COMPTE-RENDU DE LA REUNION TECHNIQUE AU SUJET DU GROUPE DE TRAVAIL « VIH ET COMORBIDITES : LEUR IMPACT SUR L’AUTONOMIE - LA PRISE EN CHARGE MEDICALE : QUALITE DES SOINS » LUNDI 10 JUILLET 2011 _______________________________ Présents : Hélène AMIEVA, Fabrice BONNET, Mathias BRUYAND, Patrick DEHAIL, Denis LACOSTE, Marie-Pierre LECLERC, Servane ESPOSITO. Introduction - Rappels : Cette réunion a été mise en place suite à la demande du groupe de travail « prise en charge médicale du vieillissement des PVVIH » et au temps de travail avec Fabrice BONNET en mai dernier. En effet, le groupe de travail souhaite approfondir la réflexion sur la différence entre l’âge légal des personnes âgées (60 ans) et l’âge « physiologique » (<60 ans). Plusieurs pistes avaient été évoquées avec Fabrice Bonnet : - Faire le lien avec l’étude Cogloc (performances cognitives et locomotrices) dans laquelle il y a un pourcentage assez important de dépendance (dépendance relative toutefois car le patient est suffisamment autonome pour remplir le questionnaire seul). L’étude, qui s’est déroulée sur le suivi des patients entre 2007-2009, fait une réévaluation lors d’une seconde phase à M24 : cela permettra peut-être de montrer la rapidité du vieillissement comparativement à la population non VIH. - Faire passer une échelle d’autonomie de manière systématique afin de cibler la population : o échelle IADL utilisée dans Cogloc comportant un item sur la gestion du temps (L'échelle IADL de Lawton est essentiellement axée sur le comportement habituel de la personne et évalue le niveau de dépendance d'un patient à travers l'appréciation des activités de la vie quotidienne). - Le concept de fragilité en gériatrie peut également servir de base pour la création d’un questionnaire. Il s’appuie sur différents facteurs : o médicaux o cognitifs o psychologiques o sociaux o d’autonomie 1 - Suivre les études et projets en cours afin de recouper les informations : o projet d’étude sur le vieillissement biologique (B. MILPIED) o Étude UNALS par questions ouvertes (PVVIH et vieillissement) Avaient été conviés à cette réunion : - Hélène AMIEVA - aspects psycho-sociaux - Patrick DEHAIL - médecine physique et réadaptation - Michel BARAT - santé – précarité – maladie - Christophe ADAM - Lit Halte Soins Santé avec rééducation Discussion : Hélène AMIEVA présente l’étude CogLoc et les 1ers éléments qui ressortent de cette étude (Cf. doc joint). L’échelle qui a servi à l’étude est celle des IADL, modifiée car un item a été rajouté : « capacité à gérer son emploi du temps ». C’est d’ailleurs ce dernier qui est le plus cité lors de la nécessité d’une aide. Le questionnaire a été rempli par une psychologue lors d’un entretien avec le patient. 16% de l’échantillon déclare avoir au moins une dépendance. Les résultats plus précis seront rendus en septembre : analyse des 16%, répartition des « pas d’activité professionnelle » par tranche d’âge et par motif (=> chômage, retraite, …) – précision sur le délai de mise sous « traitement ARV », … La limite de cette étude est le fait que le questionnaire a été rempli pour des patients sous TTT, charges virales basses, suivi médical régulier, donc pas en échec virologique, hors prise en charge médicale et/ou sociale… qui sont, en général, des patients plus dépendants. Il serait intéressant de compléter les résultats de CogLoc en faisant passer le test à un échantillon plus global des PVVIH (échec virologique, échec prise en charge sociale et/ou médicale, mauvaise observance du TTT…). Cependant, cela pose le problème du temps imparti à cette mission : la possibilité de confier ce travail a un étudiant psy est évoquée, mais compte-tenu des obstacles repérés en terme de présence et de durée de stage (< 3 mois), il est difficile d’envisager cette solution. Une deuxième phase de CogLoc va débuter et permettra le ciblage des patients prioritaires à l’aide de l’arbre décisionnel du MINI (Mini International neuropsychiatric Interview) qui est un entretien structuré permettant le dépistage rapide en environ 15 à 30 minutes des troubles psychiatriques. Le MINI est basé sur des questions courtes auxquelles le patient doit répondre par oui ou par non, et sur un arbre de décisions qui permet de passer rapidement d’une catégorie diagnostic à l’autre en fonction des réponses du patient à des questions clé. Pour schématiser le processus : Repérage démence : => bilan médical : => troubles cognitifs avérés : => entretiens psychiatriques : => MINI + : dépressif => orientation vers « réseau psy » => MINI - => orientation vers réseau de prise en charge 2 Patrick DEHAIL précise que, même si le lien n’a pas été prouvé pour les PVVIH, chez les personnes âgées la fragilité au niveau locomoteur est liée à une déficience cognitive. Afin de tester éventuellement ce lien, il est possible de faire passer 2 tests très simples lors d’une consultation chez les patients repérés (plainte au niveau de la marche, de la montée des escaliers) et de croiser ces résultats avec ceux du test IALD et du MINI : - le test des 5 levers de chaises : mains croisées sur le buste, le patient doit effectuer 5 levers de chaises consécutifs en moins de 16 secondes). - teste de l’équilibre : le patient doit rester en appui monopodal 3 secondes. Il est donc convenu : 1- De cibler les patients repérés comme fragiles/dépendants, lors des consultations cliniques, et de leur faire passer le test de Cogloc, afin de comparer les résultats avec ceux de l’étude (faire passer le questionnaire aux cliniciens). Afin de compléter le questionnaire (aspect dépendance), les tests de fragilité physique peuvent également être effectués. 2- d’organiser une réunion de travail en septembre Hélène AMIEVA / Fabrice BONNET / Marc AURIACOMBE/ Sophie AURIACOMBE afin de construire un projet commun de recherche opérationnelle : a. qualité des soins et qualité de vie : repérage des PVVIH dépendantes (temps de psy pour questionnaire + éval) b. derrière ce repérage des patients dépendants : quelle prise en charge ? quels moyens ? quelles recommandations ? (ébauche d’un algorithme de prise en charge) Et de demander par la suite un financement pour ce projet (ANRS, PHRC, Sidaction, …). Prochaine réunion à fixer suite aux rencontres du mois de septembre et de la réunion des coordonateurs Gecsa du 6 octobre. 3