les basaa forment ils un groupe social

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LES BASAA FORMENT ILS UN GROUPE SOCIAL ?
Écrit par Nacrita Lep Bibom
Jeudi, 04 Juin 2015 20:45 - Mis à jour Jeudi, 04 Juin 2015 21:27
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Qu’est qu’un groupe social ? C’est un ensemble d’individus interdépendants et similaires. Pour
être un groupe, il faut préalablement interagir suivant la logique interactionniste de Lewin. Un
ensemble de personnes se définissant sur des critères d’individualité, « moi je pense que », « moi je veux que » s’échappe de la conception sociale du groupe.
Le groupe est par essence régit par les lois d’interdépendance, qui impulsent la dynamique de
l’ensemble qu’il constitue. On ne peut donc par prétendre comprendre un groupe ou le définir
en analysant le comportement de ses différentes individualités. Le groupe se définit par lui et
non pas par la sommation des membres pluriels qui le compose. D’ailleurs les membres d’un
groupe ont le sentiment d’appartenir à celui-ci.
L’importance de l’interdépendance dans le groupe se démontre ainsi dans le besoin de
similarité, de cohérence, de conformité, et d’adhésion des membres à cette norme collective
propre au groupe, sans laquelle aucune dynamique d’ensemble n’est possible ; et par laquelle
le groupe existe et perdure.
Cette interdépendance nécessaire à la survie d’un groupe social et à l’expression de celui-ci,
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qui passe par sa reconnaissance sociale, s’exprime pour un but commun dont les membres en
portent la responsabilité et en assument le destin. Ce but ne pourrait être atteint sans une
structure d’encadrement au sein de laquelle se crée la norme du groupe, ces règles
nécessaires à son bon fonctionnement et dont le respect par tous est garant de son
homogénéité.
Mais il ne suffit pas de se lever et de décréter de l’existence d’un groupe et d’y affilier des
individus. L’individu se joint à un groupe selon qu’il répond à un certain nombre de ses besoins
sociaux. Pour limiter la dissonance cognitive. On est séduit, attiré par un groupe qui apparait
cohésif, et ensuite parce que on a besoin de s’identifier socialement.
Qu’est qui fera donc qu’un enfant de Liten li Basaa se déclare Basaa ?
En s’appuyant sur le modèle fonctionnaliste qui stipule que l’individu cherche à rejoindre un
groupe pour satisfaire ses besoins, on peut dénombrer un certain nombre de besoins que nous
qualifierons de naturels : celui d’affiliation ou de sécurité. Mais ce besoin de sécurité peut en
recouvrir un plus pragmatique ou opératoire, celui de la distinction optimale. « Wowada u
nkanbènjom » dit le proverbe basaa. Une seule main ne peut attacher un paquet. L’individu qui
ne peut dont se distinguer tout seul, se rapprochera d’un groupe à fin d’optimiser sa distinction
en se mêlant à d’autres auxquels il sera assimilé et auxquels il s’identifiera. Ce sera dont en
même temps son groupe d’appartenance et son groupe de référence qu’il convient de
différencier. Le 1 er étant celui auquel on appartient par notre situation quel qu’elle soit. Etre
basaa par exemple est avant toute chose une affaire de naissance. Je nais d’un parent basaa,
alors je le suis. On pourrait aller plus loin dans le décryptage de cette appartenance de
naissance. Selon que le parent basaa soit le père ou la mère de la personne que l’on cherche à
identifier comme basaa, le processus de filiation et de reconnaissance ne sera pas exactement
le même.Pour revenir donc à cette théorie de la distinctivité optimale portée par Brewer, 1991,
l’individu éprouve simultanément deux besoins contradictoires. Celui d’être assimilé à un
groupe, et celui de distinguer celui-ci de d’autres groupes et catégories sociales. Il n’aura donc
pas pour groupe de référence un groupe qui ne suscite pas chez lui un besoin d’assimilation et
qui active son besoin de différenciation, ni un groupe ayant besoin d’assimilation, mais sans
besoin de différenciation. Il aura donc besoin d’atteindre une distinctivité optimale en ayant pour
groupe réfèrent un groupe qui activera son besoin de différenciation tout en comblant son
besoin d’assimilation. L’individu ainsi « comblé » socialement, aura pour groupe référent son
groupe d’appartenance. Ce qui pourrait l’amener à développer une attitude conservatrice,
proche du chauvinisme pour son groupe. C’est la recherche de cohésion au sein de son propre
groupe. « On se joint à ceux qu’on aime ». Et a contrario on combat ceux que l’on n’aime pas.
Et que l’on considère comme une potentielle menace. On est ensemble envers et contre tous.
Ce qui entraine une forte attitude de conformité et le rejet des déviants, mais aussi des
pressions sur eux, aussi considérés comme une menace. Ce qui conduit irrémédiablement à
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aimer les gens auxquels on s’est joint. Le désir d’appartenir à un groupe est donc important
dans la définition même que l’on se fait d’un groupe social. Le jeune Camerounais ou Français,
ou Italien, dont le groupe d’appartenance culturel est Basaa, peut-il être considéré comme
basaa si son désir d’appartenance social à lui, est porté sur un groupe breton ? Ou Corse ? Oui
en tant que son groupe d’appartenance. On est basaa d’abord parce que on a un parent qui
l’est. Mais la question de l’identification demeure et se pose à ce moment-là.
Un groupe peut-il survivre, s’il n’offre pas une distinctivité optimale à ses membres, en ne
satisfaisant pas ses besoins d’assimilation, ni ceux de différenciation ?
La norme, ou plutôt l’utilisation de la norme permet de structurer un groupe. Dans cette
structure s’exerce un ensemble de règles partagées à appliquer selon des situations précises.
Le statut aussi joue un rôle au sein de cette structure. Elle permet une hiérarchie au sein du
groupe social. Hiérarchie qui permet de valoriser certaines attitudes et de récompenser ceux
qui les adoptent le mieux. Selon la place que l’on occupe dans cette structure et sa hiérarchie,
on a un rôle à tenir. C’est donc autour de cette structure que s’organise le groupe social.
Le peuple Basaa aujourd’hui est porté et guidé par quelle structure ? Qui en est l’autorité ?
Quelle est sa hiérarchie ? Quels rôles pour chacun ? Le rôle participe au renforcement du
groupe social. Mais il a ceci de pernicieux qu’il désindividualise le sujet qui l’exerce et dont la
personnalité s’efface devant le rôle. Est-ce ce qui est arrivé à ceux qui tiennent des rôles
aujourd’hui au sein de ce peuple ? Est-ce que enfermer dans leur rôle, ils en ont oublié leur
humanité, seule chose qui permette de comprendre autrui, surtout lorsque l’on compte diriger
un groupe vers un but.
Nsan i ba ni bès.
Nacrita Lep Bibom
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