PROGRAMME Mardi 16 décembre 2014 09h30 – 10h15 Accueil des participants (Hall MSH) 10h15 – 10h45 Ouverture du colloque (Amphi Germaine TILLION – MSH) Christian PIHET, Vice-Président de la Commission Recherche, Université d’Angers Christophe BECHU ou son représentant, Président d’Angers Loire Métropole et Maire d’Angers Christine BARD, Directrice de la SFR Confluences d’Angers et Professeure des universités en histoire - CERHIO Philippe DUHAMEL, Directeur du laboratoire ESO-Angers et Professeur des universités en géographie, UFR ESTHUA Tourisme et Culture Stéphane LEROY et Emmanuel JAURAND, Professeurs, géographes, UMR CNRS 6590 ESO, Angers, responsables scientifiques de la Biennale 10h45 – 11h30 1ère Plénière (Amphi Germaine TILLION – MSH) Line CHAMBERLAND, Professeur, sociologue, Université du Québec à Montréal Des sexualités et des genres 11h30 – 12h45 Atelier 1 : DésirS (Salle de conférence – La Passerelle) Animateur : Emmanuel JAURAND, Professeur en géographie, Université d’Angers, UMR ESO, responsable scientifique de la Biennale Arnaud ALESSANDRIN – Université de Bordeaux, Centre Emile Durkheim ; Marielle TOULZE, Université de Saint-Etienne, Centre Max Weber BDSM Public Event : plaisir ; pouvoir et domination Nathanaël WADBLED – Université de Lorraine, Université du Québec à Montréal La cité des désirs. Topographie des pratiques sadomasochistes dans « The Duchess of LA » de Jane Delynn Brieuc BISSON – Université Rennes 2, UMR ESO Venise ville des amoureux : construction et entretien d’un mythe contemporain vu du point de vue français Atelier 2 : Faire avec la distance. (Amphi Germaine TILLION – MSH) Animateur : Dominique ROYOUX, Professeur associé, Icotem – Ruralités, Poitiers Gérard CREUX – IRTS Franche-Comté, C3S ; Sabrina PRESSE, Université Lille 3 La vie affective et sexuelle à l’épreuve de la distance Antony CHAUFTON – CAARUD Montaraire « Ici et ailleurs » : le double exil Pierre BRASSEUR – Université Lille 1, CLERSE Handicapé-ch-conjointe.fr : les migrations de l’amour 12h45 – 14h30 14h30 – 16h00 Déjeuner (Caféteria) Visite de l’exposition « Nanamorphoses » à la BU Belle-Beille Atelier 3 : Peur et harcèlement dans l’espace public (Salle de conférence – La Passerelle) Animatrice : Chadia ARAB, Chargée de Recherche en géographie, UMR ESO, Université d’Angers Yves RAIBAUD – Université Bordeaux Montaigne, UMR ADES Désirs de ville, peurs urbaines Marion TILLOUS – Université Paris 8, UMR LADYSS ; Perrine LACHENAL, Université Aix-Marseille, IDEMEC Harcèlement sexuel et consubstantialité des rapports de domination Maaike VOORHOEVE – Wissenschaftskollegzu, Berlin Controlling bodies, controlling space : the case of the law prohibiting sexual harassment in Tunisia Laura VAN PUYMBROECK ; Yves RAIBAUD – Université Bordeaux Montaigne, UMR ADES Le harcèlement de rue des étudiantes à Bordeaux Atelier 4 : Identité de genre et droit à la ville ? (Amphi Germaine TILLION – MSH) Animatrice : Sophie LOUARGANT, Maîtresse de conférences, géographie et aménagement du territoire, Université Grenoble 2, UMR PACTE Catherine DESCHAMPS – Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris Val-de-Seine, EA SOPHIAPOL-LASCO Genre et séduction dans l’espace public parisien Charlotte PRIEUR – Université Paris 4, UMR ENeC De la sécurité à la bienveillance : questionner la construction des lieux queers radicaux parisiens et montréalais 16h00 – 16h30 Pause (Hall MSH) 16h30 – 17h15 2ème Plénière (Amphi Germaine TILLION – MSH) Didier ERIBON, Professeur de Sociologie, Université de Picardie-Jules Verne Système du genre et verdicts sexuels: "La Domination masculine" revisitée 17h15 – 18h15 Table ronde / Débat : Harcèlement sexuel et université (Amphi Germaine TILLION – MSH) Animatrice : Christine BARD, Directrice de la SFR Confluences d’Angers et Professeure d’Histoire – UMR CERHIO Participants : Yves RAIBAUD, Sabrina SEBTI, Perrine LACHENAL, Marion TILLOUS, 18h15 Fin de journée 18h30 Départ du bus pour le centre-ville 20h00 Dîner (Restaurant Mets et Vins Plaisirs – 44 bd Ayrault – 49100 ANGERS)) Mercredi 17 décembre 2014 09h00 – 09h15 Accueil des participants (Hall MSH) 09h15 – 10h00 3ème Plénière (Amphi Germaine TILLION – MSH) Isabelle CLAIR, Chargée de Recherche en sociologie, UMR CRESPPA-GTM 10h00 – 10h45 4ème Plénière (Amphi Germaine TILLION – MSH) Guy DI MEO, Professeur émérite de géographie, Université de Bordeaux Montaigne Le genre et les lieux, une approche de géographie sociale 10h45 – 11h15 Pause (Hall MSH) 11h15 – 12h45 Atelier 5 : Homosexualiser l’espace public (Amphi Germaine TILLION – MSH) Animateur : Yves RAIBAUD, Maître de Conférences – HDR, géographie, Université Bordeaux Montaigne, UMR ADES Jean-Marc FOURNIER – Université de Caen, UMR ESO Lecture géographique du film « L’inconnu du lac » d’Alain Guiraudie (2013) à travers les notions d’effet de lieu, de frontières et de territoires. Ulysse LASSAUBE – Université Paris 1, UMR Géographie-cités L’espace public urbain et le plaisir homosexuel illicite Emmanuel JAURAND – Université d’Angers, UMR ESO La sexualisation de l’espace public : construire un entre-soi masculin à la plage Denis TRAUCHESSEC – Université d’Angers, UMR ESO « Tu sais où ça baise ? » Acquérir des savoirs spatiaux pour pratiquer les lieux de drague homosexuelle Atelier 6 : Discrimination : faire et défaire la norme (Salle de conférence – La Passerelle) Animateur : Erika FLAHAULT, Maîtresse de Conférences en sociologie, Université du Maine, UMR ESO Pierre VERDRAGER – Université Paris Descartes, CERLIS Le mariage et le placard Line CHAMBERLAND, Université du Québec à Montréal Adéquation des services sociaux et de santé avec les besoins des minorités sexuelles au Québec Raquel Lage TUMA – Université Fédérale de Goias Mariage Homosexuel : légalisation, rituel et tradition Alain LEOBON – Université d’Angers, UMR ESO Discriminatios et attitudes négatives rapportées par les répondants du Net Gay Baromètre 2013 : une approche exploratoire à l’intersection de diverses catégories d’oppression 12h45 – 14h15 Déjeuner (Caféteria) 14H15 – 15H45 Atelier 7 : Corporéité et rapport de domination (Amphi Germaine TILLION – MSH) Animatrice : Francine BARTHE-DELOIZY, Maîtresse de Conférences – HDR en géographie, Université de Picardie-Jules Verne, UMR ENeC Colette LE PETITCORPS – Université de Poitiers, UMR MIGRINTER Désexualisées et objets du désir sexuel. Femmes noires domestiques à l’île Maurice Sibylla MAYER – Université Catholique de Louvain, Chaire Hoover, CIRFACE L’ordre négocié des lieux de prostitution Gaëlle SEMPÉ – Université Rennes 2, UFRAPS Espace carcéral et homosexualité : Etude sur les rapports sociaux de sexe et la domination masculine dans le sport en prison hommes Hélène MARTIN – Haute Ecole de Travail Social et de Santé de Lausanne, EESP Le corps comme espace de pratiques et de discours sexuant. L’exemple de la chirurgie sexuelle cosmétique Atelier 8 : Fiertés et Festivités LGBT (Salle de conférence – La Passerelle) Animateur : Colin GIRAUD, Maître de conférences en sociologie, Université Paris-Ouest, EA SOPHIAPOL Carlos Eduardo MAIA – Université Fédérale de Juiz de Fora Colorier le paysage : les parades LGBT à Sao Paulo, Anvers et Amsterdam Antoine LE BLANC – Université du Littoral, TVES Pratique spatiales du sport LGBT : de la gestion du risque à la création d’espaces et de réseaux sportifs parallèles Julie PODMORE – Université Concordia de Montréal Le droit à la ville « gouine » : la géographie politique des marches « dyke » à Montréal en 2012 Line CHAMBERLAND ; Joseph Josy LEVY – Université du Québec à Montréal La mémoire spatiale dans les récits de témoins-acteurs du mouvement LGBT au Québec 15h45 – 16h15 Pause 16h15 – 17h15 Table ronde : Où vont les recherches sur les sexualités et l’espace ? (Amphi Germaine TILLION – MSH) Animateur : Stéphane LEROY, Professeur en géographie, Université d’Angers, UMR ESO, responsable scientifique de la Biennale Participants : Rachele BORGHI, Nadine CATTAN, Colin GIRAUD, Alain LEOBON, Carlos Eduardo MAIA, Raymonde SECHET 17h15 Clôture du colloque (Amphi Germaine TILLION – MSH) 17h30 Départ du bus en direction de la Gare RÉSUMÉS BDSM PUBLIC EVENT : plaisir ; pouvoir et domination ALESSANDRIN Arnaud Centre Emile Durkheim, Bordeaux [email protected] TOULZE Marielle Centre Max Weber, St Etienne [email protected] RÉSUMÉ Lors de cette communication, notre analyse portera sur ce que les évènements publics du BDSM font à l’urbain. Il existe, en effet, dans l’espace contemporain, une connivence entre le dedans et le dehors. En prenant appui sur ces mises en scènes de l’intime dans l’espace social, il s’agit d’observer comment le réel, qu’il soit d’ordre privé, intime ou public s’entremêle, se croise, se superpose de manière désordonnée dans le monde urbain. Les FOLSOM de Berlin et de San Francisco sont des évènements symptomatiques de cette porosité en acte dans le monde urbain. Les FOLSOM sont des rencontres et des instants de pratiques BDSM (Bondage, Domination, Sado-Masochisme) annuelles, qui se déroulent aussi bien dans des lieux publics (rues, parcs) que privés (bars, clubs) et semi-privés (appartements ouverts sur l’extérieur). Ainsi l’idée de ce qui tenait d’une frontière imperméable et concrète entre ce qui était de l’ordre du public et du privé – si tant est que 1 cette frontière ait vraiment existé – se relève à présent indistincte, confuse, effritée et poreuse. Dans un premier temps, nous reviendrons sur une géographie du DBSM, telle qu’elle est notamment produite par la géographie nord-américaine. Une fois cet état des lieux esquissé, nous poserons deux questions : De quelle manière le consentement privé peut-il servir de base à un consentement plus large ou, pour le dire autrement, jusqu’où ce qui relève de la philosophie morale permet-il d’épouser les contours d’une philosophie politique ? - En prenant appui sur la territorialisation du contrat BDSM nous montrerons en quoi, la pratique BDSM et le consentement qu’elle convoque participent d’une contractualisation éphémère (et sélective) de l’espace public. Pour répondre à ces interrogations, nous prendrons appui sur de vidéos (professionnelles ou amatrices) recueillies sur Internet, d’une analyse des supports de communication des FOLSOM (sites internet, affiches) ainsi que de témoignages. A la suite de quoi nous nous pencherons sur ces nouvelles formes d’agencement de l’espace urbain, produisant des effets de brouillage caractéristique d’une indistinction des lieux, des formes du visible et des pratiques. La ville contemporaine offre ainsi un large champ d’expériences de l’ordre du troublant, de l’évanescent ou encore du tournoyant. Ce sont ces formes du sensible que nous souhaitons rendre compte dans les mises en corps qui sont expérimentés lors des manifestations BDSM. Par ailleurs, ces dernières suggèrent que les interactions qui s’y jouent, ne renvoient pas seulement à des jeux triviaux de domination, mais sont à considérés aussi comme des renversements possibles des représentations du corps politique dans l’espace social ou les logiques de dominations se jumèleraient avec d’autres logiques d’actions comme celles du consentement, du plaisir, ou encore du subversif. Cet exercice s’inscrit donc pleinement dans une géographie des plaisirs et des tabous. BROWNE Kate et al. (dir.), Geographies of sexualities, Ashgate, 2009. DOWNING Lisa, « Power for pleasure », New Informations, vol.80-81, pp : 218-220, 2013. FOUCAULT Michel, «Sexe, pouvoir et la politique de l'identité », dits et écrits, Tome IV, 1994. POUTRAIN Véronique, Sexe et pouvoir. Enquête sur le sadomasochisme, Paris, Belin, 2003. WEISS Margot, “BDSM sexuality in the San Francisco bay area”, Anthropologica, n°48, pp: 229-244, 2006. La cité des désirs. Topographie des pratiques sadomasochistes dans « The Duchess of LA » de Jane Delynn WADBLED Nathanaël Université de Lorraine (CREM), Université du Québec à Montréal, Université Paris 8 [email protected] RÉSUMÉ Dans la nouvelle « The duchess of LA », l’écrivaine américaine Jane Delynn propose une topographie des lieux de désirs et de plaisirs sadomasochistes. L’évolution du rapport de la narratrice aux pratiques SM, passant de voyeur d’une séance hétéronormative à actrice d’une pratique queer puis au renoncement à ces fantasmes, correspond à une circulation entre différents espaces associés à chaque forme que prend son désir. Elle passe de l’espace privé intime d’une maison à l’espace communautaire d’un bar lesbienne cuir à l’espace public. À chaque fois un rituel spécifique introduit en même temps dans le nouvel espace et dans un certain mode de circulation des désirs. La narratrice est mise dans une certaine disposition à adopter certains codes et comportements à la fois sociaux et fantasmatiques associés à ces lieux. S’opposent ainsi respectivement les formes sociales de l’intimité coupées de l’extérieure où se reproduisent les normes ou les habitudes malgré l’apparence d’une certaine libération autoproclamée, des communautés ou subcultures sexuelles où peut se jouer la production d’identités ou de pratiques en décalage, et de la publicité où les sujets sont contraints de correspondre à des normes sociales reconnues pour établir des relations avec les autres. Cette communication se propose d’analyser la manière dont ces déplacements sont indissociablement physiques et symboliques, et comment en les décrivant Jane Delynn propose une géographie urbaine du sadomasochisme. Venise ville des amoureux : construction et entretien d’un mythe contemporain vu du point de vue français BISSON Brieuc Université Rennes 2 [email protected] RÉSUMÉ Venise est aujourd’hui une ville connue mondialement, pour laquelle le rôle des représentations dans sa perception est, peut-être plus que dans d’autres villes, primordial. Une des représentations les plus remarquables associée Venise est celle de ville des amoureux, qui tend à en faire la ville romantique par excellence dans une approche particulièrement hétéro normée. Or ce qui s’apparente aujourd’hui à un mythe est une construction du XIXe siècle. On constate en effet que l’image de Venise qui primait au XVIIIe siècle était non l’image d’une ville romantique mais celle d’une ville des plaisirs interdits et du jeu. Il s’agit donc de chercher à comprendre comment on a pu passer de la Venise des plaisirs à la Venise romantique dans le cadre conventionnel du voyage en amoureux. On aborde ici ce glissement au prisme d’une approche croisée de la vie et des œuvres « vénitiennes » de Casanova, Byron et Musset. Trois figures qui accompagnent cette évolution entre ces deux images bien distinctes de Venise. L’aventure de Alfred de Musset et de Georges Sand dans la ville lagunaire en 1834 marque, notamment du point de vue français, un tournant important dans la construction de cette image romantique de la ville. Il est également intéressant de se demander comment ce mythe est entretenu aujourd’hui, par qui, et dans quel but. Les médias culturels, cinéma ou romans d’amour, comme les acteurs du monde du tourisme sont ici particulièrement interrogés. Il s’agit donc d’une approche géo littéraire d’un objet urbain et des représentations qui le fondent. La vie affective et sexuelle à l'épreuve de la distance CREUX Gérard Université de Franche-Comté IRTS de Franche-Comté [email protected] PRESSE Sabrina [email protected] RÉSUMÉ Si la distance ne semble plus faire obstacle à la rencontre, la construction du couple, dans sa dimension affective et sexuelle, peut être considérée de différentes manières. Michel Bozon parle ainsi de scénarios de la vie sexuelle envisagés par la société et note que « les limites même du sexuel sont changeantes historiquement, culturellement et socialement »2. Autrement dit, nous proposons d’interroger ce qu’engendre la mise à distance des corps dans une perspective amoureuse. Quand bien même les premiers échanges épistolaires remontent au 1er siècle av. J.-C., ce qui caractérise ceux de notre ère numérique, c’est leur simultanéité et leur rapidité. Or la simultanéité des échanges apporte aussi la possibilité aux « partenaires amoureux » d'être réunis dans un espace numérique susceptible d’apaiser l'attente de la prochaine rencontre. Ainsi les espaces virtuels, mais également cette communication numérique, amèneraient les partenaires à développer ce que nous appellerons leur « géo-imaginaire », ce qui correspond au fait d’imaginer son partenaire amoureux dans son espace réel à partir d’éléments authentiques (plans, photographies). Nous pouvons ainsi repérer dans ces nouveaux comportements une part d’innovation et de créativité de ces couples en « pointillé » amenant à une forme de reliance. Le face à face virtuel semble remplacer le face à face physique et les premières scènes amoureuses se réalisent virtuellement, quand bien même en direct, avant de devenir réelles, les partenaires se dévoilant spirituellement avant de se dévoiler physiquement amenant à penser à une forme d’apprentissage amoureux. C’est à partir d’un travail de terrain qualitatif original auprès de personnes vivant une relation à distance que sera construite notre réflexion. Dans un premier temps, nous analyserons les conditions sociales de production d’une relation à distance et dans un second temps, les effets de la distance spatiale dans la fabrication du couple à travers à travers, entre autre, du rapport au corps. 2 Michel Bozon (2006), La séxualité, in Dictionnaire des sciences humaines et sociales, Sylvie Mesure et Patrick Savidan (dir.), Paris, Editions PUF, pp. 1078-1081 « Ici et ailleurs » : le double exil CHAUFTON Antony [email protected] RÉSUMÉ Scènes de vie quotidienne dans les départements de l’Oise et de l’Aisne qui convoquent des femmes qui s’exposent et se drapent de discrétion, à l’intérieur de leur camionnette, mais aussi d’autres se montrant plus volontiers, marchant toute la journée, prêtes à s’engouffrer dans un véhicule. Toutes partagent le fait de se livrer à la prostitution, dans un espace qui se dessine à la périphérie de villes, aux abords des forêts, le long d’axes routiers, dans la campagne. Mais au-delà, toutes dessinent leur vie en trois lieux majeurs que sont la zone prostitutionnelle, leur logement et leur vie à l’extérieur de nos frontières. Cela en fait des migrantes et, plus volontiers encore, des femmes d’exil pour lesquelles tous ces lieux, aussi distants et distincts soient-ils, viennent pourtant se confondre. Mots-clés : prostitution, exil, intime, jeu, hétérotopies, aventure, corps migrant "Here and elsewhere": the double exile Scenes of daily life in the departments of Oise and Aisne convening women who expose themselves and drape of discretion within their van, but also others more willingly walking all day, ready to step into a vehicle. All of them share the fact of prostitution, in a space that is emerging on the outskirts of cities, near forests, along roads, in the countryside. But beyond they all draw their life in three major places such as the prostitution area, their housing and their life outside our borders. Thus they become migrants and even more willingly women of exile, for whom all these places, as distant and distinct as they are, are nevertheless confused. Keywords : prostitution, exile, intimate, play, heterotopias, adventure, migrant body Ben Slama, F., 2009, « Exil et transmission ou mémoire en devenir », Le français aujourd’hui, n°166, p. 33-41 Boyer, A., 2006, « Le lieu et le lien », Cahiers critiques de thérapie familiale et de pratiques de réseaux, n°37, p. 9-16 Ferenczi, S., 1932, « Confusion de langues entre les adultes et l’enfant », Psychanalyse IV, Œuvres Complètes, Tome IV : 1927-1933, Paris, Payot, 335 p., 2004 Foucault, M., 1984, « Des espaces autres », Dits et écrits : 1954-1988, Tome IV : 1980-1988, Paris, Gallimard, 912 p., 1994 Handman, M.-E., Mossuz-Lavau, J., 2005, La prostitution à Paris, Paris, Ed. de La Martinière. Jankélévitch, W., 1963, « L’aventure, l’ennui, le sérieux », Philosophie morale, Paris, Flammarion, 1173 p., 1998 Musso, S., 2007, « Les paradoxes de l’invisibilité. Le travail de rue d’une association marseillaise auprès de prostituées maghrébines », ethnographiques.org, n°12 Sayad, A., 1999, La double absence. Des illusions de l’émigré aux souffrances de l’immigré, Paris, Editions du Seuil, 537 p. Tabet, P., 2004, La grande arnaque. Sexualité des femmes et échange économico-sexuel, Paris, L’Harmattan, Bibliothèque du féminisme, 207 p. Winnicott, D., 1975, Jeu et réalité. L’espace potentiel, Paris, Editions Gallimard, 240 p. Handicapé-ch-conjointe.fr : les migrations de l'amour BRASSEUR Pierre Université de Lille1 - Cité scientifique [email protected] RÉSUMÉ Internet est devenu un médium courant pour la rencontre de partenaires occasionnels ou réguliers. On sait davantage de choses sur les usages de ces sites quand les utilisateurs sont des hommes et femmes hétérosexuels, valides et occidentaux. Ces sites généralistes, pour reprendre la typologie établie par Marie Bersgtröm, sont la partie immergée d’un ensemble de sites plus spécialisés réunissant des individus sur la base de leur préférence sexuelle ou en fonction de leur confession ou de leur niveau social. Parmi ceux-ci, on en compte un type sur lequel mon propos va porter : les sites de rencontres spécialisés dans le handicap. Il en existe une petite dizaine en France, plus ou moins actifs, parmi les plus connus : http://www.handinetwork.com/; http://www.handiclub.com. Dans cet article je mobiliserai l’ethnographie de deux de ces sites de rencontres « spécialisés». Je présenterai les résultats de l’analyse systématique de deux cents petites annonces publiées sur ces sites. Je mettrai un accent tout particulier sur la place des valides sur ces sites. En effet, on y constate la présence d’un nombre important de profils rédigés par des femmes valides originaires du Cameroun, du Gabon et du Madagascar recherchant explicitement des conjoints en situation de handicap français. Elles mettent en avant dans leurs annonces à la fois leur capacité de soin à la personne handicapée, mais aussi dans un ensemble de stéréotypes sexuels racialisés leur capacité à être de bonnes maîtresses (la sexualité devenant ici une ressource migratoire pour reprendre les mots de Florence Lévy et Maryléne Lieber). Ce constat sera alors l’occasion de mener une réflexion sur ce qui pourrait être interprété comme une « mondialisation du care, de l’amour et de la sexualité ». Désirs de ville, peurs urbaines RAIBAUD Yves Université Bordeaux Montaigne [email protected] RÉSUMÉ Dans cette communication je chercherai à explorer de nouvelles possibilités de description de la ville. L’humain y apparaît à la fois comme usager et constructeur des espaces qu’il occupe. Assigné à des lieux fonctionnels pour résider, travailler, se distraire, il se trouve aussi, le plus souvent, dans des situations de mobilité au sein de ces espaces où se déroulent des interactions complexes. A la fois prévisible et imprévisible, cette occupation de l’espace par des femmes et des hommes est indissociable des émotions qu’elles-ils ressentent, émotions dont l’expérience répétée construit la spatialité des acteurs : désirs de rencontre, peur de la nuit, attrait des larges espaces ouverts, recherche de lieux confinés, mais aussi bruits hostiles ou complices, odeurs fortes ou sensations subtiles qui accompagnent le frottement des corps avec les « choses de la ville ». Les flâneurs urbains, poètes de la ville et psychogéographes ont rendus mythiques les dérives urbaines, l’attrait de la ville inconnue, le désir qui court au long des rues tel que le décrivent André Breton, Philippe Soupault ou Walter Benjamin. Cette mythologie s’oppose aux peurs urbaines quotidiennes, et notamment celles des femmes qui précisément excitent le désir des hommes qui les suivent, les hèlent ou les agressent. A partir de travaux de recherche sur l’agglomération urbaine de Bordeaux, je tenterai de décrire ce que pourraient être des territoires idéaltypiques érotiques et anxiogènes en définissant leurs articulations comme des indicateurs de flux, de frontières et de passages entre espaces de la ville et non comme des catégories structurant les territoires. D’une part l’érotisation des espaces est aussi diverse que ne l’est la sexualité des individus. D’autre part les mêmes lieux peuvent être érotiques ou anxiogènes selon les individus qui les fréquentent : des quartiers de ville spécialisés dans le plaisir sont peu accessibles aux femmes, un quartier gay peut être stressant pour un homme hétérosexuel, un lieu échangiste peut paraître érotique pour un individu d’un couple et anxiogène pour l’autre, l’ethnicité peut être vécue comme érotique ou anxiogène. L’infinie variation des désirs et des peurs nous parle simultanément des villes et de la manière dont les « individus spatiaux » s’orientent sexuellement dans celles-ci. Baudry P., La ville, une impression sociale, Belval, Circé, 2012 Cattan N., Leroy S., Atlas mondial des sexualités, revue Autrement, 2013 Di Méo G., Les murs invisibles, Armand Colin, 2010. Raibaud Y., Géographie socioculturelle, Logiques sociales, L'Harmattan, 2011 Harcèlement sexuel et consubstantialité des rapports de domination TIILLOUS Marion Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis [email protected] LACHENAL Perrine Université Aix-Marseille [email protected] RÉSUMÉ Notre objectif est de nourrir une réflexion sur l’intersectionnalité et la consubstantialité des rapports de domination à partir du cas du Caire où le harcèlement sexuel est devenu un problème public au cours des années 2000 (Kreil, 2012). La proposition s’appuie sur l’étude de deux lieux dans lesquels des réponses à ce problème sont formulées : les cours d’autodéfense féminine et les voitures de métro réservées aux femmes. Dans les deux cas, nos observations montrent que derrière les questions de domination sexuelle se nouent des dominations de classe, les hommes des classes populaires étant très fréquemment désignés comme les responsables des actes de harcèlement. Elles rejoignent les résultats obtenus par les recherches sur la classe moyenne supérieure émergente en Egypte (de Koning, 2009). Si l’imbrication entre différentes appartenances (femme + noire ou femme + ouvrière) est bien documentée, la confrontation de groupes concernés par une seule des dominations (homme + ouvrier ou femme + classe supérieure) le semble moins. Celle-ci nous invite à examiner de plus près les ressorts de la consubstantialité des rapports de domination : si les dominations sont consubstantielles, pourquoi n’y aurait-il pas en effet de solidarité entre groupes dominés contre les groupes dominants ? Les interactions et les rôles de ces groupes, que nous pourrions qualifier d’"intermédiaires" - dans les processus de domination - sont à étudier en tant que tels : c’est parce qu'ils ont un pied du côté des dominants - homme ou classes supérieures dans notre cas - qu’ils peuvent, semble-t-il, être instrumentalisés contre les autres groupes dominés. Mais envisager le harcèlement sexuel sous l’angle des rapports de domination de classe oblige le chercheur à examiner de plus près la nature même du harcèlement sexuel. Comment dire que le harcèlement sexuel ait « stabilisé » les femmes des classes moyennes et supérieures, à l’encontre des hommes des classes populaires, sans nier la dimension violente que comporte l’expérience même du harcèlement sexuel ? Menée à deux voix, celle d’une géographe et d’une ethnologue, notre communication se nourrit de nos approches disciplinaires complémentaires, et de nos terrains respectifs et communs comme celui mené ensemble au printemps 2012 dans le métro du Caire. Controlling bodies, controlling space: the case of the law prohibiting sexual harassment in Tunisia VOORHOEVE Maaike Ecole des Hautes Études en Sciences Sociales Paris [email protected] RÉSUMÉ Tunisia is known as a ‘feminist’ country, a reputation that it owes to laws such as the Personal Status Code of 1956. Such laws were the result of a ‘state feminism’, serving the government’s project to modernize society (Ben Achour 2001). Moreover, the women’s rights discourse served to legitimate an authoritarian government (Geisser and Gobe 2007). One of these ‘feminists’ laws is the one of 2004 criminalizing sexual harassment. At first sight a next step in the enhancement for women’s rights, the law turned out to be just another means to control both bodies and space. This paper revolves around two axes: (1) the genealogy of the sexual harassment law and (2) its application in the years before the Tunisian revolution. It argues that, while issued in response to a lobby of the secularist women’s rights organizations, this law is a product par excellence of Tunisian authoritarianism. (1) Genealogy The law on sexual harassment was in fact the result of ‘women’s collective claim for equality and social change’ (Ben Achour 2001) and as such, it was not part of the pragmatic state feminism that lay at the basis of the other feminist laws. After a long lobby from the Tunisian women’s rights organizations, the ruling party decided to penalize sexual harassment. Dominated by an urban, Westernized, francophone intellectual elite (Marzouki 1993), the question arises as to what the intentions of these organizations were and to what extent they realised how their claim would be instrumentalized by the regime. The project addresses these and other questions building on the Marxist idea that law is a tool of the political system to further the interests of the ruling classes. This is not only true for property laws; all laws in his view aim to dominate the working classes, and as such, the ruling classes use law for non-legal ends (Milovanovic 2004). (2) Practice At first sight, the article on sexual harassment seems a measure to protect the access of women to public space. In Foucault’s terms: it is a ‘disciplinary technique’ (a law) aiming at ‘normalizing’ female presence in public space while rendering the behaviour that makes such presence uncomfortable ‘abnormal’ (Foucault 1975, Link 2004). As such, undisturbed female presence in public space becomes the ‘norm’, while disturbing such presence becomes a deviation of a norm. In practice, however, the various disciplinary institutions (police, judiciary) employ the law to different ends. As a consequence, one might say that the institutions are in fact applying a different norm than the one issued by the legislature. Their norm is to render the presence of the young and urban poor in certain public spaces ‘abnormal’, regardless of their behaviour. This is an instance of legal pluralism: institutions applying a norm that is not state law as it is in the books (Griffiths 1986, Fuller 1994). Le harcèlement de rue des étudiantes à Bordeaux VAN PUYMBROECK Laura, RAIBAUD Yves Université Bordeaux Montaigne [email protected] RÉSUMÉ La communication présente d’abord un travail de recherche sur le harcèlement de rue des étudiantes à Bordeaux (ADESS, Agence d’Urbanisme d’Aquitaine 2011, Communauté Urbaine de Bordeaux, 2014). L’enquête réalisée par questionnaires, entretiens et groupes focus montrent les conditions dans laquelle les étudiantes de Bordeaux vivent la ville, partagées entre sentiment de liberté, désir de fête et anxiété. Elle décrit la graduation des agressions, de la « drague lourde » au viol, les lieux et les circonstances des ces situations, la façon dont les étudiantes réagissent. Elle précise ensuite les contraintes que s’imposent les étudiantes à Bordeaux : avant de sortir, dans la rue, dans les transports en communs, dans les lieux de fêtes, la nuit. La communication considère ensuite la place des étudiantes dans les villes universitaires : participant à « l’ambiance urbaine » des villes, les étudiantes restent des proies potentielles pour des prédateurs de toutes catégories, du dragueur de banlieue au harceleur sexuel à haut niveau d’études. La présence visible de nombreuses étudiantes étrangères possédant un faible capital social et peu de réseaux locaux, met en scène dans la ville les images érotiques qui participent aux imaginaires sexuels mondialisés. Des étudiantes, venues des « pays de l’Est », issues des anciennes colonies africaines ou de Chine, habitant sur un campus excentré au milieu d’immenses espaces verts, sont les cibles particulièrement vulnérables et remarquablement peu protégées des agresseurs. Ainsi, bien qu’elles plébiscitent les quartiers de fêtes et revendiquent leur place dans la vie sociale des centres ville, les étudiantes participent à leur dépend à l’érotisation d’une ville faite par et pour le désir des hommes. Genre et séduction dans l’espace public parisien DESCHAMPS Catherine Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris RÉSUMÉ Deux ethnographies successives servent de matrice de départ à cet exposé. La première, conduite dans la première partie des années 2000, porte sur la prostitution de rue en Ile-de-France. Les femmes, les hommes et les transgenres qui vendent des services sexuels rencontrés à cette occasion ont un rapport assez contrasté à leur territoire de racolage, allant d'un espace représenté comme une sorte d'adresse à une vision beaucoup plus expansive. La seconde recherche, menée à partir de 2007, interroge la séduction de femmes hétérosexuelles et multipartenaires (plus d'un partenaire sexuel par an) dans l'espace public et semi-public parisien, notamment la nuit. Or il apparaît qu'un multipartenariat conséquent s'accompagne d'un développement de compétences singulières, qui éloignent progressivement les représentations de dangerosité de la ville nocturne et augmentent en conséquence ses possibilités d'usage. Au delà de ces deux terrains, dont l'intérêt est de mettre côte-à-côte des « populations » construites comme spectaculaires avec d'autres qui le sont nettement moins, il s'agit de questionner la possible existence d'un dispositif serré de gestion des femmes et des hommes dans les espaces publics et domestiques. Le mode de sélection des faits divers donnant lieu à médiatisation, les procès dont ils font l'objet, les représentations des femmes et des hommes enquêtés ainsi que les libertés qu'elles et ils se donnent, leurs faits et gestes encore, tout semble s'articuler pour renforcer un partage en termes de genre du dedans et du dehors – partage, il est intéressant de le noter, qui entre en contradiction avec les connaissances statistiques que nous avons des lieux du danger selon le sexe. De la sécurité à la bienveillance : questionner la construction des lieux queers radicaux parisiens et montréalais PRIEUR Charlotte Université Paris-Sorbonne [email protected] RÉSUMÉ Les lieux queers sont des espaces de résistance contre l'hétéronormativité de la société et contre l'homonormativité des quartiers gay mais ils ne sont pas délivrés des rapports de domination structurant la société ni de violences physiques et symboliques. Le but de cette communication est de montrer comment ces lieux queers sont des havres pour se protéger de la vision normative de la sexualité et des genres mais aussi des lieux de résistances devant s'adapter aux conditions matérielles de l'espace; aux rapports de domination traversant la société et aux rapports de pouvoir interpersonnels. Les communautés queer de Paris et Montréal ne se sont pas développées dans les mêmes contextes sociaux, culturels et politiques. À Montréal, les queers, lesbiennes et queer of color partagent des lieux queers et travaillent ensemble sur plusieurs projets politiques collectifs (Radical Queer Semaine, PerversCité, Queer Bookfair, PinkBloc, Dyke March…). A l'inverse, à Paris, les lesbiennes radicales et les communautés queers et transpédégouines travaillent difficilement ensemble, socialisent peu, voire se détestent alors même que leurs buts se rejoignent. Pour étudier ces deux communautés, je me focaliserai plus précisément sur leurs rapports au concept d'espace safe, importé de l'univers anglo-américain (safe space, safer space). Cette notion donne matière à beaucoup de discussions dans les milieux militants : comment sécuriser les espaces et par rapport à quoi, à qui ? Est-ce nécessaire ? Comment différencier sécurité et confort ? Quel nouveau sens peut-on donner à ces lieux ? Dans cette communication, je montrerai comment les notions de "sécurité" et de "sécurisation" sont remises en cause. Souvent, l'argument de la sécurisation est utilisé par les personnes ayant le plus de privilèges pour invisibiliser les plus précaires. Je montrerai ensuite comment les espaces queers peuvent être repensés au-delà de cette idée de "sécurisation des espaces". Dans une perspective queer matérialiste, les méthodes utilisées sont principalement ethnographiques (de l'observation participante à la participation observante) mais aussi quantitatives (réalisation d'un questionnaire). Ainsi, je présenterai dans un premier temps les milieux queers montréalais et transpédégouines parisiens. Puis, je m'intéresserai au sens que la notion de safe space prend dans ces deux espaces géographiques et culturels. Enfin, je montrerai les alternatives mises en place (brave space). Lecture géographique du film « L’inconnu du lac » d’Alain Guiraudie (2013) à travers les notions d’effet de lieu, de frontières et de territoires. FOURNIER Jean-Marc, Université de Caen Basse-Normandie [email protected] RÉSUMÉ Cette communication analyse un film cinématographique qui montre la vie quotidienne d’un lieu de drague pour hommes isolé dans le Sud de la France. Elle soulève plusieurs questions. Un lieu de drague constitue-t-il un territoire dans le sens d’espace approprié, vécu et représenté ? Comprend-il des frontières explicites ou implicites en fonction des codes des usagers en présence ? Observe-t-on des effets de lieu dans le sens où l’espace peut intervenir en tant que facteur explicatif et isolable des interactions sociales et sexuelles observées ? L’analyse de l’espace autorise-t-elle à saisir des enjeux sociaux, des inégalités sociales, des enjeux de pouvoir et de domination sociale ? Enfin, plus fondamentalement, l’étude d’un lieu de drague pour hommes peut-elle apporter des éléments novateurs dans l’analyse des liens entre sociétés et espaces ? Dit d’une autre manière, ce travail permet-il simplement d’illustrer les notions d’effet de lieu, de frontière et de territoire ou permettraitil, du fait de la nature atypique des espaces en présence, d’approfondir ces notions ? Pour cela, l’étude effectue un découpage du film en séquences afin de dégager une typologie des acteurs et une typologie des espaces (parking, sentier d’accès, plage, lac, buissons, collines, forêt, etc.). Une attention est portée à la dynamique de transformation des espaces : comment un espace proche du paradis (territoire de liberté et ouvert) se transforme-t-il en espace de l’enfer et du crime (territoire de prison et fermé) ? Comment le lieu communautaire, permissif, et même parfois solidaire, se transforme-t-il au cours de la journée en lieu de solitude, d’anonymat et d’individualisme ? Comment le seul fait d’être sur ce lieu peut-il influencer, changer et même conditionner certaines personnes ? Au bout du compte, ce travail cherche à montrer que les lieux de sexualité impliquant une transgression peuvent soulever des questions géographiques plus générales et concernant l’ensemble de la société. Bibliographie Bell D., Valentine G., dir., 2000, Mapping Desire, geographies of sexualities, London, New York, Routledge, 370 p. Gaissad L., Audouit C., 2014, Lieux de drague dans l’espace « naturel » : un patrimoine au-dessus de tout soupçon, Espaces et Sociétés, 2014/1, n°156-157, p. 161-176. Ingram G. B., Bouthillette M.A., Retter Y., 1997, Queers in space, Communities, Public Places, Sites of Resistance, Seattle, Bay Press, 530 p. Jaurand E, 2011, Territorialités gay, ESO Travaux et documents, n°32, UMR ESO CNRS, p. 7-13. Johnston L., Longhurst R., 2009, Space, Place and Sex : Geographies of Sexualities, Lanham, Rowman & Littlefield Publishers, 194 p. Ingram G. B., Bouthillette, Retter Y., 1997, Queers in space, Communities, Public Places, Sites of Resistance, Bay Press, Seattle, 530 p. Leroy S., 2012, D’une ville l’autre. Approche géographique des homosexualités masculines, Université de Paris 1, Dossier d’HDR. L'espace public urbain et le plaisir homosexuel illicite LASSAUBE Ulysse Université Paris 1 [email protected] RESUME Notre proposition de communication se consacre à un usage hors norme de l’espace public : la drague homosexuelle. Elle est considérée comme une pratique illégale (vis-à-vis de la loi), et déviante (vis-à-vis de la norme sociale). Par le terme de «drague homosexuelle», nous souhaitons définir la pratique d’actes sexuels non tarifés entre hommes, ou sexe récréatif, dans des angles morts de la ville (bâtiments désaffectés, chantiers...) ou dans des lieux dont les usages premiers sont détournés par les dragueurs (parcs, toilettes publiques...). Indépendants des lieux institutionnels gays et des établissements commerciaux communautaires, ces lieux sont discrets et invisibles, moins ouverts aux yeux de tous. Ils se trouvent hors Marais, en dehors de tout endroit ayant une quelconque identité gay. Notre communication a pour but de soulever les questions qui ressortent de l’aménagement des espaces publics, que cette pratique illégale peut engendrer : Quel est l’impact de cette pratique sur l’espace ? Comment réagissent les pouvoirs publics ? • Les transformations de l’espace par la pratique : Des hommes viennent se draguer entre eux dans certains lieux publics bien spécifiques. La redondance de leurs usages a un impact direct sur l’aménagement et sur le paysage de ces lieux. En effet, marcher, s’allonger, avoir des rapports sexuels, aménager, sont autant d’actions qui transforment le paysage. • Le positionnement des politiques publiques : Le comportement illégal lié aux transformations de l’espace que nous aurons vues précédemment, ainsi que le délit «d’exhibition sexuelle imposée à la vue d’autrui» peuvent représenter matières à réaction de la part des politiques publiques. La prise sur le fait et la répression policière, l’entrave via l’aménagement et l’institutionnalisation de ces lieux de drague sont autant de tentatives d’actions dont nous parlerons. La sexualisation de l’espace public : construire un entre-soi masculin à la plage. JAURAND Emmanuel Université d’Angers [email protected] RÉSUMÉ Avoir des relations sexuelles dans l’espace public constitue un défi à la loi et aux bonnes mœurs. Lorsque de surcroît ces pratiques revêtent un caractère collectif et régulier en un même lieu, elles interrogent une géographie sociale soucieuse des liens que les individus et les groupes entretiennent avec l’espace qu’ils contribuent à construire. La mise à jour des logiques et du sens de ces formes d’appropriation de l’espace à la fois furtives et durables réclame l’adoption d’une méthodologie particulière, fondée notamment sur l’observation participante. Nous nous proposons ici de comprendre comment se construit un entre-soi masculin à des fins sexuelles sur nombre de plages publiques, selon des configurations remarquablement répétitives, comme nous avons pu l’observer sur de multiples cas dans des pays européens ou nord-américains principalement. Une première question est celle des contours, de l’identité et de la fabrique du groupe responsable de l’appropriation de marges de l’espace balnéaire. Le choix de mettre en avant le masculin plutôt que l’identité gay renvoie au plus petit dénominateur commun et aussi à la condition indispensable pour pouvoir participer à l’ensemble des actions qui se déroulent dans ces micro-territoires. Les processus de fabrique du groupe via une logique de réseau permettent la circulation de l’information sur l’espace et assurent le filtrage du public : toutes conditions nécessaires à une construction territoriale communautaire. Une seconde question porte sur les codes qui régissent les relations entre les acteurs masculins de la scène qui se (re)joue sur ces plages et qui s’inscrivent dans le jeu des corps et de l’espace. Les modes d’installation, les signes envoyés par les corps et leurs déplacements dans l’espace construisent celui-ci et permettent de le segmenter en plusieurs sousensembles aux fonctions complémentaires. L’existence d’un espace dévolu aux relations sexuelles, dont les limites peuvent fluctuer avec le temps, est une constante de base et une clé de l’organisation de ces plages, quels que soient leurs dispositifs physiques particuliers. Cet espace de sexualité qui repose sur des règles de fonctionnement précises fournit ainsi la clé d’interprétation du micro-territoire que constitue la plage : à savoir un détournement général de l’usage du lieu balnéaire à des fins de séduction ou de relations (homo-)sexuelles. Enfin, une comparaison avec les pratiques et le degré de visibilité des lesbiennes à la plage permet de poser la question de la place de la sexualité dans le rapport à l’espace public d’hommes ou de femmes partageant des pratiques et éventuellement une identité homosexuelles. Existe-t-il une spécificité homosexuelle dans le rapport à l’espace public ou l’effet d’identification de genre est-il plus important en terme de sexualisation de l’espace ? « Tu sais où ça baise ? » Acquérir des savoirs spatiaux pour pratiquer les lieux de drague homosexuelle Denis TRAUCHESSEC Université d’Angers [email protected] RÉSUMÉ Fruit d’une force créatrice subversive (Eribon, 1999), les lieux de drague entre hommes dans l’espace public sont le moyen de cultiver une forme d’entre soi masculin clandestin (Jaurand, Leroy, 2011) et de questionner l’hétéronorme de cet espace. Tandis que l’Atlas mondial des sexualités (Cattan, Leroy, 2013) propose une approche quantitative des sexualités à différentes échelles, notre approche spatiale des sexualités a davantage à voir avec une géographie des émotions encore balbutiante et avec les non-representational theories (Thrift, 2000) qui s’intéressent aux perceptions et aux sensations, en particulier à l’échelle du lieu. Lorsqu’il s’intéresse aux hauts-lieux, Mario Bédard (2002) différencie les lieux exemplaires, les lieux de mémoire, les lieux du cœur, les lieux parlant ou dormant. Ne pourrions-nous pas ajouter les lieux amènes ? Autrefois incarnés par les nymphes, ces lieux ont toujours été une source de fantasmagorie. Le lieu de drague peut être alors perçu comme une hétérotopie, un réceptacle et un outil du désir que des hommes ont d’avoir des interactions sexuelles anonymes avec d’autres hommes. Après avoir réalisé des observations et enquêtes dans les jardins du Carrousel du Louvre à Paris, haut-lieu de la drague homosexuelle, il nous apparait clairement que le capital spatial (Levy, 1993) mobilisé par ces acteurs requiert un savoir à acquérir. Un usager novice va procéder par mimétisme et développer ses connaissances par l’empirisme : chaque rencontre est une expérience. Il va progressivement apprendre un savoir-faire, un savoir-être mais surtout un savoir-voir. Le « faire » consiste à pratiquer l’espace, élaborer des dispositifs ou des techniques. L’« Être » revient à positionner son corps dans l’espace et par rapport à l’autre, à adapter son attitude et ses expressions corporelles . Le « voir » consiste à appréhender et à décrypter l’espace. Il va s’agir de lire l’espace pour décoder ses dispositifs mais aussi d’être attentif aux mobilités. Enfin le savoirvoir est essentiel pour comprendre le langage non-verbal entre les usagers. Nous nous proposons ici d’analyser ces techniques et ces connaissances afin de comprendre comment une telle activité peut se maintenir à proximité d’un très important espace de passage de touristes. Nous montrons que l’acquisition de ces savoirs, qui constituent un capital spatial en continuelle évolution, est nécessaire pour comprendre et pratiquer le lieu de drague. Ils assurent la possibilité et la clandestinité de cette pratique. Le mariage et le placard VERDRAGER Pierre Université Paris Descartes - CNRS - Université Paris 3 [email protected] RÉSUMÉ En prenant appui sur une enquête de terrain qualitative réalisée au cours de l’année 2013 qui prenait pour objet des personnes de même sexe ayant un projet de mariage (cf. Pierre Verdrager, La France sur son 31, Éditions Calisto, 2015), on tentera ici de mettre au jour les enjeux spatiaux de l’accès des homosexuel.le.s au mariage civil. Les enquêté.e.s ont eu à gérer la question de l’annonce de leur mariage au sein de différents espaces géographique et social, qu’il s’agisse de l’espace familial, de l’espace professionnel ou, plus généralement, de l’espace public. L’enquête montre que la gestion de la révélation du mariage est d’autant plus aisée que les espaces sont homogènes : on annonce d’autant plus facilement son mariage que l’homosexualité des candidats au mariage est connue dans tous les espaces. BIOGRAPHIE Pierre Verdrager est sociologue. Il est notamment l’auteur de L’Homosexualité dans tous ses états (Seuil/Les Empêcheurs de penser en rond), de Ce que les savants pensent de nous et pourquoi ils ont tort (La Découverte/Les Empêcheurs de penser en rond) et de L’Enfant interdit (Armand Colin). LE MARIAGE HOMOSEXUEL: Légalisation, rituel et traditon TUMA-LAGE Raquel Paris IV Sorbonne [email protected] RÉSUMÉ Le mariage est la représentation de l'union entre deux personnes qui se concrétise par un acte civil, religieux et/ou familial. Le mariage homosexuel, ou « mariage égalité », a été diffusé et légalisé dans certains pays. La Hollande a été le premier pays à reconnaître ce droit aux couples homosexuels, par l'approbation de la loi qui est entrée en vigueur en avril 2001. Ensuite, lentement, ont été approuvées des lois permettant ce même droit dans d’autres pays. Actuellement, Il y a plus de vingt pays, principalement européens, qui garantissent l'union civile entre personnes de même sexe, comme la Belgique, l'Espagne, le Canada, l'Afrique du Sud, la Norvège, la Suède, le Portugal, l'Islande, l'Argentine , l'Uruguay, la Nouvelle-Zélande, la France, le Brésil, Le Royanne Uni et dans certains États des États-Unis. Ainsi, le couple homosexuel, qui souhaite enregistrer par une cérémonie ce moment spécial, peux obtenir ce droit. Dans les photographies et reportages sur la célébration du mariage homosexuel on observe un rituel similaire à un mariage hétérosexuel, ainsi que certaines traditions qui ont été conservées. En ce qui concerne les rituels, on constate certaines similitudes : porter un toast, les «entrées» de chaque personne et le positionnement des personnages pendant la cérémonie comme par exemple les mariés dans le centre et vers l'avant, ainsi que le célébrant, et et derrière eux le public, les parrains dans la première rangée, avec les parents et les invités dans le cadre du «public». Dans les traditions, il y a l'utilisation de vêtements traditionnels, tels que : des costumes (blanc, noir ou gris) et des robes blanches, ainsi que les symboles: les alliances et le gâteau. Comme procédure méthodologique, nous utilisons notre étude exploratoire au Brésil par la recherche de reférences sur le rituel et la tradition, et des recherches d'internet, des magazines et des journaux sur la légalisation et le mariage homosexuel. Donc, nous cherchons à analyser comment le mariage homosexuel est présenté dans les formes rituelles des couples hétérosexuels. Discriminations et attitudes négatives rapportées par les répondants du Net Gay Baromètre 2013 : une approche exploratoire à l’intersection de diverses catégories d’oppression LEOBON Alain-2, Yannick Chicoine Brathwaite3, Joanne Otis2 Université d’Angers, Université du Québec à Montréal [email protected] RÉSUMÉ Le « mariage pour tous » a ravivé en France les propos et comportements homophobes et nous rappelle que l’orientation sexuelle reste bien au cœur de la matrice de domination des minorités sexuelles. Or, particulièrement pour les HSH3, le sentiment de discrimination peut se construire de manière additive ou intersectionnelle et concerner d’autres catégories d’oppression : les origines ethnoculturelles ou l’identité de genre, être porteur du VIH, le travail du sexe, mais aussi l’image corporelle ou certaines « attitudes » faisant l’objet des pressions normatives. Objectif Pour mieux comprendre ce phénomène et ses conséquences psychosociales et sur la santé mentale ou le bien-être de ces hommes, le Net Gay Baromètre4, a questionné, dans son édition 2013, le sentiment de discrimination ressenti par catégories d’oppression (ou de stigmatisation) en regardant les espaces où elles opèrent : l’école, le travail, le « milieu gay », Internet, etc. Méthodes et Résultats Sur la base d’un échantillon de 17 384 questionnaires entièrement complétés, des analyses bivariées (χ2, t test) furent réalisées montrant que les répondants qui ont déclaré avoir souffert « au moins une fois » de discrimination dans « au moins un contexte spatial » représente 42.6 % de l’échantillon et sont 26,5 % à le faire que la base de l’orientation sexuelle (homophobie/biphobie), 16.4 % sur celle de l’image corporelle (surpoids), 11,6 % à propos de ses attitudes (ex : « paraître efféminé »), 5,1 % au regard de leur statut VIH (sérophobie), 4,7 % sur la base de ses origines ethnoculturelles, 2,2 % en tant que « travailleur du sexe » et enfin 2,2 % au regard de leur identité de genre (transphobie). Ces résultats confirment que notre échantillon est composé de sous-populations, aux profils plus vulnérables ou plus marginalisés, qui subissent de manière concomitante une ou plusieurs catégories d’oppressions dans des contextes spatiaux parfois généralisés (30.9%) et parfois distincts et circonscrits à l’école (15.3%), au milieu de travail (15.2%), au milieu gay (18.7%) ou aux échanges sur Internet (19.1%). Les facteurs associés au fait de se sentir discriminés varient selon les sous-population (ex : les jeunes HSH, les HSH Séropositifs, travailleurs du 3 Hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes ; 4 Enquête en ligne questionnant les HSH sur leur parcours identitaire, leurs modes de vie, leur relation de couple et leurs aventures sexuelles tous les trois ans en France et au Québec ; http://www.netgaybarometre.net sexe, de la Diversité, etc.) mais aussi en leur sein par type/continuum d’oppression ou de victimisation, et révèlent des problématiques psychosociales et de santé mentale : par exemple se sentir déprimé, affectant plus souvent les plus « multidiscriminés » que les « unidiscriminés » (54.8% vs 43.5%; p≤0.001) ou que les non-discriminés (54.8% vs 28.6%; p≤0.001). Discussion : Ce travail exploratoire souligne que l’addition de sources de discriminations est construite, pour un individu, par le fait de posséder une catégorie de discrimination « principale » puis une ou des catégories d’oppression secondaires, les sous-groupes populationnels (que nous citions en exemple) n’étant pas exclusifs : par exemple les « travailleurs du sexe » sont plus nombreux à avoir moins de 25 ans, à appartenir à la « diversité », à avoir de faibles revenus, à être séropositifs ou à consommer des substances psychoactives, partageant les objets de discriminations d’autres catégories populationnelles, même s’ils rapportent le « travail du sexe » comme premier objet de discrimination. Ainsi les organismes ou les associations s’adressant à ces hommes devront intégrer dans leur modèle d’intervention le fait que leur santé mentale peut se trouver affectée à l’intersection de plusieurs objets d’oppressions auxquels ils se confrontent. DESEXUALISEES ET OBJETS DU DESIR SEXUEL. FEMMES NOIRES DOMESTIQUES A L’ILE MAURICE LE PETITCORPS Colette Université de Poitiers [email protected] RÉSUMÉ La proposition de ma communication part des premiers résultats empiriques d’une enquête de terrain menée sur un sujet tabou. Il s’agit des rapports sexuels entre des employées domestiques et leurs employeurs, masculins principalement. Une première enquête de terrain a été effectuée à l’île Maurice, dont le système de la domesticité s’inscrit dans l’histoire longue de l’esclavage et de la colonisation. Au regard de la littérature sur la question de l’esclavage et de la domesticité coloniale, ainsi qu’à partir des entretiens menés avec des employeur-se-s blancs mauriciens et des employées domestiques, une contradiction apparaît. Du point de vue des employeurs domestiques, la différence de sexe entre les travailleurs domestiques a peu d’importance concernant le travail qu’ils doivent effectuer. La féminisation de la domesticité et la répartition sexuée des tâches effectuées par des « serviteurs » dans les maisons sont d’ailleurs relativement tardives dans l’île. Les représentations plutôt asexuées des domestiques par leurs employeurs s’accompagnent pourtant d’une pratique constante, celle de rapports sexuels entre un homme de la famille employeuse et la « bonne », rapports aussi tabous dans les familles blanches que dans les familles domestiques noires. Désexualisées lorsqu’il s’agit de leur force de travail, les femmes domestiques noires sont toutefois objet de désir sexuel de la part des hommes blancs. Il sera donc question de traiter, à partir de paroles rapportées sur des rapports sexuels entre employeurs et employées domestiques à l’île Maurice, de sujets parfois mis en marge de l’étude des relations dans la domesticité : la présence des hommes dans cette relation et la frontière raciale qui constitue ce rapport dans l’intimité, que de façon paradoxale, la sexualité ancillaire patron-bonne perpétue. L’ordre négocié des lieux de prostitution MAYER Sibylla FSR-Marie Curie Fellow / Cirfase & Chaire Hoover, UCL [email protected] RÉSUMÉ Cette présentation prend pour objet les lieux de prostitution et leur place dans la ville. Certes, la question n’est pas nouvelle et, depuis deux décennies, la géographie (anglophone notamment) ainsi que la sociologie s’intéressent aux pratiques et représentations spatiales de trois catégories d’acteurs : les prostitué.e.s qui investissent les espaces publics de la ville, les habitants et riverains de ces espaces et les faiseurs de politiques. Montrant comment l’exclusion spatiale et sociale des prostitué.e.s est liée à un processus de sexualisation et souvent de racialisation de l’autre, ces analyses permettent d’interroger la manière dont les représentations de la sexualité contribuent à ordonner l’espace et les relations sociales qui s’y tissent. Cependant, en accordant la prééminence à une territorialisation par le haut, ces approches tendent souvent à focaliser l’attention sur des logiques d’exclusion et de zonage, sur le nettoyage urbain (au sens propre comme au sens métaphorique) et sur la moralisation des espaces centraux gentrifiés. Or, Phil Hubbard et Teela Sanders (2003) montrent que la déterritorialisation n’est pas passivement subie par les travailleuses du sexe, et que ces dernières y répondent par des tactiques spatiales d’appropriation et de reterritorialisation. L’agir des prostitué.e.s (et ses contraintes) dans la production d’un ordre à la fois spatial, social et moral reste toutefois peu interrogé. Partant de ce constat, je propose d’analyser la fabrique des lieux de prostitution sous l’angle des mobilisations sociales et des ressources territoriales engagées par les prostitué.e.s pour négocier leur place dans la ville. Cela m’amène à mettre en évidence les rapports de force entre prostitué.e.s, riverains et faiseurs de politiques qui produisent les configurations mouvantes des lieux de prostitution. Bibliographie sélective CHIMIENTI Milena, FÖLDHÀZI Àgi, « Géographies du marché du sexe : entre dynamiques urbaines, économiques et politiques », Sociétés, 2008, vol.1, n°99, pp. 79-90. DESCHAMPS Catherine, « Ville et prostitution : rivales ou riveraines ? », Recherches sociologiques et anthropologiques, 2008, vol. XXXIX, n°1, pp. 101-115. HUBBARD Phil, « Red-Light Districts and Toleration Zones: Geographies of Female Street Prostitution in England and Wales », Area, 1997, vol. 29, n° 2, pp. 129-140. HUBBARD Phil « Cleansing the Metropolis: Sex Work and the Politics of Zero Tolerance », Urban Studies, vol. 41, n°9, 2004, pp. 1687-1702. HUBBARD Phil, SANDERS Teela, « Making Space for Sex Work: Female Street prostitution and the production of Urban Space », International Journal of Urban and Regional Research, 2003, Vol.27, n°1, pp. 75-89. MATHIEU Lilian, La fin du tapin. Sociologie de la croisade pour l’abolition de la prostitution, Lormont, Les Editions Nouvelles François Bourin, 2013. MAYER Sibylla, Lieux de prostitution. Une analyse sociologique de la prostitution de rue à Luxembourg, Thèse de doctorat, Université Paris Ouest/ Université du Luxembourg, 2012. REDOUTEY Emmanuel « Trottoirs et territoires, les lieux de prostitution à Paris », in Handman MarieElisabeth et Mossuz-Lavau Janine (dir.), La prostitution à Paris, Paris, La Marknière, 2005, pp. 39-90. Espace carcéral et homosexualité: Etude sur les rapports sociaux de sexe et la domination masculine dans le sport en prison hommes SEMPÉ Gaëlle Université de Rennes 2 [email protected] RÉSUMÉ Cette communication présente les résultats d’une étude sociologique menée en prisons pour hommes dont l’objet porte sur les usages sociaux du corps et du sport. Notre travail s’attache plus précisément dans cette présentation à comprendre la construction et la naturalisation des rapports sociaux de sexes, leurs mécanismes, leur distribution, leur hiérarchie et leurs violences dans l’espace carcéral. Condamnés à vivre l’isolement, contraints à développer principalement des rapports d’homo-sociabilité, privés de leur liberté notamment sexuelle, et finalement plus « inutiles au monde » et désaffiliés que jamais (Castel, 1995), les détenus cherchent en référence au milieu ouvert des espaces et des pratiques utiles à minimiser les effets de leur enfermement et à lutter contre leur dévalorisation sociale. Dans cette perspective, à travers leur rapport au corps et leurs usages des pratiques sportives, la plupart des hommes détenus rencontrés semblent légitimer des valeurs masculines traditionnelles à la recherche d’une identité sexuée « normâle » (ChabaudRychte, 2010), historiquement construite comme dominante dans les rapports sociaux de sexe. Ayant incorporé l’équation commune et populaire d’un sport construit autour de l’effort, la virilité et l’hétérosexualité (Messner, 1992 ; Wacquant, 1994), beaucoup de ces détenus perçoivent dans cet espace de pratique une possibilité de s’affirmer et de se valoriser comme de « véritables hommes » pour mieux dissimuler leur condition. Or, derrière un discours en apparence homogène autour de prétendues vertus identitaires du sport en prison, l’analyse révèle des formes de domination, notamment masculine, susceptible d’expliquer un accès et une appropriation relativement différenciés de la pratique sportive. L’étude du traitement de l’homosexualité dévoile ainsi au fil de l’enquête la condamnation du détenu homosexuel à s’ajuster aux normes dominantes de l’hétérosexualité principalement et régulièrement par une (auto)exclusion de l’espace sportif, et/ou par l’expérience de la violence sous toutes ses formes. Autour de l’imposition d’un modèle sportif androcentré, ce rapport discriminant à une homosexualité représentée à la fois comme dangereuse et vulnérable (Bourdieu, 1998) révèle une véritable lutte identitaire au cœur de l’espace carcéral. A partir de ce constat se dessine finalement dans la prison un espace sportif hiérarchisé, inégalitaire et violent. Le corps comme espace de pratiques et de discours sexuant. L'exemple de la chirurgie sexuelle cosmétique MARTIN Hélène Haute école de spécialisée de Suisse occidentale, EESP [email protected] RÉSUMÉ Depuis quelques années, la presse helvétique et des sites internet signalent la possibilité pour les individus d’améliorer la morphologie de leurs organes génitaux par des « chirurgies sexuelles cosmétiques » (Zwang, 2011, 106) qui comprennent, pour les plus connues, la labioplastie, la vaginoplastie, la stimulation du « point G », l’allongement et l’élargissement du pénis. Ma proposition de communication s’appuie sur une recherche en cours, menée dans une perspective sociologique et de genre, portant sur cette chirurgie sexuelle cosmétique5. Je propose considérer le corps comme un espace de pratiques et de discours sexuant. Pour cette communication, je voudrais amener quelques pistes de réflexions à partir de l’analyse de sites internet qui présentent la chirurgie sexuelle cosmétique en se référant à des arguments médicaux et d’entretiens menés auprès de médecins (chirurgien·e·s, sexologues, gynécologues). Dans un premier temps, je montrerai que la chirurgie sexuelle cosmétique, en tant que chirurgie « cosmétique » précisément, est légitimée dans le cadre d’un discours qui met en avant l’idée d’une diversité morphologique génitale des individus et qui, en conséquence, promeut moins une conformité à des modèles morphologiques que l’amélioration du bien être psychologique et relationnel des individus. Dans un second temps, j’explorerai quelques arguments médicaux permettant de légitimer la chirurgie sexuelle cosmétique et je montrerai que ces arguments sont sexués : la chirurgie sexuelle cosmétique reproduit en effet différentes oppositions associées au couple féminin/masculin tels que corps/esprit, malsain/sain, nécessité fonctionnelle/surcroît symbolique, corruption continue sur le parcours de vie/relative stabilité sur la plus grande partie du parcours de vie, etc. En conclusion, à partir de cette double démonstration basée sur une étude de cas, j’en reviendrai à la théorie. La littérature féministe qui a étudié la chirurgie sexuelle cosmétique la définit le plus souvent comme l’une des expressions de la domination masculine : avec les autres pratiques de modification du sexe (l’excision par exemple), elle serait l’un des moyens patriarcaux de renforcement de la sexuation des corps ; elle reposerait sur des constructions socioculturelles négatives du sexe féminin et de la sexualité féminine ; enfin, elle construirait des corps en fonction d’une norme hétérocentrée et androcentrique de la sexualité. En me basant plus largement sur la littérature concernant d’autres pratiques médicales historiques de production du sexe et sur les variations du modèle du dimorphisme sexuel dans lequel elles se sont inscrites, je proposerai pour ma part de considérer que la chirurgie sexuelle cosmétique contemporaine véhicule une mise en question (plus ou moins explicite) de l’argument naturaliste dans la détermination du sexe qui, toutefois, s’accommode fort bien d’une reproduction de l’asymétrie de genre. 5 Financée par le Fonds national de recherche scientifique suisse (Div. 1) : Chirurgie sexuelle cosmétique : quelles représentations du corps sexué ? Une approche en études genre. Requérante : Prof. Hélène Martin, Chargées de recherche : Rebecca Bendjama, Raphaëlle Bessette-Viens. Quand l’arc ciel teinte le paysage : compositions spatiales et temporelles des parades LGBT à Sao Paulo, Anvers et Amsterdam SANTOS MARIA Carlos Eduardo Universidade Federal De Juiz de Fora. [email protected] RÉSUMÉ Notre proposition dans ce travail est d’établir une étude comparative des fêtes LGBT avec comme objectif de montrer comment les représentations générales à propos de l’homosexualité se singularisent dans des villes de tailles différentes et sur des scènes urbaines distinctes. Comment l'espace-temps des parades LGBTs se singularise-t-il ? Comment dans le paysage festif se reflète-t-il dans un jeu dialectique du paysage en tant que empreinte et matrice ? Le choix des fêtes LGBTS se justifie en ce qu'elles expriment des visions du monde liées à des conceptions d'ordre et de désordre, de légal et d’illégal, de moral et d’immoral, des valeurs qui la plupart du temps balisent la lecture des éléments constitutifs du paysage des fêtes LGBT. En termes théoriques, dans la littérature classique sur la fête, celle-ci se définit comme un moment d'excès, de transgression et de rupture avec l'ordre en place, ou encore d'empire du Id. Dans les fêtes LGBT, les rues des villes sont envahies par la culture gay dans tous ses excès indéfectibles, c’est ce que reflètent la musique électronique et dance, les tenues extravagantes des drags, l'exhibition de corps en sous-vêtements, etc. Pendant ce bref moment, les minorités LGBT réunies se donnent le droit de faire ce qui est quotidiennement censuré : s'embrasser en public, démontrer sa relation homo-affective et même son homoérotisme, illustrant ainsi la transgression rituelle. Parallèlement, est démontrée la rupture d'avec l'ordre/la culture régnante avec la participation de couples et familles gays, lesbiens et bisexuels qui ne se contentent pas de sortir du placard, mais veulent être traités comme des citoyens. Ainsi, les fêtes LGBT sont un espace-temps momentané, entre autres aspects, de manifestation publique contre les conventions hétéronormatives. Parallèlement, on remarque dans ces fêtes la rupture par rapport à certains tabous et normativités existantes au sein même de la communauté LGBT, et cela peut laisser des traces sur le paysage momentané de la fête. La méthodologie consiste en une revue de la littérature, des observations systématiques et des entrevues semi-dirigées avec les participants de ces fêtes. L'observation sera privilégiée, avec prise de notes sur le terrain, afin de mettre en évidence les points importants du contact entre le chercheur, les sujets et les situations. Nous allons également analyser les photos prises lors des événements afin d'interpréter les changements dans les paysages. Pratiques spatiales du sport LGBT : de la gestion du risque à la création d’espaces et de réseaux sportifs parallèles LE BLANC Antoine Université du Littoral Côté d’Opale [email protected] RÉSUMÉ L’étude des associations sportives estampillées LGBT révèle des pratiques spatiales spécifiques, intéressantes, et rarement – si ce n’est pas du tout – analysées, du moins en France. Ces groupes ayant fait le choix d’un affichage public LGBT, cela constitue un marqueur identitaire mais également territorial (Lefebvre, Roult et Augustin, 2013). On se propose de lire ces pratiques spatiales par le prisme de la gestion du risque à laquelle est associée l’inscription d’individus dans des espaces identitaires bien définis. Ces pratiques et ces lieux reflètent une dimension classique de l’étude des territoires du risque, à savoir le paradoxe d’une marginalisation choisie par un groupe social dans un objectif de sécurité, combinée à un objectif de dé-marginalisation – objectif non partagé par tous les membres du groupe. Ces pratiques spatiales sont associées à des caractéristiques socio-économiques et à des processus qui rappellent les diasporas, ainsi que des processus de gestion des risques analysés dans d’autres contextes et pour d’autres types de groupes sociaux. Les pratiques spatiales en question sont diverses : allongement des parcours entre lieu de résidence et lieu de pratique sportive, création d’isolats territoriaux temporaires, forte structuration réticulaire, hyperconcentration à différentes échelles, articulation caractéristique entre espace intime et espace public, mise en place de marqueurs territoriaux symboliques… A titre d’exemple, l’allongement moyen des parcours entre domicile et lieu de pratique sportive, qui dérive d’une offre limitée de clubs LGBT, indique un choix conscient et signifiant, et entraine une mixité socio-économique plus importante que dans des clubs sportifs de voisinage ; ce qui aboutit, peut-être paradoxalement, à faire de ces lieux clos et marqués par une revendication identitaire, des espaces d’expression de la diversité (Ferez et Beukenkamp, 2009). Ces caractéristiques se retrouvent à différentes échelles, de l’échelle mondiale (avec des compétitions telles que les Gay Games) à l’échelle nationale (avec des systèmes de tournois), de l’échelle locale (les réseaux de convivialité) à l’échelle du gymnase (lors des entrainements), voire du corps, expression à la fois de diversité et de revendication (Liotard et Ferez, 2007). Références Sylvain Ferez et Kirsten Beukenkamp, « Le « sport homosexuel », une pratique communautaire ou contre-communautaire ? », Movement and Sport Sciences, 2009-3, n°68, p.39-50. Philippe Liotard et Sylvain Ferez, « Lesbiens, gays, bis et trans : des corps et des jeux », Corps, 2007-1, n°2, p.61-66. Sylvain Lefebvre, Romain Roult, Jean-Pierre Augustin, Les nouvelles territorialités du sport dans la ville, Québec, 2013. Le droit à la ville « gouine » : la géographie politique des marches « dyke » à Montréal en 2012 PODMORE Julie Université Concordia [email protected] RÉSUMÉ En août 2012, Montréal a témoigné deux marches « dyke », les premières dans l’histoire de cette ville. La première était « la marche des gouines radicales » qui a été organisée par les jeunes militantes des mouvements populaires, surtout les queers anticapitalistes, les queers radicaux et les « queers of color ». La deuxième, étant « la marche des femmes LGBT », a été proposée par Fierté Montréal, l’organisme qui présente le défilé de la « gay pride » chaque année. Ces premières marches dykes de Montréal, qui ont émergé vingt ans après celles des autres grandes métropoles de l’Amérique du Nord, ont soulevé des questions de la politique spatiale LGBTQ en ville et les politiques de genre dans le mouvement de la fierté LGBTQ. Pourquoi, après vingt ans, les jeunes lesbiennes ont-elles trouvé nécessaires la repolitisation de l’espace urbain et de l’identité lesbienne ? L’autre question concerne le fait qu’il y avait deux marches : pourquoi deux marches ? Quelles sont les différences entre ces deux marches au regard de la politique et de l’espace ? L’objectif de cette analyse est de comparer les moyens que ces deux groupes de militantes ont employés en demandant le droit à la ville « dyke ». Cette approche comparative est basée sur les rapports des médias ainsi que sur des observations participantes. Ainsi, nous procédons en comparant les différentes manières dont ces deux groupes d’activistes ont défini leur propre mouvement, ont réalisé la marche dyke et ont occupé les espaces publics de la ville. Conséquemment, la pratique spatiale de chaque marche semble souligner que les politiques lesbiennes montréalaises actuelles sont multiples et qu’elles ont un rapport complexe avec les mouvements et les espaces LGBTQ de la ville. COMITÉ SCIENTIFIQUE ET D’ORGANISATION COMPOSITION DU COMITE SCIENTIFIQUE Chadia ARAB, Chargée de Recherche, géographie, UMR CNRS 6590 ESO, Angers Christine BARD, Professeure, histoire contemporaine, UMR CNRS 6258 CERHIO, Angers Francine BARTHE-DELOISY, Maîtresse de Conférences – HDR, géographie, UMR CNRS 8185 Espaces, Nature et Culture, Paris 4 Marianne BLIDON, Maîtresse de Conférences, géographie, UMR CNRS 8504 Géographie– cités, IDUP, Paris 1 Nadine CATTAN, Directrice de Recherche, géographie, UMR CNRS 8504 Géographie–cités Sébastien CHAUVIN, Maître de Conférences, sociologie, Amsterdam Research Center for Gender and Sexuality, Amsterdam Jean-Michel DECROLY, Professeur, géographie, IGEAT, Laboratoire Interdisciplinaire Tourisme Territoires Sociétés, Bruxelles Sylvette DENÈFLE, Professeure, sociologie, UMR CNRS 7324 CITERES, Tours Erika FLAHAULT, Maîtresse de Conférences, sociologie, UMR CNRS 6590 ESO, Le Mans Colin GIRAUD, Maître de Conférences, sociologie, EA 3932 Sophiapol, Paris-Ouest Nanterre La Défense Hélène GUETAT-BERNARD, Professeure, sociologie, UMR MA CNRS 104 Dynamiques rurales, ENFA, Toulouse Emmanuel JAURAND, Professeur, géographie, UMR CNRS 6590 ESO, Angers Alain LÉOBON, Chargé de Recherche, psychologie de l’espace, SIC, UMR CNRS 6590 ESO, Angers Stéphane LEROY, Professeur, géographie, UMR CNRS 6590 ESO, Angers, responsable scientifique de la biennale Sophie LOUARGANT, Maîtresse de Conférences, géographie et aménagement du territoire, UMR CNRS 5194 PACTE, Grenoble 2 Kamal MARIUS, Maîtresse de Conférences – HDR, géographie, UMR CNRS 5185 ADESS, Bordeaux Montaigne J. Carlos MONTERRUBIO, Maître de Conférences, tourisme, Universidad Autónoma del Estado de México Yves RAIBAUD, Maître de Conférences – HDR, géographie, UMR CNRS 5185 ADESS, Bordeaux Montaigne Dominique ROYOUX, Professeur associé, Icotem - Ruralités, Poitiers Raymonde SÉCHET, Professeure, géographie, CNRS UMR 6590 ESO, Rennes Jean-François STASZAK, Professeur, géographie, Groupe de Recherche sur l’Ailleurs, l’Autre et le Lointain, Genève Dina VAIOU, Professeure, analyse urbaine et études sur le genre, Department of Urban and Regional Planning, National Technical University, Athènes COMPOSITION DU COMITE D’ORGANISATION Chadia ARAB, Chargée de Recherche, géographie, UMR CNRS 6590 ESO, Université d'Angers Philippe DUHAMEL, Professeur, géographie, Directeur du Laboratoire ESO Angers, UMR CNRS 6590 ESO, Université d'Angers Emmanuel JAURAND, Professeur, géographie, UMR CNRS 6590 ESO, Université d'Angers Noémie LEBRUN, Gestionnaire du laboratoire ESO-Angers, UMR CNRS 6590 ESO, Université d'Angers Stéphane LEROY, Professeur, géographie, UMR CNRS 6590 ESO, Université d'Angers Amélie PUZENAT, Maître de conférences, sociologie, UMR CNRS 6590 ESO, Université Catholique de l'Ouest PLANS Accès à la Maison des Sciences Humaines 5 bis Bd Lavoisier Angers Université d’Angers Campus de Belle-Beille Faculté des Lettres Bus n° 4, direction Belle-Beille, arrêt IUT La Maison des sciences humaines est située derrière le bâtiment de la Faculté des lettres, entre la Bibliothèque et le Restaurant universitaire