IP/04/372 Bruxelles, le 22 mars 2004 Les sciences de la vie dans la société aujourd’hui : Biologie moderne et visions de l’humanité Les 22 et 23 mars aura lieu à Gènes, capitale européenne de la culture pour 2004, une importante conférence qui réunira des scientifiques et des personnalités des arts, des lettres et de la politique pour discuter de l’influence des sciences de la vie sur l’éducation et la culture dans la société actuelle. Au cours de cette conférence, on examinera pourquoi la science et la biologie fascinent et font peur à la fois. Pendant la Renaissance ou les Lumières, les découvertes géographiques et les nouveaux arts et les nouvelles sciences ont fait reculer les frontières de la connaissance. Notre époque, quant à elle, apporte une nouvelle compréhension de la nature de la vie et de l'univers grâce à la biologie moléculaire et à la physique contemporaine. Cependant, elle apporte aussi du scepticisme. La conférence tentera d'expliquer pourquoi. Les participants, qui s'efforcent de représenter une large gamme d'intérêts et de points de vue, comprendront des scientifiques, des philosophes, des sociologues, des psychologues, des politiciens, des écrivains, des poètes et d'autres artistes. Cette conférence à haut niveau est organisée par un groupe de conseillers de M. Busquin, membre de la Commission responsable de la Recherche, le Groupe européen des sciences de la vie (GESV). Un livre intitulé “Modern Biology and Visions of Humanity” sera également présenté lors de la conférence. Ce livre, qui reflète les avis de certains des participants, sera publié en anglais, en français et en italien. M. Busquin a fait la déclaration suivante: « Le débat public sur le rôle des sciences de la vie et de la biotechnologie dans la société actuelle est important pour comprendre les conséquences de la recherche moderne et ses incidences sur la diffusion des nouvelles technologies… À l’heure actuelle, on ne peut pas parler de recherche sans prendre en compte ce que peut ou ne peut pas faire la science. Les progrès de la science et de la médecine ont considérablement amélioré la qualité de la vie, mais ils ont également créé de nombreux dilemmes sociaux et moraux. Les conséquences de ces progrès sur la société et la culture européennes ne peuvent être ignorées. Ils seront au centre des discussions. » Les progrès dans les sciences de la vie - vers une meilleure compréhension ? À la fin du XXe siècle et au début du XXIe, un grand nombre de découvertes scientifiques ont eu lieu en biologie. Les connaissances nouvelles ont permis d'élaborer des produits, des procédés et des services nouveaux qui ont eu des effets énormes sur la société, particulièrement dans le domaine médical. À cet égard, on peut citer des produits tels que l’insuline humaine, le facteur VIII pour modérer la coagulation sanguine et l’interféron pour stimuler les réactions immunitaires ; le remplacement des procédés chimiques par le procédé enzymatique ; des services tels que le testage et le profilage génétiques ; ainsi que la fécondation in vitro. Nouvelles questions et dilemmes Cependant, les connaissances scientifiques ont également soulevé de nombreuses nouvelles questions et suscité de nouveaux dilemmes. Quel est l’effet de ces connaissances sur les individus, la société et la perception qu’a l’humanité d’ellemême et de son destin ? La conséquence de percées telles que le décodage du génome humain sont considérables. Elles ont des effets fondamentaux non seulement sur la vie des individus, mais également sur la manière dont ils perçoivent leur propre vie. La science est-elle allée trop loin, ou pas assez ? Pendant des siècle, nombreux ont été ceux qui établissaient un parallèle entre la science et le progrès, et pensaient que les connaissances acquises par l'étude scientifique sont d'un autre ordre, voir d'un ordre plus élevé, que celui des modes de compréhension culturels ou artistiques. En même temps, les scientifiques ont insisté sur la nature objective de leurs découvertes, qui donnaient accès à une réalité située au-delà des jugements de valeur et des idéologies sociales. Des voix s'élèvent cependant pour contester ces interprétations. Les scientifiques sont-ils réellement capables de travailler en dehors de leur environnement social et culturel ? Quels sont les risques d’un détournement des découvertes biologiques ? À partir de quel moment la recherche doit-elle être soumise au contrôle démocratique ? La conférence Pour traiter ces questions, parmi d’autres, quatre séances de discussion, présidées par des membres du Groupe européen des sciences de la vie (GESV), ont été prévues: - les sciences de la vie et la foi dans le progrès; - le défi et les limites du réductionnisme1 dans la recherche dans le domaine des sciences de la vie; - les sciences de la vie et la démocratie; - la science-fiction en tant que « retombée » culturelle de l’exploration biologique. Un grand nombre de personnalités importantes assisteront à la conférence, notamment M. Federico Mayor Zaragoza, ancien Secrétaire général de l’UNESCO, M. Ladislav Kovac, biologiste et ancien ministre slovaque de l’Éducation, Mme Helga Nowotny, sociologue, M. Evandro Agazzi, philosophe, M. Christopher Bigsby, écrivain et réalisateur d’émissions radiodiffusées, et des scientifiques tels que M. Steven Rose, M. Axel Khan, Mme Christiane Nüsslein-Volhard, prix Nobel, et M. Luigi Cavalli-Sforza. 1 Le réductionnisme vise à expliquer tous les processus biologiques selon la même approche (par exemple les lois physiques) que celle qu’utilisent les chimistes et les physiciens pour interpréter la matière inanimée. 2 Le Groupe européen des sciences de la vie (GESV), créé en avril 2000, a pour mission de donner des avis de haut niveau sur l’état et le développement des sciences de la vie et des biotechnologies, d’inciter les scientifiques à entamer un débat sur les sciences de la vie avec toutes les catégories de la société, et d’encourager la diffusion des nouvelles connaissances. Pour de plus amples informations, voir le site suivant: http://www.europa.eu.int/comm/research/life-sciences/egls/index_en.html. Pour un programme détaillé de la conférence et des informations de base (en quatre langues), voir le site suivant: http://europa.eu.int/comm/research/conferences/2004/biology/index_en.html. 3