Andy Warhol : « Electric chairs », Roy Lichtenstein « Whaam »,Claes Oldenburg « lipstick » Thématique Problématique Domaine artistique Arts/Création/Culture Comment l’œuvre parle-t-elle de son époque ? Arts visuel I- INTRODUCTION Les sociétés occidentales, à commencer par la société américaine, sont marquées, après la seconde guerre mondiale, par une croissance économique sans précédent, les « trente glorieuses ». Les états et les citoyens s’enrichissent, le niveau de vie s’améliore, les produits de consommation courante inondent les supermarchés qui naissent aux États-Unis dans les années 50. C’est l’ère de l’abondance et de la publicité qui incite les citoyens à consommer toujours plus. Cette société de l’après-guerre et ses dérives vont inspirer des artistes. Le POP ART anglais apparait dans les années 1950, constitué d’un cercle d’artistes de l’Independant Group dont l'Anglais Richard Hamilton avec son célèbre collage «Just What Is It that Makes Today's Homes So Different, So Appealing ? » (« Au fait, qu'est-ce qui rend exactement les maisons d'aujourd’hui si différentes, si séduisantes ? »). Dans ce collage d’images extraites de magazines, Hamilton fait une sorte de caricature de la société de l’époque, dénonçant le fait que les gens veulent tout posséder : les objets, les belles maisons, la beauté physique, tous les accessoires inutiles… et ne pensent plus par eux-mêmes parce qu’ils sont influencés par la publicité et les modèles que la société leur impose. Le pop art va se développer aux Etats-Unis dans les années 60, Il s’intéresse aux objets de consommation courante : lessive, Coca-Cola, aux produits de grandes marques… aux images tirées des médias : images populaires (star de cinéma et de la politique), publicité, BD, affiches… qu’il détourne. Ces objets ou images sont reproduits, agrandis, déformés, décolorés… ce qui en altère le sens. Parmi les principaux artistes de ce mouvement Roy Lichtenstein s’inspire fortement de la publicité et de l’imagerie populaire de son époque, ainsi que des “comics” (bandes-dessinées). Il se sert des aspects de la culture américaine pour la peinture, qui est son seul intérêt. Pour lui "L'art ne transforme pas. Il formule." Claes Oldenburg transforme la fonction et la signification des objets du quotidien (glaces, frites ou hamburgers, téléphones, lavabos, toilettes, produits de beauté, etc) en bouleversant leur échelle et leur matière. Il utilise des matériaux provocateurs, lavabo en carton ou en vinyle souple, frites en tissu et les reproduit de façon gigantesque en tant que monuments urbains, à en devenir monstrueux. De nombreux artistes du Pop Art viennent de l’univers de la publicité tel Andy Warhol qui emprunte à celle-ci son mode de reproduction : la sérigraphie. Pop Art : Caractéristiques historiques phénomène anglais (dès 1955) et américain (dès 1960). réaction à l’art abstrait. constats sur la société de consommation. iconographie(images) contemporaine et urbaine. Caractéristiques artistiques images populaires (mass-média) couleurs violentes dessin publicitaire gigantisme des œuvres contenu parfois critique de la société américaine Annonce et explication de la problématique : Quel type de relation entretient l'art et notre société ? Quelle est la nature de leur lien ? Est-ce une simple citation ? Une remise en question ? Jusqu’à quel point ne se confondent-ils pas ? Le rôle de l ’artiste est-il de dénoncer, de s’engager, interroger ? II- DEVELOPPEMENT Andy Warhol, Big Electric Chair, 1967, encre sérigraphique et peinture acrylique sur toile, 137,2 x 185,3 cm, Centre Pompidou, Paris, Alors qu’il peignait les Marylin, Andy Warhol a commencé la série des Death and Disasters. Comme cela est expliqué sur le site de la Canadian Coalition Against the Death Penalty, la chaise électrique a été inventée par Harold Brown. En 1890, la chaise électrique est utilisée pour la première fois sur un être humain. Elle deviendra ainsi le symbole de la violence et de la mort en Amérique et marquera tout le XX ème siècle. Warhol a représenté ses chaises électriques de manière très simple, sans aucun élément superflu, ce qui renforce l’impact de l’œuvre. L’utilisation de la technique de la sérigraphie lui donne une certaine distance et froideur. De plus, le décalage entre l’emploi de couleurs vives, le rouge ici, et l’objet représenté, choque. Cette œuvre, en prenant pour thème un instrument utilisé pour donner la mort, se détache donc beaucoup de la partie de la production de Warhol associée au Pop art. Cette représentation déstabilisante vise sans doute aussi à amener le spectateur à une prise de conscience de ce qu’est réellement la condamnation à la chaise électrique. Whaam !, Roy Lichtenstein, 1963 Acrylique sur toile, 170 cm x 400 cm, Tate Modern, Londres Whaam ! est à la fois une des oeuvres les plus connues de Roy Lichtenstein et un exemple typique du pop art américain. Nous sommes ici en présence d’une reproduction d’une case de bande-dessinée tirée de All American Men of War (Ross Andru, 1954). L’oeuvre est composée de deux panneaux de même taille (85 cm x 200 cm chacun). Celui de gauche, représente un avion américain en train de torpiller l’avion qui se situe dans le panneau de droite, qui explose en un grand «WHAAM !» Ici, Roy Lichtenstein respecte les les codes propres à la bande-dessinée, c’est à dire des formes simplifiées, une bulle (en haut du panneau de gauche) pour représenter ce que pense le pilote de l’avion, des lettres pour symboliser le bruit que fait l’explosion et surtout, le fait que l'image soit figée au moment le plus important de la scène qui est représentée par le dessinateur, c’est à dire pour cette oeuvre au moment de l’explosion de l’avion ennemi. Les deux panneaux sont aussi différents au niveau de la technique de peinture employée : l’avion de droite est composé de grands aplats de peinture jaune, rouge et blanche rehaussés par des cernes noirs, tandis que l’avion de gauche est composé de minuscules petits points bleu et rouges, réalisés à l’aide d’une grille métallique perforée et appelés «points Benday». Cette oeuvre est caractéristique du pop art américain, car les modèles utilisés étaient souvent des produits de la société de consommation, comme la bande-dessinée dans le cas de Whaam ! On pourrait rattacher ces tableaux à la Guerre de Corée, mais l'histoire de cette œuvre semble plus personnelle. De plus, les périodes ne se chevauchent pas entre elles, la Guerre de Corée s'étant terminée en 1953, tandis que Whaam ! est peint dix ans plus tard, en 1963. Les Monuments d’Oldenburg répondent aux charges et aux significations historiques ou sociales qui imprègnent le lieu où ils sont installés. Toutefois, ce ne sont pas simplement des affirmations de la vie quotidienne aux États-Unis et de leur politique, mais aussi une satire de leur trivialité, de l’absurdité de la vie urbaine et, par-là, des symboles de notre temps. Tel est le cas de sculpture en forme de bâton de rouge à lèvres installée à l’Université de Yale : Le Bâton de rouge à lèvres (ascendant) sur véhicule ä chenilIe [Lipstick (Ascending) on Caterpillar Tracks, 1969], considéré comme un authentique manifeste contre la guerre du Vietnam et une déclaration en faveur de l’éducation paritaire, puisque les femmes ne furent admises à Yale qu’en 1969. Le rouge à lèvres d’Oldenburg « Les rouges à lèvres sont-ils contre l’engagement américain dans la guerre du Viêt-nam ? En tout cas, celui que Claes Oldenburg vient d’élever dans le centre du campus de l’université de Yale dénonce fermement cet engagement. Il s’agit d’un rouge à lèvres étonnant puisque géant et monté sur des chenilles. Une fois encore, Oldenburg réussit a transformer un objet de la vie quotidienne en un monument métaphorique. Le rouge a lèvres est simultanément un emblème guerrier, une sorte de missile installé sur un tank et une image phallique. Le choix du site est en soi une provocation, Oldenburg a installé son rouge à lèvres entre le drapeau américain et le monument aux morts ! » L’aventure de l’art au XXème, éd. du Chêne. IIICONCLUSION Je donne le sens de cet objet d’étude et j’élargis à d’autres œuvres Proposition de réponse à la problématique Roy Lichtenstein s' inscrit dans la réalité de son temps en s'inspirant des images de la culture populaire. Il se concentre sur les images stéréotypées de la bande dessinée et introduit subtilement une critique de la société tout en produisant une peinture complexe. Takka Takka exalte le courage des soldats tout en dénonçant ironiquement l'engrenage de la guerre. Impressions personnelles Ouverture : renvoi vers d’autres œuvres vues, liées à la problématique L'auteur-compositeur John Lennon, aidé de sa compagne Yoko Ono, lutte pour un engagement pacifiste face à une guerre meurtrière et cruelle. Il enregistre Imagine en 1970. Chanson dans laquelle il rêve d'un monde sans pays, sans frontières, sans religion et surtout sans guerre. Imagine John Lennon Plus récemment, en 2005, l'artiste-pochoiriste Banksy crée un mouvement pour soutenir les populations palestinienne et israélienne: « Santa’s Ghetto ». Pour cela il réunit plusieurs artistes et tous ont peint sur le mur de Gaza. Ils peignent des messages de bonheur et de gaieté dans un lieu qui inspire à tous la terreur et l'oppression. Tous ont donc un objectif: redonner espoir aux populations, en perpétuel conflit, de chaque côté du mur. En 2003, le chanteur Sénégalais Youssou N’Dour devait effectuer une tournée d'une semaine dans le Nord des Etats-Unis. N'étant pas d'accord avec la politique de Georges Bush il y annula toutes ses dates, en signe de protestation contre la guerre en Irak. Dans un communiqué de presse il explique que pour lui, venir aux Etats Unis aurait pu être perçu comme un soutient à la politique et à l'engagement en guerre. Il estimait que le devoir était au Président américain de déposer les armes. Quelques soient leurs façons de s'engager, les artistes considéraient et considèrent encore aujourd'hui la guerre comme une véritable source d'inspiration pour écrire, composer, peindre en faveur de la paix.