« Petites leçons de philosophie à l’usage des non-philosophes et des promeneurs du dimanche » 2ème trimestre 2015 Sommaire La sélection du Comité .................................................................................................................... 2 Philosopher ou faire l’amour ........................................................................................................... 4 L’homme qui voulait être heureux ................................................................................................ 5 Mécanique des étreintes ................................................................................................................. 7 Le sermon sur la chute de Rome ................................................................................................... 8 L’île du jour d’avant .......................................................................................................................... 9 Lorsque j’étais une œuvre d’art .................................................................................................. 10 Elle marchait sur un fil ...................................................................................................................... 11 L’élégance du hérisson .................................................................................................................. 14 Le potentiel érotique de ma femme .......................................................................................... 15 La vie en mieux ................................................................................................................................. 17 1 La sélection du Comité Liste des ouvrages, romans ou documentaires, qui sont passés entre les mains des lectrices membres de ce Comité pendant près de trois mois, elles-mêmes n’ayant pas de parcours en matière de philosophie, si ce n’est parfois, et il y a des années, celui de la fameuse année de terminale. Simplement les bibliothécaires avaient auparavant repéré, dans les labyrinthes des rayonnages, quelques romans, essais et documentaires faciles à appréhender, dans ce vaste monde de la réflexion qu’est la philosophie. De nature curieuse et complètement novices en la matière, elles auront fait, elles aussi leur choix parmi ces œuvres, pour vous les présenter dans cette sélection : Les romans : Umberto ECO : L’Île du jour d’avant – Grasset, 1996, Jérôme FERRARI : le Serment de la chute de Rome – Actes Sud, 2012, David FOENKINOS : le Potentiel érotique de ma femme – France-Loisirs, 2005, Goliarda SAPIENZA : l’art de la joie – Viviane Hamy, 2005, Anna GAVALDA : la Vie en mieux – Le Dilettante, 2014, Eric-Emmanuel SCHMITT : Lorsque j’étais une œuvre d’art – Albin Michel, 2002, Philippe DELERM : Elle marchait sur un fil – Seuil, 2014, Muriel BARBERY : l’Elégance du hérisson – Livre de poche, 2012. Les documentaires : Frédéric SCHIFFTER : le Charme des penseurs tristes – Flammarion, 2013, Alessandro BARICCO : les Barbares : essai sur la mutation – Gallimard, 2014, Alexeï GRINBAUM : Mécanique des étreintes : intrication quantique – Belles lettres, 2014, Ruwen OGIEN : Philosopher ou faire l’amour – Grasset, 2014, Jean-Louis SERVAN-SCHREIBER : Aimer (quand même) le XXIème siècle – Albin Michel, 2012. D’autres pistes : Les bibliothécaires vous ont également préparé quelques repères livresques pour continuer à vous étonner sur le monde : Laurent GOUNELLE : le philosophe qui n’était pas sage, Jostein GAARDER : le mystère de la patience, Eric-Emmanuel SCHMITT : la secte des égoïstes, Oscar et la dame rose, L’évangile selon Pilate, Patrick LOWIE : la légende des amandiers en fleurs, Ian PEARS : le cercle de la croix, José SARAMAGO : l’aveuglement, Paolo COELHO : Véronika décide de mourir, La cinquième montagne, 2 Pascal BRUCKNER : l’amour du prochain, Mircea ELIADE : La lumière qui s’éteint, Catherine CLEMENT : le voyage de Théo, le sang du monde, Jean d’ORMESSON : histoire du juif erranT, Cyril MASSAROTTO : 100 pages blanches, Ivan GONTCHAROV : Oblomov, Florian ZELLER : la jouissance, Manès SPERBER : et le buisson devint cendres, Al-Malik : le philosophe autodidacte, Olivier SECHAN : l’amour du vide, Yves PACCALET : les deux mamelles du bonheur, Jérémie LEFEBVRE : danse avec Jésus, Gila LUSTIGER : un bonheur insoupçonnable. 3 Philosopher ou faire l’amour AUTEUR : OGIER, Ruwen TITRE : Philosopher ou faire l’amour Ruwen OGIER, directeur de recherche au CNRS, explore les diverses facettes de l’Amour à travers les conceptions de différents philosophes, écrivains ou rimailleurs. Il développe ce sujet en citant ces « Vérités » qui se propagent de siècle en siècle, ici ou là, essais, romans, maximes, vieux dictons issus de la sagesse populaire, poèmes, chansons ou ritournelles immortelles. Mais dans le même temps il évoque les contre-vérités assénées régulièrement, et ce, parfois au cœur du même discours, de la même chanson, par exemple, l’incontournable Hymne à l’Amour où Piaf y affirme à la fois ses certitudes : « Peu m’importent les problèmes Mon Amour puisque tu m’aimes » et ses doutes : « Mon Amour, crois-tu qu’on s’aime ? ». Il pose aussi l’éternelle question à laquelle il est bien difficile de répondre : « Est-ce que je l’aime parce qu’il est beau, intelligent, fort et gentil ? » ou « Est-ce que c’est parce que je l’aime que je le trouve beau, intelligent, fort et gentil ? ». Il parle donc d’amour tout au long de ces 203 pages : amour physique ou amour moral, amour savant ou amour populaire, amour partial ou amour impartial, amour sacré, émotions, sensations, raisons d’aimer, déraison … Mais en refermant ce livre, je me posais, moi, la question essentielle : plutôt que de PHILOSOPHER avec Ruwen OGIER pendant ces quelques heures de lecture n’aurait-il pas été préférable et plus agréable de FAIRE L’AMOUR ? Carmen 4 L’homme qui voulait être heureux AUTEUR : GOUNELLE, Laurent TITRE : L’homme qui voulait être heureux A Bali, le narrateur pas très heureux, va voir un vieux guérisseur qui vit dans un endroit retiré, magnifique et reposant, pour lui parler de son mal être. Il est à la recherche du bonheur, mais qu’est-ce-que le bonheur ? Le sage lui explique que pour obtenir ce qu’il désire, il doit oser faire les démarches, ne pas se recroqueviller sur lui-même, affronter les autres. L’être humain est toujours à la recherche de quelque chose qu’il n’a pas. Il fait les choses en fonction des autres et non par rapport à ce qu’il veut vraiment. Comme explique le guérisseur, aucune personne n’est pareille. Chacune est différente dans ses pensées, dans sa façon de vivre et de voir les choses. Inutile de se comparer, inutile de critiquer celui ne pense pas pareil, qui ne fait pas pareil. Le sujet est bien traité, avec simplicité. L’auteur décrit parfaitement ce que je pense du bonheur. C’est bien écrit, agréable à lire et très juste. Gisèle A la fin de ses vacances à Bali des amis conseillent au narrateur d’aller consulter un sage, qui a même guéri le 1er ministre du Japon. En fait, il y va sans être malade, mais par curiosité. Après de multiples palpations, le sage arrive aux orteils et le narrateur ressent la plus terrible douleur de son existence. Le diagnostic tombe, et là le sage annonce : « vous êtes quelqu’un de malheureux ». Et là, s’enchaînent une série de visites qui vont permettre au narrateur d’aller à la conquête de Soi, de se retrouver. Cela va surtout lui permettre de relativiser de nombreuses choses. J’avoue avoir des aprioris sur les ouvrages d’épanouissement personnel. Mais j’ai été agréablement surprise. En effet, le livre apaise par lui-même. L’auteur ne livre pas une recette, c’est comme un témoignage dans lequel il exprime son engouement pour la psychologie et le développement personnel. Sabine 5 AUTEUR : GOUNELLE, LAURENT TITRE : L’HOMME QUI VOULAIT ETRE HEUREUX Lire ce roman m’a paru, au moins, aussi profitable qu’une séance chez un psychothérapeute, mais moins onéreux. D’abord, le titre m’a surprise : juxtaposition de la VOLONTÉ et du BONHEUR. Le bonheur n’est donc pas qu’une émotion, qu’un état, qu’un sentiment qui vous tombe dessus, il faut le VOULOIR ? En vacances à Bali, le narrateur décide de rencontrer le vieux guérisseur, célèbre dans le monde entier, dans l’intention de réaliser un « check-up » et grand est son étonnement quand le diagnostic de maître Samtyang tombe : « Vous êtes quelqu’un de malheureux ». Il est alors bien obligé d’en convenir : la vie qu’il mène ne le satisfait pas, ses rêves ne se sont pas réalisés, et, fataliste, il s’en accommode. Mais Maître Samtyang ouvre pour lui, une porte derrière laquelle une nouvelle vie est possible. Il faut juste, pour ça, qu’il le veuille, qu’il le veuille vraiment, et qu’il soit prêt à fournir quelques efforts. Maître Samtyang lui rappelle la définition d’une vie réussie : « Une vie réussie est une vie que l’on a menée conformément à ses souhaits, en agissant toujours en accord avec ses valeurs, en donnant le meilleur de soi-même dans ce que l’on fait, en restant en harmonie avec qui l’on est, et si possible une vie qui nous a donné l’occasion de nous dépasser, de nous consacrer à autre chose qu’à nous-mêmes et d’apporter quelque chose à l’humanité, même très humblement, même si c’est infime. » Et le narrateur se prête au jeu, bien décidé à changer sa vie et à devenir heureux. On pourrait faire sien le conseil qu’il donne à la petite fille dont le rêve est de devenir Capitaine de navire : « Ne laisse jamais personne te dire ce dont tu n’es pas capable. C’est à toi de choisir et de vivre ta vie. » Carmen 6 Mécanique des étreintes AUTEUR : ALEXEI GRINBAUM TITRE : MECANIQUE DES ETREINTES EDITEUR : BELLES LETTRES, 2014 - COLLECTION : ENCRE MARINE Attention, les petits livres ne sont pas toujours les plus faciles à lire ! Ce petit ouvrage de 17cm de haut et de 166 pages en est la parfaite illustration. Et pourtant, je me suis régalée à le lire même si je n’ai pas tout compris (ce qui donne envie de le relire et le relire). Ce qui m’a plu ? Ben de me torturer l’esprit pardi ! Il était intéressant de lire ce texte comme une démonstration mathématique, avec un postulat de départ, des déroulements de raisonnements qui partaient dans des domaines aussi éloignés que les sciences, la linguistique, les stoïciens ou la mythologie. D’où, à mon avis, une des raisons du titre « Mécanique des étreintes ». Et, en effet, on a l’impression que tous les raisonnements s’imbriquent les uns dans les autres, se bousculent et nous invitent à avoir une pensée « organisée, raisonnée, analytique », exercice assurément fortement intellectuel mais amusant car il nous offre une parenthèse dans le temps et dans notre quotidien. Et bien, oui, pourquoi de temps en temps, ne pas offrir cet espace dédié à « penser pour penser ». J’ai trouvé ça rafraîchissant. Même si je sais qu’il m’est impossible, là, comme ça, de résumer le livre ; je peux vous dire, par exemple qu’il parle de Physique Quantique et de Philosophie, que le texte est émaillé d’équations mathématiques dont on ignorait l’existence et que l’on s’efforce de déchiffrer, pour le plaisir (moi qui suis une littéraire, me voilà !), qu’on y parle beaucoup de linguistique et des Dieux grecs, qu’il y a de l’humour et des jeux de mots ainsi que des comparaisons très matérialistes (expliquer un raisonnement en le comparant à deux personnages achetant du pain et du lait). Finalement, ce côté intense, échevelé, érudit et amusant, c’est ce qui m’a séduit, par-delà même la compréhension exacte des choses. Du plaisir non boudé. Et tant pis si j’ai toujours rien compris à la physique quantique. Claire 7 Le sermon sur la chute de Rome AUTEUR : FERRARI, Jérôme TITRE : Le sermon sur la chute de Rome PRIX GONCOURT 2012 En pensant au thème choisi, je m’attendais à quelque chose de plus philosophique au départ surtout compte tenu du titre. Finalement je suis restée le plus souvent dans le concret narratif du texte et dans le déroulé de la vie de ce bar et des personnages. Si ce n’est qu’à un moment donné on est un peu obligé de philosopher et d’avoir une réflexion un peu plus profonde sur le déroulé de la vie, de ce qui naît, meure et donc le plus important la poursuite de l’existence par les générations futures qui elles aussi fluctuent comme un bateau sur une mer démontée, un coup sur le haut de la vague, un coup dans le creux de la vague. Néanmoins, la lecture est fluide malgré des phrases parfois longues. Quant à Saint Augustin, on rentre là dans le domaine de la croyance ou non en la vie éternelle mais dont il doute aussi un peu au moment de son trépas. Augustin craint aussi que les mondes ne se suivent les uns derrière les autres et que leur succession ne signifie peut être rien ce qui alors ouvre le vrai débat philosophique. Claude G. 8 L’île du jour d’avant AUTEUR : ECO, Umberto TITRE : L’île du jour d’avant En l’an 1643, juillet ou août, après avoir essuyé une tempête, le seul rescapé de l’Amaryllis flotte attaché sur une planche pendant plus de quarante-huit heures. Il heurte la proue d’un vaisseau au milieu de la nuit, monte par l’échelle en corde. La première chose qu’il voit : une barrique d’eau … Il boit et se rendort épuisé. Vingtquatre heures après, en se réveillant, il s’aperçoit qu’il est seul sur le navire, pas de canot tout est en ordre. Au loin, une île. Il ne peut rien faire, il ne sait pas nager. En visitant le bateau, il voit que celui-ci est plein à craquer de nourriture et surtout il y a des animaux de toutes sortes qu’il ne connait pas. Ils sont tous en bonne santé. Quelqu’un les nourrit, mais qui ? Il va de surprises en surprises. Un livre surprenant ou la longitude en est le principal sujet. Un bon livre que l’on doit lire sans hésitation. Monique W. 9 Lorsque j’étais une œuvre d’art AUTEUR : SCHMITT, Eric-Emmanuel TITRE : Lorsque j’étais une œuvre d’art Un jeune homme est désespéré, il rate tout, même son suicide. C’est alors qu’intervient un artiste avec qui il signe un pacte : il renonce à son identité pour devenir une œuvre d’art. Au début, « l’œuvre » profite de son succès, mais il s’aperçoit vite qu’il a perdu sa liberté. Le postulat m’a intriguée et j’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire. Mais on se laisse vite prendre au récit d’Éric-Emmanuel Schmitt. En fait, exister aux yeux de quelqu’un (même d’un aveugle !) va rendre la joie de vivre à notre « œuvre » qui va même devenir bien national, et reprendre sa liberté grâce à l’amour de sa « brune » (qui en fait, est rousse !) Sabine 10 Elle marchait sur un fil AUTEUR : DELERM, Philippe TITRE : Elle marchait sur un fil Avril 2014 C'est l'histoire d'une femme mûre, Marie, cinquante ans, délaissée par l'homme de sa vie, Pierre, pour une autre femme plus jeune. Elle reporte tout son amour sur sa petite fille Léa, qui se réjouit de cette complicité avec sa grand-mère. Marie fait la connaissance d'une bande de jeunes et avec eux elle monte une pièce de théâtre. Elle devient metteur en scène, également spectatrice. Cette troupe se livre à des performances éprouvantes et Marie se contente de conseiller. Marie ne vivait que par eux, mais elle ne les possédait pas. Son mari lui reproche de monter ce spectacle alors que la rencontre avec ces jeunes comédiens est pour elle un échappatoire. C'est une manière de montrer qu'elle peut rebondir Et pourtant ...... Un roman sur le désir de réaliser ses projets. Après l'échec de son fils de devenir comédien, Marie va porter tout son savoir sur cette bande de jeunes qui rêvent de rentrer au Conservatoire. Michelle AUTEUR : DELERM, Philippe TITRE : Elle marchait sur un fil Marie, la cinquantaine, aime les livres (en particulier Proust), la peinture et le théâtre. C’est une passionnée d’art et elle partageait tous ses goûts avec son mari Pierre jusqu’au jour où celui-ci l’a quittée. Adolescent, son fils Etienne fait partie d’une troupe de comédiens et fait du théâtre, encouragé par sa mère. Son ami Agnès possède une galerie d’art et Marie va souvent la voir pour parler et l’aider. Son ami André, veuf aime beaucoup parler avec Marie de cinéma, de littérature, de peinture … 11 Elle s’occupe souvent de sa petite fille Léa et l’amène voir des galeries d’art, des comédiens qui répètent leur rôle. Maintenant, son fils Etienne, qui travaille avec sa femme comme décorateur d’intérieur ne supporte plus que sa mère parle toujours de théâtre. Marie se sent seule depuis que son mari l’a quittée et grâce à son amie Agnès, elle fait la connaissance d’un groupe de jeunes étudiants comédiens qui lui demandent son avis sur leur façon de travailler. Marie prend beaucoup de plaisir à les diriger. C’est sa passion. Ils créent ensemble une pièce de théâtre qu’ils jouent avec succès. Rien d’autre ne compte. Elle va jusqu’à délaisser son fils et sa belle-fille venus passer quelques jours de vacances avec elle pour se consacrer aux jeunes comédiens. Après un premier succès, elle demande à la troupe de recommencer à jouer pour mieux se faire connaître mais certains membres lui font comprendre qu’ils ont d’autres centres d’intérêts en dehors du théâtre. Tout s’écroule pour Marie. Plus rien ne la retient. C’est la souffrance d’une femme seule face à ses rêves et à son échec, qui ne cherche pas à connaître les véritables désirs de ceux qui l’entourent. Le livre est petit, facile à lire et les chapitres sont courts. Gisèle AUTEUR TITRE : : DELERM, PHILIPPE ELLE MARCHAIT SUR UN FIL Magnifique portrait d’une femme : Marie, intelligente, cultivée, agent littéraire recherchée et très appréciée de ses pairs, malgré une réussite professionnelle exemplaire, a dû faire face aux échecs, aux déceptions, au désenchantement. Elle regrette que son fils Etienne ait renoncé à sa carrière d’acteur (pour laquelle il était fait, elle en était persuadée) trahissant ainsi ses rêves de jeunesse… Son mari l’a quittée. Son ami et voisin vient d’intégrer une Résidence pour personnes âgées. L’écrivain dont elle est l’agent, choisit d’autres routes que celles qu’elle lui conseille. Lorsqu’un groupe de jeunes comédiens s’installe à côté de chez elle, une nouvelle vie commence. Découvrant ses talents, ils sollicitent son aide et, avec eux, elle monte un spectacle « Le Fil ». Ce Fil qui est présent tout au long du roman. 12 Le Fil du funambule : « Un fil de funambule tendu à travers l’espace de la scène … créerait un en deçà, un au-delà, une envie d’aller quelque part pour le danger d’aller quelque part… » et Marie n’hésite pas à se mettre en danger. Le Fil des idées, ce Fil que tissent les jeunes comédiens avec leur nouveau mentor. Le Fil de la vie, omniprésent, celui qu’une Parque tranchera. Bouleversant. Des mots simples, des personnages attachants, des émotions. Carmen 13 L’élégance du hérisson AUTEUR : BARBERY, MURIEL TITRE : L’ÉLÉGANCE DU HÉRISSON La concierge du 7 Rue de Grenelle n’est pas tout à fait comme les autres concierges. C’est une autodidacte dont la passion pour la littérature et le cinéma l’entraîne à la fréquentation assidue des bibliothèques, des expositions, des salles obscures. Mais comme personne ne s’attend à trouver une concierge intelligente et cultivée, Renée se fait un devoir de donner aux autres ce qu’ils attendent d’elle : bêtise et inculture. Paloma, l’enfant surdouée, a pris le parti, elle aussi, de cacher ses réelles capacités. Renée et Paloma nous racontent la vie dans leur immeuble. Sans le savoir, l’une et l’autre partagent la même vision du monde, mais elles ne communiquent pas jusqu’au jour où arrive un étranger Monsieur Ozu. Renée se trahit un jour avec une petite phrase qui lui échappe : « Toutes les familles heureuses se ressemblent », phrase que Monsieur Ozu termine: « Mais les familles malheureuses le sont chacune à leur façon. » (Première phrase du roman Anna Karénine). C’est le début d’une belle amitié. Et quand Paloma aperçoit dans le panier renversé de Renée un livre dans une édition ultra spécialisée en philosophie universitaire, elle comprend que sous son aspect débile, la concierge est en réalité très intelligente. Des liens vont se nouer entre Renée, Paloma et Monsieur Ozu, homme cultivé et grand cinéphile qui dispose chez lui d’une véritable salle de cinéma ! Joli roman, tout en sensibilité, en tendresse, riche en émotions, avec des personnages attachants. Quelques heures de lecture plaisir assurées. Carmen 14 Le potentiel érotique de ma femme AUTEUR : FOENKINOS, David TITRE : Le potentiel érotique de ma femme Hector a la passion des collections et celle-ci lui apporte une grande émotion. Il collectionne tout et n'importe quoi, des piques apéritif, des dictons, des étiquettes...... Il décide de se suicider mais se rate. Il fait croire qu'il part en convalescence aux U.S., et pour parfaire ses connaissances sur ce pays, il cherche à la bibliothèque des livres pour améliorer son savoir sur ce pays. Il rencontre Brigitte, le mariage suit vite et le voyage de noces se fera aux U.S.A, leur pays de rêve. Une nouvelle passion est née, son amour fou pour sa femme, il collection-nera les moments où Brigitte lave les vitres. Elle a un mouvement incroyablement érotique, elle lave les vitres comme personne. C'est sa nouvelle collection, il est heureux, sa femme est son héroïne. Mais tout n'est pas rose avec pour seule occupation un lavage de vitres, cela devient monotone. Et la lecture de ce livre aussi. Je venais de terminer " Charlotte " prix Renaudot, son dernier livre que j'ai énormément apprécié, ce livre m'a moins intéressé. Michelle AUTEUR : FOENKINOS, David TITRE : Le potentiel érotique de ma femme C’est par le suicide – raté – du héros qu’on entre dans ce roman. Hector est donc « condamné à vivre ». Héros ? Non ! Antihéros plutôt ! Personnage si triste mais si drôle, un collectionneur qui nous fait découvrir le monde si particulier de ce genre … singulier. Hector, atteint de ce mal obsessionnel qu’est devenu pour lui le besoin de collectionner tout et n’importe quoi en arrive à participer aux réunions des Collectionneurs Anonymes pour tenter d’en guérir. C’est pour le lecteur l’occasion 15 d’enrichir son vocabulaire et de se mettre à collectionner des mots nouveaux comme huhulophiliste, clavalogiste ou lucanophile. Dans une bibliothèque, Hector rencontre Brigitte. C’est la femme de sa vie, il en est rapidement persuadé. Il l’épouse. Alors qu’il se croyait guéri de son ancienne passion, il découvre qu’il replonge en se mettant à collectionner avec ferveur quelque chose de très inattendu … C’est avec le plus grand sérieux que David Foenkinos nous relate les mille et une péripéties qui émaillent la vie d’Hector, mais jamais un livre ne m’avait autant fait rire. C’est un petit bijou d’humour, de drôlerie ! Ne l’évitez surtout pas ! Danielle 16 La vie en mieux AUTEUR : GAVALDA, Anna TITRE : La vie en mieux Mathilde Mathilde a vingt-quatre ans. Etudiante en histoire de l’art, elle passe plus de temps avec ses amis en bringue qu’à étudier. Elle travaille au noir avec son beau-frère qui dirige une agence sur le Web, elle habite dans un bel appartement avec deux colocataires. Elle gagne pas mal sa vie, mais elle n’est pas très heureuse. Un vendredi, alors qu’elle avait fait quelques emplettes, elle se repose en prenant un verre au café. En partant elle oublie son sac dedans il y avait cent billets de cent euros pour payer une entreprise au noir pour des travaux dans leur appartement. Elle s’affole, bien sûr, il y a de quoi. Elle va dans tous les bars qu’elle connait mais en vain, elle ne souvient plus dans lequel elle est allée. Au bout de quatre jours, on lui téléphone, un homme a trouvé son sac. Le rendez-vous est pris pour récupérer son sac dans un bar. Un homme pas très beau, un peu gros, pas du tout à son goût. Yann Yann a vingt-six ans. Il n’aime pas son travail, sa copine il l’aime bien mais il habite chez elle. Ils se voient à peine et s’envoient des textos, il n’est pas heureux. Un soir devant sa porte, il y a un meuble, il appartient au voisin du dessus. Celui qui l’aidait à le monter est parti et le meuble se trouve à mi-parcours. Yann se propose de l’aider. Pour le remercier, il lui propose de boire un verre … là il retrouve sa jolie voisine qu’il avait déjà croisée certains matins. Il accepte bien volontiers. Puis après un bon vin, enfin deux bouteilles et après avoir soupé avec eux, parlé jusqu’à minuit, il redescend. Il rentre dans l’appartement et là, il se libère. Sur un petit magnéto, il dit tout ce qu’il a à dire à sa copine. Prend ses affaires et part. Les deux histoires ont une fin surprenante. Monique 17 AUTEUR : GAVALDA, Anna TITRE : La vie en mieux Il suffit parfois de peu de choses pour changer le cours d’une vie : perdre son sac et avec lui tous ses papiers et une petite fortune ou trouver une armoire au beau milieu des escaliers… Mathilde n’aime pas la vie qu’elle mène mais elle est persuadée qu’elle ne peut prétendre à aucune autre jusqu’au jour où le destin facétieux la plonge dans le désespoir : elle perd son sac ! Ce sac perdu va l’envoyer sur une route nouvelle. Les journées de Yann se déroulent tranquillement sans exotisme ni folie. Il a un travail et une copine qui le loge dans un confortable appartement. Mais un soir, il trouve une armoire dans les escaliers… En grimpant quelques marches de plus, il fera la rencontre qui bouleversera sa grise monotonie et bousculera ses habitudes. On croit être heureux, on s’installe dans le quotidien et un jour, une étincelle surgit et vient éclairer notre grisaille. Mais a-t-on toujours le courage de mettre le feu aux habitudes pour se lancer dans l’inconnu et abandonner une routine rassurante ? Danielle 18