Les colibris et le nectar nyctamère 1. Les colibris et leurs jolis coloris irisés (*.*) Ah les jolis colibris… On admire leur look coloré ! Surtout celui des mâles, n’est-ce pas ? Ah ben, oui, C’est souvent comme ça chez les oiseaux… Pour la parade nuptiale, Quand c’est « le » mâle qui s’y exhibe, C’est forcément lui, le plus joli ! La couleur, c’est le meilleur moyen pour distinguer Mâles et femelles. Pour les « sexer », comme on le dit dans le jargon. Le mâle est le plus coloré. Comparé à la femelle, plus terne, Qui passe son temps à construire le nid, toute seule, à s’occuper des petits, toute seule. Donc pour la femelle, y’a bien moins moyen et besoin de faire des coquetteries… Et pourtant ! Pourtant… On a observé ceci * (La petite * vous envoie en bas de l’article où vous trouverez les références biblio) : Un pourcentage non négligeable de femelles colibris est doté de jolis coloris irisés… Des dames oiseaux travesties ? Des femelles masculines… et pleines de plumes colorées… ? ! ! Mais comment ? Mais pourquoi ? Mais pour quoi ? C’est pas normal. C’est quoi, hormonal ? Hummm, mes chouchous… On a déjà parlé de cette histoire de pourquoi… Mais puisque vous y tenez, on va chercher ensemble… Suivez-moi… 2. Les becs et le nectar nyctamère Les colibris se nourrissent de nectars de fleurs, et ça en demande, de l’énergie ! Ils sont terriblement territorialistes et compétitifs. Ils protègent leur petit bouquet, becs et ongles ! En parlant de becs, parlons de leur longueur… Saviez-vous que la compétitivité est souvent une affaire de longueur ? Non ? Eh ben, je vais me faire un plaisir de vous l’apprendre : a) Plus le bec est long, plus le nectar à butiner est profond. b) Plus le bec est court, plus le nectar à buriner est accessible. a’) Les becs longs se spécialisent dans les fleurs à gorges profondes. b’) Les becs courts vont, courent, volent et se vengent, car c’est qu’il est très couru, le nectar accessible ! Conclusion) Plus le bec est court, plus l’on se doit d’être compétitif. Dérision) Les fleurs à gorges courtes contiennent un nectar nyctamère qui rend agressif… et plein de couleurs ! Et devinez quoi. Les femelles colibris travesties de jolis coloris irisés… ont le bec plus court ! Du coup c’est qu’elles butinent forcément ces fleurs à nectar colorifère dégenrant… On cherché la cause ailleurs pourtant. Mais leur appareil génital n’a rien de mâle, et est pareil que la « normale ». J’en con-conclue que ces femelles sont con-contaminées par un nectar trans*tionnant que je nommerai – car je l’ai déjà fait, nana-nère ! – le nectar « nyctamère » ! Chez les humains, c’est d’ailleurs un extrait de ce nectar que l’on injecte aux personnes trans*… et non des hormones ! (Vous voilà enfin dans la con-confidence !) ... Bon ... Ça m’amuse de raconter des teasing bêtises, mais quand même… Redescendons sur terre ; ) Ces femelles à petits becs doivent dépenser plus d’énergie pour se nourrir. Car elles doivent combattre beaucoup d’autres petits becs. Et cette super-activité les rend super-colorées ! Chez les colibris trans* : Les coloris irisés des plumes sont dus à la gestion de la nourriture et à une attitude territorialiste, et non au sexe. Ces « drag birds » colorisées ne vont pas forcément agiter leurs plumages pour aller draguer d’autres dames oiseaux ! (Voici une occasion idéale, Si vous me le permettez… De rappeler que C’est pas parce qu’on est trans* Comme ces colibris Qu’on est forcément gay Comme un pinson !) * La biblio promise plus haut : Bleiweiss R. 2001. Asymmetrical expression of transsexual phenotypes in hummingbirds. Proc. R. Soc. Lond. B 268 :639-646. DOI: 10.1098/rspb.2000.1408 Bleiweiss R. 1992. Widespread polychromatism in female sunangel hummingbirds (Heliangelus: Trochilidae). Biol. J. Linnean Soc. 45:291–314. Vôtrement, Josie *