Contribution UNAFAM

Accompagnement dans le travail d’une personne handicapée psychique
Introduction…importance de la souffrance psychique ; 6% de la population touchée par un
trouble psychique (entre 1à 2% de façon sévère avec suivi) …50% des sdf ont des troubles
mentaux et les 12 000suicides /an en France ont pour origine des troubles psychiques
1)Qu’est ce que l’handicap psy ou ce qu’il n’est pas
*Pas forcément de manifestations spectaculaires/délirantes…il peut être stabilisé.
**Ce n’est pas un handicap mental (déficience intellectuel)
***L’handicap psy n’entraîne pas spécialement de la violence.
****L’handicapé psy vivra une situation variable, parfois imprévisible.
L’aménagement du poste de travail n’est pas technique mais passe par un accompagnement
voir une réorganisation du travail
2) Comment se manifestent les troubles psychiques (divers ,multiformes…)
*Troubles de la pensée(lenteur, confuse, fuite difficultés à suivre une conversation ou élaborer
un projet
*Troubles de la perception (affectant les sons, la vision parfois aussi les odeurs)
*Troubles de la communication et du langage (repli autistique ou excitation, exaltation)
*Troubles du comportement (agitation, phobies, rite obsessionnels, angoisses)
*Troubles de l’humeur (dépressif ou état inverse maniaque ) maniaco-dépressif
*Troubles de la conscience et de la vigilance (difficulté à se concentrer)
*Troubles du sommeil (fatigabilité par le traitement médical)
*Troubles cognitifs (mémoire, attention, jugement ; difficultés à conceptualiser )
*Troubles vie émotionnelle et affectives (anxiété, indifférence ,trouble de caractère)
*Troubles de santé physique (répercussion sur le corps des souffrances psychiques)
Mais tous ces troubles ne se manifestent pas simultanément et ne sont pas inéluctables, ils
diffèrent en fonction de la maladie et sont temporaires et passagers
3) Prendre un emploi implique un suivi médical et aussi un accompagnement social.
La personne est stabilisée par son traitement (suivi par un CMP ,par ex) elle pourra aussi être
accompagné par son entourage familiale et aussi par un SAVS (service d’accompagnement à
la vie sociale)…la réussite de l’insertion professionnelle passe par ce premier point.
4)Intégrer une personne handicapée psy dans l’entreprise passe par une mobilisation….
La création d’un réseau de soutien va permettre l’intégration et le maintien
*Médecin du travail…Garanti l’accompagnement médical et joue un rôle de veille technique
*Infirmier…Garanti un rôle d’écoute et pourra accompagner la personne dans sa prise de
soins
*Hiérarchie …déterminant pour la création de la relation de confiance (rassurer et soutenir la
personne handicapée)
*La RH …un rôle d’appui technique , un médiateur entre la personne handicapée et
l’environnement (lors d’éventuel conflit)
5) Conditions indispensables à l’accueil et l’accompagnement de la personne
handicapée…
*Participation active et volontaire de l’environnement de travail (les membres de l’équipe
sont concernés…former et connaître les possibilités de la personne vont permettre le maintien
dans l’emploi.
*L’entreprise doit accepter la gestion dans le temps de l’accompagnement .L’insertion ne peut
s’envisager sur un temps court
*L’entreprise doit pouvoir s’appuyer sur une expertise extérieur (en terme de soutien ; tuteur
,référent ,accompagnant)
6) L’aménagement du poste de travail….doit tenir compte :
*Des horaires de travail (éventuellement à modifier…tenir compte du temps de trajet).
*Du temps de travail (penser au temps partiel qui prend en compte la fatigabilité)
*Répartition des horaires (faire jouer l’annualisation du temps de travail)
*Organisation du travail (seul ou en groupe….tout dépend de la maladie…avec une
planification + ou- souple)
*Donner du temps pour l’autonomie professionnel (savoir accorder du temps à cette action)
*Période de transition professionnelle (stage de mise en situation pour une nouvelle
orientation à donner)
7) Comment se positionner face à une personne « handicapé psychique » dans
l’entreprise
*Autoriser la personne à parler de ses troubles et définir avec lui ses besoins pour le rendre
acteur de son insertion professionnel (attitude de respect et de bienveillance)
*Reconnaissance administrative du handicap…(cela pourra aider la personne mais pas dans
tous les cas)…néanmoins ,en nommant la maladie ,on se donne aussi les moyens de
considérer les besoins particuliers de la personne
*En cas de troubles non prévus et graves ; protéger le salarié et faire appel à de l’aide
médicale extérieure (que l’on aura prévue)
Enfin on peut affirmer que la présence de l’handicap au sein de l’entreprise , humanise les
rapports entre les personnes, même si le temps d’apprentissage ne doit pas être mis de côté.