Le développement du goût chez l`enfant

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Le développement du goût chez l'enfant
Extrait du La lettre à table !
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Le développement du goût
chez l'enfant
- Les crudités : Fruits & légumes essentiels à la santé -
Date de mise en ligne : mercredi 29 août 2012
La lettre à table !
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Le développement du goût chez l'enfant
La construction du goût
La construction du goût chez l'enfant est relativement complexe. En effet, elle peut comprendre à la fois l'inné, la
sensibilité sensorielle qui est propre à chaque individu, mais aussi l'environnement familial, social ainsi que culturel.
Les enfants sont spontanément plus attirés par des aliments généralement riches en énergie et qui ont la capacité de
rassasier durablement comme les gâteaux, les sucreries... Ils apprécient moins les aliments forts en bouche (ex :
fromages forts, poissons, condiments) ainsi que les légumes, très certainement en raison de leur faible teneur en
énergie. En effet, une étude a montré que le corps des enfants a la capacité (non-intellectuelle) de reconnaître les
aliments rassasiants et ceux qui ne le sont pas. Cela les influence donc dans leurs choix alimentaires.
Au-delà de ces préférences, s'ajoutent bien évidemment les goûts individuels et propres à chaque enfant.
Les préférences alimentaires des enfants sont aussi liées aux habitudes familiales, sociales et culturelles. En effet,
selon les familles, leurs origines et leurs traditions, les aliments régulièrement consommés sont différents. Or, les
enfants acceptent plus facilement les aliments qui leurs sont présentés par des personnes avec lesquelles ils se
sentent en sécurité comme leurs parents, qui eux-mêmes montrent l'exemple. Ils apprécient aussi davantage les
aliments qu'ils connaissent et qu'ils consomment souvent.
De plus, la sensibilité gustative et olfactive occupe également une place importante dans les préférences
alimentaires des enfants. En effet, dès les premiers jours de leur vie, certains nourrissons sont très sensibles à
l'amertume des aliments, d'autres enfants le sont beaucoup moins. Cette sensibilité accrue peut avoir une incidence
plus tard sur les choix alimentaires car les enfants les plus sensibles sur le plan gustatif seront les plus difficiles
(Etudes de Matty Chiva, Le doux et l'amer, 1985).
La néophobie alimentaire
La néophobie alimentaire est la peur de la nouveauté, comme une crainte ou une réticence à goûter des aliments
nouveaux pour se protéger d'une « potentielle intoxication ».
C'est une période normale du développement de l'enfant ; il est donc normal qu'il ait du mal à goûter
systématiquement les aliments qui lui sont proposés, notamment les aliments qu'il ne connaît pas.
Sur le plan comportemental, la néophobie alimentaire se manifeste chez l'enfant par une réticence à goûter un
aliment inconnu, et sur le plan des affects et des émotions par une tendance à le trouver mauvais dès lors qu'il
accepte d'y goûter.
Lorsqu'ils ne veulent pas goûter, les enfants ont tendance à observer leur assiette, trier les aliments, les sentir, et
parfois à les recracher après avoir goûté à contrecoeur une toute petite quantité.
Il ne faut donc pas tomber dans le piège et ne proposer aux enfants que les aliments qu'ils aiment. En effet, ils ont
besoin d'être guidés et accompagnés dans la découverte des aliments et des saveurs...
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La familiarisation aux aliments
La néophobie alimentaire peut-être atténuée, voire dépassée par l'apprentissage et l'éveil sensoriel.
En effet, les enfants ont besoin de reconnaître ce qu'ils introduisent dans leur corps car les aliments font partis d'eux
une fois ingérés.
Pour cela, il est nécessaire de :
•
Développer le contact entre l'enfant et l'aliment avant qu'il ne soit présenté dans l'assiette : nommer les aliments
sur les étals du marché pour lui permettre de les identifier, l'associer de temps en temps à la préparation des
plats, cultiver quelques aliments dans un potager et/ou un verger en faisant participer l'enfant pour l'entretien et
la cueillette, visiter les cultures à la ferme...
•
Parler à l'enfant de ce qu'il mange et du menu du jour afin d'identifier les aliments cuisinés.
•
Inciter l'enfant à goûter grâce à des pratiques ludiques (références à des contes, des personnages...) et en
évitant de le forcer car cela lui laisserait un mauvais souvenir.
•
Lui demander de goûter une cuillère pour dire s'il aime ou pas et l'inciter à utiliser du vocabulaire lié à
l'alimentation et aux 5 sens : « C'est vert », « Ça sent fort », « C'est craquant », « Ça pique », « C'est mou », «
C'est doux »... Cela permettra de connaître ses préférences sensorielles.
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•
Répéter la consommation du produit dans le temps, dans un contexte chaleureux, et en ne s'arrêtant pas sur un
premier rejet : il ne faut pas renoncer et représenter plusieurs fois l'aliment sous la même forme culinaire (au
moins 5 fois) afin qu'il soit reconnu puis accepté.
•
Éviter de proposer plusieurs aliments nouveaux au cours d'un même repas pour faciliter cet apprentissage et
leur découverte.
•
Lors de la diversification alimentaire, préférer les aliments simples et non-mélangés afin de leur permettre
d'identifier les saveurs propres aux aliments.
•
Proposer des activités ludiques pour découvrir les aliments : lecture d'histoires sur les aliments, utilisation
d'imagiers, aliments factices pour la dînette, ateliers sur les 5 sens avec divers aliments... Cette éducation
sensorielle est importante et permettra d'amener progressivement l'enfant à apprécier le goût de divers aliments.
Selon Nathalie Rigal, psychologue chercheur, auteur de "La naissance du goût"
La lettre « A table ! » n° 15 « Tout manger et manger de tout... » a déjà abordé ce thème. Vous pouvez la retrouver
dans les anciens numéros.
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