Parc d’accueil Pierre Challandes 33, rte de Valavran 1293 Bellevue, GE - CH Tél : +41 (0)22 774 38 08 Fax : +41 (0)22 774 30 70 - CCP : 12-5328-7 www.parc-challandes.ch E-mail : [email protected] no 498 mai / juin / juillet 08 À l’écoute des animaux Journal officiel de l’Association du Parc d’accueil Pierre Challandes Centre international de protection des animaux Le Tamarin Pinché «Tout animal vivant doit rester libre, mais l’homme est responsable de tout animal qu’il a apprivoisé ou qui a perdu la possibilité de vivre libre.» Directeur - Rédacteur en chef : Pierre Challandes Illustrations : Anouk Tank (sauf si précisé) Photos : Pierre Challandes (sauf si précisé) Mise en page : Anouk Tank Impression : Imprimerie Malibu Print journal 498.indd 1 17.5.2008 13:43:25 A l’écoute des animaux Le Tamarin Pinché Le tamarin pinché est un singe, un petit singe primitif d’Amérique du sud. Les primates du Nouveau Monde vivent tous en Amérique centrale et en Amérique du Sud, dans les régions équatoriales. Ils se répartissent en deux familles : les cebidae , représenté par les saïmiris, les sapajous et les singes hurleurs, et les callithricidés. Cette dernière famille comprend les tamarins et les ouistitis, comme par exemple les ouistitis à pinceaux blancs que nous avons élevés pendant plus de 25 ans et dont les deux derniers descendants sont morts en 2007. photo : A. Tank Les tamarins se différencient des ouistitis par leur dentition dont les canines sont plus longues que les incisives, alors que chez les ouistitis elles sont quasiment de longueur égale. Ils sont aussi un peu plus grands, oh ! pas beaucoup; si le poids des ouistitis varie de 150g (pour le ouistiti pygmée) à 250g, celui des tamarins varie de 250g à 500g. La famille des ouistitis est formée par environ huit espèces et celle des tamarins en comprend environ une quinzaine, facilement différenciables les unes des autres par leur pilosité. Les forêts amazoniennes ne sont pas des espaces uniformes, mais sont journal 498.indd 2 traversées de chaînes de montagnes, de forêts sèches, de terres désertiques et de cours d’eau qui sont des obstacles difficilement franchissables pour les ouistitis et les tamarins. On peut rencontrer sur le bord d’un fleuve une espèce de tamarin et le long de l’autre rive une autre espèce. Ce sont ces différents obstacles et les transformations du milieu qui ont permis la grande diversité des espèces dans cette famille de primates, et leur répartition discontinue. Le tamarin noir, propre aux deux rives de l’estuaire de l’Amazone est noir marbré de jaune, le tamarin bicolore est blanc sur l’avant du corps et brunnoir sur l’autre moitié, avec un visage et de grandes oreilles glabres. Le tamarin empereur, au corps gris foncé et à queue rouge, possède de longues moustaches blanches, dignes de l’empereur d’Autriche François-Joseph I, retombant en courbe de chaque côté du museau. Les quatre espèces de tamarins lion, reconnaissables par la magnifique crinière de fourrure soyeuse qui leurs entoure la tête, se différencient les unes des autres par la couleur de leur fourrure et de leur crinière. Quant au tamarin pinché, il ne passe pas inaperçu et se différencie entre autre par sa volumineuse coiffure blanche, pareille à une boule de coton, ce qui lui a valut son nom en anglais, cotton-top tamarin. Les allemands ont préféré le comparer au pianiste Franz Liszt qui à la fin de sa vie portait une splendide chevelure blanche qui retombait sur ses épaules d’où son appellation dans la langue de Goethe Liszt-Affe. Enfin son nom latin, scientifique est saguinus oedipus. Les tamarins se rencontrent dans le bassin moyen et supérieur de l’Amazone, au Brésil et au sud de la Colombie. Seul le tamarin pinché fait exception et vit au nord de la Colombie et au sud de Panama. Il vit aussi bien dans les forêts tropicales humides de plaine que de montagne, jusqu’à 1’500 m d’altitude en Colombie. Ce primate à la coiffure iroquoise vit sur les plus grosses branches des arbres, à tous les niveaux. Très habile, il court le long des branches, bondissant allégrement à travers les frondaisons. Il peut effectuer des sauts de 3 mètres, se rattrapant à l’aide de leurs griffes, car comme tous les autres tamarins et ouistitis, ils n’ont pas d’ongles plats, mais des griffes à l’exception du pouce des postérieurs qui possède un ongle. Leur pouce n’est pas opposable aux autres doigts. Comme tous les représentants des callithricidés, les tamarins pinchés vivent en groupe familial le plus souvent formé par le couple reproducteur et leurs descendants. Les enfants généralement ne se reproduisent pas et les femelles, à l’exception de la mère, ne produisent pas d’ovulation. Par contre si une des filles est placée hors du groupe familial et exposée à des mâles étrangers, elle perd instantanément cette inhibition reproductrice et s’accouple. Mais, si elle est portante et veut rejoindre sa famille, sa mère la chasse violemment hors du groupe. La cour du mâle auprès de sa femelle n’a rien de spectaculaire, l’invitation à l’accouplement n’est ritualisée que par des mouvements de langue, ensuite le mâle s’accroche aux flancs de la femelle. Il n’y a pas de période saisonnière, mais il semblerait qu’en captivité le pic des naissances ait lieu en avril-mai. Les femelles mettent bas pour la première fois à l’âge d’environ 33 mois et généralement, en liberté, les naissances ont lieu en moyenne tous les huit mois. Les tamarins, comme les ouistitis, après cinq mois de gestation, accouchent généralement de deux petits, parfois trois, et plus rarement, un seul. C’est toujours le père et les frères et sœurs qui portent les bébés, la mère ne les prenant que pour les allaiter. Les nouveau-nés passent presque inaperçus sur le dos de leur père, leur fourrure étant identique à celle des parents, sans la touffe de poils blancs sur la tête. On commence à les remarquer lorsque, à 3 jours, ils ouvrent les yeux, deux petites perles noires qui brillent dans la fourrure du «babytransporter» et qui, peu à peu, se mettent à observer leur entourage. Vers la cinquième semaine ils 17.5.2008 13:43:29 A l’écoute des animaux C’est l’automne passé que nous avons hébergé notre premier tamarin pinché, qui provient du zoo de Servion. Ce jeune mâle, né en 2005, était mis à l’écart de son groupe et avait eu la moitié de la queue sectionnée. Comme il est inconcevable que cette espèce de singe reste seule, j’ai contacté le zoo de Eichberg qui en possède une colonie, et qui a offert au Parc une femelle née en 2006. Comme cette espèce est en danger d’extinction et fait partie d’un programme européen de sauvegarde, il est nécessaire de former des couples reproducteurs. Le mâle est arrivé chez nous un jour avant la femelle et s’est trouvé fort perdu dans son nouvel habitat. Immédiatement il est sorti de sa boîte de transport pour aller se réfugier sur la plus haute branche. De là-haut il nous observait, trahissant ses émotions par moult expressions faciales, ponctuées par tout un répertoire de gazouillis.Ce n’est que le lendemain matin qu’il a daigné s’avancer un peu jusqu’au petit morceau de banane que je lui tendais, pour retourner aussi vite le grignoter sur sa branche. journal 498.indd 3 grillons, parfois des morceaux de poulet ou des souriceaux nouveaunés, qui complètent un mélange de fruits (bananes, mangues, papayes, pommes, raisin…) mélangés avec de la bouillie pour bébé, à laquelle des vitamines sont ajoutées. Comme à cette saison je ne les laisse pas encore sortir dans leur parc extérieur, une lampe à rayons ultraviolet remplace le soleil qui nous fait rudement défaut cette année. photo : A. Tank commencent à manger des aliments solides donnés par un adulte. Vers la sixième semaine les jeunes quitteront progressivement le dos du père ou des autres membres de la famille, partageant la nourriture avec leurs parents. Mais, jusqu’à environ deux mois et demi, en cas de danger, ils regagneront le dos d’un membre de la famille, plus rapide et habile qu’eux pour fuir. En fin de journée, avant que la nuit ne tombe, lorsque la famille se regroupe dans une cavité d’un tronc ou dans la fourche d’un grand arbre, ils dormiront encore sur le dos de l’un de leurs parents et cela jusqu’à l’âge d’environ huit mois, période où leur mère accouchera des frères et sœurs suivants. Plus le groupe est important, plus les chances de survie des petits le sont. Une femelle qui n’a jamais assisté une autre mise bas, aura de la peine à s’occuper de ses premiers petits; de même un mâle n’en ayant jamais porté aura tendance au début à vouloir se débarrasser de ce fardeau encombrant. Lorsque la femelle est arrivée, il a tout de suite perçu la présence d’un membre de son espèce, sans même la voir, alors qu’elle était encore dans sa boîte de transport. Il s’est mis à émettre différents sons aigus et, lorsque la femelle est sortie de sa boîte de transport, elle l’a immédiatement rejoint sur sa branche, échangeant une nouvelle gamme de sifflements et gazouillis. Les zoologues ont inventorié chez le tamarin pinché une quarantaine de sons ou combinaison de sons. Depuis le couple s’est formé et a pris possession de son habitat, la femelle marquant toutes les branches par le biais de secrétions glandulaires et de dépôt d’urine en frottant son postérieur contre celles-ci. Les tamarins pinchés ne rongent pas les troncs avec leurs incisives comme le font les ouistitis, qui creusent le tronc avec les incisives telle une gouge de menuisier. En peu de temps ils sont devenus très familiers, et chaque matin la femelle, puis le mâle, viennent chercher dans ma main les vers de farine que je leur tend. Les tamarins comme les ouistitis sont frugivores-insectivoresexsudativores. C’est-à-dire qu’en liberté, ils consomment toute une variété de fruits et noix, des insectes, de petits vertébrés et sucent la sève de certains arbres. Au Parc leur nourriture consiste en vers de farine, Ces petits singes très vifs sont spectaculaires dans leur robe soyeuse et colorée. Dos brun, croupe et arrière des cuisses roux, alors que la queue, marron-rouge sur le premier tiers, devient brun foncé, presque noire sur les deux tiers suivants. Le reste du corps, ventre et membres, est blanc, tout comme leur coiffe. Cette crinière ébouriffée digne d’Einstein augmente le volume de la tête dont la face noire, dépourvue de poils, est des plus expressive. Espérons qu’ils aient de la descendance afin de lutter un tout petit peu contre le risque de disparition. En effet son effectif dans la nature est de 2 à 3000 individus et il risque de disparaître, comme d’ailleurs la plupart des singes des forêts tropicales, en raison de la destruction de leur habitat. Simplement en Colombie 5’000 km2 de forêt sont détruites chaque année ! Actuellement plus de la moitié des 150 espèces simiennes de notre planète sont menacée d’extinction. C’est le cas de certaines espèce comme par exemple le gorille des montagnes, l’orang-outan ou le tamarin-lion doré, dont il ne reste qu’une centaine d’exemplaires. A l’origine de leur déclin l’homme est omniprésent : destruction de l’habitat, chasse, capture pour l’exportation ou le commerce local. Mais c’est spécialement la destruction de leur habitat qui est la cause principale de leur disparition. La grande majorité des singes vivent dans les forêts tropicales où la déforestation se propage toujours plus vite. Notre 17.5.2008 13:43:33 A l’écoute des animaux démographie augmente partout et il faut toujours plus de terres cultivables pour nourrir l’espèce humaine, de bois pour fabriquer le charbon, d’électricité d’où construction d’imposants barrages hydroélectriques qui noient de grandes régions. Ce sont des surfaces immenses de forêts qui chaque année disparaissent, plus de 15 millions d’hectares par an, soit la moitié de la surface de l’Italie ou de la Belgique, et cela ne risque que de s’empirer dans les années à venir, surtout si le biocarburant se développe. Celui-ci au début était représenté comme une énergie propre, mais les principaux risques n’étaient initialement pas pris en compte. Il ne faudrait pas que la production de biocarburants se fasse au prix d’une déforestation massive comme au Brésil, ce qui, au contraire de l’effet recherché, augmenterait les émissions de gaz à effet de serre. De plus, les espaces cultivés pour le biocarburant privent les pays de sols pour l’agriculture alimentaire et ceux-ci, devenant plus rares et par KURZ conséquent plus chers, font monter les prix des céréales ou du maïs alimentaires. Si la destruction se poursuit à ce rythme, la plupart des forêts d’Amérique centrale, d’Amérique du Sud, d’Afrique et d’Asie risquent de disparaître d’ici quelques décennies. Une fois détruites, les forêts tropicales ne repoussent pas. La Terre est malade de l’Homme, cet apprenti sorcier, qui s’y propage comme un virus, et je ne vois pas de médicament contre ce mal ! Quel avenir auront les espèces animales que nous essayons de sauver si leurs descendants n’ont plus aucun espace, aucun espoir de pouvoir repeupler leurs territoires ? Si une grande partie de la diversité du monde animal et végétal risque de disparaître, l’Homme lui-même court à une autodestruction… Mais pour le moment profitons des instants de bonheur que nous apporte la vie animale et végétale et essayons de les prolonger. LUNETTERIE VERRES DE CONTACT 1, rue Dancet 1205 GENEVE Tél : 320 66 66 Ouvert de 8h30 à 18h30 MAÎTRE OPTICIEN sans interruption. VISAGISTE Fermé le lundi matin. 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RESEAUX DE CHAUFFAGE DISTRIBUTION D’EAU SANITAIRE CHAUDE ET FROIDE BOUILLEURS ET CHAUDIERES CIRCUITS DE CLIMATISATION Les meilleurs spécialistes et les meilleurs produits au service de vos tuyauteries, de l’environnement et des économies d’énergie 6, rue de l’Aubépine, CP 77 Tél : 022 / 781 62 36 journal 498.indd 4 1211 GENEVE 9 Fax : 022 / 328 05 53 17.5.2008 13:43:51 A l’écoute des animaux au nid et la femelle qui la distribue aux poussins par petits morceaux. Peu à peu, dès la troisième semaine, ceux-ci se mettent à manger seuls les petits morceaux de viande déposés à proximité de leur bec. A cinq semaines les jeunes commencent de se balader autour du nid. A deux mois ils font leurs premiers vols et quittent le nid, mais ils ne s’éloigneront définitivement de leurs parents qu’en automne. Ils ne se reproduiront qu’à l’âge de deux ou trois ans. photo : S. Dupanloup Hiboux grand duc Le couple de hiboux grands ducs que «les Aigles du Léman» a placé chez nous couve. Ou plutôt la femelle couve; le mâle se contentant de défendre farouchement toute approche du nid, cavité dans le sol que le mâle a grattée pour y attirer la femelle afin qu’elle vienne y déposer ses œufs. Je ne sais combien il y en a , pour le moment. Je ne veux ni déranger la femelle qui ne quitte pas son nid, ni affronter le mâle. Celuici, dès que l’on franchit la porte de leur parc, se gonfle, claque du bec de façon menaçante, prêt à nous «voler dans les plumes», toutes serres en avant! Le mâle ne couve pas. Il protège le nid et ravitaille aussi sa compagne, lui apportant les succulents rats, campagnols dodus ou poussins…. que je mets à leur disposition. Je reçois cette nourriture déjà morte et congelée. Dans le couloir derrière les cages des pumas, panthère et lynx, une autre femelle hibou grand duc couve aussi. Mais je suis sceptique concernant la fécondation de la femelle car ce couple, que j’ai récupéré du zoo de Montfaucon, n’a jamais eu de descendance ni là-bas, ni chez nous, les œufs étant stériles. Par contre, pour nous, le passage dans le couloir devient périlleux, car si nous avons le malheur de ralentir devant l’abri dans lequel la femelle couve, le mâle posté un peu plus loin passe à l’attaque, nous tapant violemment le crane en passant. Il ne plante pas ses serres, mais le coup est violent et surprenant ! Buses de Harris Depuis le 30 mars la femelle buse de Harris couve deux œufs, cela pour la troisième année. Elle s’est installé dans le panier placé dans le saule à photo : S. Dupanloup nouvelles du parc et de l’association l’entrée de son parc. De là-haut elle invective chacun de mes passages. un blaireau Le 8 avril une caisse de transport contenant un blaireau femelle a été déposée devant la porte d’entrée. Environ une semaine auparavant j’avais reçu un appel téléphonique me demandant si je pouvais accueillir un jeune blaireau femelle qui devait être euthanasiée s’il ne trouvait un refuge. Pensant à un bébé, j’avais répondu affirmativement. Une semaine plus tard, un nouvel appel téléphonique m’informait que le blaireau arriverait le lendemain. En effet le jour suivant, en arrivant à 6h30, je trouvai devant la porte une boîte de transport qui s’agita à mon arrivée. Je soulevai le sac de jute Généralement les grands ducs pondent 1 à 4 œufs blancs, plus gros qu’un œuf de poule. Pendant les semaines qui précèdent la ponte le mâle propose différents emplacements pour la ponte en grattant le sol pour obtenir une cuvette peu profonde. Aucun matériau ne garnit le nid. Il émet aussi des gloussements et des hululements saccadés pour présenter l’emplacement à sa «duchesse». L’incubation dure environ 35 jours. Après l’éclosion, la femelle couve encore sa progéniture durant deux semaines, et ne quittera le nid qu’après environ un mois. C’est le mâle qui apporte la nourriture journal 498.indd 5 17.5.2008 13:44:21 qui la recouvrait et, à travers la grille, je pus apercevoir un blaireau de taille respectable, adulte. Il n’avait pas l’air de très bonne humeur d’être enfermé et, lorsque j’approchai un peu mon visage de la grille pour mieux le distinguer, il me menaça en grognant. Je décidai de l’installer dans le parc voisin des ratons laveurs. Le blaireau, dès la porte ouverte, sortit de sa cage de transport et entama immédiatement le tour de son parc, nous ignorant parfaitement. Il était de couleur claire pour un blaireau et de taille relativement petite. Pendant une demi-heure il inspecta le parc. Puis se glissa entre la maison de bois et le grillage et, prenant appui sur la parois de bois, il se mit à pousser le grillage avec le dos, faisant preuve d’une force étonnante. Heureusement le treillis est solide et résista aux poussées, mais durant le reste de la matinée j’entrepris de renforcer le grillage et de poser un treillis sur le sol aux endroits où le blaireau pourrait creuser. Ma présence ne le dérangeait nullement, on voyait qu’il avait l’habitude de côtoyer les humains, mais il ne manifestait aucune familiarité vis-à-vis de l’homme, nous ignorant parfaitement. A un moment, alors journal 498.indd 6 A l’écoute des animaux qu’il était planqué entre la paroi de sa cabane et le grillage pour pousser celui-ci, je voulus approcher ma main depuis l’extérieur, protégée par le grillage, pour essayer de lier une amitié. il n’apprécia pas du tout le geste et attaqua subitement et violemment, mordant dans le treillis qui heureusement me séparait de lui. Il démontra la force, la violence et la rapidité dont peut faire preuve le blaireau sous son aspect de bonhomie et d’ourson calme. Pendant que je renforçais son enclos, il retourna vaquer à ses occupations sans se préoccuper de ma présence, mais demandant de ma part de l’ignorer aussi. Ce fut le seul jour où je pus vraiment l’observer, car le blaireau est un nocturne et il ne met le nez les telles les renards ou putois. Très propre, il fait ses besoins dans de petites cavités qu’il creuse dans le sol. Sa nourriture consiste en végétaux, fruits, insectes, lombrics, rats et souris, œufs, et parfois levrauts lapins. C’est un gros mangeur. Comme il n’a pas l’air très attaché à l’homme, je ne sais pas encore si je vais essayer de le remettre en liberté, dans un endroit propice, afin qu’il puisse vivre sa vie de blaireau. dehors que la nuit venue. Le matin je peux voir qu’il est toujours là par la nourriture qui a disparu et par les trous qu’il creuse pour y faire ses besoins. rins et les singes. Facilement reconnaissable à son pelage entièrement noir, brillant, et à sa tête ronde, ce tamarin se rencontre dans les forêts tropicales sèches du Brésil, de la Colombie, du Pérou et de la Bolivie. Dans la nature le blaireau établit généralement son terrier dans des falaises ou dans des dénivellations de terrain, sous des souches. Le terrier s’enfonce profondément sous terre avec des ramifications, des chambres et plusieurs issues. Le blaireau vit en famille et peut accueillir dans son terrier d’autres espèces anima- Tamarins de Goeldi Nous avons reçu le 10 mai, de l’Institut d’Anthropologie de Zürich, un couple de tamarin de Goeldi. Le tamarin de Goeldi est en quelque sorte le chaînon manquant qui relie, au niveau de l’évolution, les tama- Contrairement aux autres espèces de tamarins et ouistitis qui ont dans la majorité des cas des jumeaux ou plus rarement des triplés, le tamarin de Goeldi ne donne naissance qu’à un seul petit. Le tamarin de Goeldi est un peu plus grand que le tamarins pinché. Comme lui, et comme qua- 17.5.2008 13:44:26 A l’écoute des animaux Bébés écureuils Nous en avons déjà récupérés trois dont le nid de l’un, seul rescapé, C’est la raison pour laquelle je tape les textes du numéro de cette revue avec le renardeau endormi sur mes genoux, qui à chaque fois que je veux quitter le clavier de mon ordinateur rouspète dans de longs pleurnichements pour que je me remette au travail et surtout que je reste tranquille! Nous avons reçu les trois autres renardeaux, âgés de trois semaines, à la mi-mars. Ils étaient tombés d’une soupente d’un garage dans la campagne carougeoise. La mère devait être morte, car ils étaient affamés et ont accepté tout de suite le biberon. Maintenant, âgés de deux mois, ils sont dans un chenil à l’extérieur, accueillant mon arrivé et celle de mes chiens en nous faisant la fête. Je les ai laissés creuser un passage sous les grilles par lequel il peuvent sortir librement et prendre connaissance du terrain alentour tout en ayant la possibilité de retourner se mettre à l’abri dans le chenil en cas de danger. photo : S. Dupanloup Bellevue, le 23 avril 2008 P. Challandes photo : S. Dupanloup et sur la défensive lorsqu’on veut le prendre. Une fois sur les genoux, rassuré, il dort. photo : S. Dupanloup siment tous les tamarins et ouistitis, il est menacé de disparition. Cette espèce fait partie d’un programme européen d’élevage auquel l’Institut d’Anthropologie de Zürich participe activement en élevant plusieurs groupes reproducteurs. Cet institut m’a proposé un couple de ces primates en septembre dernier, alors que je cherchais une femelle pour le mâle tamarin pinché que le zoo de Servion m’avait confié (voir texte sur le tamarin pinché). C’est le docteur Anzenberger, responsable du secteur des primates de l’Institut, et son assistante, qui ont fait le voyage depuis Zürich pour nous apporter ce couple de petits singes et vérifier leur installation. Je vous parlerai plus longuement de ces tamarins dans un prochain numéro. Ils vont bien, sont très familiers et se sont tout de suite familiarisés avec leur nouvel environnement. Renardeaux Je viens d’héberger le quatrième renardeau que des promeneurs ont récupéré au bord du chemin, dans la boue. Croyant avoir affaire à un chiot, ils l’ont amené chez le vétérinaire, qui me l’a remis. Il est âgé d’environ deux semaines et pleure encore beaucoup lorsqu’il est seul dans son carton, restant très anxieux journal 498.indd 7 photo : A. Tank avait été détruit par des corneilles. Les deux autres ont été trouvés au sol, alors que des pies les attaquaient. Les trois petits prennent bien le biberon et commencent de grignoter des noix et des flocons d’avoine... 17.5.2008 13:44:33 A l’écoute des animaux Convocation à l’Assemblée générale au Parc de L’Association, 33, route de Valavran, 1293 Bellevue Ordre du jour : JAB 1293GENEVE Bellevue 2 1200 RETOURS Parc d’accueil P. CHALLANDES 33 rte de Valavran 1293 BELLEVUE Prière d’annoncer les rectifications d’adresse Rapport du président. Rapport du trésorier. Rapport des vérificateurs des comptes. Approbation des rapports. Décharge aux membres du comité. Election statutaires. Fixation des cotisations. Divers. à l’écoute des animaux mercredi 18 juin 2008 à 19h00 mai / juin / juillet 08 no 498 paraît 4 fois par an, cotisation annuelle y compris journal CHF 30.Directeur - Rédacteur en chef : P. Challandes tél : +41 (0)22 774 38 08 Mise en page : A. Tank Impression : Imprimerie Malibu Print tél : +41 (0)22 735 51 21 L’Assemblée aura lieu le : Toute proposition ou suggestion doit parvenir par écrit d’ici au 8 juin 2008 au siège de l’Association, 33, route de Valavran, 1293 Bellevue. Possibilité de visiter le Parc dès 18h00. Un apéritif clôturera l’Assemblée. Transport en bus V, arrêt Valavran-Les Tuileries. Le Comité journal 498.indd 8 17.5.2008 13:45:03