate est un antitussif, non apparenté aux alcaloïdes de l’opium (codéine, noscapine, papavérine, etc.), destiné au soulagement des toux non productives. Il semble avoir une action centrale, bien que son mécanisme d’action précis ne soit toujours pas connu après plus de 40 ans d'utilisation 1,2! Quelques micro études réalisées il y a de nombreuses années l’on comparé à différentes substances antitussives, dont la plupart ne sont plus commercialisées. Nous n’avons malheureusement pas trouvé de publication le comparant à la codéine seule ou au dextrométhorphane, seules substances antitussives faisant l’objet de quelques études 3 . Il est donc très difficile, dans ces conditions, de nous prononcer sur les bénéfices ou risques de ce produit. On dispose toutefois d'un recul suffisant pour estimer qu'il ne présente pas de risque particulier chez la plupart des patients. La durée maximale de traitement hors prescription ne devrait pas excéder une semaine, ceci dans le but d’inciter les patients à consulter en vue d’une investigation médicale. Les gouttes peuvent être administrées aux petits enfants dès l’âge de deux mois, mais comme le sirop, elles doivent être délivrées sur prescription médicale en-­‐dessous de deux ans. Le sirop et les gouttes sont sans sucre. En raison de leur teneur élevée en principe actif, les pastilles dépôt ne sont pas indiquées en-­‐
dessous de douze ans. Les indications posologiques reposent sur des valeurs empiriques. Cela signifie qu’elles sont basées sur l’expérience, l’observation, mais n’ont pas été évaluées lors d'études cliniques (le monde était bien différent il y a 40 ans!!!). Le citrate du butamirate étant destiné au traitement des toux sèches, l’administration concomitante d’un mucolytique n'est pas recommandée en raison du risque de stagnation du mucus dans les voies respiratoires (l'utilisation des antitussifs et mucolytiques sera présentée plus en détail dans le prochain PN). Les rares effets indésirables constatés avec le citrate de butamirate sont des vertiges, de la somnolence, des nausées et de la diarrhée. 1
ème
Martindale, 32 Ed., 1999 www.swissmedicinfo.ch 3
www.cbip.be, Antitussifs 2
© Pharma-­‐News page 3 Numéro 110, décembre 2013 En raison du peu d’études à disposition, l’utilisation du citrate de butamirate est a priori déconseillée pendant la grossesse. A noter que son usage n'est pas contre-­‐indiqué selon un des manuels de référence 4. Toutefois, les traitements de référence de la toux chez la femme enceinte sont la codéine et le dextrométhorphane 5. Ainsi, comme déjà évoqué à de nombreuses reprises dans le Pharma-­‐News, mieux vaut, en cas de toux non préoccupante, recommander des boissons et confiseries adoucissantes, plutôt que de se tourner d'emblée vers des médicaments « antitussifs », la plupart du temps sans efficacité prouvée. Un article plus détaillé traitant de la toux sèche sera disponible dans le prochain numéro. NEOCITRAN ANTITUSSIF° -­‐ A retenir pour le conseil : 
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nouvelle dénomination de SINECOD°, mécanisme d’action inconnu, peu ou pas d’études à disposition, mieux vaut s’abstenir de le recommander SEEBRI° BREEZHALER° (glycopyrronium) SEEBRI° BREEZHALER° est un nouvel anticholinergique de longue durée d’action indiqué dans le traitement de la broncho-­‐pneumopathie chronique obstructive (BPCO) 6 . Il a un effet bronchodilatateur et est employé en traitement d’entretien afin d'atténuer les symptômes (toux matinale, expectorations et souffle court, qui s’aggrave à l’effort). On connaît déjà pour cette même classe et indication SPIRIVA° (tiotropium) qui a également une longue durée d'action. En cas de BPCO, la première mesure est l’arrêt de l’exposition à l’agent causal (principalement le tabac). Si cette mesure n'est pas suffisante, un traitement médicamenteux est entrepris afin de ralentir les dommages des voies aériennes, soulager les symptômes et améliorer la qualité de vie du patient. Le choix thérapeutique se base sur le degré de gravité de la BPCO (voir PN n°79, novembre 2010). Les anticholinergiques à longue durée d’action (SPIRIVA°, SEEBRI° BREEZHALER°, EKLIRA°, une autre nouveauté présentée dans ce PN) ou un bêta2-­‐agoniste à longue durée d’action (LABA) (SEREVENT° : salmétérol ou FORADIL° : formétérol) sont ajoutés aux bronchodilatateurs à courte durée d’action (bêta2-­‐agoniste (SABA) (VENTOLIN° : salbutamol, BRICANYL° : terbutaline) et/ou anticholinergique (ATROVENT° : ipratropium, DOSPIR° : salbutamol + ipatropium) en cas de BPCO modérée (stade II) en traitement de fond. 4
Médicaments, grossesse et lactation, M & H 3ème Ed, 2006, JF Delaloye, Ph. Rousso, etc www.lecrat.org "pathologie – toux" 6
Compendium suisse des médicaments, 2013 5
© Pharma-­‐News page 4 Numéro 110, décembre 2013 L'évaluation clinique du glycopyrronium se base surtout sur deux essais versus placebo et un essai (non aveugle) versus tiotropium (SPIRIVA° le traitement de référence de cette classe actuellement). Ils montrent une efficacité et un profil d’effets indésirables équivalents entre ces deux molécules 7. Les effets indésirables sont ceux des atropiniques, soit sécheresse buccale, troubles de la vision, constipation, rétentions urinaires, troubles du rythme cardiaque et risque rare de développer un glaucome aigu. Ce sont surtout les effets cardiaques qu’il faut surveiller et réévaluer périodiquement, les différentes études ayant exclu les patients à risque qui présentaient un allongement de l’intervalle QT de 7
l’électrocardiogramme . Une augmentation des risques cardiaques (risque d'infarctus du myocarde, d'accidents vasculaires cérébraux ou de décès d'origine cardiovasculaire) a été remarquée lors de l’administration de tiotropium 8. Aucune interaction médicamenteuse n’a été relevée. Le risque semble donc limité. Il est tout de même recommandé d’éviter l’association avec d’autres médicaments atropiniques (DETRUSITOL° : toltérodine, BUSCOPAN° : scopolamine, AKINETON° : bipéridène) et avec ceux provoquant des troubles cardiovasculaires (CORDARONE° : amiodarone, SEROQUEL° : quétiapine, DIFLUCAN° : fluconazole, KLACID° : clarithromycine, etc.) 7. Au niveau de la prise, celle du SEEBRI° BREEZHALER° ne diffère pas de celle du SPIRIVA°. La dose recommandée de SEEBRI° BREEZHALER° est d’une inhalation d’une gélule de 50 microgrammes une fois par jour à l’aide de l’inhalateur SEEBRI° BREEZHALER° 6. Lors de la délivrance, il faut instruire les patients quant à l’utilisation correcte de l’inhalateur. Il est recommandé d’inhaler SEEBRI° BREEZHALER° une fois par jour, à heure régulière. En cas d’oubli d’une dose, la dose suivante doit être inhalée le plus rapidement possible. Les patients doivent être avertis de ne pas inhaler plus d’une dose par jour. On manque encore de recul pour dire si le glycopyrronium semble vraiment apporter quelque chose de nouveau dans le traitement de la BPCO par rapport au tiotropium, notamment en terme d’efficacité. Son profil d’effets indésirables, surtout au niveau cardiaque, reste également à évaluer. Niveau prix, le SEEBRI° BREEZHALER° s’avère légèrement moins cher que le SPIRIVA°, soit respectivement Frs 159.70 et Frs 178.35 pour les emballage de 90 pièces, rien qui justifierait un changement de traitement. Il est recommandé d'en rester actuellement au tiotropium. SEEBRI° BREEZHALER° (glycopyrronium) -­‐ A retenir pour le conseil : 
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nouvel anticholinergique à longue durée d’action pour le traitement de fond de la BPCO gélules à inhaler une fois par jour effets indésirables de type atropinique : sécheresse buccale, troubles de la vision, constipation, rétention urinaire, troubles du rythme cardiaque et risque rare de développer un glaucome aigu pas un premier choix chez les patients présentant des atteintes cardiaques 7
8
La Revue Prescrire 2013 ; 33 (n°360) : p.726-­‐730 pharmaDigest, Tiotropium: effets à long terme, 01.07.2010 © Pharma-­‐News page 5 Numéro 110, décembre 2013 PICATO° gel (ingénol) PICATO° gel est le dernier médicament arrivé sur le marché pour traiter la kératose actinique. Pour rappel (voir PN n°105, juin 2013), il s'agit d'une atteinte de la peau pouvant évoluer vers un cancer cutané. Rappel : La kératose actinique se présente généralement comme une papule ou une plaque érythémateuse jaune ou brune, légèrement squameuse, se trouvant sur les régions photo-­‐exposées (visage, nuque, crâne chauve, dos des mains) Elle est parfois recouverte d'un enduit kératosique gris brun rugueux ou verruqueux qui lui confère une texture râpeuse. Les kératoses actiniques mesurent généralement 1 à 5 mm de diamètre, les lésions peuvent confluer en grandes plaques. Les kératoses actiniques sont généralement asymptomatiques. •
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Comme cette affection est favorisée par l’exposition au soleil, les personnes à peau claire sujettes à des coups de soleil et celles qui s’exposent souvent aux ultraviolets sont les plus à risque. L’atteinte touche principalement des personnes de plus de 70 ans et plutôt les hommes 9. Il existe divers traitements qui visent tous à détruire les lésions présentes. Ils ont tous un effet cosmétique, mais on ne sait pas s’ils ont une influence sur le risque de cancérisation 10. PICATO° gel se présente sous forme de petits tubes à deux dosages (150 mcg/g et 500 mcg/g) et la boîte est indiquée pour un cycle du traitement topique (deux ou trois jours selon la localisation) de kératoses actiniques chez l’adulte. Le dosage est choisi selon l’endroit où doit être appliqué le gel : Dosage à 150 mcg/g sur le cuir chevelu ou sur le visage (mais pas à proximité des yeux, dans les narines, à l’intérieur des oreilles ou sur les lèvres). Dosage à 500 mcg/g sur le tronc et les extrémités. Si la lésion se trouve sur le cou, on regarde si plus de la moitié de la surface à traiter se situe dans la partie supérieure du cou, et dans ce cas on utilise le dosage faible ; si plus de la moitié de la surface à traiter se situe dans la partie inférieure du cou, on utilise le dosage de 500 mcg/g. Un tube permet de traiter une seule fois une surface d’environ 25 cm2 (5 cm x 5 cm) 11,4 . • L’application ne doit pas être faite directement après la douche, ni moins de 2 heures avant le coucher. • Presser le gel sur le bout d’un doigt, l’appliquer de façon uniforme sur toute la surface à traiter, puis laisser sécher pendant 15 minutes. Jeter le reste du tube. • Se laver les mains (sans toucher la place d’application si elle se trouve sur les mains) à l’eau et au savon directement après avoir appliqué le gel. Il est important d’éviter tout contact avec les yeux. Si cela survient, il faut rincer les yeux immédiatement et abondamment à l’eau et consulter un médecin le plus rapidement possible. • Ne pas toucher, ni laver la surface traitée durant les six heures suivant l’application. Après, il est possible de laver et d’utiliser du savon doux sur l’endroit traité. • Il ne faut pas recouvrir par un pansement, ni un pansement occlusif. • L’application doit se faire une fois par jour durant trois jours consécutifs pour le dosage à 150 mcg/g et durant seulement deux jours consécutifs pour le dosage à 500 mcg/g. 9
La Revue Prescrire 2013 ; idées-­‐forces « kératose actinique, en bref » La Revue Prescrire 2013 ; idées-­‐forces « kératose actinique : traitement » 11
Données AIPS de PICATO°, site de Swissmedic 10
© Pharma-­‐News page 6 Numéro 110, décembre 2013 On ne traite qu’une seule zone cutanée à la fois (cela peut être plusieurs petites lésions proches les unes des autres, mais dont la surface totale ne dépasse pas 25 cm2) et on ne fait qu’un seul cycle de traitement (de deux ou trois jours) par zone. Après l’application, il y a souvent dès le lendemain un érythème, des croûtes et/ou une desquamation qui empirent pendant environ une semaine. Ces lésions peuvent être accompagnées de prurit ; elles sont fréquemment sévères. Près d’un tiers des patients ont des lésions importantes lorsque PICATO° est appliqué sur le visage ou le cuir chevelu et un cinquième si appliqué sur le tronc ou les extrémités. Ensuite, les lésions disparaissent progressivement en deux à quatre semaines. Cette réaction est normale ; elle est en lien direct avec l’efficacité : plus le traitement est efficace, plus les effets indésirables sont sévères. Il est important d’en informer les patients 3,4. D'autres effets indésirables, sans lien avec l’efficacité, sont possibles. Il s'agit principalement de céphalées, d'angine, d'irritation nasale et d'œdèmes au niveau des yeux 12. Il est préférable de ne pas s’exposer directement au soleil, ni d’aller au solarium durant le traitement. L’effet définitif ne se voit qu’environ huit semaines après le début. Si la réponse s’avère incomplète, le médecin décidera s’il choisit un autre traitement, mais on ne recommence pas un cycle de PICATO° sur les mêmes lésions. Si une autre méthode a été employée au préalable, on attendra que la peau soit complètement remise pour essayer PICATO°. Ce traitement est réservé aux adultes ; il est contre-­‐indiqué chez l’enfant. Même si le principe actif n’est pas résorbé de façon systémique, il est recommandé de ne pas utiliser ce traitement durant la grossesse et l’allaitement 3,4. Quelle est l'efficacité de ce traitement? Sur le visage, une étude (contre placebo) montre une guérison totale chez environ 40% des patients et une rémission partielle chez 20% de patients. L’efficacité est un peu moins bonne lorsque PICATO° est appliqué sur le tronc ou les extrémités (30% de guérison totale et 15% de patients avec une rémission partielle). En suivant les patients avec rémission complète durant encore une année après le traitement, on voit qu’environ la moitié d’entre eux ont de nouvelles lésions à l’endroit traité, mais en moins grand nombre et plus petites. On n’a pas de données ni d’expérience concernant le fait de renouveler le même traitement sur cette récidive ; il est donc préférable de changer de traitement 4. Il est encore difficile de comparer son efficacité avec celle des autres traitements à disposition, car aucune étude directe n’a été réalisée, mais elle semble du même ordre de grandeur. Les effets indésirables diffèrent ; on choisit donc le traitement en fonction de la localisation des lésions 13. 12
www.Uptodate.com ; ingenol, consulté en octobre 2013 13
Interventions for actinic keratoses. Cochrane Database of Systematic Reviews 2012, Issue 12. © Pharma-­‐News page 7 Numéro 110, décembre 2013 PICATO° gel -­‐ A retenir pour le conseil : 
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gel pour le traitement des lésions de kératoses actiniques traitement à appliquer deux jours de suite pour la dose la plus élevée sur le tronc et les extrémités ou trois jours avec la dose la plus faible sur le visage et le cuir chevelu : pour chaque jour on utilise un des petits tubes de l’emballage effets indésirables cutanés sévères, fréquents, mais normaux à l’endroit de l’application : en informer les patients ! attention au mode d’application : éviter que le produit entre en contact avec une autre partie du corps que la lésion pas de renouvellement de l'application sur la même zone après un cycle complet TASECTAN° Indiqué en cas de diarrhée, TASECTAN° est un dispositif médical à base de tannate de gélatine. Le mécanisme avancé par la firme commercialisant ce produit est le suivant : ce complexe formerait une couche de protéines qui protègerait la muqueuse intestinale contre l'action des agents pathogènes et de leurs toxines, ce qui favoriserait l'excrétion des pathogènes et toxines dans les selles et réduirait également la réaction inflammatoire associée. La fonction physiologique de l'intestin serait alors rétablie et la fréquence et durée des diarrhées seraient réduites 14. Une seule étude concernant ce produit a été publiée dans une revue espagnole (en 2009)! Elle a montré un effet bénéfique, associé à une réhydratation orale, chez 211 enfants âgés de 3 mois à 12 ans 15: réduction du nombre de selles et amélioration de leur consistance 16. Ces résultats ne nous paraissent pas suffisants pour démontrer une réelle efficacité. Il n'y a pas non plus dans la littérature de comparaison avec d'autres traitements de la diarrhée. Pour rappel, en cas de diarrhées on dispose notamment comme traitement d'inhibiteurs de la motricité intestinales (IMODIUM° et génériques), d'adsorbant (charbon dans CARBOLEVURE° ou NORIT° p.ex.) ou de régulateurs de la flore intestinale (BIOFLORIN° ou PERENTEROL° p.ex.). Comme produit similaire à TASECTAN°, il n'y a sur le marché que GELI STOP° (comprimés à croquer), qui contient du tannate d'albumine, de la pectine et du peroxyde de magnésium. L'avantage avancé est que TASECTAN° n'influencerait ni la flore, ni la motricité intestinale. Il n'y aurait donc pas d'effet indésirable attendu, puisque le complexe formé de tanin et de gélatine n'est pas absorbé et que le mécanisme d'action est purement mécanique et d'action locale 1. 14
PharmaJournal, 19 (9.2013) : 33 Esteban Carretero J et al., Rev Esp Enferm Dig. 2009 101(1):41-­‐48 16
Publicité de Vifor Pharma, Consumer Healthcare, 2013 15
© Pharma-­‐News page 8 Numéro 110, décembre 2013 TASECTAN° peut être administré aux nourrissons et enfants sous forme de sachets à 250 mg qui peuvent La diarrhée est provoquée par un déséquilibre être mélangés à de la nourriture (< 40°C), du lait ou du gastro-­‐intestinal entre la sécrétion et l'absorption jus de fruits : 1 sachet toutes les 6 heures chez les de liquide. Les infections gastro-­‐intestinales provoquées par des virus, bactéries ou parasites enfants de moins de 3 ans, 1 à 2 sachets toutes les 6 sont les causes les plus fréquentes de diarrhées. heures chez les enfants de 3 à 14 ans; pour les adultes Sous nos lattitudes, une diarrhée aigüe guérit il y a des capsules à 500 mg, la posologie généralement en deux à quatre jours. Chez les nourrissons et les petits enfants, elle peut toutefois recommandée est de 1-­‐2 capsules toutes les 4-­‐6 entraîner une déshydratation potentiellement heures. Ceci correspondrait à un coût de traitement mortelle. Dans les pays en voie de développement, journalier de Frs 4.-­‐ à 10.-­‐. L'étude mentionnée dans la elle représente la deuxième cause de décès chez les enfants. Le traitement de première intention publicité ayant inclus l'utilisation chez les nourrissons d'une diarrhée aigüe est la réhydratation orale. dès trois mois, ce produit pourrait donc représenter L'utilisation d'inhibiteurs de la motricité intestinale une option pour une prise en charge symptomatique (p.ex. IMODIUM°) est rarement indiquée, ces derniers sont d'ailleurs contre-­‐indiqués chez les en officine chez les petits enfants. Cependant, en cas enfants de moins de deux ans. de diarrhées prolongées chez un enfant de moins de trois ans, surtout en présence d'autres symptômes (fièvre, vomissements, douleurs abdominales, perte d'appétit,…), il faut de toute façon conseiller un avis médical. Pour aller plus loin… TASECTAN° -­‐ A retenir pour le conseil : 
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dispositif médical à base de tannate de gélatine qui formerait un film protecteur sur la muqueuse intestinale recommandé en cas de diarrhée chez les adultes et les enfants, même en-­‐dessous de trois ans selon la publicité, il normaliserait la fonction physiologique de la paroi intestinale et réduirait la fréquence et la durée des diarrhées pas d'effet indésirable systémique, ne modifie ni la flore, ni la motricité intestinale posologie : 1-­‐2 sachets/capsules toutes les 6 heures; dès l'âge de 3 mois EKLIRA° GENUAIR° (aclidinium) Autre nouveauté parmi les anticholinergiques de longue durée d’action indiqués dans le traitement de la broncho-­‐pneumopathie chronique obstructive (BPCO) : EKLIRA° GENUAIR (aclidinium). C'est également un bronchodilatateur utilisé en traitement d’entretien. Comme pour les autres substances de cette classe (tiotropium : SPIRIVA°, glycopyrronium : SEEBRI° BREEZHALER°), il est recommandé en cas de BPCO modérée (stade II) en traitement de fond en plus des bronchodilatateurs à courte durée d’action (bêta2-­‐agoniste (SABA) (Ventolin° : salbutamol, BRICANYL° : terbutaline) et/ou anticholinergique (ATROVENT° : ipratropium, DOSPIR° : salbutamol + ipatropium). L’efficacité de l’aclidinium a été évaluée versus placebo, mais également versus formotérol (FORADIL°) un bêta2-­‐agoniste à longue durée d’action (LABA) et tiotropium (SPIRIVA°). Ces études ont montré une efficacité équivalente du EKLIRA° 17. Son profil d’effet indésirables est celui des autres atropiniques (sécheresse buccale, troubles de la vision, constipation, rétention urinaire, 17
Revue Prescrire 2013 ; 33 (n°359) : p.654-­‐656 © Pharma-­‐News page 9 Numéro 110, décembre 2013 troubles du rythme cardiaque et risque rare de développer un glaucome aigu). A noter encore la survenue plus fréquente d’infections respiratoires (rhinopharyngites, sinusites) qu’avec SPIRIVA° et qui n'est pas décrite pour SEEBRI° 17. Comme pour SEEBRI°, les effets cardiaques sont plus particulièrement à surveiller, les différentes études ayant exclu les patients à risque. Aucune interaction médicamenteuse n’a pour l’instant été relevée. L’administration simultanée d’EKLIRA° et d’autres médicaments contenant des principes actifs anticholinergiques n’a pas été étudiée et n’est donc pas conseillée au risque de développer des effets indésirables atropiniques. De même, l’association avec ceux provoquant des troubles cardiovasculaires (CORDARONE° : amiodarone, SEROQUEL° : quétiapine, DIFLUCAN° : fluconazole, KLACID° : clarithromycine, etc) est à éviter 17. La dose recommandée est d'une inhalation de 322 µg d’aclidinium à l’aide de l’inhalateur GENUAIR° deux fois par jour 18. Avec ce type d’inhalateur, la substance est contenue dans le dispositif et ne demande pas la manipulation pour charger le dispositif d’inhalation comme pour le SEEBRI° BREEZHALER° et le SPIRIVA° . En cas d’oubli d’une dose, on inhalera la dose suivante le plus rapidement possible. Toutefois, si l’heure de la dose normale suivante est proche, on fera l’impasse sur celle oubliée. Comme pour SEEBRI°, EKLIRA° ne semble pas apporter quelque chose de vraiment nouveau dans le traitement de la BPCO par rapport à SPIRIVA° en terme d'efficacité 17. Par rapport à SPIRIVA° et SEEBRI°, sa prise (deux fois par jour au lieu d'une) peut être plus contraignante. Son profil d’effets indésirables, surtout au niveau cardiaque reste également à évaluer. De plus, la survenue d'infections respiratoires plus fréquentes que sous SPIRVA° et non décrites pour SEEBRI°, peut être jugée comme défavorable. Côté prix, EKLIRA° est aussi un peu moins cher que le SPIRIVA°, soit Frs 151.10 versus Frs 178.90 pour un traitement de trois mois, mais rien de vraiment intéressant en vue des autres désavantages. Il est recommandé d'en rester actuellement au SPIRIVA°, éventuellement l’utiliser si le dispositif GENUAIR° peut faciliter l’administration en cas de dextérité diminuée. EKLIRA° GENUAIR (aclidinium) -­‐ A retenir pour le conseil : 
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nouvel anticholinergique à longue durée d’action pour le traitement de fond de la BPCO nécessite deux inhalations par jour (une pour SPIRIVA° et SEEBRI°) poudre à inhaler administrée à l’aide du système GENUAIR° ne nécessitant pas la manipulation de la substance effets indésirables de type atropinique plus survenue d’infections respiratoires (rhinopharyngites, sinusites) pas un premier choix chez les patients présentant des atteintes cardiaques 18
Compendium suisse des médicaments, 2013 © Pharma-­‐News page 10 Numéro 110, décembre 2013 Actuel
PHENOMENE DE RAYNAUD Le phénomène de Raynaud est une maladie vasculaire caractérisée par des crises déclenchées généralement par le froid ou un stress émotionnel au cours desquelles les extrémités, le plus souvent les doigts, 19
deviennent blancs . Chaque crise dure de quelques minutes à quelques heures et comprend généralement trois phases dites : •
blanche (ou syncopale), due à un arrêt brutal et transitoire de la circulation artérielle dans les doigts,
•
asphyxique (cyanose) avec coloration bleue ,
•
rouge douloureuse, mais brève, due à une redilatation artérielle 20.
Les orteils, le nez et les lobes d’oreilles sont plus rarement atteints. On estime que 5 à 10 % de la population est touchée (parfois les manifestations n'incluent que la première phase et ne sont généralement pas diagnostiquées) 21. On distingue deux formes de ce phénomène : Le phénomène de Raynaud primaire, la forme la plus courante, appelée anciennement maladie de Raynaud, et le phénomène de Raynaud secondaire, ou syndrome de Raynaud, conséquence d'une autre pathologie. Les anciennes dénominations prêtaient à confusion et sont aujourd’hui abandonnées 1. Phénomène de Raynaud primaire (anciennement maladie de Raynaud) Il se manifeste le plus fréquemment chez la femme jeune et son Le saviez-­‐vous ? incidence est bien sûr plus élevée dans les pays au climat froid. La maladie doit son nom à Maurice Une attaque commence généralement par un doigt puis s’étend Raynaud, un médecin français qui aux autres doigts des deux mains à l’exception des pouces. Le a décrit le phénomène il y a plus de 3
150 ans . patient peut ressentir picotements, douleur et insensibilité. C’est une affection généralement sans gravité, mais qui peut être invalidante dans les activités quotidiennes 1. 19
Forum Med Suisse 2010 ; 10 (32) : 522-­‐524 Rev Med Suisse 2008 ; 4 : 336-­‐342 21
The Raynaud’s Association : http://www.raynauds.org/frequently-­‐asked-­‐questions/ 20
© Pharma-­‐News page 11 Numéro 110, décembre 2013 Lorsque la maladie apparaît tardivement (après 40 ans) il y a des risques pour qu’elle évolue en phénomène secondaire et soit le premier signe d’une maladie auto-­‐immune (voir ci-­‐dessous). Un examen médical de contrôle est alors nécéssaire 22. L'origine semble être génétique, même si les chercheurs n’ont pas encore pu mettre en évidence de mutations de gènes spécifiques 23. Phénomène de Raynaud secondaire (ou syndrome de Raynaud) Il est provoqué par une autre maladie ou lésion. Il survient par exemple lors de : • maladie auto-­‐immune : sclérodermie (maladie caractérisée par un durcissement de la peau), polyarthrite rhumatoïde (atteinte articulaire), lupus érythémateux (atteinte du tissu conjonctif de tous les organes), …
• facteurs physiques : fortes vibrations répétées (p.ex. travail avec un marteau-­‐piqueur) ou des gelures fréquentes.
• facteurs chimiques : prise de certains médicaments (bêtabloquants, anticancéreux comme la vinblastine ou la bléomycine).
Les patients atteints de cette forme secondaire ont plus de risques de complication, comme des ulcères cutanés ou même la gangrène 3. Mesures de prévention Les mesures de prévention suivantes sont importantes pour éviter ou soulager rapidement une crise : • Arrêt absolu et définitif du tabagisme : la vasoconstriction provoquée par la nicotine peut déclencher une crise et en aggraver les symptômes.
• Eviter une exposition soudaine au froid : bien se couvrir le corps et les extrémités avant de sortir par temps froid (bonnet et gants) et porter des gants lors de manipulation de produits froids (surgelés…).
• Si les mains deviennent froides, les mettre rapidement sous l’eau tiède ou sous les aisselles, ou accélérer le retour du sang via la force centrifuge en décrivant avec les bras de grands arcs de cercle.
• Eviter les médicaments qui provoquent une vasoconstriction : décongestionnant nasal systémique (p.ex. RINORAL°), antimigraineux de type triptan (p.ex. IMIGRAN° ou génériques).
• Réduire le stress, pratiquer éventuellement une technique de relaxation, afin de mieux maîtriser ses émotions, le stress émotionel étant un facteur déclenchant une crise 24.
• L’emploi de préparations phytothérapeutiques, notamment à base de Ginkgo biloba (p. ex. GINCOSAN°), est controversé 25. A noter qu'il s'agit d'une des indications de PADMA 28° (voir PN n° 103, avril 2013), même si on manque de preuve d'efficacité selon le PN.
Si ces mesures s’avèrent insuffisantes, le médecin pourra prescrire un antagoniste du calcium par voie orale comme la nifédipine (ADALAT°), qui permet de diminuer la fréquence et la sévérité des crises. La prescription se limite parfois à la saison hivernale, lorsque les crises sont plus fréquentes 6. 22
Réalités cardiologiques, dossier Raynaud 2011 ; 05 Journal des Maladies Vasculaires 2006 ; 31 (1) : 10-­‐15 24
UpToDate : http://www.uptodate.com/contents/raynaud-­‐phenomenon-­‐beyond-­‐the-­‐basics 25
La Revue Prescrire 2013 ; 33 (356) : 420 23
© Pharma-­‐News page 12 Numéro 110, décembre 2013 L’application locale d’un onguent nitré (p.ex. NITROGLYCERINE BICHSEL ONGUENT° 2%) ou d’un patch nitré (p.ex. NITRO-­‐DUR°) sur le dos de la main permettrait de prevenir les lésions cutanées, tout en ayant un effet préventif sur l’apparition des crises 3. Lorsque des ulcères cutanés sont associés, l’application d’un pansement cicatrisant est éventuellement accompagnée d’un traitement antibiotique, ainsi que d’injections en milieu hospitalier d’iloprost (ILOMEDIN°), un dérivé de la prostacycline qui améliore la microcirculation 2. PHENOMENE DE RAYNAUD -­‐ A retenir pour le conseil : 
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maladie vasculaire touchant les extrémités ; les doigts deviennent blancs et insensibles
crises généralement déclenchées par le stress ou le froid
ne pas confondre maladie de Raynaud (=phénomène de Raynaud primaire) fréquente chez la femme jeune et sans gravité, et syndrome de Raynaud (=phénomène de Raynaud secondaire), conséquence d’une maladie auto-­‐immune, de la prise de certains médicaments (bêtabloquants) ou de vibrations répétées
mesures de prévention : protéger tout le corps du froid, réchauffer rapidement les extrémités si nécessaire, éviter les médicaments vasoconstricteurs, le stress
divers traitements disponibles : p.ex. antagoniste du calcium ou onguent nitré traitement local en cas de lésion cutanée associée Pour en savoir plus…
COENZYME Q10 La coenzyme Q10, appelée aussi ubiquinone, est une substance proche des vitamines qui sert de co-­‐enzyme dans la respiration oxydative du cycle de Krebs. Elle est aussi antioxydante et liposoluble. Cette coenzyme est endogène (c’est-­‐à-­‐dire produite par le corps lui-­‐même), mais se trouve aussi dans la viande et le poisson. Ses taux diminuent avec l’âge ainsi que dans certaines pathologies (maladies Pour aller plus loin… cardiovasculaires, diabète, Parkinson, sida, cancer…), lors d’efforts Le cycle de Krebs est l'ensemble physiques extrêmes, de consommation importante d’alcool et de des réactions qui permettent de tabac ou lors de prise des médicaments qui font baisser le libérer de l'énergie afin de cholestérol, principalement les statines 26. synthétiser de l'ATP : la "monnaie énergétique" des cellules, indispensable à leur bon fonctionnement. Vu son rôle significatif dans la production d’énergie dans le corps, de nombreuses recherches ont été faites pour déterminer si sa supplémentation pouvait avoir un effet bénéfique; malheureusement les preuves de son efficacité restent minces. Faisons le tour des pathologies dans lesquelles la coenzyme Q10 a été testée : dans chaque cas, le niveau de preuve d’efficacité est très faible. 26
Uptodate « coenzym Q10 » consulté en octobre 2013 © Pharma-­‐News page 13 Numéro 110, décembre 2013 Insuffisance cardiaque et hypertension : la coenzyme Q10 semble pouvoir apporter un léger bénéfice dans l’insuffisance cardiaque et l’hypertension. Elle augmenterait les taux de HDL chez les personnes hypertendues. En tout cas, les guidelines ne recommandent pas son utilisation 27. Dans l’hypertension, une méta-­‐analyse de 12 études (mais dont seulement 4 sont randomisées) montre une efficacité : diminution de la pression systolique de 17 mm de Hg et diastolique de 10 mm de Hg alors que de nombreuses autres ne démontrent aucun effet! L’ampleur de l’efficacité est suspecte, car on sait que toutes les mesures non-­‐médicamenteuses diminuent au mieux la pression de 5-­‐10 mm de Hg 28! Parkinson : là aussi, les données sont controversées et d’évidence limitée… ajoutée aux traitements habituels, on observe une stabilisation durant 15 semaines dans une petite étude sur 80 patients, alors qu’une autre étude sur 131 patients n’a rien réussi à démontrer 29…dans cette indication aussi les guidelines se positionnent contre son utilisation 5. Migraine : en prévention de la migraine, une petite étude montre une certaine efficacité, mais comme il s’agit de seulement 40 patients, il est nécessaire de confirmer ces résultats 6! Autres indications : aucune efficacité n’a été démontrée lors de cancer, de sclérose en plaques, d’angine de poitrine, de syndrome de fatigue chronique ou d’Alzheimer…30 Co-­‐traitement avec les statines : un des mécanismes invoqués pour expliquer la survenue de myopathies (douleurs musculaires) sous statines met en jeu un déficit en coenzyme Q10, suggérant l'intérêt d'un traitement substitutif. Elle est ainsi parfois donnée comme complément lors d’utilisation de statines provoquant comme effets indésirables des douleurs musculaires intenses… les études ne portent toutefois que sur quelques dizaines de patients, les données sont absolument controversées et le niveau de preuve d'efficacité là aussi très faible! La supplémentation en coenzyme Q10 n'a donc pas encore fait ses preuves pour éviter ou soulager les myopathies sous statines et ne saurait donc être recommandée de manière systématique. Cependant, vu le peu d’effets indésirables, cette supplémentation pourrait être envisagée à titre d'essai thérapeutique dans des cas complexes 31 . Il est important pour l’équipe officinale d’aiguiller d’abord le patient vers son médecin en cas de douleurs musculaires sous statines, afin de mesurer les valeurs hépatiques et de ne conseiller une supplémentation que si tout est normal. L’adjonction de coenzyme Q10 ne semble pas présenter d’effets indésirables si elle est utilisée à des doses de moins de 300 mg/j (les préparations disponibles en Suisse, comme COENZYME Q10 SANDOZ° ou COENZYME Q10 ARNIMONT° contiennent en général 30 mg par comprimé de coenzyme Q10) ; à plus haut dosage, la coenzyme Q10 peut faire augmenter les valeurs hépatiques 5. Dans les études faites dans le Parkinson, les patients prenaient des doses jusqu’à 1,2 g par jour, sans présenter d’effets indésirables. 27
28
ACC/AHA Guidelines « heart failure » http://summaries.cochrane.org/CD007435/coenzyme-­‐q10-­‐for-­‐hypertension American Academy of neurology ; treatment of Parkinson 30
Natural standard database : coenzyme Q10 31
Revue médicale Suisse, 2010; 239 29
© Pharma-­‐News page 14 Numéro 110, décembre 2013 COENZYME Q10 -­‐ A retenir pour le conseil : 
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coenzyme endogène qui a aussi une efficacité antioxydante les preuves d’efficacité de la supplémentation de coenzyme Q10 sont très limitées aucune indication dans laquelle elle aurait un effet bénéfique véritablement démontré pas d’effets indésirables aux doses usuelles certaines sources la recommande en essai dans la prise en charge des douleurs musculaires sous statine DIFFICULTE A AVALER DES COMPRIMES Une étude menée dans les officines de Bâle et Lausanne a montré que 22% des patients ayant une ordonnance avec au moins trois médicaments solides (comprimés, capsules, etc.), ont des problèmes de déglutition à un moment de leur traitement 32 . Ces troubles peuvent être un handicap pour mener à bien les thérapies médicamenteuses. Plusieurs facteurs contribuent à diminuer la capacité d’avaler : • maladie oropharyngée : cancer, xérostomie (manque de salive, voir PN 86, juillet 2011), etc., 1 La déglutition • âge (processus de déglutition ralenti, diminution de la La déglutition permet le passage des aliments masse musculaire), et des médicaments dans l’œsophage, ce qui • troubles neurologiques ou musculaires (Parkinson, implique l’occlusion complète des voies respiratoires. Ce mécanisme nécessite la AVC, démence, etc.), coordination de plus de 50 différentes paires • prise de certains médicaments anticholinergiques tels de muscles! que neuroleptiques, antidépresseurs tricycliques, Lors de la déglutition, l’aliment ou le médicament sont transportés, dans un premier antihistaminiques, etc., car ils diminuent la production temps, par la langue vers le pharynx. Cet acte de salive, totalement volontaire déclenche le réflexe de • comprimés jugés trop gros (crainte d’étouffer), déglutition en touchant le voile du palais. S’ensuivent une cascade de mouvements • mauvais goût ou odeur. réflexes vers l’œsophage. 32
i.mail-­‐offizin, no 14, 31.7.2012 © Pharma-­‐News page 15 Numéro 110, décembre 2013 Les conséquences de ces troubles sont : ▪ mauvaise adhésion, « oublis » volontaires, arrêt de traitement, ▪ risque de régurgitation par le nez, ▪ passage dans la trachée pouvant provoquer des complications aux bronches et aux poumons. Contrairement à ce que font la plupart des patients, il n'est pas recommandé de pencher la tête en arrière pour avaler des comprimés ou des capsules! Nous pouvons donc commencer par revoir avec nos patients ayant des difficultés à avaler les comprimés, leur technique de déglutition. Pour l’absorption des médicaments de forme liquide, nous pouvons conseiller l’usage d’une paille, ce qui favorise une inclinaison de la tête vers l'avant. En effet, l’espace dans le larynx dépend de la position de la tête : • tendue vers le haut (réclinaison), les voies aériennes sont ouvertes ce qui augmente le risque d’avaler de travers, • inclinée vers le bas (antéflexion), l’entrée dans les voies respiratoires est resserrée, le risque d’avaler de travers (aspiration) est réduit et le réflexe de déglutition est facilité. Ainsi, la meilleure méthode pour avaler des formes solides est de : • boire un peu d’eau afin de lubrifier la cavité buccale, • placer le comprimé à l’arrière de la langue, • prendre une gorgée d’eau, • incliner la tête vers l’avant et abaisser lentement le menton au moment de la déglutition. En cas de difficulté majeure à avaler des comprimés, plusieurs options sont disponibles : • conseiller le même principe actif dans une autre marque proposant par ex. des comprimés ou capsules de taille, forme ou enrobage différents comme p. ex. PANADOL° (comprimés oblongs filmés) versus DAFALGAN° (comprimés ronds non filmés), • proposer une autre forme galénique. Dans ce cas, la prudence est de mise, car le changement de voie d'administration peut changer la biodisponibilité du médicament et modifier son efficacité ou sa sécurité (p.ex. passage de comprimés d'antalgiques opiacés à des patchs). Il ne suffit donc pas de calculer une dose équivalente. Le changement doit être d'abord discuté avec le médecin afin d'assurer un suivi du patient et une adaptation de posologie si nécessaire. Quelques exemples de changement de forme galénique sont proposés ci-­‐dessous: o formes liquides telles que gouttes, suspensions, comprimés effervescents, granulés ou sirops, comme p.ex. NOZINAN° gouttes (neuroleptique), CIPRALEX° gouttes (antidépresseur) ou DISTRANEURIN° mixture (sédatif), o comprimés orodispersibles, comme p.ex. ZYPREXA° velotab (neuroleptique) ou MOTILIUM° lingual (antiémétique), conçus pour être posés sur la langue et dissous par la salive afin d’être avalés plus facilement. Ils sont composés de microgranules absorbées dans le tractus gastro-­‐intestinal, o comprimés sublinguaux, comme p.ex. MINIRIN° Melt (vasopressine) ou TEMGESIC° (analgésique opioïde), conçus pour être absorbés par la muqueuse buccale. Les © Pharma-­‐News page 16 Numéro 110, décembre 2013 o
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comprimés sont maintenus sous la langue et absorbés grâce à l’importante irrigation sanguine de cette région, comprimés à croquer, comme ASPIRINE° à croquer (analgésique), comprimés effervescents, comme p.ex. DAFALGAN° (analgésique), comprimés pouvant être dispersés dans l’eau comme ANTRAMUPS°, capsules pouvant être ouvertes, comme p.ex BIOFLORIN° ou VENLAFAXINE Mepha° ER depocaps, patches cutanés, comme p.ex. ESTRADOT° (hormonothérapie de substitution), EVRA° (contraceptif) ou DUROGESIC° (analgésique opioïde), gels cutanés comme p.ex. OESTROGEL° (hormonothérapie de substitution) ou VOLTAREN° emulgel (anti-­‐inflammatoire), suppositoires, comme p.ex. NOVALGINE° (analgésique) ou PONSTAN° (anti-­‐
inflammatoire), Bon à savoir… 33,34
Les comprimés sont généralement fractionnés dans deux buts : •
diviser la dose pour une administration fractionnée dans le temps, •
faciliter la prise lors de troubles de la déglutition. Le fractionnement des comprimés peut comporter des risques tels que erreurs de dosage, toxicité locale (irritation ou ulcération des muqueuses), modification des propriétés, perte d’efficacité, voire toxicité systémique du principe actif. Ainsi, le fractionnement de comprimés ne peut se faire qu’à la condition d’en connaitre les propriétés pharmacologiques et la galénique. De plus, malgré les apparences, toute rainure de fragmentation sur un comprimé ne garantit pas sa sécabilité. Celle-­‐ci peut simplement servir à différencier les comprimés entre eux, à faciliter leur fabrication ou encore de « rainure décorative ». Il n’est pas toujours facile de trouver des renseignements concernant la possibilité de couper ou broyer des comprimés. Différentes sources sont disponibles telles que : •
Site Swissmedic d’information sur le médicament : http://www.swissmedicinfo.ch •
Compendium suisse des médicaments •
Site web de la pharmacie des HUG : http://pharmacie.hug-­‐ge.ch, [PDF] Comprimé : couper ou écraser ? •
pharManuel 2008, pharmaSuisse, Berne, 199-­‐216 •
Information directe auprès du fabricant Remarquons encore que lors de tout fractionnement, la technique de division a une influence sur le dosage des fractions obtenues. Il faut donc s'assurer des capacités du patient à fractionner ses comprimés. L’idéal est d’obtenir une cassure franche sans débris. Il existe divers manières de diviser un comprimé décrites et illustrées dans le pharManuel 2008. •
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couper ou écraser le comprimé si cela est possible et avec des outils appropriés (partage-­‐ comprimé ou mortier adaptés 3), 33,34 donner la même dose avec plusieurs comprimés de dosage inférieure, en général plus petits, remplacer les comprimés ne pouvant être ni coupés, ni écrasés et n’existant pas sous une autre forme galénique par une préparation magistrale ou par un médicament de la même classe thérapeutique après avoir obtenu l’accord du médecin. 33
pharmaJournal, 14, juillet 2010 pharManuel 2008, pharmaSuisse, Berne, 199-­‐216 34
© Pharma-­‐News page 17 Numéro 110, décembre 2013 En conclusion, lorsque l’on délivre des comprimés, surtout de grande taille, nous devrions toujours nous enquérir des facultés du patient à avaler et proposer, le cas échéant, une solution améliorant son confort et sa compliance. DIFFICULTE A AVALER DES COMPRIMES – A retenir pour le conseil : 
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de nombreux patients souffrent de troubles de la déglutition, ces troubles sont souvent à l’origine d’une mauvaise adhésion, il suffit parfois simplement d’améliorer la technique de déglutition, il existe de nombreuses options en cas de difficulté majeure à avaler des comprimés. En bref
REBIF° REBIDOSE°: nouveau dispositif pour l'administration de REBIF° (interféron béta -­‐1a) REBIF° est un des traitements de fond utilisé contre la sclérose en plaque (SEP). Cette pathologie (voir PN n° 89 de novembre 2011) est une maladie chronique du SNC caractérisée par des poussées inflammatoires avec atteinte et destruction des fibres nerveuses. Son évolution est imprévisible et variable d'un patient à l'autre. Divers traitements de fond sont disponibles afin de diminuer la fréquence et la gravité des poussées et ainsi ralentir la progression de la maladie, dont REBIF°. Depuis peu, il est disponible sous forme de stylos pré-­‐remplis, présentés comme étant plus simples d'emploi que les seringues : en une pression le médicament est injecté, puis l'aiguille entourée d'un système de protection. Disponible dans les mêmes dosages que les seringues (8.8, 22 et 44mcg), ce dispositif est proposé à un prix inférieur (LS dans les deux cas) : p.ex. Frs 1762.65 les 12 seringues de 22mcg et Frs 1348.45 les 12 stylos du même dosage. ERIVEDGE° (vismodégib) : prolongation de la période de contraception Ce nouveau traitement employé lors de carcinome basocellulaire avancé a été présenté dans le n° précédent du PN. Les femmes en âge de procréer doivent respecter un programme strict de prévention de grossesse pendant tout le traitement. Jusqu'à récemment, ce programme devait encore continuer durant les 7 mois suivant la fin du traitement. Sur la base de données animales, cette durée vient d'être prolongée à 24 mois. VANNAIR°: nouveau bouchon VANNAIR° est un aérosol doseur (présenté dans le PN n° 61 de janvier 2009) contenant les mêmes principes actifs, et au même dosage que le dispositif plus connu SYMBICORT° : budésonide (glucocorticoïde avec une action anti-­‐inflammatoire locale) et formotérol (bronchodilatateur à longue durée d'action). Par rapport à SYMBICORT°, VANNAIR° contient un gaz propulseur permettant son usage chez des personnes avec une fonction pulmonaire limitée (idéalement avec une chambre d'inhalation). VANNAIR° est indiqué en traitement de fond dans l'asthme et de la BPCO (broncho-­‐pneumopathie chronique obstructive). La posologie est de 2 inhalations 1 à 2 fois par jour (adapter le dosage en fonction de l'âge). Comme tout médicament à inhaler contenant un corticoïde, il faut recommander aux patients de se rincer la bouche, de manger ou boire quelque chose après chaque utilisation afin d'éviter la formation de mycoses buccales. © Pharma-­‐News page 18 Numéro 110, décembre 2013 Note de l'éditeur Les avis exprimés dans le Pharma-­‐News reflètent l'opinion de leurs auteurs en fonction des données disponibles au moment de la rédaction et n'engagent en aucune manière le CAP. Résultats du test de lecture du PN 107 – Lauréates :
Sans faute ! Chuat Myriam Haxhija Natyra Fernandez Clémentine Schwenter Sophie Tarchini Maude Blanchard Jennifer Baudin Angélique Hofer Isabelle Fioritto Priscille Nicoulaz Michelle Dubosson Angélique Fatio Marie-­‐Jeanne Fournier Nathalie Gobet Vyolène Branche Véronique Jourdain Elodie Grenier Murielle Pedretti Valérie Guélat Elise Pharmacie de Villeneuve Pharmacie de Villeneuve Pharmacie de Villeneuve Pharmacie de Villeneuve Pharmacie du Dr a Marca Pharmacie Sun Store Pharmacie Sun Store Pharmacie Sun Store Pharmacie Schneeberger Pharmacie Centrale Pharmacie de Lavallaz Pharmacie de Chardonne Pharmacie de Nendaz Pharmacie du Hêtre Pharmacie du Hêtre Pharmacie Pillonel Pharmacie de la Cerisaie pharmacieplus des fontaines Pharmacie du Val Terbi Villeneuve Villeneuve Villeneuve Villeneuve Fribourg Etoy Etoy Etoy Tramelan La Chaux-­‐de-­‐Fonds Monthey Chardonne Haute-­‐Nendaz Belfaux Belfaux La Chaux-­‐de-­‐Fonds Chavannes-­‐Renens Carouge Courroux L’heureuse lauréate est Angélique Dubosson ! Elle gagne un bon de Frs 100.-­‐ de son choix. Bravo à toutes ! © Pharma-­‐News page 19 Numéro 110, décembre 2013 TEST DE LECTURE Pharma-­‐News N° 109 Cochez la ou les réponses correctes, entourez VRAI ou FAUX, respectivement répondez à la question. 1) Cochez les propositions exactes concernant le CIALIS° : a) Le tadalafil peut être pris de manière continue dans le traitement de la dysfonction érectile b) En cas d’administration quotidienne de CIALIS°, le dosage prescrit dépend de la pathologie traitée c) L’utilisation de CIALIS° lors d’hyperplasie bénigne de la prostate s’avère plus efficace que celle du PRADIF T° d) Un patient sous traitement continu de tadalafil pour une HBP peut prendre des doses supplémentaires occasionnelles s’il souffre également de dysfonction érectile e) Il est recommandé d’avaler le comprimé de CIALIS° avec un verre de jus de pamplemousse 2) VRAI ou FAUX sur l’argile ? a) L’ingestion de grandes quantités d’argile peut s’avérer dangereuse en raison de sa possible teneur en métaux lourds b) L’argile verte a des propriétés différentes de celles de l’argile brune c) On utilise l’action antiseptique de l’argile dans le traitement des plaies d) L’application de pâte d’argile en cas de phlébite n’a pas fait la preuve de son efficacité e) L’argile est parfois incorporée dans des dentifrices comme abrasif 3) A vous de choisir ! VRAI/FAUX VRAI/FAUX VRAI/FAUX VRAI/FAUX VRAI/FAUX a)
Le ZELBORAF° est indiqué dans le traitement du mélanome métastatique du carcinome basocellulaire avancé b) Le premier choix des traitements de cancers de la peau est la cryothérapie la chirurgie c) Les femmes en âge de procréer prenant l’ERIVEDGE° doivent utiliser un moyen contraceptif après l’arrêt de la thérapie durant sept jours sept mois d) Le ZELBORAF° et l’ERIVEDGE° constituent ce que l’on appelle les thérapies ciblées l’immunothérapie e) Le risque de développer un cancer de la peau est plus élevé si l’on vit à basse altitude à haute altitude 4)
5)
VITAFOR° c’est (plusieurs réponses possibles) : a) Un nouveau complexe de vitamines b) Une spécialité à base de probiotiques c) Un complément alimentaire censé réduire les flatulences d) Une spécialité contre-­‐indiquée chez la personne ayant subi une greffe d’organe e) Un médicament devant être pris durant trois semaines maximum Quels sont les deux risques associés à une utilisation prolongée de sprays décongestionnants ? − −
© Pharma-­‐News page 20 Numéro 110, décembre 2013 6)
Pourquoi observe-­‐t-­‐on régulièrement en Suisse des épidémies de rougeole ? La rougeole peut-­‐elle être traitée à l’aide d’antibiotiques ? 7)
Une jeune fille se présente dans votre officine avec une ordonnance renouvelable pour MICRONOVUM°. Que constatez-­‐vous ? 8)
9)
La cliente vous demande s’il y a un problème de sécurité avec son contraceptif. Que lui répondez-­‐
vous ? Avez-­‐vous une alternative à lui proposer, après accord du gynécologue ? Cochez les associations de médicaments qui interagissent entre eux (contre-­‐indiquées) : a) CIALIS° -­‐ KLACID° b) RINORAL° -­‐ AURORIX° c) CIALIS° -­‐ RINORAL° d) VITAFOR° -­‐ RINORAL° e) CIALIS° -­‐ CORVATON° Concerne le ZELBORAF° et/ou l’ERIVEDGE° ? Soulignez ce qui convient : a) Bloque la prolifération et la dissémination des cellules cancéreuses b) Est utilisé lorsque la chirurgie n’est plus une option c) Se prend à raison de quatre comprimés par jour à distance des repas d) Son utilisation est poursuivie jusqu’à progression de la maladie ou apparition d’effets secondaires trop graves e) Peut entraîner l’apparition d’un carcinome épidermoïde ZELBORAF°/ERIVEDGE° ZELBORAF°/ERIVEDGE° ZELBORAF°/ERIVEDGE° ZELBORAF°/ERIVEDGE° ZELBORAF°/ERIVEDGE° 10) OUI ou NON ? a) Parmi les spécialités pour le rhume répertoriées dans les tableaux p.14 du PN, y en a-­‐t-­‐il une qui contient un antiseptique ? b) Y a-­‐t-­‐il une différence entre les sprays nasaux SPIRIG° pour adultes et enfants autre que la concentration ? c) Pouvez-­‐vous délivrer un spray nasal contenant de la cortisone sans ordonnance ? d) La caféine contenue dans le RHIN-­‐X° a-­‐t-­‐elle une action sur le rhume ? e) L’absence de conservateurs dans certaines préparations nasales pour le rhume apporte-­‐t-­‐elle un bénéfice ? OUI/NON OUI/NON OUI/NON OUI/NON OUI/NON Nom Prénom Signature Timbre de la pharmacie Test à renvoyer une fois par assistant(e) en pharmacie par fax au N° 022/363.00.85 avant le 25 décembre 2013
© Pharma-­‐News page 21 Numéro 110, décembre 2013 © Pharma-­‐News page 22 Numéro 109, novembre 2013 
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