Comité de rédaction - Comité régional pour la protection des falaises

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Comité de rédaction
Claude BOURQUE, Jocelyne LAVOIE, Muriel MURRAY
et Gilbert TOUSIGNANT
Sous la coordination de Claude BOURQUE
29 avril 2008
POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
Supervision scientifique :
Claude Bourque
Denis Paquette
Infographie de la page couverture:
Carole Bouchard
Photographies de la page couverture : Valérie Fuzeau et Michel Fortier
Qualité linguistique :
Chantal Bodinel
Imprimé sur papier contenant 100% de fibres recyclées
-2-
POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
Mot d’appui de Jacques Languirand au projet du CRPF
« Dans un monde devenu "village global", il nous faut d'autant plus agir
localement.
La municipalité demeure l'entité la plus proche de nous, un gouvernement
de proximité auprès duquel nous pouvons intervenir en tant que citoyens
pour en influencer les orientations et les décisions politiques...
Faisons entendre notre voix. »
Jacques Languirand
-3-
POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
L’OCTOBRE
« … nous te ferons, Terre de Québec
lit des résurrections
et des milles fulgurances de nos métamorphoses
de nos levains où lève le futur
de nos volontés sans concessions
les hommes entendront battre ton pouls dans l'histoire
c'est nous ondulant dans l'automne d'octobre
c'est le bruit roux de chevreuils dans la lumière
l'avenir dégagé
l'avenir engagé »
Gaston Miron
-4-
POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
SIGLES
ABRINORD
Agence de bassin versant de la rivière du Nord
CCE
Comité conseil en environnement
CCU
Comité conseil en urbanisme
CLD
Centre local de développement
CNC
Conservation de la Nature Canada
CRAL
Centre de réhabilitation de la Faune aviaire des
Laurentides
CRÉ
Conférence régionale des élus des Laurentides
CRPF
Comité régional pour la protection des falaises
ERS
Corporation pour le développement de la jeunesse ERS
FAPAQ
Ministère des Ressources naturelles et de la Faune
MDDEP
Ministère du Développement durable, de l’Environnement
et des Parcs
MOC
McGill Outdoors Club
MRC
Municipalité régionale de comté
PRDIRT
Plan régional de développement intégré des ressources et
du territoire
-5-
POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
Table des matières
Mot d’appui de Jacques Languirand au projet du CRPF ..............................3
L’OCTOBRE....................................................................................4
SIGLES..........................................................................................5
Introduction ..................................................................................7
1. Le massif des escarpements, un patrimoine hors du commun .................9
Un patrimoine culturel.............................................................................................9
Une richesse écologique exceptionnelle : la faune et la flore .........................12
La faune ...............................................................................................................12
La faune terrestre ..............................................................................................12
La faune aviaire, préséance aux oiseaux de proie .........................................14
Les faunes ichtyologique et herpétologique...................................................15
La flore.................................................................................................................16
Un patrimoine hydrologique ..................................................................................18
2. Un milieu menacé par le développement immobilier.......................... 20
Historique de l’urbanisation du massif ................................................................20
Situation actuelle et perspectives d’avenir ........................................................20
Une situation qui s’explique..................................................................................21
3. La solution proposée : doter le massif d’un statut de conservation et d’une
gestion adéquate .......................................................................... 22
Des propriétaires qui font partie de la solution..................................................22
Activités et statut de protection-conservation...................................................23
Volet récréatif ....................................................................................................23
Volet éducatif .....................................................................................................23
Gestion.................................................................................................................23
Plan directeur .....................................................................................................24
4. Protéger l’intégrité des écosystèmes du massif des escarpements de
Piedmont, Prévost et Saint-Hippolyte : une solution pertinente, cohérente et
structurante. ............................................................................... 25
Conserver, une des dimensions du développement durable .............................25
Corridor faunique et impacts sur la biodiversité ................................................26
Impacts sur les changements climatiques ...........................................................26
En viendrons-nous à dire, « ce qui manque à la campagne, ce sont les
espaces verts! » ......................................................................................................27
Conclusion .................................................................................. 27
Médiagraphie ............................................................................... 30
-6-
POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
Introduction
Au Québec, c'est dans la région des Laurentides que l'on observe la plus forte
croissance démographique, ce qui s’explique en grande partie par un
phénomène d'étalement urbain. On ne s'installe plus seulement en banlieue
proche comme à Laval, mais aussi dans la deuxième voire la troisième couronne
de Montréal. Ainsi, des municipalités comme Blainville, Boisbriand, Mirabel et
même Saint-Jérôme voient leur population croître à un rythme vertigineux.
Et tout indique que cette croissance se poursuivra, puisque les projections
quinquennales de l'Institut de la statistique du Québec1 annoncent une
croissance démographique soutenue des Laurentides jusqu'en 2026!
Par ailleurs, des municipalités comme Saint-Sauveur, Piedmont et Sainte-Adèle
connaissent aussi la même croissance de population, en raison notamment du
départ à la retraite des baby boomer, qui sont nombreux à choisir les « Paysd’en-Haut » comme lieu de résidence permanent. Peu à peu, les « chalets »
rénovés deviennent des résidences principales, les terrains boisés sont achetés
pour servir d’écrin à de vastes maisons de campagne et les mises en chantier
de condos de luxe se multiplient. Les baby-boomers voient dans les Laurentides
la perspective d'une retraite de rêve, entre une saison de golf et une saison de
ski alpin et ce, sans avoir à sacrifier la proximité culturelle de la grande ville
de Montréal.
Ce phénomène d’« urbanisation » des MRC de la Rivière-du-Nord et des
Pays-d’en-Haut n'est pas sans créer une pression importante sur la préservation
des sites naturels et des paysages. Le moindre espace vert est désormais
convoité et les amateurs de plein air constatent avec inquiétude que les
sentiers qu’ils sillonnaient jadis librement au cours de leurs randonnées à pied
ou en ski de fond sont de moins en moins accessibles à cause des nombreux
lotissements qui poussent à un rythme effréné.
Préoccupé par la préservation des sites naturels de ce coin de pays, un groupe
de citoyens de la région de Prévost, Piedmont et Saint-Hippolyte a mis sur
pied, en mars 2003, le Comité régional pour la Protection des Falaises (CRPF).
Son but : protéger l'intégrité écologique d'un territoire qui s’étend sur une
superficie d'environ 16 km2. Depuis des décennies, ce territoire appartient à
des propriétaires privés soucieux de la protection du milieu naturel, mais les
pressions qu’exercent les promoteurs immobiliers afin d’acquérir une part
importante des terrains pour en faire des lotissements se font de plus en plus
fortes.
1
www.stat.gouv.qc.ca
-7-
POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
Jusqu'à ce jour, le travail de sensibilisation et de mobilisation de notre comité
de citoyens a permis à une partie importante de ce patrimoine d’échapper à la
convoitise des promoteurs immobiliers. Mais pour combien de temps encore?
En déposant ce projet de préservation, le CRPF souhaite sensibiliser la
communauté et les décideurs des divers paliers de gouvernement à
l'importance et à l'urgence de préserver l'intégrité écologique de ce territoire.
Dans le présent document, nous expliquerons en quoi le massif des
escarpements de Piedmont, Prévost et Saint-Hippolyte constitue un patrimoine
culturel et écologique hors du commun dans la région des Laurentides. Si nous
n’agissons pas maintenant, des dommages irréparables seront causés. Pour le
sauvegarder, la solution que nous vous proposons est de doter le plus
rapidement possible le massif des escarpements d'un statut de conservation et
d'une gestion adéquate afin de préserver l'un des seuls et derniers écosystèmes
laurentiens aux portes de Montréal.
Un pays où il fait bon vivre se construit en grande partie grâce aux collectivités
locales et à leur vision d'avenir. Le projet de conservation du massif des
escarpements de Piedmont, Prévost et Saint-Hippolyte est l'un de ces grands
projets qui, à l'instar d'autres projets de conservation comme celui du
Parc Dufresne à Val-Morin et Val-David dans les Laurentides et celui du
Corridor appalachien (ACA) en Estrie, devrait s'inscrire dans une stratégie
globale de conservation des milieux naturels du Québec.
-8-
POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
1.
Le massif des escarpements, un
patrimoine hors du commun
Depuis fort longtemps, nos regards se portent sur
ce milieu naturel remarquable pour sa valeur
patrimoniale sur le plan culturel, écologique et
hydrologique. Regardons de plus près ce qu’il
renferme.
Un patrimoine culturel
Véritable joyau naturel, le massif des escarpements de Piedmont, Prévost et
Saint-Hippolyte recèle aussi un patrimoine historique et culturel qu’évoquent
les noms légendaires de Jack Rabbit, du Centre Boy’s Farm, du McGill Outdoors
Club et du Club alpin du Canada. Voyons de quelle manière les utilisateurs ont
marqué le milieu depuis plusieurs décennies et comment nous avons su, jusqu’à
ce jour, le préserver.
Photo: Michel Fortier
-9-
POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
Le légendaire Jack Rabbit
Le fondeur norvégien-canadien, Herman SmithJohannsen
(1875-1987), surnommé Jack
Rabbit, a été l’un des premiers à croire au
potentiel récréotouristique de la région des
Laurentides et c’est pour lui rendre hommage
que le ministère du Développement durable, de
l'Environnement et des Parcs a donné son nom à
une réserve écologique d'une superficie de
750 hectares. La réserve écologique Jack Rabbit
se trouve entre les municipalités de
Sainte-Agathe-des-Monts et Huberdeau.
Photo : Le Soleil, 1965
Rappelons que c’est en 1932 que Jack Rabbit
s’établit à Piedmont. On lui doit la création du
premier réseau de sentiers de ski de fond dans
la région permettant à bon nombre de
randonneurs et de fondeurs de sillonner cette
partie des Laurentides. La réaffectation, en
1996, du P’tit Train du Nord en parc linéaire a
ajouté un trajet de 200 km.
Le p’tit fils de Jack Rabbit se souvient
“I am Jack Rabbit’s eldest grandson. I can remember the times when we would ski up the Station
Hill in Shawbridge and around the back to the top of the cliffs. This was always a special event
because the view from the lookout was magnificent. We could look over the valley towards
Shawbridge where he lived at that time and northwards toward Piedmont where he lived the last
years of his life. Below us was Paradise Valley, a wonderful pristine expanse of trees and streams
that I also remember very well. Many times I would go with my grandfather, on skis in the winter
and on foot in the summer through the Boy’s Farm into Paradise Valley. Of course, as we went
through the farm, I was reminded what would happen to me if I didn’t behave. I remember that my
grandfather had a very good relationship with those who ran the farm and we always stopped to
talk to someone on the way. In paradise valley we would spend the time fishing in the summer.
We would sneak up on the stream with a fly rod and my grandfather would teach me how to be a
successful fisherman. In the winter we would ski through the woods, stopping for lunch with warm
wieners and tea that we would cook over a campfire. It was an area very close to his home that
my grandfather held very dear."
- 10 -
POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
D’ailleurs, le magazine National Geographic, qui vient de publier un reportage
sur les dix plus belles pistes de cyclotourisme du monde, souligne l’existence
de la Route verte québécoise qui traverse les Laurentides2.
Le Centre Boy’s Farm
Fondé en 1908 à Shawbridge (aujourd’hui Prévost) et surnommé "The Paradise",
le Centre Boy’s Farm est l’ancêtre de l’actuel Centre de la Jeunesse et de la
famille Batshaw. L’université McGill, la corporation pour la jeunesse ERS et le
Centre de la Main-d’œuvre du Canada lui offrent leur appui. Sa mission
principale est de réhabiliter des jeunes délinquants par le travail en plein air et
son programme d’apprentissage du ski de fond s’adressant aux enfants porte le
nom de Jack Rabbit. À l’époque, le Centre accueillait des garçons
non catholiques et non francophones. Un siècle s’est écoulé depuis sa fondation
et l’institution est toujours en activité.
Photo: Archives CFCP
2
Journal des Pays-d’en-Haut, mercredi 16 avril 2008, page 35.
- 11 -
POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
Le McGill Outdoors Club et le Club alpin du Canada3
Le McGill Outdoors Club (MOC) est le club de plein air de l’Université McGill.
Il a dressé une carte du territoire depuis Prévost jusqu’à Sainte-Adèle. Celle-ci
est très appréciée des aventuriers désireux de sillonner la région hors des
sentiers battus. Le MOC organise fréquemment des activités dans la région et
gère un gîte pour ses membres situé dans le Vieux-Shawbridge. Quant au Club
alpin du Canada, il propose, entre autres, des cours d’accès aux sites
d’escalade de glace et organise des activités sociales toute l’année. Il gère à
Sainte-Adèle un gîte pour ses membres et pour les adeptes du plein air.
Plusieurs de ses membres fréquentent régulièrement les escarpements du
massif. Il est à noter que les sentiers étant situés sur des terrains privés,
certains propriétaires accordent un droit de passage aux randonneurs tandis
que d’autres refusent l’accès tant aux randonneurs qu'aux véhicules motorisés,
protégeant l'intégrité écologique du site. Malgré les contraintes, ce réseau est
unique dans la région des Laurentides, car il attire de nombreuses personnes
ravies d’admirer la grande variété de plantes et d’animaux, tout en s'adonnant
à une activité de plein air.
Une richesse écologique
exceptionnelle : la faune et
la flore
Sur le plan de la biodiversité
faunique
et
floristique,
différentes études font état de
la
très
grande
valeur
écologique du massif des
escarpements de Piedmont,
Prévost et Saint-Hippolyte.
La faune4
La faune terrestre
Dans le massif même, maintes
observations nous confirment
la présence de l’ours noir, du
coyote,
du
castor,
de
l’écureuil noir, du porc-épic,
du raton-laveur, du chevreuil,
de la loutre, du pékan et du
vison, etc.
3
4
La falaise de Prévost aussi connue sous le
nom de l’escarpement de Shawbridge
(lat. : 45° 53’, long. – 74°04’), est un élément
déterminant dans le paysage laurentien local
et régional. Les parois rocheuses bien
souvent verticales et en grande partie
dénuées de végétation s’étirent en direction
est-ouest sur près de 1,5 kilomètre de
longueur. Le sommet le plus élevé, le mont
Belvédère est à une altitude de 350 mètres.
Le dénivelé par rapport aux basses terres de
la vallée immédiate de la rivière du Nord au
sud-ouest est de l’ordre de 175 mètres. Un
imposant éboulis de blocs rocheux résultant
de la gélifraction fait le lien entre cette vallée
et la falaise, enrichissant le paysage. Au sud,
le mont Shaw d’une altitude de 290 mètres se
colle au milieu urbanisé de Prévost.
Source : Pierre Dupuy, FAPAQ, avis du
29 octobre 2003.
Le Club alpin du Canada comprend plus de 500 membres affiliés (2002).
Inventaire faunique du massif forestier remis au ministère de l’Environnement en mars 2004.
- 12 -
POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
Plus de 20 espèces de mammifères trouvent gîte dans ces forêts de
peuplements mixtes de pins et de pruches, de milieux humides, de terres
agricoles en pleine succession écologique. En mars et en avril 2008, des pistes
de loup ont été relevées dans le massif5.
Lors d’un inventaire aérien
réalisé par le CRPF pour le
compte du MEQ, le 28 mars
2004, on a recensé huit
orignaux sur l’ensemble du
massif
(d’une
superficie
2)
d’environ 16 km : deux
ravages comptaient deux
orignaux et quatre orignaux
ont été vus dans un autre
ravage.
De nombreuses
pistes de cerf de Virginie ont
aussi été observées à plusieurs
endroits du territoire.
Orignaux observés lors de l’inventaire aérien de mars
2004.
Photo: Guy D’Anjou
En outre, M. Pierre
Dupuy, biologiste à la FAPAQ, souligne les « caractéristiques biophysiques
particulières sinon exceptionnelles » de l’escarpement de Shawbridge (voir
encadré à la page précédente). Cet avis de la FAPAQ confirme la valeur du
patrimoine
naturel
à
protéger. Pour la faune
terrestre, les éboulis au
pied
des
différents
escarpements forment un
formidable dédale d’abris
sous
roches
et
de
labyrinthes dont profitent
plusieurs
espèces
de
mammifères carnivores de
la famille des mustélidés
(pékan, belette,…) à la
recherche
de
petits
rongeurs. Les porcs-épics
n’y sont pas rares et la
FAPAQ soupçonne aussi la
présence du campagnol
5
Claude Bourque, observations personnelles.
- 13 -
POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
des rochers, une espèce susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable.
Les efforts de recherche consentis à ce jour ne confirment toutefois pas cette
hypothèse. D’autres études devront être réalisées.
Il faut souligner que l’avis de la FAPAQ ne tient compte que de l’escarpement
de Shawbridge, qui est l’escarpement principal du massif. Comme l’indique la
carte ci-dessus, le massif comporte plusieurs escarpements et chacun de ces
escarpements présente le même profil géomorphologique que celui étudié,
tout en renfermant des écosystèmes uniques. Aux yeux du CRPF, c’est
l’ensemble qu’il faut protéger.
La faune aviaire, préséance aux oiseaux de proie
Les nombreuses observations du Centre de réhabilitation de la faune aviaire
des Laurentides (CRAL)6 illustrent l’abondance et la diversité de la faune
aviaire de l’escarpement de Shawbridge (tableau 1).
Tableau 1. Synthèse du nombre d’oiseaux de proie et d’espèces observés dans
le secteur de l’escarpement de Prévost et Piedmont selon les années par
rapport au nombre de jours d’observation.
2001
2002
2003
2004
Jours d’observation
39
45
38
35
Rapaces observés
97
208
227
199
Rapaces identifiés
82
172
194
182
Nombre d’espèces
19
15
16
14
Observateurs : Luc Lefebvre, Guy d’Anjou et Claude Bourque
Les données d’observation de 2001 et 2004 donnent un aperçu intéressant de la
diversité des espèces de rapaces qui fréquentent les abords de l’escarpement
de Shawbridge. Sur un total de 26 espèces de rapaces identifiées au Québec, 22
ont été observées. Comme le corrobore la FAPAQ7, la lecture des données
d’observation échelonnées sur quatre années montre que l’escarpement de
Shawbridge ainsi que sa région immédiate représentent un point d’intérêt pour
les rapaces. Trois facteurs seraient à l’origine de cette abondance, la présence
de courants ascendants que l’on retrouve en bordure d’une telle structure
géomorphologique et qui favorisent le vol plané des oiseaux de proie, les
qualités de l’habitat convenant à ces espèces et l’abondance de nourriture
disponible. Il est certain que cet endroit offre, surtout en période de migration
6
Étude des données d’observation des oiseaux de proie fréquentant la région de l’escarpement de Prévost
et Piedmont. CRAL, décembre 2004.
7
Pierre Dupuy, FAPAQ, avis du 29 octobre 2003.
- 14 -
POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
printanière, une diversité impressionnante de rapaces. Au printemps, de la fin
mars au début de mai, il est possible d’y observer, certains jours, de 25 à 30
individus appartenant à une dizaine d’espèces.
Le nombre élevé
d’observations de rapaces en migration printanière porte à croire que ces lieux
constituent une halte de migration bien définie pour certaines espèces (petite
buse, buse à queue rousse, crécerelle d’Amérique).
Par ailleurs, deux héronnières sont
visibles dans la région. Au moment du
relevé, la plus importante, dans le
secteur du lac Renaud, abritait 5
nids8.
Les faunes ichtyologique et
herpétologique
Au lac Paradis, un lac artificiel
montrant des signes d’eutrophisation,
la présence de nasses a permis de
constater9 une grande abondance de
barbotte brune et la présence d’un
cyprinidé : le mulet à corne.
Lac Paradis.
Photo : Guy D’Anjou
Le mené jaune serait
aussi
présent.
Une
abondante végétation
aquatique diversifiée et
bien
distribuée
sur
toute la surface du lac
indique
une
faible
profondeur de l’ordre
de 0 à 5 mètres d’eau.
L’omble de fontaine
fréquenterait
les
principaux
ruisseaux
environnants. La faune
herpétologique n’a pas Talus d’éboulis au pied de l’escarpement de Shawbridge.
été étudiée, mais les
Photo : Valérie Fuzeau
nombreux
milieux
humides sont de bons habitats pour les grenouilles, les crapauds et les
salamandres.
8
Lac Renaud, (Municipalités de Prévost et de Saint-Hippolyte) rapport de la FAPAQ, le 20 février 2004.
9
Pierre Dupuy, FAPAQ, avis du 29 octobre 2003.
- 15 -
POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
La flore
Le massif comporte la majorité des essences forestières laurentiennes. On y
trouve principalement des érables à sucre, des chênes rouges, des hêtres, des
bouleaux jaunes et quelques rares noyers cendrés. Au sommet du massif, du
côté nord-ouest et au centre, les pins rouges et les pins blancs dominent le
paysage. Du côté sud-est, s’étend une chênaie rouge mature parsemée
d’érables et de hêtres qui atteignent parfois une grande taille. Une coupe
intensive est en cours et menace cet habitat exceptionnel. Dans l’escarpement
proprement dit, les thuyas dominent (certains individus sont centenaires),
suivis du bouleau à papier, du tilleul et de l'ostryer.
La richesse floristique de l’éboulis au pied de l’escarpement a été découverte
en 1985, par des botanistes membres de l’association FloraQuebeca (Sabourin
et Paquette, 1987)10. Ils y ont recensé deux espèces qui pourraient être
désignées menacées ou vulnérables (ESDMV), soit l'arabette à fruits réfléchis
(Boechera retrofracta) et le millepertuis ascyron (Hypericum ascyron)11, ainsi
que six espèces de plantes rares ou d'intérêt phytogéographique pour le Québec
ou la région des Laurentides, soit la cardamine parviflore (Cardamine
parviflora), le cryptogramme de Steller (Cryptogramma stelleri), l’herbe à
robert (Geranium robertianum), Draba var. cana, Hackelia virginiana et Silene
antirrhina, qui indiquent clairement un milieu calcicole. On notera que
certaines de ces plantes sont tellement rares qu’aucun nom français ne leur a
été attribué. De plus, en 1994, Denis Paquette a découvert dans une érablière
au sommet de cet escarpement une orchidée remarquable observée à 5
endroits seulement au Québec, la platanthère à grandes feuilles (Platanthera
macrophylla) qui pourrait aussi être une espèce menacée ou vulnérable. Enfin,
lors d’une excursion de FloraQuebeca en 2002, à laquelle participaient Denis
Paquette et André Sabourin, une autre plante, ayant déjà été sous surveillance
en raison de sa rareté (Labrecque, J. et G. Lavoie. 2002)12, a été trouvée au
pied de cet escarpement, soit le carex de Back (Carex backii). Souvent
d’origine cordillérienne de l'ouest du continent, ces plantes sont rares dans
l'Est; il s’agit de reliques de la dernière déglaciation, il y a environ 8 000 ans.
10
Sabourin, A. et D. Paquette. 1987. Plantes vasculaires d'intérêt phytogéographique sur l'escarpement de
Shawbridge (Prévost), Québec. Naturaliste canadien 114 : 513-516.
11
Gouvernement du Québec. 2008. Liste des espèces floristiques menacées ou vulnérables susceptibles
d'être ainsi désignées. - Annexe de l'Arrêté de la ministre du Développement durable, de l'Environnement et
des Parcs et du ministre des Ressources naturelles et de la Faune. Gazette officielle du Québec, partie 2,
volume 140, no 9, 27 février 2008, pages 967-970.
12
Labrecque, J. et G. Lavoie. 2002. Les plantes vasculaires menacées ou vulnérables du Québec.
Gouvernement du Québec, ministère de l'Environnement, Direction du patrimoine écologique et du
développement durable, Québec, 200 pages.
- 16 -
POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
« Ces escarpements rocheux comportent des caractéristiques chimiques
d’enrobage de carbonate de calcium provenant de la dissolution de marbres
précambriens » (Denis Paquette, consultant botanique, 2001)13. Ces plantes qui
nécessitent un ensoleillement élevé persistent grâce à l’éboulis qui limite le
reboisement. Le milieu qui leur est propice est devenu particulièrement rare
par suite du reboisement du territoire après le retrait des glaciers. Le retour de
ces plantes rares, même après une coupe forestière, est impensable puisque
les conditions particulières qui ont permis leur survie n’existent plus.
En résumé, trois espèces de
plantes susceptibles d'être
désignées menacées ou
vulnérables au Québec ont
été observées près de cet
escarpement, de même que
sept espèces rares ou
d'intérêt phytogéographique.
Il est à noter que les espèces
susceptibles d'être désignées
menacées ou vulnérables
(ESDMV) sont aussi des
plantes rares et souvent en
situation précaire3, en
attente d’un statut jusqu’à
ce que des études plus
poussées à l’échelle de la
province aient été réalisés.
Lorsqu’elles seront
désignées selon la loi du
Québec adoptée en 1989
(L .R .Q ., c. E-12,01), elles
seront protégées en vertu
de cette même loi.
Platanthera macrophylla
Des études sur les milieux
humides qui avoisinent
l’escarpement restent à
faire, mais il s’agit d’un
milieu
riche
et
très
prometteur.
L’étude
Photo : Denis Paquette.
Photo : Valérie Fuzeau.
13
Paquette, Denis. Note concernant la préservation du milieu naturel de l’escarpement de Shawbridge
(Prévost), 2001, Rapport remis au CRPF en 2003 en appui à la création d’un éventuel «Parc des
Escarpements».
- 17 -
POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
complète du territoire n’a pas encore été réalisée et pourrait certainement
livrer des surprises.
Ces richesses naturelles à sauvegarder portent à notre attention le système
hydrologique à protéger.
Un patrimoine hydrologique
Le massif des escarpements est formé essentiellement de roc précambrien, sur
lequel une mince couche de terre s’est déposée. Quand la mer de Champlain
s’est retirée, après la dernière glaciation, de multiples ruisseaux et étangs se
sont formés dans les vallées. Comme le souligne Catherine Deveault,
la « station de Piedmont est située dans la région physiographique du plateau
laurentien qui est caractérisée par la présence d’un relief accidenté de
collines, de dépressions et de plateaux. C’est dans cette région que se retrouve
la majorité du couvert
forestier
constitué
principalement
de
feuillus.
Ainsi,
le plateau
laurentien
est composé de roches
sédimentaires où se
retrouve une majorité
de dépôt glaciaire que
l’on nomme "till". Les
sols sont constitués en
majorité de sable et de
blocs. Ce sont des sols
qui se drainent et
s’aèrent
plus
difficilement que ceux
présents dans les bassesPhoto : Valérie Fuzeau
terres.
Ils
sont
également moins résistants à la compaction, principalement causée par la
machinerie lourde des exploitants forestiers. Ainsi, les sols qui présentent un
drainage d’imparfait à très mauvais risquent, par la réduction de leur couvert
forestier, d’engendrer des impacts importants sur la qualité de l’eau et des
écosystèmes aquatiques14. »
14
Vers une gestion intégrée du bassin versant de la rivière du Nord : portait des activités forestières. Essai
présenté au Centre universitaire de formation en environnement en vue de l’obtention du grade de maître en
environnement, Université de Sherbrooke, 2005, page 35.
- 18 -
POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
Comme en témoigne M. Roger Morin, ingénieur15, compte tenu de ces
caractéristiques, le développement résidentiel de ce secteur ne peut être que
risqué. En effet, la présence de roc à moins de 1 mètre du sol crée une couche
imperméable ce qui empêche l’installation de fosses septiques et de champs
d’épuration sécuritaires, car les polluants qu’ils renferment (notamment le
phosphore) viendraient contaminer les cours d’eau avoisinants. De plus, le coût
d’aménagement des infrastructures municipales (aqueducs et égouts) serait
prohibitif en raison de la nécessité de creuser le roc pour atteindre la
profondeur nécessaire. Signalons aussi que l’utilisation de fertilisants et de
produits chimiques par les résidents augmenterait les risques de dommages
écologiques.
Enfin, le sol particulièrement perméable de la vallée de la rivière du Nord
(gravier et sable laissés par les glaciers) garantit une alimentation en eau d’une
qualité exceptionnelle - et ce sans aucun traitement - aux municipalités de
Piedmont et de Prévost, dont les puits sont situés à proximité. Le moindre
déséquilibre aquifère pourrait obliger ces villes à se doter d’infrastructures
coûteuses de filtration et de purification de l’eau.
L’organisme Eau Secours, coalition québécoise pour une gestion responsable de
l’eau, abonde dans le même sens et, en juin 2006, dans une lettre adressée à
M. Claude Béchard alors ministre du Développement durable, de
l’Environnement et des Parcs, il soulignait l’excellente qualité de la réserve
d’eau souterraine du massif qui permet de faire l’économie d’une usine de
filtration. Dans cette lettre, M. André Bouthillier, président, y allait d’un appui
sans équivoque au CRPF et réclamait un statut de protection. L’impact
économique d’une telle protection est donc majeur pour la région. Les milieux
humides constituent de véritables usines de filtration qui permettent
d’épargner des dizaines de millions de dollars.
15
Résident de Sainte-Adèle depuis plusieurs années, Roger Morin est ingénieur spécialisé en
assainissement des eaux. Après avoir travaillé à la direction des Eaux de la Ville de Montréal durant une
quinzaine d’années, il a été associé à la firme Dupuis, Morin, Routhier, devenue depuis la firme CIMA+,
une entreprise de génie québécoise de 1 100 employés. Au cours de sa carrière, il a été affecté à des travaux
de traitement des eaux dans plusieurs régions au Nord de Montréal, notamment à Joliette, Repentigny,
Sainte-Agathe et Oka.
- 19 -
POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
2. Un milieu menacé par le développement immobilier
Le fragile équilibre de cet habitat faunique et floristique, situé sur des terres
privées, risque d’être perturbé sérieusement dans un avenir rapproché si l’on
n’agit pas rapidement.
Historique de l’urbanisation du massif
La menace que représente l’urbanisation du massif est évidente. Les deux
cartes ci-dessous, datant de 1959 et 2006, illustrent à quel rythme les contours
du massif ont vu se multiplier les projets immobiliers : construction d’environ
75 maisons à la Réserve Ogilvy (Saint-Hippolyte), lotissements multiples à
Prévost au nord-ouest du chemin de la Station et autour du lac Renaud, et
lotissements nombreux au nord-est du chemin de la Rivière à Piedmont.
1959 : section des municipalités de Prévost et
Saint-Hippolyte
2006 - section des municipalités de Piedmont, Prévost
et Saint-Hippolyte
Situation actuelle et perspectives
d’avenir
La carte de 2006 montre à quel point la pression ne cesse de s’amplifier : le
territoire des massifs est aujourd’hui presque entièrement enclavé entre les
terres habitées des trois municipalités et sa superficie diminue
continuellement. De plus, de nombreux autres projets à l’étude ou en voie de
réalisation un peu partout réduiront encore fortement l’espace demeuré
vierge. Mentionnons, à cet égard, le nouveau règlement d’urbanisme de
Piedmont qui autorise la construction au pied et même sur les escarpements (à
- 20 -
POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
certaines conditions), l’acquisition par la Réserve Ogilvy d’un lot constructible
entre deux ravages d’orignaux identifiés ces dernières années, et des projets
domiciliaires non achevés près des escarpements du côté de Prévost. Une
héronnière est menacée, près du lac Renaud.
Malgré des règlements parfois sévères adoptés par les élus municipaux,
l’histoire nous enseigne que l’intégrité des écosystèmes du territoire n’est pas
garantie.
Une situation qui s’explique
La région des Laurentides affiche le taux de croissance démographique le plus
élevé du Québec depuis plusieurs années selon le Conseil régional des élus des
Laurentides (CRÉ)16. D’après les chiffres de l’Institut de la statistique du
Québec publiés par la MRC des Pays-d’en-Haut et portant sur la période de
2001 à 2021, à terme la population des Laurentides aura crû de plus de 24 %,
tandis que celle de la MRC devrait augmenter de 43 %, de 2011 à 2026 17. Par
rapport à la moyenne du Québec, qui se situe à environ 8 % pour cette même
période, ce taux est fort élevé.
Mais pourquoi donc existe-t-il une telle attirance pour notre région ? Le même
document18 nous indique que cet apport de population vient de professionnels
en quête d’un lieu où la qualité de vie répond à leurs attentes, de retraités qui
souhaitent vivre dans un environnement naturel et de gens qui décident de
faire de leur résidence secondaire une résidence permanente.
Tous ces éléments induisent une forte pression sur les terres vierges
nécessitant de multiplier les infrastructures : ils entraînent la construction de
maisons, de condos ou de chalets ainsi que l’aménagement de routes, d’égouts,
de systèmes d’adduction d’eau et de canalisations pour le confort des
habitants. Nous savons déjà que la pollution agricole cause des dommages bien
réels. Nous sommes à même d’observer les dégâts causés à nos lacs par les
cyanobactéries. Pouvons-nous nous poser le même postulat à propos du
développement immobilier? Si nous laissons la région se développer au rythme
prévu, il est à craindre que dans moins de vingt ans, une grande partie de ce
qui constitue aujourd’hui son attrait aura disparu!
16
CRE des Laurentides, Plan d’action Laurentides 2007-2012, page 12.
17
CLD des Pays-d’en-Haut, Profil socioéconomique des Pays-d’en-Haut , 2008, page 23.
18
CLD des Pays-d’en-Haut, Profil socioéconomique des Pays-d’en-Haut, 2008, page 14.
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POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
3. La solution proposée : doter le massif d’un statut de
conservation et d’une gestion adéquate
Des propriétaires qui font partie de la solution
Il faut rappeler que, collectivement, nous devons une fière chandelle aux
propriétaires d’antan et d’aujourd’hui qui ont su participer à la réalisation de
cet objectif de conservation. En effet, si le massif renferme des écosystèmes
en assez bonne santé, c’est grâce à eux qu’il en est ainsi. Il est de notre devoir
de préserver ce qu’ils ont créé car le statut de conservation propre à garantir
la pérennité de l’intégrité écologique de ces terres demeure l’objectif. Et,
reconnaissons-le, les menaces sont réelles.
Pour soustraire le massif à tout développement immobilier, le CRPF envisage
deux options :
Conclure des ententes de conservation avec des organismes comme
Conservation de la Nature Canada (CNC). Cela permettrait aux
propriétaires de bénéficier d'importantes exemptions fiscales, tout en
conservant la propriété de leur bien selon des clauses particulières
(p. ex., continuer à couper le bois de chauffage ou à faire les sucres,
être dégagé de la responsabilité civile pour l’accès public aux sentiers).
Acheter purement et simplement les terres et les doter d’un statut de
conservation approprié. Selon les règles du marché, le processus
d’acquisition de « gré à gré » s’effectue par l’intermédiaire d’un
organisme comme CNC et/ou le CRPF en collaboration avec la ou les
municipalités concernées. Le financement des acquisitions peut se faire
à l’aide de plusieurs sources : le fonds du Gouvernement du Québec pour
la définition d’aires protégées en milieu privé, le Gouvernement du
Canada, les administrations municipales, des donations déductibles
d’impôt par des individus et des organismes tels CNC, Hydro-Québec,
MEC, La Cordée, le Club Alpin du Canada, etc.
Rappelons que le CRPF regroupe près de 500 personnes, que plus de
60 organismes ont signifié leur appui et que la pétition déposée à l’Assemblée
nationale en février 2007 compte aujourd’hui plus de 14 000 noms. Soulignons
également que le CRPF a fait des démarches pour devenir un organisme de
bienfaisance et que le potentiel de levée de fonds pour ce projet nous semble
très prometteur.
Depuis ses débuts, le CRPF fait la promotion des deux mécanismes
susmentionnés, pour assurer la pérennité de l’intégrité écologique du massif
des escarpements de Piedmont, Prévost et Saint-Hippolyte.
- 22 -
POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
Activités et statut de protection-conservation
Volet récréatif
Le CRPF souhaite le maintien des activités de plein air non motorisées qui sont
pratiquées depuis des décennies dans le massif : randonnée pédestre, ski de
fond, raquette, vélo de montagne, escalade (été comme hiver).
Volet éducatif
Outre le volet récréatif, le CRPF propose un volet éducatif dédié à la
sensibilisation environnementale. Parmi les partenaires possibles, citons les
comités conseil en environnement (CCE) et comités conseil en urbanisme (CCU)
des villes, les comités verts des écoles de la région, les commissions scolaires,
les divers collèges. Ce volet inclut des activités de recherche scientifique et
d'information au grand public, telle la série de conférences inaugurée en 2007
dans le but d'informer la population sur la richesse des écosystèmes, la valeur
des milieux humides, les bienfaits de la pratique du sport pour la santé, etc.
Gestion
Le CRPF croit en un mode de gestion simple dans le but d’assurer la pérennité
de l’intégrité écologique du massif et d'en garantir l'accès démocratique.
Il est évident que les sentiers actuels et futurs en milieu fragile devront être
« consolidés » si possible et leur tracé remanié pour éviter les milieux
sensibles. Quant aux zones d’escalade, elles seront balisées pour protéger les
aires fréquentées par les oiseaux de proie en période de nidification. Bien
entendu, des études de terrain seront nécessaires. Des aménagements
particuliers tels belvédères, pavillons pour l’observation des oiseaux de proie
seront envisagés. Le CRPF s’adjoindra les expertises requises en matière de
recherche scientifique, de surveillance écologique, d’éducation en matière
d’environnement, de traçage de sentiers et de voies d’escalade. Au besoin, des
superficies pourront être soustraites à toute activité autre que scientifique.
D’après les catégories de l’UICN (1994) utilisées par le gouvernement du
Québec dans son répertoire des aires protégées et des aires de conservation, le
CRPF observe que la catégorie III « Monument naturel / élément naturel
marquant » 19 correspond très bien au but visé soit « assurer la pérennité de
l’intégrité écologique du massif ».
19
http://www.menv.gouv.qc.ca/biodiversite/aires_protegees/repertoire/partie1.htm
- 23 -
POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
Il s’agit d’une aire protégée, administrée principalement dans le but de
préserver des éléments naturels spécifiques.
La catégorie III désigne une aire contenant un ou plusieurs éléments naturels ou
naturels et culturels particuliers d'importance exceptionnelle ou unique, qui
mérite d'être protégée du fait de sa rareté, de sa représentativité, de ses
qualités esthétiques ou de son importance culturelle intrinsèque. Les objectifs
de gestion sont les suivants :
•
•
•
•
protéger ou préserver, à jamais, des éléments naturels particuliers,
exceptionnels du fait de leur importance naturelle, leur caractère unique
ou représentatif, ou de leur connotation spirituelle;
dans une mesure compatible avec l'objectif susmentionné, offrir des
possibilités de recherche, d'éducation, d'interprétation et de loisir;
éliminer et, ultérieurement, prévenir toute forme d'exploitation ou
d'occupation incompatible avec l'objectif du statut de conservation;
offrir à la population résidante des avantages compatibles avec les autres
objectifs de gestion (ex. : activité récréative, telle que la spéléologie, ou
culturelle, telle qu’une cérémonie traditionnelle chez les peuples
autochtones).
Au Québec, bon nombre de sites appartenant à de multiples désignations sont
classés dans cette catégorie. Ce sont des aires de petite superficie dont les
caractéristiques naturelles, esthétiques et parfois uniques sont mises en valeur
par une utilisation exclusivement récréotouristique. Plus particulièrement, on y
trouve diverses chutes d'eau, de nombreuses îles du Saint-Laurent et les parcs
régionaux urbains, lesquels sont souvent des vestiges de forêt ayant échappé à
l'urbanisation.
Plan directeur
A court terme, en collaboration avec l’organisme Loisirs Laurentides, le CRPF
prévoit de détailler toutes les composantes inhérentes à un tel projet. Loisirs
Laurentides a d’ailleurs sollicité la contribution des MRC concernées et a déjà
reçu une réponse favorable de la part de la MRC de la Rivière-du-Nord mais le
financement est encore à finaliser.
- 24 -
POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
4.
Protéger l’intégrité des écosystèmes du massif des
escarpements de Piedmont, Prévost et Saint-Hippolyte :
une solution pertinente, cohérente et structurante.
Conserver, une des dimensions du développement durable
L’objectif de conservation du CRPF s’inscrit
de manière cohérente dans les orientations
Le « développement durable »
de la Politique nationale de l’eau du Québec s'entend d'un développement qui
et du Plan d’action 2007-2112 de la
répond aux besoins du présent
conférence
régionale
des
élus
des
sans compromettre la capacité
Laurentides (CRÉ). Cette dernière reconnaît
des générations futures à
que « la protection des lacs et cours d’eau,
répondre aux leurs. Le
des collines et des paysages représente un
développement durable s'appuie
enjeu autant social qu’économique et
20
environnemental . » La proposition du CRPF sur une vision à long terme qui
prend en compte le caractère
vient donc « contribuer à la mise en œuvre
indissociable des dimensions
d’une stratégie régionale de protection et
environnementale, sociale et
de mise en valeur des paysages de la région
et à la mise en œuvre de la Politique sur les économique des activités de
aires protégées ». Dans le même document,
le CRÉ pose la protection de l’environnement comme principe et énonce que
« pour parvenir à un développement durable, la protection de l'environnement
doit faire partie intégrante du processus de développement ». L’objectif du
CRPF prend aussi appui sur le plan de mise en valeur des paysages du corridor
de l’autoroute 15 et de la route 117 de la direction régionale du ministère des
Transports du Québec et sur la Charte des paysages du Conseil régional de
l’environnement des Laurentides (CRELA). Ces éléments témoignent de la
justesse et de la pertinence de la démarche proposée par le CRPF.
Il faut aussi souligner que le Gouvernement du Québec, pour la mise en œuvre
de la Stratégie québécoise sur la diversité biologique et de la Convention sur la
diversité biologique des Nations Unies, a fixé à 8 % du territoire la superficie à
doter d’un statut de conservation en milieu urbain, périurbain et
agricole21. « Il faut se rappeler, qu’il y a moins de 10 ans, on en était à moins
de 1% de protection des milieux naturels. Alors qu’à l’échelle canadienne les
aires protégées atteignent 8,5 %, le Québec atteint 4,8 % d’aires protégées.
20
Conférence régionale des élus des Laurentides (CRÉ), 2007, Plan d’action 2007-2112.
http://www.crelaurentides.qc.ca/doc///Memoire_Developpement_durable.pdf
21
Plan d’action québécois sur la diversité biologique, 2004-2007
http://www.menv.gouv.qc.ca/biodiversite/2004-2007/planaction.pdf
- 25 -
POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
« On a donc fait du chemin » constate Christian Simard, de l’organisme Nature
Québec22. « Depuis 2002, ce sont 66 173 km2 qui ont été protégés ». Mais près
des zones urbaines, presque rien ne l’a été.
Corridor faunique et impacts sur la biodiversité
Avec le parc Doncaster à Ste-Adèle, le Parc régional Dufresne à Val-David et Val
Morin, le massif des escarpements de Piedmont, Prévost et Saint-Hippolyte se
pose comme pierre angulaire du développement d’un réseau d’aires protégées
dans les Laurentides méridionales et, à ce titre, s’insère concrètement dans le
Plan d’action québécois sur la diversité biologique.
Comme l’a mentionné M. Jacques Allard23 dans son allocution à la Gare de
Prévost le 7 mai 2006, lors de la manifestation à l’appui du CRPF, ce grand
biotope, caractérisé par des forêts mixtes, est sous-représenté dans le réseau
québécois de parcs et d’aires protégées. En protégeant les 16 km2 comme le
propose le CRPF, on assure l’intégrité des écosystèmes et leur pérennité. Une
telle protection préservera leur diversité biologique dont certaines
composantes floristiques, d’ailleurs répertoriées dans le Centre de données sur
le patrimoine naturel du Québec (CDPNQ)24, sont des espèces rares.
Impacts sur les changements climatiques
Les forêts du massif contribuent à lutter efficacement contre les changements
climatiques. À l’inverse de certaines forêts boréales du nord du Canada qui
sont devenues des sources de carbone, les forêts du massif sont des forêts en
pleine croissance et par conséquent, des puits de carbone. À ce titre, elles
piègent le gaz carbonique de l’atmosphère
et contribuent à lutter
efficacement contre les changements climatiques (Villeneuve, 2007)25 .
Sans compter l’effet de filtration qui procure un air plus sain à respirer.
De plus, le secteur du massif des escarpements se trouve à proximité de
centres urbains. Sa protection est une solution qui réduira la dépendance à
l’automobile, car sa proximité offrira aux adeptes du plein air des sites
exceptionnels pour y pratiquer leurs activités.
22
François Cardinal, La Presse, 22 avril 2008.
M. J. Allard, directeur général de Loisirs Laurentides
24
http://www.cdpnq.gouv.qc.ca/index.htm
25
Villeneuve, Claude et François Richard, Vivre les changements climatiques. Réagir pour l’avenir,
Éditions Multimondes, 2007, 449 pages.
23
- 26 -
POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
En viendrons-nous à dire, « ce qui manque à la campagne, ce sont les
espaces verts! »
Les auteurs d’une récente étude sur la volonté des villes à atteindre leurs
objectifs en matière d’environnement, Andréanne Chevalier, Kathryn
Jastremski, Gilles Sénécal et Nathalie Vachon de l’Institut National de la
recherche scientifique (INRS)26 constatent qu’aucune des 38 municipalités
interrogées ne mérite le titre de ville verte. Le CRPF croit que les trois
municipalités concernées par le massif
souhaiteraient probablement mériter ce « Les villes sont des attardées
titre. Les données sur les espaces verts
de l’aménagement du
montrent le retard des municipalités. M.
territoire ».
Éric Duchemin, professeur associé à Alexandre Turgeon, directeur général
l’Institut des sciences de l’environnement
de l’organisme Vivre en ville
de l’UQAM, note que les municipalités n’ont
aucune obligation à cet égard et que la tendance est plutôt à la réduction des
espaces verts. Ce constat est aussi celui du CRPF et il est la raison d’être du
projet de conservation des écosystèmes du massif des escarpements de
Piedmont, Prévost et Saint-Hippolyte. Un changement de paradigme s’impose.
Si nos espaces laurentiens qui s’urbanisent donnent encore l’impression que
nous sommes entourés de bois, de montagnes et de grands espaces, ce n’est
qu’illusion. Et peut-être en viendrons-nous à dire, comme l’enfant vivant dans
une commune rurale du film d’Éric Rohmer L’arbre, le maire et la
médiathèque «… ce qui manque à la campagne, ce sont les espaces verts! »
Conclusion
L’objectif proposé par le CRPF s’inscrit de manière tout à fait pertinente et
cohérente dans les plans d’action des différentes instances régionales CRÉ,
CRELA, ABRINORD. Sur le plan national, notre intervention rejoint les priorités
de la politique nationale de l’eau ainsi que celles de la stratégie et du Plan
québécois sur la diversité biologique.
Par ses qualités écologiques exceptionnelles, par sa fragilité, par les valeurs
sociales, culturelles et économiques qu’il porte, le massif — tel qu’il est et tel
qu’il doit demeurer — est de toute évidence un patrimoine garant d’une santé
environnementale qu’il nous faut léguer à nos petits-enfants.
26
Sénécal, G. et al. 2008. L’État de l’environnement urbain au Québec : un coup de sonde auprès des
municipalités, Institut national de la recherche scientifique, Urbanisation, Culture et Société (Université du
Québec), 69 pages. www.ucs.inrs.ca
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POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
Le CRPF invite toutes les personnes et les organisations qui croient à la
pertinence de sauvegarder l’intégrité du massif des escarpements de Piedmont,
Prévost et Saint-Hippolyte à être partenaires de ce projet rassembleur pour la
communauté et profitable pour la région.
De manière toute particulière, le CRPF réitère sa disponibilité et son ouverture
à toute discussion avec les autorités municipales et régionales concernées.
Faudra-t-il constater son dépérissement pour réaliser, après coup, à quel point
le massif des escarpements de Piedmont, Prévost et Saint-Hippolyte est
précieux? … était précieux?
- 28 -
POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
Pour Jeanne et Samuel
Et tous nos petits-enfants
Afin qu’ils puissent eux aussi avoir le plaisir
De s’emplir les poumons, les yeux et le cœur
Du merveilleux que nous procure une tranquille Nature.
Claude Bourque,
coordonnateur du
comité de rédaction
- 29 -
POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
Médiagraphie
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•
BOURQUE, Claude. Inventaire faunique du massif de Piedmont, Prévost
et Saint-Hippolyte, 2004, Étude réalisée pour le ministère de
l’Environnement du Québec.
CLD des Pays-d’en-Haut (Le). Profil socio-économique des
Pays-d’en-Haut, 2008, pages 14 et 23.
CRAL. Étude des données d’observation des oiseaux de proie
fréquentant la région de l’escarpement de Prévost et de Piedmont,
2004, document présenté à la Direction du patrimoine écologique et du
développement durable, ministère de l’Environnement du Québec, 9
pages.
CRÉ Laurentides. Plan d’Action Laurentides 2007-2012, 28 pages.
DEVEAULT, Catherine. Vers une gestion intégrée du bassin versant de la
rivière du Nord : portait des activités forestières, 2005, Essai présenté
au Centre Universitaire de Formation en Environnement en vue de
l’obtention du grade de maître en environnement. Université de
Sherbrooke. 166 pages.
DUPUY, Pierre. Avis écologique sur l’escarpement de Shawbridge, 2003,
FAPAQ, ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec
(29 octobre 2003).
GAZETTE OFFICIELLE DU QUÉBEC. Liste des espèces floristiques
menacées ou vulnérables de l’environnement et des parcs du ministère
des Ressources naturelles et de la Faune, partie 2, volume 140, no 9,
27 février 2008.
MINISTÈRE DES TRANSPORTS. Direction des Laurentides-Lanaudière
(2002), Caractérisation et évaluation des paysages, vers un plan de mise
en valeur des paysages de l’autoroute 15 et de la route 117.
PAQUETTE, Denis. Notes concernant la préservation du milieu naturel de
L’escarpement de Shawbridge, rapport remis au CRPF, 2003.
SABOURIN, A. et Paquette D. Plantes vasculaires d’intérêt
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SÉNÉCAL, G. L’État de l’environnement urbain au Québec : un coup de
sonde auprès des municipalités, Institut national de la recherche
scientifique, Urbanisation, Culture et Société, Université du Québec,
page 69.
VILLENEUVE, Claude et RICHARD François., Vivre les changements
climatiques, Réagir pour l’avenir, Éditions Multimondes, 2007, page 49.
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POUR LE MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE DU MASSIF DES
ESCARPEMENTS DE PIEDMONT, PRÉVOST ET SAINT-HIPPOLYTE
Revues et articles de presse :
•
•
Journal des Pays d’en-Haut, mercredi 16 avril 2008, page 35.
CARDINAL, François. La Presse, 22 avril 2008.
Références Internet :
http://laurentian.quebecheritageweb.com
http://www.menv.gouv.qc.ca/biodiversite/reserves/jackrabbit/res_07.htm
http://www.mddep.gouv.qc.ca/regions/region_15/aires-protegees.htm
http://www.menv.gouv.qc.ca/biodiversite/2004-2007/planaction.pdf
http://www.cdpnq.gouv.qc.ca/index.htm
http://www.ucs.inrs.ca
http://www.crelaurentides.org/actions/tcpl.shtml
http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/politique/politique-integral.pdf
http://www.batshaw.ca/home_r800.asp
http://www.ersyouth.ca/fr/index.php
http://www.accmontreal.ca/home_f.html
http://www.mcgilloutdoorsclub.ca/
http://www.apcor.ca/newversion/fran/start.htm
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